- il y a 8 heures
Chaque soir, Jérémy Brossard vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.
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00:00On en vient à la situation en France et le froid qui s'installe sur le pays en cette semaine de Noël.
00:0720 départements ont activé des plans grand froid, ça prévoit évidemment de l'assistance aux personnes les plus fragiles sur les territoires.
00:16On va faire le point en images avec les toutes dernières images compilées par Agathe Albouy avec toutes nos équipes sur le terrain.
00:23Damien Charton, Léane Delabruyère, Morgane Dumont, Nicolas Rodier et Pauline Delevoye.
00:27Un Noël comme on l'imagine avec des flocons enfin au rendez-vous dans cette petite commune de la Drôme où la neige n'était plus tombée depuis 2019.
00:40Un décor immaculé arrivé juste à temps pour les fêtes.
00:43Le froid c'est convivial, on se met proche de la cheminée, ça crépite, on regarde sous la fenêtre, il y a peut-être le Père Noël qui va passer, voilà c'est génial.
00:53Deux degrés seulement au thermomètre, mais pour Colette, rester au chaud n'était pas une option.
01:00Nous nous sommes réveillés ce matin, nous étions très heureux de voir qu'on a trouvé 3 cm de neige, peut-être que c'était un peu moins, je ne sais pas.
01:09Mais enfin tout était blanc et magnifique.
01:12A une cinquantaine de kilomètres de là à Chabeuil, la nature a offert un spectacle encore plus généreux aux habitants.
01:19Ici, près de 7 cm de neige se sont accumulés.
01:23Ça fait un bon nombre d'années effectivement qu'on n'a pas vu la neige dans le coin, je ne sais même pas si mes enfants s'en souviennent.
01:29Alors ils étaient plutôt contents puisque c'était plutôt une nouvelle pour eux, nouvelle expérience, ils ont plutôt hâte là de pouvoir aller gambader dans la neige, mettre les chaussures, les petites combinaisons.
01:39Plus au nord à Tours, une fine couche de neige recouvre l'herbe, juste assez pour construire un bonhomme de neige.
01:45Et même si le froid pique parfois les joues, ce moment était très attendu.
01:49Moi je trouve que c'est bien de voir un petit peu de neige, ça faisait tellement longtemps qu'on n'en avait pas vu à Tours que même s'il n'y en a qu'un tout petit peu, on va pouvoir aller faire une super photo je crois.
01:59Au-dessus du Pila aussi, les sapins blancs s'étendent à perte de vue, un moment magique capturé depuis le ciel.
02:07Pas de neige aujourd'hui du côté d'Amiens, mais un froid intense avec moins de 2 degrés ressenti moins neuf.
02:17Des températures qui peuvent s'avérer dangereuses pour les personnes les plus vulnérables, notamment pour les sans domicile fixe, avec des risques d'hypothermie et d'engelure.
02:26Grâce à la générosité de passants, Johnny a pu passer deux nuits à l'hôtel et éviter de dormir dehors.
02:32C'est gentil de leur part, ça a fait du bien aussi au chien parce que moi il n'était pas froid, parce que cette nuit ça a bien gelé.
02:39Face à ces conditions climatiques difficiles, de nombreux départements ont activé leur plan grand froid.
02:45Un dispositif d'urgence actionné à Strasbourg.
02:48C'est l'ouverture de places d'hébergement supplémentaires, 13 places sur Strasbourg, donc 8 pour les hommes et 5 pour les femmes.
02:55Également l'ouverture de l'accueil de jour qui sera exceptionnellement ouvert à 24.
03:00Et enfin le renforcement des maraudes qui passeront plus souvent et plus tard dans la nuit pour aller bien repérer, aller à la rencontre de ces personnes en difficulté.
03:08Avec des températures ressenties pouvant descendre jusqu'à moins 8 degrés, ce lieu d'accueil est crucial pour les personnes sans abri de Strasbourg.
03:16On a tout ce qu'il faut ici, on a café, on a manger, on a nourriture.
03:23La nuit on peut dormir.
03:27Moi je suis content.
03:28Cette nuit encore, les températures seront négatives dans un large quart nord-est.
03:35Noël 2025 s'annonce comme le plus froid en France depuis les 15 dernières années.
03:40Et on en parle tout de suite avec nos invités sur ce plateau.
03:42Béatrice Tournet, Protection Civile Paris-Seine, bonsoir.
03:45Merci d'être avec nous.
03:47Le professeur Bruno Megherban, chef du service de réanimation à l'hôpital Lariboisière de Paris.
03:52Bonsoir professeur.
03:53Et puis Marc Hèche, chef du service météo-climat de BFM TV.
03:57Je vais commencer avec vous Marc.
03:58On vient de voir dans le sujet d'Agathe Albouy les images du jour, le froid qui s'est installé clairement sur l'ensemble de la France.
04:06La neige aussi dans certaines régions.
04:08La neige.
04:08Elle n'a pas tenu partout, mais dans certains secteurs, effectivement, on en parlait hier, elle a tenu.
04:12Qu'est-ce qui nous attend dans les prochaines heures, ne serait-ce que pour la nuit qui vient, demain matin au réveil par exemple ?
04:18Pas de neige, contrairement à la nuit dernière.
04:20C'est vrai que les quantités ont été assez modestes dans l'ensemble, 1-2 centimètres tout au plus.
04:25Plus modeste que ce qu'on attendait d'ailleurs ?
04:26Non, c'était les prévisions.
04:27On prévoyait un saupondrage, voire 1 ou 2 centimètres.
04:29Et puis on prévoyait davantage sur la Drôme et sur l'Ardèche, un peu en altitude, 5 à 10 centimètres.
04:33Et globalement, les prévisions se sont avérées plutôt correctes.
04:37Alors, pas de neige en pleine pour ces prochaines heures.
04:42De la neige, bien sûr, dans les Pyrénées, ça donne quand même de belles images.
04:46De beaux bonhommes de neige.
04:47Des chutes de neige quand même, un jour de Noël.
04:49Ça n'était pas arrivé depuis 15 ans.
04:50Je vous rappelle que ce jour de Noël était le plus froid de ces 15 dernières années.
04:55Donc voilà.
04:56Et au-delà, on referme la parenthèse, neige.
05:00Donc c'est le froid, bien sûr, qui s'intensifie avec déjà le vent, toujours,
05:06qui est sensible à un vent de secteur nord-est, des rafales à 50-60 kilomètres par heure.
05:11Et malheureusement, ce vent, il accentue la sensation de froid.
05:14Donc lorsque vous avez un vent à 50-60 kilomètres par heure de secteur nord-est,
05:19il faut facilement enlever 5 à 10 degrés pour obtenir la véritable température ressentie.
