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Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Françoise Degois et Jean Doridot

Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2025-05-12##

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News
Transcription
00:00Les Vraies Voix Sud Radio, 17h-19h, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:06Si vous cherchez les Vraies Voix, ne quittez pas, elles sont là, elles sont autour de cette table.
00:09Bienvenue dans Les Vraies Voix, on est ensemble jusqu'à 19h avec Philippe David et Philippe Bilger aussi, bien entendu.
00:15Auteurs de Me Too Much aux éditions Oliopold, Françoise de Goua, Jean Doréidoux, docteur en psychologie spécialiste de l'aide au sevrage tabagique.
00:22Et tout de suite, chers amis, le grand débat du jour.
00:24Les magistrats recevront aujourd'hui une lettre signée du garde des Sceaux, Gérald Darmanin.
00:28J'ai reçu une lettre.
00:30Ils dévoilent de nombreuses pistes pour faciliter l'accès à la justice.
00:33Le temps moyen qui s'écoule entre le début de l'instruction et la décision de renvoyer l'affaire ou non devant les tribunaux, deux ans et neuf mois.
00:42Clarifier les peines ou encore repenser la prison.
00:44Et dans cette maison d'arrêt, il y a un taux d'occupation de plus de 200%.
00:49Le ministre de la Justice envisage d'élargir le principe du plaidé coupable.
00:53Je plaide coupable, monsieur le juge.
00:55Pour désengorger les tribunaux, l'échelle des peines serait aussi revue en profondeur avec l'instauration de seuils minimaux.
01:01Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
01:05Et Gérald Darmanin qui veut simplifier l'échelle des sanctions pénales et instaurer donc des peines minimales.
01:09Le garde des Sceaux l'écrit dans cette lettre au magistrat pour désengorger la justice.
01:13Il propose aussi notamment d'instaurer une procédure de plaidé coupable.
01:17Alors parlons vrai. Est-ce que les propositions de Gérald Darmanin sont pour vous trop timorées ou trop dures ?
01:23Et à la question, Darmanin a-t-il raison de durcir la justice ?
01:26Vous dites oui à 87%. Vous voulez réagir le 0826 300 300.
01:31Et notre invité pour en parler, Aurélien Martini, secrétaire général adjoint de l'Union syndicale des magistrats.
01:37Et qu'on remercie bien entendu d'avoir accepté cette invitation à Sud Radio.
01:40Alors qu'on pouvait penser que Gérald Darmanin, dont je constère que jusqu'à aujourd'hui,
01:48il est un garde des Sceaux qui fait honneur à son poste,
01:52pouvait s'arrêter à une sorte de pragmatisme et de volontarisme très ponctuel
01:59après avoir identifié les mots de la justice française.
02:03Je pense aux prisons, à ses désirs d'expulser les condamnés étrangers.
02:10Là, il met en œuvre quelque chose qui a une sorte de grandeur conceptuelle
02:16sur une réforme judiciaire d'ampleur.
02:19Je ne sais pas s'il aura le loisir de la mener jusqu'en 2027,
02:24mais je ne sais pas non plus si c'est, pour répondre à la question de Sud Radio,
02:29la réforme que la justice et le peuple français attendent.
02:35Mais ce qu'il y a de vrai, c'est qu'en tout cas,
02:37elle est structurée de telle manière qu'elle impose une réflexion,
02:42qu'elle ne mérite pas une répudiation immédiate,
02:46et notamment le resserrement des peines,
02:50le plaid des coupables dont on vient de parler,
02:52et puis évidemment, la volonté de répondre aux deux reproches fondamentaux
02:58des Français trop lentes et trop laxistes.
03:03Alors, le problème de la lenteur, c'est un problème européen,
03:06les Italiens ont le même problème,
03:07les Américains ont exactement un problème.
03:09Moi, je suis d'accord avec ce que vous dites,
03:11il ne s'agit pas de rejeter immédiatement.
