SMART INDUSTRIES - Emission du mercredi 1 mai

  • il y a 4 mois
Mercredi 1 mai 2024, SMART INDUSTRIES reçoit Frédéric Kuntzberger (directeur industriel, Axens) , Mathieu Cura (Cofondateur et Président, Optimistik) et Philippe Valentin (président, CCI Lyon Metropole Saint-Etienne Roann)

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Transcript
00:00 Smart Industries vous est présenté par Optimistique.
00:04 Bonjour à tous, ravie de vous retrouver ici à Lyon pour la première étape de la tournée Smart Industries.
00:24 Nous sommes au Palais de la Bourse, le siège de la CCI Lyon Métropole Saint-Etienne-Rohanne.
00:30 Et à l'heure où tout le monde parle de réindustrialisation, d'industrie verte, d'industrie 4.0 ou encore de start-up industriel,
00:37 eh bien, Bismarck a voulu savoir qu'est-ce qui constituait finalement un terreau favorable à l'essor industriel.
00:44 On en parle tout de suite.
00:46 Et pour en parler, j'ai le plaisir de recevoir Mathieu Cura. Bonjour.
00:53 Bonjour.
00:54 Vous êtes le cofondateur et président d'Optimistique, éditeur de solutions digitales pour améliorer la performance industrielle.
01:00 À vos côtés, Philippe Valentin. Bonjour.
01:03 Bonjour.
01:04 Vous êtes le président de la CCI Lyon Métropole Saint-Etienne-Rohanne.
01:08 Vous êtes également notre hôte aujourd'hui. Alors, merci de nous accueillir, évidemment.
01:11 Et puis, à vos côtés également, Frédéric Kuntzberger. Bonjour.
01:14 Bonjour.
01:15 Vous êtes directeur industriel d'Axens. Alors là, on est dans le secteur de l'énergie.
01:20 Tout à fait.
01:21 On va avoir l'occasion d'y revenir.
01:22 D'abord, Philippe Valentin, je voulais savoir.
01:24 C'est vrai que je dis, Lyon est la première agglomération industrielle de France.
01:28 Il y a une histoire très riche de cette agglomération.
01:31 D'abord, parce que j'imagine une situation géographique stratégique évidente pour tout le monde.
01:38 Alors, ce n'est pas qu'au Lyon, c'est la région Auvergne-Romagne.
01:40 C'est vrai, c'est la région Auvergne-Romagne.
01:41 Qui est effectivement la première région industrielle de France.
01:44 Alors, ça s'explique parce qu'au 19e siècle, il y a une tradition.
01:48 Par exemple, à Lyon, il y avait le textile. Il y a toujours donc la chimie.
01:52 Parce que ça a les deux paires. Après, voilà. Côté, clairement, c'était tout ce qui était caoutchouc.
01:59 Saint-Etienne, c'était les mines et puis tout ce qui était armement.
02:03 Et puis, partie grenobloise, tout ce qui était hydroélectrique.
02:07 Donc, c'était déjà un bastion très fort au niveau industriel.
02:10 Et après, l'intelligence de se développer, de se diversifier.
02:15 Et actuellement, on a à peu près 12 filières de l'agroalimentaire.
02:19 Donc, c'est très diversifié. Et ce qui en fait la première région industrielle.
02:23 On n'en est pas fiers et on veut surtout le rester.
02:26 Avec encore un héritage très dynamique de ces industries.
02:30 Oui, notamment la vallée de la chimie, je crois.
02:32 La vallée de la chimie. Puis, par exemple, dans le textile qui a été très challengé par des pays étrangers.
02:38 On va dire à Bakou. Donc, on a dû se réinventer.
02:41 Donc, on parle de textile technique. Donc, on mute.
02:45 On essaie de suivre les transitions, les transformations.
02:48 Et pour l'instant, ça se passe plutôt pas mal.
02:51 Mathieu Curat, c'est cet écosystème là, déjà présent avec les grands groupes,
02:55 les grands secteurs dont on vient de parler, qui ont permis la naissance de votre entreprise.
02:59 Alors, effectivement, on a la chance d'être sur un territoire qui nous offre un peu les deux piliers sur lesquels on s'appuie.
03:05 D'un côté, le pilier industriel qui correspond à nos débouchés.
03:08 On sert essentiellement des industriels de ce qu'on appelle l'industrie de procédés.
