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  • il y a 3 heures
Ce jeudi 11 décembre, Thomas Zlowodzki, responsable de la stratégie Actions d'Oddo BHF, s'est penché sur la performance dans le secteur financier cette année 2025, et les moteurs de cette poursuite de la hausse dans ce secteur en 2026, dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.

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Transcription
00:00Il vient de nous rejoindre, 15h46, Thomas Zdorowski pour la stratégie action d'Odo BHF.
00:06Bonjour Thomas.
00:07Bonjour à tous les deux.
00:07Vous allez livrer votre verdict et le prononcer dans un instant en direct.
00:10Est-ce que ce moment qu'on va vivre ce verdict, est-ce que vous l'assumez ?
00:14Je l'assume.
00:15On vous écoute.
00:16Eh bien, moi j'assume qu'après une excellente année 2025,
00:20les financières en Europe vont encore battre le marché en 2026.
00:27On va se faire du bien, c'est agréable.
00:28D'ailleurs, on va se faire du bien parce que 2026 pour vous est une année prometteuse pour les financières,
00:33mais on sort d'une super année 2025.
00:35Est-ce qu'on peut rappeler les performances du secteur cette année déjà ?
00:38C'est assez stratosphérique puisque si on prend banques et assurances,
00:41les banques ont fait 60% de performances.
00:46Oh là là, je savonne.
00:48Elles ont surperformé le marché chaque trimestre, j'en perds mes mots.
00:52Et ces 60%, c'est en dehors même des dividendes.
00:55Donc on peut rajouter à peu près 8% de performances sur les dividendes.
00:57Et sur les assurances, elles ont fait 20% hors dividendes,
01:01donc presque 25% dividendes compris.
01:03Donc largement plus que le marché qui a déjà bien marché.
01:07Oui, et pour vous, cette année 2025 n'était que l'année du redémarrage.
01:11Une grande partie de la route reste encore à parcourir.
01:142026 pour le secteur financier va encore offrir des belles surprises.
01:17Pourquoi d'après vous ?
01:18Quels seront les fondamentaux, les moteurs de cette poursuite de la hausse ?
01:21Alors, il y a trois moteurs.
01:23Les taux, la macro et l'absence d'exposition aux risques américains.
01:28Risques américains au pluriel.
01:31Sur les taux, elles vont continuer de bénéficier de taux longs
01:36qui vont continuer à monter en Europe,
01:37notamment en raison du plan allemand d'infrastructure.
01:40Le gouvernement allemand a voté 180 milliards de dettes supplémentaires
01:43pour l'an prochain.
01:44C'est trois fois plus que la dette qu'ils avaient fait en 2024.
01:47Donc ça va évidemment continuer à faire monter les taux longs.
01:49On prévoit une vingtaine de points de base.
01:51Ça a déjà bien rebondi.
01:52Depuis le mois d'octobre, le bond est à 2,85 alors qu'il était à 2,65.
01:55Donc ça, ça aide les banques.
01:57Parce que par ailleurs, la BCE a déjà baissé les taux courts.
01:59Donc pour donner un peu une image, c'est un petit peu schématique.
02:02Mais les banques prêtent à long terme, elles empruntent à court terme.
02:05Le court terme est devenu moins cher.
02:07Le long terme est devenu plus cher.
02:08Donc elles font davantage de profit là-dessus.
02:11Le deuxième sujet, c'est vrai aussi pour les assureurs.
02:13Oui, et ce que vous nous dites, ce phénomène, en fait,
02:15si on devait trouver une image, les banques n'ont qu'à faire la planche.
02:18Elles profiteront de la marée montante des taux, tout simplement.
02:20Absolument, avec en plus des taux courts quand même,
02:22qui pour certains cas permettent de faire redémarrer le cycle du crédit.
02:25Donc c'est vraiment plutôt positif.
02:27Et pour les assureurs, le fait que les taux longs soient élevés,
02:30ça les aide dans leur portefeuille d'investissement.
02:32Et d'une autre manière, par contre, les livrets bancaires,
02:34qui sont moins importants dans la rentabilité des banques,
02:36sont moins attractifs à court terme.
02:37Donc pour les banques, elles ont des rentrées d'argent
02:40dans leur activité d'assurance-vie.
