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  • il y a 4 mois
Tous les samedis et dimanches, Anne Seften vous accompagne sur BFMTV avec deux heures d'information. Reportages, pédagogie et nos invités pour comprendre l'actualité, même le weekend.

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Transcription
00:00Et pour en parler, j'accueille Alexandre Nicolique, député européen, porte-parole du Rassemblement National. Bonjour.
00:05Aurore Malval est toujours restée avec nous, rédactrice en chef, rappelons-le, du site Marianne.
00:09Et puis à distance, parce qu'on aura bien besoin de ces lumières, Isabelle Zichin-Jean, qui est économiste, professeure à l'université Sorbonne Paris-Nord
00:16et membre du laboratoire Centre d'économie de l'université de Paris-Nord.
00:20Première question qui s'adresse à vous, cher Alexandre, pourquoi taper dur maintenant ?
00:25Pourquoi ne pas attendre que le Premier ministre, qui a dit qu'il allait travailler tout l'été, ne pas prendre de vacances,
00:29allait rendre davantage de précisions, même si ses ministres, et on évoquera l'interview de Catherine Vautrin dans Le Monde ce matin aussi,
00:36ses ministres sont chargés aussi de faire le service après-vente, entre guillemets, parce que c'est moins l'expression.
00:41Mais pourquoi Marine Le Pen tape si dur et pourquoi elle dénonce, j'ai lu toute cette longue lettre, la confusion ?
00:46C'est si confus que ça ?
00:47C'est très confus quand vous avez des ministres qui se contredisent à peu près sur tous les sujets, l'immigration, la fiscalité.
00:52Donc nous, on aimerait avoir des éléments clairs, les Français aimeraient avoir des éléments clairs.
00:56Et avant que des décisions soient prises, le premier parti d'opposition, qui est le Rassemblement national,
01:01le parti le plus populaire parmi les Français, doit être écouté, surtout qu'on a des vraies solutions, comme ça vient d'être évoqué.
01:08Oui, je suis désolé, quand on a l'immigration, selon l'observatoire de l'immigration et de la démographie,
01:12qui coûte 41 milliards d'euros par an, et qu'il y a des mesures qu'on a pu évoquer qui engendreraient de vraies économies,
01:18là, vous veniez de parler des 18 milliards d'euros, que notre mesure, je vais la préciser,
01:23notre mesure qui serait que, quand on arrive en France, on ne peut pas bénéficier tout de suite d'aides sociales,
01:29mais qu'il faut avoir travaillé, cotisé durant 5 ans pour bénéficier...
01:31C'est à l'AME notamment, l'aide médicale d'État ?
01:33Alors ça, c'est pour les clandestins, mais globalement, nous considérons qu'il faut avoir travaillé, cotisé durant 5 ans,
01:37pour bénéficier d'aides sociales, des aides qui sont le fruit des impôts des Français,
01:41comme le budget de l'Union Européenne.
01:42Oui, c'est ça, 5 ans de cotisation et la suppression de l'AME, c'est ce que vous demandez aussi ?
01:46Alors, évidemment, la suppression de l'AME, comme dans tous les pays, c'est pas normal que...
01:48Mais on est dans le pays des droits de l'homme, c'est donc...
01:50Non mais écoutez, tous les autres pays ne sont pas dans... ne respectent pas les droits de l'homme,
01:54enfin, on est le seul pays qui applique ça.
01:56Un Français ou un étranger en situation régulière doit cotiser à la sécurité sociale, payer une mutuelle,
02:01et un clandestin qui doit être normalement expulsé bénéficie des soins gratuits, c'est une injustice.
02:05Et juste, l'autre axe qui est évoqué, c'est le budget de l'Union Européenne, je suis député européen.
02:11Écoutez, quand on nous a fait croire pendant des mois, des années, qu'on ne pouvait pas baisser
02:16ce qui était envisagé en termes de contribution au budget de l'Union Européenne,
02:19eh bien là, le gouvernement, face à l'urgence budgétaire, a décidé de baisser cette contribution
02:22par rapport à la hausse qui était envisagée, baisser la hausse d'1,6 milliard d'euros sur le budget 2026.
