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SMART IMPACT - Textile : la collecte toujours à la mode ?
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il y a 8 mois
On constate en France une baisse du nombre de bornes de collecte de vêtements. Représentant 55% de la collecte en France, le Relais est un acteur majeur de la revalorisation du textile. Comment réagit-il face à ce phénomène ?
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00:00
L'invité de Smart Impact c'est Emmanuel Pilloua, bonjour.
00:09
Bonjour.
00:10
Bienvenue, vous êtes le directeur général du Relais France, vous allez nous le présenter
00:14
en quelques mots.
00:15
C'est quoi ? C'est un réseau d'entreprise ?
00:16
C'est un réseau d'entreprise qui a été créé il y a 40 ans dans le nord de la France.
00:20
Une communauté MAU, c'est puis un fondateur, Pierre Duponchel, ingénieur, qui décide
00:25
de se spécialiser sur la filière textile.
00:28
Donc il y a 40 ans, on a commencé à collecter du textile et puis aujourd'hui, il y a un
00:33
réseau de 30 sites en France qui collectent 120 000 tonnes de textiles, qui font travailler
00:41
2000 personnes et tout ça dans l'insertion.
00:43
Oui, alors c'est un élément important, l'insertion, la lutte contre l'exclusion, ça fait partie
00:49
de l'ADN du réseau.
00:50
L'ADN du réseau c'était ça, c'était créer de l'emploi et d'ailleurs il y a d'autres
00:53
activités dans la rénovation du bâtiment, dans le logement social, dans la peinture,
00:59
dans l'intérim d'insertion.
01:01
Mais la filière la plus importante et là où il y a le plus d'emplois, c'est finalement
01:05
les vêtements.
01:06
Et en effet, créer, constituer cette filière, on est quand même aujourd'hui le leader
01:12
sur le marché français de cette collecte et cette valorisation de vêtements.
01:17
Est-ce que justement cette filière de valorisation textile, elle s'est peut-être pas créée
01:22
mais en tout cas professionnalisée grâce au Relais ?
01:25
Elle s'est constituée d'abord de façon assez simple.
01:29
On réutilise en effet le vêtement dans sa nature initiale, on revend des vêtements
01:36
en France à l'étranger.
01:37
Il y a toujours eu des friperies, il y en avait déjà.
01:41
Il y en avait, il y en a toujours eu.
01:43
Et puis on a en effet créé un éco-organisme en 2007 et on a en effet un peu professionnalisé
01:49
et essayé d'impulser des mécanismes qui permettent de développer et d'aller plus loin.
01:55
Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui sur les 120 000 tonnes qu'on collecte, tout est réutilisé
01:59
mais il y a 400 000 tonnes qui sont encore dans les poubelles des Français.
02:02
Donc aujourd'hui, c'est beaucoup d'argent qui est encore perdu, gâché, parce qu'on
02:09
pourrait réutiliser ces vêtements, on pourrait les créer en de nombreux emplois et continuer
02:13
notre mission qui est l'emploi d'insertion.
02:16
1 800 tonnes de textiles récupérées chaque semaine par le relais et ça représente 55%
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de la collecte en France.
02:24
Est-ce que, on va rentrer un peu dans le dur là, ces chiffres sont en train de baisser ?
02:29
A quel point ils sont en train de baisser ?
02:30
C'est-à-dire ?
02:31
C'est-à-dire qu'il y a de moins en moins de bornes de récupération, etc.
02:36
Alors il n'y a pas de moins en moins de bornes de récupération par le relais.
02:40
C'est ce que j'ai lu.
02:41
C'est ce que vous avez cru comprendre.
02:43
En effet, il y a quelques acteurs qui ont arrêté de collecter cette année.
02:47
Pourquoi ? Parce que l'année 2024, comme on l'a déjà connu depuis 40 ans, est une
02:51
période un peu de crise où les prix ont baissé.
02:54
Ces acteurs qui aujourd'hui lâchent le territoire sont des acteurs qui ne font que de la collecte,
03:00
qui ne sont pas les acteurs comme le relais, qui ouvrent le sac, trient les vêtements en
03:05
France et qui vont en effet valoriser en France ou à l'étranger les produits.
03:10
Ces acteurs-là, pourquoi ils ont disparu ? Pour qu'ils soient en difficulté.
03:14
Parce qu'ils dépendent d'acteurs internationaux qui viennent de l'étranger, qui achètent
03:19
le produit de temps en temps en France et qui subitement leur disent « j'en veux plus ».
