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  • 22/05/2024
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Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée Nationale, répond aux questions de Laurence Ferrari au sujet du déplacement d'Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie pour tenter de renouer le dialogue après 10 jours d'émeutes, des élections européennes, de la prochaine élection présidentielle, de la sécurité en France, de la loi sur la fin de vie et d'un éventuel débat avec Emmanuel Macron.

Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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News
Transcription
00:00 [Musique]
00:02 Et c'est votre grande interview sur CNews et sur Avopar.
00:04 Bonjour Marine Le Pen.
00:05 Merci d'être venue ce matin.
00:06 Emmanuel Macron a choisi de se rendre en Nouvelle-Calédonie.
00:09 A-t-il raison de se déplacer ?
00:10 Est-ce à vos yeux le seul moyen de restaurer l'ordre républicain ?
00:13 Après l'intégralité des erreurs qui ont été commises par le gouvernement,
00:16 en effet, je ne voyais pas d'autre solution que de mettre en œuvre ce déplacement.
00:21 Il n'est pas trop tard ?
00:23 Peut-être. Peut-être est-il trop tard.
00:25 Parce qu'en politique, c'est parfois comme ça.
00:28 Quand le moment est passé, il est beaucoup plus difficile de rétablir la situation.
00:33 Le gouvernement a commis un nombre d'erreurs absolument incalculables
00:36 dans ce dossier de Nouvelle-Calédonie.
00:38 Et il est évident qu'aujourd'hui, venir chercher un accord
00:43 compte tenu des violences absolument effroyables
00:47 qui ont eu lieu de la destruction de, dit-on, 70 à 80 % du tissu économique de l'île,
00:55 des gens qui ont absolument tout perdu,
00:58 ça va être très difficile de remettre tout le monde autour de la table.
01:00 Bien sûr, mais est-ce que vous n'avez pas aussi commis des erreurs ?
01:03 Parce que ce processus du dégel du corps électoral est à l'origine de ces violences.
01:07 Un processus que vous avez voté avec vos députés à l'Assemblée nationale
01:10 pour ensuite dire finalement c'était irresponsable de le faire maintenant.
01:14 Non, pardon.
01:14 Est-ce qu'il y a eu une incohérence d'abord et d'après ?
01:16 D'abord, c'est pas après, c'est avant.
01:17 Premièrement, nous n'avons aucune responsabilité dans l'intégralité du processus,
01:21 que ce soit Matignon ou que ce soit Nouméa.
01:24 Nous n'avons pas participé à cela, à la différence d'ailleurs de l'UMP,
01:28 donc du RPR de l'époque.
01:30 Premièrement.
01:31 Deuxièmement, nous avons toujours été pour le dégel du corps électoral.
01:34 Ce gel du corps électoral, je le rappelle à ceux qui nous écoutent,
01:37 a été imposé par Jacques Chirac dans une forme de trahison politique
01:43 qu'il a fait voter au Congrès par des gens qui sont très connus,
01:48 qui ont encore des responsabilités aujourd'hui.
01:49 M. Wauquiez, par exemple, le mentor de M. Benhamy,
01:52 Mme Morano et toute une série d'autres.
01:54 Ils ont voté le gel du corps électoral.
01:56 Aujourd'hui, ils poussent des cris d'orfraie en disant
01:58 "Comment c'est honteux d'empêcher des gens de voter."
02:01 Oui, d'accord, il fallait y penser avant.
02:02 Mais vous, n'avez-vous pas changé de position ?
02:04 Nous avons toujours été pour le dégel du corps électoral.
02:07 Toujours.
02:08 En revanche, j'ai appelé il y a deux mois Gérald Darmanin
02:11 en lui disant "Dégelez le corps électoral juste avant les Jeux olympiques,
02:17 c'est évidemment sans accord global",
02:20 parce que c'était ça, en fait, l'objectif,
02:22 c'était d'obtenir un accord global de l'ensemble des partis,
02:24 c'est prendre le risque de l'émergence de violences très lourdes, très graves.
02:30 Non seulement il ne m'a pas écouté, je l'ai appelé le 19 mars,
02:33 donc je lui avais suggéré de repousser de six mois le dégel,
02:37 le vote du dégel, et de six mois les élections.