03:14On a un problème de justice, il faut, véritablement,
03:16ça ne peut pas passer simplement que par le fait
03:17qu'il faut plus de magistrats, etc.
03:19Oui, bien sûr.
03:21Moi, ce qui m'intéresse là-dedans, l'échelle des peines,
03:23de toute façon, Gérald Darmanin ne décidera pas seul,
03:25nous sommes une démocratie,
03:27il y aura une majorité ou pas par rapport à son projet de loi.
03:30Mais ce que je veux dire par là, c'est que le plaid des coupables m'intéresse,
03:33parce que le plaid des coupables, c'est ce que vous voyez tous dans les séries américaines,
03:36c'est-à-dire qu'à un moment donné, l'accusé,
03:39je crois que les crimes sexuels en seront exclus,
03:42mais lui veut l'étendre au crime, également en trafic de drogue.
03:45Oui, absolument.
03:45Donc, ça veut dire que le plaid des coupables est intéressant.
03:50Mais il faut que la victime, bien sûr, soit associée,
03:52c'est une négociation, en fait, c'est une conciliation.
03:54Est-ce que la victime accepte, finalement,
03:56qu'il y ait cette procédure-là,
03:59qui ne va pas, du coup, au bout de la procédure,
04:02d'un procès qui peut aussi soulager le chagrin et soulager la peine ?
04:06Voilà.
04:07Moi, j'attends de voir quelles sont les conditions
04:09qui encadrent le plaid des coupables.
04:10C'est ce qui m'intéresse le plus,
04:11que je trouve le plus signifiant là-dedans.
04:13Jean-Laurideau.
04:14Oui, alors, de mon côté, je trouve que c'est vraiment,
04:17manifestement, c'est une profonde révolution
04:19du système judiciaire complet.
04:21Donc, je trouve ça très ambitieux,
04:22et c'est plutôt louable, l'ambition.
04:24Maintenant, précisément,
04:26passer, il y a manifestement,
04:28225 déclinaisons de peines différentes,
04:31aujourd'hui, dans la justice française,
04:32et passer de 225 à 4,
04:34ça me paraît, quand même,
04:36effectivement, ultra ambitieux.
04:37La question majeure, me semble-t-il,
04:39c'est est-ce qu'il aura le temps,
04:41les moyens,
04:42quand bien même ce serait,
04:43effectivement, validé par les parlementaires,
04:45de mettre tout ça en...
04:46Puis dangereux, dangereux.
04:47Pardon, juste la justice et la nuance,
04:49en réalité.
04:50Cette réduction-là des définitions
04:52me paraît assez dangereuse, en fait.
04:54On va écouter, enfin, en tout cas,
04:56le regard d'Aurélien Martini,
04:57qui est secrétaire général adjoint
04:58de l'Union syndicale des magistrats.
05:01Est-ce que, pour vous,
05:03j'imagine que tout n'est pas bien
05:05et tout n'est pas pas bien non plus,
05:07qu'est-ce qui, aujourd'hui,
05:08vous paraît le plus intéressant,
05:09en tout cas,
05:10dans la situation actuelle ?
05:12Écoutez, d'abord,
05:13je partage ce qui a été dit
05:14sur votre plateau.
05:15Ce sont des propositions
05:16qui sont ambitieuses
05:17et qu'il ne faut pas balayer comme ça
05:19d'un revers de la main.
05:20Ce n'est pas responsable.
05:22Il y a plusieurs choses
05:23qui sont intéressantes.
05:24Vous en avez déjà parlé.
05:25Repenser les peines.
05:26Oui, il faut repenser les peines
05:27parce qu'aujourd'hui,
05:29c'est un maquis complexe
05:30dans lequel on ne se retrouve plus
05:32et que les citoyens
05:33ne comprennent plus.
05:34Ils ne le comprennent pas
05:35parce que c'est assez
05:36difficilement compréhensible,
05:37il faut bien l'admettre.