02:29Mais il va falloir à un moment qu'on mette aussi ça sur la table, parce qu'on donne toujours plus,
02:33et on voit nos agriculteurs qui ne reçoivent pas plus d'aide, par exemple.
02:36Et je finis juste là-dessus, quand je parle des agriculteurs, qu'on mette aussi sur la table,
02:41le budget de l'Union Européenne.
02:42Par exemple, je parle des agriculteurs, on donne 1,4 milliard d'euros à l'agriculture turque
02:47qui est en concurrence directe avec l'agriculture française.
02:48On donne 171 millions d'euros à l'agriculture albanaise, par exemple,
02:52qui sont le fruit des impôts des Français, ces recettes-là supplémentaires
02:55pour leurs agricultures qui sont en concurrence avec les Français,
02:58et peut-être même des impôts des agriculteurs français qui paient
03:01pour qu'on aide et qu'on modernise l'agriculture de pays étrangers.
03:04Vous avez dit beaucoup de choses, je vais revenir aussi avec vous
03:07sur le volet aussi politique, Ormalval, mais un petit détour par vous, Isabelle Zys-Saint-Jean.
03:11Quand Alexandre Nicolèque dit que l'immigration a été chiffrée,
03:14ça rapporterait 41 milliards d'économies, c'est ce que vous m'avez dit.
03:17C'est vrai, Isabelle ?
03:19Alors c'est beaucoup plus compliqué, et j'entendais dans les propos,
03:23on passe d'un mot à l'autre, d'immigration et réfugiés.
03:30Donc bon, à mon avis, c'est vraiment pas le sujet de ce débat.
03:35Non, c'est vraiment pas le sujet de ce débat.
03:37Moi, ce que je voudrais dire quand même, c'est qu'effectivement,
03:40c'est un budget qui me paraît pas réaliste, en plus d'être profondément injuste.
03:46Pas réaliste parce que sur deux ans, vous allez faire une baisse des économies
03:53qui représentent à peu près 1,7% du PIB.
03:57Quand vous faites ça, vous cassez nécessairement les moteurs de la croissance économique.
04:03Vous allez jouer sur la consommation des ménages.
04:06Il y a à peu près 7 milliards sur les ménages qui vont frapper.
04:12Donc la consommation des ménages, c'est la moitié du PIB.
04:16Donc vous allez freiner la consommation des ménages.
04:19Et de l'autre côté, vous allez freiner l'autre moteur,
04:22qui est la dépense publique, via l'investissement notamment pour l'avenir.
04:27Et c'était la dépense publique qui tire la croissance.
04:31C'est ça qu'il faut comprendre.
04:33Donc là, on va trop vite.
04:35Et il y a des travaux du FMI qui montrent que quand vous allez trop vite,
04:39dans le rétablissement des comptes publics,
04:41parce qu'on est d'accord, il faut les rétablir,
04:43les comptes publics sont en mauvais état.
04:45Donc il faut les rétablir.
04:4643,8 milliards d'économies.
04:47On est avec une croissance qui est extrêmement faible.
04:52Et non, il n'y a pas l'urgence caricaturale reprise à l'envie,
04:57y compris par les représentants du Rassemblement national,
05:02sur la dette publique.
05:03qu'on serait comme la Grèce,
05:05comme l'Espagne au moment de la crise.
05:08Non, ce n'est pas vrai.
05:09On est dans une situation préoccupante.
05:11Il faut la prendre en charge.
05:13Il faut une trajectoire de rétablissement,
05:15mais une trajectoire de rétablissement
05:17qui soit plus lente,
05:20parce que sinon, ça ne va pas fonctionner.
05:22Et par ailleurs, c'est probablement profondément injuste.
05:26Sur l'Europe...
05:27Alors, je reviens vers vous.
05:28Oui, Isabelle Thyssen-Jean, je reviens vers vous très vite,
05:30parce que aussi, que tout le monde puisse s'exprimer.
