- il y a 2 semaines
Code de procédure pénale
Article 187-1 dans sa rédaction issue de la loi n°2000-1354 du 30 décembre 2000
Lien vers la décision :
https://www.conseil-constitutionnel.fr/decision/2025/20251165QPC.htm
Article 187-1 dans sa rédaction issue de la loi n°2000-1354 du 30 décembre 2000
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00:00Nous poursuivons cette audience avec la question prioritaire de constitutionnalité numéro 2025.
00:0711.65 QPC portant sur la conformité aux droits et libertés que la constitution garantit de l'article 187-1 du code de procédure pénale.
00:18Madame la Gréfière, nous nous écoutons.
00:21Merci Monsieur le Président.
00:22Le Conseil constitutionnel a été saisi le 2 juillet 2025 par un arrêt de la Chambre criminelle de la Cour de cassation.
00:28Une question prioritaire de constitutionnalité posée par Monsieur Naoufel Elmaïa portant sur la conformité aux droits et libertés que la constitution garantit de l'article 187-1 du code de procédure pénale.
00:41Dans sa rédaction résultant de la loi numéro 2000-1354 du 30 décembre 2000 tendant à faciliter l'indemnisation des condamnés reconnus innocents et portant diverses dispositions de coordination en matière de procédure pénale.
00:55Cette question relative à la composition de la Chambre de l'instruction chargée d'examiner la peine contre un placement en détention provisoire en cas de référé-liberté a été enregistrée au secrétariat général du Conseil constitutionnel sous le numéro 2025-1165 QPC.
01:11Maître Bertrand Perrier et Thomas Bittnik dans l'intérêt de la partie requérante ont produit des observations le 16 juillet 2025.
01:19Le Premier ministre a produit des observations le 15 juillet 2025.
01:23Seront entendus aujourd'hui l'avocat de la partie requérante et le représentant du Premier ministre.
01:27Merci.
01:31Maître Thomas Bittnik, vous êtes avocat au barreau de Paris et vous représentez M. Naufel L. Maïa, partie requérante. Nous vous écoutons.
01:41Merci M. le Président.
01:43M. le Président, Mesdames, Messieurs du Conseil constitutionnel,
01:47Ça fait 30 ans que je fais ce métier. Je ne pensais pas que la question qui vous est posée puisse l'être un jour.
01:58Le cas de figure qui est à l'origine de la question priorité de constitutionnalité est un cas de figure absolument jamais vu, en tout cas par moi, qui fait ça 25 heures par jour depuis très longtemps.
02:07A savoir qu'un magistrat de la Chambre de l'instruction, un conseiller, un président de la Chambre de l'instruction qui transmet ce qu'on appelle simplement un référé liberté à la Chambre de l'instruction,
02:24puisse quelques jours après statuer, je le dis sommairement, sur la même question.
02:29C'est un cas de figure qui ne se produit jamais.
02:32Je commence par le très concret et ensuite, naturellement, je vais essayer de vous convaincre.
02:39Dans le cas de figure, vous avez un magistrat, Mme B, dirons-nous, qui a rendu une ordonnance dite de référé liberté le 13 mars 2025,
02:55en estimant qu'en l'espèce, l'examen du dossier de la procédure ne conduit pas à estimer que les conditions prévues par l'article 144 du Code de procédure
03:02procédure pénale, vous le savez naturellement, les critères de la détention provisoire ne sont, double négation, ne sont pas remplis,
03:09de sorte qu'il provient de renvoyer l'examen de l'appel à la Chambre de l'instruction.
03:14C'est intéressant parce que quelques jours après, la Chambre de l'instruction va se réunir et va rendre un arrêt avant dire droit.
03:20Donc ne va pas examiner, à mon avis a tort, mais la question n'est pas là, ne va pas du tout se pencher.
03:25C'est un arrêt du 25 mars suivant, là on est le 13 mars et donc le 25 mars, elle va statuer avant dire droit sans se pencher sur les conditions de l'article 144
03:36et Mme B ne fera pas partie de la composition qui va rendre cet arrêt avant dire droit.
03:43En revanche, le 1er avril, ça ne s'invente pas, le 1er avril, elle va, alors que la Cour cette fois-ci va statuer au regard des critères de la détention provisoire,
03:54le même magistrat, le même juge, c'est le terme qui convient, va statuer sur l'article 144.
04:02Alors, ce n'est pas parce que ça n'arrive jamais que c'est nécessairement inconstitutionnel, que les choses soient claires, mais c'est quelque chose que les chambres de l'instruction évitent soigneusement.