05:23Donc si vous avez une température sous-abri de 3 degrés,
05:27et que vous avez le vent qui souffle à 60, vous pouvez avoir un ressenti de moins 7.
05:31Et donc demain matin, pour le coup, on sera sous-abri à moins 4, moins 5 degrés,
05:36peut-être localement dans les coins un peu froids, un peu moins.
05:39Mais en termes de ressenti, on sera souvent sur du moins 5 à moins 10.
05:42Ce qui justifie donc la vigilance jaune-grand-froid lancée par Météo France dans les départements du nord-ouest.
05:48Et puis ce qui justifie également que certains départements du nord-est ont activé leur plan grand-froid.
05:53Alors il n'y a pas pour autant de vigilance jaune-grand-froid de Météo France,
05:56parce que des températures basses et hivernales en région Grand-Est, c'est normal pour Météo France.
06:01C'est normal, c'est un classique.
06:02Par contre pour les populations qui sont vulnérables,
06:04là ça nécessite en effet de lancer ces plans grand-froid de façon à leur venir en aide.
06:08Mais vous parliez du vent, est-ce que la situation venteuse est plus forte que d'habitude ?
06:12Est-ce qu'il explique que le ressenti soit peut-être plus fort ?
06:15Non, en fait c'est une configuration classique en fait en hiver.
06:18C'est juste que là, bon, c'est un peu la première de cette saison.
06:21On a été habitué au cours des dernières semaines à ce puissant flux de sud
06:25qui faisait que les températures étaient très douces.
06:28La semaine dernière, il faisait encore une quinzaine de degrés à Bourges
06:31où il a neigé donc la nuit dernière et on dépassait localement les 20 degrés dans le sud.
06:36Et là, on a basculé dans une autre configuration plus classique en hiver,
06:40c'est-à-dire un flux de secteur nord-est avec donc une masse d'air froid
06:44qui est arrivée d'Ukraine, de Pologne, d'Allemagne qui a gagné la France.
06:49Et donc en fait, entre un puissant anticyclone qui est positionné sur les îles britanniques
06:53et des dépressions qui sont en Méditerranée et qui malheureusement provoquent des intempéries,
06:57on l'a vu cette semaine près de la Méditerranée,
07:00et bien en fait entre ces deux centres d'action, l'anticyclone et la dépression,
07:04vous avez entre les deux ce couloir qui est ouvert
07:07et c'est ce qui explique que le vent est orienté au secteur nord-est, il souffle
07:10et donc il accentue cette sensation de froid.
07:13Et un dernier mot sur le froid, il va durer durablement a priori jusqu'en début d'année prochaine
07:18dans ce qu'on arrive à faire en termes de prévisions météo relativement fiables.
07:23Quand on regarde un peu l'évolution de la masse d'air,
07:25on s'aperçoit que l'indicateur national thermique,
07:28c'est-à-dire la moyenne des températures entre le matin et l'après-midi,
07:31va rester sous la normale jusqu'en début d'année.
07:34Alors on voit effectivement l'indicateur thermique national.
07:36Voilà, qui globalement à cette période de l'année est de 5,5 degrés.
07:39Et donc on s'aperçoit, donc aujourd'hui on a eu un indicateur national thermique de 3 degrés.
07:44Et donc on s'aperçoit qu'il va un petit peu remonter pour cette fin de semaine
07:51et ensuite il va un peu redescendre.
07:52En tout cas il va faire un peu le yo-yo,
07:54mais d'une manière générale on voit bien qu'il est globalement 2-3 degrés
07:58en dessous du niveau auquel il devrait être.
08:01Et donc voilà, c'est ce qui montre que ça va durer.
08:04Pour autant, le vent va cesser de souffler.
08:07En tout cas il va s'atténuer ce week-end.
08:09Et donc pour le coup, il fera peut-être aussi froid en termes de température sous-abri.
08:13Mais le ressenti ne sera pas aussi froid,
08:15parce que le vent soufflera beaucoup moins.
08:17Bruno Magarban, je voudrais avoir votre regard médical, de médecin au fond.
08:22Marc vient de nous dire en gros qu'on est clairement en dessous des normales de deux saisons.
08:27Il fait très froid et que ça va durer sans doute jusqu'au 1er de l'an.
08:31En tout début d'année 2026, est-ce que là aussi il y a un effet peut-être cumulatif du froid sur les organismes ?
08:38Comment ça se passe ? Quels sont les risques ?
08:41Oui, vous avez raison.
08:42Effectivement, lorsque le froid va s'installer de façon durable,
08:45il peut y avoir plus de conséquences que si c'est un épisode de très courte durée.
08:49Parce que le froid expose les organismes à une plus grande fatigue.
08:52le corps humain doit dépenser beaucoup plus d'énergie pour pouvoir lutter contre la déperdition de la température,
08:59parce qu'il doit rester absolument avec une température interne constante à 37 degrés.
09:05De plus, les fonctions cardiaques, respiratoires, neurologiques,
09:12doivent être sollicitées davantage pour pouvoir maintenir cette température.
09:18Donc le froid nous épuise au fond, nous vide de nos forces.
09:21Voilà, exactement.
09:23Il faut en plus, on va dire, être vigilant,
09:26parce qu'il faut se couvrir, ne pas trop s'exposer au froid,
09:30manger de façon correcte.
09:31Donc il y a beaucoup, beaucoup d'efforts à faire,
09:34qui fait qu'on est fatigué, on est donc plus exposé aux risques infectieux.
09:39Et ça, c'est ça le point important.
09:40Nous sommes, je le rappelle, dans une période épidémique de grippe et des autres infections virales.
09:45Et donc, cette conjonction froid plus circulation des virus,
09:49qui en fait sont beaucoup plus stables pendant les périodes où il fait plus froid,
09:55eh bien, expose à une augmentation des infections,
09:58et notamment parfois des infections un peu plus graves.
10:01C'est pourquoi, et ça c'est le point important,
10:03en fait le froid, tout le monde peut s'y habituer facilement.
10:07Encore faut-il avoir les vêtements qu'il faut, le domicile bien chauffé,
10:13mais lorsque l'on est beaucoup plus fragile,
10:16c'est-à-dire on n'a pas de domicile fixe,
10:20on n'a pas les vêtements adaptés,
10:23on doit faire des activités intenses à l'extérieur,
10:27là on est beaucoup plus fragile et on risque de faire des problèmes liés au froid,
10:31comme l'hypothermie ou les engelures.
