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  • il y a 5 semaines
Ce mercredi 3 septembre, Sandra Gandoin a reçu Isabelle Lonjon-Domanec, directrice médicale de Novo Nordisk, et Carine Raad, présidente de l'Institut Epione, dans l'émission Avec vous, sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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00:00BFM Business, avec vous, les réponses à toutes vos questions dans l'entreprise.
00:12Sandra Gandouin.
00:13Bonjour à tous, bienvenue dans l'émission avec vous, le rendez-vous de la vie en entreprise.
00:17Que vous soyez patron, salarié, indépendant, vous nous écrivez à cette adresse avec vous
00:21at bfmbusiness.fr et on vous répond tous les jours à midi pendant toute une demi-heure.
00:25Et aujourd'hui, je devrais dire que c'est consacré aux patronnes, aux indépendantes et aux salariés eux
00:30parce que c'est une émission consacrée à la santé des femmes.
00:33On va parler ici de leur sort en entreprise, de comment l'entreprise peut et doit aider les femmes
00:38dans leur quotidien et identifier leurs problèmes de santé et agir également.
00:44Deux expertes pour en parler sur ce plateau, Isabelle Longion-Domanek, directrice médicale de Novo Nordisk.
00:50Merci d'être sur ce plateau.
00:51Vous nous rappelez un petit peu ce que fait Novo Nordisk ?
00:53Tout à fait, Novo Nordisk, c'est un laboratoire danois qui se concentre sur le traitement
00:58des maladies cardiovasculaires et dites métaboliques, obésité, diabète.
01:04C'est 380 personnes en France, 70% de femmes et basé à la Défense.
01:10Karine Rad est également avec nous sur ce plateau précédent de l'Institut Epion.
01:13Bonjour Karine.
01:14Bonjour.
01:15C'est quoi l'Institut Epion ?
01:16L'Institut Epion en quelques mots, c'est une association, un collectif qui se réunit
01:21composé de professionnels de santé, de citoyens, citoyennes engagés dans la santé des femmes
01:25pour faire reconnaître et mieux connaître les mots des pathologies dont on parle moins
01:29et qui concernent des millions de femmes, notamment en mettant en place des études
01:32et on aura l'occasion d'en parler.
01:34Et identifier, avoir des chiffres, effectivement, pour pouvoir agir derrière.
01:38Émission en partenariat avec le Think Tank.
01:40Marie-Claire Agir pour l'égalité, initiative lancée il y a 7 ans par le magazine Marie-Claire
01:44qui rassemble des entreprises, des experts, des acteurs publics et qui œuvre en faveur
01:47de l'égalité entre les femmes et les hommes.
01:49Il y a plein de sujets dans ce Think Tank.
01:51La santé des femmes, mais il y a aussi les femmes et l'argent, les femmes et l'intelligence
01:54artificielle.
01:55Bref, aujourd'hui, on parle de la santé des femmes et on entre tout de suite dans le
01:59vif du sujet.
02:00Avec cette première question pour vous Isabelle, c'est Rebecca qui nous demande pourquoi
02:03votre entreprise s'intéresse aux maladies cardiovasculaires chez la femme.
02:08Je ne sais pas si vous et les auditeurs connaissez la première cause de mortalité chez les femmes
02:13aujourd'hui en France.
02:14Dites-nous.
02:15Eh bien, ce sont les maladies cardiovasculaires.
02:17On parle beaucoup du cancer du sein, qui est un problème, mais c'est vrai qu'aujourd'hui
02:21il y a 200 femmes par jour meurent d'une maladie cardiovasculaire, donc une toutes les
02:277 minutes et c'est la raison pour laquelle nous nous engageons dans cette lutte contre
02:33ces facteurs de risque que sont en particulier diabète et obésité.
02:37Oui, c'est ça.
02:37Les maladies cardiovasculaires, ça regroupe quoi par exemple comme maladie parce que
02:41c'est un terme très large ?
02:43C'est vrai.
02:43On parle infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, embolie pulmonaire.
02:49L'infarctus du myocarde est probablement la cause la plus grave et surtout qui nécessite
02:54une prise en charge très rapide et aujourd'hui on voit qu'il y a un retard dans cette prise
02:59en charge par rapport aux hommes notamment, 30 minutes de plus pour une femme de retard
03:05de prise en charge.