04:15On est aux aguets, nous les avocats, on dit le jour où ça arrivera, jamais vu, c'est arrivé cette fois-ci.
04:21Alors, la question, elle est très simple. Ce magistrat était-il dépourvu de ses garanties d'impartialité ?
04:32Je ne vous ferai pas l'injure de rappeler ce que c'est, je vais faire très brièvement, que le référé Liberté, c'est une possibilité pour l'intéressé ou son avocat
04:41d'assortir son appel d'un placement en détention provisoire, d'une demande d'examen immédiat par le président de la chambre de l'instruction ou le magistrat qui le remplace.
04:54Et celui-ci peut, alors le texte est très clair, le président de la chambre de l'instruction ou le magistrat qui le remplace,
05:01statuer au plus clair le troisième jour au VRAP suivant la demande au vu des éléments du site de la procédure par une ordonnance non motivée qui n'est pas susceptible de recours.
05:07Le président de la chambre de l'instruction ou le magistrat qui le remplace peut, s'il estime que les conditions prévues par l'article 144 ne sont pas remplies,
05:16infirmer l'ordonnance du juge des libertés de la détention et ordonner la mise en liberté de la personne.
05:21La chambre de l'instruction est alors désaisie. Dans le cas contraire, c'est intéressant, dans le cas contraire, il doit renvoyer l'examen de l'appel à la chambre de l'instruction.
05:34S'il affirme l'ordonnance du GLD, il peut également ordonner un placement sous contrôle judiciaire.
05:39Alors, je ne ferai pas l'injure aux membres du Conseil constitutionnel de vous aide de vous rappeler ce que c'est que l'exigence d'impartialité.
05:48C'est un des piliers de l'État de droit. Il n'est pas de juge sans impartialité.
05:53Alors, vous l'avez dit à de nombreuses reprises, dans de nombreuses décisions, c'est une règle fondamentale du procès équitable.
06:03Vous vous fondez naturellement sur l'article 16 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen.
06:10C'est également, nous le savons, ça relève également naturellement, même si ce n'est pas le sujet aujourd'hui directement,
06:16de l'article 6 de la Convention européenne des droits de l'homme.
06:21Ça va sans dire, mais manifestement, ça va quand même un petit peu en le disant.
06:24On est bien obligé de le rappeler.
06:28Alors, à partir de là, je vais essayer de...
06:34Pour moi, c'est évident.
06:35Alors, ce n'est pas parce que pour moi, c'est évident que ce sera pour vous que les choses soient claires.
06:40C'est évident que le même magistrat ne peut pas statuer sur le référent liberté et examiner l'affaire au fond,
06:48puisqu'il s'agit exactement de la même question et qu'il a déjà tranché, statué.
06:56Alors, je vais m'efforcer de répondre à monsieur le représentant du gouvernement.
07:06J'ai lu attentivement ses écritures qui m'ont un peu surpris, je ne vous le cache pas,
07:10parce que ça me paraissait aller de soi, mais encore une fois, rien n'est évident.
07:15Monsieur le représentant du gouvernement nous explique que la circonstance qui n'ordonne pas la remise en liberté ne peut être regardée comme un premier jugement,
07:28selon lequel les conditions prévues de l'article 144 sont remplies.
07:30Il se borne à renvoyer l'affaire devant la formation du jugement collégial.
07:35Ainsi, le président de la chambre de l'instruction ne confirme pas l'ordonnance de placement en détention provisoire.
07:41Alors, à supposer que cette analyse soit juste, le simple fait qu'il puisse statuer au vu de l'article 144,
07:50suffit, à mon avis, à porter atteinte, à supprimer sa garantie d'impartialité, garantie d'impartialité absolument indispensable.
07:59Mais, au surplus, lorsqu'on le regarde le texte, le président de la chambre de l'instruction ou le magistrat qu'il remplace,
08:06je le répète, peut s'il estime que les conditions prévues par 144 ne sont pas remplies,
08:10infirmer l'ordonnance et ordonner la remise en liberté.
08:13Dans le cas contraire, il doit renvoyer de l'examen de l'appel à la chambre de l'instruction.
08:20Dans le cas contraire, le cas contraire, et là, c'est un commandement,
08:24on peut toujours estimer que la loi aurait pu être rédigée un peu différemment.
08:28C'est un commandement. Dans le cas contraire, ça veut dire que s'il estime que les conditions de l'article 144 sont remplies.
