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Lundi 30 juin 2025, retrouvez Mélissa Saint-Fort (Directrice RSE, Groupe TF1) et Frédéric Mazzella (Président-Fondateur, BlaBlaCar & Dift) dans SOMMET DE LA TRANSFORMATION DURABLE, une émission présentée par Fabrice Cousté.

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Transcription
00:00Bonjour, bienvenue à tous, bienvenue sur ce sommet de la transformation durable.
00:11On va s'intéresser au greenwashing, qui est toujours là.
00:15Alors, quelles sont les recettes pour le contrer ?
00:18C'est la question qu'on va poser à nos deux experts.
00:19On est ravis d'accueillir Mélissa Saintfort.
00:21Bonjour Mélissa.
00:22Bonjour.
00:22Vous êtes directrice RSE Groupe TF1.
00:24Bienvenue à vous.
00:25Et Frédéric Mazzella, président cofondateur de Blablacar.
00:29Bonjour Frédéric.
00:30Bonjour.
00:31Alors, on se livra un petit exercice.
00:32Nos deux experts sortent de conférences.
00:34On va vous demander à l'un et à l'autre ce que vous avez appris de l'un et de l'autre.
00:40Frédéric, on commence peut-être avec vous.
00:42Quelle est la problématique anti-greenwashing chez TF1 ?
00:45Alors, ce que j'ai retenu, c'est que l'information joue un rôle complémentaire à la communication qui est faite par les publicités.
00:54Donc, c'est très important de garder une cohérence entre, évidemment, toute l'éducation qui est faite par l'information, par les journaux, par les journalistes qui vont chercher les bonnes informations et qui diffusent la connaissance sur, notamment, le changement climatique, mais pas seulement.
01:09Enfin, on va dire toutes ces conséquences aussi.
01:10Et faire en sorte que les publicités qui accompagnent, j'ai envie de dire, avant, après ces émissions-là soient raccordes.
01:20Et là, Mélissa, vous nous disiez, effectivement, il faut éduquer aussi ces annonceurs à être raccords, à être en cohérence entre ce qu'ils disent sur le on et puis l'actu.
01:30Des fois, ça se télescope.
01:31Exactement. En fait, on a essayé chez TF1, depuis 3-4 ans, d'accompagner à la fois les annonceurs, mais aussi les agences de publicité.
01:39Parce qu'en fait, les annonceurs, déjà, encore faut-il qu'ils se transforment, qu'ils transforment leurs produits, leurs chaînes de production, leurs messages.
01:45Blablacar, pour en parler, effectivement, ils se sont créés sur un pilier qui était déjà positif, en fait, pour l'environnement, mais aussi pour les budgets des Français.
01:53Là où d'autres marques qui existent depuis 50 ans vont prendre plus de temps à se transformer.
01:56Et donc, nous, on a voulu former déjà nos commerciaux à la régie, mais aussi les personnes qui créent les publicités, donc les agences de créa, les agences de pub, pour les sensibiliser aux dérèglements climatiques, aux conséquences de la publicité.
02:09On a créé une fresque de la pub et puis on a créé pas mal d'offres publicitaires, avec l'ADEME notamment, avec des critères très stricts à respecter pour pouvoir rentrer dans certains écrans publicitaires chez nous, pour justement éviter des publicités qui vont envoyer des messages un peu contradictoires.
02:22Alors justement, on est bombardé en permanence par les publicités, notamment sur nos smartphones, sur les réseaux sociaux.
02:27Et là, vous poussez un coup de gueule.
02:29Vous dites, voilà, nous, on fait tous les efforts pour éduquer, pour avoir cette démarche, pour bien sûr contrôler de manière exhaustive les publicités.
02:35Et à côté, voilà, 95% de ce qu'on reçoit n'est absolument pas contrôlé, notamment sur les réseaux sociaux.
02:42Oui, en fait, en France et notamment en télévision et sur nos plateformes de streaming, TF1+, on est très réglementé.
02:47On a la RPP qui va valider chaque spot de pub avant qu'il soit diffusé.
02:51Donc, c'est déjà un premier bouclier anti-greenwashing puisqu'il y a plein de messages aujourd'hui qui sont contrôlés.
02:56On ne peut plus dire, c'est bon pour l'environnement si ce n'est pas vérifié par des chiffres, etc.
02:59Par contre, sur TikTok, Instagram et pas mal d'autres, YouTube et autres, c'est vrai que là, il peut y avoir des pubs déjà pour des acteurs qui sont interdits en télé.
03:09Parce qu'il faut savoir qu'on ne peut pas faire de pub pour des énergies fossiles aujourd'hui ou pour des voitures à essence sur TF1 et des autres chaînes de télé.
03:14Par contre, en digital, on peut avoir des pubs pour des acteurs de la fast fashion, des produits qui racontent des produits de conso, des trucs alimentaires, de la cosmétique.
03:24On peut trouver plein, plein de choses avec là, pour le coup, clairement des textes.
03:27En totale impunité.
03:29Comment on fait pour… quelles sont les solutions justement chez Blablacar, alors qu'il y a un acteur de la mobilité, que ce soit bien sûr le covoiturage, mais aussi les bus.
03:38Comment vous communiquez justement sur ces règles, peut-être entre les machines ?
03:42La solution, c'est un peu toujours la même, c'est de bien travailler, d'avoir l'honnêteté intellectuelle, d'aller chercher les bons chiffres et justement de produire ces études-là qui viennent soutenir, justifier tous les propos qui peuvent être avancés.
