- il y a 1 an
Jeudi 16 mai 2024, SMART BOURSE reçoit Nicolas Forest (Directeur des investissements, Candriam) , Jean-Jacques Ohana (Consultant indépendant - Membre du Board de la fintech, Ai For Alpha) , Nuno Teixeira (Membre du comité d’investissement « Cross Asset », Natixis IM International) et Olivier Raingeard (Directeur des investissements, Neuflize OBC)
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00:00 *Générique*
00:08 Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart pour rester à l'écoute des marchés chaque jour,
00:13 du lundi au vendredi à 17h si vous nous suivez en direct sur Bsmart TV,
00:17 émission que vous retrouvez chaque soir en replay sur bsmart.fr
00:20 ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:23 Au sommaire de cette édition ce soir, une veille d'échéance qui se déroule plutôt dans le calme sur les marchés,
00:29 on regarde quelques indicateurs clés, notamment la mesure de volatilité implicite des actions américaines.
00:34 Le VIX a renoué avec ses plus bas de l'année, on est passé sous le niveau de 13, 12, 50, même au plus bas pour le VIX aujourd'hui.
00:42 C'est donc un niveau de volatilité extrêmement faible sur les marchés actions,
00:47 alors que les indices actions eux sont au sommet, le S&P 500 est au-delà des 5300 points désormais,
00:53 et le Dow Jones a brièvement touché au cours de ce début de séance à Wall Street,
00:57 le seuil symbolique des 40000 points, record également pour le Nasdaq bien sûr à plus de 16000 points,
01:03 et des indices en Europe qui ne sont pas en reste, loin de là, puisqu'on a même une surperformance de l'Europe,
01:08 si on prend les compteurs depuis le 1er janvier, et même en intégrant les derniers mois de l'année 2023,
01:14 qui ont été des mois de rallye puissants, y compris pour les actions européennes,
01:19 même si on notera que la séance du jour en Europe est un peu terne en termes de dynamique,
01:23 on voit plutôt des indices orientés en légère baisse, demain donc échéance sur les marchés avec l'expiration de différents produits dérivés,
01:30 en attendant, le mois de mai est un joli mois de mai sur les marchés,
01:35 et il ne fallait pas se laisser aveugler par le dicton et la saisonnalité qui veut que l'on allège ses portefeuilles en mai,
01:41 au contraire, après le creux du mois d'avril, c'était plutôt le moment de renforcer les positions en actifs risqués sur les marchés,
01:48 depuis le début de ce mois de mai, discussion à suivre bien sûr sur l'ambiance, l'atmosphère du moment,
01:53 et les enjeux en matière de politique monétaire, et en matière de politique tout court,
01:57 puisqu'on s'approche quand même, dans quelques mois, de l'élection présidentielle américaine,
02:01 qui sera bien sûr l'élection majeure de cette année 2024.
02:05 Du côté des entreprises, quelques publications encore qui ont animé des titres spécifiques,
02:10 et notamment le grand écart à Paris entre Elior, sous le coup du redressement de Richembourg,
02:16 mené depuis le rapprochement des activités entre les deux groupes.
02:19 Le marché apprécie la qualité du redressement et des résultats publiés par Elior aujourd'hui.
02:23 À l'inverse, gros trou d'air pour Ubisoft, avec une question sur l'avenir,
02:31 et notamment des prévisions qui ne semblent pas satisfaire les investisseurs.
02:36 Le titre Ubisoft signe la plus forte baisse du SBF 120.
02:39 Aujourd'hui, vous aurez les détails de ces publications dans un instant avec Pauline Grattel.
02:43 Et puis dans le dernier quart d'heure de Smartbourse, le quart d'heure thématique,
02:46 une fois par mois, nous nous en remettons aux outils d'intelligence artificielle.
02:50 Pour comprendre la logique des marchés, c'est Jean-Jacques Oana qui sera avec nous en plateau,
02:55 comme chaque mois, pour nous apporter justement les enseignements et l'analyse apportée
03:00 par les outils d'intelligence artificielle quand on parle des marchés financiers.
03:04 Jean-Jacques Oana, consulteur indépendant, membre de la fintech AI4Alpha,
03:07 sera avec nous en plateau à partir de 17h45.
03:10 (Générique)
03:20 Avant d'accueillir nos invités de Planète Marché, les infos clés du jour sur les marchés,
03:24 ces tendances, mon ami, chaque soir en ouverture de Smartbourse avec Pauline Grattel.
03:28 L'ensemble des bourses européennes marquent une pause aujourd'hui.
03:32 Hier, les chiffres de l'inflation américaine ont rassuré les investisseurs,
03:37 ce qui a permis au Nasdaq Composite de toucher un nouveau sommet et au S&P 500
03:42 de clôturer sur un record historique à plus de 5 300 points.
03:46 On a vu le taux du 10 ans américain se détendre encore un peu plus pour atteindre les 4,30%,
03:53 son plus bas niveau depuis plus d'un mois, et le boune de Allemands revenir à 2,4%.
03:59 Enfin, la volatilité mesurée par l'indice VIX retombe au plus bas de l'année à 12,40%.
04:05 Direction le Japon, où l'économie se contracte un peu plus, pénalisée par l'inflation et par la faiblesse du yène.
04:12 Au premier trimestre, le PIB recule de 0,5% par rapport au trimestre précédent,
04:18 dont le PIB a été révisé à la baisse à 0%.
04:22 En France, les restaurants collectifs d'Élior brillent.
04:26 Aujourd'hui, le marché apprécie les efforts de redressement menés depuis le rapprochement avec De Richebourg.
04:32 Le titre bondit de 30% au cours de la séance et est en tête du SRD et du SBF 120, et revient au sommet depuis un an.
04:40 Le groupe fait état d'une croissance de plus de 140% de son résultat opérationnel courant.
04:46 A l'opposé, au sein du SBF 120 et du SRD, Ubisoft plonge de 15%.
04:52 La société fait part de prévisions décevantes pour 2024-2025,
04:57 à l'occasion de la publication de ses résultats annuels et malgré des comptes dans le vert au premier trimestre.
05:03 Parmi les autres publications du jour, Valourec est en légère baisse
05:07 après la publication d'un chiffre d'affaires en repli de 26% au premier trimestre.
05:13 Direction les États-Unis maintenant, où Walmart impressionne avec une croissance solide sur le premier trimestre
05:20 et des volumes en hausse. Le chiffre d'affaires progresse de près de 4% aux États-Unis hors carburant.
05:26 Le bénéfice net est multiplié par 3 et dans ce contexte, l'entreprise relève ses prévisions annuelles.
05:33 Le titre ouvre en hausse de plus de 6% à Wall Street
05:36 et porte la capitalisation boursière du groupe à 500 milliards de dollars pour la première fois.
05:42 Dans le domaine des équipements réseau, Cisco Systems publie un chiffre d'affaires supérieur aux attentes
05:47 pour le troisième trimestre, dopé par l'acquisition de la société de cybersécurité Splunk
05:53 pour près de 30 milliards de dollars. Cisco anticipe un chiffre d'affaires supérieur aux estimations
05:59 pour le quatrième trimestre. Le titre ouvre en légère baisse à Wall Street.
06:04 On reste aux États-Unis avec les publications de deux indicateurs, à commencer par l'indice de la fête de Philadelphie de mai,
06:12 qui ressort inférieur aux attentes à 4,5 après 15,5 le mois précédent.
06:18 Autre statistique qui conforte l'idée d'une détente de l'économie américaine,
06:23 la production industrielle qui stagne en avril et la production manufacturière qui recule de 0,3%.
06:31 Des statistiques américaines qui étaient en première ligne aujourd'hui,
06:35 mais demain les indicateurs importants de la journée seront européens.
06:39 Les investisseurs attendent l'indice final d'inflation en zone euro pour le mois d'avril,
06:44 ainsi que le taux de chômage français pour le premier trimestre.
06:48 Sur le plan micro, le chiffre d'affaires d'ENGIE pour le T1 et les résultats annuels de Richemont sont attendus.
06:54 Rappelons également que demain sera une journée d'échéance sur les marchés,
06:58 avec l'expiration attendue de plusieurs produits dérivés.
07:01 Pauline Grattel avec nous chaque soir en ouverture de Smart Bourse sur Bsmart.
07:05 (Générique)
07:15 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
07:19 Nuno Texera est à nos côtés, membre du comité d'investissement Cross Asset de Natic6IM International.
07:24 Bonsoir Nuno.
07:25 Bonsoir Grégoire.
07:26 Merci d'être là. Merci à Nicolas Forest de nous accompagner également. Bonsoir Nicolas.
07:29 Bonsoir Grégoire.
07:30 Vous êtes directeur des investissements de Candriam et à nos côtés également Olivier Rajard.
