- 28/04/2023
Savoir et comprendre avec Nadir Kahia, Président de l’association Banlieue plus.
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NewsTranscription
00:00 - Il est 10h47 dans les banlieues parisiennes, marseillaises, ailleurs en France.
00:05 Des citoyens habitant ces banlieues se révoltent,
00:08 les appellent à lutter contre toutes les violences dans les cités
00:11 et à valoriser la vie dans ces quartiers,
00:15 sont lancés par des associations, des collectifs de citoyens.
00:18 Et bien l'un de ces responsables associatifs, Nadir Kaya, est avec nous.
00:22 Bonjour, merci.
00:24 - Bonjour M. Bourdin, merci à vous pour l'invitation.
00:26 - Alors, vous êtes responsable de l'association, président de l'association Banlieue Plus,
00:32 et nos quartiers.
00:33 - Tout à fait.
00:35 - Je regarde la quatrième de couverture, le dos de votre petit opus,
00:41 "Recueil de pensée, mots de banlieue", mots M-A-U-X,
00:45 je lis,
00:47 "Il se bat avec toute une équipe pour stopper les clichés, les préjugés,
00:51 et mettre en avant tout le potentiel des quartiers
00:53 afin de participer à l'émergence d'un vrai lobby."
00:56 Nadir croit en une France unie, solidaire, égalitaire,
00:59 et propose à tous de s'engager pour ne plus subir l'hypocrisie et l'ignorance qui nous entourent.
01:04 Et peut nous habiller, Nadir,
01:08 vous lancer un appel à lutter contre toutes les violences dans nos cités de France et de Navarre.
01:14 Bon, encore une fois, à Marseille, avant-hier, non c'était le 25 avril,
01:18 il y a trois jours, guerre de territoire, un mort de 63 ans,
01:22 et un blessé grave dans les quartiers nord.
01:24 Eh bien, bon, le cas marseillais est particulier,
01:27 mais partout, partout, il y a cette violence.
01:30 Et vous dites, qui dans nos cités, qui dans nos cités,
01:34 a réussi sa vie avec de l'argent illicite et a rendu sa famille heureuse ?
01:38 Qui peut accepter que sa fille se prostitute ou se fasse séquestrer,
01:41 donc violer dans l'appartement voisin ?
01:43 Qui peut envisager que son fils ou son frère ne rentrera pas ce soir
01:47 à cause d'un coup de couteau par un jeune d'une cité voisine ?
01:51 Qui peut imaginer son fils ou sa fille se suicider
01:54 parce qu'il ou elle est harcelé à l'école ?
01:57 Vous posez ces questions.
01:59 - Oui, comme je vous ai dit, je vous remercie de l'invitation
02:02 parce que c'est très difficile en France, en 2023,
02:04 de se faire inviter quand vous êtes un responsable associatif,
02:07 que vous n'avez pas de réseau médiatique ou politique,
02:09 et quand vous avez un discours qui parfois peut déranger.
02:13 J'ai un âge qui me permet d'aborder toutes les questions
02:15 sans aucun problème aujourd'hui, parce que je suis père de famille,
02:17 parce que j'ai des enfants, parce que j'ai connu les quartiers populaires,
02:21 la banlieue, les cités depuis mon enfance.
02:24 Les choses ont évolué, sur certains aspects très bien,
02:27 et globalement, sur d'autres, pas du tout,
02:30 voire c'est encore pire aujourd'hui.
02:33 Cette violence, elle n'a pas toujours existé.
02:35 Moi, je fais partie de cette génération
02:37 qui a connu la vraie mixité dans les années 70-80.
02:40 J'ai vu l'arrivée des trafics de drogue dans la même période.
02:43 J'ai vu cette évolution au fur et à mesure.
02:45 J'ai vu aussi, malheureusement, cette période où
02:48 il y a eu un certain renouveau de l'islam à travers certaines influences.
02:52 J'ai vu aussi certains jeunes rentrer dans la religion,
02:56 et c'est pas plus mal parce que ça a permis aussi,
02:59 même si on ne le dit pas ou on ne le sait pas,
03:00 de régler certains problèmes, notamment de violence.
03:02 Mais malheureusement, il y a eu ce problème lié à l'arrivée
03:06 de trafics de drogue, de l'argent facile,
03:08 aux incivilités, à ces familles qui se sont déchirées.
