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  • il y a 4 mois
Tous les samedis et dimanches, Anne Seften vous accompagne sur BFMTV avec deux heures d'information. Reportages, pédagogie et nos invités pour comprendre l'actualité, même le weekend.

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Transcription
00:00On continue d'en parler en plein taux avec mes invités, Ormal Val et le général Jérôme Pellistrandi sont toujours là, merci à tous les deux.
00:06J'accueille également Christian de Boisseux, merci d'être là, professeur émérite d'économie à l'université Paris 1, Panthéon-Sorbonne,
00:12président également de la fondation Concorde, on va avoir aussi besoin de vos lumières pour le financement,
00:17financement de cette, je mets ça entre guillemets, effort de guerre, on ne parle pas vraiment encore d'effort de guerre,
00:22mais on commence à voir comment on peut financer la modernisation de nos armées, comment faire face à la menace sécuritaire.
00:27Je voulais qu'on revienne avec vous, Général, sur ce que nous dit Sébastien Lecornu, ce qu'il confiait à la tribune du dimanche.
00:33Il dit que la France doit rester une puissance mondiale, si on ne veut dépendre de personne, cela passe forcément par un effort nouveau,
00:38pas seulement budgétaire, dit-il, mais aussi intellectuel, moral et industriel.
00:43C'est ça le grand choix stratégique qui se présente à nous en tant que nation, un déclin sur le plan militaire est inacceptable.
00:48On veut remettre au cœur de l'esprit des Français la notion de menace sécuritaire,
00:54et à savoir, il va peut-être falloir à un moment penser à voir comment notre armée, et comment vous, vous pouvez y participer,
01:01comment notre armée peut s'adapter à ces défis, à cette menace sécuritaire,
01:04et comment vous aussi, vous allez pouvoir jouer un rôle. C'est ça qu'il nous dit.
01:07Oui, tout à fait. Il faut en fait revenir en quelque sorte aux fondamentaux.
01:12Le service militaire tel qu'il a été pratiqué jusqu'à la fin des années 1990 était un élément constitutif,
01:22en particulier pour les garçons, de la citoyenneté en français.
01:26En quelque sorte, il y avait le service militaire, puis après, entre guillemets, comme on travaillait, on payait les impôts.
01:31Aujourd'hui, à partir du moment où il n'y a plus de service militaire obligatoire,
01:37la question militaire, en fait, elle échappe à 99% de la population, parce qu'on n'est pas directement concerné.
01:46Et là, ce qui est très important dans les propos du ministre des Armées, c'est bien de faire comprendre à nos concitoyens
01:53que la défense, ce n'est pas que l'affaire des militaires professionnels, des industriels de la défense,
01:59c'est l'affaire de toute la nation face aux nouvelles menaces qui sont autour de nous.
02:05C'est bien ça ce qui est très important, c'est que nous sommes dans un monde extrêmement chaotique
02:10où le rapport de force est devenu la règle. Il faut donc être en mesure de se défendre.
02:16Et donc la défense, c'est un effort collectif, c'est un effort de toute la nation, de tous les citoyens,
02:22avec, bien sûr, des formes différentes qui vont de l'engagement militaire pour les professionnels,
02:28de la participation comme réserviste.
02:31On parlera de la réserve professionnalisée dont nous parle le ministre des Armées dans un instant,
02:35dans la prochaine demi-heure, puisqu'il l'évoque aussi, cette réserve professionnalisée,
02:40dans les colonnes de la tribune dimanche.
02:41Christian de Boissieu, on a des objectifs.
02:43Comment augmenter, par exemple, le budget à 3,5% du PIB, ce budget de l'armée ?
02:48La France devra investir par an, à partir de 2035, plus de 150 milliards.
02:52Est-ce qu'on en est capable dans le contexte budgétaire aujourd'hui ?
02:54Écoutez, il faut faire de la place aux dépenses de défense, et ça ne va pas être facile,
02:59parce qu'il y a beaucoup de choses à financer dans un contexte de croissance pas terrible.
03:04Il y a un Premier ministre qui fait des annonces et des orientations mardi.
03:07C'est pour ça que je relis notre débat à ce que M. Bayrou va annoncer le 15 mardi prochain.
03:14Je vous rappelle, d'ailleurs, vous dites 3,5, vous avez raison,
03:17parce qu'en fait, c'est 5% du PIB, de la richesse nationale.
03:21Si on ajoute, il y a 3,5 de vraies dépenses de défense,
03:24et puis 1,5 autour dépenses de cybersécurité, etc.
03:28Bon, aujourd'hui, si on prend les chiffres, le budget de défense, c'est 2% de notre PIB.
03:35Bon, donc il y a des marches à franchir.
03:39Je répète, dans un contexte où…
03:41Il y a un Donald Trump qui nous regarde aussi, oui.
03:43Ben oui, et il faut relier tout ça,
03:45parce que les annonces d'hier de M. Trump et l'accentuation de la guerre commerciale,
03:51tout ça, ce n'est pas bon pour la croissance mondiale, européenne et française.
03:54Si vous avez moins de croissance, vous avez moins de rentrée fiscale,
03:58vous avez, d'une certaine façon, plus de dépenses liées au ralentissement de la croissance.
04:02Donc, ça va être compliqué, mais je pense que pour faire cette place aux dépenses de défense
04:08et atteindre l'objectif de 3,5% ou 5% au sens large,
04:13dans un contexte où il faut aussi financer la transition énergétique et écologique,
04:18on en parle moins, on a l'impression qu'un sujet recouvre l'autre.