05:39Sur, par exemple,
05:40vous avez parlé également
05:41du plaidé coupable criminel,
05:43nous y sommes favorables
05:44puisque nous avions proposé
05:46ce plaidé coupable criminel
05:47en matière de stupéfiants.
05:48Pourquoi en matière de stupéfiants ?
05:50Uniquement parce que
05:51c'est une matière
05:52où il n'y a pas de victimes,
05:53en tous les cas personnes physiques,
05:55parce qu'il faut bien admettre
05:56que le plaidé coupable,
05:58ça laisse un peu de côté
06:00la victime.
06:00Et donc,
06:01c'est plus délicat
06:01à mettre en œuvre
06:02lorsqu'il y a une victime.
06:04Il faut s'entendre,
06:04on peut discuter de cette question,
06:06il faut voir comment
06:06ça peut être rédigé
06:09dans les détails.
06:10Nous ne sommes pas opposés
06:11sur le principe.
06:13En tout cas,
06:13nous avions fait la proposition
06:14pour les crimes
06:15en matière de stupéfiants
06:16parce qu'il n'y a pas de victimes
06:17et ça nous semblait plus simple.
06:19Sur le reste
06:20et sur les peines,
06:23il faut faire attention
06:23parce qu'évidemment,
06:24on ne passera pas
06:25de 200 mesures de peine
06:26à 4.
06:28Le risque,
06:28c'est qu'on ait
06:29ces 4 grandes boîtes
06:31sur l'étagère
06:31et qu'on réintègre
06:32tout ce qui existe déjà
06:33dans ces boîtes-là.
06:36En tout cas,
06:36la peine de probation,
06:37c'est très intéressant.
06:38Nous l'avions proposé également,
06:39donc on ne pourra pas se dédire.
06:40C'est intéressant,
06:42mais ça nécessite
06:43un peu de moyens
06:44parce que pour faire
06:45accepter socialement
06:47une telle peine,
06:48il faut que le suivi
06:49soit strict.
06:50Il ne s'agit pas
06:51pour celui qui est condamné
06:52à une peine de probation,
06:53de voir un agent de probation,
06:54un agent des services pénitentiaires
06:56à faire son probation
06:56tous les 6 mois,
06:57mais s'il le voit
06:58deux fois par semaine
06:59et qu'il a insufféré,
07:00alors oui,
07:00on peut parler d'une peine.
07:02Donc vous voyez
07:02que tout ça,
07:02ça nécessite de rentrer
07:04un peu plus dans les détails.
07:05Ça nécessite des moyens.
07:06Alors, pas que,
07:07parce que tout n'est pas
07:08qu'une question de moyens.
07:09La justice française
07:10a le manque de moyens,
07:10ça tout le monde le sait.
07:12Mais aller vers
07:13le PSD coupable
07:14en matière culinette,
07:15c'est une bonne idée.
07:17Affecter le produit
07:18des saisies
07:18au ministère de la Justice
07:20alors que ça n'est pas le cas
07:20jusqu'à présent,
07:21c'est une très bonne idée également.
07:23Surtout quand on voit
07:24les sommes saisies par la drogue.
07:24Vous pensez que c'est une bonne chose
07:26de mettre l'argent saisi
07:27pour la justice
07:28ou vous pensez
07:29que c'est démagogique ?
07:30Venez nous donner votre avis
07:31au 0826 300 300.
07:33Philippe Bilger.
07:34A votre avis,
07:35vous qui connaissez parfaitement
07:37l'univers judiciaire
07:39dans un syndicat
07:41qui, à l'heure actuelle,
07:42est, je le crois,
07:44dominant tout de même,
07:45est-ce que vous pensez
07:47que ces dispositions
07:48projetées par Gérald Darmanin
07:51pourraient être largement approuvées
07:53par le corps judiciaire ?
07:56Tout syndicalisme confondu.
07:59Alors, tout syndicalisme confondu,
08:01je ne pourrais pas vous dire.
08:02Moi, je ne pourrais parler
08:03que pour l'union syndicale
08:04des magistrats.
