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  • 14/11/2023
Avec Cécile Rilhac, députée du du Val-d'Oise, commission des Affaires culturelles et de l’Éducation et Yannick Trigance, conseiller régional Ile-de-France, secrétaire national PS école collège et lycée

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##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2023-11-14##

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Transcription
00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:02 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
00:05 Vérissure présente...
00:07 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10h, Jean-Jacques Bourdin.
00:13 - Bien, il est 9h33, nous allons parler de l'éducation nationale évidemment,
00:17 et nous allons revenir sur deux sujets.
00:19 1) la difficulté pour l'éducation nationale d'attirer des enseignants, de futurs enseignants,
00:27 et 2) les résultats qui sont communiqués par le ministre Gabriel Attal,
00:33 résultats des tests d'évaluation passés en septembre par les élèves.
00:39 Avec nous pour en parler, Cécile Riac, qui est députée du Val-d'Oise,
00:43 et membre de la Commission des Affaires Culturelles et de l'Éducation Nationale à l'Assemblée Nationale.
00:49 Cécile Riac, bonjour. - Bonjour.
00:51 - Et nous attendons Yannick Trigance, qui est conseiller régional Lille-de-France,
00:54 secrétaire national PS, école, collège et lycée.
00:58 Alors, Cécile Riac, regardons les résultats.
01:01 Vous avez vu ça, Gabriel Attal a détaillé les scores des tests passés.
01:08 Alors, je résume, en sixième, sur la génération,
01:14 sur cette génération qui a passé les tests en septembre,
01:17 il y a une amélioration par rapport à la génération précédente.
01:21 Amélioration en lecture et en calcul.
01:24 C'est bien ça, c'est une bonne nouvelle. - C'est une bonne nouvelle.
01:27 Quand le niveau des élèves progresse, c'est une très bonne nouvelle.
01:31 Mais après, je pense que vous allez basculer sur la quatrième,
01:35 où les résultats sont un petit peu moins bons,
01:39 mais également où les résultats en CP sont... - C'est pas terrible.
01:43 - On va pas dire c'est pas terrible, mais en tout cas, comme vous l'avez dit, stagne.
01:47 Ce qui est important aussi, c'est qu'il faut quand même voir que ces évaluations sont faites
01:52 à la troisième rentrée, post-Covid.
01:55 Donc, on est aussi quand même sur des générations, particulièrement pour les élèves de sixième,
01:59 qui ont vécu le Covid.
02:03 Et là, pour le coup, je pense qu'on peut tout de même se féliciter d'avoir cette progression,
02:10 malgré les difficultés qu'ils ont eues à l'époque pour ces élèves-là.
02:15 C'est eux qui étaient en CE1 et en CE2.
02:18 - Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que finalement, le distanciel ne les a pas pénalisés ?
02:21 - Ça veut dire que le distanciel ne les a pas pénalisés,
02:23 mais surtout, je pense que la politique de "écoles ouvertes",
02:26 qui a été très difficile à mettre en place,
02:28 et pour lesquelles le monde enseignant s'est fortement mobilisé,
02:33 eh bien, a été une bonne chose pour les élèves.
02:36 - Donc, il fallait laisser les écoles ouvertes.
02:39 - Il fallait laisser les écoles ouvertes.
02:40 Et puis là, je tiens de nouveau à saluer vraiment le monde enseignant,
02:44 qui, durant cette période très difficile, a véritablement...
02:47 n'a pas lâché ses élèves.
02:49 - Non, mais vous avez raison. Mais ça, c'est très intéressant à souligner.
02:52 Effectivement, le ministre n'en parle pas, vous avez raison de le souligner, Cécile Riac.
02:57 Si les résultats en 6e sont bons, c'est aussi parce qu'il y a eu un effort considérable
03:03 de l'éducation nationale des enseignants,
03:06 lors du Covid, pour garder les écoles ouvertes.
03:09 Nous sommes aussi avec Yannick Trigance, qui est avec nous. Bonjour.
03:13 - Bonjour. Oui, vous entendez ce que dit. On était sur les résultats 6e.
03:17 Vous avez vu les résultats, vous avez vu les chiffres donnés par Gabriel Attal.
