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  • il y a 2 mois
Chaque soir, Julie Hammett vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.

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00:00Vous regardez BFM Grand Soir, quel bilan pour cette nouvelle journée de mobilisation ?
00:04Plus de 500 000 personnes selon les autorités, 1 million pour la CGT, c'est plus que le 10 septembre dernier.
00:10Quelques incidents ont émaillé certains cortèges.
00:12Nos reporters ont suivi ces manifestations, ces actions au plus près.
00:16Regardez ce reportage signé Raphaël Redon, Emmanuel Brun.
00:21Les manifestants avaient promis d'aller plus loin que lors de la dernière mobilisation le 10 septembre.
00:27Cette fois, les portes même d'un ministère sont franchies.
00:31On est rentré au cœur du réacteur, c'est-à-dire à Bercy, pour leur faire passer un message tout simple.
00:37Si vous cherchez de l'argent, il faut chercher là où il y est, c'est-à-dire dans la poche de ceux qui se gavent depuis 8 ans.
00:44Un gouvernement et des mesures budgétaires dans le viseur des cortèges partout en France.
00:49Comme ici sur le vieux port de Marseille.
00:52On arrive de plus en plus de difficultés à payer nos loyers, à payer notre nourriture.
00:56Ça devient difficile.
00:58J'ai travaillé jusqu'à 67 ans pour avoir une retraite quasi misérable.
01:03Au milieu des manifestants, la France insoumise apporte son soutien.
01:08Les syndicats, en appelant à la grève et à la manifestation, ont posé sur la table un certain nombre de revendications
01:14dont on voit bien qu'elles sont incompatibles avec la ligne politique qui est celle de M. Lecornu.
01:23Lille, Lyon, Toulouse, près de 10 000 manifestants dans chaque grande ville du pays.
01:32Plus de 500 000 au total dans toute la France.
01:34Il y a toujours un peu cette guerre des chiffres.
01:38C'est 5 pour les autorités, c'est 1 million pour la CGT.
01:41Les autorités, Guillaume Daré, qui tablaient au départ quand même sur une manifestation qui pouvait réunir jusqu'à 900 000 personnes.
01:47C'est ça, de 600 à 900 000, disait le ministère de l'Intérieur.
01:50Est-ce qu'il y a une sorte de soulagement ce soir ?
01:52Oui, alors s'est posé la question aussi de savoir s'ils n'avaient pas un peu volontairement surestimé ou pas les choses
01:56pour dire aujourd'hui, regardez finalement, la mobilisation est un peu moins importante.
02:00C'est quelque chose qu'on a vu un peu circuler.
02:01Ils ont le sentiment, dans l'entourage de Bruno Rotaillot, qu'à la fois sur la question du bloc en tout,
02:06parce que c'est ce qu'il expliquait, il y avait les deux.
02:07Il y a à la fois des bloqueurs de la semaine dernière qui sont associés au mouvement syndicaux aujourd'hui,
02:11que ça s'essouffle de ce côté-là, et que la mobilisation syndicale aux yeux du ministre de l'Intérieur
02:16est moindre qu'estimé, effectivement, où il estimait entre 600 000 et 900 000.
02:19Il pense que la mobilisation et que les syndicats vont essayer de trouver une façon de rebondir,
02:25mais c'est vrai que c'est un peu compliqué parce qu'on voit qu'il y a des syndicats
02:27qui, si j'ose dire, boxent dans le vide, il y a un premier ministre en face,
02:29mais il y a un gouvernement démissionnaire, donc c'est compliqué, il n'y a pas vraiment d'interlocuteurs.
02:33Mais possible que c'était une stratégie très harde de la part des autorités de dire
02:37on attend entre 600 000 et 900 000 pour pouvoir dire derrière,
02:40regardez, c'est un peu un échec pour les syndicats ?
02:42Oui, c'est tout à fait possible, il y a ça, et puis il y a la violence aussi,
02:45parce qu'il était attendu, enfin il était annoncé qu'il y aurait une présence importante
02:50de black blocs, de l'ordre de 30 000 ou 40 000 black blocs, je crois.
02:54Non, 10 000.
02:5510 000 black blocs, 5 à 10 000, ça fait beaucoup, c'est énorme.
02:57C'est déjà pas mal.
02:58Et que, bon, ça allait être extrêmement violent, tendu, etc.
03:03Là, il parle de 7 300 individus radicalisés.
03:06Ce n'est pas des black blocs, il dit des violents.
03:07Ce n'est pas des black dons, c'est autre chose.
03:097 300 violents.
03:10Et c'est quand même, je trouve qu'il y a eu probablement une mise en scène
03:15de la part du gouvernement et de Bruno Retailleau qui était voulu,
03:20qui était souhaité pour justement montrer que ce n'est pas tout à fait ça.
03:27Alors, moi je trouve que c'est une journée en demi-teinte finalement.
03:30C'est en demi-teinte, même pour les syndicats, parce que je pense que les syndicats
03:35pensaient mobiliser beaucoup plus que ça, fort de ce qui s'était passé la semaine
03:38dernière, qui n'était pas un rassemblement à l'appel des syndicats.
03:43Mais justement, comme il y avait, on nous disait 100 000, puis finalement on est passé
03:47à 200 000, ils se sont dit, peut-être les syndicats se sont-ils dit que ça allait
03:51grossir et que justement l'élan allait continuer.
03:54Et je suis très curieux de plusieurs choses, de savoir comment, quelles seront les suites
03:59dans la rue de ce mouvement, parce que l'intersyndicale, normalement quand vous avez
04:04une grande manifestation comme ça, l'intersyndicale le soir même donne rendez-vous
04:08pour un autre...
04:09Là c'est demain qu'ils se donnent rendez-vous pour déterminer si oui ou non...
04:12Oui, mais ils ne sont pas sur la même longueur d'onde les uns et les autres.
04:14La CGT, par la voix de Mme Binet, dit le budget se fera dans la rue.
04:18M. Omryl, qui était tout à l'heure ici, qui est un syndicat réformiste...
