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Samedi 20 septembre 2025, retrouvez Gabriel Dubois (Associate Director, INTERPATH), Bruno Moustacchi (Directeur des Risques Achats et Transformation Base Fournisseurs, GROUPE RENAULT) et Jean-Noël Truchet (Partner, ALIXPARTNERS) dans SOMMET RESTRUCTURATION & TRANSFORMATION, une émission présentée par Mathieu Meffre.
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00:00Bonjour à tous, vous êtes sur BeSmart4Chain, je vous parle en direct du sommaire restructuration et transformation pour sa 7e édition.
00:12Nous avons parlé tout au long de la journée avec des financiers, des dirigeants, des avocats, des CRO, des Chief Restructuring Officers,
00:19de beaucoup de sujets de gouvernance, de financement, de social, de financement court terme.
00:24Aujourd'hui, je vous emmène dans un secteur ô combien touché par la thématique restructuring, le secteur automobile français.
00:32Et je lis la titraille de cette conférence qui avait lieu aujourd'hui, toujours dans la tourmente.
00:36Alors pour en parler, on accueille Bruno Moustaki. Merci beaucoup Bruno d'être avec nous aujourd'hui.
00:41Bonjour.
00:41Vous êtes directeur des risques, achats et transformations basse fournisseurs au sein de Groupe Renault.
00:47Exactement.
00:47Depuis 38 ans, je vous demandais en préparant cette émission, au sein du groupe.
00:50Depuis 38 ans au sein du groupe, depuis une vingtaine d'années aux achats et depuis une quinzaine d'années dans le restructuring et le risque fournisseur.
00:59Merci infiniment d'être avec nous. On aura à cœur d'écouter votre témoignage. Jean-Noël Truchet, bonjour.
01:05Bonjour Mathieu.
01:06Vous êtes associé au sein d'Alix Partners. Alix Partners est une des structures au niveau mondial les plus en vue sur le conseil stratégique organisationnel sur les restructurations
01:15qui nous vient des Etats-Unis mais qui est présente dans le monde entier. Et vous portez avec vos associés la franchise parisienne.
01:21Tout à fait. Et l'automobile, c'est notre secteur historique chez Alix Partners.
01:24Je crois que J. Alix, votre fondateur, a restructuré le secteur automobile américain. C'était une de ses premières...
01:29Il a fait ses premières armes en tant que jeune avocat, en effet, dans la région de Détroit, dans le secteur automobile.
01:34Merci d'être avec nous. Et enfin, Gabriel Dubois, vous êtes associé de directeur au sein d'Interpass. Bonjour Gabriel.
01:40Bonjour.
01:41Interpass, c'est... Les gens ne le savent pas tous, c'est une structure qui est en forte croissance au niveau continental Europe.
01:49Spin-off France, en ce qui concerne la France, des activités de KPMG Advisory.
01:53Vous êtes sur le restructuring, que ce soit sur le chiffre ou la transpo ?
01:57Oui, tout à fait. Également en Angleterre, en Espagne, en Allemagne. Et donc, avec une forte croissance voulue, affichée et avec des ambitions importantes.
02:07Merci beaucoup Gabriel. Alors, vous êtes venu parler aujourd'hui de ce secteur. Finalement, vous êtes, je l'ai dit, des plus grands experts ou pratiquants du sujet.
02:18Qu'est-ce que c'est que ce secteur en 2025 ? On a vu des dirigeants changer de secteur.
02:25On a vu des chiffres qui n'étaient pas forcément là. On connaît l'enjeu concurrentiel international, l'enjeu réglementaire, l'enjeu consommateur.
02:35Est-ce qu'on peut faire des voitures en France en 2050 ?
02:41Alors oui. Je pense que Jean-Noël, tu es peut-être le mieux placé pour avoir une vision transversale.
02:47Mais oui, bien sûr, on fera des voitures. On va vous expliquer après comment.
02:50Ah oui, on va faire des voitures. Mais la question, c'est à quel prix et sur quel volume.
02:56Voilà, l'industrie automobile européenne, elle a trois challenges aujourd'hui.
