Les informés de franceinfo du dimanche 27 octobre 2024
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00:0920h21, France Info, Les Informés, Fanny Guinochet.
00:14...
00:16Bonsoir, bonsoir à toutes, bonsoir à tous.
00:18Bienvenue dans Les Informés.
00:20Pendant une heure, nous allons débattre de l'actualité
00:24sur France Info Radio, mais aussi le canal 27 de la TNT.
00:28Et comme tous les soirs, nous avons un sommet rechargé aujourd'hui
00:32puisque nous allons parler bataille dans l'hémicycle du budget
00:35avec cette annonce faite dans le Figaro tout à l'heure
00:39par le ministre de la Fonction publique
00:41sur les arrêts maladie dans la fonction publique.
00:44On parlera aussi de la taxe sur le sucre,
00:46est-ce que c'est une bonne ou une mauvaise idée ?
00:49Et on ira faire un petit tour du côté du match de foot
00:52qui se joue ce soir entre l'Olympique de Marseille
00:55et Saint-Germain dans un contexte très particulier.
00:58Avec nous ce soir, je vous propose de retrouver nos informés.
01:03Paul Decoustin, vous êtes rédacteur en chef
01:06adjoint au journal La Croix.
01:08Bonsoir.
01:09Quentin Calmet, vous êtes journaliste à Public Sénat.
01:14Et puis, Jannick Halimi, vous êtes éditorialiste politique.
01:18Merci à tous les quatre d'être avec nous ce soir.
01:21On va démarrer peut-être par le budget 2025
01:25et demain, il arrive à l'Assemblée le PLFSS,
01:29ce qu'on appelle le Volet de la Sécurité sociale.
01:33Sachant que les députés n'ont pas eu le temps d'étudier tous les textes,
01:37que la discussion a été avortée cette nuit,
01:40elle a été interrompue dans l'hémicycle.
01:43Et c'est une discussion qui est compliquée.
01:47C'est difficile de s'y retrouver.
01:50On va démarrer par la présidente de l'Assemblée nationale,
01:53qui qualifiait ces débats.
01:55On l'écoute.
01:57Là, nous avons eu un certain nombre de taxes ou d'impôts
02:01qui ont été votées.
02:02Il faut regarder cela dans son ensemble pour avoir une cohérence.
02:06Mais super profit, rachat d'action,
02:09avoir davantage de justice fiscale, j'ai toujours été favorable à cela.
02:13Lorsque l'on demande un effort aux Français,
02:17il faut que cet effort soit partagé par tous.
02:19Ca ne veut pas dire qu'il faut que ce soit la foire à la saucisse des taxes.
02:24On a vu, pendant la semaine à l'Assemblée nationale,
02:27qu'il y a près de 60 milliards d'impôts ou de taxes
02:30qui ont été votés.
02:32Je pense que c'est extrêmement dommageable.
02:34Il faut avoir la vision d'ensemble.
02:36Seul le gouvernement peut la voir et nous dire ce qu'il va retenir
02:41et ce qu'il ne va pas retenir.
02:43Il faut que les débats à l'Assemblée soient utiles.
02:46Autrement, l'Assemblée nationale ne sert à rien.
02:49On peut être étonnés par les propos de Yael Brown-Pivet.
02:53Elle parle de foire à la saucisse, de sur-enchères de taxes.
02:57Est-ce que c'est ce qui se passe actuellement à l'Assemblée ?
03:01Vous êtes journaliste à Public Sénat, donc vous êtes aux premières loges.
03:05On attend avec impatience le budget au Sénat,
03:08puisque la navette va se faire bientôt.
03:11On se demande quand.
03:13Les discussions devaient se terminer hier à minuit,
03:16mais il restait 1500 amendements examinés sur le volet du budget, le PLF.
03:21On voit que ça n'avançait pas.
03:23Ce qui était assez intéressant dans cette expression de Yael Brown-Pivet,
03:29c'est qu'elle dit que seul le gouvernement a une vue d'ensemble.
03:33Elle souhaite presque qu'on arrête ce débat qui ne mène pas à grand-chose.
03:37On ne voit pas la ligne de ce budget
03:39à cause des majorités fluctuantes dans l'Assemblée.
03:42Mais le gouvernement active le 49-3 et qu'on avance et qu'il tranche,
03:48puisqu'on sait qu'à la fin, c'est ce qui va se passer.
03:51On est dans une période où tout le monde joue des écrans de fumée,
03:55mais qu'à la fin, il y aura bien un 49-3.
03:58On attend juste le moment où il va être déclenché par Michel Barnier.
04:02Yannick Halimi, il faut s'attendre à quoi pour la discussion
04:05sur le budget autour de la Sécurité sociale ?
04:08Sur le projet de loi de finances de la Sécurité sociale ?
04:12Oui, même si l'enjeu de l'effort demandé aux Français et aux parlementaires
04:18est moindre, puisqu'il s'agit de trouver 5 milliards d'euros,
04:23soit d'économies, soit de ressources supplémentaires.
04:27C'est quand même un peu moins
04:29que ce qu'on demande au projet de loi de finances en tant que tel.
04:32Mais les éléments sur lesquels porte le projet de loi de finances
04:41sont extrêmement importants.
04:42Vous parliez dans votre propos liminaire
04:45des arrêts de travail dans la fonction publique
04:48ou des taxes sur certaines boissons, produits sucrés,
04:53mais il y a aussi tout ce qui tourne autour de la remise en cause,
04:58de la brogation ou pas, de la réforme des retraites, par exemple.
05:01Ça va toucher à la santé.
05:03C'est très concernant.
05:05Effectivement, c'est très lourd, c'est très chargé.
05:08C'est donc extrêmement sensible, voire inflammable.
05:11Et on en a déjà une petite idée, déjà avec la retraite,
05:16la brogation des retraites, on sait que...
05:18La brogation, non, en tout cas...
05:20Demandée par la gauche et demandée aussi par l'ORN, par exemple.
05:25Ça va être certainement, certainement,
05:28des foires d'empoigne extrêmement vives.
05:31Et donc, oui, il faut s'attendre peut-être
05:33à ce que les débats, là aussi, s'éternisent.
05:35Parce que dans le projet de loi de la sécurité sociale,
05:39il y a sinon le gel des retraites,
05:40de l'indexation des retraites pendant six mois.
05:42Il y a ça aussi, vous avez raison.
05:44Entre janvier et juillet prochains.
05:47Tout à fait.
05:48Il faut s'attendre, effectivement, à ce que ce soit encore plus explosif,
05:51puisque ce sont des choses qui touchent tous les Français,
05:54les arrêts de travail, les retraités,
05:57même les malades, tout court,
06:01puisqu'on voit qu'il y a aussi des baisses du ticket modérateur.
06:04Je ne sais pas si c'est le contenu même des projets de loi
06:06qui rendent la situation explosive.
06:08C'est plutôt la composition actuelle de l'Assemblée
06:12qui rend les débats explosifs, quoi qu'il arrive,
06:14parce qu'en absence de majorité,
06:16et notamment en absence de majorité claire du côté du gouvernement,
06:19la difficulté est simplement de faire passer les textes
06:22de manière simple
06:24et sans une opposition très affirmée de la part des oppositions.
06:28En plus, sur le débat, on l'a vu sur le budget, sur le PLF,
06:32les majorités fluctuent,
06:35avec parfois des alliances baroques, hétéroclites,
06:39le modem qui va voter avec la gauche sur certains textes,
06:42et ce genre de fluctuation rend les débats encore moins prévisibles
06:45et encore plus explosifs, effectivement.
06:48Il faut s'abstenir de crier victoire quand on est député en ce moment,
06:51parce qu'on voit sur Twitter, etc., des députés qui disent
06:54« J'ai réussi à faire passer tel amendement »,
06:56« On a réussi », « Victoire sur cet amendement ».
06:58Ce sont aux commissions en séance, il faut vraiment qu'on soit clair,
07:02rien de ce qu'on est en train de dire en ce moment sur l'état du budget
07:06n'est définitif, puisque déjà, tout peut être rejeté d'un bloc à la fin,
07:10et en plus, il va y avoir une navette, etc.,
07:13donc tout ce qui est en train de s'examiner...
07:15Pour l'instant, ce sont des discussions, mais il n'y a rien d'arrêté.
07:17Absolument, et la gauche, d'ailleurs, crie victoire beaucoup,
07:21mais à la fin, n'aura sans doute pas grand-chose
07:24comme victoire politique, puisque le 49-3
07:26va à la fin venir complètement recadrer tout ce budget.
