Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 4 mois
Que savons-nous sur la trisomie 21 et sur les gens qui en sont porteurs ? Sur leurs aptitudes sportives et intellectuelles ?Chaque année, de nombreux athlètes porteurs de trisomie 21 remportent de nombreux titres… en natation, ping-pong ou encore course à pied… Alors, le sport est-il une des clés pour permettre aux 50 000 personnes porteuses de trisomie, d’exploiter tout leur potentiel ? Une façon aussi de ne plus les mettre de côté dans nos sociétés ? Peut-il agir comme révélateur de potentiels méconnus ? Rebecca Fitoussi et ses invités ouvrent le débat. Année de Production :

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Inclassable, très beau film de Sebastiano, Dayala, Valva qui nous fait forcément changer de regard sur les personnes porteuses de trisomie 21.
00:09Combien d'entre elles ont été mises de côté, abandonnées, écartées parce qu'on ne savait pas tout ce qu'elles étaient capables de faire ?
00:15Le sport est-il un révélateur de potentiel méconnu ? On va se poser cette question avec nos invités.
00:21Philippe Mouillet, bienvenue. Vous êtes sénateur LRD de Sèvres, président de la Commission des Affaires Sociales, membre du groupe d'études handicap au Sénat.
00:28L'année dernière, vous avez fait venir le réalisateur du film, un petit truc en plus, Artus, pour un débat sur l'inclusion dans le cinéma.
00:35Vous avez également annoncé le lancement d'une fondation destinée à mettre en place des centres de vacances inclusifs.
00:41Véronique Bricou, bienvenue à vous également. Professeure des universités à l'université de Grenoble et au CHU de Grenoble, ancienne vice-présidente d'université vie étudiante handicapée santé.
00:51Vous intervenez d'ailleurs un petit peu dans le documentaire, on vous voit quelques secondes, vous allez avoir l'occasion de développer un peu plus en plateau.
00:56Marc Truffaut, bienvenue, président de la Fédération Française du Sport Adapté.
01:01Vous présidez également la Fédération Internationale Virtus, qui réunit les organisations nationales du monde entier,
01:07œuvrant en faveur de la pratique sportive pour les personnes avec un handicap mental et ou physique.
01:13Bernadette Céleste, bienvenue à vous également.
01:15Bonjour.
01:15Enseignante, chercheuse en psychologie du développement et vous êtes membre du conseil scientifique de Trisomie 21 France.
01:22Merci à tous les quatre d'être ici. Je trouve qu'il y a très vite une question qui surgit quand on regarde ce film, c'est est-ce que Cléo, Jason, Marie et Jean sont des exceptions ?
01:32Ou est-ce qu'en fait, le sport peut développer des aptitudes exceptionnelles chez toutes les personnes porteuses de Trisomie 21 ?
01:39Véronique Bricou, avez-vous une réponse à cette question ? Est-ce que toutes les personnes trisomiques ont ce potentiel ?
01:46Alors, je ne pense pas que toutes les personnes avec une Trisomie ont ce potentiel-là, ça reste un petit peu comme pour la population générale.
01:54Les sportifs de haut niveau de la population générale restent des personnes avec de grandes capacités à réaliser des performances.
02:03Les sportifs avec Trisomie que l'on voit dans notre reportage sont des sportifs qui s'entraînent beaucoup
02:08et qui, du coup, ont développé un haut niveau de performance et d'expertise dans leur activité physique.
02:14Mais en fait, je pense que la Trisomie 21 peut se définir comme étant un spectre.
02:19Et il y a effectivement des personnes avec Trisomie 21 qui ont de grandes capacités
02:24et qui pourraient tout à fait être incluses dans de nombreuses activités avec le milieu ordinaire,
02:30quand d'autres, malheureusement, resteront plus lourdement handicapées.
02:34Donc, effectivement, on a affaire là quand même à des sportifs de haut niveau,
02:39mais sportifs de haut niveau parce qu'ils s'entraînent énormément,
02:42parce qu'ils se soumettent à des heures d'entraînement, à des contraintes, à des hygiènes de vie très importantes.
02:48Oui, comme des personnes qui ne sont pas porteuses de Trisomie 21.
02:50Voilà, et qui font du sport de haut niveau.
02:51Marc Truffaut, est-ce que quand même, on peut se dire que, de toute façon,
02:54le sport est un révélateur de potentiel et qu'on ignore peut-être chez les personnes porteuses de Trisomie 21 ?
02:59Alors, forcément, je pense que oui.
03:00Alors là, comme vous le disiez, là, on a affaire à des experts, à des personnes vraiment de très haut niveau,
03:06avec des fortes compétences, mais on le voit au niveau de la fédération.
03:10On a tout un programme d'activités qui part des activités motrices,
03:13donc pour les personnes qui sont les plus impactées par le handicap, jusqu'au sport de haut niveau.
03:18Et donc, on permet à chacun de trouver sa place et de s'épanouir dans le sport.
03:21Alors après, il y a la pratique sportive en elle-même, et puis après, il y a tous les à côté.
03:25C'est-à-dire que c'est la prise de confiance, c'est oser s'exprimer, c'est oser revendiquer ses envies aussi,
03:32parce que du coup, cette prise de confiance des personnes, elle aide à revendiquer tout ça.
03:37Et on le voit, on a créé une académie du sport adapté qui permet de les accompagner
03:42pour devenir entraîneurs ou arbitres dans la discipline qu'ils ont envie de pratiquer.
03:47Donc ça, ça reste vraiment à tous et chacun peut y trouver son épanouissement.
03:51Oui, parce que Bernadette Céleste, ça provoque évidemment plus de tonicité,
03:56ça met en place plein de qualités chez eux et aussi du lien social.
04:00On s'aperçoit que ça crée beaucoup de liens sociaux.
04:02Effectivement, je dirais que, effectivement, toutes les personnes avec trisomie 21
04:07ne deviendront pas des athlètes de haut niveau.
04:10En revanche, je crois que toutes les personnes avec trisomie 21
04:14bénéficient d'avoir une activité sportive, quelle qu'elle soit.
04:18Alors, il y a des goûts différents chez les uns, chez les autres.
04:22Il y a des aptitudes différentes chez les uns, chez les autres.
04:25Ce qui nous apparaît important à Trisomie 21 France,
04:28c'est justement d'accompagner leur désir de pouvoir partager cette activité sportive
04:36au plus près de chez eux, au plus près du terrain.
04:39Et ça, c'est une chose tout à fait importante par rapport, justement,
04:43au fait que les clubs sportifs, quels qu'ils soient,
04:48puissent recevoir des personnes avec trisomie 21,
04:52puissent répondre à leurs besoins,
04:55en sachant qu'un des éléments tout à fait importants,
04:58et on le voit bien dans le documentaire,
05:01c'est l'importance du relationnel aussi.