07:34 Bonsoir Olivier.
07:35 Bonsoir.
07:36 Ravi de vous retrouver. Vous êtes directeur des investissements de Neuflies, OBC.
07:39 Olivier, je le disais en introduction, le VIX est à 12,50. On est au plus bas de l'année,
07:44 dans des eaux basses en termes de volatilité pour les marchés actions américains en l'occurrence.
07:49 Les indices actions développés sont au sommet.
07:54 On a l'impression que le marché s'est un peu rassuré sur notamment ce risque de surchauffe exagéré peut-être de l'économie américaine
08:01 à la faveur de quelques données récentes. Est-ce que c'est un sentiment que vous partagez Olivier ?
08:06 Oui, on a le sentiment que le higher for longer est de nouveau mis de côté et qu'on est en train de retourner vers le scénario boucle d'or, Goldilocks,
08:17 où l'inflation américaine va finalement finir par décélérer.
08:22 Et hier, on a eu un chiffre qui était en ligne avec les attentes,
08:26 contrairement à ce qu'on avait eu les mois précédents où l'inflation était supérieure à ce qui était escompté.
08:33 On a également des signaux d'une économie américaine qui finalement est plutôt en train de ralentir.
08:40 On a vu des indices de confiance des entreprises se tasser quelque peu.
08:45 On a vu les ventes aux détails américaines hier également confirmer un début de ralentissement de cette consommation américaine.
08:54 Tout ça plaide pour que les tensions inflationnistes ne perdurent pas,
08:59 que cette inflation tende vers la cible de 2% de la banque centrale américaine.
09:07 Par conséquent, ça relance les attentes de baisse de taux et ça permet au marché d'action de progresser chaque jour.
09:16 Mais on reste tout de même, si on essaie de prendre un peu de recul, toujours dans la même dynamique dans laquelle on est depuis plusieurs trimestres.
09:24 Et en particulier depuis novembre de l'année dernière où les marchés d'action sont en train de rebondir fortement
09:31 dans cette perspective d'assouplissement monétaire, dans un cadre où la croissance bénéficiaire des entreprises est plutôt en train de s'améliorer.
09:41 Et ça permet de constater des niveaux de volatilité qui ne cessent de se tasser de jour en jour.
09:48 Est-ce que ces dernières données ont permis de restaurer un peu la confiance de la FED ?
09:52 C'est ce que vous dites, une confiance qui avait été un peu perdue ces trois derniers mois sur quelques prints d'inflation.
09:58 Et est-ce que c'est suffisant pour imaginer que la FED puisse quand même enclencher des baisses de taux
10:03 sans trop de décalage par rapport à ce qu'on observe déjà en Europe ?
10:06 Puisque je rappelle, la Riksbank suédoise y est allée, la Banque Nationale Suisse y est allée également
10:11 et la BCE ira le 6 juin prochain. Est-ce qu'on peut imaginer que le degré de divergence se resserre un peu quand même avec la Réserve fédérale américaine ?
10:19 Pour la Banque Centrale Américaine, je pense qu'elle était peut-être inquiète, mais elle n'était sans doute pas si inquiète que cela.
10:26 D'ailleurs, Powell l'avait indiqué dans sa conférence de presse, il avait quand même conservé un discours relativement accommodant.
10:38 Il s'inscrivait toujours dans la perspective d'une Banque Centrale Américaine qui baisse ses taux.
10:45 Est-ce que c'est suffisant pour que la BCE baisse ses taux dès son prochain comité politique monétaire ?
10:52 Probablement pas par rapport à ce qu'ils ont dit, à savoir qu'il leur faudrait quelques chiffres qui confirmeraient la tendance d'un ralentissement de l'inflation
11:04 pour que la BCE baisse effectivement les taux.
11:09 Pour notre part, le scénario que nous avons retenu est le suivant.
11:13 C'est une Banque Centrale Américaine qui baisse ses taux au mois de juillet, je crois que c'est fin juillet, le comité de politique monétaire,
11:20 qui baisse ses taux alors que l'inflation sera vraisemblablement encore relativement élevée, sera encore éloignée de ses 2% d'inflation.
11:30 Mais une Banque Centrale qui voudra quand même donner le signal d'une ouverture vers un assouplissement monétaire
11:36 parce que cette Banque Centrale se rend bien compte quand même que les signes de ralentissement de l'économie américaine sont en train de se multiplier, de s'accumuler.
11:45 Et puis après, on verra ce qui se passe. Mais on est plutôt dans un scénario de trois baisses de taux, nous toujours,
11:51 la Banque Centrale Américaine, baisses de taux qui se prolongera en 2025.
11:57 - Alors les banquiers centraux américains, ils parlent de rééquilibrage de l'économie américaine.
12:01 Nous on dit ralentissement, etc. Eux, c'est le rebalancement de l'offre, de la demande, etc.
12:06 Il n'y a pas de crainte sur l'économie américaine en tant que telle dans le discours des banquiers centraux américains aujourd'hui.
12:13 Vos commentaires, bien sûr, Nouno, sur la Fed. Et puis moi, ce qui me marque de plus en plus en comparaison quand on écoute les banquiers centraux européens,
12:20 alors c'était Mario Santano, aujourd'hui le gouverneur de la Banque Centrale du Portugal, qui dit "Inflation is falling".
12:27 L'inflation en zone euro est en train de chuter, si je traduis, et c'est une chute sustainable, durable.
12:33 S'il y a peut-être encore un risque d'overshooting sur l'inflation aux Etats-Unis, est-ce qu'il n'y a pas un début de risque ?
12:41 Je caricature un peu, mais d'undershooting pour la Banque Centrale européenne sur l'inflation aujourd'hui en zone euro.
12:49 Oui, je partage assez ce constat. C'est vrai que la situation est quand même assez différente entre la zone euro et les Etats-Unis.
12:56 Aux Etats-Unis, on est un petit peu moins optimiste sur le calendrier.
13:01 Sur les trois baisses de taux à partir de juillet ? D'accord.
13:04 On pense que la fête passera son tour en juillet. Elle n'aura pas assez d'indications, probablement légitimement, de se précipiter pour baisser les taux.
13:16 Alors septembre nous semble un peu problématique à cause des élections.
13:20 Et du coup, on tape plutôt sur une première baisse après les élections, après le résultat des élections, pour ne pas prêter le flanc à des critiques.
13:29 Et d'autant plus que même si la tendance est favorable, et en particulier si on regarde tout ce qui est hors éléments un peu extrêmes,
13:40 comme l'assurance automobile, le logement, avec en plus des indicateurs qui prêtent un petit peu à critiques.
13:48 Oui, tout le monde ne dit pas la même chose sur ces items.
13:50 Et les services de santé. Et finalement, le reste des biens est plutôt bien orienté.
13:56 Donc cette statistique a plutôt écarté pour nous le risque d'une hausse, qui était quand même, même si c'était un avis plutôt minoritaire,
14:07 il y avait quand même un certain nombre d'observateurs qui craignaient qu'on puisse relancer le cycle de hausse.
14:12 En zone euro, on est dans une situation assez différente. On voit clairement que la tendance est à la baisse depuis déjà un certain nombre de mois.
14:21 On a quand même une activité qui, même si elle s'améliore, on a eu des statistiques au Royaume-Uni en particulier,
14:27 qui sont encourageantes sur la croissance au premier trimestre. Mais on voit que c'est quand même assez inégal.
14:33 C'est une zone qui est quand même affectée par le manque de dynamisme des importations chinoises pour l'Allemagne qui continue.
14:43 Donc on est assez confiant sur le timing de juin.
14:47 Et la petite reprise cyclique qu'on voit en zone euro qui peut surprendre un peu à la hausse, alors UK est +0,6, zone euro +0,3, croissance au premier trimestre,
14:56 ça ne doit pas empêcher la BCE de procéder à ces mouvements de réajustement ?
15:01 Non, on est tout à fait confiant là-dessus et les tensions inflationnistes ne sont pas du même ordre de grandeur en zone euro.
15:09 Comment vous voyez le jeu de la comparaison entre la Fed et la BCE à ce stade ? C'est une question évidemment régulière, mais le calendrier est toujours un peu mouvement.
15:17 Le degré de divergence semble finalement moindre quand on regarde les anticipations de marché.
15:22 C'est anticipé deux baisses peut-être aux Etats-Unis, 2,5/3 peut-être en zone euro aujourd'hui.
15:27 On a eu un écart beaucoup plus large il y a quelques semaines en matière de pricing de marché, Nicolas.
15:32 Oui, nous on n'a pas changé vraiment d'opinion.
15:35 Le marché bouge tous les jours, donc heureusement que les stratégistes ne changent pas de point non plus.
