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  • il y a 3 mois
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00:00On va prendre la direction de Londres avant de vous donner la parole, Anna Poedy,
00:03parce que le ministre des Affaires étrangères britannique et le vice-président américain,
00:07G. Davison Lady, accueille ce samedi des conseillers à la sécurité nationale,
00:13européenne et américain. Bonjour Laura Calmu, vous êtes notre correspondante à Londres.
00:17Que sait-on de cette réunion ?
00:22Eh bien, on a l'impression en fait que cette réunion a été organisée un peu à la dernière minute,
00:27tout en prévision justement de cette réunion Trump-Poutine prévue vendredi prochain en Alaska.
00:33Alors ce soir, c'est à Chavening, qui est la résidence de campagne du ministre des Affaires étrangères.
00:41David Lamy va donc recevoir J.D. Vence ainsi que d'autres représentants de la sécurité nationale
00:47venus de l'Ukraine, des Etats-Unis mais également d'Europe.
00:51Certains seront en présentiel, d'autres en visioconférence.
00:55Et selon le Guardian, eh bien, cette rencontre a été organisée par les Etats-Unis.
01:00Et l'objectif est simple. Alors d'abord, bien sûr, avancer sur un cessez-le-feu,
01:04mais aussi essayer de comprendre les conditions de cette paix juste et durable.
01:09Et comme on l'a expliqué, eh bien, c'est aussi coordonner un peu la position des alliés.
01:14Car on le sait, eh bien, les alliés, les représentants européens,
01:17ne seront vraisemblablement pas là la semaine prochaine en Alaska.
01:21Alors le contexte est assez particulier. Car en fait, eh bien, J.D. Vence est en vacances au Royaume-Uni.
01:27Et il a été invité ce week-end par David Lamy, le ministre des Affaires étrangères britannique,
01:33avec toute sa famille. Et ils ont, en quelque sorte, profité de ce week-end pour organiser cette réunion.
01:40Avec, ce matin, Keir Starmer, donc le premier ministre britannique,
01:44qui s'est entretenu avec Volodymyr Zelensky. Ils ont d'abord, bien sûr, salué la volonté de Donald Trump
01:52d'essayer d'organiser cette paix et de mettre fin à cette guerre barbare.
01:56Ils ont aussi affirmé qu'il fallait absolument maintenir la pression sur Vladimir Poutine,
02:03avec une réunion aussi stratégique. Car l'Ukraine l'a dit.
02:07La France aussi a été dans ce sens-là, avec ce tweet, en disant que toute décision qui serait prise sans l'Ukraine
02:14serait une décision contre la paix.
02:17Laura Kalmus, merci pour ces précisions depuis Londres.
02:20À la poésie, je me tourne vers vous. Est-ce que ça vous rassure, quelque part,
02:23que les Européens essaient quand même de prendre part à cette rencontre,
02:28même s'ils ne seront pas là physiquement en Alaska, mais voilà, qu'ils essaient d'avoir leur mot à dire ?
02:32Bien sûr, c'est rassurant. Et moi, je pense que les Européens doivent avoir leur place dans cette négociation.
02:37Et ils s'imposent. Parce que déjà, récemment, tout à l'heure, l'information est tombée.
02:43Je viens de la publier sur ma chaîne YouTube, qui dit que les Européens se sont opposés avec l'Ukraine
02:51à cette proposition de Poutine. Ce qui a été dit, la ligne rouge qui est installée,
02:55c'est que tout d'abord, la première condition en n'importe quelle discussion autour d'échanges de territoire,
03:00cesser le feu, cesser le feu, sans condition. Aucune condition. On arrête de tirer.
03:07Donc, je ne sais pas comment Poutine va réagir, on va voir, mais il faut savoir que les Ukrainiens,
03:13dans cette situation, ils ont la position très claire, c'est qu'on n'échange pas les territoires,
03:18on ne fait aucune concession, on continue notre combat, peu importe les conséquences.
03:23Les échanges entre les responsables européens, notamment, de dernière 24 heures,
03:27quand le président Zelensky a appelé tout le monde, il a discuté avec les responsables,
03:32c'est justement pour, je pense, voir aussi la possibilité de chaque pays et de l'Europe ensemble
03:37aider l'Ukraine dans le cas terrible pour l'Ukraine, si, supposons, les États-Unis disent
03:43« bon, on stoppe tout, on ne veut plus vous aider parce que vous ne voulez pas la paix ».
03:47C'est ce que cherche aussi Vladimir Poutine, parce que c'est exactement dans la verve de son travail,
03:52de son spectacle qu'il joue, c'est que l'Ukraine soit affaiblie.
03:55Parce que pour Poutine, l'objectif n'échange pas.
03:58Il veut récupérer Kiev, pour lui, Kiev, la capitale ukrainienne, c'est le Graal,
04:03c'est le centre de ses envies, parce que sans Kiev, la Russie n'a pas d'histoire.
04:09Toute l'histoire russe, toute la légende historique russe vient de Kiev, c'est la Russie de Kiev.
04:15Sans la capitale ukrainienne, la Russie, c'est un État sans racines,
04:19donc pour lui, c'est très important de mettre la main par n'importe quel moyen,
04:24soit un militaire, il a compris que ce n'est pas possible, soit un moyen politique, c'est ce qu'il fait,
04:28parce que toutes les divisions qu'il peut créer aussi entre les partenaires européens et l'Ukraine,
04:34et aussi à l'intérieur de l'Ukraine, ça joue aussi pour lui.
04:37Donc vous voyez, le travail, tout ce que nous voyons, c'est un petit spectacle devant,
04:42mais derrière, il y a vraiment un travail de destruction de l'influence européenne,
04:47de l'influence américaine et des États-Unis en général, et bien sûr, la destruction de l'Ukraine.
