Jean-Luc Mélenchon auditionné par la commission d’enquête parlementaire

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Transcript

00:00Les informations en provenance du Louvre.

00:02Je travaille au Louvre en tant qu'agent de poste de contrôle et intervention du Louvre.

00:05Ah, ça va vous tomber bien vous.

00:06Il n'y a pas de risque zéro.

00:07Je suis en déconné.

00:08La première mission, généralement, à la prise de service, c'est de vérifier les installations techniques.

00:13S'il n'y a pas de fil d'eau.

00:13Une inondation a eu lieu au Louvre.

00:16Si on ne fait pas de lever de l'eau dans une salle, l'eau se propage et les œufs sont touchés.

00:20Infectant grandement la bibliothèque des antiquités.

00:23Rendez les bijoux de la cour.

00:25Vous l'avez compris, c'est peut-être l'information la plus consternante de ce week-end.

00:30Une fuite au musée du Louvre a engendré la destruction de plusieurs ouvrages, Péricault.

00:35Est-ce que vous vous souvenez, je vous interpelle Maud aussi, vous étiez jeune à l'époque.

00:39Est-ce que vous vous souvenez de la cérémonie de la soirée de la victoire électorale d'Emmanuel Macron en mai 2017,

00:47lorsqu'il est élu triomphalement au deuxième tour ?

00:50Et on voit, mise en scène je crois par Stéphane Berne, on voit le président de la République tout récemment élu,

00:54déambuler, marcher de façon pharaonesque dans les couloirs du Louvre.

00:59– Mitterrandesque.

01:00– Mitterrandesque, pour le Sphinx, oui.

01:02Mais c'était, bon, avec la 9e symphonie de Beethoven qui était là,

01:06on avait ce monument de l'histoire de France, le Louvre,

01:09et le président de la République récemment élu s'en emparait.

01:12Bon, pauvre Louvre, je ne sais pas si c'est à la portée de la poisse,

01:15alors ensuite il y a des gens qui vont, qui passent par les fenêtres,

01:18ils vont voler des bijoux royaux, ils repartent en toute impunité avec la nacelle

01:24et puis ils montent sur le scooter.

01:27Alors là c'était la fuite par le haut, et là maintenant on a la fuite d'eau, d'eau sale,

01:31on n'a pas fait les analyses, je ne sais pas quelle est la saleté qui est dans l'eau,

01:34quel est le type de bactéries.

01:36Et donc ça a touché des documents au rayon, c'est au département des antiquités égyptiennes,

01:43alors ce ne sont pas les antiquités égyptiennes qui ont été touchées, Dieu merci,

01:46ce sont des documents de la bibliothèque, dont les plus anciens sont du 19e siècle

01:51et qui ont été touchés par l'eau.

01:52Alors là, qu'est-ce qui nous en tombe ?

01:54Alors ce n'est pas la Victoire Samothrace parce qu'elle n'a plus ses bras,

01:56elle, les bras ne peuvent pas lui en tomber, je veux dire.

01:58Mais là quand même, enfin je ne sais pas, est-ce qu'on va encore découvrir d'autres choses ?

02:02Donc SOS Monuments Historiques Français, SOS Culture Française,

02:07je suis allé vous dire SOS Agriculture Française, SOS École Française,

02:10enfin voilà, donc tout aussi de se partage.

02:12Mais le Louvre, est-ce que le Louvre est le symbole ?

02:15Est-ce que le Louvre est devenu le symbole de ce que ce pays est en train de devenir ?

02:18Voilà, donc fuite d'eau, des chiottes, quelque chose comme ça,

02:23dans le département des antiquités égyptiennes, rien que la phrase,

02:27enfin rien que l'embranche fuite d'eau au Louvre,

02:30nous laisse un petit peu perplexes.

02:32Et la petite information du matin, Perico,

02:34c'est que le personnel du Louvre a décidé de se mettre en grève

02:36à partir du 15 décembre, reconductible.

02:39Eh bien voilà, mais qui c'est qui va éponger ?

02:41Maud, je sens qu'on va se prendre encore le saut à la serpillère,

02:44avec Julien et Emmanuel, c'est nous qui allons éponger le dos du Louvre.

02:49Une bonne nouvelle cette fois,

02:50avec une initiative inattendue d'une élue parisienne,

02:53dont on a beaucoup parlé ces temps-ci.

02:54Vous vous souvenez de Jeanne d'Otzer, maire du 8e arrondissement,

02:57qui avait, alors, on peut toujours dire,

02:59c'est pour ses activités électorales, professionnelles,

03:03ses activités de maire, elle avait eu des frais vestimentaires.

03:07C'est sûr qu'il faut bien s'habiller.

03:10La maire de Paris, Anne Hidalgo lui-même,

03:12a toujours dit, moi je représente Paris, je suis obligé de...

03:15Donc il y avait eu pour une certaine somme d'argent dépensé,

03:19polémique, débat, elle s'était expliqué,

03:21elle avait d'ailleurs très subtilement remercié ses électeurs,

03:25en disant, grâce à vous, je peux m'habiller de façon très correcte et assez élégante.

