00:01Tech & Co, la quotidienne, la start-up.
00:0620h49 et donc Émilie Mercadal nous a rejoint.
00:09Bonsoir Émilie.
00:10Bonsoir François.
00:11Vous êtes PDG et cofondatrice de Rofim, créée en 2018.
00:15Vous êtes basée à Marseille et vous revendiquez le leadership sur le marché de la télémédecine hospitalière.
00:22On va essayer déjà de comprendre ce que c'est que la télémédecine hospitalière.
00:24Parce que quand on dit télémédecine, c'est ces boîtes de télémédecine qui nous permettent d'avoir des consultations en distance avec des médecins quand on est dans des déserts médicaux.
00:34Vous, qu'est-ce que vous faites ? Quel est le job de Rofim, s'il vous plaît ?
00:36Le job de Rofim, c'est de connecter les médecins entre eux afin de diminuer le temps que l'on met à poser un diagnostic.
00:44Ça, c'est vraiment notre job.
00:45Donc, on a une plateforme résolument B2B.
00:48Donc, exemple, un généraliste veut poser un diagnostic, il fait appel à un spécialiste ou avec, je ne sais pas, un expert du sujet.
00:59Tout à fait. Généraliste à spécialiste, mais surtout, nous, notre travail, c'est l'interspécialité.
01:05Donc, c'est l'intra-hospitalier.
01:07C'est, je suis dans un hôpital et je vais demander l'avis à l'expert de cette pathologie.
01:11Donc, on a commencé sur la maladie rare, la pathologie complexe, l'oncologie, et après, on a traité toutes les spécialités.
01:19Mais pourquoi faut-il créer une plateforme, en fait, pour ça ?
01:21Est-ce que, par exemple, le médecin ne peut pas contacter en visio par team ce spécialiste et lui poser des questions ?
01:28Alors, c'est une très bonne question.
01:30Premièrement, si vous faites ça, vous faites appel à votre réseau.
01:32Donc, ça veut dire que si vous n'avez pas du réseau dans la pathologie donnée, votre patient va être en errance médicale.
01:38Et l'errance médicale, notamment en maladie rare, c'est 36 mois.
01:40Trois ans pour poser un diagnostic.
01:42Dans ces trois ans, vous perdez votre emploi, vous alourdissez la dette de la Sécurité sociale.
01:47Donc, nous, notre but, c'est vraiment d'améliorer l'espérance de vie.
01:50Après, faire un Teams ou faire d'autres choses ou un WhatsApp, parce que c'est surtout WhatsApp qui nous concurrence,
01:56malheureusement, ça ne respecte pas la RGPD.
01:59Donc, en fait, nous, nous sommes une solution sécurisée pour échanger entre personnels de santé.
02:04Vous avez levé 4,4 millions d'euros, c'est en 2021.
02:07Et donc, vous remettez le couvert, comme on dit, puisque vous annoncez ce tour d'étape de 10 millions d'euros auprès d'investisseurs historiques.
02:16Manque des territoires, Orange Venture Impact, Région Sud Investissement.
02:19Donc, de l'argent frais qui va arriver pour quoi ?
02:23Alors, vous êtes déjà leader dans ce domaine-là, mais pour confirmer ce leadership, parce que je pense qu'il y a quand même une certaine concurrence qui est en train de se préparer, non ?
02:31La concurrence, elle est là depuis un moment.
02:34En 2020, lors du Covid, on comptait jusqu'à 300 sociétés de télémédecine.
02:39Donc, nous, nous sommes membres du LET, les acteurs de la télémédecine.
02:42Donc, on est proche de nos concurrents, parce qu'en fait, on trouve aussi une complémentaire dans nos concurrents, notamment Doctolib.
02:48La téléconsultation, ils la font comme nous la faisons.
02:51Sauf qu'en fait, Doctolib, c'est le patient avec le médecin.
02:54Et nous, c'est l'équipe médicale qui a la main.
02:57Donc, en fait, pourquoi cette levée ?