07:30On verra, on aura l'occasion de reparler tout de suite après
07:33de notre fil info, il est 20h10 avec Stéphane Milhomme.
07:38Il reste environ 150 foyers privés d'électricité dans le Var,
07:41les suites des intempéries du week-end,
07:43avec aussi ce dégât causé par de fortes pluies
07:46et débordements de cours d'eau dans le département.
07:48Plus de 500 personnes sont toujours bloquées ce soir
07:51dans un domaine privé situé à Mui, après l'effondrement d'un pont.
07:55Il n'y a pas de blessés, mais elles sont hébergées
07:57dans un parc résidentiel de loisirs.
07:59Alors que l'examen du budget est en cours,
08:01le gouvernement propose ce soir un nouveau train de mesures
08:04représentant 5 milliards d'euros d'économies.
08:07Il souhaite notamment réformer les arrêts maladie
08:09dans la fonction publique.
08:10Un exemple, le délai de carence passerait à trois jours
08:13contre un aujourd'hui.
08:14Il s'agit de s'aligner sur les pratiques du privé.
08:16Ces modifications concernent également la culture,
08:19l'automobile et seront prises en charge par des amendements
08:22et font partie de l'effort de 60 milliards d'euros
08:25déjà prévu sur les finances publiques.
08:27En Géorgie, après des législatives contextées,
08:29l'ex-président Saakashvili appelle depuis sa prison
08:32à des manifestations massives.
08:34La présidente actuelle estime maintenant
08:36que son pays est victime d'une opération russe.
08:39Salim Mouez-Zouras-Bishvili appelle aussi à manifester demain
08:43pour contester la victoire du camp au pouvoir pro-russe
08:47au détriment de l'opposition pro-européenne.
08:50Et puis en football, le GCNI s'inflige sa première défaite
08:53à Monaco, 2 à 1, à suivre dès 20h45 le classico de foot
08:57entre l'Olympique de Marseille et le PSG.
09:00...
09:02-"France Info".
09:0420h, 21h.
09:06Les informés.
09:08Fanny Guinochet.
09:10...
09:11Alors justement, parlons-en de ces arrêts maladie.
09:14Souvent, ça fait polémique.
09:16Et là, ce soir, le ministre de la Fonction publique,
09:19Guillaume Gasparian, dit dans le Figaro
09:22qu'il faut aligner finalement
09:24les remboursements des arrêts maladie
09:27sur le privé, le public, même chose pour tout le monde.
09:30Je me tourne vers vous, Paul de Coustin.
09:33C'est une bonne idée de s'attaquer aux arrêts maladie,
09:37d'harmoniser les règles ?
09:39-"Une bonne idée", je sais pas.
09:41En tout cas, c'est une mesure très forte
09:43et c'est une mesure choc. Elle va faire beaucoup parler.
09:46Le jour du carence, c'était une mesure de Nicolas Sarkozy
09:49qu'il avait instaurée en 2012,
09:52sur laquelle était revenu François Hollande
09:54et qui avait été remise par Emmanuel Macron.
09:57On rappelle qu'aujourd'hui, dans la fonction publique,
10:00il y a un jour de carence
10:02et il y en a trois du côté du secteur privé.
10:05Dès l'instauration de ce jour de carence,
10:07donc sa remise à jour
10:11au début du premier mandat d'Emmanuel Macron en 2018,
10:14les syndicats avaient déjà dénoncé une mesure ineffective
10:18et qui n'aiderait pas à résoudre les problèmes
10:22de l'absentéisme des fonctionnaires.
10:25Là, passer de 1 à 3, c'est sûr que c'est vraiment une mesure choc,
10:29en tout cas de la part du ministre de la Fonction publique.
10:32Janine Kallimé, vous en pensez quoi ?
10:34C'est le moment ?
10:36Vous savez, les réformes, c'est toujours dur
10:38dans des contextes compliqués, comme le disait Paul Decustin,
10:41politiquement et aussi dans une situation économique
10:44quand même beaucoup plus fragile que ça pouvait l'être
10:46encore il y a un an ou il y a trois ans ou il y a quatre ans.
10:49Toucher à certains acquis, quels qu'ils soient,
10:52est toujours dangereux et ou courageux.
10:57Juste trois petits points.
10:59S'il y a deux mesures qu'annonce M. Casparian
11:02en matière d'arrêt maladie,
11:04il y a effectivement ce que nous disions
11:06sur l'alignement du public sur le privé,
11:08c'est-à-dire que la fonction publique,
11:11comme vous le disiez, les fonctionnaires
11:13pourraient ne pas être payés du tout pendant trois jours,
11:16alors que c'est pendant un jour aujourd'hui,
11:18et également le fait d'être, au bout de ces trois jours,
11:22payé, remboursé, en tout cas, à hauteur de 90%,
11:26comme dans le privé, et non 100%, comme c'est le cas aujourd'hui.
11:29Ces deux mesures, bon an, mal an,
11:31rapportent environ 600 millions d'euros.
11:34Environ, 300, 300, un peu plus pour l'une,
11:37un peu moins pour l'autre,
11:38donc 600 millions d'euros d'économies
11:40projetées par le gouvernement.
11:42Deuxièmement, ce n'est pas nouveau.
11:44Comme vous le disiez, Paul, c'est un long historique,
11:47mais dans l'histoire plus courte,
11:49c'est les conclusions de deux rapports,
11:51ou d'un rapport rédigé par l'IGAS,
11:53l'Institut d'inspection générale de l'affaire sociale
11:56et l'Inspection générale des finances,
11:58demandé par Gabriel Attal à leur Premier ministre,
12:00qui conclut, en tout cas, qu'il fait des propositions
12:03allant dans ce sens-là.
12:05Et troisième point qui répond peut-être en partie,
12:08effectivement, à votre question initiale,
12:11est-ce que c'est le bon moment ?
12:12Il faut savoir, enfin, il faut savoir, en général,
12:16le fait d'aligner sur le privé
12:19tout ce qui est considéré comme avantage,
12:21ou en tout cas particularité,
12:23ou privilège des fonctionnaires,
12:26privilège, entre guillemets,
12:27est toujours bien vu par l'opinion publique en général,
12:31qui n'est pas fonctionnaire.
12:33Donc, voilà.
12:34On peut aussi se demander si ça n'est pas un cadeau,
12:37ou en tout cas une demande
12:41à laquelle va accéder le gouvernement,
12:44demande faite par le patronat,
12:45parce qu'il y avait, il y a quelques jours,
12:47nous recevions au micro de France Info,
12:50François Asselin, qui est donc le leader
12:53de l'organisation patronale, la CPME,
12:55qui s'occupe des petites entreprises.
12:57Écoutez ce qu'il disait en matière d'arrêts de travail, justement.
13:00Constatons que les arrêts maladie de courte durée
13:03sont en forte inflation.
13:04Alors, est-ce que, d'un seul coup, les Français seraient en sucre
13:07dès qu'il y a une goutte, ils commencent à fondre ?
13:09Je ne pense pas. Je pense qu'il y a vraiment
13:11un problème d'ordre structurel.
13:12On a perdu la notion du bien commun.
13:14Et je vous laisse trois chiffres, par exemple.
13:16Le taux d'absentéisme dans le secteur public,
13:18c'est 15 jours en moyenne.
13:19Dans le secteur marchand, le secteur privé, c'est 12 jours.
13:21Quand vous êtes indépendant, chef d'entreprise,
13:23il y en a 4 millions en France, quand même,
13:25c'est deux jours et demi.
13:26Donc, j'ai envie de dire, si vous voulez être en pleine santé,
13:28mettez-vous à votre compte.
13:30Alors, vous voyez, mettez-vous à votre compte.
13:32Bon, c'est un peu provoque.
13:33François Asselin était venu le 8 octobre,
13:37donc ce n'est pas si vieux,
13:39nous parler dans la matinale de France Info.
13:42Et on peut se dire que, de l'autre côté,
13:45il y a beaucoup d'efforts qui sont demandés aux entreprises.
13:47Finalement, c'est une façon de leur dire,
13:49écoutez, regardez, on vous entend également.
13:52Qu'est-ce que vous en pensez ?
13:53C'est très intéressant.
13:54L'an dernier, les sénateurs de droite
13:56avaient déjà proposé cette mesure,
13:58uniquement pour la fonction publique d'État.
14:00Ils avaient chiffré cela,
14:01donc ce jour de carence passait de un à trois jours.
14:04Ils avaient chiffré cela à 220 millions d'euros.