03:05Les femmes qui ne s'occupent pas d'elles, qui ne se soignent pas, elles se soignent
03:09après avoir pris soin de leur famille, c'est pour ça ces chiffres-là notamment.
03:14Pour continuer sur ce sujet, Inès nous demande, pour vous Karine, pourquoi la santé des femmes
03:19en milieu professionnel est un sujet justement ?
03:23Alors déjà de manière générale, la santé des collaborateurs en milieu professionnel
03:28est un sujet, que ce soit les hommes ou les femmes, l'idée ce n'est pas de faire
03:32une préférence mais la santé des collaborateurs parce qu'en fait il y a une évidence qui
03:36est que quand les collaborateurs sont en bonne santé, qu'il y a une meilleure qualité de
03:39vie au travail et une meilleure performance, c'est un cercle vertueux pour l'entreprise
03:42et pour les collaborateurs.
03:44Cependant, chez les femmes, il y a quand même des différences et en fait des particularités,
03:48on en a parlé tout à l'heure par rapport aux maladies cardiovasculaires, mais il y a
03:51d'autres pathologies qui concernent principalement des femmes, où en fait on se rend compte
03:55qu'il faut qu'il y ait un regard un peu plus particulier du fait de différences, mais
03:59déjà biologiques et physiologiques, de périodes de vie en fait qui concernent les
04:03femmes, que ce soit au niveau de la grossesse, les menstruations, la ménopause, toutes ces
04:07périodes de vie qui peuvent avoir un impact en fait sur la vie professionnelle des femmes.
04:12Il y a aussi les risques professionnels spécifiques, tout ce qu'on a parlé d'accidents
04:16du travail, les risques musculo-squelettiques, en fait les femmes sont plus concernées.
04:20Donc en fait il y a un enjeu derrière sur peut-être prendre en compte un petit peu
04:24plus la santé des femmes sur le sujet, sans parler évidemment de tout ce qui va être
04:28un impact sur la santé mentale et le stress, où là aussi on voit et on constate dans
04:32les études que les femmes sont plus concernées que les hommes.
04:35Donc en fait pour l'entreprise, et quand on pense que dans les femmes actives, il y a
04:39presque 50% en fait des personnes actives sont des femmes, on se rend compte qu'il y a
04:44un enjeu quand même à aller mettre la lumière sur cette santé des femmes au travail.
04:48Exactement.
04:49Et Sonia vous demande, Isabelle, dans la même idée, y a-t-il des choses justement à
04:53mettre en œuvre pour prévenir et améliorer justement sur les problèmes de santé cardiovasculaire
05:00chez les femmes ?
05:01Alors tout à fait, je pense que ça passe par l'information.
05:04Très longtemps on a pensé que les femmes étaient protégées des maladies cardiovasculaires
05:08en raison des oestrogènes.
05:10Finalement, on s'aperçoit que, bien sûr, il y a une protection jusqu'à la ménopause
05:15et la ménopause est une période à risque où il y a besoin d'encore plus d'informations
05:20aujourd'hui.
05:21Mais même avant, on s'est aperçu que le risque d'infarctus du myocarde était augmenté,
05:26il y avait plus de cas chez des femmes plus jeunes.
05:29En raison, pour quelle raison ? En fait, le tabac, bien sûr, on le connaît, mais également
05:35l'obésité, ça c'est un rapport qui a été soumis à l'Académie des sciences.
05:38Donc on voit de plus en plus d'infarctus du myocarde chez des femmes plus jeunes.
05:42Et comme il y a cette idée reçue que non, une femme ne peut pas faire d'accident cardiaque,
05:48finalement, la prise en charge n'est pas la même que l'homme qui va tout de suite
05:53être prise en charge, par exemple, après une douleur thoracique, une douleur dans la poitrine.
05:57Des actions de prévention, et là c'est moi qui pose la question, ça pourrait ressembler
05:59à quoi justement pour éviter que ces risques deviennent des maladies ?
06:04Alors, je pense qu'il faut agir autant que faire se peut sur les facteurs de risque,
06:07quand ils sont là, on a parlé également de l'hypertension artérielle, il y a tout
06:11un tas de facteurs.