03:30Bon, évidemment, cette déclaration avait sommé le trouble,

03:33et bien finalement, elle a décidé de rembourser.

03:35Qu'est-ce qu'on va dire, Maud ? C'est tout à son honneur.

03:37Sauf qu'elle reconnaît quand même un peu sa faute,

03:40et comme disait le cardinal de Retz,

03:42on sort toujours de l'ambiguïté à son détriment.

03:44Bon, en tout cas, voilà, la somme est remboursée,

03:46l'incident est clos, et je pense que ça servira d'exemple.

03:49Entre Mme Hidalgo et Mme Auxerre,

03:51voilà, les frais du contribuable,

03:53l'argent du contribuable

03:55est destiné aux frais de la République,

03:56peut-être pas pour aller dans les grands couturiers

03:58s'acheter des tailleurs et des chemisiers.

04:02Maud, vous étiez chez vous en Bourgogne,

04:05dans Lyon, ce week-end,

04:07et vous avez eu une mauvaise et triste découverte à la fois.

04:11Triste parce qu'il s'agit d'une boulangerie,

04:12et c'est toujours un gros chagrin quand une boulangerie.

04:14Oui, parce que comme chaque samedi matin,

04:16nous nous rendions au marché de Sens dans Lyon,

04:18dans cette superbe halle qui abrite une vingtaine de commerçants

04:20trois fois par semaine,

04:21et j'encourage les Parisiens à y faire un tour.

04:23Il n'y a que du bon, c'est à une heure de Paris en train.

04:25Mais avant d'arriver à Sens,

04:26on fait toujours une halte à Torigny,

04:28un village situé à 12 kilomètres de Sens,

04:30pour acheter notre pain et récupérer des colis dans un dépôt,

04:33parce que comme vous le savez,

04:33aujourd'hui, une boulangerie de village doit se diversifier,

04:36sinon c'est la disparition quasi assurée.

04:38Le boulanger travaille dans un autre village,

04:40à 4 kilomètres de là, à Soucy,

04:42depuis 15 ans, à 80 heures semaine.

04:44Il s'appelle Jean-Olivier Bardet,

04:46il s'est battu pour ouvrir et pour maintenir ce dépôt de pain,

04:49en redoublant d'efforts, en sacrifiant ses nuits,

04:51en faisant face parfois à des élus réticents,

04:53pas franchement aidants,

04:54en assistant aussi à la fermeture

04:56de toutes les autres boulangeries des communes alentours,

04:58parce que les prix de l'énergie augmentent,

05:00pareil pour les matières premières,

05:01parce que la concurrence déloyale

05:02broie tout ce qui reste d'artisanal,

05:05et parce que pour quelques centimes d'écart,

05:07les consommateurs préfèrent souvent

05:08acheter une baguette industrielle,

05:09tout en prétendant se battre

05:11pour la survie de leur commerce de proximité.

05:13On connaît.

05:14Et bien vous savez quoi, Péricault ?

05:15La boulangerie a fermé.

05:16Ce ne sont pas les premiers,

05:17ce ne seront pas malheureusement

05:18les derniers non plus qui vont fermer.

05:20Non, et samedi matin,

05:21ma mère et moi sommes allés toquer

05:23à la porte de ce jeune couple,

05:24sans savoir que la décision du tribunal

05:26de commerce de sang s'était tombée la veille,

05:28à 21h,

05:29après avoir couché leurs deux filles.

05:30La jeune femme, Emmanuelle, nous a ouvert

05:32et elle a instantanément fendu en larmes

05:34en nous disant qu'ils ne rebondiraient pas,

05:36que tout était fini.

05:37Ça faisait un peu plus d'un an

05:38qu'ils n'arrivaient plus à payer leurs charges,

05:39mais ces gens-là,

05:40on ne les aide pas à croire

05:41qu'un Français qui bosse

05:42mérite moins que d'autres.

05:43Alors forcément, j'ai la haine

05:44parce que c'est injuste,

05:45parce qu'on nous prive encore

05:47d'un commerce essentiel,

05:48parce que 62% des communes françaises

05:50ne disposent plus d'aucun commerce.

05:53C'est environ trois fois plus

05:54qu'il y a 50 ans.

05:56En fait, j'ai la haine, Péricault,

05:57parce que cette famille perd tout

05:58et qu'on n'y peut rien.

06:00Alors avant l'émission,

06:01j'ai écrit à Jean-Olivier,

06:02le boulanger,

06:03pour savoir s'il avait eu du nouveau

06:04et il m'a quand même annoncé

06:05une bonne nouvelle.

06:06Il a déjà retrouvé du travail

06:07pour janvier avec un rythme plus humain,

06:09ce qui lui permettra, dit-il,

06:10d'avoir enfin une vie de famille.

06:11Ça veut dire combien cet homme

06:12est courageux

06:13et combien tant d'autres le sont,

06:15malgré tout ce qu'on peut raconter

06:16comme conneries sur les Français.

