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  • il y a 7 semaines
Thomas Reynaud, directeur général d'Iliad, était l'invité de Laure Closier dans Good Morning Business, ce mercredi 3 septembre. Ils sont revenus sur les résultats du premier semestre de SFR, la consolidation et le déploiement de l'IA dans le secteur de la télécommunication en France, sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:017h43 sur BFM Business et sur AMC Découverte. Notre invité ce matin c'est Thomas Reynaud.
00:04Bonjour, vous êtes le directeur général d'Iliade. On va parler guerre des prix, on va parler avenir,
00:09des CFR consolidation du secteur et aussi déploiement de l'IA.
00:13Vous avez dévoilé fin août vos résultats pour le premier semestre 2025.
00:17Des résultats plutôt positifs avec un bénéfice net semestriel qui a quasiment triplé sur un an.
00:23Une amélioration de la rentabilité, de la structure financière et du niveau des liquidités.
00:27La barre des 50 millions d'abonnés elle est franchie sur le plan européen mais en France ça stagne.
00:34Donc là on se dit qu'il y a une solution, c'est SFR et ça va être notre sujet en partie ce matin.
00:39Est-ce que c'est là où désormais est pour vous le relais d'abonnés dans une reprise des CFR ?
00:46Vous avez notre modèle de croissance et c'est le cas depuis plus de 20 ans.
00:50C'est avant tout l'innovation, c'est l'investissement, c'est la prochaine génération de Freebox.
00:56Vous l'avez cité, nos investissements dans l'intelligence artificielle.
00:59C'est ça avant tout notre modèle de croissance.
01:02Maintenant si à travers la consolidation, le passage de 4 à 3 opérateurs Free a la possibilité de faire grandir son modèle auprès d'un plus grand nombre de Français,
01:11on n'hésitera pas à regarder le sujet.
01:14Vous en avez déjà pris un certain nombre des abonnés des CFR.
01:17Qu'est-ce qu'il reste à prendre ?
01:18La pépite c'est quoi ?
01:19C'est SFR vers les entreprises ?
01:22C'est là où il y a la pépite à prendre ?
01:24Vous savez, les discussions sont à un stade très préliminaire et je tiens à insister sur ce point.
01:30Il se trouve qu'un de nos concurrents s'est retrouvé à la barre du tribunal de commerce pour restructurer sa dette cet été
01:37et ça a déclenché des discussions, mais avant tout sur des aspects industriels, comment assurer la continuité de service, le partage des infrastructures.
01:46On est à un stade très préliminaire sur les préoccupations avant tout industrielles et il est beaucoup trop tôt pour affirmer qu'on passera de 4 à 3 opérateurs.
01:56Et j'insiste, ce qui nous importe, nous, chez Free, avant tout, après mon passage dans votre studio, je rejoins nos bureaux, on va parler avant tout.
02:06C'est ça, la prochaine génération de la Freebox, de ce que l'on va faire sur nos data centers, comment on va pouvoir sortir de cette dépendance vis-à-vis des géants de la tech européenne et des chinois.
02:14Mais on dirait que ce n'est pas important le cas SFR, mais c'est structurel quand même pour le marché, ce passage de 4 à 3.
02:20On en parle depuis des années, l'Arcom n'était pas favorable. Aujourd'hui, il semble que tous les voyants sont ouverts quand même.
02:27Structurel, oui, mais ce que je veux dire, ce n'est pas au cœur du quotidien du groupe Free, du groupe Iliade.
02:31On est désormais le cinquième opérateur télécom en Europe, on est présent dans huit pays, ça n'occupe pas tout notre espace mental.
02:37Vous n'avez pas de discussion avec Bouygues pour dire, toi tu vas prendre telle boutique, moi je vais reprendre SFR Business ?
02:43Nous avons eu des discussions avant l'été, pendant l'été, peut-être qu'elles reprendront, mais j'insiste, c'est encore à un stade très préliminaire.
02:52Vous n'avez pas déposé d'offres en fait, c'est ça que vous êtes en train de nous dire.
02:56Du coup quand même, je reviens sur le plan structurel, c'est important toujours de passer à 3 opérateurs, le marché n'est pas assez gros pour 4, on en est toujours là ?
03:04Ce que l'on constate, et ça peut paraître un peu paradoxal, c'est vrai que le marché des télécoms en France est devenu mature, même quasiment saturé,
03:10et quelque part c'est une bonne nouvelle, c'est-à-dire que les opérateurs télécoms, les 4 opérateurs télécoms, ont bien fait leur job en termes de déploiement de la fibre optique,
03:18en termes de déploiement de la 5G. Dans ce contexte-là, on tire bien notre épingle du jeu, nous avons gagné énormément de parts de marché sur les 3 dernières années,
03:25grâce à des choix très forts, qui nous distinguent de la part de nos concurrents, en termes d'innovation, je l'ai dit, en termes d'investissement,
03:33et aussi en termes de stabilité des prix. On a pris, on a fait une promesse aux Français, et vous savez que pour les Français,
03:41leur sujet numéro 1 c'est le pouvoir d'achat, de ne pas toucher au prix, au tarif de nos forfaits mobiles, jusqu'en 2027.