14:08Ça permettait d'économiser.
14:10Le gouvernement ne l'avait pas retenu
14:11avec le 49.3 l'an dernier.
14:13Pourquoi ? Parce qu'à l'époque,
14:15Thomas Cazenave, le ministre des Comptes publics,
14:16disait qu'on ne pouvait pas comparer
14:18le privé et le public,
14:19parce que, dans le privé,
14:22les employeurs vont faire la compensation
14:25du jour de carence.
14:27Des conventions collectives qui font que,
14:28quand on se met en arrêt maladie,
14:30les jours de carence sont quand même payés
14:32par les mutuelles et les complémentaires.
14:34Je pense que beaucoup de salariés
14:36qui ont été malades un jour ou deux jours
14:38n'ont pas eu de perte, beaucoup le savent,
14:39et ils n'ont pas eu de perte de salaire
14:41parce que c'est compensé par l'employeur.
14:44Là, c'est une mesure qui, pour la fonction publique,
14:46serait très dure pour les fonctionnaires,
14:48parce qu'il n'y a pas cette compensation
14:49dans la fonction publique.
14:50Un jour de carence dans la fonction publique
14:52est un vrai jour carencé.
14:53Il n'y a pas de paie.
14:54L'État ne prend pas en charge.
14:56Oui. C'est pour ça qu'à l'époque,
14:58c'est intéressant de lire cet argument.
15:00Thomas Cazenave disait qu'on ne pouvait pas
15:01comparer les deux régimes.
15:03Dans le privé, un certain nombre de salariés
15:05voient leurs jours de carence couverts
15:06par leurs complémentaires.
15:07Ceux qui ont un vrai jour de carence,
15:08ce sont les fonctionnaires du public
15:09pour lesquels ce jour-là s'applique strictement.
15:11C'est intéressant parce que Thomas Cazenave
15:13est du même bord politique que Guillaume Cazenave,
15:16le ministre actuel de la fonction publique,
15:18et en un an, visiblement,
15:20au sein de cette même groupe de pensée,
15:23on a changé d'avis sur la question.
15:25En mars dernier, Bruno Le Maire
15:27avait déjà tiré la sonnette d'alarme
15:29en disant qu'effectivement, il fallait réfléchir
15:31à la question de l'absentéisme
15:32avec un plan contre l'absentéisme
15:38dans la fonction publique qu'il fallait élaborer.
15:40Et il avait demandé justement à ses inspections,
15:43l'IGAS et l'IGF, de faire ce rapport.
15:47Et Guillaume Cazenave a repris le rapport quasi tel quel.
15:49En fait, les deux mesures principales
15:51qu'il annonce ce soir,
15:53c'est les deux mesures principales
15:54qui étaient contenues dans le rapport
15:55qui a été rendu en septembre.
15:57Sachant que vous avez raison de mentionner...
15:59Tout à l'heure, vous disiez qu'il y a des disparités
16:01dans les fonctions publiques.
16:03Entre la fonction publique territoriale,
16:06je regardais, c'est 17 jours en moyenne.
16:08Et puis la fonction publique d'Etat,
16:11où c'est 10 jours et encore,
16:12on ne compte pas les enseignants.
16:15Oui, alors dans le rapport, il faut quand même le signaler,
16:17même si ça peut paraître théorique,
16:19il n'y a pas que des mesures, entre guillemets, coercitives.
16:22Parce que comme vous le disiez, Fanny,
16:24il y a différentes fonctions publiques.
16:25Et à l'intérieur même, par exemple,
16:27de la fonction publique d'Etat, ce n'est pas pareil
16:28selon qu'on est, par exemple, sur le terrain
16:31ou dans certains bureaux, je ne veux pas généraliser.
16:33Donc dans le rapport de l'IGAS et de l'IGF,
16:37il y a ces deux mesures, mais il y a aussi la volonté
16:39de prendre en compte, de développer une sorte de médecine
16:41du travail en amont et pour accompagner,
16:44parce qu'il y a aussi des malaises au travail,
16:46un mal de vivre au travail, que ce soit dans le privé,
16:49dans la fonction publique ou évidemment
16:52dans les petites entreprises, comme le disait M. Asselin,
16:54qui est réel, pour X raisons, on ne va pas en parler ce soir.
16:59Et donc c'est un plan, comme vous le disiez...
17:00Sur les conditions de travail.
17:02Sur les conditions de travail qui pourraient, après,
17:06justifier ce coup de rabot dans les ITT pour les fonctionnaires.
17:11Un chiffre qui est alarmant, c'est qu'en moyenne,
17:14on était à huit jours d'arrêt maladie avant le Covid
17:17et que maintenant, effectivement,
17:18ça monte jusqu'à 14 jours par an
17:20dans la fonction publique territoriale.
17:23Il faut aussi peut-être réfléchir aux causes
17:25de cette très forte augmentation
17:28en accompagnant les mesures coercitives, comme vous dites.
17:31Et on va continuer à débattre de ce sujet. Merci beaucoup.
17:34En attendant, on se tourne du côté du Fil-info
17:37avec Stéphanie Milhomme.
17:39Il est 20h20, vous êtes sur France Info.
17:42À Villefontaine, dans le Nord-Isère,
17:44le pronostic vital reste engagé pour un enfant de 8 ans
17:46après sa chute du 4e étage.
17:48Son frère de 26 ans a été interpellé au domicile familial.
17:51Depuis, il est en garde à vue et va subir un examen psychiatrique.
17:55Une enquête est ouverte pour tentative d'homicide.
17:58En Bolivie, l'ex-président Evo Morales
18:00dénonce une tentative d'assassinat par des agents de l'État du pays.
18:04Il affirme avoir été visé par une quinzaine de coups de feu
18:08tirés sur sa voiture et son chauffeur a été blessé.
18:11À J-9 de l'élection présidentielle américaine,
18:14toujours aussi incertaine,
18:15Donald Trump espère, ces prochaines heures,
18:17remplir le légendaire Madison Square Garden
18:20à New York, à Malaris, et de retour en Pennsylvanie,
18:23à Philadelphie, pour ratisser le terrain
18:25dans l'un des états clés de ce scrutin.
18:27Le stade toulousain retrouvera-t-il sa place
18:30de leader de top 14 de rugby ce soir ?
18:32Toulouse affronte à 21h05 le RC Toulon
18:35pour refermer la 8e journée.
18:37Toulon est actuellement 5e.
18:38Un Français n'avait pas gagné ce tournoi de tennis de balle
18:41depuis 1987.
18:43Exploit accompli cet après-midi
18:45par Giovanni Mpecci-Perricard en 2-7.
18:47Face à l'Américain Ben Shelton, il est âgé de 21 ans.
18:51...
18:53France Info.
18:54...
18:5620h21.
18:57Les informés.
18:59Fanny Guinochet.
19:01...
19:02Même si les Français ne sont pas en sucre,
19:05pour reprendre les propos de François Asselin,
19:07nous allons regarder de ce côté-là,
19:10avec cette taxe sur le sucre,
19:12où, aujourd'hui, dans la tribune dimanche,
19:14la ministre de la Santé, madame Dariussec,
19:18dit qu'il faudrait taxer les sucres,
19:22notamment les sucres transformés.
19:24Et on va essayer d'y voir plus clair.
19:28Déjà, est-ce que c'est une bonne idée, le tour de verre ?
19:32Vous aimez bien le bon et le pas bon.
19:34C'est toujours plus simple.
19:37C'est toujours plus simple,
19:38mais les réponses sont plus compliquées.
19:41En tout cas, le gouvernement, madame Dariussec,
19:44soutenu, faut-il le rappeler, par Laurence Amartin,
19:47le ministre du Budget,
19:48avance au moins deux justifications.
19:52Madame Dariussec, en termes sanitaires,
19:55croissance et de santé, tout simplement,
19:57croissance du nombre de diabétiques en France,
20:01notamment chez les jeunes,
20:02je crois, multipliée par quatre en 30 ans pour les jeunes.
20:06Bref, il y a une volonté de dissuader,
20:09par la hausse des prix, la hausse des taxes,
20:12la consommation, premièrement,
20:14et deuxièmement, une raison beaucoup plus ancillaire,
20:18j'allais dire sonnante et débuchante,
20:21qui est avancée au moins implicitement
20:23par le ministre du Budget,
20:25c'est que ça provoque des rentrées d'argent.
20:27Et dans un budget, on l'a dit et on le répète,
20:30qui doit être voté d'ici la fin de l'année
20:33en toute urgence,
20:35avec des défis financiers extrêmement importants,
20:38c'est toujours ça de pris.