08:05D'abord, cette lettre,
08:06elle est assise
08:06sur trois rapports
08:07de mission
08:08de l'inspection générale
08:09de la justice,
08:10des missions flash,
08:11qui sont des rapports
08:12de plus de 100 pages chacun
08:13qui ont été rendus
08:14très récemment
08:14qu'il faut lire.
08:16Nous n'avons pas le temps
08:16de le faire encore en détail.
08:17Mais simplement,
08:18sur ce qui est proposé
08:19dans cette lettre,
08:21nous, nous y avons
08:21des choses très positives.
08:23J'en ai parlé.
08:25Mais voyez, par exemple,
08:25quand on parle
08:26de clarifier les peines
08:27en disant qu'il y aura
08:28quatre blocs,
08:29l'emprisonnement,
08:30l'approbation,
08:30les interdictions
08:31et les amendes.
08:33On dit plus de sursis simple,
08:34plus de sursis.
08:35Mais est-ce que le sursis
08:36disparaît ?
08:38Est-ce qu'il est transformé
08:39en peine ferme ?
08:40Et à ce moment-là,
08:40la surpopulation carcérale
08:42va complètement exploser,
08:43ça n'est pas raisonnable.
08:44Est-ce que c'est reversé
08:45dans le sursis probatoire,
08:47c'est-à-dire un sursis
08:47avec des obligations ?
08:49Mais à ce moment-là,
08:49ça serait plutôt
08:50une peine de probation
08:51et il va falloir
08:51beaucoup plus de monde
08:52pour suivre ces peines.
08:54En fait, on est dans
08:55une situation...
08:56Quand vous posiez la question,
08:57c'était très intéressant,
08:57est-ce qu'il faut
08:58que la justice soit plus sévère ?
09:00Moi, la sévérité,
09:01ce n'est pas un gros mot.
09:02C'est quelque chose...
09:02La justice pénale,
09:03elle est là pour être sévère aussi.
09:05Une peine,
09:05ça doit infliger une douleur
09:06et ça doit sanctionner
09:08un comportement.
09:10Mais dans une situation
09:11qui est celle de la France
09:12avec une telle
09:12surpopulation carcérale,
09:14on a une vraie difficulté
09:15à demander plus
09:16de sévère aux magistrats.
09:17Quand l'administration
09:18pénitentiaire dit
09:19que bientôt,
09:20il n'y aura plus de place
09:20pour mettre des matelas
09:21au sol,
09:22on est vraiment
09:23dans une situation
09:24difficile.
09:26Et il faut en sortir...
09:27Alors, ça,
09:28c'est une décision politique.
09:29Comment on en sort ?
09:30On construit des prisons,
09:31on remet en liberté
09:32des gens.
09:32Mais ça,
09:32c'est une décision politique
09:33qu'il appartient
09:34aux politiques de prendre.
09:36Françoise Debois ?
09:37Sur la...
09:38Comment dirais-je ?
09:40Le plaid guilty,
09:41le plaid des coupables,
09:42en fait,
09:42comme aux Etats-Unis.
09:44Moi, ça m'intéresse
09:45parce que,
09:45est-ce que ça,
09:46c'est quelque chose ?
09:46Est-ce que c'est une mesure
09:47qui serait de nature
09:49à faire baisser
09:50considérablement les délais ?
09:51Parce que c'est ça
09:52qui est avancé.
09:53Est-ce que vous,
09:54vous le voyez
09:54dans votre pratique quotidienne,
09:57s'il y avait
09:57ce plaid des coupables,
09:58c'est-à-dire cette négociation
09:59avec les victimes,
10:00je le redis bien,
10:01est-ce que ça,
10:02ça désengorge vraiment ?
10:04Alors,
10:04nous pensons que non.
10:05Nous pensons que non
10:06parce que les conditions
10:07telles qu'elles sont posées,
10:08donc l'accord de tous,
10:09partie civile défense
10:10comme procureur
10:11et juge de jugement
10:13sont très sévères.
