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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Gilles Bornstein revient sur les questions qui font l’actualité avec Juliette Méadel, ministre démissionnaire déléguée chargée de la Ville.
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Gilles Bornstein revient sur les questions qui font l’actualité avec Juliette Méadel, ministre démissionnaire déléguée chargée de la Ville.
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00:00Bonjour à tous, bonjour Juliette Méadelle.
00:07Sébastien Lecornu a dit, pour y arriver, il faut de la rupture, y compris sur le fond.
00:12Alors, pas de taxe Zuckman, pas de retour de l'ISF, pas de suspension de la réforme des retraites.
00:18Voyez-vous des signes de rupture dans les propositions du Premier ministre ?
00:23Mais Gilles Borstein, on est dans un moment où on a besoin de compromis.
00:26Alors, je sais que le compromis est un gros mot en France, mais en réalité, on a besoin de ça parce que s'il n'y a pas de compromis, ça sera le chaos.
00:34Et je vous le dis avec beaucoup de tristesse et d'inquiétude, mais aussi de gravité.
00:39Le chaos, qu'est-ce que ce sera ? Ça sera les plus fragiles qui paieront les pots cassés tout de suite.
00:44On est dans un moment de crise, de crise économique, de crise sociale, de crise politique.
00:49Et je ne parle même pas de ce qui se passe aux frontières de l'Europe.
00:52Les survols de la Pologne par des drones russes, ce n'est pas moi qui les ai inventés.
00:57Donc là, c'est un moment où le compromis doit être l'objectif, le seul objectif.
01:02Justement, où avez-vous vu du compromis dans l'interview du Premier ministre ?
01:06Des ouvertures ont été faites très nettement.
01:08Moi, j'y ai vu d'abord les mots d'injustice fiscale.
01:11J'y ai vu les mots de pénibilité.
01:13J'y ai vu les mots de dialogue social.
01:15Et même la proposition qui est faite de ne pas se saisir du 49-3,
01:20qui est une façon aussi de dire et de reconnaître la situation.
01:23Il n'est pas une proposition formelle, qui est l'idée de l'éviter au maximum.
01:27Et qui est parfaitement cohérente avec la situation parlementaire.
01:30Aujourd'hui, personne ne peut avoir raison tout seul à l'Assemblée nationale.
01:34Donc, il faut du compromis.
01:36Très bien.
01:37Tout au moins du compromis pour atteindre notre objectif,
01:39qui est que le pays se remette à tourner
01:42et qu'il se renforce sur les plans économiques et sociaux.
01:45Les compromis, c'est bien.
01:47Enfin, c'est comme l'amour.
01:48Le compromis, c'est bien.
01:48Mais les preuves de compromis, c'est mieux.
01:51Donc, quand on dit pas de taxe du CMAN, pas d'abrogation de l'ISF,
01:55où voyez-vous du compromis là-dedans ?
01:57Le compromis, il est dans la reconnaissance de l'injustice fiscale.
02:00Vous savez, moi...
02:01Ok, mais ça, c'était acquis.
02:02Maintenant, il faut y donner du fonds.
02:04C'était acquis.
02:05Il y a un constat fondamental.
02:07Moi, fan de gauche, je considère, évidemment,
02:09mais comme aujourd'hui la majorité des Français,
02:12mais en réalité depuis toujours,
02:13le problème, ce n'est pas la richesse.
02:15Le problème, c'est l'injustice.
02:17Aujourd'hui, quand vous avez une population,
02:19ils ne sont pas très nombreux,
02:20mais quand 0,00002% de la population,
02:24ceux qui ont quelques centaines de millions d'euros de patrimoine,
02:27qui paient moins d'impôts que tous les autres,
02:30c'est un sujet.
02:31D'ailleurs, l'article 13 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen,
02:34qui, comme vous le savez, a valeur constitutionnelle,
02:36dit que chacun doit contribuer à raison de ses facultés.
02:40Eh bien, parfait.
02:41Mais alors, comment les fait-on payer ?
02:42Puisque ce ne sera ni la taxe Zuckman, ni un rétablissement de l'ISF.
02:46Cette idée de justice fiscale que vous appelez de vos voeux,
02:49quel contenu le Premier ministre doit-il lui donner ?
02:53Le Premier ministre, aujourd'hui, n'a pas encore précisé le contenu,
02:55mais le constat même qui vous dit qu'il faut de la justice fiscale
02:59est un constat qui amène à quoi ?
03:01Je ne sais pas si ça sera une taxe ou pas,
03:03et je vais vous-même vous dire mieux, à titre personnel,
03:05je ne crois pas que le mot de taxe soit requis.