03:12 Donc, la chimie, mine, métallurgie, pharma, agroalimentaire, donc tous les secteurs qui viennent d'être évoqués.
03:19 Mais également un deuxième pilier qui est autour, je dirais, de la data.
03:24 Et la data est quelque part la fille du monde de l'automatisme qui aussi naît dans la région avec comme l'hydroélectricité est née ici.
03:33 On a toute la filière électrique avec des merlinges, range, néder électrique, télé mécanique qui ont été les pionniers.
03:39 Et puis ensuite, l'automatisme qui est également très implanté sur la région et en particulier sur le bassin grenoblois.
03:47 Ce qui fait que du point de vue des compétences autour de la data, il y a un gros historique.
03:52 Et aujourd'hui, sans dire de bêtises, il y a à peu près 80% d'édition de logiciels pour l'industrie qui est réalisé en Auvergne-Rhône-Alpes.
04:00 Donc il y a une vraie perméabilité finalement entre le digital et l'industrie au niveau local.
04:07 C'est surtout qu'on a créé une filière digitale, du moins qui est même historique, au service de l'industrie sur le territoire.
04:14 Et ce qui permet à un acteur comme le nôtre de bénéficier de tout cet écosystème des compétences, des savoir-faire, des talents et de pouvoir se développer.
04:22 Frédéric Hunzberger, Accent, c'est une société française, je le disais, dans le secteur de l'énergie.
04:27 Vous êtes présent sur les secteurs du raffinage, de la pétrochimie, du traitement de gaz, des énergies renouvelables et de l'eau.
04:32 Donc, vous faites vous aussi partie intégrante finalement de cet écosystème industriel régional.
04:37 Oui, complètement. On est filial à 100% de l'IFP Énergie Nouvelle, dont le centre de recherche est sur Solaise, en région Rhône-Alpes, très proche de Lyon.
04:48 Avec, on peut aussi dire que nous sommes dans les quatre leaders mondiaux dans la publication de brevets orientés sur la transition énergétique et la vocation d'accent.
04:58 En fait, c'est de valoriser tout ce savoir faire de 10 FPEN dans le domaine, quelque part de la conversion des hydrocarbures, qu'ils soient d'origine fossile,
05:08 mais de plus en plus biomasse dans la captation du CO2, dans le recyclage du plastique. Et pour ce faire, la data devient de plus en plus importante.
05:18 Et comme le disait Mathieu, on est sur une stratégie de plus en plus introduire la data dans nos opérations.
05:26 Qu'est ce qu'elle vous apporte, cette data concrètement?
05:29 Alors concrètement, la data à la base, c'est qu'il n'y a pas de progrès sans mesure.
05:35 Ça, c'est la base. On a besoin de données pour objectiver la performance, la partager avec toutes les compétences de l'entreprise, la mettre au cœur de l'entreprise.
05:45 Et ensuite, je dirais, en faisant le rapprochement entre l'être humain et aller sur la Lune avec une certaine capacité de calcul.
05:53 On va sur Mars maintenant avec un milliard de fois de plus de capacité. On est capable de piloter des engins sur Mars.
05:59 Ça, ça s'est fait en 50 ans. On est dans cette même transformation au niveau industriel. C'est crucial.
06:05 Philippe Valentin, l'écosystème digital est aussi dynamique en région Aura que l'écosystème industriel.
06:13 En fait, ça va de pair parce que la problématique de l'approche digitale, elle est transverse.
06:19 Donc, c'est ce qui fait sa force et sa puissance.
06:22 C'est à dire que comme le territoire est très riche en diversité, sur la santé, sur l'industrie, sur tout ce qui est alimentaire, agroalimentaire, etc.
06:31 Et c'est le nerf de la guerre au niveau de la data. C'est à dire qu'on ne peut pas effectivement savoir où on veut aller.
06:36 Déjà, savoir où on en est. Donc, c'est important. C'est la moindre des choses.
06:40 Et après, c'est comme on a une quantité pléthorique de data. C'est de pouvoir l'agréger de façon simple.
06:46 Donc, c'est un vrai job. Mathieu fait avec talent et ça nous permet de nous projeter ce que le vrai sujet, c'est la suite.
06:56 C'est quoi? Et la data pour ça peut y répondre. Mathieu, vous travaillez avec des industriels de tout secteur aujourd'hui.
07:04 Je disais essentiellement industrie de procédés, donc les seuls secteurs sur lesquels on n'intervient pas.