05:03Être dans un club sportif, c'est avoir des relations avec les uns,
05:09avec les autres, et ça, c'est quelque chose de tout à fait primordial.
05:13Oui, parce qu'il y a des joies, des tensions dans cette équipe.
05:15Il se passe exactement la même chose que dans tous les autres groupes sportifs.
05:19En fait, il y a une incroyable normalité qui se dégage
05:21de ce que ces sportifs vivent, Philippe Mouillet.
05:23Oui, tout à fait.
05:25J'entends, j'ai réagi à la fois au regard du film,
05:30mais également des expressions de nos invités.
05:32Je crois qu'on montre là clairement que le sport,
05:35comme d'ailleurs d'autres activités culturelles,
05:37fait partie des éléments qui permettent de socialiser globalement
05:40les personnes portées de handicap, c'est la trisomie,
05:43et que le fait de cette notion de société inclusive
05:47fait qu'on devrait avoir comme base le fait que toutes les activités,
05:50dont les activités sportives, doivent être ouvertes
05:53et doivent être adaptées pour accueillir toute personne avec une différence.
05:57Quand vous dites « elles doivent l'être »,
05:58ça veut dire qu'elles ne le sont pas encore ?
06:00Dans quel état elles l'offrent ? Est-ce qu'il y a une offre ?
06:02Elle est très limitée.
06:03Un sport handicap un peu plus, un sport adapté, ça reste très limité.
06:06Parce qu'on voit bien, on sort de l'après-jeux olympiques,
06:09paralympiques, on a eu beaucoup d'annonces,
06:11beaucoup d'envie, beaucoup de souhaits.
06:12Mais très concrètement sur le terrain,
06:14on voit bien que les possibilités pour les personnes
06:16qui sont porteuses de trisomie 21,
06:20sont extrêmement limitées.
06:21Il y a des sports plus faciles que d'autres.
06:23Je pense notamment au judo, par exemple.
06:24Le judo, il y a très souvent des sections
06:26qui sont orientées, qui sont adaptées.
06:28Mais dans beaucoup de clubs sportifs,
06:30on n'en a pas les moyens, mais on n'en a même pas la culture.
06:33Et donc c'est un débat à la fois de culture,
06:35d'ouverture, de formation.
06:37Et puis en même temps,
06:38il y a parfois des moyens matériels qui sont nécessaires.
06:41Donc on voit qu'aujourd'hui, on est aux prémices.
06:43Tout le monde est d'accord sur le bilan en disant
06:44que c'est un point essentiel.
06:46Mais la traduction sur le terrain, aujourd'hui,
06:48peine à se développer.
06:49Parce qu'on parle de quoi ?
06:5050 000 personnes porteuses de trisomie 21 en France ?
06:53Ont-elles accès à un club ?
06:54Ont-elles accès à des équipements,
06:56à des infrastructures ?
06:57Là, si on parle au niveau du sport adapté,
06:59aujourd'hui, tout type de handicap confondu,
07:04handicap mental ou handicap psychique,
07:06c'est 65 000 licenciés sur la Fédération.
07:08Et c'est 1 500 clubs.
07:09Vous parliez de l'effet Jeux paralympiques.
07:11Nous, on le mesure au niveau de la Fédération,
07:13puisqu'on a quasiment 15 % d'augmentation du nombre de clubs,
07:17pas du nombre de licenciés, mais du nombre de clubs
07:19qui viennent répondre à un besoin de proximité,
07:21puisque souvent, il y a un ou deux licenciés.
07:24Et là, on joue un rôle de formation,
07:25d'accompagnement de ces clubs pour pouvoir mieux accueillir.
07:28Donc il y a quand même un effet Jeux paralympiques
07:29qu'on ressent aujourd'hui à la Fédération,
07:32qui est sur cette création de sections
07:34dans des clubs dits ordinaires.
07:36Mais une offre toujours insuffisante, Bernadette Céleste ?
07:39Oui, l'offre, elle est insuffisante, mais...
07:41Mais on a des chiffres ou pas ?
07:42Dans quelle proportion ?
07:43Combien de personnes porteuses de trisomie 21
07:45peuvent faire du sport aujourd'hui en France ?
07:47Sincèrement, je ne peux pas répondre quantitativement à cette question.
07:52Ce que je sais, c'est que les personnes avec trisomie
07:55et les enfants avec trisomie
07:57et les familles qui accompagnent ces enfants-là
07:59sont très désireuses de leur faire participer au maximum
08:03à tout ce que peut offrir la société comme activité.
08:07activité sportive aussi.
08:10Alors, je dirais, il faut bien voir que,
08:13certes, il y a eu les Jeux paralympiques,
08:14mais il y a eu un changement de regard
08:16sur les personnes en situation de handicap
08:18et que ce changement de regard
08:21amène les parents, les personnes avec trisomie
08:25à dire, nous, on voudrait fréquenter tel club sportif, etc.
08:30Et quelquefois, à l'intérieur des clubs sportifs,
08:34les gens n'osent pas encore.
08:35– Pourquoi ? Par peur ? Par méconnaissance ?
08:37– Parce que la population civile n'a pas été suffisamment sensibilisée
08:42à considérer les personnes avec trisomie 21
08:46ou handicapées, quels qu'ils soient,
08:48comme des êtres de droit.
08:50Et ça, ça me semble tout à fait important.
08:52Ils ont le droit de pouvoir, effectivement,
08:57aller dans le club sportif
08:59avec, éventuellement, le support de quelqu'un
09:03qui aura été un petit peu plus formé
09:05pour accompagner ces personnes
09:08avec leurs besoins particuliers.
09:10– Jérémie Pouillet ?
09:10– Oui, juste par rapport à votre questionnement sur les chiffres,
09:13moi, le département des Deux-Sèvres, où je suis,
09:14360 000 habitants,
09:16aujourd'hui, il y a à peu près 10 clubs dans le département
09:18qui peuvent accueillir des personnes
09:20pour le sport adapté.
09:21Donc, c'est largement, largement suffisant.
09:25Et en plus, globalement, dans les principales villes.
09:27Donc, si vous êtes dans une zone rurale,
09:28il n'y a pas de possibilité.
09:29La seule chose, c'est le côté, voilà,
09:31où un club sportif, dans un petit village,
09:33va mettre en place des moyens
09:35pour accueillir une personne ou deux.
09:36Mais on voit bien qu'il y a un décalage.
09:38Et puis, il y a un autre sujet, quand même,
09:39qui est sur la table.
09:40C'est, est-ce qu'on est sur des sections sport adaptées
09:42ou est-ce qu'on est sur des sections sportives ?