15:39 Heureusement, on n'a pas changé depuis le début de l'année, trois baisses de la Banque Centrale Européenne.
15:43 Sur la Fed, on s'est un peu recalé, on est plutôt nous à deux baisses et on se rejoint en juillet.
15:51 Dans le fond, ce n'est pas le plus important.
15:54 Ah, voilà, je suis désolé.
15:56 Parce que la BCE, elle va baisser les taux en juin, je veux dire, Viroir de Gallo l'a dit 800 fois, 300 fois à chaque fois qu'on l'a dit.
16:03 Il n'y a plus de sujet là-dessus.
16:05 Non, mais la question étant, est-ce qu'on peut avoir back-to-back cut, c'est-à-dire baisse en juin et en juillet, si l'inflation est en train de chuter comme le cours de somme ?
16:12 Il a dit un rythme raisonnable, donc ils ne prendront pas des risques démesurés de ce point de vue-là.
16:17 Ce n'est pas central d'avoir juillet.
16:18 Est-ce qu'il y a un écart énorme entre la Fed et la BCE ?
16:21 De facto, non, puisque si la BCE baisse et que finalement la Fed arrive à baisser un peu avant les élections, voilà.
16:27 La question c'est, est-ce qu'on est vraiment parti pour un vrai cycle de baisse de taux ?
16:31 Est-ce que l'inflation va vraiment revenir sous les 2% ?
16:34 Est-ce qu'on va continuer à baisser les taux ?
16:37 Jusqu'au taux neutre ?
16:38 Après l'échéance électorale, jusqu'au taux neutre, qui est difficile à dire.
16:41 Et là, la question, elle est beaucoup plus compliquée, et personne n'en sait rien.
16:45 Et donc, c'est vrai que la BCE va entamer cette première baisse de taux.
16:51 Les chiffres d'inflation rendront la Fed plus confortable à faire une petite baisse.
16:55 Tant mieux, le marché sera content, le marché obligataire, le marché auction, super.
17:01 Et il faut jouer là-dessus, il faut jouer là-dessus tant qu'on peut.
17:05 Mais il me semble que la vision de la politique monétaire, notre vision, s'arrête au mur électoral...
17:12 Du 5 novembre ?
17:13 Du 5 novembre et des élections américaines, qui, de ce point de vue-là, peut être vraiment un tournant, quand même, pour la politique économique américaine.
17:21 Et donc, il faudra voir ce qui se passe de ce côté-là.
17:25 Et quant à l'écart politique, monétaire et européen, je vois quand même que, je regardais le spread,
17:30 l'écart entre le 10 ans américain et le 10 ans européen, il est quand même extrêmement large.
17:34 Il reste près.
17:35 On a vu plus de 200, on est à 191 points.
17:39 C'est quand même très très très large.
17:42 Il y a quand même du potentiel pour que ça baisse.
17:44 Et je pense que la grande question, et ce sera la grande affaire de la deuxième partie de l'année,
17:49 c'est de faire ça quand même les élections américaines, parce que finalement, cet été, on voit que le chemin est assez bien dessiné.
17:55 On peut compter sur une recalibration à ce stade des taux directeurs des banques centrales,
18:00 mais parler, comme vous dites, d'un vrai cycle qui neutraliserait la politique de taux des banques centrales...
18:06 Ça, c'est une autre question.
18:07 Pour moi, c'est une autre affaire.
18:09 Tout ce qu'on prévoit au-delà du 5 novembre, vous dites, c'est une fiabilité, il faut avoir confiance, c'est un intervalle de confiance très faible.
18:15 - De 5,50 à 5,00, ok, c'est super, ça nous a animés pendant plusieurs mois.
18:19 Mais la question, c'est ce qu'on va à 5 à 2.
18:21 On parle des élections américaines.
18:22 - J'ai compris !
18:23 De quoi on parle ?
18:25 Comment vous appréhendez le sujet ?
18:29 Trump, on connaît Trump, on a connu un mandat Trump, on connaît Biden.
18:34 De quoi on parle dans ce cadre-là, précisément, aujourd'hui ?
18:37 - Les élections américaines, on commence à en parler, tout le monde va en parler,
18:41 elles sont exceptionnelles à plus d'un titre.
18:42 Elles sont exceptionnelles parce que c'est la première fois, ou la deuxième fois, je crois, dans l'histoire américaine,
18:46 qu'on a un candidat américain qui se représente après un mandat qui est passé.
18:50 Avec deux candidats très âgés qui se présentent, avec Trump qui cristallise autour de lui beaucoup de choses.
18:57 Je pense que nous, en tant que stratégiste, en tant que gestionnaire,
19:01 il faut essayer de retirer un peu le fantasme qu'on a autour, et tout le bruit médiatique qu'on a autour de Trump,
19:07 pour regarder les faits et pour regarder ce qu'il dit.
19:09 Évidemment, là, c'est difficile. - Est-ce que ses conseillers disent ?
19:13 - Est-ce que ses conseillers disent ? Et aussi, on peut regarder les faits, c'est ce qu'il a décidé en 2017.
19:19 Bon. La ligne de fracture, me semble-t-il, assez claire entre Trump et Biden, c'est l'inflation.
19:25 Du côté de Trump, comme du côté de Biden, il y aura des sanctions,
19:31 et des sanctions, évidemment, commerciales, notamment contre la Chine.
19:35 On a vu que Biden le ferait, mais de façon très ciblée. La méthode sera différente.
19:38 Biden dit 60%, et il dit 10% pour tout le monde, je crois.
19:42 Est-ce qu'il le fera ? - Trump.
19:44 - Trump, pardon. Est-ce qu'il le fera ? On verra. Mais on voit qu'il aura une méthode plus prudente.
19:49 Cette méthode-là, et cette augmentation des droits de douane, aura un impact inflatoire.
19:54 D'un autre côté, d'un point de vue fiscal, s'il a la majorité, s'il est capable de le faire,
20:00 ça c'est une grande question auquel on n'a pas la réponse aujourd'hui,
20:03 et bien, la majorité au niveau de la Chambre des représentants, prolongation des baisses d'impôts.
20:07 Relance quand même une pièce à nouveau dans le jukebox,
20:12 plutôt positive pour la croissance, plutôt positive pour l'inflation,
20:15 et, du point de vue migratoire, arrêt, avec un stop de ce point de vue-là.
20:20 Donc, Trump, ça donne quand même l'idée plutôt de plus de déficit, plus d'inflation,
20:27 et donc une politique monétaire qui sera quand même très différente que si on a un Biden
20:30 qui monte les impôts sur les sociétés, qui monte les impôts sur les ménages les plus riches,
20:35 et qui a une vision différente sur l'immigration et la taxation des déchets.
20:38 Modulons le fait que Donald Trump veut justement régler le problème de la réserve fédérale américaine
20:44 en prenant le contrôle, c'est moi qui le dis comme ça,
20:48 en tout cas en s'assurant que la réserve fédérale américaine n'ira pas contre justement sa politique douanière et budgétaire.
20:57 Mais là, nous sommes sur des hypothèses par rapport à...
21:00 Si on regarde ce qu'il a fait en 2017, et je sais qu'il y a beaucoup de discours, qu'est-ce qu'il fera avec Powell,
21:05 l'effet c'est que Jay Powell a été nommé par Donald Trump.
21:08 Et qu'après Donald Trump m'a dit que c'était l'une de ses pires erreurs de sa vie, c'est vrai ?
21:13 Mais après il l'a quand même maintenu.
21:17 Et même s'il a beaucoup critiqué la politique monétaire à l'époque avec des tweets,
21:23 il n'est pas intervenu.
21:25 Donc on verra ce qu'il fait, mais je dirais que par rapport à la politique monétaire,
21:30 la dynamique inflatoire me semble-t-il peut-être différente avec une victoire de Trump,
21:36 si Trump est élu, s'il a la majorité, ça fait beaucoup de si,
21:39 et donc la politique monétaire, pour moi la vraie question, ça sera après les élections,
21:43 et l'image et la soupe ne sera pas la même.
21:46 Comment on réfléchit à cette question ? Est-ce que c'est le moment d'y réfléchir, de s'y préparer, Nouno ?
21:50 Oui, c'est pour ça qu'on est effectivement un peu plus mesuré sur les décisions de la FED,
21:56 parce que finalement, elle ne va pas vouloir trop se lier les mains avec des baisses de taux trop précoces,
22:02 si derrière on a des élections qui amènent Trump au pouvoir,
22:06 et effectivement pour l'instant c'est vraiment très tendu,
22:11 et on peut tout à fait avoir ce type de scénario,
22:14 avec à la clé des augmentations de droits de douane,
22:17 qui si elles passent, sont quand même assez inflationnistes,
22:21 et donc on aura à la fois une croissance qui sera sans doute un peu dopée,
22:29 et donc une vigueur sans doute qui sera là,
22:33 même si au niveau migratoire, l'immigration a aussi contribué à la croissance,
22:38 et à la bonne tenue du marché de l'emploi.