03:24 On disait, Cécile Riac disait, si les résultats sont bons sur cette classe d'âge, 6e,
03:30 en cette rentrée, c'est parce qu'en partie, on a gardé les écoles ouvertes pendant le Covid.
03:37 - Ce qu'on peut dire, effectivement, c'est que le mérite en revient très largement aux enseignants,
03:43 qui dans cette période, on l'a peut-être oublié,
03:46 mais ont quand même dû fonctionner dans des conditions particulièrement chaotiques,
03:51 puisque les enseignants apprenaient, par exemple, dans la presse le dimanche soir,
03:55 quels étaient les protocoles de fonctionnement de l'école,
03:58 puisque le ministre de l'époque, M. Blanquer, prévenait la veille pour le lendemain.
04:03 - Oui, mais on peut dire au crédit de Jean-Michel Blanquer, je ne veux pas le défendre ici,
04:07 mais on peut dire, il faut être honnête, on peut dire au crédit de M. Blanquer
04:11 que lui aussi a toujours été favorable au maintien de l'école ouverte.
04:15 - Oui, bien évidemment. Ceci étant, encore une fois, ce sont nos enseignants.
04:20 - Oui, sur le terrain, oui. - Et dans une période comme celle que l'on connaît,
04:24 y compris avec les dramatiques événements qui viennent de se produire récemment,
04:29 plus que jamais, nos enseignants ont besoin d'être soutenus, reconnus et valorisés.
04:34 Ça n'est malheureusement pas le cas en ce moment.
04:36 - Bon, alors Yannick Trigance, sur le CP, ça stagne. Ça stagne. Pourquoi, selon vous ?
04:44 C'est Cédric. Pourquoi est-ce qu'en CP, ça stagne ?
04:48 - Ah ben là, de nouveau, je fais référence au Covid, mais là, pour le coup,
04:52 les enfants qui aujourd'hui sont en CP sont ceux qui étaient en petite section.
04:55 Et ça a été très très difficile, particulièrement, vous savez qu'en petite section maternelle,
05:00 c'est tout le cycle 1, l'apprentissage de base, c'est l'acquisition du langage,
05:07 le vocabulaire, la socialisation. Lorsque vous avez un masque sur le visage,
05:12 en termes d'apprentissage, ça a été extrêmement difficile,
05:15 et ça, tous les spécialistes l'ont confirmé.
05:19 Donc le fait que cela stagne, alors que la génération qui a connu petite section,
05:26 très difficile, la moyenne section avec les masques, et plus un stress ambiant,
05:30 c'est quand même pas mal que nos enfants en CP puissent avoir un niveau qui s'est stabilisé.
05:42 Petite remarque, vous savez que, particulièrement au niveau des pays de l'OCDE et de l'Europe,
05:47 nous sommes l'un des rares pays qui voit ses résultats augmenter en 6ème,
05:51 mais à minima, stagner. Dans la plupart des autres pays, ça régresse.
05:55 - Oui, sur le CP ?
05:58 - Le CP, c'est la question de l'école maternelle.
06:01 - Oui.
06:02 - Et cette école maternelle, qui d'ailleurs, on ne le dit jamais assez,
06:06 mais est quasiment unique au monde, puisque la France a cette école publique,
06:13 gratuite, pour les enfants dès l'âge de 3 ans, parfois même trop peu aujourd'hui,
06:19 trop peu aujourd'hui, pour des enfants de 2 ans,
06:23 et donc cette école permet, dès la petite enfance, de préparer aux apprentissages.
06:29 Et donc, on est quand même dans une situation encore difficile aujourd'hui,
06:33 parce que si on a une école maternelle dont on peut être fier,
06:36 pour autant, le budget de l'éducation nationale en France,
06:40 malheureusement, investit depuis des années, plus de 2 fois plus, par exemple,
06:44 sur le lycée que sur le premier degré.
06:47 Et donc l'enjeu, il est, pour aujourd'hui et pour demain,
06:50 d'investir très massivement sur le premier degré,
06:53 puisque c'est dans le premier degré que l'on prépare finalement la scolarité ultérieure.
06:58 - Cécilia, vous êtes d'accord ?
07:00 - Bien entendu que je veux dire qu'il faut investir sur l'école primaire,
07:04 mais c'est ce que nous faisons depuis 2017.