09:44– Classiques.
09:45– Classiques.
09:46Dans une équipe de football,
09:47est-ce que c'est une équipe sport adaptée
09:48ou est-ce qu'à un moment donné,
09:49en fonction des capacités,
09:51qu'on est jeune, notamment pour les plus jeunes,
09:52est-ce que voilà.
09:53Donc, on voit bien que,
09:54parfois, les clubs sportifs sont un peu perdus.
09:56Soit ils sont carrément pris en main,
09:58ils adhèrent à une charte,
09:59et là, il y a toute une méthodologie.
10:00C'est plus simple,
10:01mais c'est déjà une logique différente.
10:03Mais le doute à chacun,
10:04le club de foot du village,
10:05comment est-ce qu'il fait ?
10:06Et on voit bien qu'aujourd'hui,
10:07on a une évolution,
10:09mais on a quand même du vrai retard.
10:11Et c'est le regard aussi qui est difficile.
10:13– Une évolution très lente.
10:14– Pour faire les démarches,
10:15c'est également pour les éducateurs
10:17pour se dire comment je fais
10:18pour pouvoir travailler comme ça.
10:19– Véronique Bricou,
10:20pourtant, en termes de tonicité des muscles,
10:22de lien social,
10:23là, si on sort du côté sport de haut niveau,
10:25sportif de haut niveau,
10:26ça apporterait énormément
10:27à toutes les personnes.
10:28– Ah, les bénéfices,
10:28ils sont considérables.
10:30– Quels sont-ils ?
10:30– Du point de vue,
10:31donc, pour moi qui suis physiologiste
10:32et qui vraiment défend
10:35l'activité physique adaptée
10:36comme étant un des moyens,
10:38vraiment,
10:39d'apporter de grands bénéfices
10:41aux personnes avec trisomie 21,
10:43il faut, je dis bien,
10:45il faut qu'elles fassent
10:46dès le plus jeune âge
10:48de l'activité physique adaptée.
10:50Encadrer avec des personnes,
10:51comme le disait Bernadette,
10:52qui soient formées,
10:54des enseignants en appât,
10:55en activité physique adaptée,
10:56c'est vraiment idéal,
10:57parce qu'ils connaissent bien
10:58les caractéristiques du handicap
11:00et donc,
11:00ils ne font pas un surhandicap
11:02lié à une pratique sportive
11:03qui ne serait pas adaptée
11:04au handicap.
11:05Eux, ils connaissent
11:06la physiopathologie liée
11:07au handicap de trisomie 21,
11:08donc ils savent
11:09comment adapter
11:09les activités physiques.
11:10Et puis surtout,
11:12je pense que les bénéfices
11:13de l'activité physique
11:14dès le plus jeune âge,
11:17mais quand je dis plus jeune âge,
11:18c'est trois ans,
11:20c'est tous les bénéfices
11:21au niveau du développement
11:22de la motricité,
11:23en particulier la motricité fine,
11:26pour les préparer aussi
11:27à tenir des stylos,
11:28des pinceaux,
11:29pour aller le plus vite possible
11:30à l'école,
11:31c'est être capable
11:32de se tenir assis,
11:34parce que quand on est
11:35avec une trisomie,
11:37on a une hypotonie,
11:38en particulier au niveau dorsal,
11:40et tenir assis
11:41sur une chaise,
11:41ça peut être difficile,
11:42donc si on travaille
11:43tout ce renforcement musculaire,
11:44on va apporter aussi
11:45un bénéfice
11:46pour la scolarisation
11:46de l'enfant.
11:47Ça change un destin ?
11:48Ça change une vie ?
11:49Je pense qu'en tout cas,
11:50ça peut vraiment
11:51accompagner les enfants
11:52dans un développement
11:54pour les aider
11:55à devenir de futurs adultes
11:56et futurs citoyens.
11:57Je pense que c'est
11:58vraiment important.
11:59Marc Truffaut ?
12:00Je suis complètement d'accord,
12:01on le vit,
12:03et après,
12:03pour rebondir
12:03à ce que vous disiez,
12:05vous avez totalement raison,
12:06c'est-à-dire qu'on constate quoi ?
12:07On constate que cette inclusion,
12:09en fait,
12:10elle se fait assez facilement
12:11jusqu'à l'âge de l'adolescence.
12:13Dans le club,
12:13on arrive à recevoir
12:14une personne
12:15en situation de handicap.
12:16On ne se pose pas
12:17trop de questions.
12:18Les éducateurs qui sont là
12:19vont adapter,
12:20vont savoir faire,
12:22et puis effectivement,
12:22on voit qu'à l'âge
12:23de l'adolescence,
12:24il y a une cassure,
12:25et c'est là.
12:25Pourquoi ?
12:25Ça se corse pour quoi ?
12:27Ça se corse sur
12:28tout ce qu'il y a
12:29à côté du sport.
12:30Il y a la pratique sportive
12:31en elle-même,
12:32et puis après,
12:32il y a tout le lien social,
12:33il y a tout ça,
12:34tout ce qui est autour
12:35de la pratique,
12:36et là,
12:36ça devient un peu plus compliqué,
12:38et puis dans la finalité
12:39de la pratique aussi,
12:40parce qu'effectivement,
12:42il y a derrière,
12:43dans le sport,
12:43même si on dit
12:44que c'est du loisir,
12:44même si c'est du sport loisir,
12:45il y a un peu
12:46un côté confrontation,
12:48un côté performance
12:49qui arrive vite,
12:50et du coup,
12:51souvent,
12:51on voit aussi
12:52des éducateurs
12:52ou des entraîneurs
12:53qui disent
12:53mais ça va être quoi
12:54la finalité de la pratique ?
12:56Et là,
12:56ils sont demandeurs
12:57d'une offre,
12:58et souvent,
12:58on voit plutôt
12:59après l'adolescence
13:00que ça vient
13:01vers le sport adapté
13:02pour trouver une offre.
13:04par exemple,
13:04qu'on voit dans le documentaire,
13:06il était dans un club ordinaire,
13:08il a fait un parcours sportif
13:10dans un club ordinaire
13:11où il faisait de la course
13:12sur route,
13:12du cross,
13:12etc.,
13:13et à un moment,
13:14en fait,
13:15il manque une finalité,
13:15il manque quelque chose
13:16où il va pouvoir
13:17se revendiquer aussi
13:18et pouvoir se confronter
13:20à des personnes
13:21qui ont les mêmes caractéristiques
13:23que lui.
13:23Alors,
13:23il y a besoin
13:24de se confronter en équité.
