- il y a 3 mois
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00:00On va s'intéresser un peu à ce que peut obtenir Donald Trump avec ce sommet.
00:08Il y a une question de crédibilité.
00:10Il avait promis, on s'en souvient, de mettre fin à la guerre en 24 heures après son investiture.
00:17Visiblement, il mettra plus de temps.
00:19Qu'est-ce que ça vaut, cette rencontre, pour Donald Trump ?
00:22Ça vaut déjà beaucoup pour Vladimir Poutine, qui revient dans le concert des nations,
00:27qui est réhabilité, qui obtient ce face-à-face tant attendu qui ramène un petit peu
00:33et ce sera exploité comme ça en interne au rang de superpuissance, la Russie.
00:37En tout cas, c'est comme ça que ce sera vendu aux Russes.
00:40Après, Donald Trump, ce qu'il peut espérer, c'est déjà une très belle image
00:44de serrer en la main avec Vladimir Poutine.
00:46Et puis, c'est surtout d'obtenir un deal le plus rapidement possible,
00:49peu importe le détail sur le fond.
00:51Encore une fois, on le voit bien, Donald Trump est lancé dans une espèce de frénésie d'accord de paix.
00:56Je mets vraiment des grandes guillemets autour des accords de paix
00:58entre la RDC, le Rwanda, l'Arménie, l'Azerbaïdjan,
01:02qui, en fait, sont des traités qui ne valent pas grand-chose,
01:04enfin, pas beaucoup plus que le papier sur lequel c'est écrit.
01:06Et donc, il est probablement dans la même logique vis-à-vis de la Russie et de l'Ukraine.
01:10Et le vrai risque, c'est qu'effectivement,
01:13pour obtenir ce deal à tout prix le plus rapidement possible,
01:15il s'aligne de plus en plus sur les positions russes.
01:18Et c'est justement ce qu'essaient d'éviter les Européens et les Ukrainiens.
01:21– Si on s'arrête un moment sur le lieu où va avoir lieu cette rencontre,
01:26Cyril Gelliter, effectivement, l'Alaska, il y a deux sons de cloche.
01:28D'un côté, certains disent, bon, Trump va jouer à domicile, c'est aux États-Unis,
01:31donc c'est une victoire pour lui.
01:33De l'autre, certains disent, c'est une victoire pour Vladimir Poutine
01:35parce que l'Alaska, c'est un ancien territoire russe.
01:40C'est une victoire pour qui, au final ?
01:41Où est-ce que c'est ex-aequo ? On le voit sur cette carte, c'est quasiment à distance égale.
01:44– C'est un peu à distance égale quand même.
01:46Et puis surtout, n'oubliez pas que Poutine est poursuivi par la CPI,
01:50mais ni la Russie…
01:51– Cour pénale internationale.
01:52– Oui, la Cour pénale internationale de justice, c'est le traité de Rome de 1998,
01:55mais ni la Russie ni les États-Unis ne l'ont ratifié.
02:00Donc ce n'est pas en vigueur dans ces pays.
02:02– Ça, c'est la première chose.
02:04Effectivement, l'Alaska, avant, était un territoire russe.
02:08Ça remonte au XIXe siècle, si je me souviens bien.
02:11Alors côté russe, ils ont présenté cela en disant,
02:14écoutez, comme ça, chacun fait une partie du voyage.
02:17C'est Yuri Uchakov dans ses commentaires.
02:19Et le même Uchakov doit dire, la rencontre suivante avec Trump,
02:22ce sera sur le territoire russe.
02:24Bon, je ne sais pas où ce sera, peut-être l'Extrême-Orient.
02:26Par contre, un point au sujet de Zelensky qui était intéressant.
02:28CBS se basant sur un haut fonctionnaire de la Maison-Blanche
02:33d'affirmer que Zelensky pourrait participer à la fameuse négociation en Alaska.
02:38Alors ça me laisse assez sceptique, comment dire,
02:41puisque non seulement les autorités ukrainiennes n'ont pas confirmé
02:45ni affirmé pour l'instant, mais en plus,
02:47même Poutine ne veut pas en entendre parler.
02:49Il l'a redit dans des commentaires.
02:50Donc, pour l'instant, oui, rencontre en Alaska.
02:53Alors, je ne sais pas du tout où ce sera.
02:55Sur une base militaire ?
02:56Ça, on ne le sait pas encore pour l'instant.
02:58Non, ça, on n'a pas le lieu exact.
02:59On sait juste que ce sera en Alaska.
03:00Oui, et en attendant, je vois surtout une dernière chose.
03:03Je vois que Poutine, comment dire,
03:05il a beaucoup contacté ses homologues étrangers et proches
03:09pour justement les informer des négociations en cours.