06:13Et puis, en ce qui concerne les femmes, en particulier dans des périodes hormonales,
06:20on sait qu'il y a des périodes hormonales un petit peu particulières, on a parlé
06:23de la puberté, à l'âge adulte il y a les périodes de la grossesse, la ménopause,
06:30faire très attention à son alimentation et l'activité physique, qui reste quand même
06:35la base pour améliorer ses conditions et sa vie quotidienne.
06:40Ce qu'il faut rappeler, c'est qu'évidemment, la santé des femmes ne s'arrête pas aux
06:43barrières du domicile ou à la frontière de l'entreprise.
06:47C'est toute la journée que c'est pris en compte, faire du sport, bien manger, c'est
06:51aussi bien dans le cadre de la maison que de l'entreprise.
06:54En effet, Constance vous demande, Caride, est-ce qu'il y a des actions mises en place
06:57en France, justement, pour la santé des femmes, en milieu professionnel, pour essayer
07:02de prévenir tout ça ?
07:04Alors, il y a une prise, il y a des actions qui commencent à être mises en place, ça
07:07commence à émerger dans les entreprises et puis déjà, il y a eu, on va dire, d'un
07:12point de vue cadre législatif, il y a l'index d'égalité hommes-femmes, qui n'est
07:17pas dédié spécifiquement à la santé des femmes en particulier.
07:20Oui, c'est intéressant, pourquoi c'est important ?
07:22En tout cas, d'avoir pris conscience que comme quoi on devait travailler sur l'égalité
07:26hommes-femmes en entreprise, alors bien sûr, par rapport au poste qu'on a, par rapport
07:30à l'évolution de carrière, par rapport à tout ça, mais est-ce que demain, il n'y
07:34a pas quelque chose aussi à aller creuser sur cette notion de santé des femmes dans
07:38tout ce qui est égalité hommes-femmes, même si ce n'est pas qu'un enjeu d'égalité
07:41hommes-femmes, on est bien d'accord ? Il y a des choses qui sont mises en place, il
07:44y a un plan national de santé au travail, il y a le rapport de santé des femmes au travail
07:51qui a été mis en place par le Sénat et qui fait plusieurs recommandations sur justement
07:55comment est-ce qu'on améliore la prise en compte de la santé des femmes, que ce soit
07:59au niveau cardiovasculaire, au niveau de la ménopause, au niveau de maladies plutôt
08:02gynéco, tout ce qui va être endométriose, fibromes, toutes ces maladies dont on parle
08:07maintenant qu'on commence à en parler, mais à un moment on n'en parlait pas du tout,
08:12et qui peuvent avoir un impact.
08:13Donc en fait, il y a des actions, il y a des entreprises qui ont pris le lait de vent, qui
08:17mènent des actions où en fait ils vont aménager des temps de travail pour les femmes concernées,
08:23qui vont avoir des actions spécifiques soit par pathologie, soit de manière plus générale,
08:27qui vont avoir du télétravail adapté, qui vont avoir des congés dédiés, on parlait
08:32des congés menstruels où à un moment ça a fait beaucoup de bruit, il y a eu quelques
08:35expérimentations, bon ça dépend beaucoup des secteurs, ça dépend, c'est tout un sujet,
08:40et c'est vrai que nous, à l'Institut Epion, on est en train de mettre en place cette
08:44étude pour justement avoir une vision consolidée qui s'appelle Médofime 1, qui est sur
08:48ménopause, endométriose, dépression périnatale, ostéoporose, fibromutérin, infertilité
08:55et migraine, donc on parle de pathologies qui ne sont pas rares, là ce sont des pathologies
08:58qui concernent vraiment des millions de femmes.
09:00On en a toutes, au moins une, clairement.
09:02On en connaît une, on connaît une femme avec ce genre de pathologie, et on évalue
09:06le fardeau épidémiologique, mais aussi médico-économique, c'est-à-dire l'impact sur le coût,
09:13en fait, l'activité au travail, les hospitalisations, la prise en charge thérapeutique.
09:16Mais sur l'impact de l'activité au travail, notamment sur les arrêts de travail, c'est
09:20très important parce que ça permettra aussi de justifier, d'expliquer, d'avoir un cadre
09:25plus clair au niveau de l'État, mais aussi au niveau des entreprises, sur l'intérêt
09:28d'aller mettre la lumière sur ces enjeux.