04:22François Omryl, président de la CFS-CGC.
04:24Oui, dit nous on souhaite être d'abord, on souhaite revoir le Premier ministre
04:30avant de décider quoi que ce soit.
04:31Donc on sent qu'il y a un petit peu de flottement et je pense que le gouvernement
04:37joue de cela.
04:39Troisième argument, c'est le communiqué du Premier ministre qui est tout à fait étonnant.
04:44C'est un communiqué, d'abord il ne prend pas la parole.
04:46Il ne prend pas la parole Sébastien Lecornu.
04:47Il envoie un communiqué.
04:48Ça c'est particulier quand même, le jour de même manifestation.
04:50Ça correspond, ça correspond à sa façon d'être.
04:52Mais c'est aussi voulu.
04:53Enfin c'est voulu au sens où il sait ce qu'il fait très très bien.
04:57Et ce communiqué, les deux tiers du communiqué sont consacrés à la sécurité.
05:02Un tiers seulement, eh bien, aux revendications.
05:05Mais pas pour aller dans le détail.
05:07Pour dire, je vous ai compris, j'ai entendu, on va continuer les négociations.
05:12Il dit précisément, les revendications des manifestants sont au cœur des négociations actuellement.
05:17C'est un truisme, évidemment.
05:18Et je vais les recevoir à nouveau.
05:19Pour vous dire, on n'est pas prêt d'avoir un gouvernement.
05:22Parce que ça veut dire qu'on va repartir pour un tour.
05:25C'est-à-dire qu'on va repartir pour un tour de discussion avec les syndicats.
05:28Avec les forces politiques aussi ou pas ?
05:29Potentiellement, parce que toutes les forces politiques qui sortent, comme hier les socialistes,
05:32vous disent, en fait il nous a écoutés, mais il reste flou sur son projet, son programme.
05:36On ne sait absolument pas ce qu'il veut faire.
05:38Il est assez probable qu'une fois que Sébastien Lecornu aura tranché quel budget il veut,
05:42dans cette logique de vouloir établir un consensus pour construire un gouvernement ensuite,
05:47qu'il reçoive à nouveau les forces politiques pour leur dire, voilà mon projet.
05:51Il dépassionne, il dépassionne le débat.
05:53Bilan demi-temps, vous partagez cette analyse, Edwige ?
05:57Ce n'est pas un raz-de-marée, c'est clair, c'est plus que le 10 septembre.
06:00En même temps, c'est plus structuré.
06:02Effectivement, il n'y a pas eu de violence, d'actes de vandalisme, de pillage des commerçants,
06:08comme on pourrait redouter.
06:10Ici même Thierry Marx, hier soir, le président de l'IMAGE, disait,
06:13attention, ça va être dramatique pour les commerçants.
06:16Il n'y a pas eu ces images-là, sans doute, parce que le ministre de l'Intérieur a voulu les éviter.
06:22Moi, ce qui me frappe quand même, c'est que je pense que les syndicats
06:25ont quand même réussi à établir un rapport de force plutôt en leur faveur
06:29vis-à-vis du gouvernement, vis-à-vis, enfin, pas du gouvernement,
06:33mais de Sébastien Lecornu, parce que pour l'instant, nous n'avons qu'un Premier ministre,
06:36parce que le reste du gouvernement a évidemment démissionné totalement disparu,
06:39à part M. Rotaillot.
06:41Et de ce point de vue-là, je trouve que c'est assez bien joué,
06:44c'est-à-dire, il prend acte, et il va les recevoir.
06:48Du reste, Frédéric Souillot, le leader de Force Ouvrière, c'était prévu.
06:53Lui, il a dit, je vais voir le Premier ministre que lundi, après la manifestation.
06:57Il l'avait annoncé.
06:58Il l'avait annoncé.
06:59Lui, sur mon plateau, il a dit plus d'un million.
07:01Là, on n'est pas largement plus d'un million, même si ça peut encore…
07:03500 000, je trouve quand même que ce n'est pas négligeable pour le Premier ministre,
07:06parce que certes, effectivement, ce n'est pas 800 000 ou un million,
07:09mais pour une manifestation où il n'y a pas vraiment d'interlocuteurs en face…
07:12Mais c'est beaucoup en région.
07:13Effectivement.
07:14Moi, c'est ça, je trouve très frappant.
07:15OK, il y a le budget, mais le budget Bayrou, il n'existe plus,
07:18donc c'est une manifestation un peu, au départ, sur rien.
07:20500 000, c'est pas mal, quand même.
07:22Il y a une feuille blanche, moi, je pense, maintenant, qui s'ouvre devant.
07:25Il y a quelque chose qui cloche dans ce mouvement.
07:29Ah bon ?
07:29Mais oui, et le gouvernement, enfin le Premier ministre, va en jouer.
07:33C'est qu'il n'y a pas de mot d'ordre.
07:35Il n'y a aucune unité.
07:37Non, il y avait des motivations extrêmement disparates.
07:41Les pharmaciens à côté, l'audiovisuel public de l'autre,
07:44les salariés de l'énergie, tout ça, c'est très disparate.
07:50Et ça, il peut en jouer.
07:51Regardez quand il y a eu la réforme des retraites.
07:54Il y avait une unité.
07:55Un mot d'ordre.
07:55Un mot d'ordre.
07:56Et ça a tellement été évident que ça a marché pendant des mois et des mois.
08:01Il y a quand même une signification, pardon, c'est le pouvoir d'achat,
08:04c'est-à-dire le travail qui ne paye pas, le pouvoir d'achat,
08:06parce que les pharmaciens n'étaient...
08:08Oui, mais enfin, c'est quand même ça.
08:09C'est quand même le fil rouge de cette manifestation
08:12et de tous les gens qui ont manifesté.
08:14Bon, en attendant, Bruno Retailleau se félicite ce soir.
08:17On écoute le ministre démissionnaire de l'Intérieur.
08:21La France n'a pas été bloquée.