02:42Donc c'est un deuxième point positif du fait que les taux longs
02:45soient plus élevés que les taux courts,
02:46à la fois pour les banques et les assurances,
02:49mais pour des raisons différentes.
02:50Donc le facteur taux, premier moteur de la performance encore à venir des financiers.
02:53Il y a un deuxième moteur.
02:55Oui, donc sur le deuxième moteur, sur l'économie européenne,
02:58qui va aller un petit peu mieux,
02:59on va voir un tout petit peu mieux l'an prochain,
03:01ça va aider les banques un petit peu.
03:03Et surtout, on ne voit pas de récession dans l'économie européenne l'an prochain.
03:07Donc tant qu'il n'y a pas de récession,
03:09il n'y a pas de remontée du coût du risque,
03:10ce qui est évidemment le gros danger des banques.
03:12C'est-à-dire qu'il y a un grand choc,
03:13comme dans les crises financières,
03:15les ralentissements économiques marqués.
03:17Les banques sont en première ligne,
03:18c'est pour ça qu'on dit qu'elles sont cycliques.
03:20Là, la macro, on n'attend pas une accélération monstrueuse,
03:22mais ça devrait être un petit peu meilleur.
03:24Et je dirais par rapport à cette macro un peu molle,
03:26les assurances aussi ne sont pas tellement corrélées à la macro,
03:29donc elles sont protégées de ces deux points de vue-là.
03:32Bon, croissance européenne, effectivement,
03:34amenée a priori à s'accélérer l'an prochain.
03:36La BCE a un peu révisé la hausse.
03:37D'ailleurs, sa prévision de croissance pour l'an prochain
03:39devrait atteindre, pourquoi pas, 1,5%.
03:40Et donc, le coût du risque sera moindre, c'est ça ?
03:43Pas de hausse du coût du risque.
03:44Pas de hausse du coût du risque est le principal danger pour les banques.
03:46Et alors, vous disiez,
03:47les banques en plus ne sont pas exposées,
03:49nos banques européennes,
03:50aux risques, au pluriel, américains.
03:52Oui, absolument.
03:53Et ça, c'est la continuité de cette année.
03:55C'est-à-dire qu'elles ont un avantage
03:56de ne pas vendre leurs produits aux Etats-Unis.
03:59Donc, le premier risque, c'est le risque tarifaire.
04:01Elles n'ont pas de risque d'être obligées de serrer leurs prix
04:05pour continuer à vendre aux Etats-Unis.
04:06On rappelle quand même que cette année,
04:08si le cadre tarifaire s'est clarifié,
04:10en gros 15% en moyenne,
04:12hors exception pour l'Europe pour vendre aux Etats-Unis,
04:14ça va quand même peser sur les autres secteurs.
04:17C'est quand même quelque chose qui est compliqué pour les exportateurs.
04:19Donc, les banques, les financières,
04:21qui sont pour la plupart domestiques,
04:22il y a une exception dans les assureurs
04:24sur Aegon qui est présent aux Etats-Unis,
04:26mais c'est pareil, il n'y a pas de tarif là-dessus.
04:28Elles ne sont pas dans ce sujet des droits de douane.
04:30Donc, cette année, dans le résultat,
04:32c'est plutôt indépendant pour eux.
04:34Et le deuxième risque américain,
04:35c'est le risque de change.
04:37Et là, pour le coup, c'est le risque d'avoir des revenus
04:38qui sont effectués en dollars,
04:40même quand on n'a pas de tarif.
04:42Je prends par exemple du secteur de la publicité.
04:45Les publicistes produisent aux Etats-Unis
04:47les revenus qu'ils ont en dollars,
04:48mais le dollar a beaucoup baissé.
04:50On est à 1,17, on était à 1,04 il y a un an,
04:52et il est possible qu'ils continuent à s'affaiblir
04:54un petit peu en début d'année.
04:55Donc, ça, ça va peser sur toutes les parties de la cote
05:00qui ont des revenus en dollars,
05:02alors que pour les banques,
05:03il y a évidemment des choses dans les salles de marché,
05:05des choses comme ça,
05:05mais leurs revenus sont principalement en euros.
05:07Et pour l'assurance, c'est la même chose.
05:09Donc, ce risque qui n'est toujours pas là,
05:10fait que c'est finalement un secteur relativement sûr
05:13à jouer pour l'an prochain.