09:32C'est vrai que parmi les maladies que Karine a mentionnées, certaines sont liées à du
09:37surpoids et de l'obésité.
09:38Je prends le syndrome des ovaires polykystiques, par exemple, et nous avons conduit récemment
09:43une étude avec le cabinet Asterès sur l'impact de l'obésité en milieu du travail.
09:49Et je dirais que les résultats sont assez édifiants.
09:52Aujourd'hui, 270 000 femmes ne sont pas en activité en raison de leur obésité.
09:58Quand on regarde le revenu annuel, c'est une baisse de 396 euros annuels, toutes choses
10:07égales par ailleurs, pour une femme qui a un indice de masse corporelle élevé.
10:12Donc, on voit qu'il y a un véritable impact des conditions de santé sur l'activité
10:17professionnelle.
10:18Leur activité, à elles, au niveau de la carrière, ça les appauvrit.
10:23Et évidemment, ça appauvrit l'entreprise, ça appauvrit le pays quand on fait la somme
10:27de toutes ces personnes qui sont, entre guillemets, immobilisées par la maladie.
10:31Tout à fait.
10:32Et tout à l'heure, Karine mentionnait effectivement, les entreprises prennent des mesures.
10:38Et chez nos veneurs disques, par exemple, on a concrètement, quand une femme a un congé
10:45maternité, on rallonge ce congé maternité de 8 semaines, mais également pour les hommes.
10:52Ou quand il y a des cellules familiales, tout type de cellules familiales, le partenaire.
10:57Congé menstruel, on vient juste de l'adopter.
11:01Donc, c'est 12 jours par an qui vont être proposés aux femmes qui souffrent une fois par
11:07mois.
11:08Et ça existe, des femmes qui sont handicapées dans leur vie professionnelle par rapport
11:13à ça.
11:14Donc, il faut une volonté.
11:15Il faut une volonté quand même de l'entreprise de mettre en place des mesures spécifiques
11:21pour ces mots-là.
11:23Léna nous demande, vous parlez de maladies invisibles comme le fibrobutérin, la migraine.
11:28Justement, quel est le rôle de l'entreprise pour mieux connaître, Karine, reconnaître
11:32ces maladies au sein de l'activité professionnelle ?
11:34Alors, oui, c'est vrai que le rôle de l'entreprise, on va dire, il ne va pas se cantonner à
11:39un exemple de pathologie en tant que tel.
11:42Clairement, alors même s'il y a beaucoup d'entreprises qui prennent des initiatives
11:44sur une pathologie en particulier ou un mot.
11:48Mais par contre, le rôle de l'entreprise, on va dire, sur ces mots silencieux, quand
11:52on le sait, et c'est pour ça que c'est important d'avoir des données et des études
11:56et qu'on prenne la voie sur ces sujets, c'est qu'on se dit que, ok, peut-être que
12:00moi, au niveau RH, quand on regarde le nombre de femmes collaboratrices ou autres, il y a
12:06peut-être un enjeu de se dire, peut-être qu'il y a une enquête anonyme, de commencer
12:09à sonder, est-ce qu'il y a un besoin ? Parce qu'en fait, il y a quand même un sujet
12:14derrière de l'intime, de toutes les femmes qui n'ont peut-être pas envie de dire à l'employeur
12:18qu'elles souffrent de telle ou telle pathologie.
12:20Et c'est très important, vous avez raison.
12:21Ça, c'est, il faut l'avoir en tête, ça peut impacter la carrière, qu'on le veuille
12:25ou non.
12:26En fait, on sait que les femmes, il y a une certaine peur, une certaine pudeur d'aller
12:30parler de ce genre de sujet en milieu professionnel, les femmes et les hommes aussi, pour le coup,
12:35là, ça concerne vraiment plus largement.
12:37Donc, l'entreprise, peut-être, elle peut prendre les devants sur aller sensibiliser
12:40en questionnant.
12:42La question et le fait, ça rentre dans la prévention, ça rentre dans l'information,
12:47dans la sensibilisation.
12:48Ce qui est important aussi, au niveau de faire reconnaître ces mots, c'est de questionner
12:52à la fois, certes, les femmes, les collaboratrices, mais aussi les hommes.
