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  • il y a 16 minutes
Chaque week-end, Jean-Wilfrid Forquès vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.

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00:00C'est donc le premier grand dossier de ce BFM Grand Soir. On ouvre une page consacrée au froid, le froid qui s'est installé, vous le savez, depuis quelques heures dans la partie nord de la France.
00:22C'est le cas à Paris. Nous serons sur le terrain avec nos reporters dans quelques minutes. C'est le cas également dans le département de la Somme.
00:29Nous serons en ligne avec le préfet de ce département. D'abord, c'est très important, quelques chiffres, surtout quelques températures.
00:36Et pour cela, nous faisons appel à notre spécialiste Patrick Marlière. Bonsoir Patrick, météorologue, directeur de Media Weather.
00:44Patrick, quelques températures ce soir pour ceux qui nous regardent. Quelle est la partie de la France la plus touchée, la plus concernée ? C'est la partie nord, c'est ça ?
00:53Oui, c'est la partie nord, mais vraiment aussi la partie centrale. C'est-à-dire que ça va quasiment du sud de la Normandie jusqu'au nord-est du pays.
01:01C'est là qu'à l'heure où on se parle, les températures sont les plus basses sous-abri et les températures ressenties, évidemment, les plus froides.
01:08Un peu vers le nord, il y avait un peu plus de nuages près de la Manche. Donc les températures étaient un peu moins froides sur ces secteurs.
01:15Et encore des températures un peu plus douces, puis on va vers la Méditerranée. Mais c'est vraiment au nord de la Loire que le froid commence à s'installer durablement.
01:23Alors on découvre justement cette carte pour nos amis téléspectateurs. Moins 6 degrés, 5 à Orléans. Moins 3 dans l'ouest de la France à Havannes. Moins 4,5 à Colmar.
01:34Toute la partie nord est vraiment très affectée ce soir.
01:37Oui, avec effectivement ces très fortes gelées sous-abri. Je vous rappelle que justement à partir de moins 5 degrés, qui seraient pendant quelques heures consécutivement,
01:48ça permettrait de déclencher dans ces départements-là le niveau 2 du plan grand froid. Le niveau 1, c'est quand les températures sont en dessous de zéro, au moins pendant 72 heures.
01:58Et ça va être le cas certainement la nuit prochaine, parce que dans la nuit de dimanche, on a dit, il fera encore plus froid.
02:03Alors Patrick, vous l'avez évoqué il y a quelques secondes, vous avez parlé de la température ressentie.
02:10On rappelle la différence entre les températures que l'on découvre et le ressenti. C'est quoi la différence ? Elle est de taille ?
02:18Oui, elle est importante. Plus le vent est fort, plus on corrige la température qui est mesurée, elle, sous-abri.
02:27Rapidement, on a les températures pour qu'on puisse les comparer partout sur la planète.
02:30Elles sont mesurées de la même manière, dans un abri qu'il y a de mettre au-dessus du sol, pas en blanc, que l'on soit en France, en Australie, en Afrique.
02:37C'est les mêmes conditions de mesure.
02:39En revanche, effectivement, ces températures ont un impact quand il y a beaucoup d'humidité.
02:45C'est le cas par exemple en Amazonie, donc les températures sont plus élevées.
02:49Et puis l'hiver, évidemment, et c'est le cas par exemple au Canada,
02:52où systématiquement, on affiche sur les cartes météo à la fois la température prévue sous-abri et celle ressentie.
03:00Car là, on corrige en fonction de la force du vent les températures ressenties.
03:04Au petit matin, par exemple à Lille, il y avait juste moins 3 à moins 4 degrés sous-abri.
03:09Mais avec le vent, la température ressentie est entre moins 8 et moins 9 degrés.
03:13– Alors Patrick, vous restez avec nous.
03:15Je vais avoir besoin de vous pour savoir comment ça va se passer dans les prochaines heures
03:20et surtout dans les prochains jours.
03:21Savoir si ce froid sera encore au programme.
03:24On va aller sur le terrain.
03:25Nous sommes à Paris, dans le 16e arrondissement,
03:27où on retrouve Marie Roux qui est sur place dans la rue.
03:31Marie, vous marchez.
03:32Vous allez nous dire avec qui vous marchez.
03:35Vous êtes dans le 16e arrondissement.
03:36Vous êtes avec une maraude, c'est ça, auprès de sans-abri.
03:40– Oui, c'est ça, c'est ça.
