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  • il y a 3 mois
Ce jeudi 4 septembre, dans son édito, Raphaël Legendre est revenu sur les grandes négociations qui suivront la fin du gouvernement de François Bayrou afin de réduire l'ampleur du paquet budgétaire. Cette chronique est à voir ou écouter du lundi au vendredi dans Good Morning Business, présentée par Laure Closier sur BFM Business.

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Transcription
00:00On est à 4 jours en gros de la fin du gouvernement Bayrou, c'est l'heure des tractations, les grandes négociations.
00:06Oui effectivement, Eric Lombard a déclaré hier qu'en cas de chute du gouvernement Bayrou,
00:10de nouvelles négociations l'obligeraient à faire des concessions, et notamment à la gauche,
00:17pour réduire la taille du paquet budgétaire.
00:19C'est inévitable, a dit le ministre au Financial Times,
00:22qui connaît bien, vous savez, le patron du Parti Socialiste, Olivier Faure.
00:26Mais en réalité, les discussions n'ont d'ailleurs jamais cessé entre Bercy et le Parti Socialiste,
00:31pour savoir quel devrait être le montant des efforts à réaliser pour toper entre le gouvernement,
00:38fut-il sortant, et le Parti Socialiste, et franchement, c'est pas joli joli.
00:42Pourquoi ?
00:43Parce que ces négociations ressemblent bien davantage à des négociations de marchands de tapis au souk,
00:49alors que l'économie française est menacée de naufrage.
00:53On se demande parfois, alors, où sont les adultes dans la pièce ?
00:57Je vous explique.
00:58Le point de départ positif, c'est qu'on a un chiffre sur lequel démarrer cette négociation.
01:03Ce chiffre, c'est un objectif de 5% de déficit à la fin 2026,
01:08c'est ce qui a été présenté dans le contre-budget socialiste la semaine dernière.
01:11Alors pourquoi 5% ?
01:13C'est en réalité la moitié de l'effort préconisé par le gouvernement Bayrou.
01:18Nous sommes à 5,4% d'objectifs fin 2025, l'idée était d'arriver à 4,6%,
01:24le PS coupe la poire en deux, à 5%.
01:27Alors couper la poire en deux, ça veut dire, chez les socialistes,
01:30qu'au lieu des 44 milliards d'efforts à réaliser, ça c'est la copie Bayrou,
01:36il suffira de faire la moitié, 22 milliards,
01:39et comme on se fatigue pas trop au Parti Socialiste,
01:41on met une bonne grosse taxe Zuckman qui vous rapporte 15 à 20 milliards au milieu,
01:45et en bel et tout, le tour est joué.
01:47Mais à Bercy, quand même, on sait que c'est pas assez.
01:49Bah c'est un peu plus youx que ça.
01:51À Bercy, on explique que les socialistes se sont trompés dans le mode de calcul de l'effort
01:57et qu'ils n'ont pas bien pris en compte le tendanciel.
02:01Vous savez, le tendanciel, c'est la hausse naturelle des dépenses publiques,
02:03et que donc, pour arriver aux 5%, ce n'est pas 22 milliards qu'il faudrait,
02:08mais une bonne dizaine de milliards de plus, 32 milliards d'euros.
02:12Voilà le chiffre qu'il circule sur l'effort à faire en ce moment
02:16pour trouver une voie de passage avec les socialistes.
02:19Et là, les socialistes vous répondent, mais non, pas du tout.
02:22Le fameux tendanciel n'a jamais été communiqué par Bercy.
02:25Il est gonflé artificiellement.
02:27De toute façon, il ne veut rien dire.
02:2922 milliards, ça suffira bien.
02:32Et puis, il ne faut pas casser la croissance.
02:34Et les pays riches sont tous endettés, donc pourquoi pas la France ?
02:37Et puis, ce n'est pas très grave si finalement,
02:39on repousse l'effort de retour à 3% à 2032.
02:42Franchement, ce discours est lunaire.
02:44Oui, c'est pour ça que je déteste la politique et que je fais de l'économie.
02:47C'est pour ne pas suivre ce genre de choses.
02:49C'est un peu pathétique et je rappelle que quasiment toute l'Europe,
02:52quand même l'or, est revenue à 3% de déficit.
02:55C'est la moyenne de la zone euro aujourd'hui.
02:57Alors, si on veut être un tout petit peu optimiste,
02:59on peut se dire que le PS a quand même posé un point d'ouverture,
03:02cet point de négociation, cet objectif de 5%.
03:04Ensuite, la grande question en réalité, c'est par quelle voie et moyen on y arrive ?
03:09Est-ce qu'on fait des hausses d'impôts ?
03:10Ou est-ce qu'on s'attaque enfin à la baisse de la dépense ?
03:14Franchement, tout ça n'est pas très sérieux
03:16et laisse un arrière-goût amer dans la bouche.
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