08:23J'avais dit ce matin que la journée, c'était deux journées en une.
08:26Il y avait le mouvement Bloquons-Tout le matin
08:30et ensuite les cortèges en fin de matinée et pendant l'après-midi.
08:33La France, donc, n'a pas été bloquée.
08:36On comptabilisait à 19h 700 actions de voie publique.
08:43Ce que j'appelle des actions de voie publique,
08:44ce sont des tentatives de blocage, de filtrage ou des cortèges.
08:50140 actions de déblocage ont eu lieu, dont 18 à Paris.
08:55Jean-Pierre Mercier nous a rejoint, délégué sud-stellantiste à Poissy.
08:59Merci d'avoir été avec nous.
09:01On essayait de comprendre un petit peu les chiffres sur ce plateau.
09:05500 000 selon les autorités, 1 million selon la CGT.
09:10Mais vu ce qui s'était passé le 10 septembre dernier,
09:13200 000 hors structure, hors organisation,
09:17est-ce que vous ne vous attendiez pas un peu plus, quand même, aujourd'hui ?
09:22C'est déjà pas mal.
09:23Déjà, les 200 000 chiffres de la police du 10 septembre,
09:27c'est déjà énorme, à mon sens.
09:29Comme vous l'avez rappelé, c'est un appel qui s'est fait
09:32en dehors de tout cadre syndicaux ou politique.
09:37Déjà, 200 000, ça veut dire qu'il répondait.
09:38Mais justement, c'était assez gros.
09:41Oui, c'était très très positif.
09:43Et là, alors voilà, entre 500 000 et 1 million,
09:46allez, moi je vous la fais à 750 000,
09:48on va me couper la poire en deux.
09:50Je suis sûr de ne pas me tromper.
09:52C'est aussi énorme.
09:55C'est significatif.
09:56C'est significatif, voilà.
09:57Je cherchais le mot, c'est significatif.
09:59Et là où il va falloir travailler énormément,
10:02continuer à travailler, c'est à élargir la mobilisation,
10:04bien entendu, mais aussi à la faire rentrer
10:08dans les grandes entreprises du privé,
10:10dans les bastions industrielles,
10:12où il y a encore énormément à faire
10:14pour convaincre nos camarades de travail de s'y mettre.
10:18Parce que si on ne s'y met pas, ça va être très compliqué.
10:22Avant de rentrer dans les revendications précisément,
10:25est-ce que vous saluez quand même le travail des forces de l'ordre ?
10:2980 000 policiers et gendarmes déployés dans toute la France.
10:33Quelques incidents, mais ce que rappelle Bruno Retailleau ce soir,
10:36c'est que dans la quasi-globalité,
10:38tout s'est plutôt bien passé.
10:40Ça s'est bien passé dans sa globalité, tant mieux.
10:45Non, je ne dirais pas merci aux forces de l'ordre.
10:47Je m'excuse, je ne peux pas.
10:49C'est plus fort que moi.
10:50Qu'est-ce qui vous empêche de leur dire merci ?
10:52Ce qui m'empêche de leur dire merci,
10:53c'est que j'en ai trop vu des scènes de violences policières
10:56dans ma vie, de manifestants.
10:58Et on en voit systématiquement dans les images sur les réseaux sociaux.
11:04Et non, il y a une politique du ministère de l'Intérieur
11:07qui décide soit de provoquer, soit de ne pas provoquer.
11:10Et ce qui donne soit une manifestation qui tourne en vrille,
11:13qui part en vrille, ou soit qui se passe bien.
11:15Mais donc c'était bien aujourd'hui ?
11:16Aujourd'hui, ça s'est bien passé.
11:17Aujourd'hui, ça s'est plutôt bien passé.
11:19Ça sous-entend que le ministère de l'Intérieur
11:23ne voulait pas mettre la pagaille dans les cortèges.
11:28Il a sa politique.
11:30Mais quand même, c'est un peu la première fois,
11:32juste pour M. Retailleau,
11:33c'est quand même un peu la première fois
11:34que je vois un ministre de l'Intérieur,
11:3624 heures avant, dire les chiffres hypothétiques de participation.
11:41Oui, on disait, lui, il tablait entre 600 000 et 900 000.
11:44En fin de compte, il dit plus de 500 000, tant mieux.
11:47Dans le sens où moi, je m'attendais à ce qu'il annonce
11:49300 000.
11:50Voilà, en disant, voilà, ça sera une...
11:53Enfin, c'est un échec.
11:55Non, et puis alors, toute la peur...
11:57Mais pourquoi vous avez tant de mal, pardon, à dire,
11:59finalement, merci ce soir à la police ?
12:02C'est grâce à eux qu'on a pu manifester
12:03et faire connaître nos revendications.
12:06Non, non, c'est pas grâce à eux.
12:07C'est fou, ça.
12:08Non, c'est peut-être fou.
12:10Mais en tout cas, c'est ma position...
12:12Et là, on n'est plus dans l'idéologie, là.
12:13On n'est plus que dans l'idéologie.
12:15C'est pas du zénécalisme, ça, c'est l'idéologie, monsieur.
12:17Mais non, c'est pas de l'idéologie.
12:18Mais si, monsieur.
12:19Alors, oui, vous n'êtes pas d'accord avec moi.
12:21Mais je vais tenter de m'expliquer
12:23si vous me laissez 30 secondes.
12:26J'ai tellement vu de...
12:29Mes deviances policières...
12:31Le mot, il est tellement faible.
12:34Mais de...
12:34Enfin, les gilets jaunes se sont fait massacrer.
12:37Les gilets jaunes se sont fait massacrer.
12:38On parle de la manifestation d'aujourd'hui, monsieur, excusez-moi.
12:40Oui, alors la manifestation d'aujourd'hui...
12:41Moi, je peux vous parler, j'étais CRS.
12:43Il n'y a pas eu de provocation policière.
12:46Visiblement, vos affidés sont les Black Blocs
12:49et toute cette extrême gauche ultra-violente.