03:40– Exactement, actuellement, il fait 1 degré, le ressenti est de moins.
03:46On est avec Laurent qui est bénévole et qui a organisé cette maraude avec l'Ordre de Malte.
03:52Laurent, qu'est-ce que vous faites ?
03:53Vous allez déposer de la nourriture, c'est ça ?
03:54– Bonsoir, oui.
03:55Alors là, on est en maraude.
03:57Du coup, on est devant l'église Saint-Jean de Passy,
04:00en plein milieu du 16e arrondissement.
04:01Donc on va déposer à manger pour un monsieur qui vit dans un logement de fortune
04:07juste au pied de l'église.
04:09Donc vous voyez, on a pris des sandwiches, on a pris des bananes, des yaourts.
04:14Le monsieur n'est pas là, mais on vient de la voir au téléphone.
04:17Et il va revenir dans 10 minutes, un quart d'heure,
04:19mais on ne va peut-être pas l'attendre trop longtemps pour aller voir d'autres personnes.
04:24Donc on va lui déposer à manger quand il va revenir.
04:27Il vit avec une demoiselle devant l'église.
04:30– Ce que vous me disiez, c'est que le seul avantage du froid,
04:33c'est qu'au moins les aliments ne tournent pas.
04:34– Là, les sandwiches, il va lui manger.
04:38Malheureusement, on ne peut pas lui déposer ni de café ni de soupe pour le réchauffer
04:41parce que ça va être froid quand il va revenir.
04:44Mais au moins, ça va lui réchauffer le cœur.
04:47On lui met deux sandwiches.
04:48Voilà, et puis comme ça, et puis on va lui mettre des petits macarons.
04:55– Parce que juste avant de commencer la maraute, ce qui est important de préciser,
04:58c'est qu'on est allé chercher des restes, des invendus dans des boulangeries
05:01qu'on a pu donner à des sans-abri.
05:04Laurent, vous, c'est un peu particulier parce que ça fait 4 ans que vous êtes bénévole.
05:08Vous vous levez tous les matins à 4h, vous êtes bouché.
05:10Et le soir, vous allez aider les plus démunis.
05:13– Exactement, on a à cœur d'aller aider les gens.
05:15Il ne faut pas fermer les yeux devant la misère des gens.
05:19Et voilà, c'est biblique.
05:21Donc on a à cœur d'aider les gens qui vivent dans la rue
05:24pour porter des choses, leur réchauffer le cœur surtout.
05:27– Surtout en cette période de grand froid, c'est important que vous soyez là.
05:29– Voilà, on les réchauffe physiquement et moralement en même temps.
05:34Voilà, c'est très important d'apporter l'esprit sain aux gens.
05:38– Merci beaucoup Laurent.
05:39Laurent, oui, qui est mobilisé, je vous le disais, le matin, il est bouché.
05:43Le soir, il va faire des maraudes avec l'ordre de Malte.
05:45Essayer d'aider les plus démunis.
05:47La maraud, elle va continuer tout au long de la soirée jusqu'à 23h30 minuit au moins.
05:51– Si Marie Roux, Marie Roux sur le terrain pour BFM TV dans le 16e arrondissement de Paris
05:56où il fait 1 degré, moins 1 degré, disait-elle en ressenti.
06:00J'ai bien noté, Jérôme Perrin, bonsoir.
06:02– Bonsoir.
06:02– J'ai bien noté ce que disait cet homme sur le terrain, réchauffer les cœurs.
06:06Les gens, ils ont besoin de ça, ils ont besoin d'être soutenus.
06:09Vous, vous représentez la protection civile, vous êtes secouriste,
06:12vous êtes constamment sur le terrain.
06:14Comment ça se passe en ce moment ? Comment vous organisez cela ?
06:17– Alors, la protection civile parisienne, c'est une association qui est composée de 1800 bénévoles
06:22et l'activité solidaire et sociale, c'est un des piliers de l'activité quotidienne.
06:28Donc, elle est réalisée toute l'année auprès des personnes sans abri
06:34et simplement, dans la période de froid que l'on vit actuellement,
06:40on augmente le nombre de maraudes pour aller s'enquérir de l'état de santé
06:45des personnes qui sont confrontées aux températures basses que l'on rencontre actuellement.
06:53C'est des maraudes un petit peu spéciales parce qu'on les a augmentées d'un secouriste
06:59qui peut avoir une approche, une évaluation médicale de la situation,
07:05voir si elle n'a pas de problème lié au froid, notamment des engelures
07:11ou une diminution de l'état général, une altération de l'état général
07:16qui nécessiterait qu'elle soit transférée vers le milieu hospitalier.