10:15On ne voit pas
10:16comment on pourrait
10:16se dispenser de leur accord,
10:18mais en tout cas,
10:18elles sont sévères,
10:19si bien que dans les affaires
10:20qui font le gros
10:22des cours d'assises
10:23et des cours maintenant
10:24criminels départementales
10:25qui sont les affaires de mœurs,
10:26les viols essentiellement,
10:27on voit mal
10:28comment on pourrait avoir
10:29beaucoup de dossiers
10:30qui échapperaient à l'audience
10:31pour toute une série de raisons.
10:33En revanche,
10:34ce n'est pas parce qu'il y a
10:35seulement 5, 10 %,
10:37je ne sais pas,
10:3715 % des dossiers
10:38qui vont vers cette procédure
10:40qu'il ne faut pas la faire.
10:41Ça peut être une bonne idée.
10:43Parfois,
10:44je ne vous cache pas
10:44qu'on passe
10:45un jour,
10:47deux jours,
10:47trois jours
10:47à l'audience
10:48aux assises
10:48ou aux cours criminels
10:49départementales
10:50pour des dossiers
10:51qui pourraient sans doute
10:52se régler plus rapidement.
10:54Mais encore une fois,
10:54la question du plaidé coupable
10:56quand il y a une victime
10:57est une question
10:58très particulière.
10:59Il faut surtout préserver
11:00les droits de la victime
11:00et qu'elle ne sente pas
11:01que le procès lui échappe.
11:03Jean Doriot.
11:04Peut-être pour préciser,
11:05parce que ça revient beaucoup
11:06cette question du plaidé coupable,
11:08est-ce que vous pourriez peut-être
11:09repréciser,
11:11parce que de ce que je comprends
11:12de la mesure,
11:13ce n'est pas parce qu'un accusé
11:14plaide coupable
11:15qu'il n'y a pas de procès.
11:16Il y a quand même
11:17nécessité malgré tout
11:19d'avoir des débats contradictoires
11:21entre l'acquisation,
11:23la défense,
11:23pour que la justice passe.
11:26Donc,
11:26est-ce que vous pouvez peut-être
11:27expliquer
11:28pourquoi c'est si compliqué
11:29lorsqu'il y a une victime,
11:31une personne qui est morte
11:32par exemple assassinée,
11:33pourquoi est-ce que c'est si compliqué
11:34de mettre en place
11:35le plaidé coupable ?
11:36– Alors, ça dépend
11:37comment on entend
11:38le plaidé coupable.
11:40Il y a un modèle
11:41qu'on connaît,
11:42qui est la comparution
11:43sur reconnaissance préalable
11:44de culpabilité,
11:45qui ne fonctionne que
11:45pour les délits,
11:46qui est la CRPC,
11:48où on fait,
11:49enfin,
11:49quand je dis on fait
11:50le procureur de la République
11:50fait une proposition de peine
11:52qui est acceptée
11:52ou refusée,
11:54et normalement,
11:54en fonction des textes,
11:55n'est pas discutée,
11:56qui est ensuite validée
11:57par un magistrat du siège
11:59qui statue également
12:00sur les demandes
12:01de la partie civile.
12:02Mais vous voyez
12:02qu'il n'y a pas de débat
12:04sur la façon
12:07dont s'est commise l'infraction,
12:08en tous les cas,
12:09ce n'est pas l'objet
12:11de l'audience de validation.
12:13– Mais ça,
12:13c'est pour les délits ?
12:15– Voilà,
12:15c'est un premier modèle qui existe.
12:17– On n'ira sans doute pas
12:18vers ce modèle-là.
12:19Alors, il faut attendre
12:20d'avoir un peu plus de...
12:22Le ministre parle pour l'instant
12:24de la création d'une procédure
12:25sur reconnaissance
12:25de préalable de culpabilité
12:26en matière criminelle.
12:27Donc, bon,
12:28il semble qu'on en soit proche.