03:11 Pour certaines aussi, liées à des familles monoparentales
03:15 qui se voient aujourd'hui des mères de famille à gérer des enfants tout seuls.
03:19 Donc on connaît la difficulté déjà, quand vous êtes une famille,
03:21 dite équilibrée avec un père, une mère et des enfants,
03:24 la difficulté à vous occuper de certains enfants.
03:27 Mais aujourd'hui, moi c'est un cri du cœur parce que...
03:29 - Un appel que vous lancez. - Oui.
03:31 - Quel est cet appel ?
03:32 - C'est un appel que je lance prioritairement,
03:35 pas simplement aux citoyens, parce qu'il n'y a pas que des citoyens français dans les quartiers,
03:39 il y a aussi des étrangers qui vivent là,
03:41 à tous les habitants, femmes et hommes des quartiers populaires,
03:44 pour comprendre qu'on ne peut pas tout attendre des hommes politiques,
03:47 ou des femmes politiques, ou d'un gouvernement,
03:49 ou de la police pour régler des problèmes qui nous touchent au plus profond.
03:52 Parce que ce sont des gens que nous connaissons la plupart du temps,
03:55 donc à un moment donné, on ne peut pas simplement pointer du doigt le racisme,
03:58 l'islamophobie, certaines violences policières,
04:01 ou des manquements politiques,
04:03 ou le fait qu'il y ait un clientélisme dans nos quartiers.
04:07 Il faut aujourd'hui que les habitants des quartiers populaires,
04:09 et de façon générale, s'impliquent concrètement.
04:11 - Voilà, que les habitants, les citoyens s'impliquent,
04:14 s'engagent, s'engagent vraiment à lutter contre toutes ces violences.
04:18 - Tout à fait. - Et à réhabiliter leur cadre de vie.
04:22 - Tout à fait, moi j'ai un exemple concret,
04:24 moi je suis de Gennevilliers du quartier Duluth,
04:25 le quartier Duluth aujourd'hui n'a pratiquement plus de trafic.
04:29 Il y a des choses qui se sont faites naturellement,
04:31 parce qu'il y a de l'activité, il y a des citoyens qui s'engagent.
04:33 - Comme quoi on peut y arriver ?
04:34 - On peut y arriver, mais bien évidemment ce n'est pas évident,
04:36 je ne demande pas aux habitants de remplacer la police ou de faire les shérifs,
04:40 mais simplement de comprendre qu'on peut régler certains problèmes, pas tous,
04:43 mais avec des petites choses, en bas de son immeuble,
04:45 en parlant à des jeunes qui peuvent parfois être dans des incivilités,
04:49 dans des comportements nuisibles, ce que j'appelle des comportements nuisibles, qui existent.
04:53 Parce que souvent, et malheureusement depuis des années,
04:55 c'est souvent la panache d'un discours de droite qui s'empare de ces questions,
04:59 et puis qui nous fruste parce que ce sont eux qui l'abordent.
05:03 Ça ne veut pas dire que c'est faux, bien évidemment,
05:05 que ce soit eux ou même des gens de gauche ou des politiques ou des médias.
05:08 Ce sont des sujets qui sont vrais, mais qu'il faut savoir aborder.
05:11 Mais nous on peut le faire à notre niveau,
05:13 parce qu'il y a quand même des choses qui se font en banlieue, heureusement.
05:15 Mais moi je suis frustré parce que j'ai un certain âge,
05:17 et je comprends que si tout le monde s'engageait,
05:20 ou si la grande majorité des habitants s'engageaient...
05:21 - Pourquoi est-ce que beaucoup de citoyens ne s'engagent pas ?
05:23 - Parce que vous rajoutez les problèmes qui sont liés à l'histoire de nos quartiers populaires,
05:27 à le fait qu'on nous rejette, qu'on ne nous reconnaît pas,
05:31 qu'on ne nous intègre pas comme des Français, comme les autres,
05:34 même si certains peuvent avoir aussi ce rejet vis-à-vis de l'État, du gouvernement.
05:38 Mais il y a un passif, il y a une histoire, notamment moi je suis franco-algérien,
05:42 il y a des histoires qu'il faut régler politiquement, humainement,
05:45 qu'on tourne la page sur certains événements, qu'on se dise franchement les choses.
05:48 Aujourd'hui, on vit une époque où, paradoxalement, on est dans les tabous.