20:39Sauf que moi, je n'ai pas vu combien pourrait rapporter.
20:43Faut-il rappeler que la taxe sur ces produits,
20:48boissons sucrées, sodas, barres chocolatées, etc.,
20:52sont à environ entre 5 et 10 %
20:56de TVA.
20:59Oui, il y a une histoire de taxes
21:01et il y a une histoire de TVA,
21:03avec des taux différenciés en fonction des produits.
21:05Et la taxe devrait augmenter, s'imputer sur la TVA
21:09pour la faire augmenter au-dessus de 10 %.
21:13Et combien ça rapporterait ? Je n'ai pas de chiffre.
21:16Mais elle veut aller à la négociation aussi.
21:19Il y a l'idée de dire aux industriels
21:21de travailler sur vos recettes, qu'elles soient moins sucrées...
21:25Les recettes, là, pour le coup...
21:27Les recettes culinaires, alimentaires.
21:29C'est ça. Et donc, d'ailleurs,
21:31elle ménage tout à fait à la fois la carotte et le bâton
21:35en disant pas tout à fait on va taxer,
21:37en disant c'est une négociation avec les industriels.
21:40S'ils font un pas, pourquoi pas abandonner cette idée de taxe ?
21:42Parce que le simple fait de réduire la teneur en sucre
21:45de ces produits va réduire les maladies chroniques,
21:48le diabète et plein d'autres maladies,
21:52y compris certains cancers.
21:53Elle met aussi sur la prévention, avec cette notion,
21:57pas forcément que sur le levier fiscal.
21:59Il y a quand même quelque chose d'intéressant,
22:01et je pense que ça rejoint ce qu'on disait sur Casbarian,
22:03c'est qu'il y a pas mal d'arbitrages politiques qui manquent.
22:05Le budget a été présenté, à la fois le PLF et le PLFSS,
22:09le 10 octobre.
22:10On sait que les ministres n'ont eu que 17 jours,
22:12mais là, on est à la veille du début de l'examen du PLFSS,
22:15l'objet de la Santé des Français à l'Assemblée nationale,
22:17et on a une ministre qui ne tranche pas ces sujets,
22:19qui n'a pas tranché non plus l'augmentation
22:22du remboursement de la consultation
22:25chez le médecin du TK modérateur
22:28et le transfert vers les mutuelles.
22:30Là, on voit qu'il y a aussi une discussion vers les mutuelles.
22:32Et c'est comme ça, je pourrais vous donner des exemples
22:34pour tous les ministères.
22:35Ca s'appelle la négociation, Quentin.
22:37Oui, tout à fait.
22:38C'est le débat démocratique.
22:40On l'indique vraiment à vue.
22:41Si même le gouvernement ne sait pas ce qu'il veut proposer,
22:43comment peut-on vouloir que les députés, ils votent ?
22:46C'est ce qu'on voulait dire, Paul.
22:48J'allais rebondir sur ce que disait Quentin,
22:50parce qu'on a l'impression qu'elle-même a découvert cette mesure
22:53dans un rapport de l'Institut Montaigne
22:54qui est sorti le 16 octobre,
22:56donc c'est quand même il y a quelques jours.
22:57Et sur les mutuelles, dans un rapport du Sénat
22:59qui est sorti aussi il y a 15 jours.
23:00Voilà, donc on a l'impression qu'en fait,
23:02M. Kasbarian a découvert le rapport de l'UGF et de l'IGAS.
23:05Et que Mme Darrieussecq, c'est dans le rapport de l'Institut Montaigne
23:07qui est plutôt d'inspiration libérale, d'ailleurs.
23:10Voilà, mais qui proposait...
23:11Qui propose de taxer le sucre pour en faire,
23:15pour le transformer les recettes,
23:17pour le coup, fiscales qui viendraient de ces taxes,
23:19en un chèque alimentation
23:22à destination des Français les moins fortunés
23:24pour qu'ils puissent, au contraire, s'acheter
23:27des produits de bonne qualité.
23:28Des fruits et des légumes.
23:30Mais alors justement, vous disiez,
23:32même au sein du gouvernement, on voit que la ligne,
23:35elle n'est pas toujours claire, parce qu'il y a la ministre
23:38de l'Agriculture qui a dit, attention,
23:41écoutez, c'est quand même peut-être un peu dangereux,
23:44Annie Gennevard, c'est un peu dangereux
23:46pour notre filière agricole.
23:49Ça démontre quoi ? Qu'il y a des couacs ?
23:51Alors moi, je n'irai pas jusqu'aux couacs,
23:52même si effectivement, le budget n'a pas été mal préparé.
23:56Ça, c'est sûr et certain.
23:58Et que pour s'en sortir par un effet de pirouette politique,
24:01M. Barnier et ses ministres ouvrent le débat
24:05et laissent le débat ouvert entre les mains des députés,
24:09puis bientôt des sénateurs,
24:10ou des partenaires sociaux mutuels compris,
24:14c'est vrai qu'il y a toujours, toujours, toujours
24:19des ministres qui sont par définition opposés,
24:21même si vous avez un Jupiter à la tête de Matignon
24:24et à l'Elysée, qui savent très bien ce qu'ils veulent faire,
24:28et bien ça n'empêche pas des tiraillements sur la ligne.
24:33Là, on voit, par exemple,
24:35comme vous le disiez à la ministre de l'Agriculture,
24:37s'opposer au nom des 960 000 salariés
24:40des industries agroalimentaires,
24:42s'opposer verbalement, en tout cas,
24:44voilà, aux ministres de la Santé et d'ailleurs du budget,
24:49mais on sait, par exemple,
24:50qu'il y a toujours aussi une opposition
24:52entre le ministre, ou très souvent,
24:55quel que soit, de l'écologie par rapport aux finances
24:58ou de l'écologie par rapport à l'agriculture.
25:01Voilà, ce sont des éléments, quand même,
25:03intrinsèques à l'action politique.
25:05On pourrait se dire que, quand même,
25:06taxer le sucre, vu les ravages, les dangers,
25:10ça devrait faire consensus,
25:12et on voit qu'au sein du gouvernement,
25:14ça ne fait pas consensus,
25:16et on est allé voir du côté du RN,
25:19aujourd'hui, par exemple,
25:21Thomas Ménager disait qu'il n'était pas convaincu,
25:25donc il est député du Rassemblement national
25:28par cette taxe. On l'écoute.
25:30Nous, nous ne croyons pas que ça soit un levier,
25:33parce que cette fiscalité incitative
25:35ne marche pas, ne marche plus.
25:36On l'a vu sur le tabac, ça fait plusieurs années,
25:39au début, ça a marché,
25:40mais ça fait plusieurs années où on augmente le prix du paquet
25:43et que ça ne permet pas que la prévalence tabagique diminue.
25:46Par contre, ça va faire en sorte, malheureusement,
25:48que les classes populaires, les classes moyennes,
25:50et il faut les accompagner à avoir un pouvoir d'achat supérieur,
25:53qu'ils puissent aller sur des produits de meilleure qualité,
25:54moins sucrés, et ça va faire des baisses
25:57de compétitivité pour nos entreprises,
25:59nos entreprises qui produisent aujourd'hui
26:01ces boissons en France,
26:02donc ça n'a absolument aucun impact,
26:04ce n'est pas en augmentant de quelques centimes
26:06chaque boisson que les jeunes vont se détourner.
26:08Alors on voit bien, santé contre économie.
26:11Le débat, on vous continuera d'en parler.
26:15Après notre passage du côté de l'information,
26:20il est presque 20h30,
26:23et on laisse la parole à Stéphane Milhomme.
26:31Dans le Var, ce soir, plus de 500 personnes
26:33restent bloquées sur la commune du Muy
26:36après l'effondrement d'un pont
26:37causé par les fortes intempéries du week-end.
26:40Il n'y a pas de blessés, mais ces personnes sont hébergées
26:42dans un parc résidentiel de loisirs.
26:44150 foyers Varois restent privés d'électricité,
26:47selon un édice, après ces fortes pluies du week-end,
26:50alors que le département n'est plus, ce soir,
26:53en vigilance orange.
26:54La suite de l'examen du budget.
26:56Si les députés font une pause jusqu'à demain,
26:58le gouvernement annonce ce soir
27:005 milliards d'euros de nouvelles coupes
27:02avec la fonction publique dans le viseur.
27:04Il entend, par exemple, modifier le délai de carence
27:07pour un arrêt maladie.
27:08Il passerait d'un à trois jours chez les fonctionnaires.