07:06 Depuis 2017, il y a eu une augmentation de 700 euros par élève,
07:10 justement, dans l'école primaire,
07:12 puisque en 2017, on était à peu près à 6100 euros d'investissement sur ce niveau.
07:19 Aujourd'hui, on en est sur le budget 2024 à 6800 euros par élève.
07:25 Donc ça fait bien partie de nos priorités.
07:27 Et ce que vous dites également sur l'école maternelle est fondamental,
07:31 c'est d'ailleurs pour ça que l'école maternelle est devenue obligatoire depuis 2019,
07:36 parce que c'est bien les apprentissages à l'école maternelle,
07:40 qui, comme je vous l'ai dit, particulièrement sur l'acquisition du langage
07:43 et tout ce qui est socialisation, qui s'avèrent très très importants.
07:48 Dernier point, l'école maternelle, c'est aussi l'entrée de l'école inclusive,
07:52 c'est-à-dire une école accessible pour tous.
07:55 Il y a beaucoup de choses qui ont été faites sur cette école maternelle.
07:57 Il y a encore, par contre, beaucoup de choses à faire,
08:00 que ce soit en termes d'effectifs, en termes d'accompagnement des élèves,
08:03 et vous l'avez dit en introduction aussi sur la formation des enseignants,
08:06 les chantiers doivent être continués, être ouverts et être poursuivis.
08:13 J'aurais juste rectifié, Madame Rillac,
08:15 parce que je pense qu'entre nous, il faut qu'on se dise les choses,
08:18 la scolarisation obligatoire en maternelle, pourquoi a-t-elle été mise en place ?
08:22 Elle a été mise en place pour la seule raison
08:25 que M. Blanquer avait décidée avec le gouvernement précédent,
08:29 qui était de financer les maternelles privées.
08:31 Pourquoi ? Parce que la scolarisation obligatoire dans la loi,
08:35 quand vous la décidez à l'école maternelle,
08:37 vous obligez les collectivités à financer les maternelles privées.
08:41 Pourquoi ? Parce que finalement, 98% des enfants de 3 ans
08:45 étaient déjà scolarisés avant l'obligation scolaire.
08:48 98% Madame Rillac.
08:50 Deuxième élément, vous nous dites sur les moyens de l'éducation nationale.
08:55 Alors moi j'aimerais qu'on nous explique
08:57 pourquoi dans le budget 2024 qui arrive, M. Bourdin,
09:01 il y a 1500 postes qui sont supprimés dans le premier degré,
09:08 et il y en a 500 dans le second degré, dont 200 dans les lycées professionnels.
09:13 - Attendez, on va venir sur l'embauche...
09:15 - Donc à un moment donné, il faut regarder les chiffres,
09:17 et la réalité c'est que vous supprimez des postes
09:19 alors que vous avez une baisse démographique scolaire.
09:23 - Bon, mais Yannick Trigant...
09:25 - Alors que vous avez une baisse démographique scolaire, Mme Rillac.
09:27 - Nous allons revenir...
09:29 - Yannick Trigant, s'il vous plaît, nous allons revenir sur l'embauche des enseignants,
09:33 la formation des enseignants, et effectivement,
09:35 les difficultés pour attirer des enseignants vers l'éducation nationale.
09:41 Un mot encore sur les résultats de 4e, qui là ne sont pas bons,
09:45 c'est ce que dit Gabriel Attal. Pourquoi, selon vous, et que faire ?
09:51 Cécile Riac ?
09:53 - La 4e, et ça je le dis depuis très très longtemps,
09:55 déjà j'avais fait ce constat lorsque j'étais chef d'établissement,
10:00 puisque j'étais principale adjointe du collège,
10:02 c'est la classe de tous les dangers, c'est comme ça que je l'ai appelée la 4e.
10:06 Parce que c'est une...
10:08 En termes de programme scolaire, il y a des nouveautés,
10:12 particulièrement dans les matières scientifiques, en histoire et en mathématiques,
10:17 et c'est une catégorie d'âge où les élèves, naturellement,
10:21 ont plein d'autres choses dans la tête.
10:24 Donc déjà, c'est un passage difficile au collège.
10:28 Et aujourd'hui, le collège d'une manière générale, le cycle 4 en particulier,
10:35 eh bien oui, nous avons du mal à faire progresser les élèves,
10:40 et ça ce n'est pas normal.