03:23
Parce que c'est moins cher d'aller en Chine par exemple ?
03:25
Parce qu'il y a un ralentissement, qu'ils restent en effet sur leur gisement et qu'ils
03:29
ne viennent plus chercher en France.
03:30
On a par exemple un Allemand qui vient régulièrement, quand le marché est bon, venir chercher de
03:35
la matière en France et puis quand le marché est plus bon ou qu'il diminue, abandonne
03:40
ses acteurs.
03:41
Ces acteurs ont disparu, ce n'est pas le cas du relais.
03:43
Aujourd'hui, le relais continue de poser des conteneurs, continue de développer et
03:48
nous, on va se substituer à ces acteurs.
03:51
S'ils font défaut, on va reprendre la place.
03:54
Donc aujourd'hui, on n'est pas du tout dans une filière qui a une difficulté sur
03:59
la collecte.
04:00
Nous, on est prêt à collecter plus, on est prêt à trier plus.
04:03
Il y a une réalité qui en effet a une baisse de prix, un ralentissement de certains marchés,
04:10
depuis six mois.
04:11
C'est peut-être conjoncturel ?
04:13
C'est très conjoncturel.
04:14
Ah oui, ça peut remonter.
04:16
Alors en effet, ça a planté quelques structures.
04:20
Il y a quelques structures en France qui ont déposé et qui étaient uniquement sur cette
04:25
collecte qui dépendait d'un acteur qui revendait et qui n'achète plus, mais c'est conjoncturel.
04:30
Aujourd'hui, ce que vous m'avez posé comme question, c'est est-ce que cette filière
04:35
est viable ? Oui.
04:36
Est-ce qu'elle s'est professionnalisée ? Oui.
04:38
Il y a un éco-organisme qui existe qui permet en effet d'amortir les effets.
04:45
On a eu en effet un soutien aux tris, exceptionnel cette année, pour maintenir la filière.
04:51
Et puis, il faudra en effet peut-être le faire encore un petit peu, mais il y aura
04:55
une embellie parce qu'on a toujours connu ses hauts et ses bas.
04:58
Parce que je vous pose la question, parce qu'il y a quand même un mouvement de fonds
05:01
qui est le développement des sites de revente, de rachat de vêtements.
05:08
Votre matière première, est-ce qu'elle a changé ? Est-ce qu'il y en a moins ?
05:13
Est-ce qu'elle est de moins bonne qualité ? En France, en 2024, 3,5 milliards d'articles
05:19
mis sur le marché.
05:20
Ça monte.
05:21
Ça continue de monter.
05:24
La pression, elle existe en effet de plus en plus de la Chine, de vêtements neufs de
05:30
bas qualité.
05:31
Ça, on le voit.
05:32
On le voit chez nous.
05:33
Nous, on est derrière.
05:34
Nous, on va en effet prendre le vêtement tel qu'il arrive.
05:38
Tout le monde n'achète pas ces vêtements-là.
05:40
Il y a de tout, bien sûr.
05:42
Et il y a des gens qui achètent des vêtements moins chers, des gens qui achètent des vêtements
05:46
un petit peu plus chers de qualité.
05:47
Oui, mais il y a aussi des gens qui donnaient au Relais ou à Emmaüs des vêtements et qui
05:52
maintenant les vendent.
05:53
Donc, ils ne sont plus dans votre réseau, ces vêtements-là.
05:55
Oui, en effet.
05:56
Mais alors, ils les revendent.
05:57
Ils les revendent.
05:58
C'est des vêtements qui vont resservir en France.
06:00
Qui vont finir par arriver, c'est ça ?
06:03
Oui, ces vêtements.
06:05
Aujourd'hui, qu'est-ce qu'ils font ?
06:06
Ils démocratisent en tout cas ce que vous m'expliquez là.
06:09
C'est de la concurrence que nous, on voit d'un bon oeil.
06:11
Si on regarde les habitudes des Français sur les cinq dernières années, elles sont
06:16
tout à fait positives.
06:18
Nos magasins de vente, on a un réseau de 80 boutiques de seconde main où les gens
06:23
aiment venir essayer, acheter au prix du neuf divisé par cinq.
06:30
20% du prix.
06:31
Aujourd'hui, ça s'est démocratisé et c'est très bien.
06:34
Aujourd'hui, la seconde main se développe et il y a de la place pour d'autres.