02:39 Pourquoi n'avez-vous pas dit publiquement, Mme Le Pen, avant de voter le texte ?
02:42 Parce que vous voyez, moi, j'agis pour l'intérêt de mon peuple et de mon pays.
02:47 Je ne cherche pas à m'en faire la publicité en permanence.
02:50 Par ailleurs, j'ai téléphoné à M. Darmanin,
02:52 c'est lui qui a fait connaître notre coup de téléphone à l'ensemble des loyalistes
02:56 en pensant que ça allait lui attirer les bonnes grâces de ces derniers.
03:00 Mais il n'en demeure pas moins que j'avais raison de réclamer cela,
03:03 et non seulement il a refusé de repousser, ce qui était une erreur,
03:06 mais de surcroît il n'a même pas tenu compte des mises en garde,
03:09 pas seulement les miennes, je suis sûre qu'il y a d'autres personnes qui l'ont fait,
03:12 c'est-à-dire qu'il n'a pas mis en place les forces de sécurité nécessaires
03:16 pour anticiper le risque de violence.
03:19 Donc il est responsable, on doit le dire, il est responsable de cette situation.
03:25 Encore une fois, aujourd'hui, il n'est pas impossible de remettre tout le monde autour de la table,
03:29 mais ça ne va pas être simple.
03:30 Vous proposez un référendum dans 40 ans, Marine Le Pen,
03:32 est-ce que ce n'est pas reculer devant les émeutiers, devant la violence ?
03:36 François-Xavier Bélami, vous l'avez évoqué, dit que vous donnez raison à la violence.
03:40 Que fera-t-elle demain si les banlieues étaient en feu ?
03:42 Serait-elle prête à tout lâcher ?
03:44 François-Xavier Bélami est un faucheton.
03:48 Je vous le dis très clairement.
03:50 Parce que c'est sa famille politique qui a signé les accords de Nouméa
03:55 dans lesquels il vendait la décolonisation au Kanak.
03:59 C'est eux qui ont gelé le corps électoral empêchant les gens de voter
04:03 s'il n'était pas arrivé avant 1998.
04:07 C'est lui qui a soutenu l'année dernière la candidature au Sénat de M. Froger
04:12 qui lui est pour la partition de la Nouvelle-Calédonie.
04:15 Lui, il veut qu'on donne le Nord au Kanak et qu'on conserve le Sud.
04:19 Alors que ce monsieur ne vienne pas nous parler de souveraineté
04:21 et surtout pas de responsabilité dans ce dossier.
04:24 Ce sont des hypocrites.
04:26 Moi, je travaille depuis 2021 et je l'ai annoncé après le référendum.
04:30 Même avant, d'ailleurs, le troisième référendum.
04:33 Je travaille depuis 2021...
04:34 Donc vous avez dit qu'il engageait définitivement la volonté des Calédoniens d'être français.
04:39 Non mais, bien sûr, mais je réfléchis sur un nouvel accord
04:43 que je comptais proposer d'ailleurs par la voie d'amendement,
04:46 par la voie d'un projet de loi constitutionnelle au moment du vote du Congrès
04:51 et qui prévoit effectivement toute une série d'évolutions statutaires
04:55 parce qu'il faut remplacer l'accord de Nouméa.
04:57 Il est tombé, il est terminé.
04:59 Bon, il faut donc en trouver un nouveau.
05:01 Eh bien, j'arrive avec des propositions.
05:04 Et je pense que dans ces propositions, je vous le dis très clairement,
05:07 on ne peut pas avoir vendu pendant 40 ans aux canaques
05:10 que la colonisation était un drame épouvantable qu'on leur avait fait subir
05:15 et qu'ils allaient obtenir la possibilité de décider de leur autonomie
05:20 et du jour au lendemain leur dire "Bon, ben voilà, il y a eu trois référendums,
05:23 dont le troisième a été organisé dans des conditions, on le sait,
05:26 qu'ils ont à tort ou à raison critiquées",
05:28 et dire "Voilà, c'est fini, maintenant, c'est terminé, on continue comme ça".
05:32 On le sait très bien que ça ne tiendra pas.
05:33 On s'assied sur le vote de 2021.
05:34 Mais c'est pas "on s'assied sur le vote".