12:56Je pense qu'en fait, quand on parle de santé femmes en entreprise, il faut parler aux hommes
13:01aussi, parce qu'il n'y a que des hommes et des femmes dans les entreprises.
13:06Informer, sensibiliser les hommes aux problématiques de la ménopause, aux problématiques de ce que
13:12c'est d'avoir une endométriose au travail, une migraine.
13:14Enfin, la migraine, ça concerne les hommes et les femmes, mais c'est quand même 75%
13:18de femmes par rapport aux hommes.
13:20Donc, en fait, il y a tout un sujet sur ça.
13:23Et ça, c'est là où l'entreprise, elle peut avoir une vision beaucoup plus globale,
13:26mais de faire attention, de ne pas toujours se concentrer sur des pathologies.
13:30On va dire, aujourd'hui, il y a énormément de choses qui sont faites sur le cancer.
13:33Et heureusement, c'est génial.
13:38Et donc, en fait, de pouvoir avoir aussi élargir le champ à plus large que certaines
13:43pathologies ou certaines dont on parle plus.
13:46Le cancer, c'est beaucoup les hommes, et c'est aussi pour ça que c'est considéré en entreprise.
13:52Et en fait, on devrait prendre exemple sur la santé des femmes, sur ce qui est fait
13:55dans le cancer, sur les chartes cancer et travail, sur toutes ces actions.
14:00En gros, je trouve qu'ils ouvrent la voie sur ce qu'on pourrait faire de manière élargière.
14:04Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je trouve que pour la ménopause, par exemple,
14:09c'est un sujet qui est moins tabou, dont on parle plus aujourd'hui.
14:12Il y a un rapport de la députée Stéphanie Riste qui a été publié récemment,
14:17qui met des recommandations en avant pour notamment une consultation à l'âge de la ménopause.
14:23En fait, ce qu'on réalise, peut-être pas complètement, mais c'est qu'aujourd'hui,
14:27l'âge de la ménopause, c'est environ 51 ans.
14:29Et une femme, compte tenu de son espérance de vie, elle va passer 40% de son temps en
14:35situation de ménopause.
14:36Donc, ça vaut le coup de se pencher sur les effets liés à cet état qui est un état
14:41physiologique, finalement, mais qui a quand même des effets pour la santé de la femme.
14:47Et aujourd'hui, je trouve qu'on en parle plus, mais il faut encore plus en parler et dire
14:53que la prise de poids qui a lieu lors de la ménopause, ce n'est pas une fatalité.
14:57Bien sûr, il y a une redistribution des graisses.
14:59C'est cette graisse qui va au niveau du ventre, un petit peu comme les hommes, mais un petit
15:04peu plus tard pour les femmes.
15:05Et ça, en fait, c'est un facteur de risque cardiovasculaire.
15:08Et c'est pour ça que les femmes sont plus sujettes au moment de la ménopause et après
15:12à faire des événements cardiovasculaires.
15:14Il y a Nour qui vous demande, est-ce qu'une révolution est en marche dans les entreprises
15:18à nouveau et dans la société en ce qui concerne la considération des spécificités physiologiques
15:24de la femme ? On le voit, les pouvoirs publics se penchent, il y a des lois régulièrement,
15:28ça avance et c'est nécessaire pour obliger les entreprises à agir.
15:32Il y a les réseaux sociaux, les réseaux sur lesquels on parle de plus en plus, il y a
15:36des podcasts extraordinaires sur la santé des femmes.
15:40Mais dans l'entreprise, est-ce qu'il y a une révolution qui se fait dans l'entreprise ?
15:44J'aimerais votre avis à toutes les deux, Isabelle.
15:46Alors, oui, je dirais que les choses avancent énormément parce qu'on parle beaucoup plus
15:51de ces états physiologiques, alors aux femmes et aux hommes, parce que Karine a raison,
15:56je pense qu'il faut que ce soit une information globale de toutes les, quel que soit le genre.
16:02Ensuite, je pense qu'il faut, dans la vie maintenant, il y a une espérance de vie qui
16:06augmente, ça veut dire que les femmes, bien sûr, vont travailler plus longtemps,
16:10certaines donc en situation de ménopause, mais qui vont avoir à gérer aussi leurs parents,
16:16leurs enfants, donc les aidants, tout ce qui peut accompagner les femmes, parce qu'on
16:21peut devenir aidant après avoir élevé ses enfants, aider ses parents, c'est toute
16:26cette compréhension finalement de la vie professionnelle d'une femme au cours des
16:32ans.