06:38
C'est vrai qu'on a des magasins, nous, de proximité et que la vente en ligne, c'est
06:44
à l'étude pour le relais parce qu'il y a des habitudes qui se sont prises comme ça.
06:48
Mais c'est très bien.
06:49
Bon, ok.
06:50
Alors, qu'est-ce qu'ils deviennent ces vêtements ?
06:52
Alors voilà, c'est important.
06:53
Parce que ça, c'est très important.
06:54
Ce qui est important, c'est que les gens comprennent qu'aujourd'hui, il y a un gâchis.
06:58
On en ramasse 120 000 tonnes pour le relais, 250 000 tonnes, tout acteur confondu.
07:03
Il y a 400 000 tonnes qui vont encore dans les poubelles.
07:05
Ça, ça doit arrêter.
07:06
Aujourd'hui, on doit être beaucoup plus vertueux.
07:08
Il faut arrêter de jeter des vêtements à la poubelle.
07:12
Pourquoi ? Parce que ce jeans-là, il ne sera plus jamais porté.
07:18
Donc le jeans en bon état.
07:19
Dans nos magasins en France, on a un réseau d'ingues fringues qui vendent des vêtements
07:23
à 4-5 euros.
07:24
C'est très bien.
07:25
Réemploi.
07:27
Il y a des réemplois également à l'étranger.
07:28
Puis après, il y a du recyclage.
07:30
C'est un bon exemple.
07:31
Ce jeans, nous, on a des usines qui permettent de défibrer et puis de réagglomérer et de
07:37
faire ce produit.
07:38
C'est quoi ça ?
07:39
Ce produit, c'est un écomatériau pour le bâtiment.
07:40
Ah, c'est de l'isolation ?
07:42
L'isolation thermique et acoustique à partir de cette fibre au coton.
07:47
Cette fibre au coton, si vous la portez 3-4 ans, 5 ans, et puis que vous la mettez à
07:53
la poubelle, ça coûte à la collectivité.
07:55
Une tonne d'ordure ménagère, ça coûte 200 euros à la collectivité, dans vos impôts
07:58
et vos taxes.
07:59
Si par contre, vous la donnez au relais, il y a quelqu'un qui est au RSA qui va sortir
08:03
du RSA, qui va retravailler, qui va se retravailler, donc ça, il faut surtout penser à cette
08:08
personne qui vient collecter, qui vient trier.
08:10
Mais surtout, cette fibre-là, qui est du coton, qui est une valeur acoustique thermique,
08:16
on la remet 20 ans dans le bâtiment.
08:17
Là, l'impact environnemental, il est majeur.
08:21
On va multiplier par 4, voire 5, la durée de vie de ce produit.
08:26
Et vous savez, un jour, la déconstruction, elle sera plus intelligente.
08:31
Vous savez qu'aujourd'hui déjà, il y a des gens, ça commence, je crois dans votre
08:36
émission, on en parle de temps en temps.
08:38
On démontera les maisons dans 20 ans, on ira chercher ce produit-là, on le remettra
08:44
dans notre usine Métis, et ce produit-là, il aura peut-être une deuxième, une troisième
08:49
vie.
08:50
C'est-à-dire que le papier, ça se recycle 6 fois.
08:52
La fibre, le coton, il ne faut surtout pas la jeter.
08:56
Il faut la donner au problème.
08:57
Donc ça, c'est le message que vous faites passer, même un vêtement…
08:59
On est une entreprise industrielle qui est capable de faire de l'isolation.
09:02
Même un vêtement en mauvaise qualité, il ne faut jamais le mettre à la poubelle.
09:06
Tout se recycle.
09:07
Tout se recycle.
09:08
Est-ce qu'on peut faire ce qu'on appelle, je crois, le fil à fil ? C'est-à-dire,
09:09
est-ce que ce vêtement peut redevenir un vêtement ?
09:11
Oui, vous avez un peu d'initiatives dans le fil à fil.
09:15
Aujourd'hui, vous avez des vêtements qui incorporent 10, 20%.
09:20
Mais il y a des produits de ce type-là qui sont encore plus simples, qui en effet, aujourd'hui,
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ne demandent qu'à se développer.
09:25
On a une usine, on pourrait en avoir cinq et on pourrait développer des éco-matériaux
09:30
en basse également.
09:32
Merci beaucoup Emmanuel Pilloua et bon vent au relais.
09:36
On passe tout de suite à notre débat, les prix rumeuraux au programme.
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