03:55De manière à ce que si une personne met en doute les avantages, par exemple environnementaux, que l'on avance, on puisse simplement leur dire, ben voilà le rapport.
04:06Alors typiquement, nous chez Blablacar, on a calculé qu'on permet l'économie de 2,5 millions de tonnes de CO2 chaque année.
04:12C'est beaucoup, ça représente à peu près 3% des émissions du parc automobile français en tout, et plus que l'intégralité des émissions de CO2 du trafic routier d'une ville comme Paris par exemple.
04:24Donc pour vous donner un ordre de grandeur.
04:27Et on a été le calculer, c'est une étude sur 85 millions de trajets, on a été questionné aussi des dizaines de milliers de personnes pour savoir ce qu'elles auraient fait si elles n'avaient pas fait de covoiturage,
04:36pour vraiment connaître ce qui s'appelle le report modal, c'est-à-dire les alternatives au covoiturage, pour vraiment mesurer les émissions de CO2 dans un monde sans Blablacar et un monde avec Blablacar.
04:45Et bien il y a une différence de 2,5 millions de tonnes de CO2 dans un rapport extrêmement solide que l'on a justement construit avec des agences extérieures.
04:55Et ça c'est inattaquable, vous pouvez le prouver.
04:57Oui parce que voilà, ça repose sur des données absolument incontestables et ça a été fait par un organisme externe spécialisé dans les mobilités, voilà, donc tout est compté.
05:06Et à ce moment-là on peut répondre à n'importe quelle suspicion de justement greenwashing, c'est très important.
05:13Donc il faut avoir bien fait son travail avant pour pouvoir donner les chiffres, parce que comme disent les américains, data don't lie et donc les chiffres ne mentent pas.
05:21La donnée ne ment pas.
05:23Mélissa Saint-Fort, effectivement on voit qu'il y a des règles de CSRD, il y a de l'extra financier aujourd'hui qui est de plus en plus important et qui est important aussi pour vos groupes,
05:30notamment quand on est coté en bourse.
05:32C'est une obligation mais ça vous force aussi d'une certaine manière à faire ces efforts.
05:38On a publié notre premier rapport de durabilité là en mars dernier, parce qu'on est coté effectivement,
05:43mais on faisait déjà une déclaration extra financière depuis plusieurs années, on faisait déjà notre bilan carbone aussi depuis 15 ans.
05:49Donc je vais être honnête, la CSRD ne nous a pas transformés, on le faisait déjà,
05:53parce qu'on était conscient à la fois de notre impact environnemental en tant que groupe, mais surtout de notre rôle sociétal et de la capacité d'influence qu'on pouvait avoir sur la société française
06:01pour l'informer, l'éduquer à ces sujets-là.
06:04Et ça on n'a pas attendu la CSRD, on le faisait avant, donc la CSRD elle est juste venue, je dirais appuyer le côté un peu obligatoire, entre guillemets,
06:10ça m'a permis d'embarquer plus de monde en interne pour leur dire là il n'y a plus le choix en fait, c'est plus du tout juste du nice to have ou la directrice RSE qui vient, qui vous demande des choses,
06:17c'est auditer au même niveau pénal et financier aussi que...
06:22Mais ça vous a donné du poids, notamment...
06:24Oui, on va être honnête, même en termes de recrutement, en termes de capacité d'action pour éco-produire nos contenus, pour faire avancer les offres publicitaires, etc.
06:30parce qu'on doit se justifier, donc on avait démarré cette stratégie-là il y a plusieurs années, mais là par contre ça la fige et ça la rend obligatoire.
06:38Dernière question pour vous Frédéric, chez BlaBlaCart, c'est important justement d'avoir cet aspect anti-greenwashing et même vertueux, j'allais dire, pour recruter, comme on disait, peut-être en termes d'image.
06:50En fait, ce qui est surtout important, c'est l'activité que l'on fait et la raison pour laquelle les gens rejoignent les équipes de BlaBlaCart, c'est justement pour contribuer à un service,
07:00non seulement qui est utile à des millions de gens, aujourd'hui 100 millions de personnes dans le monde, dans une vingtaine de pays,
07:05et aussi évidemment pour cet aspect responsable d'économie d'énergie face à l'immense gaspillage que représente le fait d'avoir des voitures dans lesquelles il n'y a qu'un seul conducteur à bord
07:18et donc trois places libres à chaque fois et qui se déplacent quand même, c'est des voitures d'une tonne, une tonne cinq, parfois deux,
07:22qui se déplacent à vide en dépensant toute l'énergie quand même.
07:27Et donc nous, on fait le maximum pour en mettre deux, trois, quatre personnes par voiture et donc diminuer d'autant les émissions de CO2 par personne.
07:34Et ça, c'est quelque chose qui motive énormément. C'est une vraie bonne mission dans le contexte actuel.
07:40Et les pouvoirs publics vous accompagnent puisqu'il y a une file covoiturage désormais sur le périphérique, en tout cas parisien.
07:44Oui, voilà, on peut aussi gagner du temps maintenant grâce à ces files covoiturage. C'est un bonus additionnel quand on se met au covoiturage.
07:50Voilà pour ces aspects anti-greenwashing, comment c'est implanté dans la première chaîne de France et puis sur le numéro un de la mobilité.
07:58Oui, numéro un mondial en covoiturage.
08:01En covoiturage. Merci Frédéric Mertzella, merci Mélissa Saint-Fort et à très bientôt sur Vismar.

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