22:41 Mais en termes de déficit, on peut imaginer aussi que le déficit sera plutôt plus élevé,
22:48 donc peut-être des taux d'intérêt à long terme qui seront un peu plus élevés
22:54 qu'ils ne seraient avec une administration Biden.
22:57 Donc de ce point de vue là, il faut être un peu plus prudent sur le scénario Trump,
23:04 qui n'est pas forcément mauvais en soi, d'ailleurs pour les marchés,
23:09 puisque on a eu quand même des marchés,
23:12 alors si on prend je dirais avant la période du Covid,
23:15 parce qu'il faut comparer ce qui est comparable,
23:17 on a eu des marchés actions qui ont été extrêmement positifs sous l'ère Trump.
23:21 Positifs dollars, positifs actions.
23:23 Et une économie qui somme toute ne s'est pas si mal portée que ça.
23:27 Très bien portée.
23:29 Mais est-ce qu'il a la capacité et les marges de manœuvre qu'il pouvait avoir en 2016,
23:33 notamment en matière de baisse d'impôts, de politique fiscale ?
23:37 Très bien de la réaction du marché sur les baisses de taxes Trump,
23:40 qui alors effectivement normalement doivent s'arrêter en 2025,
23:43 mais évidemment il a dit que s'il arrivait et tout serait maintenu,
23:45 voire augmenté pour certains.
23:48 Encore une fois, j'en reviens toujours à ce que déclarait le directeur du CBO,
23:52 Congressionnal Budget Office, il y a quelques mois maintenant,
23:56 l'épisode Lystras octobre 2022 au Royaume-Uni
24:00 a quand même marqué les esprits de beaucoup de chancelleries dans le monde,
24:03 comme on dit je pense Nouno,
24:05 et d'avoir une prise de position politique,
24:09 en l'occurrence des baisses d'impôts qui n'étaient pas financées,
24:12 qui sont annoncées comme ça, un peu en surprise.
24:16 On a vu comment le marché pouvait mal prendre ce genre de discours.
24:21 Alors là avec Trump, on peut s'y préparer.
24:24 On ne peut pas faire comparer l'économie britannique à l'économie américaine.
24:27 Toutes choses égales par ailleurs, bien sûr.
24:29 Mais on voit bien quand même que la question de l'endettement américain
24:33 est une question qui revient régulièrement.
24:35 Red Alliol, patron de Bridgewater Associates,
24:37 le plus gros hedge fund du monde, s'entretient avec le FT aujourd'hui.
24:40 Bim ! C'est le sujet direct sur lequel il va.
24:43 Les 100% d'aides sur PIB qui vont être franchies,
24:45 le risque sur les treasuries, le risque à la Lystras, etc.
24:49 Il revient sur tous ces sujets dès le départ de l'interview.
24:52 Oui, d'autant plus qu'on a quand même, même pour Biden,
24:55 une trajectoire de dette publique qui n'est pas forcément si sympathique que ça.
24:59 Donc on a quand même un déficit primaire et ensuite un poids de la charge de la dette
25:05 qui va de facto être assez compliqué à gérer.
25:09 Bien sûr, il y a des chèques d'un côté, des baisses d'impôts de l'autre, etc.
25:12 Oui, oui, et au final c'est du déficit de la dette en plus.
25:15 Olivier.
25:16 Oui, juste pour réagir, moi je pense que, enfin je partage le point de vue
25:19 sur les questions fondamentales, assoupissement,
25:22 est-ce qu'on rentre dans une phase d'assoupissement ou pas,
25:24 dans quel régime d'inflation on est ou pas,
25:27 où est le taux neutre, est-ce qu'il est à 4% aux Etats-Unis ou à 3 ou à 2 ?
25:34 Ces questions-là, elles sont là, mais je ne pense pas que ça soit lié au résultat des élections.
25:41 En fait, on a des points de convergence assez forts entre Biden et Trump,
25:45 donc c'est ce que vous dites, c'est-à-dire le déficit américain,
25:49 après tant d'années de croissance, normalement il doit plutôt tendre vers zéro
25:53 et il tend vers -7, -8, -9 avec Biden.
25:58 Donc si Trump, demain, arrive, on ne va pas avoir un changement fondamental
26:02 de politique budgétaire, a priori, sauf si une partie du Républicain
26:06 met une énorme pression pour remettre la dette publique américaine sur la trajectoire.
26:12 La guerre économique entre la Chine et les Etats-Unis,
26:17 bon certes, c'est plus ciblé du côté de Biden,
26:20 mais ça reste un sujet.
26:23 Vous n'êtes jamais revenu sur les tarifs Trump, etc.
26:27 Donc ce n'est pas évident que le monde, d'après, dépend du résultat de ces élections.
26:34 Je suis plutôt d'avis que, voilà, on est depuis plusieurs années dans un monde
26:41 où on a des incertitudes d'ordre politique, d'ordre géopolitique,
26:44 des fractures économiques qui sont en train de se mettre en place
26:48 et qu'elles sont vraisemblablement là pour durer.
26:50 Il se pose là la question de savoir quelles seront les conséquences de ces fractures
26:54 sur le régime d'inflation, sur le régime monétaire, et in fine, sur le régime de croissance.
27:01 Mais on va bien voir ça dans quelques mois.
27:04 La bonne nouvelle, c'est qu'on aura notre réponse.
27:06 - Est-ce que ce que vous décrivez, c'est ce que les anglo-saxons appellent un régime de fiscal dominance
27:11 où le politique prime sur tout et le politique ayant la main sur la politique budgétaire
27:17 utilise, alors je vais dire toutes les marges de manœuvre, même celles qu'il n'a peut-être pas d'ailleurs
27:23 pour asseoir sa politique ?
27:26 - Alors on le voit aux Etats-Unis, on l'a bien moins vu au UK.
27:29 - Disons qu'au UK, il y a eu une tentative et il y a eu un stop.
27:34 - On le voit pas trop en Europe, donc on le voit principalement aux Etats-Unis.
27:38 - Oui, non, non, moi je suis tout à fait d'accord avec ce que vous dites
27:42 que les grandes tendances, elles sont là des élections américaines.
27:45 Par contre, je pense néanmoins que le moment des élections américaines va quand même cristalliser
27:50 autour de lui les investisseurs et les marchés vont quand même regarder avec attention ce qui va se passer
27:57 pour plusieurs raisons. D'abord, parce que le risque principal, c'est le risque de non-résultat
28:01 ou de non-classé au niveau des résultats.
28:04 Donc s'il y a des tensions, si le résultat est contesté, ça va créer du stress, de la volatilité.
28:10 Ça ne sera certainement pas un environnement évident pour la Fed pour pouvoir continuer.
28:13 De l'autre côté, je vous rejoins...
28:15 - Je vous rappelle, la Fed se réunit les 6 et 7 novembre pour prendre une décision.
28:19 - Voilà, s'il y a une grande contestation, ça créera du bruit.
28:21 Du côté, évidemment, des sanctions, je rejoins que c'est une constante et une dominance.
28:27 D'ailleurs, l'Europe, potentiellement, va suivre finalement.
28:29 Par contre, sur la politique budgétaire, je pense quand même que Biden, me semble-t-il,
28:33 va sur une direction un peu différente que son premier mandat,
28:37 puisqu'au vu de ce qu'il évoque, on est quand même sur le retour des hausses d'impôts.
28:41 Le taux d'imposition aux Etats-Unis est extrêmement faible.
28:44 Le taux d'imposition pour les entreprises, le taux d'imposition pour les ménages les plus aisés, est quand même très faible.
28:50 Donc, l'augmentation du taux d'imposition pour les entreprises, comme pour les ménages les plus aisés,
28:55 me semble tout à fait réaliste comme mesure, si il avait la majorité, évidemment, à la Chambre des représentants.
29:01 Et là, c'est quand même plutôt pour un peu réduire le déficit, même s'il y aura sans doute de la redistribution.
29:08 Donc, c'est quand même un peu moins haussier taux, me semble-t-il.
29:12 Mais je mets toutes les nuances...
29:14 - Et ça veut dire quoi ? Dans ce que vous décrivez, Biden, c'est mieux pour un investisseur obligataire ?
29:20 Ça remet un peu de rigueur le mot et dure, mais...
29:23 - Je pense que par rapport à ce que vous avez dit en disant "changement de paradigme"...
29:26 - Plus de volatilité sur les taux avec Trump qu'avec Biden.