03:47Et vous évoquiez la progression de nos résultats, la progression de ces résultats, c'est avant tout la stabilité de nos prix.
03:54Stabilité à la hausse, mais stabilité à la baisse, parce qu'il y a aussi cette guerre des prix,
03:58SFR justement pour réussir à recapter des abonnés, avait rebaissé les prix en début d'année,
04:03il y a une box qui sort sur Bouygues sans télévision, qui est moins chère,
04:07est-ce qu'on va retourner sur une guerre des prix, non pas à la hausse, mais à la baisse ?
04:12J'ai envie de vous dire, c'est la beauté de la concurrence, et tant mieux pour les Français.
04:17Après je pense que les Français ne sont pas dupes, ils savent que derrière des promotions très agressives,
04:22de la part de nos concurrents, très rapidement, 6 mois après ou 12 mois après,
04:25vous avez des augmentations de prix cachées et massives.
04:28Et c'est là où on a décidé de prendre le contre-pied de nos concurrents,
04:31en faisant cette promesse de ne pas toucher à nos prix.
04:35Depuis 2012, notre forfait 2 euros et 19,99 euros n'a cessé de s'enrichir,
04:39et nous n'avons pas eu un centime d'augmentation.
04:43Pas un centime d'augmentation.
04:45Sur le développement de l'ensemble du réseau, vous avez eu des revers,
04:51notamment en Italie, où là vous vouliez vous implanter,
04:53racheter Télécom Italia, devenir son actionnaire, ça ne s'est pas fait.
04:57Est-ce que vous avez senti, on l'a raconté sur BFM Business,
04:59à plusieurs moments, une hostilité des Français en Italie,
05:03avec une Georgia Meloni qui s'oppose à des deals dans différents secteurs ?
05:07La réponse est non. Aujourd'hui, la marque Ilia d'Italia,
05:11c'est la marque sous laquelle on opère en Italie,
05:13la marque préférée des Italiens,
05:15et on a aujourd'hui presque 13 millions d'Italiens
05:18qui utilisent chaque jour notre réseau en Italie.
05:22On a tenté un rapprochement avec Télécom Italia,
05:27les discussions n'ont pas abouti,
05:29et elles sont désormais définitivement fermées,
05:32et on poursuit notre modèle de développement en Italie,
05:36où on a une part de marché importante,
05:38où nous sommes en train de déployer une stratégie,
05:42là aussi autour de la figure politique.
05:43Mais vous parlez des Italiens, moi je vous parle du gouvernement italien.
05:46Non, on a eu des discussions avec Télécom Italia,
05:48mais je ne vois pas d'hostilité de la part du gouvernement italien
05:51vis-à-vis des intérêts économiques français.
05:55Ce sont des alliés.
05:57En termes de technologie, il y a plusieurs sujets.
05:59Et l'intelligence artificielle, vous continuez d'investir,
06:02vous voulez avoir une gigafactory en Europe
06:05pour entraîner des modèles d'IA.
06:07C'en est où en termes de développement ?
06:09Il y a des enjeux de financement européen très forts.
06:12Est-ce que vous pouvez y aller seul ?
06:13Est-ce qu'il faut s'associer à d'autres acteurs ?
06:15Nous, on a la conviction que les télécoms,
06:17ce n'est pas uniquement une question de connectivité,
06:18mais comme vous l'avez souligné,
06:20c'est aussi une question de souveraineté,
06:21de plus en plus d'hébergement de données,
06:23d'utilisation intelligente de ces données.
06:25Et notre continent a impérativement besoin
06:27d'une puissance de calcul.
06:29On ne peut pas se permettre d'être dans une dépendance permanente
06:32vis-à-vis des États-Unis, vis-à-vis de la Chine.
06:34Ça ne veut pas dire qu'on va basculer
06:35dans une forme d'autarcie technologique,
06:37mais on doit interroger nos dépendances
06:39et on doit être présent.
06:40Cette conviction, le groupe Iliade,
06:42l'a depuis un certain nombre d'années.
06:44Elle est avant tout portée par Xavier Niel
06:45et on voit que la géopolitique récente
06:47renforce cette conviction.
06:49Donc, on a répondu à un appel à la candidature
06:51de la Commission européenne
06:52pour opérer ce qu'on appelle une gigafactory,
06:55une puissance de calcul très importante
06:58que l'on souhaite implanter en France.
07:00Pourquoi en France ?
07:01Un, parce que Free, le groupe Iliade,
07:02a des racines françaises
07:03et parce qu'on a la chance aussi
07:04d'avoir une électricité qui soit décarbonée.