07:09 C'est quand il y a de l'assemblage, de l'usinage, mais toutes les gérées de l'industrie lourdes de procédés,
07:15 y compris des sujets comme l'énergie, utilité, environnement, tout ce qui va être traitement d'eau, traitement des déchets.
07:21 C'est également des secteurs sur lesquels on intervient. Frédéric, vous proposez aussi des solutions logicielles pour ces entreprises.
07:31 Vous vous êtes positionné comment? Accenze, en fait, historiquement, propose des solutions à ses clients qui sont majoritairement des raffineries de partout dans le monde.
07:42 Pour capter la data et améliorer les performances de nos clients et aussi améliorer les performances des solutions que nous proposons.
07:49 Ça, c'est pour l'aspect client raffinage et nous sommes opérateurs dans le domaine de la production de petits objets qui s'appellent les catalyseurs.
07:57 Et c'est à ce titre là que nous rentrons la transformation digitale, les solutions proposées notamment par Mathieu pour poursuivre les opérations.
08:05 Il y a un petit peu un parallèle entre une activité avec nos clients et comment nous introduisons la data sur nos sites industriels.
08:12 J'ai l'impression que la région est très innovante. Je crois que Grenoble, c'est la première région en termes de dépôt de brevets en France aujourd'hui devant l'Île-de-France.
08:23 Comment on explique ça, un tel dynamisme d'innovation aujourd'hui ?
08:27 C'est la pluralité des activités. Le socle était déjà avec cinq filières déjà prononcées.
08:34 Et puis, collectivement, les industriels ont eu l'intelligence de diversifier.
08:38 Et c'est ce qui fait la force du territoire. Donc, comme la microélectronique à Grenoble, pour ne pas le présenter.
08:44 Donc, on a sur l'hydrogène, sur la santé, sur la région. En fait, on a beaucoup de grosses OTI qui a un marqueur très important au niveau national.
08:56 Je prends par exemple sur Sèb, Biomérieux, Oaron, Serfim. Donc, ce sont des entreprises qui ont su grandir, qui se sont transformées en OTI et bien plus.
09:06 Et cette pluralité, cette différence, en fait, parce que tout le monde est client et fournisseur.
09:12 Donc, du coup, ça tire vers le haut. Et c'est ce qui a fait un petit peu la quintessence de la région Auvergne-en-Alpes.
09:18 En sachant que l'industrie a quand même été à la baisse. Et nous, on s'accroche notamment avec la CSI pour justement 2P d'industrie.
09:26 Parce que ça a quand même disparu. C'était un gros mot. C'était pas beau.
09:30 Et là, on commence à trouver des beaux mots, des belles phrases, des belles perspectives pour les jeunes. Et ça, c'est bien.
09:37 C'est le côté digital, industrie verte qui permet de changer le narratif autour de l'industrie ?
09:43 Non, c'est un mélange. Il y a à la fois du traditionnel, par exemple, sur le tissage, et puis de la modernité très, très poussée.
09:50 Et tout ça cohabite de façon assez harmonieuse. Donc, c'est toute la subtilité de la région Auvergne-en-Alpes là-dessus.
09:57 Cette cohabitation, cette notion d'écosystème, elle est importante pour vous, Mathieu, quand vous développez des projets d'innovation.
10:04 Vous allez faire alliance avec d'autres ?
10:07 C'est même indispensable. Et je dirais juste pour faire le prolongement, par exemple, sur la filière data automatisme,
10:13 il n'y aurait pas pu y avoir cette dynamique s'il n'y avait pas un tissu industriel pour l'expérimenter, le mettre en œuvre localement et tirer,
10:21 je dirais, vers le haut toute la filière. Si on revient au sujet qui nous intéresse, qui est la data, évidemment, on a pu bénéficier,
10:29 je dirais, de différents écosystèmes qui existent sur le territoire. Je pense typiquement à la filière chimie avec deux structures,
10:36 Accélérale, Pôle de compétitivité et Accel One, qui est une association industrielle qui a mis en commun des ressources pour traiter des sujets
10:44 comme l'analyse en ligne, mais également le digital. Et puis, si on prend l'autre pilier qui est la data, on a la chance d'avoir sur notre territoire,
10:52 donc sur le bassin grenoblois, l'INRIA qui fait énormément de recherches en IA et des entreprises qui sont des spin-off de ce centre de recherche,
11:02 comme par exemple ProBiase, qui est un des pionniers dans l'IA industrielle et avec qui on travaille régulièrement sur ces sujets d'IA.U.