04:52On l'a vu avec cette réunion qui a lieu en ce moment à Londres,
04:55on a quand même l'impression que les Européens essaient de se raccrocher un peu aux branches,
04:59essaient d'exister dans cette séquence.
05:01Est-ce qu'ils ont perdu finalement toute influence sur ce dossier ukrainien, Claude Blanchemaison ?
05:06Je ne crois pas. Je crois qu'en effet, le président Trump et le président Poutine
05:10étaient d'accord depuis longtemps pour les écarter du démarrage de cette négociation,
05:16ça c'est clair. D'ailleurs, le président Trump a eu des mots grossiers sur la construction européenne,
05:23sur l'origine de la construction européenne, faite uniquement pour ennuyer les Américains.
05:27Il a utilisé un autre mot. Poutine n'a pas exactement la même opinion sur l'Union européenne,
05:35puisqu'il est même arrivé de faire dire par son ministre des Affaires étrangères,
05:39après tout, si l'Ukraine, après la paix, l'Ukraine indépendante adhère à l'Union européenne,
05:46après tout, c'est son affaire et c'est l'affaire de l'Union européenne.
05:49On s'en moque, parce que pour eux, c'est peut-être surtout une organisation économique,
05:53ce qui aujourd'hui est devenu faux, mais c'était ça à l'origine.
05:57Et puis parce qu'ils pensent que mettre un pays, dans le fond, en guerre,
06:02ou divisé à l'intérieur de l'Union européenne, serait le verre dans le fruit,
06:06et par conséquent, provoquer des dissensions à l'intérieur de l'Union européenne.
06:10Et d'ailleurs, le fait même de dire que l'Union européenne doit rentrer très vite,
06:16pardon, l'Ukraine doit rentrer dans l'Union européenne rapidement,
06:20provoquerait probablement des dissensions,
06:22tout en plus que le processus de ratification des adhésions est compliqué.
06:26Chez certains États membres, il faut un référendum.
06:29Quel serait le résultat de ces référendums ? On ne sait pas.
06:31Donc, les Russes ont beau jeu de renvoyer le ballon du côté,
06:37et peut-être, si on en croit, le fameux journal polonais
06:41qui a publié les soi-disant fuites du document de Witkoff avant-hier,
06:47est-ce que c'est un fake ou est-ce que c'est une réalité ?
06:50Il y a dedans la mention qu'après tout, le raisonnement pourrait bien être le même aujourd'hui pour l'OTAN,
06:55après tout, au lieu de s'argouter en disant « nous ne voulons pas que l'Ukraine rentre dans l'OTAN »,
07:02jamais, il faut le mettre dans le futur traité de paix,
07:05donc après tout, sous couvert d'une concession,
07:09les Russes pourraient dire que l'OTAN se dérouille avec l'Ukraine,
07:12parce que là aussi, ça provoquerait des dissensions à l'intérieur de l'OTAN,
07:16des difficultés considérables, et peut-être que l'adhésion ne se ferait pas.
07:21Donc, il y a là des gens assez mal intentionnés,
07:25qui ont agi sur les dernières formulations de ce que Witkoff a pu proposer à Poutine.
07:32On en verra le résultat, évidemment, vendredi prochain.
07:35Ulrich Bounin, imaginons que les États-Unis et la Russie se mettent d'accord sur un accord
07:41qui ne convienne pas à l'Ukraine, avec des territoires qui soient donnés à la Russie.
07:45Comment peuvent réagir les Européens ?
07:47Est-ce qu'on peut imaginer des sanctions contre la Russie ?
07:49Oui, mais est-ce qu'on peut imaginer des sanctions des Européens contre les États-Unis aussi ?
07:53Les sanctions des Européens contre les Américains, je ne pense pas.
07:56Mais par contre, c'est la vraie question.
07:57C'est-à-dire, effectivement, si jamais, le 15 août ou plus tard,
08:01les Américains et les Russes se mettent d'accord pour rétablir leur...
08:04Déjà, rien que pour rétablir leur propre relation levée de l'ensemble des sanctions américaines sur la Russie,
08:10et effectivement, imaginons un accord de paix dans la foulée sur le dos de l'Ukraine et des Européens,
08:16la vraie question, c'est que va-t-il se passer ?
08:17Que vont faire les Ukrainiens ?
08:19Probablement, ils refuseront.
08:22Les Européens, probablement aussi, refuseront.
08:24Et donc, qu'est-ce qui se passe ensuite ?
08:26Déjà, quelle sera la position des Américains ?
08:27Est-ce que c'est, grosso modo, du coup, l'arrêt, et c'est très probable,
08:31l'arrêt de tout le renseignement et de tout l'armement envoyé par les Américains aux Ukrainiens,
08:36et notamment la défense antiaérienne ?
08:38Premier point.
08:39Voir même, peut-être, des sanctions sur les Européens
08:40qui seront, du coup, vus par Donald Trump comme responsables de la poursuite de la guerre.
08:44Et donc, du coup, qu'est-ce que nous, enfin, nous, Européens et les Ukrainiens,
08:47qu'est-ce qu'on fait derrière ?
08:48Et c'est ça, à mon sens, sujet sur lequel il faut commencer à réfléchir,
08:53parce qu'effectivement, cette option, c'est peut-être pas le chemin principal,
08:56mais il n'est pas impossible, et il faut vraiment se préparer.
08:59Mais ça rentre dans le cadre plus global de comment est-ce que l'Europe devient,
09:03non plus, effectivement, simplement une puissance économique,
09:05mais une puissance géopolitique et capable de prendre son destin en main.
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