- il y a 4 mois
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00:00On va passer à l'actualité aux Etats-Unis avec ce réveil de Donald Trump.
00:04Donald Trump qui sort du silence après, vous le savez, le dépôt de plainte hier du président des Etats-Unis
00:11contre le Wall Street Journal à qui il réclame 10 milliards de dollars de dommages et intérêts.
00:15Le quotidien qui attribue au président américain, on vous le rappelle, un dessin graveleux adressé à Jeffrey Epstein lors de son anniversaire.
00:22Naoufel El-Kawafi, vous êtes à Washington pour BFM TV.
00:25Donald Trump réagit et se vante de sa cote de popularité qui n'a jamais été, dit-il, aussi haut selon lui depuis les révélations du Wall Street Journal.
00:37Oui, clairement, le président américain, qu'est-ce qu'il dit ?
00:39Il dit que finalement, cette affaire, cette polémique Epstein lui a servi parce que ça lui a permis de faire monter drastiquement sa cote de popularité
00:47qui, selon lui, n'a jamais atteint des scores pareils.
00:50Mais attention, c'est une information à prendre à la légère.
00:52On ne sait pas d'où Donald Trump sort ses chiffres, ni même s'ils sont exacts.
00:57Ce que cela montre, en revanche, c'est que Donald Trump tente de faire bonne figure face à cette polémique qui enfle l'Amérique,
01:04qui divise, qui crée l'embarras au sein même de son propre camp, mais également de son socle électoral.
01:09C'est vrai que ces dernières heures, on a vu pas mal de magas.
01:12Vous savez, ce sont les fervents soutiens de Donald Trump publier des vidéos sur les réseaux sociaux
01:16en expliquant leur mécontentement, leur choc, sentiment de trahison face à cette polémique.
01:21Certains qui ont d'ailleurs brûlé la casquette rouge maga, qui est symbole de l'appartenance politique du président américain.
01:27Donald Trump, qui tente donc de faire bonne figure, a noté également que le président américain, ce week-end,
01:33n'a fait aucune apparition publique, aucun événement.
01:35Peut-être faut-il y voir derrière tout ça la volonté de la Maison-Blanche
01:38et bien de se faire un peu plus discret pour tenter d'éteindre la polémique.
01:43Naoufel El-Kawafi, en direct de Washington, merci à vous.
01:46Nous a rejoint Laurence Haïm, merci d'être la chère Laurence.
01:49À distance, Yannick Mireur est là aussi, politologue spécialiste des Etats-Unis.
01:53Laurence, tout d'abord, quand Donald Trump parle de ses sondages,
01:57évidemment, Naoufel le disait, on ne sait pas d'où il sort ses sondages.
02:00Cette cote de popularité dont il dit qu'elle n'a jamais été aussi haute depuis ce scandale.
02:04Vous y croyez, vous ?
02:05Alors, on ne sait pas, parce qu'on va attendre de voir les résultats,
02:07mais en tout cas, il y a une constante dans Donald Trump,
02:09quand ça va très mal, il faut toujours que ça aille très bien.
02:11Et donc, c'est quelque chose, d'ailleurs, qui fait partie de sa communication politique,
02:17sa base adore, et dans la difficulté, Donald Trump va survivre,
02:22dans la difficulté, les sondages sont très bons,
02:25dans la difficulté, je surmonte les crises et je montre que j'avance.
02:30Ça, c'est vraiment la philosophie politique de Donald Trump,
02:34qui, après toutes les difficultés qu'on connaît,
02:36et qu'on a analysées tout au long de deux campagnes présidentielles,
02:39eh bien, montre que ça plaît à ses électeurs, en 2016 comme en 2020.
02:44Et là, dans cette première crise, qui est la crise Epstein,
02:46qui est vraiment la première crise importante de cette deuxième présidence,
02:50il fait du Trump, c'est-à-dire, tout va très bien,
02:53et je suis toujours le meilleur, et je suis toujours au plus haut des sondages.
02:56Nous, journalistes, on attend de voir quel organisme,
02:58quels sont les chiffres, sur quel nombre de citoyens ont été posés
03:05des questions de popularité de Donald Trump.
03:07Yannick Mireur, vous êtes avec nous, je le rappelle.
03:10Quel est l'œil que vous posez sur cette situation ?
03:12Est-ce que c'est une auto-congratulation sincère,
03:15ou il y a vraiment derrière une sorte de fébrilité de la part de Donald Trump,
03:18à savoir perdre son socle, sa base, ces fameux magas, comme on les appelle ?