12:31Mais on n'ira sans doute pas
12:32vers ce modèle-là,
12:32on ira sans doute
12:33vers un modèle hybride
12:34à mi-chemin
12:35entre l'audience
12:36et une reconnaissance
12:38préalable de culpabilité
12:39parce que la gravité
12:41des faits
12:41en matière criminelle
12:42commande sans doute
12:43qu'il y ait
12:44un minimum de débat.
12:46Mais ça n'est pas
12:47arrêté, semble-t-il.
12:48Et en tout cas,
12:49ça sera tout l'objet
12:50des débats qui seront
12:51à venir.
12:52Et on rencontrera,
12:52on a rencontré
12:53le garde des Sceaux
12:54la semaine passée,
12:55on le rencontrera
12:55d'ici l'été à nouveau
12:56pour discuter
12:58de ces modalités pratiques.
12:59– Allez,
13:00le 0826 300 300,
13:01Nathalie qui est avec nous.
13:02Nathalie,
13:03vous vouliez réagir ?
13:04– Alors,
13:05sur deux choses,
13:06dans la lettre
13:07du ministre Darmanin
13:09qui travaille le dimanche
13:10puisqu'il a écrit
13:10sa lettre hier
13:11pour le plaider coupable.
13:15Bon, je ne sais pas
13:15parce que si le criminel
13:17en puissance,
13:18il est supposé innocent,
13:19n'est pas d'accord,
13:20on ne pourra pas
13:21l'appliquer,
13:21ce qui est coupable,
13:22donc on n'accélérera pas
13:23la procédure,
13:25à mon sens.
13:26Donc,
13:27ça prendra quand même
13:28du temps
13:28pour juger.
13:29Et il aura intérêt
13:31à attendre le criminel
13:32en puissance
13:32parce que plus
13:33le temps passe
13:34et moins on se rappelle
13:35des faits,
13:36des choses,
13:36ça s'estompe.
13:37Bon,
13:38par contre,
13:39je trouve très intéressant
13:40l'idée de clarifier
13:42les peines
13:42parce que s'il y a
13:43moins de peines,
13:43il y aura moins
13:44de mille feuilles
13:46comme on a partout
13:47dans nos administrations
13:48et ne plus savoir
13:49où on va
13:50et ce qu'on choisit.
13:52Et enfin,
13:52quelque chose
13:52de très intéressant,
13:54c'est si on peut saisir
13:55tout cet argent
13:56du narcotrafic
13:57pour le donner
13:57à la justice,
13:58j'applaudis à deux mains,
14:00ça pourra aider
14:01à améliorer les choses
14:03et pour les juges
14:04et pour la justice
14:05d'avoir un peu plus d'argent
14:06pour réformer
14:07un peu toutes ces choses.
14:08Aurélien Martigny.
14:10Oui,
14:10mais votre justice
14:11a raison,
14:11on n'accélérera pas
14:12le cours des dossiers
14:13si l'accusé
14:15n'accepte pas
14:16le plaidé coupable.
14:18C'est à la base
14:20même du plaidé coupable
14:21et c'est le cas aussi
14:22pour les délits.
14:23Mais même s'il l'accepte,
14:24on pense que ça sera
14:25dans des marges
14:27assez réduites
14:27et que du coup,
14:28ça n'est pas ça
14:29qui remettra
14:29l'audiencement criminel.
14:31C'est comme ça
14:31qu'on parle
14:31quand on parle
14:33de la masse des dossiers,
14:35l'audiencement criminel
14:35à flot.
14:36Pour ça,
14:36il faut des moyens.
14:37Rendez-vous compte
14:38qu'aujourd'hui,
14:38on libère des gens
14:39qui sont en attente
14:40de procès criminel
14:41parce qu'on n'a pas
14:41le temps de les léger
14:42dans des délais nécessaires.
14:43C'est proprement scandalé.