12:52On l'a vu à l'heure, on l'a vu.
12:53Les Black Blocs.
12:53Oui, mais...
12:54Oui, vous affilés, vous...
12:56Les gens que vous soutenez, en fait.
12:58Puisque visiblement, vous avez une haine avérée de la police
13:01et ça se sent, ça transpire de votre personnage et de vos propos, monsieur.
13:05Moi, je ne peux pas admettre ce que vous dites
13:06parce que quand vous avez dit tout à l'heure...
13:08Non, je ne suis pas sur les gars des Black Blocs.
13:10Pareil.
13:11Excusez-moi, monsieur.
13:12Quand vous dites que la police n'est pas venue mettre le bazar dans la manifestation,
13:16comment vous pouvez dire...
13:17D'abord, vous n'avez pas une spécialité particulière dans ce domaine,
13:20le maintien de l'ordre, vous ne connaissez pas...
13:22Voilà.
13:23Quand vous voyez les 80 000 forces de l'ordre qui ont été mises en place
13:26pour que votre manifestation et les syndicats puissent manifester honorablement,
13:31vous pouvez remercier la police, je vous le dis, monsieur.
13:33Parce que 80 000 forces de l'ordre réparties sur tous les territoires,
13:36ça a évité que ceux que vous dites ne pas aimer,
13:38mais les Black Blocs, les voyous, les casseurs...
13:40On n'a pas la même politique.
13:41Oui, mais vous les aimez, quelque part.
13:44Quand vous n'aimez pas la police, vous aimez les autres, pour moi.
13:46Je trouve que c'est scandaleux de la part d'un représentant syndical de votre niveau
13:50de dire des choses pareilles.
13:51Parce que la police est là pour assurer le maintien de l'ordre.
13:54Vous aviez vos syndicats avec les services d'ordre qui ont fait un travail formidable aussi.
13:59Voilà.
13:59Et ça, ça a payé également.
14:00Mais que vous disiez que ce n'est pas grâce à la police que cette manifestation s'est passée...
14:06Enfin, vous voyez, je n'ai pas de mots.
14:08Vous voyez, j'en bafouille et tout.
14:09Je dis que c'est grâce à la décision du ministère de l'Intérieur
14:12de ne pas vouloir faire partir en vrille les manifestations d'aujourd'hui.
14:17C'est le boulot des flics, d'un police.
14:20Parce que souvent, ils le font.
14:21Mais non.
14:21Ils l'ont décidé, ils le font.
14:22Il y a une vidéo qui a circulé.
14:25On voulait en parler avec vous, Samy Sfaxi.
14:26Ça s'est passé à Marseille.
14:27Un incident filmé avant la manifestation qui a fait le buzz sur les réseaux.
14:31Qu'est-ce qui se passe dans cette vidéo ?
14:33C'est vrai que cette vidéo a beaucoup tourné sur les réseaux sociaux.
14:35On est à plusieurs millions de vues.
14:37On atteint presque les 10 millions avec les différentes plateformes cumulées.
14:41C'est en fait une vidéo qui a été tournée.
14:44Regardez, on vous a frisé l'image, mais on va vous la montrer dans un instant.
14:47Qui a été tournée par nos confrères de l'AFP.
14:49La scène se passe à Marseille.
14:50C'est tôt ce matin, aux alentours de 6h30 ce matin.
14:54Il y a quelques 200 personnes qui tentent de bloquer un centre commercial.
14:58Et dans cette vidéo, on montre une jeune femme isolée,
15:01bousculée par les forces de l'ordre,
15:04qui tombe par terre à plusieurs fois,
15:05et qui reçoit un coup de pied au niveau des fesses.
15:08Regardez cette séquence.
15:09C'est vrai que cette vidéo s'est répandue comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux.
15:28La question que l'on peut se poser, c'est la suivante.
15:31Est-ce que ce geste était bien utile au regard de la situation et des images ?
15:36Est-ce qu'elle représentait une menace ?
15:37On a posé la question à Bruno Bartoczetti, qui est syndicat national Unité.
15:41Écoutez.
15:42Alors, lorsqu'on regarde les images, j'aimerais m'adresser aux âmes sensibles.
15:51C'est qu'on a, en fait, deux policiers qui, s'ils avaient fait preuve de violence,
15:56ils s'y seraient pris autrement.
15:57En fait, on a une personne qui est, à mon sens, en état d'ivresse,
16:02qui refuse d'obtempérer.
16:03Et on est sur un geste, sur un geste où on repousse une personne
16:07qui ne doit pas rester dans le périmètre de sécurité,
16:10comme le demandent les policiers.
16:13Donc, bien évidemment, si on s'arrête sur un geste,
16:17et si on n'a pas le contenu de la situation,
16:21on va retenir que ce geste, on n'est pas dans des violences.
16:24Cette personne, aujourd'hui, n'est pas chez son médecin, n'est pas à l'hôpital,
16:28il n'y aura pas de jour d'ITT, il n'y aura pas de blessure.
16:30On est dans un geste déterminé.
16:33Alors, évidemment, chacun se fera un avis, bien sûr,
16:36sur cette séquence et sur cette vidéo,
16:37mais c'est vrai qu'au regard des milliers de commentaires
16:40qu'il y a eu sur les réseaux sociaux,
16:41cette vidéo, en tout cas, a heurté un grand nombre.
16:43Mais il faut rappeler, et c'est important de le dire également,
16:45que 26 policiers ont été blessés lors de ces manifestations.
16:49C'est vrai que cette vidéo, elle l'interpelle.
16:52Alors, en l'occurrence, le policier que vous avez interrogé se défend,
16:57mais qu'est-ce qui justifie un coup de pied aux fesses à une jeune femme
17:00qui n'a pas l'air de représenter une grande menace ?
17:02C'est un geste inutile.
17:05Et un coup de pied aux fesses, c'est pas le boulot de la police.
17:08Sur une femme qui, d'après ce qu'on nous dit, aurait bu,
17:12si elle a bu, on la prend par le bras, on l'a scié sur le trottoir
17:15et les policiers continuent leur route.