03:22Je rebondis, je suis d'accord avec ce qu'elle vient de décrire.
03:31Il suffit de regarder, notamment, comment dirais-je,
03:34les réactions de M. Trump lui-même, très long texte sur True Social,
03:38puisque, évidemment, ce n'est pas une littérature de première force
03:41qui fait tellement plaisir à lire et qui n'est pas très intéressante,
03:43mais enfin, poursuivre la psychologie, interpréter la psychologie du personnage,
03:46qui a une capacité à dire que ce qu'ils ont accompli depuis six mois
03:49n'a pas été accompli par aucun président depuis cent ans,
03:52etc., etc., etc.
03:54Donc, la capacité à ne pas voir la réalité des choses
03:56fait que c'est un petit peu confus pour les analystes aussi,
03:59puisque c'est une psychologie quand même très singulière
04:01que celle de M. Trump.
04:02Plus sérieusement, ce que je pourrais vous dire,
04:05c'est qu'au-delà du sordide dans lequel on baigne avec l'affaire Epstein,
04:13c'est quand même la première fois, et très tôt dans cette présidence,
04:17qu'une affaire quelconque, chaque semaine à son lot de nouveautés extraordinaires,
04:22dans quelques domaines que ce soit,
04:24qu'il y a tant de turbulences au sein du camp Maga, du camp Trump,
04:29beaucoup de « infighting », comme on dit, c'est-à-dire des détails en interne,
04:33et même des positions, des demandes de transparence
04:37qui contrarient énormément M. Trump lui-même.
04:41Quelqu'un avait tweeté d'ailleurs, un podcaster,
04:43j'ai oublié son nom aujourd'hui, mais « mon gars, t'es quand même pas le pape ».
04:47Vous voyez, on n'aurait jamais vu ça jusqu'ici.
04:50Donc je pense que c'est peut-être une rupture qui pourrait avoir des conséquences
04:55lesquelles il n'y a pas d'élection de toute façon en jeu pour l'instant.
04:58À la mi-terme, c'est dans un an et demi.
05:00Mais enfin, c'est politiquement, la fébrilité, la versatilité, le risque sont là,
05:07alors que jusqu'à présent, on parle évidemment de monolithe et d'une base imperturbable.
05:11– Yannick Mireur, restez avec nous.
05:13Olivier Ravanello, je voulais qu'on s'intéresse aussi au deuxième poste,
05:15parce qu'il en a fait deux, des postes quand il s'est réveillé Donald Trump
05:17sur son réseau social, où il met « le temps passe vite ».
05:20C'est aujourd'hui le sixième mois de mon second matin.
05:22Il est important de noter que cette période est considérée
05:24comme l'une des plus importantes de tous les présidents.
05:26Il se souhaite un joyeux anniversaire.
05:27Les États-Unis sont le pays le plus chaud, le plus respecté au monde.
05:30Est-ce que ça ne sent pas un peu la fébrilité tout de même ?
05:33– Si, on va reparler sondage, puisque Trump avait décidé de parler sondage.
05:36– Il y a un sondage qui est paru et qui a été demandé par CNN il y a trois jours,
05:40qui est extrêmement intéressant, parce qu'il rentre vraiment dans le détail
05:42du feeling actuel des Américains, au-delà même de l'affaire Epstein.
05:47Ce qu'on sent bien dans l'électorat républicain, et ce qui ressort,
05:51c'est que cet électorat considère que Trump ne s'occupe pas assez d'œufs,
05:55qu'il est trop sur la scène étrangère, qu'il ne s'occupe pas assez du prix des œufs,
05:59il avait promis qu'il allait baisser, que cette relance économique a du mal à venir,
06:04qu'on l'a vu lorsque le pays souffre, comme au Texas, au moment des inondations.
06:09Il a mis beaucoup de temps à être en empathie avec ce qui se passait,
06:12et qu'il passe son temps à faire des déclarations sur la paix en Ukraine,
06:16sur l'Iran, sur les droits de douane.
06:20Et que cet électorat républicain attendait beaucoup de lui là-dessus,
06:23sur « je vais rendre l'Amérique plus grande et plus forte »,
06:27mais ce que disent les républicains, c'est « comment est-ce que je le ressens
06:32et comment est-ce que je le vois ? »
06:33Et puis il y a, comme on le disait, cet électorat qui est un électorat plus dur,
06:37plus radical, qui attend des révélations, des révélations qui ne viennent pas,
06:40ce qui fait que tout le monde est en train en ce moment de s'agiter.