05:14Et on entend parler d'un effet IA aussi,
05:17l'intelligence artificielle,
05:18dont bénéficierait Antoine,
05:19particulièrement ce secteur bancaire,
05:21plus que les autres secteurs peut-être ?
05:22Oui, comment ça se fait qu'on peut...
05:24Parce que quand on parle d'effet IA
05:26sur les gains de productivité des entreprises,
05:28on a l'impression d'un phénomène de masse,
05:30genre chacun va y gagner tant, etc.
05:32Bon, c'est plus compliqué que ça.
05:34Pour les banques,
05:36de quelle manière,
05:37sur quel secteur d'activité très précis,
05:40l'IA pourra à coup sûr
05:42faire gagner de la productivité et de la valeur ?
05:44Alors, à coup sûr,
05:45c'est toujours assez difficile.
05:46Mais c'est vrai que les banques sont engagées
05:48depuis des années
05:49sur la digitalisation de leur activité.
05:51Donc ça, c'est quand même quelque chose
05:51qu'elles savent faire.
05:53Elles ont recours à des prestataires.
05:54Donc, on pourrait aussi jouer,
05:56comme on dit en read across,
05:57les IT services exposés aux banques.
05:58C'est-à-dire les services
06:00qui vont vendre ces services-là aux banques.
06:02Effectivement, il y a la connaissance client
06:04pour gagner du temps,
06:05surtout le fardeau réglementaire,
06:07pour pouvoir répondre au KYC,
06:09pour pouvoir finalement adresser le client
06:11et répondre plus rapidement
06:12à des demandes clients,
06:13que ce soit dans le retail
06:13ou dans la recherche.
06:15Après, je pense qu'il n'y aura pas forcément
06:17une accélération l'an prochain,
06:19mais on va avoir une continuation là-dessus.
06:21Par exemple, BNP Paribas,
06:22ça peut faire partie des 600 millions d'économies
06:24qu'ils ont prévues de faire.
06:25Donc, on prévoit, nous,
06:27y compris IA,
06:28sans forcément regarder le détail,
06:30une amélioration de ce qu'on appelle
06:31les coefficients d'exploitation,
06:32c'est-à-dire les revenus,
06:33enfin, les coûts, pardon,
06:34rapportés aux revenus.
06:36Donc, les banques vont continuer
06:37à être relativement économes
06:38et à faire des économies.
06:39Mais je pense que c'est quand même
06:41un processus qui va être assez long.
06:43Zone Bourse a screené
06:44les publications des banques
06:45pour le dernier trimestre,
06:47le troisième trimestre.
06:48Et c'est le secteur
06:49qui parle le plus d'IA.
06:51Chaque banque en Europe,
06:52lors de sa publication,
06:53a plus parlé d'IA
06:54que d'Assosystem, par exemple,
06:56sur lequel il y a des doutes.
06:56Est-ce que d'Assosystem profitera de l'IA
06:58ou on sera victime ?
06:59Ben voilà.
06:59On va voir si, effectivement,
07:00l'IA apporte ce relais de croissance
07:01supplémentaire au secteur bancaire.
07:03Sauf qu'il y a banque et banque.
07:04Vous êtes positif pour le secteur l'an prochain,
07:05sauf qu'il y a banque et banque.
07:07Cette année,
07:07Société Générale a gagné 130%.
07:09Loin derrière,
07:11BNP et Crédit Agricole
07:11ont gagné 30%.
07:12Ce qui est bien,
07:13mais c'est quatre fois moins
07:13que Société Générale.
07:14Du coup, lesquels ?
07:15Quel profil de valeur
07:16devrait faire mieux que mieux
07:18dans le secteur l'an prochain ?
07:19Alors, on a deux profils.
07:20On commence par BNP Paribas
07:22qui est un petit peu en retard.
07:23Et on va dire que ça reste
07:24une banque de très grande qualité
07:26qui est très en retard
07:27puisqu'en termes de valorisation,
07:29elle a quasiment 30% de décote
07:30par rapport au reste du marché.
07:32Elle a subi récemment
07:33vraiment ce qu'on appelle un sell-off,
07:35une vente assez importante
07:36au moment du nouveau procès
07:38sur les activités au Soudan.
07:39C'est une vieille histoire
07:40sur le jumeau à New York.
07:41Elle a perdu presque 10%
07:43à ce moment-là.
07:44Elle est en train de revenir.