03:14Donc, il a parlé au téléphone avec les présidents de Chine,
03:17d'Ouzbékistan, du Kazakhstan, de Bélorussie, d'Inde, du Brésil, d'Afrique du Sud.
03:22Il a rencontré les responsables des Émirats
03:25et le conseiller à la Sécurité nationale indienne aussi.
03:28Donc, en gros, il mobilise ses alliés en faveur des négociations.
03:32Ulrich Bounad, de quels moyens de pression dispose Donald Trump
03:36face à Vladimir Poutine ?
03:38L'effet de sanctions secondaires, il a l'air quand même limité aujourd'hui.
03:41En fait, la vraie question, ce n'est pas tant
03:43quels sont les moyens dont dispose Donald Trump,
03:45c'est est-ce qu'il est prêt à les utiliser ?
03:47Et pour le coup, on n'a pas du tout l'impression
03:48qu'il a envie d'utiliser des moyens de pression.
03:50Déjà, il ne les croit pas lui-même, il l'a dit ouvertement.
03:52C'est d'ailleurs assez marrant des fois.
03:53Donald Trump est assez transparent sur ce qu'il pense.
03:56Et donc, il a dit, je ne suis même pas sûr que ces sanctions fonctionneraient.
03:58Donc, il est extrêmement réticent.
04:00D'ailleurs, il n'a pris aucune sanction depuis qu'il est revenu au pouvoir.
04:03Donc, il pourrait effectivement déjà armer plus l'Ukraine.
04:06Déjà, ce sera une première étape.
04:07Il n'y a pas eu de nouvelle aide militaire validée pour l'Ukraine
04:11depuis qu'il est revenu au pouvoir.
04:12Il pourrait effectivement sanctionner directement les Russes,
04:15par exemple, en s'alignant sur le 18e paquet de sanctions européen
04:18qui a imposé un prix maximal au pétrole russe.
04:20Et effectivement, sans les Américains,
04:23ce prix maximal, c'est beaucoup plus compliqué de le mettre en place.
04:25Il pourrait sanctionner la fleuve fantôme.
04:27Et il pourrait prendre ces fameuses sanctions secondaires.
04:29Il en a pris contre l'Inde.
04:30Mais depuis le départ, il est quand même relativement clair
04:34que ces sanctions contre l'Inde sont moins la volonté de punir New Delhi
04:38vis-à-vis de sa relation avec Moscou,
04:41mais plus de punir New Delhi,
04:42de ne pas conclure un accord économique et commercial avec les Américains.
04:47Donc, dans ce cadre-là, on a vraiment l'impression
04:48que finalement, cette rencontre proposée par...
04:50Alors, ce n'est pas très clair si c'est les Russes qui ont proposé les Américains,
04:53mais c'est une espèce de magnifique porte de sortie pour Donald Trump
04:55pour éviter d'avoir à mettre à exécution l'ultimatum qu'il avait lui-même fixé.
04:58– Et est-ce que ce n'est pas aussi une façon pour Donald Trump
05:01de s'approcher un petit peu plus de son Graal, le prix Nobel de la paix ?
05:05On sait qu'il est quasiment excédé par ça.
05:07– Complètement, c'est ce que je disais tout à l'heure.
05:09RDC, Rwanda, Herménie, Azerbaïdjan,
05:11il a prétendu aussi qu'il avait résolu le conflit entre l'Inde et le Pakistan.
05:14Il en a cité un autre, je crois, Thaïlande, Cambodge.
05:18Donc en fait, oui, il est dans une espèce de logique
05:20où il veut accumuler les bons points pour pouvoir se présenter,
05:23je pense, au comité Nobel.
05:24Je pense qu'il y a un peu de ça.
05:25– Et juste un petit dernier point par rapport à cette position en Alaska,
05:29il y a un autre point qu'il ne faut pas oublier, c'est le bilatéral.
05:31En fait, Donald Trump, il veut aussi faire du business avec les Russes
05:34et pour le coup, le business, une bonne partie du business,
05:36il va se dérouler potentiellement, c'est comme ça que le voit Donald Trump,
05:39en article, l'exploration et l'exploitation des gisements d'hydrocarbures,
05:43ce n'est plus les Européens qui vont le faire parce qu'on a mis en place des sanctions.
05:46Et donc du coup, effectivement, je pense qu'il lorgne là-dessus.
05:49Donc le faire en Alaska, ce n'est pas anodin non plus.
05:51Il y a sans doute cette idée que l'avenir des relations russo-américaines
05:54se déroule en Arctique.
05:56– Sans parler du fond, rien que la tenue de ce sommet,
05:59Paul Gogo, c'est une victoire déjà pour Vladimir Poutine.
06:02Depuis le début de la guerre en Ukraine en 2022,
06:04il est considéré comme un paria par l'ensemble de l'Occident
06:06et là, il va rencontrer le président américain.