02:58Pourquoi 10 millions aujourd'hui, en 2025 ?
03:01Nous, on s'est approché d'une rentabilité.
03:03Donc, on a décidé d'investir davantage en R&D pour trois grandes raisons.
03:06La première, nous sommes, vous l'avez dit, le leader à l'hôpital en France.
03:10Nous voulons consolider cette position de leadership et continuer à avoir de plus en plus de part de marché.
03:15Donc, allez quoi ? Allez vendre votre solution à d'autres hôpitaux, justement ?
03:19C'est ça, l'idée ?
03:20C'est d'accélérer le commerce de votre solution ?
03:22C'est d'accélérer le commerce.
03:23Et surtout, aujourd'hui, dans un hôpital, on va peut-être vendre un ou deux modules de notre solution,
03:27parce que Rofim, c'est avant tout une plateforme de télémédecine.
03:30Ça veut dire qu'en tant que médecin, j'ai une journée sur Rofim.
03:33Je vais me connecter pour échanger avec mon confrère.
03:36Je vais me connecter pour participer à des staffs médicaux.
03:38Je vais également pouvoir téléconsulter avec mon patient.
03:41Je vais pouvoir me former.
03:43Oui, vous êtes une suite un peu comme l'office pour le médecin.
03:47Voilà.
03:47Et donc, en fait, aujourd'hui, quand on a un client hospitalier, on peut avoir un client sur un module.
03:51Donc là, le but, c'est vraiment d'avoir des clients sur tous les modules.
03:55Donc ça, c'est le premier.
03:56Le deuxième, l'international.
03:58Aujourd'hui, Rofim, en huit ans, on est dans douze pays.
04:00Nous sommes aux États-Unis, nous sommes au Maroc, en Algérie, au Kazakhstan.
04:06Mais sans logique, vraiment, en fait, ça a été...
04:09On a répondu à des besoins, à des opportunités, des besoins, des zones de conflit.
04:13Là, en fait, c'est créer une cellule internationale pour pouvoir avoir une approche vraiment claire.
04:19Troisième point, l'IA.
04:20L'IA, nous, on a été choisi par Google comme une des 24 startups à être accélérée en IA.
04:25Et donc, ça a été un très...
04:27C'est top, ça. Bravo.
04:27Ça a été super.
04:28C'était en 2024.
04:29Donc, moi qui viens du grand groupe pharmaceutique, ça m'a permis de passer du temps avec les levels de Google,
04:35d'être international, de croiser des boîtes d'Arabie Saoudite, etc.
04:38Enfin, c'était vraiment très chouette.
04:39On était trois boîtes françaises.
04:40Et qu'est-ce qui intéresse Google chez vous, à votre avis ?
04:42Google, ce qui les a...
04:43Donc déjà, il y a Google Health.
04:44Tout à l'heure, j'ai entendu que vous en parliez aussi.
04:47Donc, en fait, aujourd'hui, les acteurs, Apple, Google, ils se mettent tous sur le secteur de la santé.
04:51En fait, le secteur de la santé, c'est un secteur de proximité.
04:53Si vous avez un ordi, un téléphone, on veut connaître toutes vos données.
04:57Donc, en fait, Google, ce qu'il veut, c'est vraiment être le compagnon du quotidien, donc aussi dans la santé.
05:03Et donc, en fait, Google, soit ils développent eux-mêmes, soit en fait, ils cherchent des jeunes pousses qui font la même chose.
05:08Et vous, vous êtes plutôt B2B, finalement, d'après ce que j'ai compris.
05:11Vous avez, on va dire, une partie où le patient peut discuter avec le médecin.
05:15Enfin, mais est-ce que Google serait intéressé par cette partie B2B qui est votre force, finalement, de mise en relation entre médecins et spécialistes ?
05:22On met en relation des médecins entre eux pour, in fine, améliorer la vie du patient.
05:27En fait, ça, c'est ce que veulent les grandes...
05:29Oui, c'est du B2B aussi.
05:30Voilà, c'est du B2B.