29:28 - Dans ce monde qui a effectivement la dominance fiscale,
29:32 un Biden peut nous faire revenir un peu plus dans un monde plus positif pour l'investisseur obligataire,
29:41 avec potentiellement des hausses d'impôts, une trajectoire de la dette qui va peut-être être un peu plus sérieuse,
29:48 et un ralentissement peut-être un peu plus prononcé de l'inflation.
29:52 Si on a ce triptyque-là, c'est plus rassurant pour l'investisseur obligataire,
29:55 alors que de l'autre côté, la trajectoire de la dette est tout sauf claire,
29:59 c'est plus de déficit, plus de dette, plus de baisse d'impôts, plus peut-être d'inflation,
30:05 donc une trajectoire un peu plus haussière tôt.
30:07 Voilà, c'est là la ligne que je tracerai, même si je souscris et je mets toutes les nuances que vous avez évoquées.
30:14 - En revanche, pour les actions, on peut avoir un scénario Biden moins favorable,
30:18 notamment pour les entreprises de la tech qui sont plutôt peu imposées,
30:22 et qui vont se voir imposées notamment sur leurs résultats à l'étranger,
30:26 de manière beaucoup plus conséquente.
30:29 Donc paradoxalement, même si les taux venaient à se modérer un petit peu,
30:32 ça ne serait pas forcément ces secteurs-là qui profiteraient le plus.
30:35 - C'est intéressant de les voir d'ailleurs se mettre à verser des dividendes,
30:38 à changer un peu aussi peut-être le profil boursier.
30:42 Alors Apple verse déjà du dividende, Microsoft et Apple sont les deux plus gros verseurs de dividendes au monde,
30:48 mais on a vu cette année Facebook qui commençait à verser un dividende,
30:51 Google également qui verse un dividende.
30:54 Est-ce que c'est dans l'idée de retenir ou en tout cas de faire accéder à de nouveaux types d'investisseurs la participation au capital ?
31:03 - Les taxes aussi sur les rachats d'actions.
31:05 - Oui, oui, alors voilà.
31:06 - Exact.
31:07 - Ça n'empêche pas Apple de faire 110 milliards de buy-back.
31:09 - Pour Biden.
31:10 - Oui, oui.
31:11 Parce qu'il faut le rappeler, ce sont les entreprises qui sont les premières acheteuses d'actions aujourd'hui à se rééteindre.
31:17 - Exactement, oui.
31:18 - Et puis là-dedans aussi il y a tous les salariés et la rétention des salariés qui détiennent beaucoup d'actions aussi de leur propre compagnie.
31:26 - Oui, bien sûr.
31:27 C'est le chiffre qu'on a évoqué hier dans l'émission qui m'a quand même marqué.
31:30 Donc Apple c'est 840 milliards de dollars de rachats d'actions depuis 2012,
31:34 mais quand on regarde le nombre d'actions en circulation, Apple a effacé la moitié du nombre de ses actions en circulation depuis 2012.
31:42 - Oui.
31:43 - Olivier, tiens, revenons-en peut-être au sujet de marché du moment.
31:47 Bon, je disais, c'est un mois de mai un peu différent en tout cas de ce que nous apprend l'histoire et les dictons boursiers,
31:54 puisque c'est un mois de mai qui vient après un creux en avril, mais c'est un mois de mai qui est plutôt positif pour l'instant.
31:59 Est-ce qu'on est toujours, comme vous le disiez, dans le même schéma de marché,
32:03 ou est-ce qu'il y a quand même des rotations, des changements dans le schéma et la dynamique des marchés aujourd'hui
32:10 par rapport à ce qu'on a pu observer ces derniers mois ?
32:12 - Quand on se concentre sur les marchés d'actions, qu'on voit un Standard & Poor's 500 à +12, un Standard & Poor's 500 et Quipon Deray, je crois qu'il y a +7,
32:21 et des small cap avec le Ross 2000 qui est à +5, je crois.
32:27 - Oui, +5, +4, +5, c'est ça, oui.
32:29 - On a peu ou prou la même image que celle de l'année dernière.
32:33 Alors certes, on n'a plus les 7 magnifiques, mais on a les 3 ou 4 fabuleux,
32:39 mais on reste quand même aux Etats-Unis dans cette dynamique où la croissance domine,
32:48 toutes les large cap dominent et tout ce qui est value, midi et small a plutôt tendance à sous-performer.
32:55 En Europe, c'est un peu différent. On voit depuis le début de l'année que c'est de nouveau la croissance qui fonctionne assez bien.
33:02 L'année dernière, c'était beaucoup plus équilibré.
33:05 Mais c'est vrai qu'on a le sentiment qu'on est toujours dans la même dynamique,
33:09 parce qu'on est toujours dans le même environnement économique,
33:14 à savoir une croissance qui se tient, une inflation qui décélère plus tôt,
33:18 et une baisse de taux qui va se matérialiser à un moment ou à un autre.
33:22 - Et cette hiérarchie que vous décrivez, elle n'a pas de raison de changer ?
33:25 Ou est-ce qu'à un moment, c'est ce que j'appelle les retardataires,
33:28 est-ce qu'ils ont à un moment leur chance de revenir un peu ?
33:32 Les small cap, la Chine, ou des secteurs un peu plus value ?
33:36 - La séance d'hier était intéressante, même s'il ne faut jamais tirer de conclusions trop hâtives sur une simple séance.
33:46 Mais on a eu des chiffres d'inflation qui étaient en ligne,
33:49 on a eu des baisses de taux, la partie longue des taux, je pense que vous connaissez ça mieux que moi,
33:55 qui ont baissé de manière quand même très très spectaculaire.
33:58 Et ce qui s'est très très bien comporté, ça a été tout ce qui était croissance, Nasdaq, Tech,
34:06 tout ce qui était cyclique, ce n'est pas très bien comporté,
34:09 et les small cap ont légèrement sous-performé.
34:12 Alors qu'on a eu des phases au cours de ce premier trimestre de l'année 2024,
34:17 où quand on reparlait de baisse de taux, on voyait très rapidement un mouvement sur les small cap assez puissant.
34:25 Ça ne s'est pas passé hier, et la question que l'on doit se poser c'est pourquoi ?
34:30 Et la réponse qu'on peut apporter, en tout cas une hypothèse,
34:34 et la suivante, c'est que les investisseurs vont peut-être un peu plus se concentrer maintenant sur la dynamique de croissance américaine,
34:41 qui donne des signes de rééquilibrage, de ralentissement,
34:45 avec des chiffres hier de la consommation américaine sur le mois d'avril qui étaient plutôt décevants,
34:51 et des chiffres sur les mois précédents qui avaient été revus légèrement à la baisse.
34:56 Donc il est possible que les prochaines semaines, les prochains mois soient plutôt des mois où on se concentre davantage
35:03 sur le momentum de la croissance économique américaine plutôt que sur le momentum de l'inflation.
35:09 Et ça veut dire que si on s'inquiète d'un rééquilibrage de la croissance américaine,
35:14 c'est plutôt des valeurs de croissance qui vont continuer d'en profiter ?
35:17 Potentiellement.
35:18 D'accord, donc en fait les small cap n'auront jamais eu leur chance.
35:20 Quand les taux montent, ça fait mal, et quand les taux commencent à baisser parce que l'économie commence à ralentir,
35:28 ça continue de ne pas bien faire.
35:30 C'est dur !
35:31 Les dernières années, c'est un peu ce qui s'est passé, à l'exception de l'année 2022.
35:35 Mais ce qu'il faudrait pour que les small cap aient de nouveau le vent en poupe,
35:43 c'est qu'on n'ait pas de doute sur les politiques monétaires qui vont être pratiquées au cours des prochains mois.
35:48 Et on voit que ce mois de février, il y a quand même des divergences de points de vue,
35:53 ça c'est le premier élément, et qu'en plus de ces baisses de taux, on ait une croissance qui se tienne.
35:59 Et ça, ça serait un environnement très positif pour tout ce qui est très en retard,
36:03 et en particulier pour toute la sphère midi et small cap.
36:05 Nono, qu'est-ce que les baisses de taux vont changer ?
36:08 Puisqu'en Europe, elles sont déjà là, je le disais, Suède, Suisse, demain Banque Centrale Européenne.
36:13 Qu'est-ce que ça va changer en matière de logique d'investissement ?
36:16 Et je pense notamment à tout ce qui a été collecté sur des produits monétaires, sur des produits des comptes à terme, etc.
36:24 Est-ce que quelques baisses de taux quand même, qu'on imagine de la BCE,
36:28 vont générer une mécanique de flux sortant du monétaire pour aller vers, je ne sais pas...
36:35 Je ne suis pas sûr que deux, trois baisses de taux soient suffisantes,
36:39 puisque on reste quand même sur des courbes de taux inversées, on reste avec des rémunérations sur les échéances courtes
36:45 qui sont quand même relativement confortables.