13:26Est-ce que vous diriez
13:26qu'on découvre un peu tard
13:28les bienfaits du sport,
13:29Bernadette Céleste,
13:30sur la trisomie 21 ?
13:31Est-ce qu'on n'a pas
13:3250 ans de retard ?
13:33Est-ce qu'on n'a pas tout faux,
13:34même depuis le début ?
13:34On a presque 50 ans de retard.
13:37Je pense que,
13:38du côté des personnes
13:40avec trisomie 21,
13:41moi,
13:42il y a 50 ans,
13:42je travaillais pratiquement déjà
13:44avec des personnes
13:45avec trisomie 21,
13:46et ce qu'on mettait en évidence,
13:48c'était les risques
13:48au niveau de l'atlasaxis,
13:50en disant,
13:51attention,
13:53il y a des risques là
13:54par rapport à l'atlasaxis.
13:57L'atlasaxi.
13:57C'était vraiment
13:59très, très médical.
14:00Donc, on freinait des cas de fer,
14:01on ne voulait pas
14:02qu'ils fassent du sport.
14:02On freinait un peu.
14:03On freinait un peu.
14:05Ceci dit,
14:06il y avait quand même
14:07une prise de conscience
14:08qui s'est faite
14:09assez rapidement
14:11sur, par exemple,
14:12l'importance
14:13d'une activité sportive
14:14par rapport au risque
14:15d'opésité,
14:16de prise de poids.
14:18Il faut bien voir
14:18que par rapport
14:19à ce syndrome,
14:20la trisomie 21,
14:22où on sait
14:22à quel point
14:23les personnes
14:24avec trisomie
14:24ont,
14:26pour,
14:27je dirais,
14:27des raisons multifactorielles,
14:29si j'ai vraiment l'impression,
14:31tendance à prendre du poids.
14:34Une activité sportive
14:35leur permet,
14:36en quelque sorte,
14:37de pouvoir réguler
14:39un petit peu
14:40les choses.
14:41Un petit peu.
14:42Un petit peu.
14:43Bah,
14:43c'est pas suffisant,
14:45mais un peu.
14:46Véronique Bricot ?
14:47Un petit peu,
14:47mais en tout cas,
14:48les bénéfices,
14:49ils sont là quand même.
14:49Les bénéfices ?
14:50Il n'y a pas que
14:50au niveau de l'obésité.
14:52Il y a tout l'entraînement,
14:54au niveau cardio-respiratoire.
14:55Il y a tous les bénéfices
14:56au niveau des diverses
14:57pathologies endocriniennes.
14:59Et puis,
14:59l'adaptation à l'effort.
15:01Il faut savoir aussi
15:01que quand on s'entraîne
15:02régulièrement,
15:03même sans être
15:04dans la haute performance,
15:06d'abord,
15:06effectivement,
15:07on sollicite
15:08son organisme.
15:10Puis,
15:10il ne faut pas oublier
15:11que quand ils deviennent adultes,
15:12beaucoup d'entre eux
15:13vont être orientés
15:14vers des sports manuels,
15:15en particulier,
15:16soit la restauration,
15:17soit l'entretien,
15:18soit les espaces verts,
15:19où il y a une grosse
15:20composante physique.
15:22Et donc,
15:22s'ils ne sont pas
15:23un petit peu entraînés,
15:24ils vont être
15:24très, très vite fatigués.
15:26Et cette fatigabilité,
15:27elle a des raisons physiologiques.
15:29Et donc,
15:29les entraînés
15:30très, très jeunes
15:31à être plus aptes
15:33à enchaîner
15:34des efforts physiques,
15:35ça va aussi
15:36leur permettre,
15:37plus tard,
15:37d'être intégrés
15:38dans le milieu du travail.
15:40Donc,
15:40ça a aussi
15:41des bénéfices collatéraux.
15:42Mais est-ce que tout est rose,
15:44Marc Truffaut,
15:44parce qu'il gère aussi
15:45l'exigence,
15:46la défaite,
15:47la difficulté,
15:48le fait qu'un coach,
15:49un entraîneur,
15:50les pousse dans leur retranchement ?
15:52Alors après,
15:53avec l'expérience que j'ai,
15:54moi,
15:54je trouve qu'en fait,
15:55le fait de les pousser,
15:56d'être honnête avec eux,
15:58en fait,
15:58ça se passe bien.
15:59En fait,
15:59souvent,
16:00il n'y a pas le...
16:01Donc là aussi,
16:01il y avait plein d'a priori.
16:02L'erreur,
16:02c'est d'aller dans le pathos
16:04et de dire,
16:04ah,
16:04les pauvres petits.
16:05Non,
16:06on s'est battu à la fédération
16:07pendant des années
16:07pour qu'il n'y ait pas
16:08systématiquement une médaille.
16:09Ça peut paraître tout bête,
16:10mais dès l'instant
16:11où il y a une rencontre sportive
16:12et où il y a des personnes
16:13en situation de handicap,
16:14notamment trisomique,
16:15à la fin,
16:15il faut qu'il ait une médaille.
16:16Mais non,
16:16en fait,
16:18c'est les respecter
16:19que de dire,
16:19si c'est une compétition,
16:20il n'y a que les trois premiers
16:21et puis il faut progresser,
16:22il faut être dans le progrès,
16:23il faut être dans l'exigence
16:24et on le voit au quotidien.
16:26D'ailleurs,
16:26c'est dit dans le film,
16:27il faut même les freiner
16:28parce qu'il y a bien conscience
16:30des objectifs,
16:31il se fixe des objectifs,
16:32ils y vont
16:32et il faut réguler tout ça.
16:35Mais au quotidien,
16:36Autant que les autres,
16:37la défaite,
16:37l'échec,
16:38l'exigence,
16:38ils la gèrent.
16:39Ils la gèrent
16:40ou en tout cas,
16:40il faut l'accepter
16:41mais en tout cas,
16:41comme n'importe qui en fait.
16:43Philippe Mouillet,
16:43vous avez parlé des Jeux paralympiques
16:44tout à l'heure,
16:45il y a un petit sujet
16:45quand même dans ce film
16:46puisque c'est un sujet
16:47qui fâche les sportifs
16:49qu'on entend dans ce film.
16:50C'est leur mise à l'écart
16:51des Jeux paralympiques.
16:52Est-ce qu'on sait
16:52ce qui se passe exactement
16:53et comment y remédier ?
16:55Ça fait partie
16:56des grandes débats
16:57et des grandes discussions
16:57mais c'est un sujet
16:58qui dépasse d'ailleurs
16:59le périmètre national.
17:01C'est la reconnaissance
17:01du sport adapté
17:02dans le périmètre
17:04des Jeux olympiques.