07:45Donc, on pense qu'il y a
07:46des craintes excessives là-dessus.
07:47Après, se prononcer uniquement
07:49sur un risque juridique,
07:50c'est toujours un petit peu compliqué.
07:51Mais en tout cas,
07:51le point d'entrée
07:52est plutôt positif.
07:54Elle a intégré AXAIM.
07:55Donc, ça va continuer
07:56à faire monter ses revenus.
07:58Et elle a aussi
07:59des plans d'économie
07:59assez importants.
08:00Et en dernier lieu,
08:02elle subit un petit peu
08:03en forme de décote
08:04sur le risque politique français.
08:06On pense que les choses
08:07devraient quand même s'étioler.
08:08Il y a beaucoup d'actualités dessus.
08:10Mais si on se projette
08:10sur le fait qu'on aura
08:11un budget, quel qu'il soit,
08:13et qu'on n'aura pas de dissolution,
08:15du point de vue
08:15d'investisseurs étrangers
08:16qui ne sont pas français
08:18et qui investissent en France,
08:18une fois qu'ils auront
08:19la certitude là-dessus en janvier,
08:20on pense que le titre
08:21peut bien commencer l'année.
08:22BNP Paribas,
08:23donc dans le secteur bancaire.
08:25Oui.
08:25Et on peut jouer de façon,
08:26si on veut être un petit peu plus...
08:28Comment dire ?
08:29Jouer la qualité
08:29au sein du secteur bancaire.
08:32Alors on a beaucoup dit
08:32que les valeurs qualité
08:33n'avaient pas beaucoup fonctionné.
08:34C'est vrai qu'elles ont
08:34sous-performé cette année.
08:36Par contre, dans la banque,
08:37nous, la plus grande banque
08:38de qualité en zone euro,
08:39dans ce qu'on couvre,
08:40c'est KBC.
08:40C'est une banque belge
08:41qui est vraiment extraordinaire.
08:42C'est la meilleure rentabilité
08:44d'équité du secteur.
08:45C'est de plus de 20 à 21 %.
08:47Elle a un business mix
08:49avec également une partie
08:51de gestion d'actifs
08:52qu'elle renforce,
08:52qui est plus rentable
08:53que la moyenne des bancaires.
08:54La trajectoire boursière
08:55est très bonne.
08:56Et puis surtout,
08:57ça lui donne des capacités
08:58de faire des acquisitions.
08:59Peut-être en deuxième partie
09:00des années,
09:01l'assureur et Thias.
09:02Donc il y a l'upside
09:03de la croissance
09:04par acquisition
09:05dans le secteur bancaire.
09:06Il n'y a pas tant de valeurs
09:07qui peuvent faire ça.
09:07KBC.
09:08Dans les financiers,
09:08il y a aussi les assurances.
09:09Alors il reste 30 secondes à peine,
09:10Thomas, il faut aller vite
09:11sur les assureurs.
09:12Mais qui pourrait le mieux
09:13s'en sortir ?
09:13Rapidement, AXA,
09:15très bonne valeur.
09:16Pour l'instant,
09:17nous avons encore
09:1710 % d'upside,
09:18encore un petit peu
09:19de risque français.
09:20Tout va bien chez AXA,
09:21donc ça devrait continuer
09:22à fonctionner.
09:23Et ils auront un nouveau
09:23plan stratégique en 2027.
09:25Donc ça va très bien.
09:27Et puis quelque chose
09:27de plus spécifique,
09:29ASR,
09:30c'est un assureur néerlandais
09:31qui est très exposé
09:33au marché immobilier,
09:34surtout les maisons.
09:35Et ça, ça marche très bien
09:36aux Pays-Bas.
09:38Et qui là aussi
09:39pourrait racheter
09:40des fonds de pension.
09:41Parce qu'aux Pays-Bas,
09:42on parle non seulement
09:42de retraite par capitalisation,
09:44mais les assureurs
09:44vont pouvoir racheter
09:45des fonds de pension.
09:46Ils savent très bien faire
09:47et ils vont continuer.
09:48Quelques idées pour 2026,
09:49le grand livre de l'investissement
09:50qu'on a d'ores et déjà ouvert
09:51dans BFM Bourse.
09:52Merci.
09:52Thomas Lovotsky
09:53avec nous
09:54pour Odo BHF.
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