- il y a 2 mois
Samedi 20 septembre 2025, retrouvez Georges van Cauwenbergh (Directeur, Artimo Fine Arts), Jean-Charles de Castelbajac (Créateur) et Jacqueline Von Hammerstein-Loxten (Fondatrice, Sur Invitation) dans ART & MARCHÉ, une émission présentée par Sibylle Aoudjhane.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans Arrêt Marché, l'émission qui vous ouvre les portes du marché de l'art.
00:14Aujourd'hui, dans l'émission, nous allons découvrir deux foires qui ont lieu cette semaine.
00:18La foire Fab Paris, la foire des décorateurs.
00:21Nous allons faire le tour des allées et comprendre ce que recherchent les décorateurs au sein de la foire.
00:26Et puis nous allons découvrir aussi la foire sur invitation, une nouvelle édition de 2025.
00:31Nous allons voir ce qu'il y a de particulier à cette foire.
00:34C'est parti pour Arrêt Marché.
00:40Pour cette première partie d'émission, nous vous emmenons à la pagode, ce bâtiment du 8e arrondissement de Paris,
00:45repensé au 20e siècle, qui est d'habitude ouvert seulement quelques jours par an pour un événement qui s'appelle le printemps asiatique.
00:52Mais cette fois-ci, il est à nouveau ouvert pour la foire sur invitation, qui rassemble nombreux marchands de différentes spécialités.
01:00Art déco, sculpture 19e et bien sûr un peu d'art asiatique.
01:03C'est parti, on vous y emmène.
01:05Donc je me suis dit, le lieu, il était avant-garde dans les années 1926.
01:11Et même 100 ans après sa création, la pagode artire des gens.
01:15Il y a un espace exceptionnel, il y a des endroits magiques avec les panneaux de lacs comme ici.
01:24Et on organise des événements ici, notamment le printemps asiatique.
01:28Et à travers cette organisation que je fais depuis 4 ans à la pagode,
01:33je réalisais que les galeries aujourd'hui cherchent un autre format.
01:37Un format un peu plus confidentiel, plus intime et de créer une relation ou une conversation avec leurs clients
01:47à travers une expérience hors de commun.
01:51Parce que ce sont des galeristes que je connais, des galeristes de très haute qualité,
01:56qui ont bien compris qu'à la pagode, c'est un espace très exclusif
02:01où j'aimerais bien montrer des œuvres hors de temps.
02:06Regardez ici, on est dans un espace de lac du XVIIIe siècle avec les meubles contemporains.
02:13Au troisième étage, on a un galeriste qui présente des tableaux Renaissance dans une pagode asiatique.
02:20On a Lorenz Boehmer qui présente des bijoux contemporains exceptionnels.
02:25On a la galerie Yoko qui présente des gandaras.
02:28Et on s'est adressé au cabinet Pinto pour créer un espace en commun au rez-de-chaussée
02:35pour que toutes les galeries puissent profiter de premières salles,
02:40salles d'entrée où chacun présente une œuvre.
02:45C'est ça l'avenir des propositions parisiennes, des foires, des événements qui sont plus restreints,
02:51plus chaleureux, plus directs avec le collectionneur, vous pensez ?
02:57Je pense oui. Je pense qu'il y a une place pour les grands foies, bien sûr.
03:02Je ne suis pas là pour faire compétition à eux. Je n'ose même pas et ce n'est pas le but.
03:09Mais la pagode était toujours là pour créer une conversation entre le collectionneur et le galeriste.
03:15D'habitude, on participe à des salons qui sont montés en une semaine ou dix jours par des entreprises spécialisées.
03:23Mais il n'y a jamais vraiment une âme qu'on peut avoir dans un événement, dans un bâtiment comme celui-ci.
03:28La pagode, c'est vraiment incroyable. C'est un lieu emblématique.
03:31Évidemment, le lieu en tout premier lieu.
03:33Après, évidemment, ce qui était incroyable, c'était les autres marchands qui participaient également.
03:37L'éclectisme de ce qu'on allait offrir.
03:40Et après aussi, le fait que ce soit sur invitation, ce concept où finalement, on crée une intimité avec notre client
03:45beaucoup plus importante que sur les salons où il y a des fois des dizaines de milliers de visiteurs.