10:34Il faut savoir également que les sujets âgés,
10:36les enfants, mais aussi les personnes qui ont certaines pathologies,
10:40comme le diabète, comme la sclérose en plaques,
10:43ressentent beaucoup moins bien ce froid,
10:48et donc peuvent moins bien s'adapter,
10:51et par conséquence avoir plus de problèmes de santé liés à ce froid.
10:55Et vous évoquez à l'instant les risques pour les personnes les plus vulnérables,
10:58et notamment celles qui sont sans abri.
11:00On part à Nantes retrouver Thomas Girard, notre envoyé spécial sur place.
11:07La ville de Nantes, le département de la Loire-Atlantique,
11:09qui a mis en place des structures pour accueillir les personnes qui sont dehors,
11:14et pour tenter de les mettre au chaud dans les prochaines heures.
11:16Eh bien, effectivement, c'est un temps froid durable qui traverse le département de la Loire-Atlantique.
11:24Alors ici, à Nantes, pour donner un ordre d'idée,
11:26il fait clairement 2 degrés actuellement,
11:29avec une température ressentie de 2,1.
11:32Alors tout à l'heure, nous étions dans un centre d'hébergement d'urgence de Nantes,
11:36qui accueille une quarantaine de personnes pour passer la nuit au chaud,
11:40mais également pour manger un plat chaud,
11:42pour se réchauffer par rapport à la température extérieure.
11:45On a rencontré également des bénévoles de la protection civile,
11:48mais également le SAMU social,
11:50qui font tout, ils font au mieux pour organiser ces prochains jours,
11:54pour accompagner au mieux ces personnes dans situations de précarité,
11:57notamment, car les températures vont rester basses encore quelques jours,
12:02et ce centre, en tout cas à Nantes et à Saint-Nazaire,
12:05vont rester ouverts jusqu'à dimanche soir.
12:08Merci beaucoup Thomas Girard pour ces précisions.
12:11Merci aussi à Anthony Métro, qui vous accompagne à Nantes.
12:15On en parle avec vous, Béatrice Tournay, de la protection civile.
12:18On a eu cette information ce soir avec une première victime du froid signalée à Reims.
12:24C'est un sans-abri âgé de 35 ans qui est décédé, sans doute à cause du froid.
12:30C'est ce qu'a annoncé le parquet de la ville.
12:32Aujourd'hui, c'est un homme qui bénéficiait d'un logement social,
12:36mais qui n'y était pas.
12:37Ça nous rappelle tristement, évidemment, que le froid peut tuer,
12:42et c'est évidemment ce que vous essayez d'éviter au maximum dans cette période de grand froid.
12:47Effectivement, on essaye d'augmenter nos nombres de maraudes,
12:50essentiellement auprès des personnes sans-abri,
12:53pour justement être au plus proche des personnes
12:54et être à l'écoute de leurs besoins,
12:58de leurs besoins éventuellement de vêtements,
13:02du vêt, de couverture, mais également d'hébergement,
13:05si on peut leur en fournir des hébergements d'urgence.
13:07On est au maximum sur le terrain pour être au plus près de ces personnes-là
13:11et justement éviter ce genre de situation dramatique.
13:15C'est-à-dire qu'il y a des locaux que vous pouvez mettre à disposition ?
13:18Comment ça s'organise de manière très concrète ?
13:20On ouvre des salles ?
13:22Alors nous, sur ces activations de plans grand froid
13:24ou en tout cas de conditions météorologiques extrêmes,
13:28on est en lien avec le SAMU social de Paris notamment,
13:31avec les préfectures aussi,
13:33pour essayer de coordonner au mieux nos actions et nos missions
13:35et d'être au maximum efficace,
13:37en tout cas d'optimiser nos activités.
13:39Donc nous, personnellement, on n'ouvre pas de salles
13:43ou de centres d'hébergement.
13:45En revanche, on oriente les personnes vers les structures adaptées
13:48et on essaye au maximum d'orienter au mieux
13:50selon le degré d'urgence aussi.
13:52Professeur, le froid tue.
13:53On le voit encore avec ce sans-abri décédé à Reims.
13:58Qu'est-ce qui se passe dans le corps ?
14:00Comment on en vient là ?
14:01Est-ce qu'il faut rester très très longtemps au froid
14:04pour en arriver là ?
14:06Alors en fait, lorsque la température interne
14:10ne veut plus être régulée et rester stable à 37 degrés,
14:14elle va avoir tendance à baisser
14:15puisque les températures extérieures sont beaucoup plus basses.
14:19De ce fait, les premiers symptômes sont un ralentissement
14:22des fonctions cognitives et un trouble de la vigilance.
14:27Et donc la personne va s'endormir.
14:28Donc les fonctions cognitives, c'est-à-dire ?
14:31Les fonctions cognitives ?
14:33C'est-à-dire les fonctions intellectuelles,
14:35la façon de réagir.
14:36De bouger ?
14:37Voilà.
14:37Donc la personne va se ralentir,
14:39va perdre justement ses moyens de défense
14:41puisque quelqu'un, on va dire, de sensé,
14:45lorsqu'il fait froid,
14:46il a tendance à rapidement s'en aller
14:49et se mettre à l'abri.
14:50Par contre, si vous commencez à rentrer dans le cycle d'hypothermie,
14:53vous perdez justement cette réaction.
14:54On n'a plus le radar qui nous permet de réagir
14:57et de se sauver au fond.
14:58Et donc vous allez vous endormir en fait.
15:00Vous allez vous ralentir.
15:01Vous allez être confus.
15:02Vous ne savez plus où vous êtes.
15:04Et puis progressivement,
15:05vous allez tomber dans un coma
15:07et l'ensemble des fonctions du corps
15:10vont se ralentir à l'extrême.
15:12Alors en fait, au départ,
15:14il s'agit d'une réaction d'adaptation au froid.
15:17Donc le cœur va se ralentir,
15:19la respiration va se ralentir.
15:21Mais rapidement, ce ralentissement devient
15:23pathologique.
15:25Il ne répond plus aux besoins du corps
15:28et peut évidemment entraîner des difficultés,
15:31des troubles du rythme cardiaque,
15:33une chute de l'attention,
15:35une absence d'oxygénation satisfaisante des organes
15:38et peut malheureusement survenir un décès.
15:42Alors il faut savoir quand même,
15:43le froid conserve malgré tout les neurones.
15:46Et donc on a tendance à dire,
15:47ça c'est un point important,
15:48notamment s'il y a une personne que l'on trouve
15:50inanimée par le froid,
15:52il faut persister dans sa réanimation
15:55parce qu'elle peut avoir un très bon pronostic
15:58au moment où elle va réchauffer.
16:00Et donc il faut surtout ne pas abandonner
16:02notamment la réanimation cardio-respiratoire
16:05dans ces circonstances-là.