07:07Ce sont des investissements qui sont colossaux.
07:10Sur les infrastructures dédiées
07:11à l'intelligence artificielle,
07:12au-delà de cette gigafactory,
07:14on va y consacrer 3 milliards d'euros
07:16dans les prochaines années.
07:17On a sécurisé ces financements
07:18et c'est le moment d'accélérer.
07:20Mais alors là, vous cherchez des partenaires partout
07:23parce que 3 milliards d'euros, c'est super,
07:24mais ce n'est pas assez pour le projet en question.
07:28C'est ouvert à tout le monde ?
07:29Oui, on souhaite créer un consortium
07:31autour de ce projet spécifique.
07:33On a plusieurs projets.
07:34On a les logiciels avec le cloud,
07:36on a notre plateforme de data center
07:38où on souhaite devenir la première plateforme
07:40de data center européenne
07:41et on a ce projet spécifique industriel,
07:43gigafactory, et qui est très important.
07:45Et je vais vous dire pourquoi
07:45et pourquoi ça passe par la Commission européenne.
07:47On ne demande pas des subventions.
07:48Ce que l'on veut avant tout, c'est la commande publique.
07:51Et les Américains, les Chinois,
07:54ont été très bons pour instrumentaliser
07:56leur commande publique.
07:57Le succès incroyable de SpaceX
07:59qui est en train de révolutionner
08:00l'industrie aérospatiale,
08:02c'est avant tout de la commande publique,
08:04de la NASA pour faire émerger un acteur.
08:07Et ce qu'on demande à la Commission européenne,
08:08c'est mettez-nous le pied à l'étrier,
08:11sécuriser de la commande publique
08:12sur de la puissance de calcul,
08:14ça va devenir essentiel dans les années à venir.
08:16Et nous, on va créer un consortium
08:19avec des acteurs français,
08:20éventuellement aussi avec des acteurs européens,
08:22pour créer une gigafactory
08:23sur le territoire en France.
08:25On a parlé des CFR,
08:26on a parlé de Bouygues,
08:27bien sûr, Orange,
08:28les concurrents officiels.
08:29Mais est-ce qu'aujourd'hui,
08:30le concurrent,
08:30ce n'est pas directement Elon Musk et Starlink ?
08:32Aujourd'hui,
08:33quand vous ne pouvez pas mettre la fibre chez vous,
08:34vous prenez un abonnement Starlink
08:36qui vous envoie le matériel
08:37et c'est facile.
08:38Elon Musk,
08:39Xavier Niel,
08:40on ne peut pas dire que ça soit le grand amour.
08:41Il y a des clashes récurrents.
08:43Est-ce que l'ennemi,
08:43aujourd'hui,
08:44le concurrent,
08:46on n'a pas d'ennemi.
08:49La fibre optique,
08:50aujourd'hui,
08:51la fibre optique de Free,
08:52elle est disponible
08:52pour près de plus de 90%
08:54des foyers français.
08:56C'est la réalité.
08:57Il peut exister
08:58des technologies de complémentarité
09:00dans des zones très rurales,
09:01dans des zones montagneuses.
09:06Et le satellite peut être une réponse.
09:08Mais le satellite Elon Musk,
09:10mais le satellite aussi de Telsat.
09:13Donc pour vous,
09:13c'est complémentaire en fait ?
09:14Ça peut être complémentaire
09:16dans un certain nombre
09:17de cas spécifiques.
09:18Le satellite,
09:19par exemple,
09:19à Paris,
09:20à Marseille,
09:21à Besançon,
09:22ça n'a pas de sens.
09:22Vous êtes fibré là.
09:23Oui, mais là, c'est fibré.
09:23Ça n'a pas de sens.
09:25Question technique
09:26sur l'avenir de la carte SIM.
09:27Apple a annoncé
09:28que le prochain iPhone
09:30n'aurait pas de carte SIM.
09:31Est-ce que c'est terminé,
09:32la carte SIM ?
09:33Désormais,
09:33c'est une technologie has been ?
09:35Dans un certain nombre de pays,
09:36dans des pays
09:36où on opère,
09:38la carte SIM,
09:39l'objet physique,
09:40la carte SIM,
09:41n'existe plus.
09:43C'est une évolution technologique.
09:44Est-ce que ça va venir
09:44totalement révolutionner
09:45le secteur des télécoms ?
09:47Je ne pense pas.
09:48C'est quoi les télécoms ?
09:48Mais ça va être un objet
09:49de déco, quoi.
09:50Quelque part,
09:51vintage,
09:52comme la Minitel.
09:53C'est ça,
09:53l'avenir de la carte SIM.
09:55Merci beaucoup,
09:55Thomas Rénaud,
09:56d'être venu ce matin
09:56dans la matinale de l'économie.

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