08:34C'est très clair. Il n'y a pas d'ambiguïté.
08:36Nécessairement, ce magistrat a estimé que les conditions de l'article 144 sont remplies.
08:40D'ailleurs, si on se penche sur notre ordonnance,
08:45naturellement, vous vous statuez au garde de la constitution,
08:47mais en l'espèce, l'examen du dossier,
08:52donc, je t'en prie, pardon,
08:55l'ordonnance du 13 mars, en l'espèce, l'examen du dossier de la procédure
08:58ne conduit pas à estimer que les conditions prévues par l'article 144 ne sont pas remplies.
09:04Moins-moins, ça fait plus.
09:05Ça veut très clairement dire, moi, président, j'estime que les conditions de l'article 144 sont remplies,
09:13et donc, je saisis la chambre de l'instruction qui va nous dire si les conditions de l'article 144 sont remplies.
09:19C'est QFD.
09:20C'est pas possible.
09:21C'est pas possible.
09:22Et d'ailleurs, ça n'arrive jamais, encore une fois, parce que les magistrats le savent parfaitement.
09:25C'est arrivé cette fois-ci pour des raisons que j'ignore, mais en tout état de cause,
09:31pour des raisons qui n'étaient pas recevables, mais en espèce.
09:34Moi, je vous demande de faire droit à cette question prioritaire de constitutionnalité.
09:40Il en va véritablement, je le crois, du respect et de la mise en œuvre des règles élémentaires,
09:48mais véritablement élémentaires de l'état de droit.
09:50Moi, si on commence à mettre le petit doigt dans des arrangements, parce que c'est de facto cela,
09:55c'est pas à vous apprendre où ça peut nous conduire.
09:59J'ai terminé.
10:01Merci, maître.
10:03Monsieur Thibault Kessia, chargé de mission au secrétaire général du gouvernement pour le Premier ministre.
10:09Nous vous écoutons.
10:10Merci, monsieur le président.
10:12Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Conseil constitutionnel,
10:16les appels formés à l'encontre d'une ordonnance de placement en détention provisoire
10:19relève de la compétence de la Chambre de l'instruction qui doit statuer dans un délai de 10 jours.
10:24Toutefois, l'article 187-1 du Code de procédure pénale prévoit une procédure dite du référé-liberté
10:30qui permet de mettre fin aux détentions manifestement illégales dans un délai plus court.
10:35Le président de la Chambre de l'instruction ou le magistrat qui le remplace
10:38peut alors décider d'y mettre fin au plus tard le troisième jour ouvrable
10:42suivant l'appel de l'ordonnance de placement en détention provisoire.
10:45S'il estime que les conditions prévues pour la détention provisoire ne sont pas remplies,
10:50c'est-à-dire les conditions légales qui permettent le recours à la détention,
10:54le président de la Chambre de l'instruction peut, et j'insiste, peut infirmer l'ordonnance
10:59de placement en détention provisoire et ordonner la remise en liberté de la personne.
11:03La Chambre de l'instruction est alors décisée.
11:06Dans le cas contraire, c'est-à-dire s'il ne fait pas droit à la demande,
11:09il doit renvoyer l'examen de l'appel à la Chambre de l'instruction
11:12qui se statue selon les modalités habituelles.
11:15La Cour de cassation précise que le président de la Chambre de l'instruction
11:18ou le magistrat qui a statué dans le cadre du référé-liberté
11:21peut participer à la formation collégiale de la Chambre de l'instruction.
11:25Il est reproché à ces dispositions de ne pas avoir interdit,
11:29au magistrat n'ayant pas admis le référé-liberté,
11:32de faire partie de la composition de la Chambre de l'instruction
11:34à laquelle l'examen du fonds de l'appel a été renvoyé
11:37et de méconnaître ainsi le principe d'impartialité
11:40des juridictions garanties par l'article 16 de la déclaration 2789.
11:46Les dispositions contestées ne portent pas atteinte à ce principe
11:49pour les raisons suivantes.
11:51D'abord, il convient de relever que vous avez déjà déclaré
11:54conforme à la Constitution 7, article 187-1 du Code de procédure pénale.
11:59Dans une rédaction antérieure, c'est une décision du 11 août 1993
12:06et le président de la Chambre d'accusation,
12:10l'ancien nom de la Chambre de l'instruction,
12:12devait alors se prononcer sur le caractère suspensif de l'appel
12:15contre une ordonnance de placement en détention provisoire.