03:50Ça, ce sont un peu les trois éléments qui nous ont vraiment attirés dans ce salon sur invitation.
03:54Des fois, sur un salon, comme les salons à Bruxelles ou à Paris, dans d'autres lieux,
03:58vous avez tellement de visiteurs que des fois, le client ou l'amateur ne peut pas profiter des œuvres d'art à leur juste valeur.
04:07Et donc effectivement, ici, ce qui est génial, c'est qu'on sait exactement le nombre de visiteurs jour après jour.
04:12Et donc ça, c'est vraiment très intéressant parce que ça permet vraiment d'avoir une circulation beaucoup plus agréable
04:18et vraiment de prendre le temps avec les clients plutôt que de devoir aller très rapidement
04:21ou de devoir rediriger un client ou un autre vers un collaborateur
04:25alors qu'on aimerait bien donner des explications toujours nous-mêmes, évidemment.
04:27Comment est-ce que vous avez travaillé votre proposition pour ces prochains jours à la Pagode ?
04:33Alors évidemment, j'ai invité essentiellement des clients aussi qui sont de Paris.
04:37Et donc effectivement, j'ai proposé en termes de pièces, moi qui suis spécialisé dans la sculpture 19e, début 20e,
04:42essentiellement des pièces d'artistes majeurs français.
04:45Donc nous sommes ici devant une sculpture exceptionnelle de Alfred Boucher,
04:48une pièce unique en marbre qui représente de plus la roue de la fortune.
04:51Donc j'espère qu'elle me portera chance lors de ce salon.
04:54Alors il faut savoir qu'aujourd'hui, de plus en plus, on observe effectivement
04:57que les intérieurs sont très éclectiques de nos clients,
05:00même des décorateurs qui font des décorations très éclectiques.
05:03Donc pour nous, c'est un bonheur de pouvoir avoir des œuvres qui soient ici, dans ce cas-ci,
05:07qui soient bloquées entre du 18e et du contemporain 20e.
05:11Pour nous, c'est un bonheur parce qu'effectivement, c'est dans ce type d'intérieurs
05:14que nous, on installe nos sculptures chez nos clients.
05:16Les jeunes collectionneurs, aujourd'hui, s'intéressent de plus en plus
05:18à tout un éventail d'art différent, pas seulement à l'art contemporain,
05:21même si c'est encore majoritairement le cas.
05:23Eh bien, ils s'intéressent à d'autres styles d'art.
05:27Et en fait, c'est très amusant quand on a un éclectisme comme ça dans la scénographie,
05:30de pouvoir justement plus facilement toucher cette jeune génération de collectionneurs.
05:35Nous sommes de retour au Grand Palais et nous ouvrons la saison des foires avec Fab Paris,
05:43issu de l'alliance entre la Biennale des Antiquaires et Fine Arts Paris.
05:47Et la foire se positionne tout particulièrement cette année comme l'événement des décorateurs.
05:52Les décorateurs, les designers ont choisi des objets parmi les stands
05:56pour réaliser un parcours où nous pouvons littéralement suivre leur goût au sein de la foire.
06:01Et nous avons suivi celui d'un designer en particulier, Jean-Charles de Castelbajac.
06:06La foire, c'est un moment non seulement festif, mais de convergence
06:10et où les idées se rencontrent, où l'esprit se met en mouvement.
06:16C'est une sorte de gymnastique aussi, intellectuelle et inspirationnelle.
06:20Donc j'aime beaucoup les foires.
06:22C'est toujours fort de voir se coopter ou se fracasser des époques entre elles,
06:31des goûts différents, des choses qui sont au-delà de toute tendance en fait.
06:35Et en fait, la force d'un instant comme cette Biennale,
06:39c'est la rencontre entre le passé, le présent, les fantômes et puis l'électricité.
06:47Vous voyez, donc voilà.
06:49Là, j'ai beaucoup aimé cette chaise qu'a fait ce jeune artiste qui s'appelle Edgar Jaillet
06:56pour le château de Chantilly parce qu'elle me semblait être la synthèse même de ce que j'aime dans l'histoire.
07:04C'est lorsque de jeunes artistes se l'approprient, l'appréhendent et la retransmettent aux générations futures
07:11avec une réinterprétation.