04:22Mais non, un sujet ne recouvre pas l'autre.
04:23Il y a toute une palette de dépenses à financer,
04:26je répète, y compris la transition écologique.
04:29Donc, je pense qu'il va valoir ouvrir la question de l'efficacité ou pas
04:35des dépenses publiques dans leur ensemble.
04:38Bon, parce que ce qu'il faut éviter,
04:40et ça a été dit par le Premier ministre, par le gouvernement,
04:43c'est de financer ça par une augmentation des impôts.
04:46Ça serait un peu la solution de facilité.
04:47Les impôts généralisés, a-t-il dit, en tout cas, c'est ce qu'il disait.
04:51On verra ce qu'il nous dévoilera mardi, François Bayrou, Aurore Malval.
04:55Il va falloir expliquer, faire preuve de pédagogie.
04:57Ce soir, il va y avoir ces grandes annonces.
04:59On saura comment financer, savoir aussi comment les Français peuvent participer
05:03et comment ça va se passer.
05:04On parlait d'un livret qui pourrait financer aussi tout cela.
05:08Il va falloir expliquer ça aux Français.
05:09Je pense qu'il va falloir expliquer.
05:11Et puis, on a déjà vu, d'ailleurs, ce discours monter ces derniers jours
05:14avec d'abord, justement, des prises de parole du chef d'État-major qui a parlé.
05:18Et avant, le patron de la DGSE aussi.
05:20Et avant, tout à fait, le patron de la DGSE, Sébastien Lecornu,
05:24et pour finir, Emmanuel Macron.
05:25Donc, on sent bien la gravité, en tout cas, du moment,
05:28de ce qui est en train d'être exposé aux Français.
05:32Ce qui est d'ailleurs intéressant, c'est de voir le cheminement aussi
05:35qu'Emmanuel Macron a fait sur ses questions depuis son premier mandat.
05:39parce qu'en 2017, c'était il y a 8 ans,
05:41il avait renvoyé le chef d'État-major, Pierre De Villiers, à l'époque,
05:47en lui disant « c'est moi votre chef »,
05:50parce que Pierre De Villiers se battait à l'époque
05:52pour que les dépenses militaires atteignent 2% du PIB.
05:55Et finalement, c'est ce qu'Emmanuel Macron a fait.
05:57Il a été beaucoup plus généreux, d'ailleurs, avec le budget de la Défense
06:00que ses prédécesseurs, parce qu'il ne faut pas oublier,
06:02là, on parle d'un effort de réarmement,
06:04mais en fait, ce qui s'est passé dans les 15 ans
06:06qui ont précédé justement le mandat d'Emmanuel Macron,
06:08ça a été un désarmement,
06:10ça a été justement des suppressions de postes,
06:12des suppressions de régiments,
06:13donc c'est vrai que le budget de la Défense a eu beaucoup à en souffrir.
06:16Et donc, aujourd'hui, il est plutôt dans une trajectoire,
06:18justement, de remonter,
06:20jusqu'où on va pouvoir aller, c'est toute la question,
06:22et jusqu'où cet effort, en fait,
06:23va pouvoir être acceptable pour les Français,
06:26et c'est tout l'enjeu de la prise de parole d'Emmanuel Macron ce soir.
06:28Quand Sébastien Lecornu parle, je reviens à vous très vite,
06:31Christian de Boissy aussi, il nous reste du temps,
06:32d'efforts moraux, il dit, en gros, il ne faut pas se tromper d'ennemis,
06:35notre ennemi, c'est la Russie, c'est un peu une prise de conscience,
06:38là, par exemple, là où il y a une partie de la classe politique
06:41qui n'a pas peut-être cette conscience-là,
06:43qui a tendance à se dire, une partie, je dis bien,
06:46que la Russie, finalement, ce n'est pas grave si elle arrive en Ukraine,
06:50et je parle bien d'une toute partie de la classe politique,
06:53et, bon, on ne le voit pas forcément comme un ennemi, entre guillemets.
06:57Oui, en fait, c'est une question, c'est un petit peu ce qui est dit
06:59dans la question de la cohésion morale,
07:01dans l'effort qui doit être fait par toutes les parties de la nation,
07:04et d'ailleurs, ce qui est intéressant, c'est que ça va évidemment
07:07provoquer des débats au Parlement,
07:09et les forces politiques auront à être extrêmement claires,
07:12à la fois, d'ailleurs, par rapport à la question de l'Ukraine,
07:14mais aussi d'autres engagements et d'autres théâtres d'opérations dans le monde.
07:18Donc, ce sont des débats, finalement, qu'on n'avait plus à l'Assemblée
07:21et qui vont revenir sur le devant de la scène,
07:24avec aussi des clivages qui sont assez forts, effectivement,
07:27entre les différentes forces politiques,
07:30même si, je pense que dans l'opinion publique,
07:33en tout cas, quand on avait parlé ces derniers mois
07:35de cet effort d'armement à faire,
07:37et notamment la question, pourquoi pas, d'un service national
07:40qui soit un petit peu plus avanceur que le service civique,
07:45qui n'a pas réussi à trouver son public,
07:48eh bien, cet engagement, en tout cas, des Français
07:50pour la question de la défense,
07:51ce n'est pas quelque chose qui est impopulaire,
07:53aujourd'hui, dans l'opinion.
07:55Donc, effectivement, on va voir comment ça va être transmis.
07:57Merci à tous les trois.
07:58Je suis désolée, Christiane Boissieu, vous reviendrez.
07:59On n'a plus de temps, il ne nous reste plus de temps.
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