27:10Le but du gouvernement est de s'aligner
27:12sur ce qui se fait déjà dans le privé.
27:15Après la frappe israélienne hier matin
27:17contre l'Iran, Benyamin Netanyahou assure
27:20que les objectifs ont été atteints
27:21et salue une attaque précise et puissante.
27:24Elle a fait quatre morts au moins, selon le régime de Téhéran.
27:27Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira demain en urgence
27:30après cette réplique d'Israël.
27:32Le président égyptien, lui, propose une trêve à Gaza,
27:35deux jours, pour permettre l'échange
27:37de quatre otages israéliens contre des prisonniers palestiniens.
27:40Et avant la mise en place d'une trêve plus durable.
27:44Les législatives en Géorgie et la présidente
27:46estiment maintenant que son pays est victime
27:49d'une opération russe.
27:50Salomé Zourabitchvili conteste la victoire
27:56du camp au pouvoir,
27:59au détriment de l'opposition pro-européenne,
28:01en appelant à manifester demain.
28:03Charles Michel, lui, le président du Conseil européen,
28:06demande une enquête rapide sur les irrégularités
28:09dans ce scrutin.
28:10En football, l'Olympique de Marseille n'a pas gagné.
28:13Chez lui, face au PSG depuis 2011,
28:16la victoire est-elle pour ce soir ?
28:17Verdict d'ici un quart d'heure,
28:19avec le coup d'envoi de ce classique
28:21depuis le vélodrome,
28:22ultime match de la 9e journée de Ligue 1.
28:25...
28:26-"France Info".
28:2820h, 21h.
28:30France Info, les informés.
28:32Fanny Guinochet.
28:33...
28:36Et nous revoilà pour cette seconde partie
28:39des informés, avec dans notre studio nos informés,
28:42Paul de Coustin, rédacteur en chef adjoint
28:45au journal La Croix,
28:46Quentin Calmet, vous êtes journaliste
28:48à Public Sénat, et Jannick Halimi,
28:50éditorialiste politique.
28:52Alors, on revient, on continue nos échanges
28:55sur cette taxe sur le sucre.
28:57Est-ce qu'avoir une fiscalité incitative
29:01peut faire baisser la consommation de sucre en France ?
29:05Écoutez, moi, il faut voir,
29:07premièrement. Deuxièmement,
29:09je ne suis pas aussi sûre que le député RN
29:12à qui vous avez donné...
29:13-...Thomas Ménager. -...Thomas Ménager.
29:16Quand il parlait des taxes sur les cigarettes,
29:20il faudrait voir sur une longue période,
29:22je n'ai pas pris les chiffres,
29:24mais oui, la consommation de tabac
29:26un peu partout dans le monde,
29:28en tout cas dans le monde occidental,
29:30a diminué. C'est vrai qu'il y a eu
29:32la contrebande qui galvaude un peu
29:34les chiffres officiels,
29:35il n'empêche quand même que la tendance
29:37est tellement lourde, à la baisse,
29:39qui s'est d'ailleurs donné lieu
29:41au développement d'un autre marché
29:43qui est la vapoteuse...
29:44-...Qui risque d'être taxée aussi.
29:46-...Qui risque d'être taxée.
29:48Donc, moi, je serais moins sûre.
29:50Ce qui est plus vrai, c'est qu'en revanche,
29:52ça avait été testé à un certain moment,
29:54c'est qu'augmenter par palier
29:56jusqu'à un certain palier, la fiscalité
29:58n'est pas dissuasive. En revanche,
30:00données que ce soit sur les prix ou sur les taxes,
30:03mais faire un saut important en matière de prix,
30:06en l'occurrence sur un paquet de cigarettes,
30:08puisqu'on a l'historique, là,
30:10ça a un effet dissuasif,
30:12et arriver à un certain montant,
30:14là, en France, on en est autour de 10 à 11 euros,
30:17voire plus, le paquet,
30:18si ça a un effet dissuasif.
30:20Juste, je voudrais terminer très rapidement.
30:22Je pense que le problème, le véritable problème
30:25que pose cette mesure,
30:26indépendamment de l'argent
30:28que ça pourrait faire rentrer,
30:30c'est pas tellement qu'il faille augmenter
30:32les taxes pour justement faire rentrer de l'argent,
30:35c'est que ces produits-là ne sont pas chers,
30:39en général, hors taxes,
30:41que ce sont des produits consommés massivement
30:45parce que pas chers,
30:46par les catégories non seulement moyennes,
30:49mais les plus modestes qu'ils soient.
30:51Le problème, c'est que les bons produits,
30:54entre guillemets, vous devez aimer ce qualificatif, Fanny,
30:58les produits écologiques, les produits de qualité,
31:01sont très chers.
31:03Du coup, effectivement, les catégories les plus modestes
31:06se dirigent vers les mauvais produits, entre guillemets.
31:09Oui, parce qu'on voit qu'il y a une corrélation
31:12entre revenu, niveau de revenu et obésité.
31:15Et vous dites qu'ils sont pas chers,
31:17mais ils sont aussi extrêmement sucrés.
31:19Taxer plus ces produits, ça pourrait aussi permettre,
31:22justement, en négociation avec les industriels,
31:25à les amener à baisser la teneur en sucre de ces produits.
31:28Il y a des produits très sucrés comme tout ce qui est
31:31caramel, barres chocolatées, les sodas,
31:33mais aujourd'hui même, les produits transformés,
31:36les plats transformés qu'on achète tout fait,
31:38sont extrêmement sucrés.
31:40C'est des plats salés, mais qui sont extrêmement chargés en sucre.
31:44Et tous ces produits entraînent, effectivement,
31:46une hausse assez alarmante de l'obésité en France.
31:49C'est des chiffres de Santé publique France
31:52qui ont été publiés en septembre.
31:54On voit que les personnes qui se qualifient elles-mêmes
31:59d'obèses, en 1996, c'était 7 % chez les hommes,
32:036 % chez les femmes, et on est passés à 13 %
32:05chez les hommes et 14 % chez les femmes en 2017.
32:08Et beaucoup chez les jeunes.
32:10Il y a beaucoup d'enfants.
32:12En 11 ans, la proportion de personnes
32:15qui se déclarent obèses a doublé, c'est vraiment considérable.
32:19Il y a aussi une autre idée que je trouve intéressante
32:22dans l'interview de Geneviève Dariuszak dans la tribune,
32:25que les pâtissiers et les élèves qui sont en CAP pâtisserie
32:30apprennent aussi à faire des recettes allégées en sucre.
32:34Pourquoi ? Parce que ça rappelle aussi
32:36cet accord qui avait été trouvé avec les boulangers
32:39pour diminuer la quantité de sel à l'intérieur du pain
32:42dans les boulangeries partout en France.
32:44Ca avait fonctionné. C'est une idée intéressante
32:47et qui, à mon avis, rejoint l'idée de mettre autour de la table
32:51les transformateurs et les producteurs
32:53pour avoir comme ça, non pas forcément que l'idée de taxer,
32:56mais un débat autour de la présence du sucre
32:58dans nos assiettes un peu général.
33:00Justement, on a posé la question à un médecin,
33:03Boris Ancel, on l'écoute.
33:06Il est nutritionniste, il est endocrinologue
33:09à l'hôpital Bichat, et il va nous dire un peu
33:12comment on peut modifier, en tout cas, les comportements.
33:15On a la preuve, notamment au Royaume-Uni,
33:18que ça fonctionne.
33:20Si vous entraînez une augmentation des coûts de production
33:25et des coûts pour le public,
33:28inévitablement, les industriels modifient la formule
33:32de leurs produits et améliorent leur qualité.
33:35C'est pas taxer pour taxer, c'est pas taxer pour interdire.
33:38Je suis totalement contre les injonctions, les interdictions.
33:41C'est une mesure qui, associée à d'autres mesures,
33:46va nous aider à manger mieux et à aller mieux.
33:49Le taux d'obésité a été multiplié par deux en 30 ans.
33:52La prévalence du diabète, des maladies, entre guillemets,
33:56vous savez qu'on appelle la maladie du soda,
33:59c'est-à-dire le froid qui s'engraisse
34:01et qui peut évoluer vers une défaillance du foie.
34:04Conséquence d'une alimentation trop sucrée et ultra transformée.
34:09Voilà pourquoi il y a urgence d'agir et pas de discuter.
34:12-"Il y a urgence d'agir", nous dit ce médecin.