10:42 Et ce qui est aujourd'hui aussi grave, et il faut mettre le doigt très honnêtement dessus,
10:47 c'est que là où nous avons commencé à réduire les inégalités dans le primaire,
10:52 eh bien on s'aperçoit qu'au collège, malheureusement, ces inégalités se creusent.
10:56 Et ça, c'est un problème.
10:58 - Bien, et solution, je ne sais pas ce que vous en pensez Yannick Trégan,
11:01 solution c'est dédoubler les classes.
11:04 - Oui, deux ou trois niveaux dans une classe, deux niveaux,
11:08 on aiderait plus les élèves qui sont en difficulté,
11:12 et puis on laisserait poursuivre normalement la scolarité des autres.
11:17 - Mais on pourrait peut-être finalement, j'ai envie de dire,
11:21 commencer par le début, c'est-à-dire que dans mon département de Seine-Saint-Denis,
11:24 dans certains collèges, il y a des élèves, au moment où là nous discutons ensemble,
11:30 qui n'ont pas cours, parce qu'il n'y a pas d'enseignant.
11:33 Et qu'un élève dans le département de la Seine-Saint-Denis,
11:36 entre la maternelle et la fin de sa scolarité obligatoire,
11:38 ce sont les parents d'élèves qui ont calculé,
11:40 et bien les élèves perdent une année scolaire.
11:43 Donc si on commençait déjà par avoir des enseignants présents dans les classes,
11:48 ce qui n'est pas le cas aujourd'hui,
11:50 et des enseignants formés, ça serait quand même mieux que ce qui se passe aujourd'hui.
11:55 Je pense que la question aussi des effectifs dans les classes est un vrai sujet,
11:59 parce que faire classe lorsque l'on a 30 élèves, enseigner des langues à 30 élèves,
12:05 ça devient quand même extrêmement compliqué.
12:07 Donc la question de la formation des enseignants, du remplacement des enseignants,
12:11 et la question des effectifs, on va en parler,
12:13 mais les enseignants français sont quand même ceux qui font le plus d'heures d'enseignement
12:18 dans les pays de l'OCDE, ce sont les moins bien payés,
12:21 ils ont les effectifs les plus élevés et ils ne sont pas formés.
12:24 - Bien, je vais venir sur les enseignants.
12:26 Un mot encore, entre 1 et 6 ans, les élèves restent en moyenne 832 heures par an devant les écrans,
12:32 quasiment le temps qu'ils passent à l'école entre 1 et 6 ans.
12:36 Il y a quelque chose à faire.
12:38 Vous êtes d'accord tous les deux ?
12:40 - Oui, là-dessus il y a des choses à faire, et moi quand j'ai fait la rentrée dans mon département,
12:44 j'ai des directrices d'école maternelle qui m'ont là encore plus alertée,
12:48 en disant, pour elles c'est presque, elles considèrent que c'est de la maltraitance,
12:52 c'est une directrice d'école qui a employé ce mot-là.
12:54 - De maltraitance, je suis d'accord.
12:56 Mettre un enfant devant un écran à deux ans, c'est de la maltraitance.
12:59 - À deux ans devant un écran de téléphone portable.
13:01 Donc il y a des choses à faire.
13:02 Simplement, je vous rappelle qu'à l'Assemblée Nationale,
13:04 nous avons comme ça mené à l'initiative de mon collègue Rodrigo Arenas, député de Paris,
13:09 un groupe transpartisan, justement, sur les enfants et nos écrans,
13:13 consécutivement à la proposition de loi de ma collègue Caroline Janvier.
13:15 Et vraiment, il y a une alerte, il faut que les parents soient extrêmement sensibilisés,
13:20 soient conscients du danger qu'ils concouriront à leurs enfants,
13:24 en les mettant devant un écran entre zéro et trois ans particulièrement.
13:27 - Bien, les enseignants, le recrutement, allez, on en parle dans une minute.
13:32 - Vérissure, le numéro un des alarmes en France.
13:35 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
13:39 Vérissure présente...
13:41 - Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
13:46 - Bien, il est 10h10, autre sujet, autre question et autre problème,
13:52 le recrutement des enseignants, Cécile Riac.
13:55 - Ah oui...
13:56 - Les difficultés qu'a l'éducation nationale pour recruter des enseignants.
