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  • il y a 4 mois
Tous les samedis et dimanches, Naoufel El Khaouafi et Maéva Lahmi vous accompagnent sur BFMTV avec deux heures d'information. Reportages, pédagogie et nos invités pour comprendre l'actualité, même le weekend.

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Transcription
00:00Loïc Rivière, journaliste météo à BFM TV, est avec nous.
00:03Également, Anthony Chauveau, vous êtes pompier...
00:06Anthony Chauveau, pardon, excusez-moi, pas du tout.
00:09Alexandre Joussard.
00:10Alexandre Joussard, pardon, porte-parole de la sécurité civile.
00:13Je vais y arriver, on viendra avec vous dans un instant,
00:16sur la vigilance maximale concernant ces feux de forêt.
00:19D'abord avec vous, un mot, Loïc Rivière, sur un point de situation,
00:23notamment dans le département des bouches du Rhône.
00:25Pour qu'on comprenne bien les différents risques,
00:28quelles sont les conditions qui rendent propice ce risque d'incendie ?
00:31Comme à chaque fois, la chaleur, la sécheresse, le vent.
00:34Là, le vent souffle à 67 km heure, précisément, du côté d'Istre.
00:38On aura probablement des rafales au-delà des 70 km heure aujourd'hui.
00:42C'est un mistral qui file tout droit depuis la vallée du Rhône jusqu'à Marseille.
00:47On le voit très bien sur cette animation.
00:49Il y a un petit creux dépressionnaire, d'ailleurs, en Méditerranée,
00:51qui a tendance à aspirer ce vent.
00:53Là, vous voyez, il s'enroulait au large du département du Var.
00:56Il aspire le vent depuis la vallée du Rhône.
00:59C'est probablement le paramètre le plus important avec ce bon coup de vent pour ce week-end.
01:04Les autres paramètres évoluent finalement assez peu.
01:06Un ou deux degrés de plus, une trentaine de degrés généralisés au bord de la Méditerranée
01:10et une humidité dans l'air qui va chuter sensiblement à nouveau cet après-midi,
01:15probablement aux alentours des 20 à 30 %, ce qui est très bas.
01:18Il y a le stress de la végétation également qui est très important,
01:22notamment dans les bouches du Rhône, donc en vigilance rouge pour aujourd'hui.
01:25– Colonel, on commence à en avoir malheureusement l'habitude à chaque été de ces risques.
01:29Lorsque vous entendez au sein de la sécurité civile risque d'incendie, alerte rouge,
01:35quels sont les réflexes ? Comment est-ce que ça se passe ?
01:37– Alors, il faut savoir qu'on a un travail quotidien avec les équipes qui sont basées et à Paris et à Nîmes,
01:42puisqu'on a le Centre national avancé de commandement de la sécurité civile et de coordination,
01:47qui lui, nous donne les informations le matin et le soir.
01:51Donc le matin, ce matin, on a fait un briefing pour prendre les éléments de la journée.
01:55Ces éléments-là nous permettent de confirmer ce qu'on s'était dit hier soir,
01:58c'est-à-dire le risque sévère sur les bouches du Rhône,
02:00et donc de prépositionner des moyens terrestres.
02:02Donc ça, on utilise les services d'incendie de secours qui ont leurs propres moyens.
02:06Votre collaboratrice l'a très bien dit,
02:09ils ont renforcé leur capacité opérationnelle sur la journée,
02:12aussi bien avec les marins pompiers de Marseille.
02:13Alors, c'est jour par jour, s'il n'y a pas d'anticipation ?
02:15Alors, bien sûr qu'on anticipe avant, mais on vient les confirmer le matin même.
02:18C'est-à-dire qu'hier soir, on avait déjà fait cette réunion-là à 17h45.
02:22On a déjà pris des décisions qui viennent se confirmer le matin.
02:25Donc soit on augmente la réponse opérationnelle avec des moyens terrestres
02:28ou des moyens aériens supplémentaires, soit on les change.
02:32Là, en l'occurrence, on a confirmé les moyens qui étaient assez clairs hier soir.
02:35Et donc, on va faire la même chose en fin de journée.
02:37Tout ça pour vous dire que c'est très bien coordonné,
02:39qu'il y a des échanges en permanence pour justement anticiper.
02:42Là, vous venez de parler de travailler à plusieurs jours,
02:44on travaille même parfois à plusieurs semaines,
02:46pour anticiper la régénération de moyens,
02:48puisqu'il faut utiliser les moyens tout au long de l'été.
02:50Loïc, vous vouliez réagir ?
02:52Oui, on l'a vu hier l'intérêt de prépositionner ces moyens
02:55grâce notamment à cette alerte météo des forêts.
02:58On a eu des départs de feu, notamment dans le secteur de Carcassonne,
03:01dans le département de l'Aude, donc également dans les Pyrénées-Orientales,
03:04vers l'intérieur du Var.
03:05Et à chaque fois, ces feux ont été maîtrisés ou fixés
03:08en l'espace de quelques heures seulement.
03:10Quelques hectares brûlés, effectivement.
03:12Alors, il y a eu un incendie plus conséquent en Haute-Corse,
03:15dans le secteur de l'État, mais là aussi, ce feu est fixé désormais.
03:19Parce que l'anticipation est importante dans ce genre de situation,
03:23on ne le répétera jamais assez ?