34:15Est-ce que, pour autant, étant donné la composition,
34:19la façon dont ça se passe à l'Assemblée nationale,
34:23et peut-être après au Sénat,
34:25cette mesure a des chances d'aboutir ?
34:29Je sais pas, il faudra voir.
34:31J'avoue que je sais pas l'état des forces politiques sur ce sujet.
34:35Je crois que ça fait plutôt consensus.
34:38En commission, ça avait fonctionné à l'Assemblée nationale.
34:41Je crois que c'était voté à l'unanimité, ces amendements.
34:44C'est un peu comme la Commission des affaires sociales
34:47de l'Assemblée nationale.
34:48Non, je crois que...
34:50Pas le RN, justement.
34:51La gauche, je ne sais pas, mais le RN ne veut pas.
34:54Pourquoi ?
34:55Il y a le lobby des industriels.
34:57Mais c'est pas que le lobby,
34:59c'est parce que ça touche à la poche
35:01directement des catégories les plus modestes.
35:04Vous disiez, Fanny, que c'est une idée de bon sens.
35:07Evidemment, ça va dans le sens d'une meilleure santé.
35:10La taxe carbone, en 2018,
35:12au nom de l'écologie, une bonne idée.
35:15Vous avez vu sur quoi ça a débouché.
35:17Sur les gilets jaunes.
35:19On est à un tournant, le monde est à un tournant,
35:22avec des contraintes écologiques,
35:24des contraintes aussi sanitaires
35:27et des contraintes financières
35:28qui font que c'est le fer de la politique.
35:31Je veux bien dire que le monde politique est médiocre,
35:35qu'on n'a plus les dogos, les mitterrands, etc.
35:37Quand même, c'est extrêmement compliqué
35:40parce que vous touchez à une pièce
35:42et il y a des conséquences souvent très inégalitaires et injustes.
35:46Et même du côté du Bloc central,
35:48avec un Michel Barnier, Premier ministre,
35:50qui nous parle de justice fiscale,
35:52on voit bien que cette justice fiscale
35:54serait difficile à appliquer
35:56puisque ce sont les catégories les plus modestes
35:59qui achètent le plus ces produits.
36:01Ils essayent d'être justes
36:02parce qu'ils s'attaquent à tout le monde.
36:05On l'a vu avec toutes les mesures qu'on a évoquées,
36:08que ce soit le sucre pour les catégories populaires,
36:11les retraites et les pensions des retraités,
36:14et les fonctionnaires,
36:15on voit que là, pour le coup, le gouvernement cherche l'argent.
36:19La justice fiscale, ça veut pas dire taxer tout le monde.
36:22Je suis d'accord.
36:24C'est justement un peu taxé, peut-être,
36:26je n'en sais rien, mais c'est plus riche.
36:28Donc ça reste quand même une mesure
36:30d'un certain point de vue de justice culinaire, j'allais dire.
36:36Surtout dans un pays comme la France qui paierait le plus.
36:39Vu la situation financière du gouvernement,
36:42on sent qu'il essaie de chercher l'argent partout.
36:45Il va chercher l'argent partout.
36:48Nous, on va écouter le Fil info de Stéphane Milhomme.
36:52Il est 20h40.
36:53-"En Bois-de-l'Oupe, le couvre-feu est reconduit.
36:56Cette nuit de dimanche à lundi,
36:58couvre-feu instauré sur certaines communes par la préfecture.
37:01La nuit dernière, des violences ont éclaté avec des barrages érigés.
37:05Trois personnes ont été interpellées.
37:07Depuis quelques heures, l'ensemble de l'île de la Guadeloupe
37:10a retrouvé l'électricité sur EDF après la panne géante
37:14des deux derniers jours, alors qu'une plainte a été déposée d'hier.
37:17Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit demain en urgence
37:20à la demande de l'Iran.
37:22Les pays évoqueront la réplique de l'armée israélienne
37:25samedi matin sur l'Iran, avec la mort de 4 personnes,
37:28selon le régime de Téhéran.
37:29Le chef de la diplomatie iranienne avance maintenant
37:32à avoir reçu des indications avant cette attaque israélienne.
37:35Israël assure toujours avoir le droit de se défendre.
37:38Au Japon, les premières projections de la NHK montrent
37:41que la coalition au pouvoir a perdu la majorité.
37:44C'est un revers pour le parti libéral.
37:46Le nouveau Premier ministre japonais est à l'origine
37:49de cette dissolution de l'Assemblée.
37:51Il entendait profiter d'un état de grâce
37:53pour pouvoir renforcer sa majorité.
37:55Et puis, un seul match au programme de ce dimanche
37:58en top 14 de rugby.
37:59Le leader, le Stade toulousain, reçoit Toulon à partir de 21h05.
38:03L'entraîneur de Toulouse espère que cette victoire sera atteinte
38:06d'éclic.
38:08Bordeaux-Bègues l'a approvisément repris la tête hier du classement.
38:11...
38:13-"France Info".
38:14...
38:1620h21.
38:18Les informés.
38:19Fanny Guinochet.
38:21...
38:23On abandonne la politique,
38:25on abandonne la santé
38:27et on va du côté du foot, des Jeux.
38:30Et dans quelques minutes va commencer le match
38:33entre l'OM et le PSG.
38:35Dernier match de la 9e journée de la Ligue 1.
38:39Un match qui se passe à Marseille, au stade du Vélodrome,
38:43mais qui se passe un peu dans un contexte particulier
38:45parce qu'il y a une semaine, au Parc des Princes,
38:48des supporters parisiens ont entonné des chants homophobes
38:51contre les Marseillais.
38:53Et le problème, on voit, c'est qu'il y a de nombreuses violences.
38:57Ca n'est pas la première fois, mais hier,
38:59il y a eu un match Madrid-Barcelone
39:02avec des chants, cette fois, racistes.
39:04Alors, on entend, là, nous, dans les studios,
39:07on a l'impression d'être avec vous, Philippe Rendez,
39:09du service des sports de Radio France.
39:12Quelle est l'ambiance ?
39:13L'ambiance est énorme, ici, au stade Vélodrome, pour l'instant.
39:17Écoutez, derrière moi, 65 000 chanceux, ici, au stade Vélodrome.
39:2165 000 personnes dans un stade Vélodrome bouillant.
39:25La plupart sont arrivés dès 16h30, cet après-midi,
39:27devant le stade Vélodrome, avec des fumigènes,
39:30avec des pétards, et les équipes, vous l'entendez, derrière moi,
39:34vous entendez de la musique traditionnelle, ici, à Marseille.
39:38L'Olympique de Marseille et le Paris Saint-Germain
39:40sont en train de faire leur entrée au stade Vélodrome.
39:43C'est bon enfant, pour l'instant, c'est dans un contexte particulier,
39:48avec ces chants homophobes et les annonces gouvernementales.
39:51En cas de chants homophobes, le match pourrait être arrêté.
39:55Pour l'instant, le match n'a pas débuté,
39:57mais à ma gauche, le virage nord a mis une énorme photo de Fabrizio Ravanelli,
40:01l'ancien joueur de l'Olympique de Marseille,
40:04et à ma droite, le virage sud,
40:07étant en feu avec beaucoup de fumigènes et cet écriteau.
40:10Ce soir, on vous met le feu, les deux équipes qui viennent d'entrer
40:14avec un gros enjeu sportif, ce soir, ici, au stade Vélodrome.
40:18C'est simple, si Marseille bat le Paris Saint-Germain,
40:21Marseille devient leader de la Ligue 1
40:24et pourrait rejoindre le Paris Saint-Germain en tête de ce championnat.
40:28Le problème, c'est que Marseille n'a pas battu Paris, ici,
40:31au stade Vélodrome en Ligue 1, depuis 13 ans.
40:34Voilà l'objectif de Roberto De Zerbi,
40:36le très charismatique entraîneur de l'Olympique de Marseille.
40:40Et là, on voit, dans le virage sud,
40:43un mid, une fois, un comeback,
40:45étant des slogans de l'Olympique de Marseille depuis des dizaines d'années,
40:49alors que retentit toujours le jump de Van Halen,
40:52qui marque l'entrée des équipes, ici, en match, donc, très attendu,
40:57avec beaucoup de beaux joueurs sur le terrain,
40:59notamment Adrien Radiot,
41:00le milieu de terrain de l'OM, qui a été formé au Paris Saint-Germain
41:04et qui est très attendu par les supporters de l'OM,
41:07le Paris Saint-Germain, en tête, donc, de ce championnat,
41:10meilleure attaque de ce championnat, qui tourne avec 4 buts, en moyenne,
41:14et qui a ses 2 flèches sur le côté,
41:16Bradley Barcola et Ousmane Dembélé.