06:43Depuis ce matin, vous avez eu quantité de prises de parole
06:46qui viennent des républicains, qui viennent des démocrates,
06:49qui vont tous dans le même sens.
06:50Et en gros, purgeons cette affaire Epstein, sortez tout, sortez tout.
06:54Et ça va même jusqu'à l'avocat d'Epstein,
06:56qui a dit « dans le rapport qui a été fait pour préparer le jugement,
07:00ce n'est pas là où il y a le plus d'éléments importants.
07:03Si vous voulez vraiment découvrir des choses,
07:05en gros, il faut publier tous les témoignages,
07:08il faut tout sortir. »
07:09Et là, il y a plein de choses intéressantes.
07:11Donc vous êtes dans une espèce de spirale
07:13que Trump n'arrive plus à contrôler,
07:15et où tout le monde en demande encore plus, encore plus, encore plus.
07:19Et lui, ce qu'il craint, c'est que ça occupe totalement l'espace,
07:21que peut-être qu'à l'intérieur de tous ces témoignages,
07:23il y ait des noms de gens proches,
07:24ou peut-être que lui-même soit cité.
07:26Enfin, en tout cas, que ça vienne complètement polluer son mandat.
07:30Et c'est pour ça qu'il essaye de dire
07:31« non mais vraiment, ces six premiers mois, ils ont été fantastiques,
07:34même si objectivement, le bilan, il est à peu près nul. »
07:37Laurent Surat, il y a une chance qu'on connaisse tout un jour,
07:41que Trump dise « ok, on va tout publier. »
07:43Alors ça, c'est vraiment la question.
07:45On va voir dans les prochains jours de quelle manière cette histoire évolue.
07:48Mais il ne peut pas y échapper, par exemple ?
07:50Alors, on ne sait pas, parce que d'abord, quand ils disent « ben voilà, on va donner ça,
07:54et il faut que les témoignages, par exemple, devant le grand jury soient révélés »,
07:59d'abord, c'est un juge, c'est le juge de New York qui doit décider ça.
08:02Ça ne se fait pas en 48 heures, ça va prendre des mois,
08:04avant qu'il y ait une décision de justice,
08:06notamment de ce juge qui s'appelle le juge Berman,
08:08qui maintenant doit décider s'ils vont publier ou pas les choses.
08:12Moi, ce qui me frappe, c'est comment ils essayent de détourner l'attention du truc.
08:16De faire diversion.
08:16Ils essayent vraiment de faire diversion.
08:19Et là, depuis 48 heures, il a envoyé au front sa directrice des renseignements
08:23qui s'appelle Tulsi Kabar.
08:25Et d'un seul coup, Barack Obama est de nouveau l'ennemi public numéro un.
08:29En disant qu'il y aurait eu de l'ingérence russe dans l'élection de Nathalie.
08:31Alors, ils reviennent sur une vieille histoire qui s'est passée
08:34et sur laquelle Trump a eu beaucoup de ressentiments,
08:38et ça, ils en parlaient beaucoup dans sa campagne présidentielle,
08:40sur le fait qu'en 2016, lors de la première élection,
08:44Barack Obama aurait fait une réunion secrète pour dissimuler un document
08:49montrant qu'il n'y avait pas eu d'ingérence russe dans l'élection présidentielle de 2016.
08:55Et c'est un thème qui a été développé par de nombreux fans de Donald Trump,
09:00comme quoi il y avait eu un complot pour atteindre Donald Trump,
09:03que les démocrates avaient raconté n'importe quoi.
09:06Et depuis 48 heures, ils reviennent là-dessus.
09:07Et maintenant, il y a même le général Flynn, qui faisait partie du premier mandat,
09:11qui demande à ce qu'on confisque le passeport de Barack Obama.
09:15Donc, il va falloir surveiller cette chose.
09:18Ils essayent de faire diversion sur un thème sur lequel les gens qui adorent Trump sont très attachés,
09:25à savoir la haine contre Barack Obama.
09:28Et donc, voilà, on va voir dans les heures, dans les jours qui viennent,
09:32si ça évolue, si ça marche, et surtout si l'affaire Epstein reste à la lune de l'actualité.
09:36Mais petite information, parce que moi, j'aime bien vous apporter des petites informations en direct.
09:40Vous êtes là pour ça ?
09:40On a quand même appris que...
09:42Et ça, je trouve ça assez intéressant, parce qu'on a beaucoup parlé du procès de Trump,
09:46de ce qu'il allait faire avec le Wall Street Journal et Robert Murdoch.