03:08Ce qu'il faut, en revanche, c'est une législation fiscale plus juste.
03:12Aujourd'hui, si vous voulez, il y a des ultra-riches
03:15qui bénéficient d'une sorte de trappe fiscale,
03:18je ne veux pas être trop technique,
03:19c'est-à-dire une trappe qui leur permet d'escamoter
03:22une partie de la législation fiscale.
03:24Vous optimisez, vous avez raison de le dire,
03:27ce n'est pas de la fraude, c'est légal,
03:28mais c'est une façon de moins payer
03:30que tous les autres Français contribuables.
03:33Est-ce que c'est juste ?
03:34Le constat, on le connaît tous depuis longtemps.
03:37Maintenant, vous n'êtes pas journaliste politique,
03:39vous êtes actrice de la vie politique.
03:40Ce qu'on demande, c'est des actes.
03:42Cette nouvelle législation, est-ce qu'elle doit rapporter ?
03:46On sait que les socialistes ne veulent pas se contenter
03:47de chiffres d'une taxe ou d'une législation symbolique.
03:51Ils veulent que ça rapporte plusieurs milliards d'euros.
03:53Vous êtes d'accord avec ça ?
03:55Je suis d'accord avec le compromis
03:57qui a été proposé par le Premier ministre
03:59dans son interview aux Parisiens
04:01et qui va s'affiner.
04:03Je n'en ai pas discuté personnellement avec lui,
04:05donc je ne sais pas quel sera le contenu fin.
04:07Mais ce que je constate, c'est quand on a un Premier ministre
04:09qui met sur la table la question de l'injustice fiscale,
04:13c'est un diagnostic qui ouvre évidemment la voie
04:16à une modification de la législation.
04:18Maintenant, encore une fois, encore une fois,
04:21personne ne peut arriver aujourd'hui en disant
04:24« je veux avoir raison à moi tout seul ».
04:26Et donc, moi, est-ce que le compromis,
04:29je vais le trouver idéal et formidable ?
04:31Bien sûr que non.
04:32Même moi, je considère que le compromis,
04:34il faut toujours accepter d'en rabattre un peu.
04:36Mais il n'y a pas d'autre solution aujourd'hui.
04:40Donc, moi, je dis à mes anciens camarades socialistes,
04:44je leur dis tous,
04:45« soyons raisonnables ensemble ».
04:47Essayons de construire une solution
04:49où on va pouvoir faire avancer les choses tout de suite.
04:52Parce que le refus…
04:53Ils ne le sont pas raisonnables.
04:55Mais ils le sont parce qu'ils viennent discuter,
04:57parce qu'ils travaillent.
04:58Ils le sont, vous souhaitez qu'ils le soient.
04:59Ils le sont, mais vous savez comment c'est toujours,
05:01c'est une fois que la décision est prise
05:03qu'on peut faire l'analyse.
05:05Donc, pour l'instant, c'est une position de discussion
05:07qui est bien légitime.
05:09Chacun avance ses points.
05:10Mais ce que je souhaite, c'est que dans une quinzaine de jours,
05:14il faut que nous ayons trouvé,
05:16quand je dis nous, c'est pour toute la France,
05:18que nous ayons trouvé les moyens d'avancer ensemble.
05:21Est-ce que vous laissez vos anciens camarades ?
05:23Vous avez longtemps été membre du Parti Socialiste.
05:25Oui, plus de 25 ans.
05:26Plus de 25 ans.
05:27J'imagine que vous leur parlez.
05:28Est-ce que vous les sentez, en tout cas certains d'entre eux,
05:32tentés par la censure ?
05:34Certains, oui, le sont.
05:35Et ça fait partie des débats internes
05:37dont le Parti Socialiste, elle, se crée.
05:39Mais beaucoup sont inquiets de la situation.
05:41Et je ne crois pas que ce sont globalement,
05:44globalement, des sociodémocrates,
05:46ce sont globalement des hommes et des femmes politiques
05:48qui sont aussi les héritiers de Jaurès
05:51et qui se sont construits dans le compromis.
05:54La rupture révolutionnaire,
05:56ça n'est pas l'ADN de la social-démocratie.
06:00Par essence, le politique suppose
06:02qu'on fasse un pas vers l'autre.
06:04Surtout dans un moment inédit pour la Ve République,
06:07où le Parlement n'a jamais été aussi fracturé.
06:11Personne n'a la majorité aujourd'hui.