03:00Un, le marché. Parce que le marché européen, il a un bas historique avec 17 millions de véhicules par an.
03:05Et on pense que ça ne va pas décoller d'ici les cinq prochaines années.
03:07Ensuite, la concurrence chinoise avec des écarts de compétitivité et de technologie qui commencent à être significatifs entre les constructeurs européens et les constructeurs chinois.
03:19Et enfin, il y a la transition électrique qui met du temps, qui nécessite des gros investissements et donc des investissements qui ont du mal à être profitables dans les prochaines années.
03:27Et puis transition électrique qui cristallise les passions. Enfin, on a quand même un ras-le-bol de la part des capitaines d'industrie sur le sujet qui se sont vus embarqués dans un contexte réglementaire extrêmement drastique.
03:41Là où effectivement, il se demande si encore une fois, l'Europe, la France n'est pas plus forte en régulation qu'en business.
03:48Et en même temps, on voit bien que le shift s'est quand même fait. Les volumes ont augmenté.
03:53Oui, bien sûr, mais pas aussi vite qu'on pensait. Et derrière, on estime qu'il y a eu 150 à 200 milliards d'euros d'investis en Europe pour répondre à cette filière électrique.
04:04Ces investissements ne sont pas rentables aujourd'hui, ne sont pas profitables et ne le seront pas avant une bonne dizaine d'années.
04:11Merci beaucoup. On revient sur vous, Bruno.
04:12Oui. Ce qu'on voit, c'est qu'en fait, il y a maintenant deux mondes automobiles. On a le monde des nouvelles technologies, de l'électronique, de la croissance, des batteries.
04:25Et ce monde-là a sa vie. Et puis là, on est sommé restructuration et transformation. On a aussi le monde traditionnel qui doit se renforcer, qui doit se consolider, notamment en France.
04:37C'est un petit peu, nous, le sujet dont on a envie de débattre. Parce que ce qu'on voit aujourd'hui en France, on a des acteurs très performants.
04:49On a des très beaux groupes qui sont dans les 20 premiers mondiaux.
04:52Des compétences.
04:53Compétences, innovation, RSE, profitabilité. Et puis, on a moins de TI, moins de groupes de taille intermédiaire que dans d'autres pays.
05:03Et la taille critique, c'est quelque chose d'essentiel dans l'automobile. Essentiel pour la capacité de développement, innovation technologique, vitesse de développement.
05:14Et là, il faut qu'on arrive à renforcer le tissu en France.
05:17C'est l'absence d'un Middlestad français qui fait défaut ?
05:19Alors, on a, disons pas l'absence totale, mais on a besoin de renforcer ça.
05:25Et on a besoin aussi d'avoir un écosystème qui tout entier se dirige, se tourne et est positif l'automobile.
05:32On doit, dans l'automobile, faire revenir des capitaux.
05:37On parle de consolidation, de compétitivité, de renforcement de la filière.
05:41Ça veut dire aussi de l'argent.
05:43Ce que disait Jean-Noël, il y a des capex, il y a de la R&D, il y a du financement nécessaire.
05:48Aujourd'hui, cet argent, on doit le trouver, bien sûr, chez les constructeurs, bien sûr, chez les équipementiers, mais aussi chez les partenaires.
05:56Donc ça, ça fait partie de nos grandes challenges.
05:57Quel genre de partenaires serait le plus à même de venir apporter des solutions ? Bruno ?
06:01Alors, ce qu'on voit en France aujourd'hui, manque de fonds à tous les niveaux.
06:06Manque de fonds propres, endettement un peu difficile à trouver, BFR, ça se finance.
06:14Donc au niveau des fonds propres, il faut des partenaires industriels.
06:18Il faut qu'ils se renforcent directement ou indirectement.
06:21Éventuellement des fonds, pas des fonds trop agressifs, pas des fonds qui font des allers-retours.
06:25Mais c'est vraiment impératif de renforcer les fonds propres, les capitaux permanents,
06:30parce que demain, c'est vraiment ça dont on aura besoin, comme je disais, pour les capex, mais aussi pour reconfigurer le tissu.
06:37Les marges de manœuvre, je me tourne peut-être vers vous, Gabriel, qui êtes plutôt côté chiffres.