16:06Béatrice Tournet,
16:07vous évoquez les maraudes mises en place
16:09dans ces périodes de grand froid.
16:11Est-ce que parfois vous rencontrez des difficultés
16:13justement à mettre à l'abri
16:15des personnes qui sont sans abri
16:16et malgré le froid et les conditions extrêmes
16:18dans lesquelles elles se trouvent ?
16:20Alors effectivement,
16:21ce que je disais tout à l'heure,
16:22c'est qu'on est en coordination
16:23avec le SAMU social de Paris,
16:25les préfectures, etc.
16:27qui se mobilisent lors de ces plans
16:29pour essayer de mettre au plus
16:31de personnes à l'abri.
16:33Évidemment, on pourrait faire toujours plus
16:35et il faudrait faire toujours plus
16:36mais on fait notre maximum
16:37pour orienter selon aussi
16:40le degré d'urgence.
16:41On est aussi secouriste
16:42et donc on est sensibilisé
16:44aux affections liées au froid
16:46et donc on est peut-être
16:47un peu plus sensible à ça
16:48et on repère un petit peu
16:50les situations d'urgence
16:50par rapport à d'autres maraudes éventuellement.
16:54On a ce regard un peu secouriste
16:55et donc on fait des évaluations globales
16:56que ce soit sanitaires ou sociales
16:58sur les personnes qu'on rencontre.
17:00En fait, il faut savoir,
17:01pardon je m'excuse,
17:02mais dans les hypothermies simples,
17:03le seul geste qui sauve,
17:06c'est de mettre à l'abri
17:07et de donner une couverture de survie.
17:09En fait, il n'y a pas besoin
17:09de faire des manœuvres médicales
17:12ou des interventions extrêmement lourdes.
17:14La simple couverture de survie
17:16permet au corps
17:17de se réchauffer progressivement,
17:19lentement,
17:19parce qu'il ne faut pas se réchauffer
17:20non plus trop brutalement.
17:22Sinon, paradoxalement,
17:23on peut avoir encore plus de problèmes
17:24au moment du réchauffement.
17:26Et donc, beaucoup de ces personnes
17:27que l'on retrouve dans la rue
17:28qui sont restées dans le froid
17:29parce qu'ils n'ont pas de domicile fixe,
17:31en fait, la solution, c'est de les mettre
17:33dans un endroit à l'abri du vent froid
17:35et leur donner une couverture de survie.
17:37Et à ce moment-là,
17:38ils peuvent passer tranquillement
17:40la période difficile
17:42et se réchauffer naturellement.
17:45En fait, il ne faut surtout pas forcer
17:46un corps en le réchauffant brutalement
17:49de façon active,
17:50car paradoxalement,
17:51c'est-à-dire par exemple,
17:52en le faisant prendre une douche chaude,
17:54parce que paradoxalement,
17:55on peut aggraver sa situation.
17:56– Qu'est-ce qu'il faut changer
17:58dans nos habitudes
17:58quand il fait aussi froid ?
18:00Enfin, vous, moi,
18:01les gens qui nous regardent,
18:02qu'est-ce qu'il faut changer ?
18:04Comment on peut s'adapter
18:05pour passer au mieux cette période ?
18:07– Alors en fait,
18:08on sait tous évidemment
18:09que lorsqu'il fait froid,
18:10on doit mettre des vêtements chauds
18:12en laine, avec un duvet,
18:14avec des tissus imperméables
18:16pour éviter le vent, l'eau.
18:19Et donc, c'est sûr que
18:20quand on a la possibilité de le faire,
18:22on le fait naturellement
18:23et on passe le cap de l'hiver
18:25sans aucune difficulté.
18:26Mais lorsqu'on a des problèmes sociaux,
18:31lorsque l'on n'a malheureusement
18:32pas d'argent suffisant
18:33pour acheter des chaussures,
18:36des gants, un bonnet adapté,
18:38eh bien là, on peut s'exposer au froid.
18:40Et donc, évidemment,
18:41il faut profiter de ce plan grand froid
18:44pour demander de l'aide,
18:46parce que ça reste le point important.
18:48Et donc, un certain nombre de locaux,
18:50y compris dans les hôpitaux,
18:51s'ouvrent justement pour accueillir ces SDF,
18:53car ce sont les personnes
18:54les plus fragiles qui peuvent justement
18:56faire ces hypothermies profondes
18:59qui, comme on l'a vu là,
19:01entraînaient malheureusement le décès.
19:04Alors, attention, évidemment,
19:05l'alcool favorise le risque d'hypothermie.
19:10Parce que d'abord, évidemment,
19:10il va donner, aussi,
19:12il va empêcher les réflexes
19:14de se mettre à l'abri.
19:15Et il peut pourtant donner le sentiment
19:18de réchauffer, d'une certaine manière.
19:20Exactement.
19:20De manière un peu en trompe-l'œil.
19:22Exactement.
19:22Et puis surtout,
19:23il entraîne ce qu'on appelle
19:24une vasodilatation,
19:25c'est-à-dire, en fait,
19:26il va dilater les vaisseaux de la peau.
19:28Et donc, en fait,
19:29il va refroidir le sang
19:31et donc, il va abaisser encore plus
19:32la température intérieure.
19:34Alors que le réflexe normal
19:35de quelqu'un de sain
19:37qui s'expose au froid,
19:39c'est une vasoconstriction.
19:40C'est-à-dire que la peau,
19:42les vaisseaux de la peau
19:43doivent se fermer
19:44pour maintenir le sang
19:45à l'intérieur du corps
19:46et éviter son refroidissement brutal.
19:48Alors, vous restez avec nous.
19:49On va continuer d'en parler.
19:50On est en direct avec Christian Védélago.
19:52Bonsoir.
19:52Merci d'être en direct sur BFM TV.
19:54Vous êtes sous-préfet,
19:55directeur du cabinet
19:56du préfet du Pas-de-Calais.
19:58Votre département étant
19:59à activer le plan Grand-Froid,
20:02concrètement,
20:03comment ça se met en place ?
20:05Qu'est-ce que vous avez mis
20:06à disposition
20:07des personnes vulnérables,
20:09vulnérables ce soir ?
20:11Bonsoir.
20:12Nous avons un dispositif général
20:14qui est activé sur 4h30.
20:17Ce dispositif,
20:18il repose sur une extension
20:19de l'accueil de jour.
20:22C'est-à-dire que nous accueillons
20:23jusqu'à 20h
20:25ceux qui sont dans la rue.
20:28Et puis, nous intensifions
20:29les maraudes
20:31pour aller trouver
20:32au plus près
20:33des sans-domicile fixe,
20:36des personnes qui sont à la rue,
20:37dans chacun des arrondissements
20:39du département,
20:40y compris en zone rurale.