05:36 C'est qu'on dit pour que la Nouvelle-Calédonie puisse être pacifique,
05:40 pour qu'on puisse mettre en œuvre un grand plan de développement économique et social de l'île,
05:46 on se donne 40 ans.
05:48 Et potentiellement, on peut maintenir une possibilité d'autodétermination
05:54 sur la demande des acteurs locaux au terme d'une période de 40 ans.
05:58 Pourquoi, madame Ferrari ?
05:59 Parce que si on ne fait pas cela, alors ce sera la guerre civile larvée.
06:04 Si on ne fait pas cela, alors l'État n'investira pas dans les infrastructures de Nouvelle-Calédonie
06:08 parce qu'on n'investit pas si on pense que demain, on peut être éjecté du jour au lendemain.
06:13 Parce que les entreprises privées n'investiront pas
06:18 si elles pensent que le risque est, demain, de voir détruit l'ensemble des investissements qu'elles ont effectués.
06:24 C'est donc au bénéfice de tous les Calédoniens que je faisais cette proposition,
06:28 qui n'est pas la seule d'ailleurs.
06:29 C'est un des éléments de l'accord global que j'aurai l'occasion de défendre,
06:34 que j'aurais peut-être dû d'ailleurs présenter avant.
06:36 C'était peut-être une erreur ?
06:38 Non, ce n'était pas une erreur.
06:40 Je pensais que, compte tenu de la proximité des élections et de la radicalité des deux côtés,
06:46 du côté canaque, mais aussi du côté des loyalistes,
06:49 parce que madame Baquette a aussi quelques responsabilités dans le climat actuel,
06:54 il m'apparaissait que ce n'était pas le bon moment pour présenter cela
06:58 et qu'il serait largement temps de le faire lorsque nous arriverions au Congrès.
07:02 Moi, il n'en quoi ?
07:03 Le président de la République repousse le Congrès,
07:05 tout en maintenant le vote du dégel du corps électoral.
07:08 Tout ça n'a ni queue ni tête.
07:11 Ce dossier a été géré absolument n'importe comment.
07:14 Ce qui est dramatique, c'est que les conseilleurs ne sont pas les payeurs
07:16 et qu'en l'occurrence, ceux qui payent l'absence d'anticipation du gouvernement,
07:22 l'amateurisme du gouvernement et d'ailleurs de l'opposition à l'air,
07:27 ce sont les calédoniens.
07:28 On va avancer Marine Le Pen sur ces news et sur Europe 1
07:30 pour parler des européennes, bien sûr.
07:31 Vous êtes critique sur l'Europe, son bilan, son utilité.
07:34 Vous avez parlé dimanche à Madrid de l'Union comme d'une contrefaçon
07:37 tout en dénonçant une situation de séparatisme migratoire en Europe.
07:40 Comment est-ce que vous qualifieriez cette élection du 9 juin ?
07:43 Elle est vitale pour la France ou pour l'Europe ?
07:45 Je vois que vous me faites non.
07:46 Je suis critique contre l'Europe, je suis critique contre l'Union européenne.
07:48 Oui, mais ça change tout.
07:49 Vous comprenez bien.
07:50 On peut critiquer un système politique sans critiquer l'Europe
07:58 dont nous faisons évidemment partie et qui a d'ailleurs de beaux jours devant elle,
08:02 pour peu que l'on respecte les nations, leur souveraineté et leurs intérêts vitaux.
08:07 Oui, je pense que cette élection, elle est fondamentale.
08:09 Et je vais vous dire pourquoi, parce que le projet qui est celui d'Emmanuel Macron
08:13 et de ses amis est un projet qui vise à retirer aux nations
08:17 les dernières compétences qui leur restent.
08:19 Ça veut dire que demain, il n'y aura plus de nation souveraine en Europe
08:24 et que l'élection présidentielle élira, s'il gagne, un simple président de conseil régional.
08:31 Je ne veux pas de cela pour mon pays.
08:32 Si Emmanuel Macron gagne, je reviens.
08:34 Bien sûr. Je veux évidemment que les Français restent souverains dans leur pays
08:38 et que la démocratie s'exerce, c'est-à-dire qu'ils puissent véritablement décider
08:42 des orientations qui seront celles qu'ils veulent donner à l'avenir.