06:41Les marges de manœuvre dans l'automobile, Bruno, à l'instant, on parle d'un besoin de financement et de chasser en meute pour se donner des marges de manœuvre.
06:50En même temps, on nous dit que le BFR, ce n'est pas trop le sujet.
06:52On est plutôt sur les capex et opex.
06:54Comment vous voyez les choses, justement, côté chiffres ?
06:57Alors peut-être que cumulativement, à l'absence de fonds propres, il faut rajouter aussi la difficulté à trouver des financements
07:04et à réaliser des opérations de renforcement en haut de bilan ou en bas de bilan,
07:07puisque le haut de bilan a quand même vocation à venir financer les éléments de la croissance
07:12avec un effet de levier ensuite au niveau du bas de bilan, avec l'accompagnement des partenaires traditionnels de type banque.
07:21Je pense qu'il y a un effet de taille.
07:22Ça a été à juste titre évoqué aujourd'hui.
07:25Des structures trop petites vont rapidement se trouver en situation de dépendance économique vis-à-vis d'un seul client, un seul OIM.
07:32Et ça, c'est une situation qui n'est pas pérenne et qui ne s'inscrit pas dans le temps.
07:36Donc il y a ce premier enjeu et également le renforcement des structures va leur permettre d'être plus résilientes
07:43dans un secteur qui, depuis 2019, n'est quand même pas épargné.
07:47Pour passer les cycles ?
07:48Les cycles sont quand même, cette fois-ci, de plus en plus courts, de plus en plus rapprochés.
07:53La crise des semi-conducteurs, le Covid qui est arrivé ensuite et qui a produit de la dette, malheureusement, avec pas d'actifs en face.
08:00Le Covid s'est traduit par de la dette en PGE qui a servi à financer des pertes.
08:07Et donc aujourd'hui, il continue de peser sur une partie des entreprises du secteur.
08:10Et donc tous ces éléments amènent à une situation un peu structurelle d'absence de fonds propres.
08:17Et comme je le disais, auquel il faut rajouter cette difficulté à aller trouver des investisseurs institutionnels, privés, industriels,
08:24qui sont prêts à investir dans le secteur.
08:26Il nous reste cinq minutes. On a deux sujets, si vous le voulez bien aborder.
08:29J'entends d'une part un sujet de consolidation. On va y revenir parce que je ne peux pas ne pas vous poser la question
08:34en termes du nombre d'acteurs en France qu'on pourrait avoir à terme pour répondre à ce problème.
08:38Avant cela, en paire, ce genre de sujet de spin-off, de caravage, voire de création de nouvelles structures
08:44qui sont plus alignées avec des thématiques où peut-être que les financements sont plus simples à trouver,
08:48en paire, c'est la solution dans le modèle ?
08:50Ou on peut aussi transformer ces gros machins que sont nos grands constructeurs ?
08:56Est-ce que c'est à moi de répondre sur les gros machins que sont ces grands constructeurs ?
09:00Non, mais la transformation est toujours plus dure.
09:01Je ne sais pas si on va le prendre comme ça.
09:04Ce qui est clair, c'est qu'on a fait le carve-out avec Ors pour le thermique.
09:11Ça marche bien. On a trouvé des partenaires et ça fait partie des forces dont Renault Group dispose pour l'avenir.
09:22Puisque ce qu'on disait de façon limière, le marché est volatile, bien sûr, et incertain aussi bien au niveau de la transition énergétique.
09:33Donc, difficile de prévoir. Ce que tout le monde dit, ce que tout le monde sait, on en parlait, marché Europe 17 millions.
09:40Donc, c'est vraiment une force pour Renault d'avoir d'un côté en paire, d'un autre côté Ors et de pouvoir justement se renforcer sur les deux sujets.
09:52En tout cas, je vous remercie d'avoir donné le sourire à la France avec la R5 parce que je pense qu'on la voit tous passer avec un sourire en coin.
09:58Et ça, c'est un vrai tour de force.
09:59Sur le sujet, donc, consolidation, il nous reste trois minutes.