05:53 On prétend vouloir aborder tout, mais sans réellement le faire,
05:56 et notamment avec les personnes concernées.
05:58 Donc aujourd'hui, moi je suis Français, mes enfants sont Français,
06:00 mais il y a des choses à régler.
06:02 Et ce n'est pas parce que j'évoque certaines choses
06:04 qui peuvent plaire à certains ou déplaire à d'autres,
06:07 qu'il faut se taire ou minimiser.
06:09 Non, il faut se dire franchement les choses.
06:11 Quand on voit ce qui se passe à Marseille aujourd'hui,
06:13 même si je sais que dans la région parisienne ou ailleurs,
06:15 il y a encore ces phénomènes-là, Marseille c'est particulier,
06:18 mais à un moment donné, on ne peut pas...
06:20 Et en plus, en tant que citoyen musulman, moi je suis musulman, j'assume,
06:23 de par ma religion, de par ma connaissance de ma religion à mon simple niveau.
06:26 - Musulman et républicain ?
06:28 - Alors, Paris républicain, c'est autre chose.
06:30 C'est encore autre chose.
06:31 Parce que républicain, c'était un régime politique bien particulier.
06:34 On peut être français comme des gens qui sont encore nostalgiques
06:38 à la monarchie de l'époque et qui ne se reconnaissent pas en tant que républicain.
06:41 Pour eux, ça ne posera pas de problème.
06:42 Mais moi, si je dis que je ne suis pas républicain,
06:44 là on va me renvoyer à certaines choses.
06:45 Vous n'êtes pas laïcs, ceci, cela.
06:47 Non, écoutez, moi j'ai porté les couleurs de la France
06:49 à mon simple niveau en tant que petit sportif,
06:51 fier de mon quartier, fier de Jeunevilliers,
06:53 fier de la région parisienne.
06:54 Quand vous allez à l'étranger, on est souvent content de partir en vacances
06:57 ou en voyage, mais on est aussi paradoxalement pressé de revenir en France
07:00 parce que la France est un pays quand même magnifique malgré ses problèmes.
07:03 C'est un pays qui a une histoire, qui a des territoires, qui a des compétences.
07:06 - Vous aimez la France ?
07:07 - J'y vis.
07:08 - Vous y vivez ?
07:09 - Je l'aime, mais il y a des choses que je n'aime pas.
07:10 Mais ce n'est pas pour autant que je ne suis pas français pleinement.
07:12 - On a l'impression que parfois en banlieue, on n'aime plus la France.
07:16 - Je ne veux pas être méchant, mais il y a quelques jours,
07:19 M. Pascal Praud, qui me connaît un tout petit peu,
07:22 avait évoqué le fait qu'il était surpris que dans les mouvements sociaux,
07:25 notamment par rapport à la réforme des retraites,
07:28 qu'il ne voyait pas de...
07:29 Il a qualifié ça de "non blanc", de "genre des banlieues".
07:32 Ça veut dire quoi ?
07:33 Ça m'a heurté, et à la fois, ça m'a rappelé la réalité d'aujourd'hui.
07:36 - Mais c'est assez vrai ?
07:37 - Pardon ? Pas du tout, je vais vous donner un exemple.
07:40 - Alors, allez-y.
07:41 - Quand il y a eu malheureusement les attentats de Charlie Hebdo,
07:43 avec mon association et mon réseau, on était 40 personnes issues des banlieues à venir.
07:47 - Oui.
07:48 - D'accord ? C'est vrai que vu le monde qu'il y avait,
07:50 moi j'ai vu des Noirs, j'ai vu des Arabes, des Maghrébins, j'ai vu de tout.
07:53 Certes, on n'était peut-être pas dans la quantité visible...
07:56 - Dans les manifestations après les attentats de Charlie Hebdo, oui.
07:59 Mais là, dans les manifestations...
08:00 - Mais on l'est !
08:01 - Je suis allé voir, je suis allé me rendre compte sur place,
08:04 j'ai eu l'impression que la banlieue n'était pas vraiment concernée.
08:10 - Si, elle est concernée.
08:11 Moi, je suis syndicaliste.
08:12 - Oui.
08:13 - Et vous savez que ce mouvement, aujourd'hui, s'y perdure, c'est grâce aux syndicats,
08:15 parce qu'on a une force par rapport à cette équité,
08:19 à cette justice sociale qui nous anime depuis toujours.