17:17Ça ne sert à rien, c'est contre-productif.
17:20C'est une mauvaise image pour la police
17:21et c'est un geste qui n'aurait pas dû exister.
17:24Mais, je vous dis, en face,
17:26quand 26 policiers et 28 forces de l'ordre,
17:29forces de sécurité intérieure, sont blessées,
17:32qui encadraient les manifestations de vos syndicats,
17:36et vous avez bien raison de vous spéter, d'être en colère,
17:39parce qu'on est beaucoup à l'être,
17:41eh bien, je pense que ce serait élégant
17:43de dire, messieurs les policiers et les gendarmes,
17:46merci d'avoir permis, avec notre service d'ordre des syndicats,
17:51de faire en sorte que cette journée se passe bien.
17:53Ils se sont quand même fait matraquer,
17:55enfin, asmater à Paris, des cailloux, des bouteilles,
17:59et vous avez vu quand même que ça s'est quand même plutôt bien passé.
18:04Il y a un préfet de police de Paris, heureusement,
18:07qui s'appelle Laurent Nunez, qui connaît un peu le boulot,
18:10qui a suivi les manifs des Gilets jaunes
18:12et qui n'est pas un vingt-en-guerre,
18:13qui n'est pas du tout un vingt-en-guerre,
18:15et qui a un discours mesuré.
18:17Ça s'est bien passé.
18:20Peut-être la réponse...
18:21Ah non, mais moi, je ne dirais pas merci.
18:24Vous pouvez passer une heure à expliquer votre raisonnement.
18:30Je ne dirais pas merci.
18:31Bon, on a compris, on a compris.
18:33Bruno Pommard, quand même, les images qu'on vient de montrer,
18:36après, on va avancer,
18:37mais les images qu'on vient de montrer,
18:38elles ont beaucoup choqué.
18:40Elles ont interpellé, effectivement.
18:42Elles vous choquent ou pas, vous ?
18:44Elles m'interpellent.
18:44Je vais vous dire pourquoi.
18:45Parce qu'on n'a pas l'histoire complète.
18:47Non, mais Bruno, peu importe.
18:49Histoire complète ou pas,
18:50on ne donne pas un coup de pied comme ça aux fesses d'une femme...
18:52Dominique, si les policiers ont passé une demi-heure
18:56à essayer de dire à cette dame,
18:57sortez du périmètre, madame.
18:59On en a marre.
19:00Les mecs saturent au bout d'un moment
19:01et ont des gestes malheureux.
19:02Effectivement, tu as raison, le geste est malheureux.
19:04Mais c'est plus qu'un geste malheureux, pardon.
19:05Si on reprend les images, vous savez, Julie,
19:07si on reprend les images, c'est dommage, je vous les ai données,
19:10New York, manifestation, barrage de police qui se font canarder
19:13et révolution permanente.
19:16Les amis de M. Mercier, sûrement,
19:18sont là pour filmer un moment de 10 secondes
19:21où on voit effectivement la charge des CRS sur les manifestants.
19:25Ce qu'on voit sur les réseaux sociaux, c'est quoi ?
19:27Ah, les méchants CRS qui attaquent les gentils casseurs.
19:30Voilà, c'est exactement ce que ça veut dire.
19:31Donc, la force des images, vous connaissez,
19:33vous êtes dans le milieu, vous savez ce que ça peut faire.
19:35Et ça, l'extrême gauche l'utilise,
19:37la France est soumiseuse l'utilise,
19:38et tout le cas l'utilise.
19:39Mais là, quel que soit le contexte, pardonnez-moi,
19:41c'est de la violence et de l'humiliation,
19:43c'est plus qu'un incident malheureux, non ?
19:46Oui, mais excusez-moi, mais Julie,
19:48combien d'interpellations, combien de...
19:51Non, c'est inutile.
19:52Non, je ne dis pas le contraire,
19:53je ne justifie pas le geste...
19:55La semaine dernière, on parlait de Tourcoing,
19:57du policier lâché à Tourcoing,
19:59avec une consorte journaliste qui disait
20:01« Oui, mais enfin, bon, quand même,
20:03dans les manifestations, les policiers sont violents.
20:05Quel rapport entre Tourcoing, un policier,
20:07lâché à Montpellier ? »
20:09Est-ce que ceux qui ont lâché le policier
20:10se sont dit « On va venger nos amis dans les manifestations
20:13qui se font blesser par les... »
20:15Non, c'était des gamins, c'est des mineurs.
20:17Ça ne justifie pas le geste, j'entends bien,
20:19mais il faut aussi expliquer ce qui se passe réellement
20:22et la saturation, parce que là, on est...
20:24On dit ce que les policiers prennent dans la figure,
20:26on le dit tout le temps.
20:27Mais vous assurez que c'est dur, je l'ai fait, moi.
20:28Je ne l'ai fait pas dans deux ans,
20:29je peux vous assurer que c'est compliqué
20:31de faire du maintien de l'ordre.
20:32Jean-Pierre Mercier, quelles sont les revendications,
20:34vos revendications, vous, qui avez manifesté ?
20:36On le disait avant que vous arriviez.
20:39Les revendications, elles ne sont pas très, très claires.
20:41Elles vont un peu dans tous les sens.
20:42Ce n'est pas comme la manifestation
20:43contre la réforme des retraites en 2023,
20:45où là, c'était très clair.
20:46Quelle est la revendication principale
20:50dans cette manifestation,
20:51cette grande manifestation aujourd'hui ?
20:53Ce n'est plus à nous de payer.
20:56Ce n'est plus à nous, les travailleurs,
20:58ceux qui sont au chômage,
20:59les retraités, de payer.
21:01C'est bon.
21:01On a assez payé.
21:03Ça fait des décennies qu'on paye.
21:04Et le trou du budget,
21:07cette dette monumentale,
21:09ce n'est pas nous qui l'avons créée.
21:11Nous, on travaille.