20:42Nous allons recueillir
20:43ces personnes
20:44pour leur proposer
20:45un hébergement.
20:46Ça, c'est un dispositif
20:47qui est renforcé
20:50avec 10 équipes
20:51qui tournent.
20:53Il y en a deux
20:53en zone rurale
20:54parce que le périmètre
20:55est le plus grand.
20:57Et ils viennent proposer
20:59des hébergements
20:59sur nos 1426 places.
21:02Le préfet a obtenu
21:0438 places supplémentaires
21:06en début d'hiver.
21:08Et donc,
21:08on a apporté
21:09le volume
21:10à 1426 places
21:11pour accueillir
21:12sur ces périodes
21:13de grand froid.
21:15Nous avons aussi
21:17des systèmes
21:18de nuitée
21:19au défi
21:19qui peuvent servir.
21:21Pour l'instant,
21:22on n'a pas eu
21:22à les mobiliser,
21:23mais elles sont disponibles
21:24de manière à ce que
21:25personne ne reste
21:26à la rue
21:27dans le département.
21:28Est-ce que les places
21:29dont vous parlez
21:30sont suffisantes ?
21:30Parce qu'on sait
21:31qu'à Calais,
21:32notamment,
21:32c'est un point d'arrivée
21:33pour de nombreux migrants,
21:37de nombreuses personnes
21:38qui voudraient rejoindre
21:38l'Angleterre.
21:39Et vous faites peut-être
21:40face à une situation
21:41particulièrement difficile,
21:42en tout cas,
21:43peut-être plus difficile
21:44que dans d'autres villes ?
21:47C'est exact.
21:47On a un dispositif
21:49qui est spécifique
21:50sur Calais
21:50qu'on active également
21:52dans ces périodes
21:53de grand froid.
21:55Hier,
21:55ainsi,
21:56nous avons pu
21:57accueillir
21:57plus de 310 personnes
22:00dans des structures
22:02spéciales adaptées.
22:04Les structures
22:05d'ordinaire
22:05sont élargies
22:06pour accueillir
22:07ce public-là.
22:09Ils rentrent
22:10par ces maraudes,
22:11on leur donne
22:11un point de contact
22:12à une distance
22:14raisonnable
22:15des deux endroits
22:16où nous les accueillons
22:17et nous leur proposons
22:19un hébergement
22:19dans ces structures.
22:21Ça a bien fonctionné
22:23hier avec 311.
22:24Aujourd'hui,
22:25c'est même
22:25340 personnes
22:26qu'on accueille,
22:28y compris
22:28des mineurs isolés.
22:29Et on les accueille
22:30en faisant attention
22:31à bien distinguer
22:32les flux
22:33entre les hommes isolés
22:34qui est la majeure partie
22:36des migrants
22:37que nous accueillons
22:38sur la partie
22:39éditorale
22:40du département,
22:41mais aussi les femmes
22:42qui sont accueillies
22:42dans les structures
22:43pérennes
22:44des mangements
22:45et les mineurs
22:46non accompagnés
22:47qui sont pris en charge
22:48par un partenaire associatif
22:49dédié
22:50à ce type d'accueil.
22:52Aujourd'hui,
22:53c'était 90 mineurs
22:54non accompagnés
22:56que nous avons pu héberger.
22:57Ça veut dire
22:57que vous allez
22:58à la rencontre
22:58de ces personnes
22:59et vous essayez
23:00de les convaincre
23:01de se mettre
23:02à l'abri.
23:03Est-ce que c'est compliqué ?
23:04Est-ce que vous êtes suivi
23:06lorsque vous faites
23:06ces démarches ?
23:09Alors, pas toujours.
23:10Pas toujours.
23:11Sur ces migrants,
23:12dans le cas général,
23:13ça fonctionne plutôt bien.
23:15On estime que
23:15quelques personnes,
23:17moins de 5,
23:18restent dans leur système
23:21à eux
23:22et ne veulent pas adhérer
23:23à nos hébergements.
23:25Moins de 5
23:25par arrondissement,
23:27parfois pas du tout,
23:28des fois un tout petit peu plus.
23:30Pour les migrants,
23:32nos dispositifs
23:33sont assez vite saturés
23:36tellement ils ont du succès.
23:38On s'écurise
23:39par cette navette
23:40qui les amène
23:40dans ces lieux d'hébergement.
23:43Mais il y a toujours
23:45quelques personnes supplémentaires,
23:47mais les personnes migrantes
23:51ont l'habitude
23:51de cette vie
23:52en dehors
23:54de nos zones d'hébergement.
23:56Donc, on leur propose
23:57dans tous les cas de figure
23:58un hébergement pérenne
24:00avec de la nourriture,
24:01un accompagnement
24:02avec nos partenaires associatifs
24:04pour améliorer leur quotidien.
24:06Tout ça sécurisé
24:06par les services de l'État
24:08et la police nationale
24:10qui vient veiller
24:11à ce que tout se déroule au mieux.
24:13Quand vous dites
24:13« on sait qui » précisément
24:15parce qu'on est dans
24:15une période de vacances,
24:17une période de Noël,
24:18ce sont des bénévoles,
24:20des gens de la préfecture,
24:21de la mairie.
24:21Comment ça s'organise ?
24:24Alors, on s'appuie
24:25sur des partenaires associatifs
24:27qui sont mobilisés
24:28tous les jours de l'année.
24:30Là, ils ont renforcé
24:31leur maraude.
24:32On peut citer par exemple
24:33la vie active
24:34ou un autre,
24:36un établissement public
24:37départemental
24:38d'accompagnement
24:39des handicapés
24:40et des personnes
24:41d'insertion
24:42qui sont sur le terrain
24:44toute l'année
24:45et qui nous aident.
24:46Mais on renforce aussi
24:47la présence
24:47des services de l'État.
24:49Je l'ai dit
24:49par la police nationale,
24:50mais aussi un service
24:51de l'État
24:51qui chaperonne un petit peu,
24:53qui finance
24:54ses partenaires associatifs
24:55qui est la DETS,
24:56la Direction départementale
24:58de l'Emploi,
24:59du Travail
25:00et des Solidarités.
25:01Cet après-midi,
25:02la directrice était sur place
25:04installée
25:04pour ce dispositif
25:06spécifique
25:06pour nos migrants.
25:08Est-ce que vous donnez
25:08aussi des consignes
25:10ou des choses
25:11à respecter,
25:12des conseils
25:13à tous les habitants,
25:15au-delà évidemment
25:16des personnes
25:16sans-abri
25:17ou des migrants
25:18pour faire face
25:19à ce coup de froid ?