36:47 Donc peut-être que c'est un peu tôt pour voir ce mouvement de flux massif s'opérer.
36:52 Mais c'est vrai qu'en Europe, on commence quand même à avoir un élargissement du marché qu'on n'observe pas aux États-Unis.
37:00 Je trouve qu'on a une dynamique sur les small midi-cap qui est un peu meilleure.
37:04 Nous, on a plutôt ces derniers temps, on a gardé quand même des positions en croissance aux États-Unis,
37:10 mais c'est vrai qu'on les a un petit peu allégées pour revenir sur des segments un peu plus value
37:15 qui semblent reprendre du poil de la bête, y compris au mois d'avril,
37:18 dans la baisse où ils ont plutôt mieux résisté que certains secteurs de croissance.
37:24 Donc de ce point de vue-là, c'est assez encourageant,
37:26 et ça répond peut-être au fait que la croissance quand même s'améliore un petit peu en zone euro.
37:31 On a des signaux qui sont un peu meilleurs, et avec cette baisse des taux qui, pour le coup,
37:36 semble assez actée, ça devrait permettre de rééquilibrer le marché.
37:41 Mais je partage le point de vue sur le marché américain.
37:44 Je ne vois pas de signal fort qui permette aux small midi-cap américaines de repartir à la hausse.
37:51 Donc il y a deux histoires. Il y a le monde des small aux États-Unis.
37:54 Et disons-le, franchement, la cote midi européenne est quand même de bien meilleure qualité que la cote midi américaine.
38:06 De ce point de vue-là, je crois que l'Europe a un point dans le match US-Europe.
38:11 Mais la réflexion que vous faites, là, est-ce que ça veut dire que le cas d'investissement européen
38:16 pour des investisseurs globaux en dollars peut regagner quand même de l'intérêt aujourd'hui ?
38:21 Est-ce qu'on peut revoir des flux venir vers l'Europe ?
38:24 Est-ce qu'il y a une fenêtre d'opportunité au moins tactique pour des investisseurs globaux
38:28 qui voient souvent l'Europe comme étant un lieu de tourisme ?
38:32 Disons qu'il y a quand même des fonds internationaux qui se posent la question sur la partie non américaine de leurs investissements.
38:39 Non américaine, c'est ça !
38:40 Il y a le Japon qui était un peu le darling jusqu'à ces dernières semaines,
38:44 qu'il est un peu moins parce qu'on se rend compte que toute la thématique sur la gouvernance,
38:50 il y a beaucoup de discours, mais ça s'épuise un peu.
38:54 Une petite fatigue sur le Japon alors !
38:57 On ne voit pas encore vraiment les "return on equity" s'améliorer fortement au Japon.
39:02 On ne voit pas beaucoup d'opérations de rapprochement.
39:06 Ça ne bouge pas assez vite quoi !
39:08 Ça ne bouge pas assez vite.
39:09 Et du coup, qu'est-ce qui reste ? Il reste l'Europe et puis il y a la Chine.
39:13 Avec beaucoup de précautions, notamment pour les investisseurs américains qui, je pense, regardent ça avec une certaine prudence.
39:21 Donc l'Europe peut quand même peut-être tirer son épingle du jeu, je pense.
39:25 Oui, moi je souscris à ce que vous avez dit.
39:27 Je pense qu'il faut différencier un peu le monde européen du monde américain.
39:31 Et les small and mid-cap européennes pourraient quand même bénéficier de la baisse un peu plus rapide de la BCE que de la Fed.
39:38 Et puis de ce rebond un peu plus cyclique qu'on voit aujourd'hui en Europe avec des indicateurs qui sont plutôt dans des surprises positives
39:47 alors que les surprises économiques américaines sont plutôt négatives.
39:50 Donc on a une histoire différente.
39:52 Après c'est vrai que c'est un peu un espoir parce que beaucoup d'investisseurs attendent ça.
39:56 Je vois que vous souriez mais voilà, tout le monde attend ça.
39:59 Mais c'est vrai qu'on a un niveau de valorisation qui est quand même super attractif.
40:03 Nos gérants actions ont identifié toute une série d'entreprises qui sont quand même des business models solides,
40:09 des entreprises de bonne qualité avec des bonnes gouvernances, des entreprises qui génèrent des revenus et qui ont un upside qui est extrêmement significatif.
40:17 Ce qui est hyper intéressant.
40:18 Donc dans la hiérarchie, alors je parle du marché actions en l'occurrence Nicolas,
40:20 mais les deux secteurs qui tiennent la dynamique des marchés européens c'est les banques d'un côté,
40:25 c'est à +20, +25 depuis le début de l'année, après l'année 23 qui a déjà été très bonne, et la tech aussi.
40:31 Alors je sais que la tech, on me dit toujours qu'il n'y a pas de tech en Europe,
40:34 mais bon il y a quand même quelques boîtes de tech qui font bien finalement.
40:37 Et c'est plus le luxe.
40:39 Voilà, mais enfin des petits témoignes de capitalisation quand même au niveau de valorisation.
40:42 L'élastique est quand même extrêmement tendu et on a une fenêtre d'opportunité en tout cas pour ce printemps qui pourrait être un peu plus attractif.
40:50 Pour revenir à la question que vous avez posée en disant tiens aussi qu'est-ce que vont faire les investisseurs,
40:54 du cas juste un élément peut-être à partager, vous savez qu'il y a beaucoup d'États qui ont émis des émissions obligataires,
41:02 pas en France, parce que les Français...
41:04 La Belgique, le Portugal, l'Italie, bien sûr !
41:07 Et alors c'est intéressant de voir que l'Italie elle a sorti des valorés là, je ne sais pas si c'est le bon accent.
41:12 Donc c'est l'empreinte nationale, c'est ça ? Pour tout le monde, venez participer !
41:16 Elle a eu énormément de succès en 2023 et là les dernières émissions n'ont pas rencontré le succès escompté.
41:20 Ah oui !
41:21 Et donc l'Italie a dû sortir des nouvelles émissions pour les institutionnels et donc on voit un peu un ralentissement de l'appétit là
41:27 des investisseurs italiens pour les fameux retails...
41:29 Des particuliers !
41:30 Des particuliers pour la dette italienne. En Belgique aussi, bon il y avait des histoires d'avantages fiscaux mais il y a un peu un tassement.
41:38 Il y a aussi beaucoup, beaucoup, beaucoup de produits qui étaient à échéance, des produits retail d'échéance qui vont tomber là dans les prochains mois à échéance.
41:46 Donc il y a quoi ? Une interrogation sur la demande là ?
41:48 Il va bien falloir qu'ils trouvent de l'argent pour trouver des véhicules d'investissement pour investir et du coup c'est vrai que le crédit est très cher.
41:55 Beaucoup de choses sont chères en Europe. Il y a beaucoup d'épargne à investir et donc je pense que ça a un facteur quand même de soutien pour le marché du crédit de bonne qualité même s'il est cher.
42:04 Et c'est un facteur de soutien pour certains actifs européens parce qu'il y a cette épargne là et il y a toute cette épargne là qui va tomber à échéance.
42:11 Et si en plus les produits d'épargne sont un peu moins attractifs avec la BCE qui baisse les taux, il va bien falloir les investir quelque part.
42:17 C'est le sens de ma question.
42:20 Et bien voilà. Qu'est-ce que vous en dites Olivier ? Enfin d'ailleurs c'est même une question macro-économique.
42:26 Non mais c'est votre casquette d'économiste Olivier. Ce cash... Alors je regardais les enquêtes en France notamment quand on demande aux Français est-ce que vous allez plus dépenser, plus consommer ?
42:35 Non, non, non, je vais plus épargner. Je vais continuer de plus épargner. Est-ce qu'à un moment ça change quand même ?
42:41 Je pense que le comportement du... J'ai lu récemment une étude qui montrait le comportement de l'épargnant face à la baisse des taux.
42:55 Et à quel moment on constatait une baisse significative de son cash au profit d'autres actifs. Et malheureusement, ça met énormément de temps.
43:07 Il faut vraiment plusieurs baisses de taux et retrouver des niveaux de taux très bas pour qu'il y ait un mouvement qui se fasse des dépôts vers d'autres classes d'actifs.
43:22 Surtout avec l'assurance-vie en France où il y a effectivement une inertie dans les rendements.
43:28 Oui, oui, oui.
43:29 Plutôt encore en phase de remontée des rendements sur l'assurance-vie.
43:32 Donc il est difficile d'imaginer un mouvement des dépôts vers d'autres classes d'actifs tant que les taux d'intérêt resteront sur des niveaux qu'on va qualifier de relativement élevés.