21:12Ou alors on cherche du travail,
21:13ou alors on a travaillé toute notre vie.
21:15Et donc, s'il y avait une revendication
21:19pour résumer toutes ces manifestations,
21:21oui, on en a marre de payer.
21:23Et ce n'est plus à nous de payer,
21:24c'est aux riches de payer.
21:25C'est aux milliardaires de payer.
21:27C'est à la famille Hermès
21:28qui a 164 milliards de patrimoine.
21:32C'est à ces 500 familles plus riches de France
21:36qui, il y a 25 ans,
21:37dans le classement de Challenge,
21:40le premier, c'était la famille Miliès,
21:43était à 4 milliards.
21:44Aujourd'hui, c'est la famille Hermès
21:45qui est à 164 milliards.
21:47Eux, ils ont fait exploser leur fortune.
21:50Elle ne s'est pas...
21:50Elle n'a pas explosé comme ça par...
21:53C'est nous qui l'avons fait exploser.
21:55Et après, on nous demande, à nous,
21:57de payer par tous les bouts.
22:00Bah non, stop.
22:01Sauf que vous avez vu que, justement,
22:02cette question de la justice fiscale,
22:04elle est au cœur des négociations
22:05à Matignon en ce moment.
22:06C'est justement le but de ces négociations.
22:08Vous espérez qu'en manifestant,
22:10ça mette encore un peu plus la pression
22:12pour qu'il agisse dans ce sens-là.
22:13Ça a mis la pression dans l'écart, c'est sûr.
22:15Bah, de toute façon, c'est pas...
22:16Vous savez, à partir du 17 ans,
22:18lors de cette première manifestation,
22:19plus celle-là,
22:20et j'espère qu'il y en aura bien d'autres,
22:22oui, bien sûr qu'il va falloir mettre
22:23la pression sur le gouvernement,
22:25mais pas que sur le gouvernement.
22:26Il va falloir mettre la pression aussi
22:27sur ce patronat
22:29qui veut tout.
22:32Vous savez, je travaille
22:33dans un empire industriel automobile
22:36qui s'appelle Stellantis,
22:38et je...
22:38Elle est bien abîmée.
22:39Elle est bien abîmée.
22:40Elle est bien abîmée.
22:41Elle est bien abîmée.
22:41Elle est bien abîmée
22:42avec Fiat Chrysler.
22:42Elle est quand même bien abîmée
22:44et qui a un avenir très souriant, quand même.
22:47Voilà.
22:47Et qui, l'année dernière,
22:48a fait 18 milliards de bénéfices
22:51et qui projette de fermer
22:53l'usine d'Ouvrain dans le Pas-de-Calais.
22:56Il y a des centaines de salariés
22:58qui vont être licenciés.
22:59L'usine où je travaille,
22:59à Poissy,
23:00c'est 2 000 salariés
23:01plus tous les sous-traitants.
23:02Il y a un projet de fermeture
23:03sur la table
23:05et c'est contre ça
23:06qu'on manifeste aussi.
23:07C'est à la fois contre le gouvernement
23:09mais contre la politique
23:10de nos patrons
23:11qui n'ont de cesse
23:12de se goinfrer d'argent public,
23:14les assistés de la République,
23:15les vrais assistés de la République
23:16et derrière,
23:17qui continuent à licencier
23:18et à fermer les usines.
23:19Il y a un moment donné,
23:19il ne faut pas s'étonner
23:20que ça déborde
23:23et que ça craque.
23:24Et il faut que ça craque intelligemment.
23:25Pas en brûlant des poubelles,
23:28pas en cassant une vitrine
23:30d'un magasin,
23:31mais dans un mouvement
23:33de grève
23:34profond,
23:35déterminé,
23:36massif
23:36dans l'ensemble
23:37des entreprises en France.
23:38Oui, mais là quand même,
23:39si je peux me permettre,
23:40vous mélangez un peu deux choses
23:42parce que
23:42les problèmes
23:43de l'industrie automobile
23:44que vous connaissez
23:45mieux que tout le monde,
23:47Jean-Pierre Mercier,
23:48c'est qu'il y a un problème
23:49de désindustrialisation
23:50de la France.
23:51Pourquoi il y a
23:51une désindustrialisation
23:52de la France ?
23:53Parce que c'est très difficile
23:54de produire en France
23:55parce que le coût du travail
23:56est trop élevé.
23:57vous voyez toute la mécanique
23:59qui est derrière,
24:00tout le raisonnement
24:00qui est derrière.
24:00Je la vois très bien
24:01la mécanique.
24:02Voilà, c'est pour ça
24:02que je ne vais peut-être
24:03pas leur faire là.
24:04Mais c'est quand même
24:05ce problème lorsqu'on voit
24:06qu'en France,
24:07l'industrie ne pèse plus
24:08que moins de 10%
24:10du PIB.
24:12Avant, on était 13, 14,
24:14même 17, 18.
24:15Aujourd'hui,
24:16c'est devenu un chiffre.
24:18C'est 9%.
24:19Mais à qui la faute ?
24:20Ce n'est pas aux riches.
24:22Non, mais c'est sûr
24:23que ce n'est pas vous.
24:23Nous, on fabrique les voitures.
24:24Oui, mais ce n'est pas
24:24la faute aux Hermès
24:26ou à Bernard Arnault.
24:27Vous voyez,
24:27c'est un autre problème.
24:29Ah non,
24:29on est en plein dans le problème.
24:33Ben non.
24:33C'est qu'on a...
24:35Est-ce que ce n'est pas plus
24:35le choix des politiques ?
24:36À un moment,
24:37effectivement,
24:37on se dit
24:37l'industrie en France,
24:39ça ne marche plus,
24:39on va investir dans les services.
24:40Le coût du travail
24:40est trop élevé,
24:41les impôts sont trop élevés.
24:43Mais c'est plus ça quand même.
24:44Moi, je m'élève,
24:45ça va peut-être vous surprendre,
24:47je m'élève contre le fait
24:48de charger les politiques.