11:09 Vous n'auriez pas pu le faire sans vous appuyer sur cet écosystème ?
11:14 Je pense que les défis auxquels on fait face aujourd'hui, que ce soit des problèmes de souveraineté, de compétitivité, voire de défis environnementaux,
11:23 on ne peut pas les résoudre en étant tout seul. Je pense qu'on peut avoir de temps en temps le défaut de dire on va tout faire tout seul,
11:30 alors qu'en fait, on a énormément à gagner, à s'entourer de gens qui sont experts dans leur domaine, qui vont nous permettre d'aller plus vite,
11:37 plus profond dans les sujets et d'amener des solutions beaucoup plus pérennes à nos clients. Et nous, c'est la carte qu'on a choisi de jouer.
11:47 Frédéric, vous avez la même logique de partenariat quand vous allez sur des innovations ?
11:52 Oui, tout à fait. Ce que disait Mathieu est même important, même au sein de l'entreprise elle-même, de mettre à disposition la donnée à différentes compétences
12:01 de l'entreprise sur différents sites, qu'ils soient en Rhône-Alpes, mais aussi à l'étranger. On peut avoir des sites aux États-Unis,
12:07 on peut avoir des sites au Canada. De mettre toutes ces compétences ensemble et de mettre toute cette intelligence collective au service de l'entreprise,
12:15 ça ne peut que servir les clients. Et ensuite, de créer les ponts avec les clients. Les datas, une fois bien maîtrisées, architecturées sur nos sites,
12:23 vont faire le lien tout naturellement avec les clients, les compétences nécessaires.
12:27 Vous allez piocher des compétences aussi ailleurs ?
12:31 Oui, bien sûr.
12:33 Vous avez des exemples concrets que vous pourriez nous donner ?
12:36 Nous pouvons avoir dans le domaine de traitement de l'eau, ou l'accent sur la solution du produit qui va pouvoir fixer certains métaux.
12:44 On peut associer ça à des connaissances de technologie qui ont pu faire leur preuve sur différents sites et faire le lien. Ça peut être un exemple.
12:53 Philippe Valentin, vous avez cet héritage industriel chimique avec des problématiques environnementales.
13:00 Évidemment, on a certaines industries qui produisent ce qu'on appelle des polluants éternels.
13:05 En parallèle, il y a le projet décarboné Lyon-Valais de la Chimie qui a remporté en janvier l'appel d'offre à projet Zone industrielle bas carbone de l'ADEME.
13:14 Où en est la région exactement aujourd'hui en termes de décarbonation de l'industrie ?
13:19 Il faut savoir qu'il y a à peu près 50 sites polluants au niveau national. Nous, on en a 5. Généralement, au Verdon-en-Alpes, c'est 10% de ce qui se fait au national.
13:27 Donc là, ça se vérifie. Qu'est-ce que l'on fait ?
13:31 Déjà, il y a ce fameux projet où on a été éligible. Il y a 11 industriels qui travaillent sur cette thématique.
13:38 L'objectif étant d'arriver à peu près à diminuer 80% en 2050 ou 2030.
13:47 L'enjeu est très important. Et après, au niveau industriel, pour parler du PFAS, c'est un sujet dans le sujet.
13:56 Il faut savoir pourquoi citer Arkema, que je connais bien. On travaillait dessus en R&D depuis de très longues années.
14:03 En novembre 2022, ils ont traité la partie traitement en amont pour justement changer de procédé.
14:12 Et dans tous les cas, en 2024, c'est où on trouve un substitut, où on trouve un autre procédé.
14:19 C'est la deadline qui se sent. Alors, c'est engageant à préciser parce que c'est important de le dire.
14:24 Ils respectent strictement la réglementation industrielle. Ils ne sont que sur le PFAS et pas sur les autres.
14:30 Les décrets préfectoraux, ils sont vraiment dans le cadre. Et c'est vrai que c'est une logique.
14:35 Il y a une volonté industrielle d'assumer cette transition.
14:40 Quel rôle peut jouer la CCI pour accompagner ces entreprises?
14:43 Oui, parce qu'on accompagne en fait nous mêmes. On a des experts. On suit à peu près sur la volumétrie,
14:49 sur la filière industrie 1200 entreprises par an. On fait des visites, on fait des études de carbone.
14:55 On fait. On travaille sur le photovoltaïque. Même nous, à titre d'investisseurs, on investit sur le territoire.