43:46 Sachant qu'aujourd'hui on est à 4% et qu'en fin d'année on sera peut-être à 3%, mais on restera quand même à 3%.
43:53 Mais bon, 3% dans les prix collectifs européens ça reste bien.
43:55 Par rapport au -0,5.
43:57 Oui, oui, ben oui, venant au -0,5.
43:59 On est encore à 3%, on serait encore à 3%.
44:02 Après, deuxième élément, est-ce que les excès d'épargne qui sont assez présents en Europe, qui ont totalement disparu aux États-Unis, vont commencer à diminuer ?
44:14 Difficile de voir ce que serait vraiment l'élément déclencheur de cette baisse de taux d'épargne qui pour l'instant n'a pas baissé.
44:23 Lorsqu'on a des discours sur l'endettement public, généralement on a plutôt...
44:29 Assez ricardien...
44:31 On peut avoir des anticipations de hausses futures d'impôts et en conséquence de quoi on a une épargne qui se constitue.
44:40 Bon, je voyais quand même la France place toujours ses 10-11 milliards d'OAT, il y a eu plus de 30 milliards de demandes je crois sur la dernière adjudication.
44:47 Et pour les entreprises, j'ai vu que c'était un mardi historique en zone euro, c'est ça ? Plus de 13 milliards de dettes placées ?
44:56 Non mais la dette française est bien absorbée, d'autant plus que du côté des agences de notation, les nouvelles ont été de façon...
45:04 Bah y'en a pas eu sur nouvelles !
45:06 Voilà, tout va bien quoi !
45:08 Donc on sait pas ce qui s'est passé, mais en tout cas, les agences semblent confirmer leur rétine.
45:14 Donc le spread s'est plutôt resserré alors que c'était élargi, donc c'est très bien absorbé la dette française.
45:19 Choose France !
45:21 Voilà, très bien, pour conclure cette semaine autour de l'attractivité française.
45:27 Merci beaucoup messieurs, merci d'avoir été les invités de Planète Marché ce soir.
45:30 Nicolas Forest, Kandriyam, Nuno Texer à Natix 6ème International et Olivier Ringard, Neuflis OBC.
45:36 [Générique]
45:46 Le dernier quart d'heure de Smart Bourse, c'est le quart d'heure thématique et nous retrouvons chaque mois Jean-Jacques Kohanna pour évoquer
45:52 ce que l'IA peut nous apporter en matière de gestion de portefeuille et déjà de compréhension des marchés financiers.
45:59 Jean-Jacques, bonjour.
46:00 Bonjour Grégoire.
46:01 Grégoire, indépendant, vous êtes membre du board de la FinTech EA et ForAlpha.
46:06 Hyper intéressant, vous allez me raconter ce que vous avez fait parce que vous venez avec deux portefeuilles modèles américains,
46:11 européens sur les actions des portefeuilles anti-inflation, c'est ça, enfin qui protègent de l'inflation parce que c'est un thème.
46:18 Alors, on en discutait avec les invités précédemment, c'est vrai que là, depuis quelques données américaines,
46:22 le marché est moins obnubilé par le risque de surchauffe exagéré de l'inflation, notamment aux Etats-Unis.
46:31 Néanmoins, ce thème de l'inflation qu'on a découvert ou redécouvert ces dernières années, pour beaucoup, c'est un thème qui est installé pour longtemps encore, Jean-Jacques.
46:40 A mon sens, c'est bien possible.
46:42 Évidemment, il y a toujours une incertitude et finalement, quand on regarde les faits, ça fait depuis 2022 qu'on dit que l'inflation va revenir.
46:53 Alors, elle récède un peu parce que c'est vrai qu'on a connu des inflations.
46:59 On est allé à 10.
47:00 On est allé à 10.
47:01 Donc maintenant, on est à 3,4, en réalisé.
47:04 Je regarde l'inflation, le CPI de base et aujourd'hui, l'inflation anticipée, elle reste ancrée puisqu'en fait, on est à 2,3, 2,6 sur le 5 ans dans 5 ans, donc le long terme.
47:17 2,3 dans 10 ans, donc c'est des niveaux relativement faibles, légèrement au-dessus de 2, mais il n'y a pas tellement d'inquiétude sur l'anticipation.
47:25 Après, le réalisé étant à 3,4 encore, déjà, ce qu'il faut noter, c'est que plus ça dure, plus cet écart dure, plus finalement, quand vous êtes un investisseur, vous achetez les obligations indexées sur l'inflation sur un anticipé à 2,4 et vous réalisez un point au-dessus.
47:45 Et donc, vous avez un portage à détenir des obligations indexées sur l'inflation.
47:50 Et c'est pour ça d'ailleurs que ça fait finalement depuis 2021, parce qu'au début, c'était l'augmentation des points morts d'inflation, ce qu'on appelle les break-even, les points morts, donc l'anticipation.
48:01 Et désormais, ce qui rapporte, c'est le portage.
48:05 Donc, ça s'est transformé en un instrument de portage et aujourd'hui, les détenteurs d'obligations indexées sur l'inflation bénéficient de ce portage et donc gagnent.
48:16 Donc déjà, de ce point de vue-là, il y a plusieurs perspectives, de ce point de vue-là, l'inflation, finalement, ça marche assez bien.
48:24 Ensuite, il y a un autre point de vue, c'est de regarder la dynamique court terme et là, il se passe quelque chose quand même sur les matières premières.
48:31 On en parlait la dernière fois, ce n'est pas sur toutes les matières premières, ce n'est pas encore généralisé, il n'y a pas le pétrole, il n'y a pas les marchés agricoles.
48:39 Cependant, quand on regarde les meilleurs performeurs depuis trois mois, il se passe quelque chose, c'est que 1) le cuivre, 30%, ce n'est pas souvent que le cuivre est le meilleur dans le monde.
48:49 C'est le meilleur actif dans le monde.
48:51 2) l'or, 16,5%, c'est toujours la même thématique, mais sauf que l'or, c'est un peu plus ancien, ça vient d'avant le cuivre, c'est plus calme, c'est plus construit, mais c'est la même thématique.
49:05 On en avait parlé la thématique du débasement monétaire, on pourrait rajouter le bitcoin qui était avant et qui est décalé, mais c'est peut-être de mon point de vue un peu la même thématique.
49:15 Et puis 3) ce qui est assez intéressant aussi, le footy, le marché anglais, +12,5% depuis trois mois.
49:23 Alors, ce n'est pas le meilleur performeur récent depuis un mois, parce qu'il y a eu du rattrapage, mais depuis trois mois, c'est le meilleur performeur, et ce n'est pas anodin,
49:33 parce que c'est un marché qui est assez concentré en actions producteurs de matières premières, des pétrolières, aussi des ressources de base, beaucoup.
49:43 - Toutes les grandes valeurs minières sont cotées à Londres.
49:46 - Voilà. Donc, de ce point de vue-là, c'est quand même assez intéressant qu'on ait cette hiérarchie.
49:53 Et puis quand on va dans les secteurs, on tombe sur des choses intéressantes aussi.
49:57 Meilleur secteur depuis trois mois en Europe, les bancaires.
50:01 On regarde aussi, on retrouve les retails, on retrouve les utilities.
50:07 Tout ça me laisse penser qu'il se passe quelque chose, peut-être pour l'instant, qui n'est pas trop publicisé, qui n'est pas référencé au monde reste.
50:17 - Il y a peut-être des tendances longues, là, sur des nouveaux intérêts sectoriels de classes d'actifs qui sont en train de se mettre en place.
50:25 - Voilà, des thématiques value, par exemple. Donc, on le voit avec les matières premières et les bancaires.
50:30 - Les banques en Europe. Mais, enfin, nous, ça fait même en 23, les banques ont déjà très bien fait.
50:35 Et c'est le meilleur secteur en zone euro depuis le début de l'année.
50:38 - Voilà. Donc, ça, c'est une deuxième perspective. C'est la perspective des actifs et des secteurs.
50:45 Il y a une troisième perspective qui est assez intéressante, que j'ai regardée aujourd'hui.
50:50 J'ai fait un peu de recherche sur les actions.
50:54 Et j'ai regardé, en fait, parce que, finalement, on en avait beaucoup parlé, des restrictions de Chad Jipiti, notamment, sur les portefeuilles.
51:04 Comment construire des portefeuilles actions par rapport à des thématiques.
51:07 - Moi, j'avais en tête que Chad Jipiti ne pouvait pas faire de recommandations d'investissement.
51:12 - Alors, c'est vrai. Mais en réalité, je ne l'ai pas vu de ce point de vue-là.
51:17 Finalement, quand on lui demande des recommandations, à mon avis, il peut faire des recommandations.
51:22 Évidemment, il ne va pas être complètement libre. On le sait, parce qu'en fait, il y a des...