17:04On voit bien,
17:05c'est toute la nuance
17:05entre tout ce qui est sport
17:08autour du handicap
17:09et cette spécificité
17:10notamment psychique.
17:12Donc on voit bien
17:12qu'aujourd'hui...
17:12Donc ils sont exclus
17:13de fait de ces épreuves ?
17:15Ils sont exclus.
17:15Il y a quelques liens
17:16qui sont faits.
17:17Il y a quelques activités
17:18d'une façon générale.
17:20On voit bien
17:20que dans les grandes compétitions
17:22dans la médiatisation
17:23ils ne sont pas présents.
17:24Il faut que ça change ?
17:25Il faut que ça évolue.
17:26Je pense que ça...
17:27On devrait déjà...
17:28Il y a quelques initiatives
17:29je crois.
17:29Mais il faudrait déjà
17:30commencer peut-être
17:31sur quelques sports particuliers
17:33à pouvoir avoir
17:34à un moment donné
17:34une possibilité de lien.
17:36Mais ça travaille
17:38de longue haleine déjà.
17:39Avant même que le sport handicap
17:41soit reconnu
17:41comme une activité
17:42à mort.
17:44A été très long.
17:45Donc il y a une démarche.
17:46Tout est très long
17:47décidément Marc-Taufaud.
17:48Oui c'est très long.
17:48Alors après c'est un peu
17:49le poids de l'histoire
17:50puisque en fait
17:50les sportifs déficients intellectuels
17:52donc il y a une catégorie
17:53de déficients intellectuels
17:54ont participé aux Jeux en 1998
17:56ont participé en 2000
17:57et en 2000
17:58il y a une triche
17:58d'une équipe
18:00et il y a l'exclusion
18:01de cette catégorie
18:02des Jeux paralympiques
18:02et un retour en 2012
18:04avec simplement
18:05une seule classe
18:06puisqu'on parle de classification.
18:08Une seule classe
18:08c'est une particularité
18:09qui est réservée
18:10aux déficients intellectuels
18:11et où les personnes
18:12trisomiques
18:14n'ont aujourd'hui
18:15aucune chance
18:16de pouvoir participer
18:17et on n'est revenu
18:17que dans trois disciplines
18:18donc c'est vraiment
18:19sur la pointe des pieds.
18:20Il y a des travaux
18:21de recherche
18:21qui sont en cours
18:22par la Fédération internationale
18:24qui est Virtus
18:24pour faire un système
18:26de classification
18:27et après
18:27en fait c'est à une Fédération internationale
18:30qui est inscrite
18:31au programme des Jeux paralympiques
18:32de décider
18:33d'ouvrir cette classe
18:34mais la problématique
18:35c'est que le nombre
18:35de participants aux Jeux paralympiques
18:37étant restreint
18:37si on rajoute une classe
18:39il faut en retirer une autre
18:40donc ça voudrait dire
18:41exclure quelqu'un d'autre
18:42donc en fait le levier
18:43il est au niveau
18:44du comité international olympique
18:46puisque c'est lui
18:47qui fixe le nombre
18:47de participants
18:48pour les Jeux paralympiques.
18:49Dans ce film
18:50on apprend au détour
18:51de quelques séquences
18:52que la mise à l'écart
18:53des personnes porteuses
18:54de trisomie 21
18:55commence dès le début
18:56de la vie.
18:57On comprend qu'il y a
18:58des abandons de bébés
19:00à la naissance
19:01parce qu'atteint
19:02de trisomie
19:03et parfois
19:03des discours
19:04extrêmement pessimistes
19:06et négatifs
19:06de la part du monde
19:07médicale
19:08je voudrais qu'on revoie
19:08une séquence
19:09et qu'on en parle après.
19:11C'est vrai
19:11pendant ma naissance
19:12mes parents
19:13n'étaient pas au courant
19:14que j'étais trisomique
19:15et le médecin
19:17a dit des choses
19:18pas très sympas.
19:21Ils m'ont dit
19:22que
19:22si j'avais un handicap
19:25que j'arriverais
19:26à rien dans la vie
19:27que j'arriverais pas
19:29à marcher
19:29que j'arrivais pas
19:31à rien faire du tout
19:32et là
19:33depuis que je pratique
19:34la natation
19:34c'est une belle revanche
19:35sur la vie quand même.
19:37C'est vrai
19:42c'est pas une blague
19:43par contre.
19:44Tu m'as transpaissé
19:45le cœur là.
19:48Véronique Bricou
19:49c'est fréquent
19:50ce genre de discours ?
19:51C'est vrai
19:51qu'on l'apprend
19:52un peu
19:52par ce film.
19:54Ce genre de discours
19:55je sais pas
19:56je le vis pas
19:57moi
19:57je l'ai pas vécu
19:58ceci étant
20:00c'est une réalité
20:01il y a des enfants
20:02avec trisomie
20:03qui sont abandonnés
20:04à la naissance
20:05moi ça fait
20:0625 ans
20:08que je travaille
20:08avec des familles
20:10et avec des
20:11plutôt adolescents adultes
20:14avec trisomie
20:14et sur la cohorte
20:16que je suis
20:17oui il y en a
20:18un bon quart
20:19qui a malheureusement
20:20vécu un abandon
20:21donc c'est une réalité
20:23les propos
20:24qui sont tenus
20:25en tout cas
20:26pour les jeunes adultes
20:27qu'on voit dans le film
20:28qui ont en moyenne
20:29entre 20 et 30 ans
20:30sont des discours
20:31qui ne doivent plus
20:33avoir lieu
20:33et il faut qu'on les apprenne
20:35aux jeunes internes
20:36de médecine
20:37mais ce qu'il y a
20:39c'est que
20:39en médecine
20:40l'enseignement
20:41concernant la trisomie
20:42c'est 30 minutes
20:44à peu près
20:45c'est un syndrome génétique
20:47parmi d'autres
20:47et c'est vrai que
20:49peut-être
20:50qu'ils n'ont pas
20:50assez connaissance
20:51de cela
20:52moi je ne cesse
20:53de dire à mes étudiants
20:54quand on tient
20:55des discours
20:55aux familles
20:56on doit dire
20:57on va travailler
20:58sur les capacités
20:59et non pas sur les handicaps
21:00parce qu'en tenant
21:01un discours
21:02par lequel on dit
21:03en travaillant
21:03sur les capacités
21:04ils en ont tellement
21:06qu'on arrive à faire
21:07plein de choses
21:08on va déjà être
21:09sur un côté
21:10beaucoup plus positif
21:10et je pense qu'aujourd'hui
21:12il y a quand même
21:13dans le monde médical
21:13cette prise de conscience
21:14qui est là
21:15parce que justement
21:16on en parle
21:17parce qu'on critique