07:13Et le devoir de l'artiste, c'est vraiment d'être l'activiste de cette histoire.
07:17Et là, je trouve que c'est une très jolie représentation.
07:20Et quand on arrive dans une foire comme ça, comment est-ce qu'en tant que créateur, on rentre ?
07:25Est-ce que vous avez un parcours très précis en tête ?
07:28Vous allez voir des galeries ? Comment on s'inspire ?
07:30Non, je crois à la synchronicité.
07:32Je crois à ce que Baudelaire appelait le flâneur.
07:39Non, il faut laisser son intuition et l'intuition nous guide.
07:43Et puis, l'intuition, c'est aussi une école.
07:48C'est une école et une discipline mystérieusement parce qu'on apprend à devenir un flâneur.
07:53On apprend à laisser le temps vous appréhender.
07:56On apprend à lâcher prise.
07:58Et voilà, moi, je suis à mon climax.
08:01J'ai commencé par un certificat d'études.
08:05Et aujourd'hui, je suis diplômé universitaire de la flânerie.
08:08Et donc, s'il y a un meuble que vous devez choisir, ce serait cette chaise parmi toutes ces propositions ?
08:14C'est cette chaise.
08:15Et puis, le portrait d'une petite fille du 18e par un peintre assez mystérieux qui a été guillotiné en 1794,
08:24qui s'appelle Descarsin.
08:26Et c'est une petite fille qui tient une corbeille.
08:29Le tableau a été peint autour de 1774.
08:32Et dans cette corbeille, il y a des fleurs bleu, blanc, rouge.
08:36Donc, c'est comme si elle portait en elle l'intuition de la révolution.
08:42Ce portrait de petite fille m'a vraiment ému.
08:44J'ai vu que dans la sélection des galeristes, il y avait beaucoup de portraits d'enfants.
08:49Et il y avait ce portrait de petite fille très touchante, coiffée comme Marie-Antoinette,
08:55d'une grande délicatesse avec des yeux qui vous fixent et qui vous disent où tu en es.
09:00Cette quête d'innocence qu'il y a au fond de nous, elle correspond à une période incertaine.
09:05Elle correspond à une période dystopique et que c'est dans le regard des enfants qu'on cherche de l'espoir.
09:12Et c'est ce qui me plaît.
09:13Et puis, j'ai vu aussi une forêt de signaux de Takis, qui était un artiste sculpteur que j'aimais beaucoup.
09:22Et qui sont des signaux lumineux, comme des signaux d'alerte, comme des cœurs qui battent,
09:27comme des cœurs électriques et comme une société qui est animée par des énergies nouvelles.
09:34Ce qui m'interpelle, c'est ce qui est transcendantal, en fait.
09:42Par exemple, ce qui passe le temps.
09:47Il y a plusieurs référents, il y a plusieurs calders, par exemple, toujours avec les mêmes couleurs,
09:54avec la même précision de travailler sur des couleurs primaires, comme j'essaie de le faire depuis 40 ans.
10:01Et ils n'ont pas bougé.
10:03Ils sont vraiment impeccables.
10:04Il y a trois bouteilles de Nicolas de Stal, très belles aussi, dans des couleurs primaires, qui m'ont interpellé.
10:14Il y a des tableaux du buffet, très tôt, avant l'abstraction, des portraits,
10:20notamment un portrait de deux personnages très touchants.
10:23Il y a deux picabias, dont un remarquable, très mystérieux.
10:30Est-ce une femme ? Est-ce un homme ? On s'en fout, en fait.
10:33Qu'est-ce qu'on cherche ?
10:33On ne cherche pas le luxe ou le glamour.
10:37On cherche le trouble.
10:39On cherche le bizarre.
10:40On cherche ce qui va nous poser des questions dans l'art,
10:43pas ce qui va répondre à des questions,
10:45puisque la réponse aux questions, c'est nous qui devons la donner.
Recommandations
13:29
|
À suivre
12:15
13:48
13:22
13:18
26:31
28:32
13:19
13:35
13:24
27:43
14:54
12:55
28:44
29:53
13:23
11:44
12:49
12:20
14:18
13:23
27:17
12:59
14:33
13:50
Écris le tout premier commentaire