25:21– Bien sûr,
25:23il ne faut pas
25:24s'exposer.
25:25Donc, bien sûr,
25:28quand on voit,
25:29quand on repère
25:30une personne
25:30en difficulté,
25:31il y a le 115
25:32qui est le numéro
25:33du SAMU social
25:34qui est capable
25:35de diligenter
25:36un équipage
25:37pour aller chercher
25:39la personne,
25:39lui proposer
25:40une solution.
25:42Et puis,
25:43nous avons
25:43un système
25:44d'appel
25:45derrière le 115
25:46qui répond
25:48sur un taux
25:48de réponse
25:49à plus de 98%
25:51aux appels
25:51qui est en mesure
25:53d'accompagner,
25:54d'aider.
25:54Donc,
25:54quand on repère
25:55une personne
25:55en difficulté,
25:56il faut utiliser
25:57le 115
25:57pour trouver
25:59une réponse
25:59d'hébergement.
26:01– Vous restez
26:01avec nous.
26:02On va voir tout de suite
26:03comment est organisé
26:04ce dispositif
26:05Grand-Froid.
26:06Il y a différents stades
26:07en fonction
26:08des conditions météo.
26:09On voit ça
26:10avec Marion Russel.
26:12– Le plan Grand-Froid
26:13est un plan
26:13qui est déclenché
26:14à part le préfet
26:15de chaque préfecture
26:17qui peut avoir
26:18recours à ce dispositif.
26:20Le but,
26:20c'est de faire face
26:21aux risques sanitaires
26:22liés au froid.
26:23Il peut être déclenché
26:24entre le 1er novembre
26:25et le 31 mars.
26:27Et concrètement,
26:27comment cela se voit
26:29sur le terrain ?
26:30Eh bien,
26:30ce sont plus de places
26:31d'hébergement d'urgence
26:32dans des gymnases,
26:32dans des écoles,
26:33par exemple,
26:34ou encore plus de moyens
26:35humains et financiers,
26:37notamment pour les maraudes
26:38ou encore pour le SAMU social.
26:40Il y a différents niveaux
26:41à distinguer
26:42pour ce plan Grand-Froid.
26:43Le niveau zéro,
26:44eh bien,
26:44c'est le niveau
26:45un peu tout l'hiver.
26:47Veille saisonnière,
26:48pas de vigilance particulière.
26:49Dès que les températures
26:50se rafraîchissent,
26:51on peut déclencher
26:51le niveau 1.
26:52C'est le cas
26:52dans 19 départements
26:54aujourd'hui.
26:56Attention particulière
26:57donc sur ce pic de froid.
26:59Et généralement,
26:59il est accompagné
27:00d'une alerte jaune,
27:01Météo France.
27:02Mais ce n'est pas toujours
27:02le cas.
27:03Par exemple,
27:03la Meuse a décidé
27:04de déclencher
27:05le niveau 1
27:06du plan Grand-Froid
27:07mais n'est pas placé
27:08en vigilance
27:09par Météo France.
27:10Les températures là-bas
27:11sont plutôt normales
27:12pour la saison,
27:13bien qu'un peu fraîche,
27:14mais il nécessite
27:15de plus d'hébergement
27:16d'urgence
27:17et donc le préfet
27:18a décidé
27:18d'y avoir recours.
27:19En général,
27:20on parle de températures
27:21ressenties
27:21entre moins 5
27:22et moins 10.
27:23Lorsque la vague de froid
27:24est plus sévère,
27:26eh bien,
27:26on passe au niveau 2,
27:28niveau Grand-Froid
27:29avec une vigilance accrue.
27:30C'est le cas
27:30de la Somme,
27:31par exemple,
27:32et généralement
27:32accompagnée
27:33d'une alerte orange
27:34par Météo France.
27:35On parle alors
27:36de températures
27:37ressenties
27:37entre moins 10
27:38et moins 18.
27:40Et puis enfin,
27:40il y a le niveau 3,
27:41le froid extrême.
27:42Dans ce cas-là,
27:43c'est une situation
27:43exceptionnelle
27:44qui nécessite
27:45une vigilance absolue
27:47parce que la situation
27:47peut être rapidement
27:48critique et dangereuse
27:50pour les personnes
27:50sensibles,
27:51notamment les personnes
27:52sans domicile fixe.
27:53On parle alors
27:54de températures ressenties
27:55environ autour
27:57de moins 18,
27:58voire même moins.
27:59Ce sont des situations,
28:00vous le comprenez,
28:01complètement exceptionnelles.
28:03Quel que soit le niveau
28:04de ce plan grand froid
28:06ou de l'alerte
28:06Météo France,
28:07il y a un numéro
28:08à retenir,
28:09c'est celui du 115,
28:10le SAMU Social.
28:11Si vous voyez
28:12quelqu'un qui est
28:12en difficulté
28:13dans l'espace public,
28:14vous pouvez l'appeler.
28:15Ce numéro est dédié
28:16pour pouvoir
28:17prendre en charge
28:17ces personnes.
28:18Christian Védelago,
28:19vous êtes toujours
28:20en direct avec nous.
28:21On vient de voir,
28:21on va dire,
28:21la théorie,
28:22comment fonctionnent
28:23ces différents stades
28:25de plan grand froid.
28:27Expliquez-nous
28:28comment vous,
28:28dans votre département,
28:29ça s'est mis en place,
28:30quand précisément
28:31et en fonction
28:32de quelle remontée précise.
28:36L'indicateur,
28:37comme c'était dit
28:38dans votre reportage,
28:40c'est la météo,
28:41c'est les informations
28:42de Météo France
28:43et la persistance
28:45d'un froid intense
28:46qui déclenche
28:47un niveau d'alerte.
28:48Nous,
28:49nous sommes au niveau
28:49jaune,
28:51donc sur le premier niveau.
28:53Sur ces éléments-là,
28:55nous regardons
28:56le contexte
28:57du département.
28:57Il peut y avoir
28:58des spécificités
28:59pour chaque département
29:00et ça,
29:01c'est un pouvoir
29:01qui incombe au préfet
29:02de déclencher,
29:04en fonction de sa connaissance
29:05du département,
29:06les moyens,
29:06puisqu'en fait,
29:07le plan grand froid,
29:09c'est déclencher
29:09des moyens d'hébergement
29:10pour mettre à l'abri
29:11les personnes.
29:12Et donc,
29:13en fonction,
29:13l'indicateur principal,
29:14c'est la météo,
29:15en fonction de ces indicateurs,
29:17eh bien,
29:17on décide,
29:18on a décidé hier
29:21pour quatre nuits,
29:22selon les indicateurs.