51:27 Enfin, voilà. Au PNA, il veut éviter tout procès. Parce que ce ne sont pas des conseillers financiers.
51:35 Mais il y a une autre perspective qui est plus intéressante. C'est finalement de lui donner un scénario.
51:40 Voilà. Vous donnez votre scénario. Ça peut être tout. Et de lui demander, à partir de ce scénario...
51:47 Et en fait, moi, j'ai construit, finalement, ce qu'on appelle des modèles de langage adaptés,
51:54 qui sont un peu entraînés et qui répondent par des tableaux et qui donnent des rationnels à chaque choix.
52:01 Et en fait, en lui disant un portefeuille inflation en Europe de valeur européenne et un portefeuille inflation de valeur américaine,
52:10 là, il se mouille et il donne des portefeuilles.
52:12 - La liste, je l'ai. Vous avez donné les listes. - Voilà.
52:15 C'est lisible, parce que je les ai mal imprimées. Mais il y a une liste. Il y a tout. Le rationnel, le business de l'entreprise.
52:24 Voilà. C'est un générateur d'idées qui est assez intéressant de ce point de vue-là.
52:28 Et de manière générale, j'ai vu que quand on lui donne un scénario, par exemple, la victoire de Trump,
52:35 ou, je sais pas, moi, une guerre économique avec la Chine, ou tout autre scénario que vous pouvez imaginer,
52:42 eh bien, en fait, il sait assez bien et il a des raisons. Et c'est un générateur d'idées, de potentiel, de raisonnement,
52:52 qui est intéressant, qui est pertinent. Alors, il fait quelques erreurs, probablement.
52:56 - La dernière version, là, de Chajipiti ? - Oui. Avec le GPT-4-O.
53:00 - Oui, oui. Plus abouti. - Plus abouti et plus rapide aussi.
53:03 Et d'autre part, qui sort les formats parfaitement. Donc, en fait, on peut parfaitement piloter le format.
53:09 Et ce qui est intéressant, c'est de voir ce qui sort comme secteur. On va pas citer la totalité des valeurs,
53:15 mais il y a plusieurs secteurs qui reviennent. Il y a un premier secteur, c'est la consommation.
53:20 Aussi bien la consommation durable que la consommation discrétionnaire.
53:24 Il y a des secteurs qui reviennent classiquement, qui sont des valeurs industrielles, finalement, qui peuvent répercuter leur prix.
53:32 Ils considèrent que la pharma aussi a du pricing power. Et puis après, les valeurs de matières premières, classiques, l'énergie, les utilities.
53:41 Il y a des valeurs de utilities en plus des pétrolières. Et puis les grandes minières.
53:46 Donc, de ce point de vue-là, c'est assez intéressant de voir ça.
53:50 Ça, c'est une autre perspective. Et c'est une perspective vraiment sur l'IA et, à mon avis, qui est nouvelle.
53:56 Et puis, il y a une dernière perspective, c'est de prendre du recul sur la macro, finalement,
54:01 et de voir est-ce qu'on n'est pas dans un environnement sous contraintes géopolitiques
54:07 qui induisent des contraintes budgétaires très fortes, tout simplement pour financer les conflits,
54:16 qui peuvent être des conflits économiques, des conflits régionaux, peut-être des conflits semi-globaux.
54:21 On n'espère pas, mais c'est possible. Et donc, finalement, que ce financement induit des déficits budgétaires
54:28 qui sont structurels et pas forcément maîtrisables. D'autre part, on est dans un monde...
54:35 Rajoutons à ces contraintes les contraintes sociales et sociétales qui sont liées à l'évolution, par exemple, liées à...
54:43 - Le baissement, démographie... - Voilà, l'intelligence artificielle, les remplacements,
54:48 les stress sociaux que cela peut induire. Et donc, finalement, que l'État-providence n'est pas définitivement abandonné, on va dire...
54:59 - Mais doit répondre à une demande infinie, voire, aujourd'hui, de la part du corps social, du corps des entreprises, etc.
55:05 Il y a une demande infinie pour l'action publique partout et en tous lieux.
55:09 - Et que, finalement, la maîtrise budgétaire n'est plus tellement possible, n'est plus en ligne de mien.
55:15 En fait, on a des déficits budgétaires... - On reboucle avec votre idée de départ, l'or, les métaux, le risque de débasement, etc.
55:21 - Absolument. Et donc, finalement, l'idée, en prenant un peu de recul au niveau macroéconomique, et j'allais dire même au niveau géopolitique,
55:29 on voit que ces contraintes induisent un déficit plus élevé, des déficits nécessairement plus élevés, entre 3 et 6 %,
55:38 et que, finalement, les relances monétaires qu'on a connues dans les années 2010 sont supplantées par des relances budgétaires permanentes,
55:48 et, évidemment, cela induit plus d'inflation. Alors, ça ne veut pas dire qu'on va avoir une inflation comme dans les années 70, je ne le crois pas,
55:56 mais ça veut dire qu'on a plus d'inflation, et que, finalement, on a un ancrage d'inflation plus élevé qu'auparavant.
56:03 - Et un plafond, peut-être que 2 est un plancher maintenant pour l'inflation ? - C'est bien possible.
56:07 - Peut-être même un plancher un peu au-delà de 2, je n'en sais rien. - Oui, oui, c'est bien possible.
56:11 - C'est l'inverse, complètement. - Peut-être que maintenant, le trajet est à 3. C'est bien possible.
56:14 Et donc, cela induit, finalement, un environnement nouveau, et là, j'en arrive aussi à une autre perspective,
56:21 c'est la perspective de là, qu'est-ce qu'il faut investir, où investir pour les investisseurs.
56:27 Et, finalement, ce qui est intéressant, c'est qu'on a eu une décennie 2010 où c'était les actions, les actions, les actions.
56:32 On voit que depuis 2022, ce n'est plus déjà les actions et les obligations,
56:39 parce que les portefeuilles 50/50 ont pris quand même un coût important en termes de performance.
56:45 Et on voit aussi apparaître des nouvelles opportunités, des nouveaux acteurs, des acteurs qui étaient très anciens,
56:51 mais qui avaient perdu de leur lustre les hedge funds, l'alternative de manière générale.
56:57 Et on voit que peut-être l'alternative va réavoir le vent en poupe, tout simplement,
57:03 parce qu'ils bénéficient de taux plus élevés, d'opportunités d'arbitrage plus importantes.
57:07 On en a parlé, les matières premières, donc ils ont plus d'ouverture sur les actifs qu'ils peuvent traiter,
57:13 ils ont moins de contraintes, et donc peut-être que cette nouvelle, enfin cette classe d'investisseurs qui était passée de mode,
57:22 va revenir sur le devant de la scène.
57:24 - Hyper intéressant, on a fini, mais c'est vrai que le retour de la gestion alternative, j'aime beaucoup ce thème.
57:29 Attention, derrière gestion alternative, on met beaucoup de choses, c'est un vaste supermarché aussi,
57:37 - Il faut sélectionner.
57:38 - Non mais voilà, il y a plein de modèles, de stratégies différentes, etc.
57:42 - On a parlé des tendances macroéconomiques, donc voilà, il y a le CIF, le FGM, l'arbitrage d'actions.
57:49 - Je donne juste, il nous reste 30 secondes, donc le portefeuille Chad J.P.T. pour l'Europe dans le cadre inflationniste,
57:55 c'est du grand classique, vous avez dit de la conso, donc c'est Nestlé, Unilever, il y a des utilities de l'énergie,
58:01 Iberdrola, Total Energy, de l'industrie, Siemens, consommation discrétionnaire, on trouve LVMH, Schneider Electric dans l'industrie,
58:08 bien sûr, après il y a plein d'autres boîtes, et puis aux US, oui, du grand classique aussi, c'est les blue chips,
58:15 Procter & Gamble, Coca-Cola, Johnson & Johnson, Walmart qui vient de publier des résultats incroyables,
58:21 je crois, ils font un travail incroyable, Walmart, sur le consommateur américain, avec des volumes qui reviennent,
58:27 les consommateurs reviennent dans les magasins, c'est plus juste les ventes en ligne, c'est plus juste le discount,
58:32 et donc Walmart d'ailleurs doit marquer un nouveau record en bourse aujourd'hui, je crois, avec une market cap à plus de 500 milliards de dollars.
58:38 Voilà pour quelques exemples de ces portefeuilles dopés ou générés par l'intelligence artificielle en l'occurrence.
58:44 Merci beaucoup Jean-Jacques. Avec plaisir.
58:46 Jean-Jacques Coahana, consultant indépendant et membre de la FinTech, membre du board de la FinTech,
58:50 et AI4Alpha qui était avec nous l'invité de ce quart d'heure thématique de Smart Bourse.
58:54 [Musique]
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