07:19– Autre initiative sur le terrain, ceux qui sont à proximité des SDF,
07:24c'est le cas de Thierry Velu qui est président d'urgence SDF.
07:27Merci, bonsoir. Vous êtes sur le terrain constamment avec vos équipes.
07:33De quelle manière Thierry Velu ?
07:35– Alors nous, l'objectif de l'association Urgence SDF,
07:40qui est une association également qui fait partie du groupe de secours
07:43Catastrophe Français, donc nous ce qu'on remet, c'est des kits de survie,
07:47soit aux personnes à la rue ou tout simplement à des associations
07:50qui nous en font la demande.
07:52Si demain des associations nous font la demande de kits de survie
07:55qui comprennent des sacs de couchage, des kits de froid,
07:57on les offre volontiers, tout en sachant que ce n'est pas une solution.
08:02C'est ce qu'on dit depuis très longtemps, remettre un kit de survie
08:04à une personne à la rue, c'est vraiment lui donner un confort temporaire
08:10et encore si on peut appeler un confort, la solution,
08:13et vous l'avez dit en amont et ce que vous répétez, c'est l'abri
08:16et la mise à l'abri de ces personnes.
08:19Donc l'objectif, nous, il est premier, c'est de donner des kits de survie
08:23aux personnes à la rue ou aux associations parce que parfois
08:26les associations qui travaillent dans le social sont plus à même
08:29de connaître les personnes qu'elles côtoient lors de Marode
08:34et elles savent à qui donner.
08:37Et la deuxième opération pour Urgence SDF, c'est aussi de trouver des solutions
08:41pour faire sortir les personnes de la rue en les prenant en amont
08:45avant que la personne ne reste 3, 4, 5 ans dans la rue
08:50parce que sortir une personne immédiatement de la rue a plus de conséquences sur lui
08:55et va lui éviter la rue que de le laisser 4 ou 5 ans
08:59et de faire ce qu'on est en train de faire, un marronnier régulier
09:02qui va s'arrêter le 31 mars et qui va reprendre quand les températures baisseront.
09:09Et là, aujourd'hui, on est en train de s'apercevoir avec le froid
09:11que les personnes meurent dans la rue, mais ils meurent également l'été.
09:14Et ça, il ne faut pas l'oublier.
09:16Et malheureusement, c'est un quotidien régulier.
09:19Et la mise à l'abri actuellement qui est faite dans certains départements
09:22sur demande du préfet, c'est vraiment quelque chose de temporaire.
09:25Ça évite la mort.
09:27Mais il n'y a pas de solution pour la rue.
09:29Alors justement, les solutions, le plan Grand-Froid a été déclenché
09:34depuis quelques heures dans une vingtaine de départements,
09:3723 départements selon les dernières informations.
09:40Ce n'est pas le cas ce soir à Paris, ce qui donne lieu à un grand bras de fer
09:44entre la mairie et l'État.
09:46On va y revenir dans quelques secondes.
09:48Mais ce plan Grand-Froid a été déclenché depuis mercredi
09:51dans le département de la Somme.
09:52Et nous sommes en ligne avec le préfet, justement, de ce département.
09:56Bonsoir, Roland Mouchel-Blaiseau.
09:58Vous êtes le préfet de ce département.
10:00Le plan a été déclenché mercredi.
10:04Il est passé en niveau 2.
10:05Ça veut dire quoi concrètement ce soir ?
10:08Alors, d'abord, bonsoir.
10:10Le niveau 2, ça veut dire c'est le Grand-Froid.
10:14Et après, il y a le niveau 3 qui serait le froid extrême.
10:18On a pu avoir à subir de ces périodes.
10:22Mais pour l'instant, on n'en est pas encore à ce niveau-là.
10:25Je reviens d'ailleurs juste, si vous le permettez, sur ce qui vient d'être dit.
10:28Oui, l'hébergement d'urgence, la mise à l'abri, c'est 365 jours par an.
10:33Et c'est d'ailleurs une responsabilité de l'État.
10:36Dans notre pays, c'est un accueil inconditionnel, quelle que soit votre situation,
10:40quelle que soit votre historique.
10:43Et naturellement, ces maraudes et ces accueils, ils existent toute l'année.