24:50Non, non,
24:51les politiques...
24:51Donc vous soutenez
24:51Sébastien Lecornu ?
24:53Pas du tout.
24:54C'est un peu du tout.
24:55Bien tenté, Guillaume Daré.
24:57Pour provocation.
24:58Ah, j'ai essayé.
24:59Ça ne marche pas.
24:59Ça ne marche pas,
24:59les politiques seulement,
25:00pas tous.
25:01Non, ce que je veux dire,
25:02c'est que les politiques
25:03sont là pour appliquer
25:04ce que les actionnaires
25:05du 440 veulent.
25:07Et ils se sont toujours débrouillés,
25:10ces actionnaires,
25:12ces grands capitalistes,
25:14pour faire le sale boulot
25:16aux politiciens.
25:17Et ils se succèdent.
25:18Et ça ne marche plus.
25:19On est dans une crise politique
25:20où les écuries politiques
25:23n'arrivent plus
25:24à satisfaire.
25:25Si je peux me permettre,
25:26c'est un discours
25:27qu'on a entendu
25:28pendant des années et des années,
25:31et notamment
25:31au tournant des années 80.
25:34Vous allez comprendre pourquoi.
25:36Le discours que vous tenez là,
25:38c'était exactement
25:39le discours
25:39qui était tenu
25:40par les socialistes
25:41et les communistes
25:42en 1981.
25:44On a vu ce que ça donnait,
25:45c'est-à-dire qu'on va piquer
25:46l'argent des riches
25:48et on va,
25:49avec cet argent-là,
25:50on va faire en sorte
25:52que l'économie
25:53et que tout le monde
25:54en profite
25:54et que l'économie marche bien.
25:56On a vu ce que ça donnait.
25:57C'est-à-dire que deux ans après,
25:59la France mettait la clé
26:00sous la porte.
26:01C'est une image
26:02parce que ce n'était pas
26:02tout à fait ça,
26:03mais presque cela.
26:04Et aujourd'hui,
26:05on revient avec cette ancienne-là
26:07et personne,
26:08même dans le personnel politique,
26:10y compris
26:10les plus libéraux
26:11et les plus à droite,
26:14enfin,
26:14pas les plus à droite,
26:15de droite,
26:16personne ne parle
26:17de la croissance.
26:18Comment les Français
26:20et la France
26:21peuvent remettre
26:22la croissance en marche,
26:24peuvent faire en sorte
26:24qu'il y ait plus de travail,
26:26qu'on travaille plus
26:27pour gagner plus ?
26:28Personne n'a ce...
26:31Mais non,
26:32mais la croissance,
26:33la richesse,
26:34c'est la croissance
26:34qui l'apporte.
26:36Ce n'est pas d'aller
26:36piquer l'argent des riches.
26:38En plus,
26:38une chose que vous oubliez,
26:39M. Mercier,
26:40non, non, mais attendez,
26:41ce qui est important,
26:42c'est que l'argent
26:43que vous voulez aller piquer,
26:44enfin, piquer,
26:45prendre aux riches,
26:46pardon,
26:46prendre aux riches,
26:47reprendre,
26:48reprendre,
26:49c'est souvent de l'argent
26:50qui est aussi
26:51une valorisation financière
26:54de leurs actifs professionnels.
26:56C'est pas du cash.
26:57Et donc,
26:57si vous leur retirez ça,
26:59je peux vous dire,
27:00il n'y a plus d'innovation,
27:01il n'y a plus d'emploi
27:02et il n'y a plus de croissance
27:03du tout.
27:04Vous êtes extraordinaire.
27:06Merci.
27:06C'est que...
27:07On est...
27:08Non, mais c'est...
27:09C'est un tour de magie,
27:10M. Mais non,
27:10mais je suis toujours...
27:12Et ça,
27:12je parle sincèrement,
27:13je suis toujours admiratif
27:14par des personnes comme vous
27:17qui...
27:18J'ai peur de la suite, Yves.
27:20Je pense que ça va basculer.
27:21Non, non, vous inquiétez pas.
27:22Ne vous réjouissez pas trop vite.
27:23Détendez-vous, détendez-vous.
27:24Mais non, mais on est dans une situation
27:27que vous ne pouvez pas nier
27:29où la population générale,
27:32il y a eu un appauvrissement énorme,
27:34on est de moins en moins riche,
27:36on y arrive de moins en moins
27:37et on a un pôle de la société,
27:40une explosion de la richesse.
27:41Ça, vous ne pouvez pas le nier.
27:43C'est pas politique.
27:44Non, non, mais c'est indéniable.
27:45C'est un fait.
27:46Parce que le travail coûte cher.
27:47C'est un fait.
27:47Non, non, non.
27:48Alors, ils se sont enrichis
27:48parce que le cas de France...
27:50Mais non, ils ont explosé leur fortune.
27:52Et, excusez-moi,
27:54mais il y a eu un rapport sénatorial
27:56et vos confrères du Nouvel Ops,
27:59je ne sais pas si vous les aimez,
28:00mais ont sorti,
28:01ont étudié les lignes budgétaires
28:03en veux-tu en voilà,
28:04ils sont arrivés à un chiffre
28:06de 270 milliards annuels d'euros,
28:09excusez-moi, j'ai du mal.
28:11Je sais, quand je dis ce chiffre,
28:12ça fait crisper tout le monde.
28:13C'est le plus gros budget de la France.
28:19C'est les aides publiques
28:20sous toutes ses formes,
28:22captées essentiellement
28:23par les grandes entreprises.
28:24Ce ne sont même pas les petits patrons
28:25qui en bénéficient.
28:27Ils se gointent littéralement.
28:29Donc oui,
28:30s'il y a quelque chose à prendre,
28:32s'il y a chez quelqu'un à prendre,
28:33c'est chez eux.
28:34Les ajustements.
28:35Jean-Pierre Mercier.
28:36Les ajustements, 270 milliards.
28:39Vous voyez bien, 270 milliards.
28:4115 jours avant,
28:42le Sénat, c'était 211 milliards.