12:19Vous aviez alors relevé, je cite,
12:21qu'il ne revient pas au président de la Chambre d'accusation
12:24que de déterminer
12:29si la détention n'est manifestement pas nécessaire
12:32alors qu'il incombe à la Chambre d'accusation
12:34d'apprécier la légalité des conditions de recours
12:37à la détention provisoire.
12:40Dans cette ancienne version du texte,
12:42l'objet des deux recours était différent.
12:46Le référé liberté, il s'agissait de statuer
12:48sur le caractère suspensif de l'appel
12:50alors qu'il revenait à la Chambre de l'accusation
12:52de se déterminer sur la légalité de la mesure.
12:54Depuis une modification intervenue par la loi
12:58du 30 décembre 1996,
13:00le président de la Chambre de l'instruction
13:02se prononce désormais au regard des conditions
13:04de la détention provisoire, c'est-à-dire de sa légalité.
13:07C'est-à-dire que dans le cadre du référé liberté,
13:09il se prononce au regard de la légalité de la détention
13:12comme le fait la Chambre de l'instruction.
13:16Pour autant,
13:18lorsqu'il n'ordonne pas la remise en liberté de la personne,
13:20sur le fondement de l'article 187-1
13:24du Code de procédure pénale,
13:26le président de la Chambre de l'instruction
13:27ne préjuge pas de l'appréciation de la Chambre
13:30pour les raisons suivantes.
13:32En effet, s'il peut ordonner la remise en liberté
13:34de la personne lorsqu'il estime que les conditions
13:37pour recourir à une mesure de détention provisoire
13:39ne sont pas remplies,
13:40le président de la Chambre de l'instruction
13:42n'est pas tenu de le faire.
13:43Et ce n'est pas un cas d'école,
13:45il n'est pas tenu de le faire, par exemple,
13:47parce qu'il peut estimer que la gravité
13:49ou la complexité de l'affaire
13:50mérite l'examen par la formation collégiale.
13:53Par suite,
13:54la circonstance qu'il n'ordonne pas la remise en liberté
13:57ne peut être regardée comme un premier jugement
13:59selon lequel il considère
14:01que les conditions prévues à l'article 144
14:03sont remplies.
14:05Le président, d'ailleurs,
14:05ne confirme pas l'ordonnance
14:07de placement de détention provisoire,
14:09il se borne à renvoyer l'affaire
14:11devant la formation collégiale.
14:13L'ordonnance du président de la Chambre de l'instruction
14:15n'est d'ailleurs pas motivée
14:16en application du deuxième alinéa
14:18des dispositions contestées.
14:21Or, c'est bien par la motivation
14:23que le juge peut exprimer une position
14:25sur l'affaire à juger.
14:26Et la circonstance que dans l'affaire
14:28qui vous est soumise,
14:29ou plutôt qui est soumise au juge du fond,
14:32le président de la Chambre d'instruction
14:34a exprimé une motivation
14:35ne doit pas vous occuper ici.
14:37Le texte dont vous êtes saisi
14:39prévoit expressément
14:40que le président n'a pas motivé cette décision.
14:43S'il a motivé,
14:44c'est une question qui relève
14:45les juridictions judiciaires
14:47et non pas la constitutionnalité
14:49du texte qui vous est soumis.
14:51La Cour européenne des droits de l'homme
14:54juge aussi que,
14:56dès lors qu'à l'occasion
14:57d'une décision prise en matière
14:59de détention provisoire,
15:00le juge n'a pas exprimé un préjugement
15:02dans les motifs de sa décision,
15:04le principe d'impartialité
15:05ne s'oppose pas à ce qu'il siège
15:07dans la juridiction de jugement.
15:09C'est une décision de la Cour européenne
15:10des droits de l'homme
15:11du 22 avril 2010.
15:14Dans ces conditions,
15:15le rejet du référé-liberté
15:16ne traduit pas une position
15:18du président de la Chambre d'instruction
15:19quant à la légalité
15:20de la mesure de détention provisoire.
15:22Il peut donc faire partie
15:23de la composition de la Chambre
15:25jugeant de l'appel au fond
15:26sans méconnaître
15:27le principe d'impartialité
15:28des juridictions.
15:29Je vous invite par conséquent
15:31à déclarer les dispositions contestées
15:32conformes à la Constitution.
15:34Merci, monsieur.
15:37Nous avons entendu donc les observations
15:39des parties en présence.