16:32Mais pour faire suite à ce que vous disiez tout à l'heure, Karine, ça nécessite
16:35effectivement d'impliquer les hommes, ça nécessite de former les managers, qui sont
16:39beaucoup des hommes aussi, même s'il y a des femmes, mais la formation des gens, des
16:43cadres de l'entreprise est absolument primordiale pour qu'on puisse parler librement de ménopause
16:48en entreprise, franchement.
16:50L'information, la formation, et aussi par rapport à la révolution dont on parlait
16:54tout à l'heure, c'est qu'il y a eu énormément d'évolutions sur tout ce qui va être prise
16:58en charge, prévention, information sur les accidents du travail.
17:01En fait, tout ce qui va être troubles musculosquelettiques, il y a eu des adaptations, les
17:05employeurs se sont adaptés, il y a des choses qui ont été mises en place spécifiquement
17:08pour les femmes, pour les hommes, enfin voilà.
17:09Et là, il y a une révolution qui continue en fait, qui va justement sur peut-être un
17:15peu plus la prise en compte des besoins physiologiques, et c'est là où rentre ce sujet où la ménopause,
17:21oui, il faut en parler plus, et d'ailleurs quand on regarde dans certains pays, ils sont
17:24passés par la formation des managers en entreprise, hommes et femmes, en fait, il y a cette notion
17:30de formation, d'information, de lever, il y a quand même un sujet, c'est tabou, c'est
17:36vrai qu'on en parle plus, mais les femmes quand même, il reste une certaine pudeur, qui
17:42qui d'ailleurs, une pudeur dans l'entreprise, mais aussi même pour l'accès aux soins,
17:46et d'ailleurs là, on travaille sur une étude avec une plateforme qui s'appelle Moi
17:50Patient, sur justement pudeur et soins, parce que de par des témoignages en fait de patients
17:56et d'actions qu'on voit, c'est qu'en fait il y a un retard de diagnostic parfois, parce
18:02que les personnes n'osent pas parler de leur pathologie, et ça concerne aussi en cancérologie,
18:07donc c'est pas que santé femmes, et on travaille justement sur le cancer aussi là-dessus.
18:10Elles n'osent pas en parler, et comme on l'a dit, elles soignent leurs enfants, elles
18:14soignent leurs parents, elles soignent leurs maris, et puis après éventuellement, si
18:17elles ont encore le temps, elles se soignent.
18:18Ce qui est intéressant, quand on prend l'infarctus du myocarde, donc cette crise cardiaque
18:22qui est en fait un défaut d'apport sanguin au niveau du muscle cardiaque, qui crée une
18:29douleur.
18:30Cette douleur, quand on la recherche, une femme qui a fait un infarctus du myocarde, elle
18:33est présente dans 92% des cas.
18:35En revanche, la femme ne va pas aller consulter quand elle va avoir une douleur, un essoufflement
18:41dans la poitrine, parce qu'elle se dit, non c'est pas grave, j'ai eu des douleurs
18:45bien plus importantes dans le passé, donc je ne vais pas, ou je vais consulter plus tardivement.
18:50Et c'est ces fameuses 30 minutes de retard, de prise en charge, qui sont critiques, parce
18:54qu'on peut déboucher ces fameuses artères, mais plus on perd du temps, et plus il y aura
19:00d'impact sur l'issue du traitement.
19:03Il faut donc apprendre aux femmes à lire les signes de leur corps aussi, et peut-être
19:08que c'est aussi...
19:09Pas les sous-estimer.
19:10Voilà, pas les sous-estimer.
19:12Aussi des entreprises, pour le coup, et c'est pour ça qu'il y a ces collaborations
19:14entre des grands groupes, des employeurs assez larges, avec des associations, parce
19:19que les associations, elles peuvent aller justement sensibiliser en entreprise, parler
19:23de ce qu'elles savent, parler de ce qu'elles vivent.
19:25Et aussi, il y a un gros pool dans les petites entreprises de start-up qui innovent et qui
19:30sont dans l'accompagnement des entreprises pour pouvoir accompagner les collaboratrices.