10:47Mais le déclenchement du plan Grand-Froid, tel que dans la Somme, par exemple,
10:51que nous l'avons fait mercredi, vise à mobiliser davantage de moyens,
10:55à mettre plus de ressources et d'aller encore plus vers les gens,
10:59comme c'était très bien montré dans votre reportage,
11:03on augmente la veille sociale, on double le nombre de maraudes.
11:08Ce n'est pas toujours facile de convaincre d'ailleurs un certain nombre de nos concitoyens.
11:14J'allais justement vous poser la question.
11:16Qu'est-ce qui pose difficulté justement à convaincre les gens ?
11:20Ils ne veulent pas quitter leur environnement ?
11:22Ils ne veulent pas être mis sous protection ?
11:25C'est quoi la raison ?
11:28D'abord, la très grande partie, bien sûr, accepte ou utilise les structures d'hébergement d'urgence.
11:34Aussi les structures d'accueil de jour, parce qu'il est très important d'offrir,
11:39même à ceux qui ne vont pas la nuit, un moment de réconfort, de chaleur,
11:44j'allais dire d'humanité dans la journée.
11:47On en a cinq sur Amiens qui sont ouverts toute la journée.
11:50La très grande majorité accepte l'hébergement, et même, j'espère,
11:56parce que c'est non seulement l'hébergement, mais c'est tout l'accompagnement social qui est autour.
12:00C'est l'accueil de travailleurs sociaux qui font un travail remarquable.
12:05Mais il y a quelques personnes qui, pour des raisons personnelles,
12:08sur lesquelles il est très difficile d'entrer,
12:11qui parfois refusent et préfèrent ne pas être dans des structures.
12:17Mais le rôle des maraudes, et on les renforce, c'est d'essayer de les convaincre,
12:21non pas de les forcer, mais de les convaincre,
12:23bien sûr d'apporter de la chaleur, des boissons chaudes, etc.,
12:27mais de les convaincre de se mettre à l'abri.
12:30Et en tout cas, on a ouvert des places pour ça.
12:33Merci, merci, monsieur le préfet.
12:35Merci d'avoir été ce soir en ligne avec nous sur BFM TV.
12:38Jérôme Perrin, on vient de l'évoquer, le plan grand froid dans la Somme, niveau 2.
12:43Ce plan grand froid n'a pas été mis en place il y a quelques heures à Paris.
12:48Cela a créé un début de polémique entre la mairie, l'État,
12:52une espèce de bras de fer, un peu d'ailleurs un peu stupide, un peu ridicule.
12:57Qu'est-ce que vous en pensez, vous ?
12:58La protection civile parisienne n'a pas besoin que le plan grand froid
13:02soit déclenché ni par la préfecture ni par la municipalité
13:05pour avoir une action auprès des personnes sans abri.
13:09Là, en l'occurrence, la municipalité a demandé l'ouverture de plusieurs salles
13:13en dehors de l'activation du plan grand froid.
13:15On est allé renforcer les moyens de la municipalité, de la ville de Paris
13:21pour prendre en charge les personnes qui avaient besoin d'être mises à l'abri.
13:25La préfecture déclencherait le plan grand froid.
13:27On y participerait aussi, comme on le fait dans notre mission quotidienne
13:31d'accompagnement des personnes qui sont dans la rue
13:33pour leur prise en charge tous les jours, toute l'année.
13:39On vient de le voir, les températures sont relativement basses
13:42dans la partie nord de la France, moins 3, moins 4, moins 6 degrés.
13:46Demain, on est dimanche, donc il y a des gens qui travaillent le dimanche,
13:48il y a des gens qui font du sport.
13:50Pour ceux qui travaillent lorsqu'il fait froid, deux, trois recommandations.
13:53On s'habille chaudement, on fait attention à ne pas faire d'efforts trop fournis.
13:58Et puis, régulièrement, on s'alimente et on boit chaud.
14:04Les mêmes recommandations que l'on fait au profit de la population défavorisée,
14:09elles s'appliquent aussi aux personnes qui travaillent.
14:10Et pour les sportifs, on évite de sortir ?
14:11Pour les sportifs, on fait comme en pleine chaleur, on reste chez soi.
14:14Et puis, on fait attention, le corps est déjà mis à rude épreuve par l'activité sportive.
14:19Si on le fait quand il fait trop froid ou trop chaud,
14:22ça augmente la dépense énergétique.
14:25Et donc, on le met encore à plus rude épreuve.
14:26Merci, merci infiniment pour votre témoignage à propos de ce froid qui sévit en France.
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