08:46 Et si nous n'avons plus cette possibilité-là, si les fédéralistes gagnent,
08:51 eh bien, il en sera terminé, en réalité, de la capacité du peuple français à décider pour lui-même.
08:57 Un mot au passage d'un de vos alliés, l'AFD allemande.
09:00 La tête de liste de ce parti a dit "je ne dirai jamais que quiconque portait un uniforme SS
09:05 était automatiquement un criminel".
09:07 Il était urgent d'établir un condom sanitaire ?
09:10 Non, mais là, tous les jours, c'est bon.
09:12 Enfin, je veux dire, l'AFD va de provocation en provocation.
09:17 On a temporisé, j'ai eu l'occasion de prendre mes distances.
09:22 Maintenant, il n'est plus temps de prendre nos distances.
09:25 Il est temps d'acter la rupture, voilà, avec ce mouvement qui n'est pas dirigé
09:29 et manifestement qui subit l'emprise de groupements radicaux en son sein.
09:36 - Radicaux, c'est-à-dire ? Extrême droite ? - Radicaux.
09:39 Les cartes vont être battues, bien sûr, après l'échéance du 9 juin.
09:45 Il y a une guerre des groupes qui se joue actuellement.
09:47 Jean-Meloni se dit prête à faire alliance avec vous. Est-ce que vous lui dites "Banco" ?
09:51 Non, il n'y a pas une guerre des groupes.
09:52 Il y a une réflexion qui est menée sur comment est-ce qu'on peut faire basculer
09:56 la majorité au sein du Parlement européen.
09:59 Je veux dire, nous partageons tout de même, même si nous avons des divergences,
10:02 et c'est heureux, "unis dans la diversité", je vous rappelle, c'est la devise de l'Union européenne.
10:06 Nous pouvons être unis sur un certain nombre de dossiers.
10:09 Unis sur la maîtrise des frontières, unis sur la volonté de rester souverain,
10:12 unis sur la défense du droit de veto des nations, parce que moi, je veux pouvoir dire non
10:17 lorsque mes intérêts veto sont mis en cause par une directive européenne.
10:21 - Donc une Europe à la carte ? - Non, ce n'est pas une Europe à la carte.
10:24 - Ce qui vous arrange, vous le gardez, ce qui ne vous arrange pas, vous ne le prenez pas.
10:27 - Non, non, mais... Non, non, j'ai pas envie de... Oui, effectivement, j'ai pas envie de voir mon pays mourir,
10:31 mon agriculture être décimée par des décisions absurdes de l'Union européenne.
10:35 J'ai pas envie que la concurrence déloyale mette à plat les entreprises françaises.
10:39 J'ai pas envie qu'on nous ouvre les grandes frontières pour accueillir des centaines de milliers,
10:44 voire des millions de migrants qu'on va nous demander de relocaliser,
10:48 sinon on nous sanctionnera de 20 000 euros par migrant.
10:50 Non, je ne veux pas de tout cela, en effet, et je pense que je suis dans mon rôle de défendre,
10:55 quand je défends les intérêts de la France et des Français.
10:58 Mais il n'en demeure pas moins que c'est le règlement de copropriété, vous voyez.
11:01 Donc on peut se mettre d'accord sur le règlement de copropriété,
11:03 sans être obligé d'aller, encore une fois, dans l'appartement des uns et des autres
11:07 pour aller décider de la manière dont ils doivent vivre, de ce qu'ils doivent manger, et de ce qu'ils doivent penser.
11:12 - Marine Le Pen, le Rassemblement national est crédité d'environ 30% des intentions de vote pour le 9 juin.
11:18 Est-ce que l'abstention, finalement, n'est pas votre pire ennemi ?
11:21 Et que les gens se disent "c'est gagné, pas besoin d'aller voter".
11:23 - Oui, oui, vous avez tout à fait raison. L'abstention est notre pire ennemi.
11:26 Et aujourd'hui, personne ne doit s'abstenir. Tout le monde doit aller voter.
11:30 À quel moment ? Là, on est dans un moment de bascule.
11:33 Pas seulement, d'ailleurs, pour l'Europe. On est aussi dans un moment de bascule pour notre pays.