06:09– Oui, dans un mois en plus, qui sera un mois assez chargé pour Vladimir Poutine
06:13puisqu'il se rendra notamment en Chine ce mois-ci.
06:15Il mobilise en plus en ce moment tous ses partenaires, on va dire, des BRICS,
06:23donc le Brésil, l'Inde, l'Afrique du Sud, la Chine.
06:27Tout le monde est mobilisé et en fait, ça a du sens pour Vladimir Poutine tout ça
06:31parce que depuis 2022 notamment, il essaie de donner une certaine valeur idéologique
06:36à sa guerre en Ukraine, à sortir de cette propagande sur les nazis ukrainiens.
06:40Et pour lui maintenant, cette guerre en Ukraine doit devenir le symbole
06:43de la construction d'un nouvel ordre mondial et quand on suit la propagande russe au quotidien,
06:48la construction de ce nouvel ordre mondial, il va se faire notamment avec les BRICS
06:52et donc il est vraiment en train d'essayer de reconstruire son fantasme d'ordre mondial
06:59qui lui permet d'expliquer à sa population d'ailleurs qu'il n'est pas seul,
07:02qu'il a encore des partenaires, qu'il peut parler à beaucoup de monde encore
07:04et construire les affrontements du futur finalement et se placer dans les affrontements du futur
07:09et c'est pour ça qu'il part beaucoup aux Chinois, il part beaucoup aux Indiens
07:12et il essaie vraiment de regrouper tout ça et chaque rencontre, chaque appel,
07:16évidemment c'est un message envoyé à Donald Trump, un rappel que Vladimir Poutine,
07:20contrairement à ce qui a pu être dit ces derniers mois, ces dernières années,
07:24n'est plus isolé, il a quand même encore beaucoup de gens à qui il peut parler.
07:27Cyril Jelifter, vous souhaitez réagir et on vous donne la parole ensuite, monsieur l'ambassadeur.
07:30– Juste sur les relations Trump-Poutine, je voudrais faire deux, trois remarques.
07:34Premièrement, quand on lit attentivement la doctrine russe de politique étrangère de 2023,
07:38parmi les priorités, il fallait que l'influence des États-Unis baisse.
07:43Bon, donc je pense que dans ce cadre, pour Poutine, Trump c'est quelqu'un d'utile,
07:48c'est comment le manipuler, juste ce qu'il faut.
07:51Si on regardait attentivement sur les relations Trump-Russie,
07:54il a voulu construire une tour à Moscou, ça n'a jamais abouti.
07:57Il rêve d'avoir le prix Nobel, ça pour l'instant, on n'en est pas encore là.
08:02Donc ils savent comment, en quelque sorte, manipuler Trump,
08:05comment caresser le choix-char dans le sens du poil pour qu'il miaule comme il faut.
08:09C'est comme ça qu'ils le traitent.
08:11Mais je ne suis pas certain que, mais si les États-Unis se casseraient la gueule,
08:16demain, hypothèse, je ne crois pas là sur le court terme du tout,
08:20les Russes en seraient ravis.
08:21Je vous donne juste un dernier exemple, vous aviez la revue des vétérans
08:24du renseignement extérieur russe, le SVR, qui avait publié un numéro.
08:31Un des articles, on dit du bien de Trump, article suivant,
08:34comment dédollariser l'économie mondiale ?
08:37Ça en disait long.
08:38Et Claude Blanche-Maison, vous voulez réagir également ?
08:39Oui, on va simplement un instant sur la réunion de vendredi prochain
08:41et nous ramener un peu sur le concret, sur Terre.
08:44En effet, comme ça a été dit tout à l'heure,
08:46Poutine a appelé Xi Jinping, le président chinois.
08:49Mais il n'a pas été du tout déçu de la réponse,
08:54parce que le président chinois lui a répondu,
08:57par la voix d'un communiqué public, en plus,
09:00la Chine veut absolument un cessez-le-feu.
09:04Donc le message qu'il a passé à Poutine, c'est,
09:07tu acceptes le cessez-le-feu que le président américain va te proposer.
09:10Parce qu'il y en a assez de ces désordres économiques
09:12qui engendrent la guerre en Ukraine.
09:15Et c'est vrai que la Chine, on sait que la Chine
09:17n'a jamais voulu condamner l'agression russe,
09:19mais qu'en revanche, elle est fortement indisposée par cette guerre.
09:23Et que maintenant, ça suffit, au bout de trois ans et demi,
09:25elle veut qu'il y ait un cessez-le-feu.
09:27Donc il y a une pression chinoise pour que, vendredi prochain,
09:31Poutine accepte le cessez-le-feu,
09:33limité, mal ficelé, puisqu'il n'y aura pas de contrôle, etc.,
09:37que propose Trump.