21:19ce qui a pu être dit
21:20par certains
21:21à un certain moment
21:22mais oui
21:22c'est quand même
21:23quelque chose
21:23de très violent
21:24et très très dur
21:25c'est effrayant
21:26ce qu'on entend
21:26dans ce
21:26voilà
21:27Bernadette Céleste
21:28oui
21:29vous dites
21:31qu'ils ne doivent plus
21:32qu'ils ne devraient plus
21:33être dites comme ça
21:35je crois que
21:35ce qui caractérise
21:36la trisomie 21
21:38c'est la force
21:40des représentations
21:41qu'on a tous
21:42par rapport
21:43à la trisomie 21
21:44j'irais
21:45il n'y a pas
21:45un syndrome
21:46me semble-t-il
21:47pour lequel
21:48on ait des représentations
21:50aussi fortes
21:51que pour la trisomie 21
21:52ce qui fait
21:53qu'annoncer
21:54souvent
21:56soit en anténatal
21:58soit en néonatal
22:00un risque
22:01de trisomie 21
22:02ça renvoie
22:04justement
22:05à des représentations
22:06très très fortes
22:08alors c'est vrai
22:09que
22:10j'irais
22:11les médecins
22:12sont très peu formés
22:13à cette annonce-là
22:14une maternité
22:17quand la trisomie
22:19est découverte
22:20au moment
22:20de la naissance
22:21du bébé
22:22on a fait
22:24tout le dépistage
22:25et puis
22:25on n'était pas à risque
22:26et puis
22:27l'enfant naît
22:29avec une trisomie 21
22:30il faut dire
22:31que la sage-femme
22:32et l'ensemble
22:33du personnel médical
22:34est lui aussi
22:36sous un choc
22:37émotionnel
22:38à ce moment-là
22:39comment va-t-il faire
22:40l'annonce
22:40alors c'est vrai
22:41qu'il y a eu un moment
22:43où il y avait
22:44des procédures
22:45qui étaient recommandées
22:46et dans ces procédures
22:47recommandées
22:48il y avait
22:49le fait
22:50de pouvoir annoncer
22:51aux parents
22:52on pouvait confier
22:53l'enfant à l'adoption
22:54ça faisait partie
22:56de la procédure
22:58ça ne se fait plus
22:59systématiquement
23:00on proposait
23:00l'abandon
23:01on proposait
23:03alors
23:03ça s'appelle
23:05un abandon
23:05oui
23:05non d'accord
23:06il y a différentes
23:08façons de dire les choses
23:09comment ?
23:09la pouponnière
23:10la pouponnière
23:11voilà
23:11d'ailleurs moi
23:12j'ai accompagné
23:14des enfants
23:14qui sont allés
23:15en pouponnière
23:15et puis la maman
23:17allait les voir
23:18petit à petit
23:19à la pouponnière
23:20et ressortaient
23:22l'enfant de la pouponnière
23:23donc
23:24c'est vrai que c'est un choc
23:26quand même
23:26Philippe Mouillet
23:27c'est quelque chose
23:28qui est frappant
23:29dans ce film
23:29c'est un passage
23:31qui est plein d'émotions
23:32oui
23:33alors moi
23:34je suis plutôt optimiste
23:35j'ai quand même
23:36le sentiment
23:36que dans les jeunes générations
23:39de professionnels
23:40de santé
23:40on retrouve moins
23:41ce type de discours
23:42il y a un aspect générationnel
23:44d'ailleurs
23:44le regard sur la trisomie
23:45n'est pas du tout
23:46le même maintenant
23:46il y a seulement 20 ans
23:48voilà
23:48donc je sens bien
23:49qu'aujourd'hui
23:50il y a quand même
23:51une évolution
23:51et que j'imagine
23:53que ce type de remarques
23:54doit être de plus en plus rare
23:55voire quasiment absente
23:57l'information est insuffisante
23:58alors pas que sur la trisomie
23:59globalement
24:00sur le spectre du handicap
24:01mais globalement
24:03il y a quand même
24:03une évolution
24:04donc je suis plutôt optimiste
24:06sur l'avenir
24:07même s'il faut être vigilant
24:09et qu'à un moment donné
24:10ce qui a été dit
24:11à un moment donné
24:12pourrait être pratiquement
24:13sanctionné
24:13vous voyez ce que je veux dire
24:14donc il y a quand même
24:15une évolution
24:15dans les messages
24:17une évolution
24:17qui est importante
24:19et c'est très lié quand même
24:21à l'encadrement
24:22à la formation
24:23et puis je vous dis
24:23je pense que les plus jeunes
24:25générations
24:25ne réagissent pas forcément
24:26de la même façon
24:27c'est le regard du handicap
24:28qui a changé même
24:28c'est ce que j'allais dire
24:29est-ce que ça évolue partout
24:30est-ce que ça évolue aussi
24:31dans le monde du travail
24:32est-ce que ça évolue
24:33dans le monde scolaire
24:34est-ce que voilà
24:34on change de regard
24:35sur la trisomie
24:36je vous vois faire la mou
24:37doucement
24:38on va dire
24:38on doucement
24:39là aussi doucement
24:40c'est un escargot géologique
24:41c'est des choses
24:42et dans le monde scolaire
24:44alors vraiment
24:44pour les enfants
24:46avec troubles
24:46du développement intellectuel
24:48quels qu'ils soient
24:49trisomie
24:50les choses
24:51elles évoluent quand même
24:52très lentement
24:53très très très
24:54et dans le monde du travail
24:55est-ce qu'il y a une discrimination
24:56énorme
24:57l'année dernière
24:59à Trisomie 21 France
25:01on a vraiment
25:02des auto-représentants
25:05et on a fait un colloque
25:06sur le fait
25:07de travailler
25:08dans l'entreprise
25:09qui s'est très bien passé
25:11qui a été
25:12et il y a eu
25:14des entreprises
25:15qui ont proposé
25:15des postes
25:16d'accord
25:16mais il y a le poste
25:18mais il y a aussi
25:18les conditions de vie
25:19autour du poste
25:20oui c'est ça
25:20c'est très compliqué
25:22ça a sué transversal
25:25parce que l'emploi
25:26n'est qu'un élément
25:26du sujet
25:27il y a le problème
25:28de la mobilité
25:28le problème du logement
25:29de l'encadrement
25:30et surtout
25:31par rapport à la trisomie
25:32il y a une évolution
25:33c'est que
25:33pendant très longtemps
25:34lorsqu'on parlait
25:35emploi et trisomie
25:36forcément la solution
25:38c'était les AT
25:38les AT
25:40ce qu'on appelait
25:41les CAT
25:41établissement social
25:43d'aide au travail
25:43d'aide au travail
25:44et donc c'est-à-dire