11:38 On peut choisir une autre orientation.
11:40 Et surtout, il y a un signal très clair qu'il faut lancer à Emmanuel Macron.
11:44 Il faut qu'il subisse la pire défaite possible pour le ramener sur Terre.
11:50 Parce que là, il est en train de nous expliquer que tout va bien,
11:54 qu'il va continuer comme si de rien n'était, que c'est merveilleux la dette,
11:58 que c'est merveilleux les impôts, que l'insécurité n'existe pas,
12:01 que l'immigration est régulée. Stop.
12:03 Il faut le ramener à la réalité de ce que vivent nos compatriotes.
12:07 - Pourquoi ne pas avoir débattu avec lui ?
12:10 Vous avez dit "peut-être, mais en septembre".
12:12 - Non, ce n'est pas ce que j'ai dit. J'ai dit deux choses.
12:14 Soit on débat en septembre de ce qu'il va faire dans les trois prochaines années,
12:19 parce qu'il faudra qu'il tienne compte des résultats des Européennes.
12:21 Soit on débat maintenant, mais alors à ce moment-là,
12:23 il pose sa démission ou la dissolution sur la table.
12:25 Parce que sinon, c'est trop facile.
12:27 Bon, s'il s'engage dans la campagne européenne,
12:29 alors il faut qu'il tienne compte des résultats des Européennes.
12:32 Et s'il perd, il faut qu'il procède à la dissolution de l'Assemblée nationale,
12:36 parce que c'est la Constitution française qui a offert...
12:39 - C'est un scrutin européen, on est d'accord.
12:41 - Et en quoi cela change-t-il quelque chose ?
12:44 - Quel impact ?
12:45 - Mais ça a un impact considérable.
12:46 - Ça le contraindrait à la dissolution.
12:47 - Mais enfin, ça a un impact considérable.
12:49 Ça veut dire que les options qui sont les siennes ne sont pas partagées par les Français,
12:53 et même qu'elles ne seraient partagées, d'après ce que disent les sondages,
12:56 15% des Français vous vous rendez compte ?
12:58 C'est-à-dire les accords de libre-échange qu'il valide, les Français sont en désaccord.
13:02 La politique d'immigration, les Français sont en désaccord.
13:04 Le laxisme sécuritaire, les Français sont en désaccord.
13:07 La politique énergétique qu'il a contribué à ruiner, les Français sont en désaccord.
13:12 Donc, les Français sont en désaccord avec sa politique.
13:15 Et bien dans ces cas-là, on revient aux urnes.
13:17 Dans une démocratie, c'est comme ça que ça fonctionne.
13:19 Quand il y a une crise politique, on revient aux urnes,
13:22 parce que seul le peuple est souverain.
13:24 - Marine Le Pen, j'imagine que vous pensez déjà à 2027.
13:27 Dans ce cadre-là, est-ce que l'Union des Droites, est-ce que vous êtes prête à la faire,
13:30 notamment avec d'autres partis, je pense aux Républicains,
13:33 mais ce que vous venez de dire de François-Xavier Bélamine, ça va être compliqué,
13:36 reconquête ? Est-ce que vous tendez la main à Marion Maréchal,
13:39 qui pourrait avoir des velléités de revenir au Rassemblement National ?
13:41 - Je ne crois pas à l'Union des Droites, je n'y ai jamais cru.
13:44 Jamais. Je ne suis pas là pour faire l'Union des Droites, je suis là pour faire l'Union des Français.
13:48 Je ne suis pas là pour faire l'Union des Droites.
13:50 Je ne veux pas m'enfermer dans un camp politique.
13:52 J'ai vocation, si les Français me font cette confiance,
13:56 à être à un poste qui fera de moi la présidente de tous les Français,
14:01 quelles que soient leurs options politiques,
14:05 quels que soient leurs parcours politiques,
14:07 quels que soient leurs âges,
14:09 quelles que soient leurs classes sociales,
14:11 quelles que soient leurs origines, leurs religions.
14:13 C'est ça, être un président de la République.
14:15 Donc, j'ai vocation à rassembler tous les Français
14:18 pour sauver notre pays d'un effondrement
14:20 qu'aujourd'hui chacun constate avec une grande tristesse.