19:33Et je pense que ça, c'est aussi une révolution où il y a de plus en plus de ce travail en
19:39multidisciplinarité.
19:41Je suis d'accord, mais pour moi, il faut vraiment aussi qu'il y ait une prise de conscience
19:43des femmes sur...
19:45Je ne suis pas une superwoman.
19:50J'en suis une, il faut quand même le dire.
19:52Mais en tout cas, j'ai le droit d'être soignée.
19:55J'ai le droit d'être soignée, j'ai le droit d'être malade, d'avoir des symptômes,
19:59et qu'on s'occupe de moi.
20:01Et je reviens, c'est flagrant, cette histoire d'infarctus du myocarde, moi, ça m'a vraiment
20:05frappée.
20:07C'est que même après avoir fait un infarctus du myocarde, après on va en rééducation,
20:11où on prend soin de vous, etc.
20:12Les femmes ne font pas, en général, la totalité de cette rééducation parce qu'elles
20:18ont d'autres priorités, alors que les hommes le font.
20:21Elles n'ont pas le temps.
20:21Elles n'ont pas le temps, mais il faut qu'elles prennent le temps.
20:24Oui, effectivement.
20:25Une question pour se comparer un petit peu, prendre un peu du recul.
20:28Emma qui nous dit, qu'est-ce qui se fait dans d'autres pays, justement, qui pourraient
20:31nous inspirer ?
20:33Karine.
20:34Alors, les pays ont pris, déjà au niveau européen, si on se prend sur la santé des
20:38femmes, de manière générale, il y a une prise de conscience.
20:41Ils veulent travailler sur cette stratégie globale autour de la santé des femmes, l'amélioration,
20:45et qui va intégrer la santé des femmes au travail.
20:48Donc ça, c'est déjà hyper encourageant.
20:49Ensuite, dans les autres pays, ils ont beaucoup d'actions qui peuvent être menées en activité
20:53professionnelle, où il y a de l'action de la sensibilisation.
20:56C'est un peu ce dont on parlait, sensibilisation informée, mais avec des actions très concrètes.
21:00Des aménagements de travail, par exemple en Angleterre, en Allemagne, ou même aux Pays-Bas.
21:04En fait, ils ont mis des actions spécifiques pour les femmes qui sont en période de ménopause.
21:09Donc soit avec de l'aménagement de temps de travail, soit de l'un.
21:11Et ça, j'aime bien, c'est en Angleterre, où ils font de la formation aussi auprès des managers, hommes ou femmes.
21:18Après, le rôle des politiques est important, mais on en parlera peut-être un peu plus tard.
21:22Mais ils ont aussi cette politique très développée sur la ménopause.
21:25Il y a aussi, par exemple, on parlait tout à l'heure de la migraine,
21:28donc une pathologie qui concerne 15% à peu près d'adultes, 75% de femmes.
21:33Mais ça concerne les hommes et les femmes.
21:34C'est une maladie qui est classée parmi les maladies les plus invalidantes chez les hommes et chez les femmes.
21:42Et là, il y a pas mal d'entreprises, que ce soit en Angleterre, pareil aux Pays-Bas, en Allemagne, en Italie,
21:47qui ont pris des mesures d'aménagement avec, par exemple, des lumières tamisées dans des salles.
21:51En fait, c'est des petites choses, des petites choses qui peuvent changer.
21:54De confort, de bien-être.
21:55De confort, de bien-être.
21:56Ce qu'il y a, c'est qu'il y a cette prise de conscience, donc c'est encourageant.
21:59La France va dans cette direction-là, quand même, on ne peut pas, les entreprises de plus en plus, on espère.
22:07Mais voilà, il y a plein de choses où, en gros, on pourrait aller creuser un peu plus
22:11et prendre exemple sur ces autres pays qui ont pris le sujet
22:16et qui ont, des fois, des visions beaucoup plus globales sur la santé des femmes,
22:20chose qu'on n'a pas encore.
22:21L'Europe du Nord, l'Europe du Nord est bonne pour ça, souvent,
22:24de prendre en considération, déjà, la femme, davantage, et le bien-être, Isabelle.
22:29Oui, il y a vraiment, je crois qu'ils nous ont un peu montré l'exemple sur les histoires de parité.