15:42Y a-t-il des questions ?
15:44M. Mézard, c'est la parole.
15:46Oui, tout d'abord,
15:49je souhaiterais qu'on nous communique
15:51la copie de l'ordonnance.
15:56Ce n'est pas anormal que nous ne l'ayons pas,
15:59mais je souhaiterais que nous l'ayons.
16:00Ce n'est pas normal que nous l'ayons pas.
16:02Voilà.
16:03Et j'ai une question,
16:05monsieur le représentant du gouvernement.
16:09Au cas où il y aurait eu
16:12une remise en liberté
16:15décidée par le magistrat,
16:17vous considérez qu'il aurait motivé ?
16:25À mon sens, non.
16:26Le texte ne prévaut pas de motivation.
16:28Il remet en liberté la personne
16:30et il le fait
16:31selon les conditions de légal
16:33et les conditions de recours
16:34à la détention provisoire
16:35au visa de l'article 144.
16:36Il n'a pas à motiver sa décision.
16:38Il remet en liberté la personne.
16:39Oui.
16:43Est-ce qu'il y a d'autres questions ?
16:45Oui, Mme Malbec.
16:48Merci, monsieur le président.
16:49Une question à Mme Bittny.
16:52Il y a d'autres cas
16:54dans le code de procédure pénale,
16:56si mes souvenirs sont bons,
16:57qui utilisent
16:59la même procédure.
17:01En matière correctionnelle,
17:02le juge unique
17:03peut renvoyer
17:04à la formation collégiale.
17:07Le juge de l'application des peines
17:08peut également renvoyer
17:09au tribunal de l'application des peines.
17:12Et dans mes souvenirs,
17:14dans ces deux cas,
17:15il n'y a pas là encore
17:16de demandes du code
17:19disant que ce magistrat
17:20ne participe pas
17:21à la formation de jugement.
17:22Comment vous faites le lien
17:24entre les deux ?
17:25Et je continue,
17:26pardon,
17:26en matière civile,
17:28il y a aussi
17:29de nombreux cas
17:30qui utilisent
17:32la même procédure,
17:33c'est-à-dire un juge unique
17:34qui renvoie
17:34en formation collégiale.
17:35Je pense qu'on n'est pas
17:37dans ce cas de figure.
17:40Je crois qu'il y a
17:41une légère erreur
17:42dans ce que nous a dit
17:43M. le représentant du Premier ministre.
17:44Je vais répondre naturellement
17:45à votre question.
17:47Dans le cas précis,
17:48nécessairement,
17:50le magistrat,
17:52le membre de la Chambre
17:53de l'instruction,
17:53le président de la Chambre
17:54de l'instruction
17:54qui saisit
17:55la Chambre de l'instruction
17:56statue.
17:57Alors, M. le représentant
17:58du Premier ministre nous dit
17:59qu'il ne motive pas.
18:01C'est vrai,
18:02mais le président
18:03de la Chambre de l'instruction
18:03ou le magistrat,
18:04je vous réponds,
18:05qui le remplace peu
18:06s'il estime
18:07que les conditions
18:08prévues par 144
18:09ne sont pas remplies.
18:11Et ensuite,
18:12dans le cas contraire,
18:15il doit renvoyer
18:15à l'examen
18:16de la Chambre de l'instruction.
18:17Le cas contraire,
18:18ça signifie nécessairement
18:20qu'il estime,
18:22même avec sous réserve
18:23de la double négation,
18:23qui n'est pas une réserve d'ailleurs,
18:25que les conditions
18:26de l'article 144
18:27sont remplies.
18:29Ça découle de la loi.
18:30La motivation est imposée
18:32par la loi.
18:33Dans le cas
18:34que vous évoquez,
18:35pardon,
18:37mais c'est intéressant,
18:39la question,
18:40c'est que dans le cas précis
18:41dont vous parlez,
18:42il n'y a pas du tout
18:42d'appréciation
18:43sur la culpabilité,
18:49en l'occurrence,
18:50puisqu'il s'agit d'appréciation,
18:50il ne statue pas
18:51au fond du tout.
18:52Il dit simplement,
18:52moi, je suis juge unique,
18:54je pense que la collégialité
18:55doit statuer.
18:56Là,
18:56pas du tout.
18:57Il ne peut saisir
18:58la Chambre de l'instruction
18:59que s'il estime
19:00que 144,
19:00que les conditions
19:01sont réunies.
19:02Et donc,
19:02c'est nécessairement
19:03un préjugement.