10:05Voilà, on parle de consolidation. En même temps, on voit bien qu'il y a la possibilité de carve-outer pour donner une existence claire à chacun des projets.
10:14On en est où alors ? On se concentre ou on carve-out et on met au travail différentes structures, on va dire, qui vivent chacune de leur vie sur une stratégie propre ?
10:22Je pense qu'il y a des moments forts dans la vie d'entreprises en difficulté qui sont les phases de prévention.
10:29Les procédures de prévention avec notamment les conciliations, c'est des moments où on ne peut pas juste restaurer financièrement les entreprises.
10:36Il faut aussi restructurer opérationnellement et trouver la bonne activité à carve-outé, par exemple, pour qu'elle ait un business model qui soit soutenable.
10:44Bruno a parlé d'investir, a parlé aussi de mitiger les risques de programmes ou de marché et puis enfin d'attirer les investisseurs.
10:52Donc, sur ces procédures-là, il faut absolument en profiter pour faire passer des changements d'organisation et de modèles qui sont soutenables et pérennes à l'avenir.
10:59Je fais juste une remarque. Renault n'était pas en difficulté. La consolidation des entreprises en difficulté dont on parle, c'est celle de certains fournisseurs.
11:10Tout à fait.
11:10Ça n'a rien à voir avec nous.
11:12Tout à fait.
11:13Peut-être si je peux me permettre, à ces aspects-là, il faut rajouter quand même la vision stratégique qui est centrale dans les opérations de réorganisation et de restructuration et qui est partagée vis-à-vis des parties prenantes.
11:27Parce que c'est ce point-là, une adhésion autour d'une vision stratégique, la construction d'un plan de l'entreprise et ensuite son déploiement au niveau opérationnel et ses conséquences au niveau financier
11:37qui ne sont que la conséquence et à la fin la mise en œuvre des moyens en face des ressources qui vont permettre d'avoir un plan qui soit pérenne, viable et retrouver de la création de valeur pour toutes les parties prenantes qui sont dans le périmètre.
11:49La restructuration, certes, les refinancements et tout ça, certes, mais avec à cœur le BP, les pivots et la direction.
11:58On parlait des fournisseurs à l'instant et du fait de faire corps et d'atteindre une taille critique.
12:04Une intégration de la chaîne de valeur en aval par des constructeurs, par exemple, semble être une suite logique pour le secteur ?
12:11Ce sont des choses, bien entendu, que tous les constructeurs regardent, l'intégration verticale, le make or buy.
12:18Ce qu'on voit, c'est que, je reparle de taille critique, il faut être capable de développer, d'être innovant vis-à-vis de la concurrence.
12:27Donc, métier par métier, il n'y a pas de dogme, il n'y a pas d'unicité.
12:31Métier par métier, il faut regarder.
12:32Ce qui doit être clair, quand on parle de consolidation, restructuration, il faut un diagnostic industriel commun de toutes les parties.
12:41C'est un des messages qu'on souhaite vraiment faire passer.
12:44Et c'est important en France que tous les acteurs aient le même diagnostic sur ce qui se passe.
12:48Si on veut aider l'industrie automobile, il faut qu'on soit tous convaincus d'aller dans la même direction.
12:53Tout l'écosystème, pas que le constructeur, le banquier, mais tout l'écosystème.
12:56Et un point du diagnostic sur lequel il faut vraiment faire corps aujourd'hui pour vous ?
13:04Un point du diagnostic, c'est l'avoir le diagnostic.
13:07C'est vraiment le partager.
13:09Après, si une restructuration doit être faite, plutôt sur du temps long, bien entendu, plutôt avec de la reconversion.
13:14Mais si elle doit être faite, elle doit pouvoir se faire.
13:17Sinon, notre pays pourra prendre du retard.
13:20Merci infiniment à tous les trois d'avoir bien voulu partager quelques instants avec nous.
13:23Merci pour votre présence sur ce plateau.
13:27Merci Mathieu.
13:28Merci à vous pour votre présence, chers téléspectateurs.
13:32Vous continuez dans un instant avec la suite des programmes sur Bsmart4Change.
13:35Sous-titrage Société Radio-Canada
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