29:24et le préfet du Pas-de-Calais
29:26prendra sa décision
29:27pour voir
29:28si on continue ou pas.
29:30Les quatre nuits visées,
29:31c'est celle de mercredi,
29:33jeudi,
29:33vendredi et samedi.
29:34Samedi,
29:35la journée,
29:35on prend un point
29:36pour savoir
29:37si le système perdure
29:38ou s'il peut être
29:39légèrement allégé.
29:41Oui,
29:41parce que Marc,
29:42elle nous le disait
29:43en plateau,
29:43ça risque de durer,
29:45ce froid,
29:45des températures
29:46en dessous
29:47des normales de saison,
29:48sans doute jusqu'au début
29:49de l'année prochaine,
29:50c'est-à-dire qu'au moins
29:51pour une semaine encore.
29:52Alors,
29:54c'est possible,
29:56on fera un point,
29:57la météo est une chose
29:59très évolutive,
30:00mais nous avons des points
30:01très fréquents
30:02avec Météo France
30:03qui nous alimentent
30:04sur ces données-là.
30:05Dans le Pas-de-Calais,
30:06il a été décidé
30:07d'avoir
30:09un seuil de déclenchement
30:11pour la population générale
30:13du Pas-de-Calais
30:13avec un volume de places
30:15maximum ouvertes
30:17dès le 1er novembre.
30:19Donc,
30:19on a ce volume
30:20de 1426 places
30:21qui était un petit peu
30:22amélioré,
30:22je l'indiquais tout à l'heure,
30:24et il est disponible
30:25tout le temps.
30:27Il n'est pas
30:27en permanence saturé
30:28et donc,
30:29on a la capacité
30:31d'accueillir
30:32tout le monde
30:32dans cette période-là.
30:34En fonction des tensions,
30:35nous pouvons jongler
30:36pour augmenter
30:38un petit peu
30:39par des nuitées hôtelières
30:40si on n'arrivait pas
30:41dans certaines zones
30:42à pouvoir accueillir
30:43correctement
30:43ces personnes
30:45que l'on doit protéger.
30:47Donc,
30:47on a ce dispositif.
30:48Jean,
30:48on l'a...
30:49Merci.
30:53Merci.
30:54Merci,
30:54Christian Védélago.
30:56On a entendu
30:57votre message,
30:58problème technique,
30:59en tout cas.
30:59On a compris
31:01la situation
31:01sur place
31:02dans le Pas-de-Calais.
31:03Bruno,
31:04vous voulez réagir ?
31:04En parallèle
31:06au plan Grand-Froid
31:07qui est déclenché
31:08par le préfet,
31:10les hôpitaux
31:11également ont
31:12leur propre plan
31:13interne
31:14en cas de tension
31:16hospitalière
31:17qui peut être prévisible
31:18lorsqu'il y a
31:19un froid prolongé.
31:21Bien sûr,
31:21lorsqu'il y a
31:22des événements
31:24d'infection virale
31:25comme la grippe.
31:26Et donc,
31:27actuellement,
31:27tous les hôpitaux
31:28ont des cellules de crise,
31:31ont un plan
31:31en cours de fonctionnement.
31:33Par exemple,
31:33à l'assistance publique
31:34Hôpitaux de Paris,
31:34c'est le plan TOR.
31:36Et bien sûr,
31:36au pire,
31:37si jamais
31:38la situation
31:39sanitaire
31:41exceptionnelle
31:41devenait difficile,
31:43c'est un plan blanc
31:44que déclenchent
31:45les hôpitaux
31:46pour pouvoir faire face.
31:47Et là,
31:48également,
31:48c'est dans la durée.
31:49C'est-à-dire,
31:49on va essayer
31:50d'organiser
31:51les lits,
31:53l'accueil,
31:54le personnel,
31:56éventuellement modifier
31:57les activités
31:58programmées
31:59d'hospitalisation
31:59pour pouvoir répondre
32:00à la demande sanitaire.
32:01Parce que ça veut dire
32:02que dès qu'il fait
32:03est beaucoup plus froid
32:05que normalement,
32:06dès que ça dure un peu,
32:07il y a beaucoup plus
32:08d'activités dans les hôpitaux,
32:10beaucoup de gens
32:10qui arrivent aux urgences.
32:12Exactement.
32:12Lorsqu'il y a un froid,
32:13il y a plus de malades.
32:14Parce qu'en fait,
32:15la majorité des personnes
32:16qui ont des pathologies chroniques,
32:18respiratoires,
32:18neurologiques ou cardiaques,
32:19vont décompenser
32:20à l'occasion du froid
32:22leur maladie
32:23et donc vont se présenter
32:24aux urgences.
32:25pour quelqu'un
32:26qui a une bronchopneumonie chronique,
32:28il va arriver
32:29en insuffisance respiratoire.
32:31Pour quelqu'un
32:31qui a un problème cardiaque,
32:34coronarien,
32:34il va faire un infarctus
32:35du myocarde.
32:36Pour quelqu'un
32:36qui a une maladie neurologique,
32:38il peut faire
32:38un accident vasculaire cérébral.
32:40Et donc,
32:41ce sont des personnes
32:41plutôt âgées,
32:43plutôt fragiles,
32:44qui vont arriver
32:45en plus grand nombre
32:46à l'hôpital.
32:47Et ce ne sont pas des personnes
32:48que l'on peut facilement
32:49renvoyer chez eux,
32:50malheureusement.
32:51Et donc, évidemment,
32:51il va falloir prévoir
32:53des lits en nombre
32:54et tout ça ne peut pas
32:56s'improviser
32:57au dernier moment.
32:58Il faut une organisation
32:59dans le temps
32:59et c'est là, effectivement,
33:01où les hôpitons
33:01sont en difficulté
33:03tous les hivers
33:03car structurellement,
33:05nous manquons de lits.
33:06Marc,
33:07ce qu'il faut rappeler aussi,
33:08c'est qu'on est face
33:08à un épisode de froid
33:10qu'on n'avait pas connu
33:11à cette période de l'année
33:12depuis plusieurs années.
33:14Oui,
33:14c'est le Noël
33:15le plus froid
33:16de ces 15 dernières années.
33:18Pour retrouver un Noël
33:19encore plus froid,
33:20il faut remonter
33:21à l'année 2010.
33:23Ensuite,
33:24il faut quand même
33:24relativiser
33:25puisqu'en fait,
33:26on classe les hivers,
33:28on a des relevés fiables
33:29depuis 1947
33:30et lorsqu'on regarde
33:31tous les hivers
33:32depuis 1947,
33:33ce Noël 2025
33:34arrive à la 21ème position
33:36des hivers les plus froids.