25:45c'est un espace spécifique
25:46et donc on avait du mal
25:48à considérer
25:49que la personne
25:49pouvait travailler
25:49dans le droit commun
25:50et donc il y a
25:52des évolutions
25:52mais c'est vrai
25:53que pour la trisomie
25:54pour la déficience
25:56c'est-à-dire que
25:56d'une façon générale
25:57les choses sont parfois
25:58compliquées
25:59mais il y a petit à petit
26:00ça bouge
26:01ça bouge
26:02ça bouge
26:03et ça bouge même
26:04des fois avec le monde
26:04du sport
26:05puisque nous à Grenoble
26:06on a un ESAT
26:07avec des personnes
26:07avec trisomie
26:08et dans cet ESAT
26:09on a non seulement
26:10des personnes
26:11qui travaillent
26:12avec une trisomie
26:12mais en plus
26:13qui sont sportives
26:13de haut niveau
26:14et avec un statut
26:15de professionnel
26:16de haut niveau
26:16comme pour les autres
26:18sportifs
26:18et du coup
26:21il y a des choses
26:21qui évoluent
26:22encore trop doucement
26:23et au-delà
26:24du témoignage de Marie
26:25qu'on voit dans le film
26:25il y a le témoignage
26:27Jason
26:28qui à un moment donné
26:30lui parle carrément
26:31de cataclysme
26:32et de soldats
26:33et on voit que pour lui
26:34c'est une guerre
26:35de tremblement de terre
26:37de tremblement de terre
26:38et on comprend
26:38que ça a créé
26:39en lui un séisme
26:40qui a priori
26:41n'est pas réel
26:42et du coup
26:43moi je trouve que
26:44cette image
26:45elle est très très forte
26:46et
26:46je me dis
26:49en fait
26:50ce sont quand même
26:51des chocs
26:51d'une violence terrible
26:52et après
26:53quand on les entend
26:54qui relativisent
26:55et qui disent
26:56je n'ai pas gagné
26:57cette fois-ci
26:57je me dis
26:58mais quelle résilience
27:00ils ont quand même
27:01et je trouve que
27:02du coup
27:03ça grandit encore
27:04leur image de sportif
27:05moi
27:05c'est vraiment ça
27:07qui m'a beaucoup émue
27:08dans ce film-là
27:09c'est cette balance
27:10entre à un moment donné
27:11le cataclysme affectif
27:12qu'ils ont pu vivre
27:13et un autre échec affectif
27:15mais en fait
27:16pour lequel
27:17ils se rendent compte
27:18que c'est du sport
27:19et que du coup
27:19ils arrivent à mettre
27:21des échelles de valeur
27:22et je trouve que
27:23là-dessus
27:23on doit vraiment
27:24leur tirer
27:24un grand chapeau
27:26parce qu'ils sont capables
27:27quand même
27:28d'un grand discernement
27:29et on va arriver
27:30tranquillement
27:30à la fin de ce débat
27:31je voudrais qu'on termine
27:31avec cette question
27:32et si
27:33et si un jour
27:34les personnes atteintes
27:35de trisomie 21
27:36pouvaient avoir
27:37les mêmes rêves
27:38exactement
27:38les mêmes rêves
27:39que les autres
27:40les mêmes ambitions
27:41mais justement
27:42c'est Jason
27:43qui a déjà répondu
27:43à cette question
27:44regardez
27:44je vais être présentateur
27:49présentateur ?
27:52oui
27:52c'est-à-dire ?
27:54je présente
27:5413h20h
27:56franchement
27:57tout le sport
27:59toi tu veux faire ça ?
28:03oui
28:03après la vie
28:07des réchambres
28:08et FIFA
28:08et une sport
28:10en même temps
28:11tu sais faire ça ?
28:18oui
28:18tu peux me montrer ?
28:20peu tard
28:20peu tard
28:21je lui en veux un peu
28:23parce qu'il n'a pas cité
28:24Public Sénat
28:24mais pourquoi pas
28:25Marc Truffaut
28:26est-ce que
28:27le sport lui donne des ailes
28:28lui donne des ambitions
28:29qui sont les mêmes
28:30que pour n'importe qui ?
28:32alors oui
28:32on parlait tout à l'heure
28:33de cette prise de confiance
28:34pour pouvoir faire
28:36de grandes choses
28:37et puis tout ce qu'on apprend
28:37dans le sport
28:38apprendre à perdre
28:39voilà
28:39il y a un échec
28:40on se relève
28:41on apprend
28:41c'est Jason qui le dit
28:42je ne suis pas perdu
28:43j'apprends
28:44et donc on le voit
28:46et on le mesure
28:47justement autour
28:48de tout ce qu'il y a
28:49dans le sport
28:49il parlait d'être
28:51présentateur
28:52et c'est ce que je vous disais
28:53tout à l'heure
28:53on a créé l'académie
28:55du sport adapté
28:55pour ça
28:55pour vraiment les accompagner
28:56et on commence à voir
28:57des personnes
28:58qui ont été sportives
28:59de haut niveau
29:00en natation
29:01et qui se retrouvent
29:02maîtres nageurs
29:03et qui sont embauchés
29:04par la piscine
29:05et qui surveillent
29:06la piscine
29:07donc voilà
29:08ils développent des compétences
29:09et une expertise
29:10dans ce domaine là
29:11qui du coup
29:12est reconnue par les autres
29:14et en fait
29:14c'est ce changement
29:15de regard là
29:16en mettant en avant
29:17les compétences
29:18tout d'un coup
29:19aussi ça participe
29:20au changement
29:20pour un employeur
29:21de se dire
29:22ah ben oui maintenant
29:22ce que je vais regarder
29:23surtout c'est
29:24est-ce qu'il est capable
29:25de surveiller
29:25est-ce qu'il est capable
29:26d'entraîner
29:26etc
29:27et Jason
29:28on avait fait une formation
29:29d'entraîneur
29:30en sport adapté
29:31il y a participé
29:32et en fait
29:32il entraînait déjà
29:33dans son club
29:34les plus petits
29:34mais il avait développé
29:36des compétences
29:36et il l'exploitait
29:38mais vous avez prononcé
29:39le bon mot
29:39et on sent que ça vient
29:40du sport
29:40c'est la confiance
29:41il a confiance en lui
29:42au point de s'envisager
29:43un avenir
29:44exactement comme les autres
29:45moi je crois que
29:47toutes les personnes
29:48avec ou sans trisomie
29:50elles ont le droit
29:50d'avoir des rêves
29:51et ça je crois
29:53que c'est très très important
29:54de ne pas
29:55leur couper leur rêve
29:56alors c'est vrai
29:57que là
29:58c'est autour du sport
29:59mais moi je connais
30:00une jeune femme
30:01avec trisomie 21