19:04On peut regretter
19:04que ce ne soit pas motivé.
19:06D'ailleurs,
19:06c'est motivé,
19:07non,
19:07non,
19:07non,
19:07non,
19:07non,
19:07non,
19:07non,
19:07non,
19:08c'est motivé
19:08en l'espèce,
19:09c'est toujours motivé
19:09de facto,
19:10nécessairement.
19:11Donc,
19:11la loi commande,
19:13si vous,
19:13juge,
19:14vous,
19:14président,
19:15vous estimez
19:16que les conditions
19:18de 144 sont réunies,
19:20le cas contraire,
19:20ça s'applique à 144.
19:22Vous devez renvoyer
19:24à l'examen
19:24de la Chambre de l'instruction.
19:26Et donc,
19:26de par la construction
19:27de la loi,
19:28de par les mots,
19:29les mots tout simplement,
19:30le français et la langue
19:31de la République,
19:31article 2 de la Constitution,
19:33il y a un préjugement.
19:34Obligatoirement,
19:35dans les cas de figure
19:35que vous évoquez,
19:36c'est très différent.
19:38C'est très différent.
19:39La véritablement,
19:40et la preuve,
19:40la preuve,
19:41selon moi,
19:42ça n'arrive jamais.
19:43Absolument,
19:44je le répète,
19:44parce que c'est fondamental,
19:45ça n'arrive jamais.
19:47Voilà.
19:47Et je sais que vous connaissez
19:49très bien la justice,
19:50madame la conseillère,
19:51tout le monde ici,
19:52mais vous en particulier.
19:53Mais en l'occurrence,
19:54on est dans un cas de figure
19:55très particulier.
19:56Je transmettrai naturellement
19:58l'ordonnance.
19:59J'espère avoir répondu
19:59à votre question.
20:01Merci, maître.
20:02Je vais rappeler quelque chose.
20:05Monsieur le Président,
20:06mesdames et messieurs
20:07du membre du Conseil constitutionnel,
20:08je crois que la question,
20:13le problème,
20:14c'est que le texte nous dit
20:16que lorsqu'il considère
20:17que les conditions
20:18ne sont pas réunies,
20:20il peut infirmer,
20:21mais il n'est pas obligé
20:22de le faire.
20:23Je crois qu'on pourrait suivre
20:24le raisonnement du requérant
20:25si le président
20:27de la Chambre de l'instruction,
20:28lorsqu'il considère
20:30que les conditions
20:30ne sont pas réunies,
20:31il était obligé,
20:32ce qui serait logique,
20:33il serait obligé
20:34de mettre fin
20:35à la détention prévisoire.
20:36Là,
20:37ça n'est qu'une faculté.
20:38Et donc,
20:38si ça n'est qu'une faculté,
20:39ça veut dire
20:40que lorsqu'il rejette,
20:42eh bien,
20:42on ne sait pas,
20:43le requérant ne sait pas
20:44lorsque la décision
20:45n'est pas motivée
20:46s'il rejette
20:46parce qu'il considère
20:47que les conditions
20:48sont remplies
20:48ou parce qu'il souhaite
20:50l'examen
20:50par la formation collégiale
20:51pour bénéficier
20:52justement de cette collégialité.
20:54Bien.
20:55Qu'est-ce que je peux dire
20:58un mot,
20:58M. le Président ?
20:59Rapprochez-vous du pupitre.
21:01Le doigt
21:02sur lequel s'appuie
21:04M. le représentant
21:05du Premier ministre,
21:06pardon,
21:06le peu,
21:07excusez-moi,
21:07s'il remplace peu
21:08s'il estime
21:09que les conditions
21:09est suivi,
21:10je le répète,
21:11d'un doigt.
21:12Dans le cas contraire,
21:13il doit renvoyer
21:14l'examen
21:15de l'appel
21:16à la Chambre de l'instruction.
21:18Et je pense
21:19que le doigt,
21:19c'est effectivement
21:20la rédaction,
21:21on peut en discuter,
21:22mais le doigt
21:23l'emporte
21:24sur le peu.
21:25Très bien.
21:26Merci, Maître.
21:27Merci, Monsieur.
21:29Cette question prioritaire
21:31de constitutionnalité
21:32mise en délibéré,
21:34la décision sera publique
21:36le 26 septembre 2025.
21:39Vous pourrez en prendre connaissance
21:40en vous connectant
21:41sur notre site Internet.
21:42Merci.
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