14:01 Le métier n'est plus attractif.
14:03 - Il y a une difficulté d'attractivité, ça c'est certain.
14:06 En plus, les deux dernières années où il y a eu des mouvements,
14:10 quand je dis des mouvements, c'est-à-dire le passage de concours a été décalé d'une année,
14:15 et on se rend compte que ce n'était certainement pas la bonne solution,
14:20 puisqu'aujourd'hui, on demande à des étudiants de s'investir dans 5 années d'études supérieures,
14:25 et à l'issue de ces 5 années, de passer un concours,
14:28 c'est-à-dire que vous vous engagez dans des études à Bac+5,
14:31 sans être sûr, derrière, de pouvoir en plus être recruté.
14:35 Donc ça, même si derrière il y a eu un effort sur le premier salaire, on va dire, des enseignants,
14:40 puisque ça y est, il a passé la barre des 2000 euros,
14:43 il y a en effet un problème d'attractivité et un problème aussi,
14:46 vous savez que je le défends depuis très longtemps,
14:49 sur la formation, le cursus de formation de nos enseignants, du premier et du second degré.
14:54 - Que faire, je me tourne vers vous Yannick Tréganz,
14:57 que faire pour attirer les enseignants ?
15:01 - Bon, déjà, peut-être éviter les promesses sans lendemain.
15:08 Moi je n'ai pas oublié que le président Macron sortant,
15:11 et le candidat Macron pendant la campagne des élections présidentielles,
15:14 s'était engagé à revaloriser de 10% immédiatement,
15:18 et sans aucune charge de travail supplémentaire.
15:22 Donc la question, déjà, de tenir les promesses qui sont faites.
15:26 La question, évidemment, de la rémunération,
15:30 puisque on le sait, tant d'un point de vue des pays de l'OCDE,
15:34 que également y compris par rapport aux autres fonctionnaires de catégorie A,
15:38 on ne le dit jamais assez, mais les enseignants sont...
15:41 - Moins bien payés que les autres fonctionnaires de catégorie A ?
15:45 - Oui, en moyenne, par rapport à un cadre A, en moyenne, c'est 1000 euros de moins, quasiment.
15:49 Donc, il y a ça, et puis, il y a évidemment par rapport aussi au privé,
15:54 et pourquoi je dis ça ? Parce que Mme Brillac évoquait le niveau de formation aujourd'hui.
15:59 À Bac +5, quand on vous dit, soit vous travaillez pour 2000 euros,
16:05 dans des endroits où c'est quand même assez difficile,
16:09 et où vous n'êtes pas formé, parce que c'est ce qui se passe en ce moment,
16:12 vous faites un job dating de 15 minutes,
16:15 je ne vais pas parler du reportage qui est passé sur M6 il y a quelques jours,
16:18 mais qui traduit la réalité, on vous propose 2000 euros,
16:21 ou alors vous allez travailler dans le privé et vous touchez le double.
16:24 Les jeunes, ils font quoi ? Ils ne viennent pas dans l'enseignement.
16:27 Donc, cette question-là, aujourd'hui, elle se pose, c'est la question du salaire,
16:31 c'est la question de la formation.
16:33 Je ne sais pas, mon frère est directeur d'une école d'infirmières,
16:36 d'une grande ville en France.
16:38 Les infirmiers et les infirmières, avant d'aller voir un malade,
16:42 ils sont formés.
16:44 Pourquoi un enseignant ne serait pas formé ?
16:47 Est-ce qu'on considère qu'enseigner, c'est moins important que de soigner les gens ?
16:51 Moi, je ne pense pas. Je pense que la formation des enseignants,
16:54 vous savez, les pays dans lesquels, on parlait tout à l'heure des évaluations,
16:57 les pays dans lesquels les élèves réussissent le mieux,
17:00 sont ceux dans lesquels les enseignants sont les plus formés.
17:04 Donc, à un moment donné, il faut regarder là où ça marche,
17:07 et qu'on en tire aussi, chez nous, un certain nombre de conséquences.
17:11 Cécile Riac, vous êtes d'accord ?
17:13 Ah oui, là-dessus, je pense que c'est un constat qu'on partage.
17:15 Il n'y a rien eu de pire que la suppression des UFM,
17:18 donc, sous l'ère Sarkozy, après 2008.
