00:00Vous commencez la radio sur un poste très formateur, ça j'ai adoré cette anecdote, au standard d'une émission de libre antenne de 21h à minuit
00:07et votre rôle c'était de filtrer les appels des auditeurs et alors vous tombez sur des gens quand même très particuliers.
00:12Oh là là, mais oui c'est vrai qu'on est un peu en rempart quand on est au standard, donc tous les gens qui veulent passer à l'antenne passent par le standard
00:18et c'est vrai qu'ils ont des anecdotes assez corsées parfois et puis alors surtout moi je faisais des émissions tard le soir.
00:24Oui donc on pouvait tout dire quoi, il n'y avait pas de tabou.
00:25Je pouvais tout dire et puis les gens pensaient que je pouvais tout entendre, donc on me livrait des fantasmes, plein de choses, mais c'est ça le standard.
00:32Des gens qui miaulent ?
00:33Des gens qui miaulent, oui, par exemple.
00:35Des gens qui miaulent dès que vous décrochez ? Non mais c'est quand même particulier.
00:37Oui c'est spécial.
00:38Un fétichiste du cuir aussi qui appelait presque tous les jours ?
00:41Ah tout le temps, et alors dès que je mettais un perfecto je recevais des tas de messages, c'était extrêmement gênant.
00:45Ah oui, oui, oui, ce genre de choses.
00:47Et un autre, j'ai bien aimé celui-là aussi, il appelait incessamment pour demander à ce que je m'assoie sur lui en caouet.
00:52C'était son fantasme.
00:52Vous savez qu'on a fini par le faire.
00:57C'est-à-dire qu'on l'a fait venir chez Coé à l'époque, et alors c'est pas moi, c'est la co-animatrice de l'époque, Julie, qui l'a fait.
01:02On a réalisé son rêve, elle s'est assise sur lui, il était dans le public, en caouet.
01:06Ah mais c'était une autre époque, d'ailleurs il y a un chapitre qui s'appelle comme ça dans le livre, c'est vrai qu'on ne pourrait plus forcément faire ce genre de choses.
01:12Je comprends. Déjà sur ce premier poste au standard d'une radio musicale, vous êtes amené à faire de l'antenne, à devenir l'un des personnages de l'émission, à raconter aussi des détails personnels de votre vie.
01:22Et on sent que vous avez dû très tôt mettre un peu votre amour propre de côté.
01:26C'est compliqué.
01:28C'est-à-dire que maintenant j'ai plus honte de rien.
01:30Il peut tout m'arriver.
01:31C'est vrai que c'est ce qu'on m'a appris dès le début.
01:34On m'a dit déjà il n'y a plus de pudeur, il faut vraiment se livrer aux auditeurs.
01:38Dans les émissions qu'on fait actuellement, non.
01:40Parce que là c'est sérieux, mais à l'époque c'était de la libre-antenne.
01:43Et en fait les gens avaient besoin de s'identifier, et ils avaient besoin de connaître notre vie.
01:47Donc il fallait se lâcher.
01:48C'était dur à des moments, non ? On doit prendre sur soi à des moments.
01:50En fait c'était dur parce que je me disais ma famille.
01:52Ils disaient honte, mais bon, bien sûr.
01:53Et c'est ça qui était dur pour moi, c'était juste ma barrière.
01:56Mais sinon non, moi ça m'a très vite amusée justement de me livrer.
01:59Et j'ai très vite compris que c'était le jeu.
02:02Et puis c'est cool aussi de partager tout ça avec les auditeurs.
02:04Après on devient une grande famille, donc non c'était chouette.
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