30:02qui a gagné
30:04les prix de l'éloquence
30:05il y a deux ans
30:08qui a fait
30:09et qui est journaliste
30:10aujourd'hui
30:11et quand elle était
30:12un peu plus jeune
30:13il y a eu des gens
30:16qui vont dire
30:16et qui ont même dit
30:17à ses parents
30:18il faut arrêter
30:19ses rêves
30:20mais non
30:21ils ne les ont pas arrêtés
30:22et aujourd'hui
30:23Jeanne
30:24elle est journaliste
30:26elle travaille
30:27avec des chaînes
30:28de télévision
30:28et c'est vraiment
30:30tout à fait
30:31tout à fait important
30:32je crois que le rêve
30:33c'est quelque chose
30:34qui est important
30:35pour tous
30:35c'est un moteur
30:36c'est un moteur
30:37bien sûr
30:37Véronique Bricot
30:38il ne faut surtout pas
30:38les empêcher de rêver
30:39surtout pas
30:40surtout pas
30:41et alors moi
30:43qui suis une grande
30:44défenseur
30:45de l'activité physique
30:47je dirais
30:47et surtout pas
30:48dans le domaine du sport
30:49parce que les bénéfices
30:50pour leur santé
30:50sont tellement immenses
30:52qu'il faut même
30:53les encourager
30:54et rester sportifs
30:56et puis j'ose espérer
30:58qu'un film
30:59aussi bien fait
31:00que celui de Sebastiano
31:01va permettre
31:02d'ouvrir un peu
31:03les consciences
31:03pour permettre
31:04de leur ouvrir
31:05leurs rêves
31:05vers les Jeux Olympiques
31:06tout simplement
31:08en créant
31:08une catégorie
31:09pour les trisomiques
31:10parce qu'effectivement
31:12sinon du point de vue
31:13des capacités motrices
31:14ils sont trop limités
31:15par leurs caractéristiques
31:17physiologiques
31:18anatomiques
31:19et que ça
31:20malheureusement
31:21ils ne pourront pas
31:23aller au-delà
31:24mais que si on leur crée
31:25une catégorie
31:25on aura des performances
31:27exceptionnelles
31:29mais moi je mets au défi
31:30beaucoup d'entre nous
31:31de nager face à ces nageurs
31:33qu'on voit dans le documentaire
31:34ils vont nous mettre
31:36largement
31:38une longueur
31:39d'avance
31:40et comme ça
31:42je pense
31:42qu'effectivement
31:43il faut qu'on leur laisse
31:45leur rêve
31:45et qu'on leur laisse
31:46surtout ce rêve olympique
31:47parce que pour moi
31:47il devrait être
31:49possible pour eux
31:51et en complément
31:53il y a un vrai enjeu
31:54pour la France
31:55au niveau national
31:56il y a un vrai enjeu
31:56et je pense
31:57qu'on peut peser
31:59dans la décision
32:00c'est avec
32:00Alpes 2030
32:01où tout n'est pas
32:03encore fermé
32:03la porte vient même
32:05de se réouvrir
32:05où la fédération
32:06internationale de ski
32:07vient de signer
32:09un accord avec Virtus
32:09et dit
32:10oui on va permettre
32:11aux sportifs
32:12du sport adapté
32:13on va y travailler
32:14pour qu'ils puissent
32:16participer aux jeux d'hiver
32:17et il y a vraiment
32:18la possibilité
32:18d'ouvrir cette deuxième classe
32:20dès 2030
32:21il faut que ça pousse
32:22au niveau du comité
32:23d'organisation
32:23des jeux d'Alpes 2030
32:25auprès de l'IPC
32:27et de la FISE
32:27pour que ça puisse être possible
32:28mais c'est vraiment possible
32:29Philippe Mouillet
32:30oui alors juste peut-être
32:31un point en lien
32:33avec la dernière intervention
32:34je crois qu'au-delà
32:36de cet effet
32:37d'importance
32:39de ces jeux olympiques
32:40et donc c'est l'occasion
32:41où j'aimerais
32:41de pouvoir justement
32:42faire avancer ce sujet
32:43on a nous aussi
32:44un rôle oscillateur
32:45notamment sur le fait
32:46de donner des capacités
32:48aux structures
32:49d'améliorer
32:50l'accueil
32:51des personnes
32:51en situation de handicap
32:52et pour le sport adapté
32:54et je crois que c'est
32:54un point important
32:55on a des débats internes
32:56dans un contexte
32:57qu'on connaît
32:57financier compliqué
32:59mais on voit bien
33:00notamment dans les orientations
33:01de l'agence nationale du sport
33:03aujourd'hui
33:04comment est-ce qu'on fait peser
33:05plus fortement encore
33:06et on a la capacité
33:07de le faire
33:08avec des moyens existants
33:09donc on est dans le rêve
33:10on est dans le...
33:11d'accord
33:11vous y travaillez
33:12vous sentez que vous pouvez
33:13et l'idée c'est de dire
33:14à un moment donné
33:14voilà
33:14on a développé plein d'équipements
33:16partout en France
33:17il y a une priorité
33:18je pense que c'était annoncé
33:20on n'est pas encore
33:20au bout de la démarche
33:22et je crois que ça fait partie
33:23des objectifs
33:24de donner à des clubs
33:25la capacité d'avoir
33:26des encadrants formés
33:28mais également
33:29des moyens techniques
33:30qui pourraient être
33:31justement ouverts
33:32pour permettre l'accueil
33:33c'est important
33:34d'avoir le haut niveau
33:35parce que si les matchs
33:36c'est la autorité
33:37c'est la communication
33:38mais il ne faut surtout pas oublier
33:39que sur le terrain
33:40dans les territoires
33:41il faut les moyens d'accueil
33:42voilà je crois que c'est un message
33:43aussi important
33:44magnifique
33:44un message très positif
33:45sur lequel on va arrêter
33:46cet échange
33:47merci infiniment à tous les quatre
33:48d'y avoir participé
33:49merci beaucoup d'avoir débriefé
33:51ce très beau film
33:52que nous avons pu voir ensemble
33:54merci à vous de nous avoir suivis
33:55comme chaque semaine
33:56émission et documentaire
33:57à retrouver en replay
33:58sur notre plateforme
33:59publicsénat.fr
34:00c'était la dernière de la saison
34:02mais évidemment
34:02j'aurai le grand plaisir
34:04de vous retrouver
34:04dès la rentrée
34:05à très bientôt sur Public Sénat
34:06merci beaucoup
34:19Sous-titrage Société Radio-Canada
34:21Sous-titrage Société Radio-Canada
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations