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  • il y a 13 minutes
Ce mardi 9 décembre, dans son édito, Raphaël Legendre est revenu sur le suspens qui entoure le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Cette chronique est à voir ou écouter du lundi au vendredi dans Good Morning Business, présentée par Laure Closier sur BFM Business.

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Transcription
00:00Retour de la matinale de l'économie. C'est jour de vote du PLFSS aujourd'hui.
00:04Le suspense reste entier à Faël Legendre sur le budget de la sécu.
00:07Mais entre la copie de départ et le texte d'arrivée, il y a des gagnants et des perdants qui ont changé.
00:11Alors absolument, on a beaucoup dénoncé le manque de cap du budget cette année.
00:15Un budget Frankenstein, a-t-on dit, fait de compromis à droite et à gauche.
00:20C'est pas si vrai que ça en réalité.
00:21Entre la copie originale du gouvernement et celle qui est soumise au scrutin aujourd'hui,
00:26il y a clairement des gagnants, ce sont les plus âgés, et des perdants, ce sont les plus jeunes et pas qu'il est.
00:32Encore, toujours, on en est toujours là. Alors on commence par les gagnants.
00:36Alors les gagnants, tous les efforts qui devaient porter sur les bénéficiaires des prestations ont été annulés tout simplement.
00:41Alors avec la suspension de la réforme des retraites, on va payer, nous tous, collectivement 3 milliards d'euros
00:47pour que 3 millions de personnes partent 3 mois plus tôt en retraite.
00:51Les gens qui ont aujourd'hui entre 57 et 61 ans.
00:54Vous avez les retraités dont les pensions devaient être gelées après qu'on ait mis 24 milliards de hausses dans les pensions l'année dernière,
01:04dont les trois quarts sont partis sur les comptes en banque de nos papiers et de nos mamies.
01:09Ben non, pas de dégel, on devait avoir 3,5 milliards d'économies qu'on aurait pu mettre ailleurs.
01:14Ça, c'est abandonné aussi.
01:16Et puis pour les usagers du système de santé, on sait que l'écrasante majorité bénéficie aux plus âgés.
01:24Et bien, un, on a annulé l'augmentation des franchises médicales.
01:30Et deux, les dépenses de santé, l'ONDAM, l'augmentation des dépenses de santé, pardon,
01:35vont augmenter deux fois plus vite que prévu.
01:37C'est 2,5 milliards de dépenses supplémentaires.
01:39Voilà, et c'est encore les seniors, encore et toujours.
01:42Du côté des perdants ?
01:44Du côté des perdants, d'abord les détenteurs du capital,
01:48avec cette hausse de 1,4 point de la CSG, qui va coûter 1,5 milliard d'impôts supplémentaires.
01:56Pour la première fois, la CSG sur le capital va dépasser les 10%, 10,6% sur les revenus du capital.
02:02Qui vont payer ?
02:03C'est les classes moyennes supérieures, ceux qui ont un peu de patrimoine,
02:07les indépendants qui ont du capital, aussi les retraités,
02:10puisque ce sont eux, souvent, qui ont le capital en France.
02:141,5 milliard de recettes.
02:15Les usagers des complémentaires santé également, ça c'est nous tous,
02:19évidemment, avec une taxe dite contribution exceptionnelle.
02:23Évidemment, c'est toujours exceptionnel, mais d'un milliard d'euros.
02:28Alors, un amendement de Jérôme Gage a interdit de transférer cette taxe
02:33sur des hausses de tarifs des complémentaires.
02:36Je vous fiche mon billet, qu'en 2027, on paiera tous beaucoup plus cher nos complémentaires santé.
02:43Et puis enfin, c'est les générations futures, tout simplement, avec, souvenez-vous,
02:47le transfert à la CADES, la caisse d'amortissement de la dette sociale,
02:52de 15 milliards d'euros de dette sociale.
02:55« On pousse la poussière sous le tapis », avait dénoncé la sénatrice socialiste Annie Le Wérou.
03:01Et ce sera aux générations futures, encore une fois, de passer le balai.
03:06Alors, tout ça nous dit quoi ?
03:08Il nous dit que, un, au final, on est parfaitement incapables de faire le moindre effort en dépenses,
03:16en tout cas au Parlement, que deux, tout finit à chaque fois par l'impôt,
03:23et que trois, c'est un impôt que nous laissons aux générations futures.
03:27Et donc, on n'est pas contre l'idée de faire payer à nos jeunes,
03:33qui, déjà, ont beaucoup de mal avec l'école, avec le logement,
03:37de faire payer nos jeunes pour le bon vivre de nos plus âgés.
03:40Je n'aime pas opposer, Laure, les générations.
03:43On n'est pas là pour une guerre des générations.
03:45Il faut ouvrir les yeux sur la direction de nos politiques publiques,
03:51parce qu'à un moment, ça risque de se voir un peu, quand même.
03:53Merci beaucoup, Raphaël.
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