14:24 Ce n'est pas une fatalité.
14:26 Tout cela est la conséquence de décisions politiques absurdes.
14:29 Il suffit de prendre les bonnes décisions politiques
14:32 pour que notre pays se redresse
14:34 et regarde à nouveau l'avenir avec le sourire.
14:37 - Mais vous seriez prête à ouvrir les bras à votre nièce,
14:40 Marie-Anne Maréchal, si elle décidait de revenir ?
14:42 - Oui ou non. - Je peux ouvrir les bras à tous les gens de bonne volonté,
14:44 tous ceux qui considèrent qu'ils ont envie de mettre leur énergie,
14:49 leur patriotisme,
14:52 au bénéfice d'un combat qui est un combat essentiel
14:57 et qu'il faut mener maintenant.
14:59 Notre pire ennui, c'est peut-être l'abstention,
15:01 mais c'est aussi le temps qui passe.
15:03 Chaque jour qui passe, notre pays va de plus en plus mal.
15:06 Les piliers qui le font sont en train de s'affaiblir.
15:10 Oui, on est impatients.
15:14 - La sécurité, un mot.
15:16 Il y a un hommage national qui va être rendu aujourd'hui à Caen,
15:18 aux deux agents pénitentiaires qui ont été tués la semaine dernière dans l'heure.
15:22 Le fugitif est toujours en cavale.
15:25 Est-ce que vous auriez souhaité qu'Emmanuel Macron préside cet hommage ?
15:28 C'est Gabriel Zell qui va y aller, évidemment,
15:30 étant donné que le président est en Nouvelle-Calédonie.
15:32 - Non, moi ce que j'aurais souhaité, c'est que le Premier ministre
15:35 fasse de cet hommage national
15:38 un hommage où il invite l'intégralité des sensibilités politiques
15:42 pour que nous puissions tous exprimer à ces agents pénitentiaires,
15:46 à leurs familles,
15:48 mais aussi à tous les agents pénitentiaires
15:52 qui aujourd'hui se sentent abandonnés,
15:55 se sentent trahis dans des conditions éminemment difficiles,
15:58 le soutien de l'ensemble de la nation.
16:01 - J'entends une bardella, pardon, qui était notre invitée il y a deux jours.
16:05 Est-ce qu'il y a une compétition entre vous deux, Marine Le Pen ?
16:07 - Non, pas du tout.
16:08 - Un sondage, je le donne devant vous comme meilleur opposant.
16:11 - Tant mieux, je suis ravie.
16:13 Il y a une belle complémentarité, je crois, entre nous,
16:15 et moi j'ai besoin, puisque vous le savez,
16:17 j'ai indiqué que si les Français m'élisaient présidente de la République,
16:20 je le prendrais comme Premier ministre.
16:21 J'ai besoin d'avoir un Premier ministre populaire.
16:23 Donc je me réjouis de cette popularité,
16:25 et en plus je la trouve particulièrement méritée.
16:27 - En septembre, vous serez jugé dans l'affaire des assistants parlementaires européens.
16:30 Au même moment, il entamera, lui, un parcours de librairie pour son autobiographie.
16:34 Est-ce que c'est un concours de circonstances ?
16:36 C'est un hasard du calendrier.
16:37 Est-ce que vous redoutez qu'une peine d'inégibilité soit prononcée contre vous ?
16:41 - Alors, je réponds très clairement, il ne faut pas croire ce qu'il y a dans le canard.
16:44 Je ne savais même pas que le livre sortait en septembre.
16:46 Mais je le dirai, évidemment, avec très grand plaisir.
16:50 Je ne peux pas imaginer que des magistrats,
16:53 pour une affaire dont je persiste à penser qu'elle a été montée de toutes pièces
16:57 pour des raisons politiques,
16:58 puissent empêcher une candidate à la présidentielle donnée aujourd'hui
17:02 potentiellement gagnante de pouvoir être élue par les Français.
17:07 - Merci beaucoup Marine Le Pen.
17:08 C'était votre grande interview sur CNews et sur Europa.
17:11 - Merci Laurence Ferrari.
17:12 Merci Marine Le Pen.
17:13 Vos signatures Europa dans un instant.

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