08:22 La banlieue, ce ne sont pas que des Noirs et des Arabes.
08:25 La banlieue, c'est aussi des Blancs, ce qu'on appelle des Blancs.
08:27 Je n'aime pas ces sémantiques, même s'il faut en parler,
08:29 parce qu'aujourd'hui, on nous a habitués à nous cataloguer,
08:31 à nous mettre des étiquettes.
08:32 Il est Blanc, il est Noir, il est Juif, il est Musulman.
08:34 Moi, personnellement, ça m'emmerde, comme je vous ai dit, je n'ai pas grandi avec ça.
08:37 J'ai grandi avec Pierre, Mamadou, François,
08:39 on jouait autour d'un ballon, on faisait un peu de boxe,
08:42 on faisait les cons, les imbéciles, et ça s'arrêtait là.
08:44 Aujourd'hui, la France, on vous oblige à porter un costume
08:48 ou à venir avec une identité particulière.
08:50 Ça m'emmerde profondément, mais je n'ai pas de souci à dire que je suis musulman,
08:54 que je suis banlieusard, je le revendique aujourd'hui, pleinement.
08:57 Je sais que tout ça, c'est difficile à porter,
08:59 mais je l'assume, c'est peut-être l'âge,
09:01 je ne dirais pas la sagesse, mais l'âge.
09:03 Il y a un ras-le-bol par rapport à cette hypocrisie des deux côtés.
09:05 - Donc, vous demandez à ces citoyens de banlieue
09:08 de se prendre en main, en quelque sorte, et de faire entendre leur voix.
09:12 - Bien sûr, mais... - Mais comment ?
09:13 - Déjà, grâce aussi à vous,
09:15 parce qu'aujourd'hui, vous êtes à l'intérieur de particules médiatiquement.
09:18 Nous, quelque part, on n'est pas comme les politiques,
09:20 on n'a pas besoin des médias pour vivre, on vit naturellement.
09:24 On a un emploi, une famille, nos difficultés.
09:26 Personnellement, j'ai une association, j'ai des gens formidables autour de nous.
09:29 Parfois, j'essaie de les mettre en exergue dans les médias, mais c'est très compliqué.
09:32 Et je pense que si les médias aussi mettaient en avant plus souvent le positif,
09:35 ça pourrait aussi sensibiliser ces petits jeunes qui sont parfois perdus.
09:38 Et pas que ces jeunes, il n'y a pas que des jeunes en banlieue,
09:40 parce qu'on a aussi ce cliché "jeunes de banlieue".
09:42 La banlieue, c'est des femmes et des hommes de tout âge,
09:43 comme n'importe quel Français, et dans n'importe quelle région.
09:46 - Bien, merci Nadir Kaya, président de l'association Banlieue Plus.
09:50 Et il suffit, vous avez évidemment le site de l'association
09:55 pour voir un peu toutes les actions que vous conduisez.
09:58 - On fait des maraudes, on fait des débats citoyens,
10:00 moi je fais du réseau, je me bats pour que les médias nous ouvrent les portes,
10:03 parce que ça c'est un vrai combat, je vous l'ai dit en off et je vous l'ai dit là.
10:06 C'est très compliqué d'apparaître dans les médias, ne serait-ce,
10:09 parce que quand on nous invite, malheureusement c'est pour parler des problèmes,
10:11 ne serait-ce pour commenter l'actualité.
10:13 Et on nous dit "pourquoi vous êtes absent de certaines manifestations ou de certains débats ?"
10:17 C'est tout simplement parce que globalement les médias ne veulent pas de nous.
10:20 - Oui c'est vrai.
10:21 Bien, je saurai m'en souvenir, je vous avais invité sur la RMP.
10:24 - En tout cas merci.
10:25 - Je saurai m'en souvenir.
10:26 - Merci à vous, merci Sud Radio.
10:28 - Je n'oublierai pas nos banlieues.
10:30 Je dis bien nos banlieues et non pas les banlieues,
10:33 ce qui n'est pas tout à fait pareil.
10:34 - Tout à fait, nos banlieues de France comme de Navarre, Outre-mer et d'ailleurs.
10:38 - Exactement, comme nos campagnes.
10:40 - Voilà, parce que c'est la France, c'est une composante.
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