41:18On s'attend à un match très spectaculaire.
41:21Et qui va démarrer dans une petite minute.
41:23Dans une petite minute, exactement, et dans un contexte, pour l'instant,
41:27bon enfant, on le dit, on le répète,
41:28on va voir ce qui va se passer dans les minutes qui viennent,
41:30mais, en tout cas, pour l'instant,
41:31tout est dans le calme, ici, au stade Vélodrome.
41:33Allez, on croise les doigts pour que ça continue,
41:35mais, quand même, on va en parler.
41:37Il y a eu beaucoup de sécurité.
41:40La sécurité a été renforcée,
41:41600 policiers mobilisés,
41:43des agents, aussi, du privé, venus à la rescousse.
41:47C'est ce qu'il fallait, selon vous,
41:49pour assurer la sécurité ?
41:52C'est ce qu'il faut pour assurer la sécurité du match de ce soir ?
41:55Malheureusement, oui.
41:56Les matchs de foot sont devenus, maintenant,
41:59des événements très susceptibles
42:03de causer des troubles à l'ordre public.
42:05Et, en particulier, lorsque c'est un match
42:08entre l'Olympique de Marseille et le PSG,
42:10depuis que cette rivalité s'est construite
42:13au fur et à mesure des années 90,
42:15pour devenir la rivalité
42:17dans le championnat de football français.
42:20Et, là, effectivement,
42:22votre rédacteur en chef des sports le rappelait,
42:25la rivalité a repris un peu d'intérêt, cette année,
42:29car l'OM peut, effectivement,
42:32battre le PSG, pour la première fois, depuis longtemps,
42:34chez eux, puisque la supériorité du PSG
42:37s'est amoindrie, cette année, par rapport aux années 90.
42:39Et cet enjeu, justement, vous pensez que ça peut
42:43titiller, en tout cas,
42:45susciter plus de dérapages
42:49ou, en tout cas, quelques violences ?
42:51Alors, de la violence, je ne pense pas.
42:54Mais si on s'en réfère
42:56aux champs homophobes qui ont eu lieu la semaine dernière,
42:59malheureusement, encore une fois, les champs homophobes
43:01dans les tribunes de football, ce n'est pas une nouveauté.
43:03Et c'est des choses qui sont très difficiles à encadrer.
43:07Alors, effectivement, si la menace est
43:09de mettre un terme immédiat au match,
43:12peut-être que les associations de supporters
43:14arriveront à mieux réguler
43:16les champs qui sont lancés au sein des tribunes.
43:20Mais, effectivement, les dérapages de type
43:23champ homophobe ou, parfois, cris racistes
43:26qu'on entend dans certaines tribunes,
43:27ce sont, pour le moment, assez durs à contrôler.
43:30Et, en même temps, on voit que, ce soir,
43:32parmi les mesures qui ont été prises,
43:34c'est que les supporters parisiens ont été interdits
43:38de déplacement. On a vu, cette semaine,
43:40que ça faisait quand même débat, ce qu'il fallait faire,
43:42en tout cas, pour essayer de prévenir,
43:44avec Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur,
43:47qui s'est exprimé. Vous avez suivi, un peu,
43:49cette polémique, Quentin Calmet ?
43:53Oui, parce qu'en plus, Bruno Retailleau
43:55entend remettre de l'ordre. C'est vraiment son mantra
43:58depuis qu'il est à Place Beauvau.
44:00Et on voit que c'est peut-être le dernier kilomètre
44:03le plus compliqué pour les ministres des Sports
44:05et de l'Intérieur. À chaque fois qu'ils ont voulu
44:07se pencher sur cette question, je pense qu'à chaque fois
44:08que j'en parle avec des journalistes sportifs,
44:10ils me disent que c'est le marronnier,
44:12c'est le débat qui revient à toutes les rentrées
44:15de septembre, octobre, lorsqu'on reprend ces compétitions,
44:20qu'à chaque fois, on repart sur ce débat
44:22et qu'on n'arrive jamais à trouver des réponses politiques.
44:24Donc là, on a un exécutif qui, effectivement,
44:25essaie de taper du poing sur la table.
44:27Alors, avec un petit, quand même, hiatus
44:30au sein du gouvernement...
44:31Encore un, vous les débusquez tous !
44:33On n'a pas compris, effectivement,
44:35entre le ministre des Sports, Gilles Laverousse,
44:36et Bruno Retailleau, qui est-ce qui avait remporté
44:39l'arbitrage sur ce qu'il fallait faire
44:41en cas de champ homophobe dans une compétition,
44:44puisqu'on n'a que comprendre que le ministre des Sports
44:46voulait interrompre le match immédiatement.
44:48Bruno Retailleau parle de le suspendre,
44:50mais en même temps, lui, il avance d'autres propositions,
44:52avec, par exemple, des biais nominatifs
44:54pour les trois principaux clubs français,
44:57mais avec un contrôle de la pièce d'identité
44:59à l'entrée des stades, ce qui fait un peu bondir
45:01les supporters qui imaginent de voir tout ce que...
45:03Oui, parce que là, on entendait, ils sont arrivés à 16h30,
45:05ça voudra dire qu'il faudrait qu'ils arrivent
45:07en début d'après-midi.
45:0865 000 personnes à contrôler, effectivement,
45:10dans un lieu, ça semble fou.
45:13En même temps, on se dit, le politique ne peut pas
45:15laisser des zones de non-droit où on dit,
45:17non, c'est comme ça, la tradition du foot,
45:20c'est qu'ils viennent vociférer et crier,
45:23et on devrait accepter ça.
45:25Je pense que le politique a raison de s'en emparer
45:27et essayer de mettre des cadres partout.
45:29Est-ce que c'est aux politiques de s'en emparer ?
45:31Est-ce que, finalement, il y a quand même des instances,
45:33la FIFA, des fédérations ?
45:34Il y a plus que des instances.
45:36Est-ce que ce n'est pas plutôt à elles
45:37de gérer ?
45:38Si le politique doit s'en mêler,
45:40c'est peut-être en raison des faiblesses
45:42ou des carences de la FIFA ou de la FFF.
45:46Vous voulez dire qu'ils n'appliquent pas les protocoles ?
45:48En tout cas, on le dit,
45:52beaucoup de fédérations sportives,
45:54beaucoup de catégories de sport
45:56sont gérées par un droit,
45:59par des institutions propres au sport.
46:02C'est vraiment un monde replié sur lui-même.
46:06Évidemment, quand ça atteint une forme pénale,
46:09lorsque les infractions prennent une forme pénale,
46:11bien évidemment que là, le droit de la cité reprend le dessus.
46:14Mais ce qui rend l'action du politique compliquée,
46:17entre autres, c'est ça, c'est qu'il y a un droit,
46:20il y a des institutions intérieures à chaque fédération,
46:24à chaque catégorie de sport,
46:25qui fait, entre guillemets, sa loi.
46:27Quand je dis sa loi, attention, elle est quand même structurée, etc.
46:31Juste, ce que je voulais dire,
46:32c'est que pourquoi est-ce qu'il y a un tel déversement de violence ?
46:37Ce n'est pas nouveau, ça remonte quand même à il y a des années.
46:40Beaucoup de chercheurs estiment que sur le foot,
46:43qui est un sport très populaire,
46:45c'est sa professionnalisation et le fait que ce soit devenu
46:48des forces et des puissances d'argent derrière tout ça
46:51qui exacerbe les passions,
46:53alors non pas des joueurs, mais des supporters.
46:57C'est une compétition aussi que prennent en charge les supporters
47:00avec des millions et des centaines de millions
47:03que transite et que véhicule le football, notamment.
47:08Et dernier point, si j'ai bien compris,
47:09ce que cherche à faire le politique aujourd'hui,
47:12c'est passer de mesures générales,
47:14comme celles dont on vient,
47:16de suspension ou pas, ou d'interdiction de déplacement,
47:20à des mesures plus ciblées et plus individuelles.
47:24Voilà, c'est ce qu'essaie de faire le politique aujourd'hui.
47:27Ça rend les choses plus compliquées,
47:29mais plus ciblées et plus efficaces.
47:30Comment canaliser cette violence dans les stades ?
47:34Faut-il en passer par des mesures collectives ou individuelles ?
47:36On continuera le débat juste après le Fil info de Stéphanie Milhomme.
47:40Il est 20h50.
47:42Alors que l'examen du budget est en cours,
47:44le gouvernement propose ce soir un nouveau train de mesures
47:47représentant 5 milliards d'euros d'économies.