14:45Vous évaluez
14:46à combien
14:48l'obligation
14:50et le niveau
14:51d'embauche
14:51qu'il faudrait
14:52de formation
14:53et d'embauche
14:53de magistrats
14:55pour vraiment
14:55faire tourner la justice
14:56parce que chacun
14:58y va de son chiffre.
14:59Mais vous,
14:59aujourd'hui,
14:59on sait combien
15:00il faudrait
15:00de nouvelles places
15:01de prison
15:01mais en termes
15:02de personnel,
15:03en termes de formation,
15:04vous évaluez ça
15:05à combien ?
15:06On le sait très bien
15:07parce qu'il y a
15:08deux chiffres
15:09qui se rejoignent.
15:09D'abord,
15:10un référentiel
15:10sur la charge de travail
15:11qui a été piloté
15:12par la chancellerie,
15:13qui est validé
15:14par la chancellerie,
15:14toutes les organisations
15:15syndicales
15:15et toutes les conférences
15:16qui aboutit
15:17à peu près
15:17au chiffre
15:18de 20 000 magistrats
15:18en France.
15:19Et ce chiffre,
15:20en fait,
15:20il correspond
15:21à la moyenne
15:22un peu basse
15:23mais disons
15:23la moyenne
15:24des pays européens.
15:25Aujourd'hui,
15:25on a 4 fois moins
15:26de procureurs
15:26et 2 fois moins
15:27de juges
15:27que la moyenne européenne.
15:28Donc,
15:28si on arrive,
15:29si on passe
15:29de 9 500 à peu près
15:30à 20 000,
15:31on sera dans la moyenne européenne.
15:32Donc,
15:32on sait ce vers quoi
15:34il faut aller.
15:34Alors,
15:34on ne va pas y aller demain
15:35pour toute une série de raisons.
15:36Dans tous les cas,
15:37il faut tendre vers cela
15:38parce que sinon,
15:39on pourra réformer
15:40et réformer la justice.
15:41Elle sera toujours là
15:42et elle n'arrivera pas
15:44à rendre les services
15:45que les citoyens
15:46sont en droit
15:46d'attendre de leur justice.
15:48Aurélien Martinet,
15:49le fait de passer
15:50de 225 à 4
15:51en termes de type de peine,
15:53est-ce que c'est
15:54un choc de simplification
15:55qui est peut-être
15:56un peu fort ?
15:58Parce qu'on passerait
15:58de 225 à 40,
16:00pourquoi pas ?
16:00Mais 225 à 4,
16:02ça fait quand même...
16:03C'est incroyable.
16:04Je pose la question.
16:05Il n'est pas exclu
16:07que derrière ces chiffres,
16:08il y ait un objectif
16:09de communication.
16:10Mais disons qu'on ne va pas
16:11supprimer,
16:12par exemple,
16:12vous avez toute une série
16:13d'interdictions d'obligations,
16:14interdictions de conduire
16:15un véhicule terrestre à moteur,
16:17interdictions de passer
16:17son permis de conduire,
16:19interdictions de se rendre
16:20dans certains lieux,
16:21etc.
16:21Tout ça va perdurer
16:22parce qu'on a besoin
16:23de pouvoir individualiser
16:24la peine au plus fin.
16:26Vous devez interdire
16:27à telle personne
16:27de paraître à tel endroit
16:28ou de rencontrer
16:29telle autre personne.
16:30Donc ça,
16:30ça va perdurer.
16:31En revanche,
16:31c'est ce que je disais
16:32tout à l'heure,
16:32on aura sur l'étagère,
16:33si je puis m'exprimer ainsi,
16:35trois ou quatre grandes boîtes
16:37dans lesquelles on aura pioché.
16:39Il y aura la boîte prison,
16:40la boîte probation,
16:41la boîte amende
16:42et la boîte interdiction
16:42obligation.
16:43Ça rendra les choses
16:44plus lisibles.
16:45Mais je crois que le but,
16:46ce n'est pas de réduire
16:46la capacité du juge
16:48à individualiser
16:49le plus finement possible
16:50la peine.
