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  • il y a 1 heure
Ce mercredi 8 octobre, dans son édito, Raphaël Legendre a évoqué les raisons pour lesquelles il faudrait se calmer un peu face à la crise politique actuelle. Cette chronique est à voir ou écouter du lundi au vendredi dans Good Morning Business, présentée par Laure Closier sur BFM Business.

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Transcription
00:00Mais Raphaël, le Jean de Sébastien Lecornu a jusqu'à ce soir pour finaliser les négociations sur une feuille de route gouvernementale.
00:06On est sur la pire crise de la Vème République, mais vous dites du calme.
00:09Oui, du calme, Laure. Un petit peu de calme, effectivement.
00:12Alors bien sûr, l'instabilité politique n'a jamais été aussi forte,
00:16mais nous ne sommes pas les premiers en Europe à connaître une telle situation.
00:20L'Italie a vécu de nombreuses années d'instabilité avant l'arrivée de Georgia Meloni.
00:25Aujourd'hui, le pays est en train de nous rattraper sur beaucoup de points économiques.
00:29La Belgique a été sans gouvernement plein pendant 652 jours après les élections de 2019.
00:36Le pays est toujours là.
00:39Les Pays-Bas sont en crise depuis juin dernier.
00:42Attendre des élections anticipées le 29 octobre prochain,
00:45ça ne les empêche pas de prévoir près de 2% de croissance cette année.
00:49Donc les crises de régime, ça arrive, ça arrive dans tous les pays.
00:53Il y aura des lendemains meilleurs.
00:54Sauf que nous, dans un pays où tous les partis ont gagné
00:56et tous veulent que les autres adoptent leur programme en entier.
01:00C'est vrai qu'on n'a pas tout à fait la même culture politique.
01:03Mais regardez, la croissance en France a tenu cette année.
01:07On y est quand même depuis juin 2024 dans cette instabilité politique.
01:11Eh bien, on devait faire 0,7% de croissance cette année.
01:14On table désormais sur 0,8 point de croissance.
01:17On pronostiquait un effondrement de l'emploi et l'emploi a tenu.
01:21Alors, pour combien de temps ?
01:23Bien sûr, il ne s'agit pas de chausser des lunettes roses dans la situation actuelle,
01:28évidemment, mais jusqu'ici, ça tient, l'économie tient.
01:32Et alors, c'est le moment où je dis merci aux Allemands et merci à l'euro quand même.
01:37Oui, effectivement, parce qu'il faut se rendre compte de cette chance
01:40que nous avons, ce filet de sécurité européen et qui s'appelle l'euro.
01:45Dans les années 1980, une telle situation aurait entraîné depuis longtemps une dévaluation
01:50et les ménages auraient senti passer la douloureuse, la plus rien.
01:55L'OAT a pris 6 points hier, 6 points, ça n'est rien.
01:59La morphine de l'euro nous a enlevé toute douleur.
02:01Merci de l'euro, merci l'Europe de nous protéger comme ça.
02:05Le problème, le revers de cette médaille, l'or, vous savez, c'est un peu comme les enfants
02:09qu'on aurait un peu trop gâtés et qui auraient tendance à devenir un peu capricieux.
02:14C'est que du coup, on ne fait plus aucun effort.
02:16On croit qu'on peut faire quasiment n'importe quoi, plus rien n'a de conséquences.
02:21Comme revenir en arrière sur la réforme des retraites, par exemple,
02:24qui est le scénario qu'on entend ce matin, c'est-à-dire travailler moins et dépenser plus
02:30dans le pays où l'on doit faire exactement l'inverse.
02:34Bref, plus globalement, arrêtons d'agiter les scénarios catastrophes,
02:38arrêtons d'instrumentaliser les peurs en évoquant par exemple le FMI aux portes du pays.
02:43Ça n'arrivera jamais.
02:46C'était l'ancien ministre de l'économie, effectivement.
02:49Et quant au risque budgétaire, à très court terme, on a quand même un état de droit
02:55qui nous protège, une constitution, des solutions alternatives.
03:00Au pire, une loi spéciale pour quelques semaines.
03:03C'est le cas des Pays-Bas en ce moment.
03:05On l'a connu l'année dernière.
03:07Je ne crois pas que les Français en soient ressortis traumatisés.
03:10Alors oui, keep calm and carry on, comme dirait les Britanniques, et vive l'Europe.
03:14Je ne crois pas que les Français en sont en train de faire.

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