47:50Il souhaite notamment réformer les arrêts maladie
47:52dans la fonction publique.
47:53Ces mesures visent également l'aide au développement,
47:55la culture ou encore le verdissement des véhicules.
47:58Elles seront prises par voie d'amendement
48:00au projet de loi de finances
48:02et font partie de l'effort de 60 milliards d'euros
48:04pour amener le déficit public à 5% du PIB.
48:08Une nouvelle proposition de trêve entre Israël et le Hamas.
48:11C'est le président Sisi, depuis l'Égypte, qui l'a soumise.
48:14Il propose un cessez-le-feu de deux jours à Gaza
48:16avec libération de quatre otages israéliens
48:19contre des prisonniers palestiniens
48:21et avant de négocier un cessez-le-feu dans la durée.
48:24Le chef de l'ONU, lui, se dit choqué par le nombre atroce de morts
48:27dans le nord de la bande de Gaza,
48:29où l'armée israélienne poursuit ses opérations.
48:31Antonio Guterres juge insupportable
48:33la détresse des civils palestiniens.
48:35Les familles manquent de nourriture et d'abri.
48:38Alors, il y a un homme de 45 ans mis en examen
48:40pour avoir blessé trois policiers avec un sabre.
48:43Il est poursuivi pour tentative de meurtre
48:44sur personne dépositaire de l'autorité publique.
48:47Cet homme est un loueur de voiture de luxe
48:49qui refusait de quitter son local commercial depuis un mois.
48:52Et puis, le début du classique entre l'Olympique de Marseille et le PSG,
48:56devant 65 000 supporters ciel et bleu au stade Vélodrome.
48:59Les Parisiens, toujours leaders, les Marseillais,
49:01n'ont jamais battu les Parisiens au Vélodrome depuis 13 ans.
49:05...
49:07-"France Info".
49:08...
49:0920h21,
49:11les informés.
49:13Fanny Guinochet.
49:15...
49:16On s'intéresse à la violence dans les stades.
49:18Est-ce qu'il faut interdire, peut-être,
49:22les éléments perturbateurs les plus violents des stades ?
49:27Est-ce que ce n'est pas la solution ?
49:29Les interdictions de stade,
49:30ça fait de nombreuses années qu'on en donne
49:33et il y a plein d'éléments perturbateurs
49:36qui sont exclus, effectivement,
49:38mais ça n'empêche pas l'effet de groupe.
49:41En France, ce n'est pas énorme.
49:42Je regardais 200 interdictions de stade,
49:44alors qu'en Angleterre, c'est beaucoup plus, 3 000.
49:46Les Anglais ont aussi énormément réduit
49:50les problèmes du supporterisme dans leur stade
49:53en augmentant fortement le prix des billets
49:55parce que ça a permis de faire un tri dans les supporters
49:58qui avaient le droit ou la possibilité d'accéder au stade.
50:02Ce que font aujourd'hui les autorités,
50:05c'est qu'ils prononcent des interdictions préfectorales
50:09de déplacement de supporters.
50:10Comme ça, au moins, on évite la confrontation
50:12entre supporters rivaux.
50:15Malheureusement, la confrontation de ces supporters
50:18n'empêche pas les supporters d'une équipe
50:21de chanter des chants homophobes ou racistes,
50:26même en l'absence des supporters adverses.
50:29Il peut y avoir plus de violence.
50:31Il y a des arbitres qui ont été pris à partie,
50:35des jets de bouteilles extrêmement dangereux.
50:37La violence verbale raciste et homophobe est insupportable,
50:42mais ça peut aller beaucoup plus loin.
50:44Quand on pense au OM, on pense à Bernard Tapie.
50:48Bernard Tapie, lorsqu'il était le patron de l'OM,
50:51pourquoi on appelait ça les belles années Tapie ?
50:53Ce n'est pas seulement parce que l'OM marquait des points,
50:56mais parce qu'il avait su établir un climat de confiance,
51:00de négociation, des temps et des espaces avec les supporters
51:04qui faisait qu'il y avait vraiment...
51:06Et ces temps-là n'existent plus ?
51:08Apparemment, non.
51:10Le dialogue est moins constructif aujourd'hui qu'il n'a pu l'être.
51:14C'est vrai, parce que les représentants
51:17des associations de supporters,
51:19eux, ils demandent à pouvoir faire partie du spectacle.
51:23Ils veulent que, quand on vient au stade,
51:26le spectacle se passe sur le terrain et se déroule en tribune.
51:30Et eux, c'est ça qu'ils défendent.
51:32C'est ce que décrivait votre journaliste.
51:35Des typhos sont déployés dans les tribunes,
51:37peut-être du spectacle pyrotechnique.
51:39Alors ça, c'est plein de choses...
51:41On entendait les fumigènes.
51:43C'est d'autant de choses qui ont de plus en plus été restreintes
51:47par les autorités et qui ont rendu le dialogue de plus en plus tendu.
51:52Mais plus le dialogue est tendu, plus c'est compliqué pour les autorités
51:56de mettre fin aux dérives qu'il y a au sein des supporters
52:00et donc d'arriver à cibler les éléments
52:03qui ne sont pas perturbateurs
52:05et qui gâchent le spectacle.
52:07Avec un jeu délétère, on en parlait la semaine dernière,
52:11lorsque le speaker, la personne au micro dans le stade,
52:14a demandé... Il y a des sommations.
52:16C'est gradué dans le protocole de la FIFA.
52:18Il faut qu'il y ait une première fois où, dans le stade,
52:21on demande de s'arrêter, puis une deuxième fois,
52:24et on peut interrompre la rencontre.
52:26Lorsque le speaker a demandé à ce que ça s'arrête,
52:29c'est allé encore plus fort.
52:30On voit que c'est pas si facile de faire appliquer...
52:33Là, c'est contre-productif.
52:35C'est pour ça que Bruno Rotaio n'est pas d'accord
52:38avec l'idée de suspendre une rencontre.
52:40On voit que les supporters peuvent s'en servir aussi
52:43pour, lorsqu'une rencontre se passe mal
52:45ou qu'ils sont mécontents de leur équipe,
52:47faire des champs pour être sûrs...
52:49Ca peut attiser encore plus.
52:51On en vient à des choses complètement délétères,
52:54avec le serpent qui se mord la queue
52:56et un cercle vicieux qui s'en sort dans les stades.
53:00On va faire un petit tour,
53:01on va voir ce qu'il se passe du côté du Vélodrome.
53:04Romain, vous êtes journaliste au service des sports.
53:07Dites-nous comment ça se passe.
53:08Après neuf minutes de jeu, ici, au stade Vélodrome,
53:12il y a eu ce qu'on appelle communément la climatisation,
53:15puisque le Paris Saint-Germain a ouvert la marque
53:18dès la sixième minute de jeu,
53:19grâce à l'internationale portugais Jean Neves,
53:22sur un excellent centre de Nuno Mendes.
53:25Le gardien de l'OM, Gironi Moroli, qui le dégage un peu comme il peut,
53:29ça revient dans les pieds de Neves,
53:31qui de près vient permettre au Paris Saint-Germain
53:34d'ouvrir la marque à 1-0 pour le Paris Saint-Germain
53:37face à l'OM, qui n'a plus gagné ici,
53:40dans son stade, face au PSG, depuis 13 ans,
53:43et qui débute, eh bien, formale,
53:45sa partie avec ce premier but pour le PSG.
53:48Pour le moment, il n'y a qu'une équipe sur cette pelouse du Vélodrome,
53:51c'est le Paris Saint-Germain qui monopolise le ballon
53:53et qui fait courir énormément les joueurs de l'Olympique de Marseille
53:57qui ne parviennent pas, pour le moment, à trouver de solutions.
54:00C'est un petit peu, on va dire, calmer les tribunes
54:03du stade Vélodrome.
54:051-0 pour le PSG face à l'OM, après 10 minutes de jeu.
54:08Allez, on va continuer à suivre ce match,
54:11en espérant que tout va bien se passer,
54:14qu'il n'y aura pas de débordements.
54:16Je tenais à remercier nos informés ce soir.
54:19Je vous souhaite une excellente soirée sur France Info, bien sûr,
54:24et puis le Canal 27, la TNT,
54:25qui, je crois, va poursuivre avec une soirée spéciale
54:29sur les Etats-Unis,
54:30et puis, évidemment, sur France Info Radio.
54:34Et on va aller se tourner du côté de la météo
54:36avec Patricia Charbonnier.