09:49On a quand même appris que G.D. Vance, le vice-président,
09:52a été voir Murdoch en secret mardi dernier.
09:54Il a pris un avion privé.
09:55Il y a eu une réunion entre G.D. Vance et Murdoch.
09:59Et après, il y a eu toute cette histoire sur le Wall Street Journal, etc.
10:02On ne sait absolument pas ce que le vice-président a dit à Robert Murdoch.
10:05Mais bon, connaissant les négociations, les coups un peu tordus que chacun fait,
10:09parfois en politique, je trouve que c'est une information intéressante
10:12de savoir que le vice-président, avant que Trump n'attaque Murdoch,
10:16aille voir Murdoch.
10:16Il prépare l'avenir ?
10:18Oui, c'est ça, peut-être.
10:19On verra, mais Vance, pour le moment, reste extrêmement fidèle à Trump.
10:23Il ne le trahit pas.
10:25C'est quelqu'un qui est vraiment le bon soldat, le numéro 2 parfait.
10:29Trump dit oui, Vance dit oui.
10:31Trump dit non, Vance dit non.
10:33Et donc, le fait qu'il ait été voir Murdoch sans qu'on sache,
10:37c'est simplement un truc, c'est qu'ils ont marché dans la forêt ensemble
10:39et que le fils de Murdoch était là.
10:41Qui sont les plus fidèles de Donald Trump ?
10:42Ceux qui peuvent lui donner des conseils dans cette affaire ?
10:44Mélania Trump est beaucoup plus importante qu'on ne le pense.
10:47C'est quelqu'un sur lequel, chaque fois que Donald Trump a une crise,
10:51il peut se reposer.
10:52Le père de Mélania Trump, qui s'appelle Victor.
10:55Et puis autour de lui, toujours la famille Donald Trump Jr.
10:57Donald Trump n'a cessé de répéter tout au long de sa carrière
11:00« Moi, je ne fais confiance qu'en ma famille ».
11:03Et puis, il y a les gens qui viennent, qui sont les courtisans,
11:05que Donald Trump, en général, s'est très bien détecté.
11:08Et il y a J.D. Vance qui, encore une fois, il faut toujours le souligner,
11:12s'il arrive quelque chose à Donald Trump,
11:15c'est J.D. Vance qui deviendra président des États-Unis.
11:17– Vous disiez qu'il y avait aussi des Républicains
11:19qui commençaient à vouloir savoir l'affaire.
11:21Il y en a une aussi, Marjorie Taylor Greene,
11:23figure du Trumpiste, qui a exprimé sa colère.
11:25Et elle dit « L'Amérique mérite la vérité »
11:27sur Jeffrey Stein et les riches et puissances élites qui l'entouraient.
11:29Elle accuse désormais les Républicains de l'establishment
11:32d'avoir piraté carrément le mouvement MAGA.
11:35Ça, ça fait partie des réactions.
11:36– Oui, elle est importante. C'est une élue de Georgie.
11:37Il a été faire un petit meeting dans une ville qui s'appelle Rome,
11:41en Georgie, où elle était là.
11:43C'était un meeting complètement fou avec des gens
11:45qui étaient habillés pour montrer
11:48que l'Amérique révolutionnaire un jour passera.
11:51Marjorie Taylor Greene, c'est quelqu'un comme Steve Bannon,
11:54qui est un ancien conseiller de Trump, le disait,
11:56qui y va, qui n'a pas peur de prendre des coups.
11:58Et les Trumpistes, et notamment Steve Bannon, disaient
12:01« Au moins, elle, on peut lui taper dessus, elle va résister. »
12:04Et elle est toujours là et elle est toujours assez provocatrice.
12:07Elle est adorée par beaucoup de gens dans la base.
12:10– Dans sa base, oui.
12:11– Oui, par le mouvement Canon,
12:12qui est aussi au cœur de l'histoire Epstein.
12:14Et donc, elle va attiser d'une certaine manière les choses
12:18pour tout connaître sur l'affaire Epstein.
12:20Et surtout, que la base ne cède pas.
12:23Politiquement, ils ont peur de quoi en ce moment ?
12:25Ils ont peur de perdre cette base.
12:26– De perdre en masse cette base, Maga.
12:28Merci à tous les deux.
12:29– Sous-titrage Société Radio-Canada
12:30– Sous-titrage Société Radio-Canada
12:31– Sous-titrage Société Radio-Canada
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