09:39Pour l'Inde, c'est un petit peu la même chose.
09:41Et c'est même peut-être encore pire,
09:43parce que s'il n'y a pas le résultat que demande Trump,
09:49c'est-à-dire un cessez-le-feu,
09:50eh bien, les doubles sanctions, la double peine s'appliquera à l'Inde.
09:55Elle a déjà eu, en tant que négociation commerciale bilatérale,
10:0025% de droits de douane pour tous ces produits qui arrivent aux États-Unis.
10:04Eh bien, il a suspendu au-dessus de sa tête la menace de 25% de plus,
10:08ce qui ferait 50% sur tous les produits indiens,
10:11c'est-à-dire qu'il n'y a plus un produit indien qui rentrerait aux États-Unis,
10:14si le pétrole continuait d'arriver et s'il n'y avait pas de cessez-le-feu.
10:19Si le pétrole russe continuait d'arriver en Inde et s'il n'y avait pas de cessez-le-feu.
10:22Donc, l'Inde est très inquiète,
10:24puisqu'elle était dans un processus de rapprochement géopolitique avec les États-Unis.
10:30Elle se retrouverait rejetée dans les bras de Poutine, en réalité, effectivement.
10:36Donc, il y a un enjeu géopolitique aussi qui se joue là, vendredi prochain.
10:42La Chine et l'Inde veulent qu'il y ait au moins une décision de cessez-le-feu.
10:47Et pas de complications sur les clauses X, Y ou Z du traité de paix.
10:51C'est beaucoup trop tôt.
10:52Pour ça, il faut qu'il y ait des semaines et des mois de négociations
10:55auxquelles participeront évidemment l'Ukraine et évidemment les pays européens.
10:59Alors, on parle de la Chine, on parle de l'Inde,
11:02mais il y a également les Européens qui scrutent forcément cette rencontre
11:04avec beaucoup d'attention.
11:05Mais c'est vrai qu'on a l'impression que les Européens sont un petit peu marginalisés.
11:09Alors, il y a eu ce tweet du président français Emmanuel Macron
11:12qui fait très attention lui aussi à cette rencontre
11:16et qui appelle justement à inclure l'Ukraine au sein de ce sommet.
11:21L'avenir de l'Ukraine ne peut se décider sans les Ukrainiens
11:23qui se battent pour leur liberté et leur sécurité
11:26depuis désormais plus de trois ans, écrit le président.
11:29Les Européens seront aussi nécessairement partis à la solution
11:33car il en va de leur sécurité.
11:35Ulrich Bounin, est-ce que c'est une tentative du président Emmanuel Macron
11:38de dire « Coucou, nous aussi, on est là et on a un rôle à jouer ? »
11:41Alors, c'est effectivement de la diplomatie publique,
11:43mais en fait, il y a quand même des coups de fil depuis 48 heures
11:46entre les Ukrainiens et les Européens, entre les Européens et entre eux,
11:48pour essayer justement d'adopter un front commun
11:51et de peser sur la direction que va prendre cette discussion
11:55entre Trump et Poutine et sans doute essayer de poser des limites de l'acceptable.
12:00Il y a aussi une réunion qui a lieu aujourd'hui en Grande-Bretagne
12:04entre G.D. Vance, donc le vice-président américain,
12:06des émissaires ukrainiens et européens
12:09pour justement essayer de faire un gros travail diplomatique
12:11pour, encore une fois, je pense, poser des lignes rouges,
12:14poser des cadres, éviter que Donald Trump ne s'aligne complètement
12:16sur et signe une espèce de traité complètement léonin
12:20sur le dos de l'Ukraine et des Européens.
12:22Donc oui, il y a ce risque, il y a une volonté des Européens
12:24d'essayer de se mobiliser dans la semaine qui vient
12:27pour essayer de peser sur, effectivement, la discussion
12:30qui va arriver entre Trump et Poutine
12:33et essayer de justement éviter, on va dire,
12:35une espèce de catastrophe qui verrait Trump et Poutine
12:38se mettre d'accord sur le dos des autres.
12:41La vraie question, c'est est-ce qu'on va réussir à peser ?
12:44Premier point, le fait que ce soit G.D. Vance qui vienne,
12:47ce n'est pas forcément super rassurant.
12:48G.D. Vance, ce n'est pas vraiment un pro-européen
12:50ni un pro-ukrainien.
12:51Et deuxième point, je pense qu'en parler de ça,
12:53il faut que les Européens et les Ukrainiens se préparent.
12:55Si jamais, effectivement, le pire arrivait,
12:57quelle serait la réaction des Européens
12:59vis-à-vis, effectivement, de cette paix sur le dos de l'Europe ?
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