03:25Oui, c'est typiquement notre doctrine, c'est-à-dire que notre doctrine opérationnelle,
03:28qui vient d'être bien présentée là, c'est d'éteindre les feux naissants.
03:33C'est-à-dire que la priorité, et des moyens aériens et des moyens terrestres,
03:36c'est de limiter la surface et la superficie d'un feu lorsqu'il est clos.
03:40Et donc, lorsqu'on a eu tous ces feux du mois de juillet,
03:44on a eu la capacité opérationnelle, avec les moyens terrestres, les moyens aériens,
03:47qu'ils ne prennent pas trop de surface.
03:49Vous avez deux ou trois feux qui ont parcouru des centaines d'hectares,
03:52mais les autres feux ont pu être contenus inférieurs à 5 hectares.
03:56C'est-à-dire que 90% de nos incendies ont parcouru une distance inférieure à 5 hectares.
04:01Ça, c'est très important de le dire, parce que ce travail-là,
04:04qui est vraiment une doctrine opérationnelle nationale,
04:07on l'a vraiment infusé à l'ensemble des territoires,
04:11puisque vous le savez, en 2022, on avait eu tous les départements
04:13qui avaient été touchés par les feux.
04:15Et on sait qu'avec le changement climatique, avec le réchauffement,
04:17on va avoir de plus en plus d'étés intenses.
04:20C'est le cas de cet été.
04:21On est déjà sur un été haute intensité,
04:23mais on est en mesure d'y répondre avec les moyens prépositionnés.
04:25Avec des feux de plus en plus nombreux,
04:27sur des zones aussi de plus en plus étendues.
04:28On avait vu, il y a quelques semaines,
04:30un forêt de Brocéliande, des incendies en plus.
04:32Est-ce que vous utilisez aussi de nouvelles technologies
04:35pour mieux détecter ces feux ?
04:36Je pense par exemple à des caméras thermiques, des drones.
04:38Alors, parce que, par rapport à ce que vous venez de dire,
04:40deux éléments.
04:41Premier élément, lorsqu'on a des feux comme à Brocéliande
04:43ou dans le nord de la France,
04:45il faut savoir qu'il y a plusieurs années,
04:46donc il y a 3-4 ans,
04:47on a mis en place des pélicandromes,
04:49c'est-à-dire des zones d'action et d'accueil de nos avions
04:52dans le nord de la France.
04:54Lorsqu'on l'a fait,
04:55on avait quand même pas mal de détracteurs
04:56qui disaient,
04:56mais pourquoi vous voulez accueillir des Canadair et des DASH ?
05:00Donc ça, ce sont nos moyens qui larguent du retardant.
05:02Dans le nord, notamment à Epinal-Mircourt,
05:05il n'y avait pas de logique pour ces personnes-là.
05:07Mais nous, on travaille il y a 5, 10, 15 ans.
05:09Et donc, ce travail-là, il a porté ses fruits en 2022.
05:11Il va continuer de porter ses fruits dans les prochains temps.
05:14Pour répondre sur la partie technologique,
05:15on a évidemment des drones aujourd'hui
05:17qui nous permettent d'avoir, avec des caméras thermiques,
05:20d'avoir des contours de feu,
05:21d'avoir des informations en temps réel.
05:22On a aussi nos appareils de la sécurité civile
05:24qui ont des caméras optroniques
05:26qui permettent de voir même à travers les nuages
05:28et nous donner des informations précieuses.
05:30Et puis, sur la partie technologie,
05:32vous avez aussi des systèmes de caméras
05:34qui permettent de recouper,
05:35donner des géolocalisations exactes.
05:37Et ça, c'est vraiment un atout,
05:39un appui pour nos équipes au sol.
05:41Loïc Rivière, l'été, on le sait,
05:43c'est une période propice à ces différents risques
05:45incendies.
05:46Le risque est très présent en France.
05:48Des incendies qui sont déjà en cours
05:50dans plusieurs autres pays.
05:52C'est le cas des États-Unis,
05:53avec notamment la Californie et le Grand Canyon,
05:55avec plusieurs milliers,
05:57près de 4 000, plus de 4 000 hectares
05:59déjà partis en fumée.
05:59Il est qualifié de...
06:0046 000, même.
06:0146 000, oui.
06:02Il est qualifié de méga-feu.
06:04Désormais, en réalité, ce feu a débuté le 4 juillet,
06:06d'ailleurs jour de fête nationale.
06:08Il a progressé grâce au vent,
06:10grâce aux fortes chaleurs.
06:11Bien évidemment, dans le Grand Canyon,
06:13il fait chaud tout au long de l'été.
06:14Mais là, il y a une alerte pour chaleur extrême.
06:17Au bas du Grand Canyon,
06:19sous la barre des 1 000 mètres,
06:20on attend des pointes à 43, voire 45 degrés.
06:23On a souvent vu ces vidéos sur l'asphalte en Arizona.
06:26On peut faire cuire un oeuf au plat
06:28en l'espace de quelques minutes seulement.
06:30Vous comprenez bien, avec cette chaleur,
06:32avec le vent, comment il peut être difficile
06:35de maîtriser ce type d'incendie exceptionnel
06:37en ce moment aux États-Unis.
06:38Merci beaucoup d'avoir été avec nous
06:40pour évoquer cette thématique des incendies.
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