06:13Et s'il y avait dissolution,
06:15il n'est pas certain qu'une majorité absolue puisse se dégager.
06:19Donc, ce serait un recul pour la stabilité.
06:22Donc, autant se mettre d'accord maintenant
06:24pour préparer la suite.
06:25Vous avez rejoint la majorité,
06:28puisque vous êtes membre de ce gouvernement.
06:30Vous avez dit à l'instant, vous êtes une femme de gauche.
06:32Vous êtes toujours une femme de gauche.
06:34Et est-ce qu'on peut être une femme de gauche
06:35et s'asseoir à côté de Bruno Retailleau au Conseil des ministres ?
06:39On peut être une femme de gauche précisément
06:41quand on croit dans le compromis.
06:42Vous voyez, quand le pays est au bord du chaos,
06:45être une femme de gauche,
06:46c'est aussi avoir le sens de la responsabilité
06:49de se dire, bon, tout ce qui se passe
06:51ne me convient pas.
06:53Tout ce qui se passe ne me convient pas.
06:54Mais moi, je suis dans l'action.
06:56Et je préfère trouver un accord,
06:59trouver un compromis,
07:00se mettre d'accord aussi sur l'essentiel.
07:02Ce qui a été le cas quand je suis rentrée dans ce gouvernement,
07:04où le Premier ministre s'était engagé,
07:08l'ancien Premier ministre,
07:09et c'est le cas de l'actuel,
07:11se sont engagés, par exemple, sur le dialogue social.
07:13Par exemple, aussi sur le fait de dire,
07:15d'ailleurs, comme François Bayrou l'a dit
07:17et comme l'a dit Sébastien Lecornu,
07:19de dire, maintenant, le débat sur la loi de finances,
07:22je vais tenter de le faire sans recours au 49.3.
07:25Je crois vraiment que donner au Parlement la clé,
07:30c'est la solution.
07:31Parce que c'est précisément les parlementaires aujourd'hui
07:33qui sont investis de cette mission de trouver un accord.
07:36Et c'est le jeu, à la fois institutionnel,
07:39mais je crois aussi,
07:41vous savez, la démocratie française est très intelligente,
07:43les Français sont très intelligents,
07:45c'est ce qu'ils veulent.
07:46Personne n'est d'accord à plus de 50% à l'Assemblée nationale.
07:50Que veulent nos concitoyens ?
07:52Que les responsables politiques se mettent d'accord.
07:54C'est ça, notre responsabilité.
07:57Une petite question.
07:59Le bureau de l'Assemblée nationale va se réunir lundi
08:02pour distribuer les postes de responsabilité.
08:05Est-ce que vous trouveriez normal que le Rassemblement national
08:08en obtienne à la mesure de ce qu'il pèse ?
08:12Je vais vous dire.
08:13Est-ce que je suis heureuse du poids aujourd'hui
08:16que représente le Rassemblement national dans notre pays ?
08:18Non.
08:19C'est pour moi une tristesse infinie.
08:22Parce que je ne partage pas leur vision de la société.
08:25Parce que je trouve qu'ils conflictualisent.
08:27D'ailleurs, comme d'autres.
08:29Je trouve qu'ils s'adressent à l'origine des Français.
08:33D'autres CLFI ?
08:33D'autres CLFI qui s'adressent aux origines des Français,
08:36qui ne s'adressent pas à leur citoyenneté.
08:37Ça me heurte.
08:38Parce que pour moi, quelles que soient ses origines,
08:40on est un citoyen comme les autres.
08:42Ça me heurte.
08:43Maintenant, ils ont un poids à l'Assemblée nationale.
08:46Donc, comme les Insoumis,
08:48chacun doit pouvoir peser à fonction de ce qu'il représente.
08:52Et donc, c'est aussi une façon de respecter le vote des Français.
08:57Mais ça ne m'empêche pas, moi, comme femme politique,
08:59je dis bien comme femme politique,
09:01puisque je suis sur votre plateau aujourd'hui,
09:03et je vous remercie de m'avoir invitée à ce titre,
09:06ça ne m'empêche pas de les combattre sur le plan des idées et des convictions.
09:08Je précise cette précision.
09:09Les ministres démissionnaires sont encouragés
09:12à ne pas parler de leur domaine ministériel.
09:14Donc là, vous vous exprimez.
09:15Comme élue locale.
09:16Comme élue locale.
09:17Et comme femme politique.
09:18Et en tant que femme politique.
09:21Merci, Juliette et Abel,
09:23d'être passées par les quatre vérités ce matin.
09:25Très bonne journée à tous.
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