15:02 Je vais faire un petit peu de pub sur Orexpo. Il y a 13 hectares qui vont être réalisés dans un.
15:08 La CCI est bien sûr partie pour nous parce qu'on est actionnaire avec G11.
15:12 Là, donc, toute cette dynamique de transformation, on l'opère avec les industriels.
15:17 On le fait soit avec nos experts en interne, soit associé avec des dispositifs, avec la BPI,
15:23 avec la DEM pour montrer l'intérêt et y compris économique d'une transformation assumée.
15:28 De toute façon, on n'a pas le choix. Vous aussi, vous êtes sur ces sujets de transition de l'industrie lourde.
15:34 Je crois que vous avez des projets dans le Ikerosène, la production butadienne à partir d'éthanol biosourcés ou encore de recyclage de PET.
15:40 Je prends mes notes parce que ce sont des termes un peu compliqués. Le recyclage de PET est complètement d'actualité avec ce site qui va démarrer sur
15:48 Saint-Maurice de Benoît en relation avec nos collègues de Toré.
15:52 Et c'est là où on va pouvoir aussi mettre la data, très probablement nos connaissances avec celle de Toré pour développer cette usine.
15:59 Le principe est assez simple, encore que derrière tout le savoir faire pour transformer ces produits qui sont finalement des hydrocarbures.
16:06 Avec toute notre savoir faire, on va pouvoir faire d'une bouteille de plastique.
16:10 On va pouvoir la transformer en un hydrocarbure qui va devenir ensuite redevenir un plastique.
16:15 C'est pour ça que quand on parle de transition énergétique, tout le savoir faire dans la connaissance du carbure et du carbone et de l'hydrogène,
16:21 qui est un hydrocarbure, est très important pour l'avenir. Mathieu, on parle beaucoup de data depuis le début.
16:28 Comment est ce que la data peut servir la décarbonation ?
16:32 Alors, elle peut servir la décarbonation sous différents aspects.
16:36 Un premier aspect qui est, je dirais, ce qui était présenté précédemment, c'est vraiment la performance industrielle,
16:42 c'est à dire que réduire partout la nécessité, du moins la consommation d'un trans au niveau industriel, que ce soit de l'énergie, de la matière première.
16:52 Donc, comment on optimise les procédés pour réduire ça, mais également réduire les émissions.
16:57 Et donc, la data permet en termes de mesures et d'optimisation de faire ça en ayant une meilleure connaissance des procédés.
17:04 Le deuxième aspect sur lequel on va pouvoir jouer et qui est en train de se construire, c'est une thématique qu'on pourrait mettre sous le nom de continuité numérique.
17:15 C'est à dire que quand on parle de biosourcées, quand on parle d'économie circulaire, on introduit de la variabilité dans les intrants industriels.
17:23 Quand on va prendre une matière biosourcée, elle a de la variabilité naturelle.
17:27 Si on prend, on va dire, l'économie circulaire, souvent on prend des coproduits d'usines, c'est à dire des choses avec une qualité relativement variable.
17:35 Donc, si on n'est pas capable pour la suite du procédé de prendre en compte cette variabilité et de maîtriser cette variabilité pour sortir le produit qu'on veut,
17:46 au final, on va avoir un petit souci.
17:48 Et ça va permettre dans cette logique de circularité de travailler les choses.
17:53 Et quand je parlais de continuité numérique, c'est qu'en fait, il va falloir apprendre aussi à travailler ensemble.
17:57 C'est à dire, comme c'est arrivé dans le monde de l'automobile avec l'échange de données pendant les process de fabrication,
18:04 dans l'industrie de process, on va devoir faire les mêmes mutations pour transférer de l'information tout au long de la chaîne de la valeur.
18:10 Et c'est ça qu'on appelle la continuité numérique et je pense qu'il va être une des transitions prochaines.
18:15 Et Frédéric l'évoquait sur le cas du recyclage des PET, l'usine qui va faire le recyclage va devoir transmettre un certain nombre d'informations à l'usine consommatrice qui est derrière
18:24 pour qu'elle puisse s'adapter à la qualité qui lui est fournie de manière continue et fiable.
18:29 Et les industriels sont prêts aujourd'hui à ce partage d'informations à ce stade là ?
18:33 À nouveau, comme on parlait de la collaboration pour l'innovation, on n'a pas moyen de quelque part de faire un peu bloc ensemble.