05:33Puis je vous interrogerai aussi sur ce qu'a dit Catherine Vautrin,
05:36interview au Monde,
05:37dans lequel elle précise certaines choses
05:39sur les économies à faire,
05:41où, et on parlera peut-être à Rémaladie avec vous,
05:43Aurore Malval, on peut s'interroger justement
05:44du timing, là aussi, de Marine Le Pen.
05:46Est-ce qu'elle aussi, c'était ma première question à Alexandre,
05:49est-ce qu'elle va trop vite en s'exprimant là,
05:50alors que les Français n'ont pas la tête ailleurs ?
05:52Certes, ils voient bien qu'il y a des économies à faire,
05:5343,8 milliards d'euros,
05:55mais ils sont partis en vacances, là.
05:56Les Français ont effectivement la tête ailleurs,
05:58mais le gouvernement, François Bayrou,
06:00lui, il est justement en plein dedans,
06:03parce qu'il a tout l'été,
06:04pour essayer de prévenir la censure
06:06qui va probablement,
06:08enfin qui pourrait en tout cas arriver à la rentrée.
06:12Et en fait, ce qui se passe,
06:13c'est que Marine Le Pen,
06:14elle veut revenir aussi au centre du jeu.
06:15D'ailleurs, c'est un petit peu, je dirais,
06:16la tonalité de cette lettre
06:17ressemble à l'interview qu'elle donne aux Parisiens
06:20juste après l'annonce du budget,
06:21en disant « je ne m'étonne que nous n'ayons pas été reçus
06:24et que nous ne soyons pas convoqués pour un rendez-vous ».
06:27Qu'est-ce qu'elle voit, Marine Le Pen ?
06:28Que François Bayrou, il essaye encore
06:29de trouver une solution avec le PS,
06:33de négocier.
06:34Il y a des offres qui sont sorties
06:35dans plusieurs organes de presse.
06:37François Bayrou se tourne vers le Parti Socialiste,
06:39va essayer de proposer des choses
06:40pour essayer d'accrocher à nouveau
06:41un deal de non-censure.
06:42Donc Marine Le Pen, elle accélère,
06:44elle dit « voilà, nous, on va appuyer sur le bouton.
06:46Nous sommes aussi, c'est une façon de dire,
06:47nous sommes des interlocuteurs,
06:49nous voulons débattre avec vous ».
06:50Et effectivement, cette question de l'immigration,
06:52ce thème n'est pas abordé
06:54dans le budget qu'a construit François Bayrou.
06:56Pourquoi ?
06:57Est-ce que c'est pour donner justement
06:58un point à un moment,
07:00une victoire au Rassemblement National
07:02pour éviter la censure de leur côté ?
07:05Ou est-ce que c'est d'ailleurs
07:06pour s'assurer du soutien
07:07d'un socle commun qui tienne ensemble
07:10et que ce sera une victoire
07:11qui sera décrochée par les LR ?
07:13On verra en tout cas comment,
07:14je dirais, le marketing politique
07:15il y aura à la rentrée tour de ça.
07:16Mais on peut penser qu'il y aura peut-être
07:17justement un changement de ce côté-là
07:20puisque ce sujet n'a été, je pense,
07:22à dessein, pas abordé
07:23dans la présentation initiale du budget.
07:25Alexandre, Nicolas,
07:26quand elle dit que c'est caricatural,
07:28Isabelle Thys-Saint-Jean,
07:29vous répondez quoi ?
07:30Mais il n'y a rien de caricatural.
07:32En plus, tout ce que j'ai évoqué...
07:33Sur ce sujet de l'immigration,
07:35qui est un peu ce qui revient à chaque fois
07:36faire des économies sur l'immigration.
07:37Et Marine Le Pen parle de tabou,
07:39de couloure et hors contrôle de l'immigration.
07:41Mais bien sûr, mais c'est un tabou
07:42uniquement des politiques
07:42qui sont au pouvoir
07:43depuis des dizaines d'années
07:45parce que c'est ce que souhaitent
07:46une très grande majorité des Français.
07:48Par exemple, sur la préférence nationale
07:49que j'ai évoquée,
07:50c'est évidemment souhaité
07:52par 70% des Français.