22:37Déjà, dès le plus jeune âge, à l'école, il n'y a vraiment pas de différence faite entre les garçons et les filles.
22:44Dans les jeux, notamment.
22:45Dans les jeux, c'est vrai.
22:46Et donc, on voit après, finalement, ce retentissement plus tard dans la vie professionnelle.
22:52Et je pense qu'on a des progrès à faire.
22:55Bien sûr, il y a des choses qu'on met en place, que de plus en plus d'entreprises mettent en place.
22:59Mais il y a encore du chemin et il ne faut pas s'arrêter.
23:05Il y a des cours d'empathie au Danemark, dès le plus jeune âge.
23:07Donc, l'empathie, c'est ensuite faire attention à sa voisine, son voisin, même si on est un petit garçon.
23:12Et derrière, ça donne peut-être des managers un peu mieux formés pour l'entreprise, justement.
23:18Une dernière question.
23:19Il nous reste deux minutes.
23:20Est-ce que l'État a un rôle à jouer pour une meilleure prise en compte de la santé des femmes au travail, justement ?
23:25Vous avez une minute chacune.
23:26Isabelle.
23:26Je crois qu'il y a déjà des recommandations qui ont été faites par la députée Stéphanie Riste
23:32par rapport à la ménopause et tout ce qui peut être fait.
23:35Mais il faut, là où ils peuvent vraiment être utiles, c'est dans la sensibilisation, sensibilisation au grand public,
23:45informer, informer les femmes, informer les hommes de, finalement, des questions de santé
23:50qui vont les impacter et qui vont impacter les femmes au travail également.
23:53Et les conséquences, on l'a dit, les chiffres.
23:56Peut-être les chiffres, ça marche bien en entreprise.
23:58Karine, pour terminer.
23:59L'État fait déjà des choses, comme ce qu'on discutait sur le rapport ménopause.
24:04Il y a eu un rapport santé-femme au travail.
24:06Ce qui manque, en fait, aujourd'hui, c'est que l'État met des choses en place par pathologie,
24:10ce qui est une énorme avancée sur le plan endométriose, infertilité, le rapport ménopause.
24:15Ce qui peut-être nous permettrait de gagner en efficience,
24:19ce serait d'avoir aussi une vision beaucoup plus générale, beaucoup plus globale de la santé des femmes,
24:24avec un plan national pour la santé des femmes,
24:26et c'est un plaidoyer qu'on porte au sein de l'Institut Epion,
24:28et aussi, et je le redis, d'avoir délevé la santé des femmes comme prochaine grande cause nationale,
24:34parce qu'on voit tout le chemin qu'il y a encore à mener sur ce sujet.
24:39On voit ce qui est fait, là, aujourd'hui, avec la santé mentale.
24:41Et demain, en portant ce sujet comme grande cause nationale,
24:45ça sensibilisera aussi bien les hommes, les femmes, les patientes, les entreprises, l'État, l'ensemble.
24:52Et on doit faire plus de bruit sur le sujet.
24:55Donc oui, l'État fait déjà pas mal de choses et peut aller encore plus loin.
24:59Le message est passé.
25:00Un grand plan national pour la santé des femmes.
25:02Des femmes en meilleure santé, c'est un pays qui va mieux.
25:04Ça, on le sait très bien.
25:05Et on commence vraiment à avoir des chiffres très précis là-dessus.
25:08Quand vous l'aurez compris, ce sera vraiment bien.
25:10On avancera.
25:11Merci beaucoup, mesdames.
25:11Merci beaucoup, mesdames.
25:12Isabelle Lonjon-Domanek, directrice médicale de Novo Nordisk.
25:16Karine Rade, présidente de l'Institut Epion.
25:18Merci à toutes les deux d'être venues dans cette émission consacrée à la santé des femmes
25:22en partenariat avec le Think Tank Marie-Claire.
25:25Toutes les informations relatives justement à ce Think Tank et son actualité
25:29sont disponibles sur le site de Marie-Claire, rubrique Think Tank,
25:32ainsi que sur le compte LinkedIn.
25:33La prochaine réunion aura lieu dans quelques semaines.
25:36En septembre, c'est ouvert au public.
25:38Merci beaucoup d'avoir suivi cette émission avec vous.
25:41Et à très bientôt sur BFM Business.

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