17:21 Derrière, un sursaut avec la création des ESPÉ sous le gouvernement Hollande,
17:26 parce que, justement, ce constat a été fait.
17:29 Enseigner, ce n'est pas simplement avoir un haut niveau académique.
17:32 Ils doivent avoir un haut niveau de savoir académique.
17:35 Mais n'empêche qu'il y a des postures et des gestes professionnels
17:37 qui doivent s'acquérir.
17:39 Et c'est d'ailleurs pour ça qu'avec certains collègues,
17:43 nous préconisons, et ça depuis quelques années,
17:45 mais là, enfin, nous avons été entendus par le gouvernement,
17:47 de modifier la manière de recruter nos enseignants,
17:50 et surtout de faire en sorte que le MasterMEF devienne un master en alternant,
17:55 c'est-à-dire où les futurs enseignants puissent acquérir à la fois
18:00 ce niveau de haute qualité académique,
18:05 comme l'internat exactement en médecine.
18:07 Et ça suppose aussi d'avoir, dans ces cas-là, un statut,
18:10 parce que ça veut dire être devant les élèves en surnuméraire
18:13 ou en responsabilité, bien évidemment, il faudrait être tranché,
18:16 mais ça veut dire qu'ils doivent aller mettre les pieds dans les établissements scolaires.
18:20 - Vous êtes d'accord avec ça ?
18:21 - Oui, on évoque tout à fait. On évoque la formation initiale.
18:24 Je ne voudrais pas qu'on oublie la formation continue,
18:26 parce que ça c'est un sujet.
18:28 Un enseignant français aujourd'hui, quand il rentre dans une classe,
18:31 ensuite, pendant une année scolaire, il bénéficie de 1,5 jour de formation.
18:36 Dans les pays de l'OCDE, c'est 8 jours, en moyenne.
18:38 Je parle du premier degré.
18:40 Donc à un moment donné, la formation continue des enseignants,
18:45 elle se pose, et moi, les décisions qui ont été, par exemple,
18:49 annoncées par le ministre actuel de déplacer 100% du temps de formation
18:57 hors du temps scolaire, je trouve ça extrêmement inquiétant.
19:01 Je trouve ça extrêmement inquiétant, parce que d'abord,
19:03 on fait passer de manière subliminale, dans l'opinion,
19:06 l'idée que les enseignants, finalement, ils ont encore du temps
19:09 en dehors de leur temps de travail pour aller se former,
19:12 ce qui n'est pas la réalité, je l'ai dit tout à l'heure.
19:16 Et deuxièmement, sur cette question de l'information,
19:21 pardon, sur cette question de la formation continue,
19:26 on a déjà, Madame Riak, et j'alerte là-dessus,
19:29 on a des formateurs qui sont en train de démissionner
19:32 de leur fonction de formateur, parce qu'il y a des mesures
19:36 qui ont été annoncées, notamment sur la formation
19:38 en dehors du temps scolaire.
19:39 - Cécile Riak, un mot de plus, à ce qui vient d'être dit,
19:42 vous êtes d'accord ?
19:43 - Le mot de plus, c'est toujours bien distingué,
19:45 entre le premier degré et le second degré,
19:46 parce que la formation continue est beaucoup plus délicate
19:48 et difficile dans le premier degré, du fait que les enseignants
19:51 doivent être 24 heures par semaine devant les élèves.
19:54 Donc il y a en effet à repenser cette formation professionnelle
19:57 continue et continuée, et je pense aussi que l'éducation nationale
20:01 devrait aujourd'hui valoriser l'auto-formation
20:05 et les partages de pratiques que les enseignants
20:08 au sein des équipes font régulièrement.
20:11 - Merci à tous les deux, il est 9h57,
20:14 merci, nous aurons l'occasion de revenir sur le sujet,
20:16 évidemment, parce qu'il est vaste et il mérite notre attention.
20:21 Tout de suite, Sud Radio Média, après les infos.
20:24 Valérie Expert, Gilles Gansman, reçoivent Jean-Baptiste Guégan,
20:27 chanteur sosie vocal, officiel de Johnny et Bertrand Dekker,
20:30 qui est chroniqueur mondain. Merci, 9h57.
20:33 - Sud Radio, Parlons Vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
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