07:54C'était d'ailleurs des mesures
07:55qu'on avait dans le passé
07:56qui étaient même mises en place
07:57par le vrai Front populaire
07:58quand il était encore de gauche,
07:59par ce nouveau Front populaire
08:01qui se fiche un peu
08:02justement des classes populaires
08:03qui sont asphyxiées
08:05par des hausses d'impôts constantes
08:07parce que c'est ce qu'ils subissent.
08:09Vous savez ce qui était évoqué là
08:11à parler de l'OCDE ?
08:12Enfin, il y a 38 pays dans l'OCDE.
08:15Vous savez, c'est les pays occidentaux.
08:17On a le taux de prélèvement obligatoire
08:19dans le PIB
08:19le plus important des pays de l'OCDE.
08:21En 50 ans, en 75,
08:22on était à 34%
08:24des prélèvements obligatoires
08:26dans le PIB.
08:27Aujourd'hui, ça représente 46%.
08:29On n'a fait que d'augmenter les impôts.
08:31Par exemple, on a créé des nouveaux impôts,
08:33des impôts de production,
08:34par exemple sur l'industrie.
08:34On est le plus taxé.
08:36Dans les pays de l'OCDE,
08:38un pays qui a un taux de prélèvement
08:39obligatoire plus important.
08:41On a par exemple surtaxé l'industrie
08:44et ce qui entraîne aujourd'hui
08:45qu'on a un déficit commercial
08:47de près de 100 milliards d'euros.
08:48Eh bien, tout ça, ça coûte
08:49en termes de déficit public
08:51parce qu'on a un manque de richesse.
08:53On a tué l'économie de notre pays.
08:55Ce manque de projection
08:56depuis des dizaines d'années,
08:57c'est ce qui fait qu'aujourd'hui,
08:58on est dans un appauvrissement constant
08:59et qu'on a la pire trajectoire économique,
09:01le déficit public qui augmente le plus
09:03et la dette qui augmente le plus
09:04parmi les pays de l'OCDE,
09:05malgré un taux de prélèvement obligatoire
09:07le plus important.
09:08Donc évidemment que ce n'est pas une solution
09:09d'augmenter encore, encore et encore
09:11les impôts parce que ça va affaiblir.
09:12Vous dites tuer l'économie,
09:13Marine Le Pen dit
09:14le macronisme conduirait le pays
09:16vers un abîme certain.
09:17C'est ce qu'elle dit.
09:18C'est la trajectoire qu'on est en train de prendre
09:19et qu'on voit depuis des années
09:20qui nous amène tout droit
09:23vers un déclin économique
09:24qu'on subit depuis des années,
09:26je le disais,
09:27mais qui peut nous amener
09:28évidemment à une catastrophe économique
09:30si on suit cette trajectoire.
09:31Enfin, on parlait de la situation
09:34de la Grèce il y a quelques années.
09:35Si on suit ce type de trajectoire...
09:36Oui, mais vous avez entendu
09:37l'économiste dire
09:38qu'on n'en est pas du tout là.
09:39On n'y est pas encore, bien sûr,
09:40parce qu'on a des capacités
09:42de rentrée d'argent supérieures.
09:43Et la banque centrale aussi.
09:44Bien sûr.
09:44Évidemment qu'on n'en est pas là.
09:45Mais je veux dire,
09:46quand on regarde
09:47un déficit public,
09:48on n'est même plus capable d'estimer.
09:49Vous rappelez, Bruno Le Maire
09:50n'était même plus capable
09:51de définir combien il y aura
09:52un déficit public.
09:53On se trompe à 0,7%, 0,8%
09:55parce que la trajectoire est telle
09:57qu'on n'arrive plus à la chiffrer.
10:00Merci Alexandre Nicolique.
10:01Merci Aurore Malval d'être venu.
10:03On laissera quand même deux mois
10:04à François Bayrou
10:05qui ne prend pas de vacances
10:06pour peaufiner sa copie.
10:07Puis on se donne rendez-vous.
10:08On verra si 49,3% ou pas.
10:09Et on verra si censure ou pas
10:11de la part du Rassemblement national.
10:12Merci à vous.
10:13Merci à vous.
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