05:31En fait, le patient, il est acteur et en fait, il bénéficie de tout ce qu'on a mis en place à son service.
05:38D'accord.
05:39Vous avez d'autres projets dans les cartons ?
05:41Parce que c'est vrai qu'on évoque, enfin, aujourd'hui, l'intelligence artificielle qui est en train de bouleverser tous les pans de tous les secteurs.
05:50On l'a vu il y a un instant avec MedJPT.
05:51Je ne sais pas si vous avez entendu, mais c'est quand même assez intéressant.
05:54Est-ce que l'IA, justement, intégrer l'IA dans tout ce que vous faites a du sens ?
05:58C'est peut-être déjà le cas, d'ailleurs.
05:59Alors, merci pour la question.
06:00En fait, on a commencé il y a longtemps.
06:02On a commencé il y a quelques années avec un chercheur de l'Université d'Avignon qu'on a détaché et qui est à demeure chez Rofim,
06:10qui avait déjà un algorithme diasémantique.
06:12Donc, en fait, lorsqu'un médecin demande l'avis à son confrère, ça va aller chercher dans toute la littérature scientifique s'il y a eu un cas similaire.
06:17Et donc, nous, on a fait bosser l'algo en disant c'est pertinent, etc.
06:20Donc ça, ça fonctionne et c'est déjà en production pour tous nos utilisateurs, qui sont, je le rappelle, 70 000.
06:26Parce qu'on est dans près de 1 700 établissements en France et 70 000 médecins nous utilisent au quotidien.
06:31Donc ça, ça fonctionne déjà.
06:32Grâce à Google, on a pu établir une roadmap IA.
06:35Et c'est aussi une des raisons pour lesquelles je suis allée lever des fonds en disant, en fait, on a une roadmap.
06:39Maintenant, il faut mettre des ressources en face.
06:41Et notre but, c'est de toujours prôner ce gain de temps pour les médecins.
06:44Donc, en fait, leur faire gagner du temps, identifier.
06:47En fait, on vous a posé 12 fois la même question ce mois-ci.
06:49Vous aviez répondu ça.
06:50Est-ce que vous voulez le répondre de nouveau ?
06:52Et donc, notre but, c'est vraiment de monitorer ça.
06:54Aujourd'hui, on fait gagner par téléconsultation 5 minutes à l'hôpital.
06:58Entre le temps de secrétariat et le temps médecin.
07:00Aujourd'hui, vous expliquez que l'une de vos forces, c'est de mettre en relation, par exemple, un médecin avec un spécialiste, l'expert de telle pathologie, etc.
07:09Mais est-ce que demain, cet expert ne sera pas remplacé par l'IA, à votre avis ?
07:12Alors, c'est une bonne question.
07:13On en parle souvent.
07:14Qu'est-ce que l'IA ?
07:15Pour moi, l'IA en santé, c'est chouette.
07:16Ça fait gagner du temps.
07:17Ça permet d'accéder à une médecine personnalisée et prédictive.
07:20On en a besoin.
07:21Par contre, avec mon associé, qui est chirurgien vasculaire, tous les deux, on prône vraiment l'humain.
07:27En fait, notre but, ce n'est pas de remplacer.
07:29On ne remplace pas.
07:30On permet de gagner du temps pour, au final, augmenter le temps médecin.
07:35Le temps avec son patient.
07:36Parce qu'on en parle tout le temps.
07:37Aujourd'hui, on dit qu'il n'y a plus de médecins.
07:38Donc, en fait, ce n'est pas vrai.
07:39C'est le temps médical qu'il y a.
07:42Et donc, en fait, nous, on veut redonner du temps médical pour mieux soigner les patients.
07:46Merci beaucoup, Émilie, d'être venue nous voir.
07:48On a déjà fini ?
07:49Et c'est déjà terminé.
07:50C'était un plaisir.
07:51C'était un plaisir, François.
07:52Merci beaucoup.
07:53Émilie Mercadal, PDG confondatrice de Refim, basée dans la région marseillaise.
07:59Merci.
07:59Merci.