16:51Et Aurélien Martini,
16:53quand certains opposent
16:54le fait qu'il n'y a pas,
16:57la réinsertion,
16:58l'emploi,
16:59est-ce que ça,
17:00c'est quelque chose
17:01qui peut vous gêner aussi ?
17:03Alors, ça,
17:04c'est travailler
17:04dans le cadre
17:05de la peine de probation.
17:07Ça peut être travaillé
17:07en tous les cas
17:08dans le cadre
17:08de la peine de probation
17:09puisqu'on le sait,
17:10l'insertion,
17:11c'est un des moteurs
17:12de la lutte contre la récidive.
17:14Mais ça n'est possible,
17:16ça n'est valable
17:16que si vous avez
17:17un suivi serré
17:19au plus près.
17:21Si vous avez un suivi
17:22de type administratif,
17:23j'entends par là,
17:24il y a un rendez-vous
17:24tous les six mois
17:25avec un...
17:26Oui, ce que vous disiez
17:27tout à l'heure,
17:27ça n'a aucun intérêt en fait.
17:28Ça n'a aucun intérêt,
17:29ça ne fonctionne pas.
17:30Et d'ailleurs,
17:30ça renforce l'idée
17:31dans la population
17:33à juste titre
17:33que ça n'est pas
17:34une vraie peine
17:35parce qu'au fond,
17:36voir quelqu'un
17:36tous les six mois
17:37pour lui dire
17:37oui, j'ai fait une recherche
17:38d'emploi, etc.,
17:39ça n'a pas de sens.
17:40Donc, il faut là aussi
17:41que ça soit une peine
17:42à proprement parler
17:43et une peine,
17:44ça sanctionne un comportement.
17:45Donc, c'est d'abord
17:45sanctionnateur
17:46et donc, ça doit être
17:47rendre des comptes
17:48et si c'est deux fois
17:49par semaine,
17:50ça sera deux fois par semaine.
17:51Mais là, il faut
17:52qu'on soit crédible
17:53sur cette question-là.
17:54Aurélien Martini,
17:55c'est la fin du débat.
17:56Vous savez que dans
17:57les vraies voix,
17:57il y a le qui-c'est-qui
17:58qui l'a dit,
17:59un jeu.
17:59Combien est-ce qu'on risque
18:00pour tricherie au jeu
18:01et pour complicité
18:02de tricherie au jeu ?
18:03Ça concerne deux personnes
18:05présentes dans le studio.
18:07Une s'appelle Cécile
18:08et l'autre s'appelle Philippe.
18:09Un ancien procureur,
18:10notamment,
18:10je tiens à le dire.
18:11Aurélien Martini ?
18:13Ça peut recouvrir
18:14beaucoup de qualifications
18:15différentes,
18:16de l'escroquerie
18:17à l'abus de confiance.
18:18C'est ça.
18:19Il y a beaucoup
18:23d'infractions
18:23qui peuvent être
18:24susceptibles
18:25à se mobiliser.
18:25Et y a-t-il un plaidé coupable
18:27pour diffamation ?
18:28En matière d'infractions.
18:33Merci.
18:34Merci beaucoup.
18:35Aurélien Martini,
18:36merci beaucoup
18:37de vous avoir éclairé.
18:38Secrétaire général
18:40adjoint
18:41à l'union
18:42syndicale
18:43des magistrats.
18:44Et vous restez avec nous
18:44dans un instant
18:45le qui-c'est-qui
18:46qui l'a dit
18:46avec Nathalie.
18:47Soyez les bienvenus.
18:48On est ensemble
18:48jusqu'à 19h.
18:50Sud Radio,
18:51c'est votre opinion
18:52qui compte.
18:52J'adore Sud Radio
18:53et alors
18:54des choses positives
18:56à prendre
18:56et des informations
18:58que l'on n'en a ailleurs.
19:00Sud Radio,
19:01parlons vrai.
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