18:40 Donc les industriels vont devoir faire la même chose. Il faut imaginer qu'on est face à une concurrence mondiale forte et on n'a pas d'autre choix que d'apprendre à travailler ensemble
18:51 et d'échanger l'information pour être plus performant ensemble sur les filières.
18:55 Il y a un sujet qui revient souvent quand on parle d'industrie, d'innovation, c'est le sujet des compétences et de la formation.
19:02 Comment se situe la région ? Est-ce qu'en matière d'attractivité, Philippe Valentin, vous avez suffisamment de compétences ?
19:10 Je crois qu'il y a le secteur du BTP qui se mobilise bientôt dans la région pour attirer de nouveaux talents.
19:17 C'est ce qui fait la force de la région. Quand vous avez une diversification des filières derrière, si vous n'avez pas le support pour avoir les talents, à un moment ça coince.
19:27 C'est un système qui a de façon très subtile évolué de façon concomitante avec le système éducatif, l'infrastructure, les industries, parce qu'il y avait une volonté d'aller de l'avant.
19:41 C'est vrai qu'on a un vivier de talents avec toutes les formations qui sont à disposition qui correspond à la dynamique industrielle.
19:49 C'est là où on voit que tout est lié.
19:51 Pour compléter, Lyon est un très bon exemple. L'école de chimie de Lyon a en son sein un cursus de la digitalisation.
20:01 C'est-à-dire qu'on apprend la chimie, mais aussi comment on va traiter la data de la chimie.
20:05 Il n'y a pas forcément ça partout dans toutes les écoles en France. C'est quelque chose qu'il faut vraiment promouvoir.
20:10 L'autre aspect, c'est de former les compétences sur les sites. Sur les sites industriels, avec l'aide de Mathieu, nous montrons des programmes pour augmenter les compétences des salariés,
20:19 en voyant ce que va être le demain et le besoin du digital. C'est aussi très important.
20:24 Mathieu, quand on a commencé cette émission, j'ai dit votre entreprise est née grâce à cet écosystème. Vous n'auriez pas pu monter Optimistique ailleurs ?
20:33 Je pense qu'on n'aurait pas eu le même développement. Surtout, on aurait pu monter l'entreprise ailleurs, mais on n'aurait pas eu le même développement puisque l'écosystème du territoire,
20:42 sans particulier l'écosystème autour de la chimie, nous a énormément aidé. Il nous a permis d'identifier les premiers projets collaboratifs sur lesquels travailler ensemble.
20:50 Je crois, je ne les compte plus, on doit être au troisième ou quatrième projet de R&D avec des filières de la chimie sur le bassin au Verne-Rhône-Alpes.
20:58 Et clairement, c'est quelque chose qui nous a permis d'avancer beaucoup plus vite dans tout un tas de domaines.
21:04 Philippe Valentin, si on devait résumer, quels sont les grands points forts du territoire aujourd'hui ?
21:10 Je dirais diversification, un socle solide au niveau des talents. Une spécificité, c'est qu'on se targue, mais c'est vérifié très souvent,
21:22 la capacité à travailler ensemble malgré les différences, y compris sur l'écosystème. Donc ça, c'est un vrai marquant.
21:28 Et je pense que tout ça, avec des personnes emblématiques qui ont construit ce territoire, on permet d'arriver à…
21:36 On est quand même le territoire le plus prisé industriellement. Quand une entreprise cherche en France à trouver un point d'attache,
21:45 c'est vrai que la région est souvent dans le top 5 parce que c'est une somme d'éléments que nos aînés ont construits avec beaucoup de sagesse et de vision,
21:57 et qu'on essaie de garder dessus. Donc c'est un tout. C'est un mélange, une alchimie très fine et qui favorise la pluridisciplinité.
22:08 Ce qui nous permet, quand il y a une petite défaillance sur une filière, de pouvoir s'appuyer sur d'autres filières et puis après d'embarquer tout le système.
22:20 Je pense que c'est ça essentiellement.
22:22 Merci beaucoup à tous les trois. Philippe Valentin, président de la CCI de Lyon, Métropole Saint-Etienne, Rohanne, Frédéric Kuntzberger,
22:29 directeur industriel d'Accense et Mathieu Coracco, fondateur et président d'Optimistique.
22:33 Merci d'avoir été avec moi pour cette première étape de Smart Industries.
22:37 Merci.
22:38 Merci.
22:39 Smart Industries vous a été présenté par Optimistique.
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