33:38Donc, en fait,
33:38certes,
33:41celui-ci a été
33:41le plus froid
33:42des 15 dernières années
33:42mais en fait,
33:43si on retourne
33:44le problème dans l'autre sens,
33:44c'est qu'en fait,
33:45les derniers hivers
33:47ont été anormalement doux
33:49le plus souvent
33:50avec des températures
33:51qui étaient bien au-dessus
33:51des valeurs de saison.
33:52Donc, c'est vrai
33:52qu'on passe d'un extrême
33:54à l'autre en fait.
33:54La semaine dernière,
33:55il faisait plus de 15 degrés
33:56au nord,
33:5720 degrés dans le sud
33:58et là, d'un seul coup,
33:59on a une brusque chute
34:00des températures.
34:02Est-ce qu'on peut dire
34:04qu'il y a de plus en plus
34:05de bénévoles
34:06sur le terrain ?
34:08Est-ce que vous arrivez
34:08à trouver des gens
34:09pour venir comme ça
34:10dans ces périodes
34:10de froid et de vacances
34:12encore une fois
34:12parce qu'on est le jour
34:13de Noël ?
34:14Est-ce que c'est compliqué
34:14pour vous de trouver
34:15les personnes suffisamment motivées
34:18pour donner de leur temps,
34:20de leur énergie
34:20pour aller vers les plus démunis ?
34:22Effectivement,
34:23on est toujours dans une dynamique
34:25de recrutement de bénévoles.
34:27On a toujours besoin
34:28de plus de monde
34:28à la protection civile.
34:30Sur la semaine en cours,
34:32on a doublé,
34:33voire triplé nos effectifs,
34:35en tout cas nos équipes
34:36sur le terrain
34:36pour s'adapter
34:38aux conditions météo
34:39et être au plus proche
34:40des gens,
34:41que ce soit en maraude
34:42ou en secours.
34:45On est toujours preneurs
34:47de nouveaux bénévoles
34:48et on recrute grandement
34:50des bénévoles.
34:51On arrive à mobiliser
34:52même sur les périodes de fêtes
34:53et sur les périodes de vacances.
34:55On est secouristes aussi
34:57et on a l'habitude
34:58d'être déclenchés
34:59pour le jour même.
35:01On a réussi à monter
35:02des équipes
35:03à la dernière minute
35:04et on s'organise
35:05pour les prochains jours
35:06qui vont continuer
35:07à être froids.
35:08Concrètement,
35:08si des gens nous regardent
35:09et se disent
35:09« Tiens, oui,
35:10c'est une bonne idée,
35:10je pourrais donner
35:11un peu de mon temps
35:11et penser aussi
35:13un peu aux autres,
35:14comment on s'y prend ? »
35:15Vous pouvez contacter
35:16la protection civile
35:17ou en tout cas
35:17vous renseigner
35:18sur le site
35:20« Devenir bénévole
35:22à la protection civile »
35:23et vous avez
35:23toutes les informations.
35:25Marc,
35:26les températures
35:27dans les prochaines heures
35:28froides,
35:29d'autant plus
35:29qu'il y a du vent
35:30et ça complique
35:31les choses.
35:32Oui,
35:32en termes de ressenti,
35:33c'était déjà froid
35:35donc aujourd'hui,
35:36ça le sera encore
35:37cette nuit
35:37et demain matin
35:39avec des températures,
35:40un ressenti
35:41qui pourrait localement
35:42s'abaisser en dessous
35:43de moins 10.
35:44Le plus souvent
35:45sur la partie nord
35:46de la France,
35:47on est entre
35:47moins 6 et moins 10.
35:50En fait,
35:50il faut facilement
35:51enlever 5 à 10 degrés
35:52pour obtenir
35:53le vrai ressenti.
35:54Je n'ai pas indiqué
35:55de ville dans le sud
35:55de la France
35:56tout simplement
35:57parce qu'en fait
35:57le vent,
35:59la bise,
35:59comme on l'appelle,
36:00ce n'est pas un oubli,
36:00c'est qu'en fait
36:02il souffle surtout
36:02sur les deux tiers nord
36:03du territoire
36:04et que pour le coup
36:04la partie sud
36:05de la France
36:06est moins concernée
36:07par ce ressenti
36:08très froid
36:09et donc ce froid
36:10qui va se maintenir.
36:12Alors la bonne nouvelle
36:13dans tout ça,
36:14c'est quand même
36:14que le vent
36:15du secteur nord-est
36:15va finir par s'essouffler
36:18à partir de ce week-end
36:19donc il y aura
36:20moins de vent
36:21donc il fera toujours
36:22aussi froid
36:23sur nos cartes,
36:24les températures
36:25sont toujours négatives
36:26le plus souvent,
36:27elles seront basses
36:28également l'après-midi
36:29mais en termes de ressenti
36:30ça sera un peu différent
36:32et donc si l'on se projette
36:34un petit peu
36:34au-delà des prochains jours
36:36et bien le froid
36:38va donc se maintenir
36:40au moins jusqu'en début
36:41de l'année prochaine
36:41et puis j'en profite
36:42juste pour remercier
36:43les passionnés
36:43de météorologie,
36:44d'info climat
36:45qui nous permettent
36:46ce soir
36:46de vous proposer
36:47ce joli décor
36:48ce sont des passionnés
36:49qui sillonnent la France
36:50qui font des photos
36:51qui nous les transmettent
36:52et ça nous permet aussi
36:54de vous informer
36:55des endroits
36:56où il neige
36:56où il fait froid
36:57Bruno Megarban
36:59rapidement
37:00juste pour les gens
37:01qui nous écoutent
37:02face à ce froid
37:03l'activité sportive
37:05oui ou non ?
37:06On va dire
37:07si on est habitué
37:07à avoir une activité sportive
37:09pourquoi pas
37:09bien sûr
37:10en se revêtant
37:11de façon adaptée
37:12sinon c'est peut-être
37:14pas le moment
37:14de devenir sportif
37:15aujourd'hui
37:16il vaut mieux attendre
37:17donc il faut faire
37:18de l'activité
37:19il ne faut pas rester
37:20au fauteuil
37:21en attendant
37:21que l'effroi passe
37:22par contre
37:23il ne faut pas faire
37:24d'efforts démesurés
37:25inadaptés
37:26en ces circonstances
37:27ce d'autant plus
37:28qu'on a peut-être
37:29une pathologie cardiaque
37:30qui n'est pas connue
37:32c'est à l'occasion du froid
37:34de cet effort violent
37:35qui va être nécessaire
37:36que le coeur
37:38peut défaillir
37:39ou qu'une personne
37:40peut faire un infarctus
37:41du myocard
37:41on peut être prudent
37:42merci
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