28:44Vous avez avant un autre rapport
28:45qui disait 150 milliards.
28:47Vous avez la Cour des comptes aussi.
28:49Vous avez au niveau européen,
28:51on vous dit même
28:51que c'est que 80 milliards.
28:53Donc vous voyez bien
28:53que ces chiffres,
28:54ils sont quand même
28:55un peu fantaisistes.
28:56Non, ils ne sont pas fantaisistes.
28:57Ils sont en tous les cas.
28:58Vous pouvez pas remettre en pause
28:59le travail de vos confrères.
29:01Ce n'est pas possible.
29:02Je ne sais pas
29:02parce que le 270,
29:04je ne sais pas où le sort.
29:04Vous inquiétez, je lis.
29:06Lisez leur livre.
29:07Il est extraordinaire.
29:08Et ils vont venir chez moi.
29:09Donc si vous voulez,
29:09il n'y a aucun problème là-dessus.
29:11Je dis juste,
29:11de ce point de vue-là,
29:13il y a quand même,
29:13on voit bien
29:14que dans les aides
29:15aux entreprises,
29:16il y a de tout.
29:16Et là où vous avez raison,
29:18c'est qu'elle a tellement...
29:19Sans contrôle.
29:20Voilà.
29:20C'est qu'elle a tellement
29:21que même Bercy
29:22n'arrive pas à savoir
29:23exactement le montant
29:25des aides aux entreprises.
29:25Et il y a des abus.
29:26C'est open bar.
29:27Là, vous avez raison.
29:28Et à côté,
29:29après,
29:29c'est votre revendication.
29:31Juste,
29:31on sait que les syndicats
29:32se réunissent demain
29:33pour décider de la suite
29:34du mouvement.
29:35On a l'impression
29:35qu'il y a des hésitations.
29:37Vous souhaitez que ça continue ?
29:38Moi, je souhaiterais
29:39que ça continue.
29:40Et je souhaiterais
29:41qu'on arrive,
29:42nous, à la base,
29:43à se passer
29:44de leur coup de sifflet.
29:46C'est-à-dire que,
29:48vous savez,
29:48ils sont un peu en conclave là.
29:49On va attendre
29:50la fumée blanche.
29:51Vous parlez de qui ?
29:52Du gouvernement ?
29:53Des directions confédérales.
29:54Des directions confédérales
29:55où ils vont décider entre eux.
29:57Alors, c'est vrai
29:57que, visiblement,
29:58ils ne sont pas d'accord entre eux.
30:00Il y a les timorés,
30:01il y a les moins timorés.
30:02Et va-t-on se mettre d'accord,
30:03etc.
30:03Et quand est-ce qu'on va manifester ?
30:05C'est tel jour,
30:05à telle heure, etc.
30:06Est-ce qu'il faut souhaiter
30:06une grève ?
30:06Une grève générale ?
30:07Vous souhaiter une grève ?
30:08Bien sûr.
30:09Il faudrait un nouveau mai 68
30:10ou un nouveau juin 26.
30:11C'est super.
30:12Et sans les violences policières
30:14de mai 68.
30:15Donc, vous dites
30:16qu'on veut soumérer tout ça,
30:18on veut continuer
30:19à s'obbliguer
30:20dans les prochains jours.
30:21Je suis obsédé par la police,
30:22Julie.
30:22Encore les violences policières.
30:24Obsédé par la police.
30:24Est-ce que vous allez
30:25rejoindre l'appel
30:27de Manuel Bompard
30:28à manifester ?
30:29Il a appelé ce soir
30:30sur BFM TV
30:30à manifester ce dimanche,
30:32le 21.
30:33Manuel Bompard,
30:34la France Insoumise.
30:35Oui, oui, j'ai bien.
30:36Je précise pour les téléspectateurs.
30:37Je sais qui c'est.
30:39Non, moi,
30:40je manifeste
30:41avec mes camarades de travail,
30:42avec les salariés,
30:44avec les travailleurs.
30:45Que la France Insoumise
30:46veuille organiser
30:47une manifestation,
30:48très bien.
30:48mais je suis,
30:50je vais vous dire la vérité,
30:51et vraiment,
30:52sans langue de bois,
30:55je connais trop bien
30:57les politiciens
30:58et leur capacité
30:59à récupérer
31:00ce qui se passe
31:00comme mobilisation ou pas,
31:02ou à les noyauter.
31:03Je préfère, moi,
31:05être plutôt très distant de ça
31:08et que les travailleurs,
31:09on s'organise entre nous,
31:11indépendamment
31:11des grandes centrales syndicales,
31:13pas contre,
31:14mais...
31:14C'est un message
31:15à Jean-Luc Mélenchon ?
31:16Indépendamment
31:16des partis politiques.
31:17Et on défend
31:19nos intérêts
31:19de travailleurs.
31:20Donc,
31:20la récupération
31:22de la France Insoumise
31:24vous agace un petit peu,
31:25si on comprend
31:26entre les lignes ?
31:26Non, ça ne m'agace pas,
31:27ça ne m'étonne juste pas.
31:29Ça fait partie
31:30du job des politiciens.
31:32Ça fait partie
31:32du job des politiciens.
31:33Jean-Pierre,
31:33merci,
31:34en fait,
31:34vous n'aimez personne.
31:35Pas les policiers,
31:35pas les gendarmes,
31:36pas les patrons,
31:36pas les journalistes
31:37autres que ceux de l'Obs.
31:38Et pas la France Insoumise.
31:39Pas la France Insoumise,
31:40pas bon quart.
31:42Non !
31:42Vos camarades de travail,
31:43ça c'est bien.
31:44On est 36 millions.
31:45Oui.
31:46On est 36 millions en France.
31:47De quoi ?
31:47De syndicés ?
31:48Non.
31:48Non, de travailleurs.
31:49Parce qu'il n'y en a que 2 millions.
31:50Alors,
31:51ah oui.
31:51Merci beaucoup.
31:52Jean-Pierre,
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