06:17Alors là,

06:17elle n'est jamais bonne conseillère,

06:19ma chère Maud,

06:19mais je partage...

06:20Non mais là,

06:20je pense qu'elle est légitime.

06:21Oui, oui,

06:21mais enfin, c'est une expression...

06:23Ne vous inquiétez pas,

06:24je ne vais pas foutre le feu

06:25au tribunal de commerce.

06:26En tout cas,

06:26je partage votre colère

06:27parce que je connais aussi

06:28un nombre d'artisans

06:31confrontés à cette tragédie,

06:32notamment avec le prix de l'énergie

06:33et c'était la facture d'électricité

06:35qui a souvent provoqué

06:36la fermeture des boulangeries

06:38et d'autres artisans.

06:42Et puis,

06:42une fois n'est pas coutume,

06:43les crèches de Noël

06:43sont au cœur des polémiques

06:45à l'approche des 120...

06:46Non,

06:47et l'approche, pardon,

06:48des 120 ans

06:48de la loi de 1905

06:49n'arrange rien.

06:50Oui,

06:50notre consoeur

06:52eut-elle crive

06:52dans le Parisien

06:54a signalé,

06:55a rappelé

06:55que les crèches

06:57n'avaient pas leur place

06:58dans les mairies.

07:00On est d'accord,

07:00la loi de 1905

07:02dont on va fêter

07:03les 120 ans demain

07:04stipule bien

07:05qu'il ne peut pas y avoir

07:06de manifestation religieuse

07:08sous quelque forme

07:09que ce soit

07:09dans un établissement public.

07:11Pour autant,

07:12et on a eu ce débat

07:12avec M. Alliou,

07:14maire de Perpignan

07:15la semaine dernière,

07:17si c'est une tradition

07:18qui est déjà installée

07:18dans la mairie,

07:19une pratique qui est ancienne,

07:20c'est beaucoup moins problématique

07:22que si c'est un maire

07:24qui le met là,

07:25j'allais dire,

07:26pour affirmer

07:26une appartenance religieuse.

07:28S'il y a antériorité,

07:30voilà,

07:30ensuite on voit

07:30au coup par coup

07:31où est-ce qu'elle est placée,

07:32comment elle est placée.

07:34Je disais

07:34avec Lui Alliou

07:36que la crèche

07:37c'est aussi un symbole

07:38d'un pauvre petit enfant.

07:40Voilà,

07:41avec un âne et un bœuf,

07:43avec une maman,

07:43enfin des gens pauvres,

07:44c'est pas un symbole

07:45de la grande bourgeoisie catholique.

07:47Il faudrait s'intéresser

07:48à qui est heurté

07:49par la présence de crèches

07:50dans l'espace public aussi.

07:51Voilà, en tout cas,

07:51ça fait partie de notre histoire,

07:52de notre culture

07:53et de nos traditions

07:54et c'est pas l'entorse

07:56à la laïcité

07:56la plus violente

07:57que l'on a en République.

07:58Je pense qu'il y a des choses

07:59beaucoup plus graves

07:59dans les écoles

08:00avec les voix

08:01et d'autres comportements religieux

08:03que la crèche dans les écoles.

08:04Jean-Luc Mélenchon

08:11était auditionné

08:12samedi par la commission

08:13d'enquête parlementaire

08:14sur les liens supposés

08:15entre son parti

08:16et des réseaux islamistes

08:17de Péricault.

08:18Eh bien,

08:19il parle de grand remplacement

08:20par la créolisation.

08:22Donc,

08:22je veux rassurer

08:23le leader

08:24de la France insoumise.

08:25La créolisation,

08:26elle a toujours existé.

08:27La civilisation gallo-romaine,

08:29l'arrivée ensuite

08:30des peuplades germaniques.

08:32Enfin,

08:32voilà,

08:32la France est une suite

08:33de créolisation.

08:34si on veut utiliser ce terme

08:36de mixité,

08:37mais par l'intégration

08:39et par l'assimilation.

08:41Voilà,

08:41il n'y a aucun problème.

08:43Et puis,

08:43le grand remplacement

08:44d'une génération,

08:45pour des raisons biologiques,

08:46effectivement,

08:47je suis moi-même

08:48le grand remplacement

08:49de mes arrières-grands-parents

08:50et de mes grands-parents.

08:51Oui, vu comme ça.

08:51Et mes petits-enfants,

08:52si j'en ai,

08:53et les vôtres aussi,

08:55seront le remplacement.

08:56Donc, voilà,

08:56qu'ils se calment.

08:58Voilà,

08:58grand remplacement.

08:59Je n'ai pas encore

09:00de petits-enfants.

09:01Non, non, non,

09:02mais c'est pour ça.

09:02Donc,

09:02ce n'est pas des termes

09:04dont il faut avoir peur.

09:06Nous sommes voués

09:07à être une nation créole

09:09et tant mieux

09:10que la jeune génération

09:13fasse le grand remplacement

09:16de l'ancienne génération.

09:19Voilà.

09:20On sent l'homme

09:21qui a un peu perdu

09:22sa bataille électorale

09:24et politique.

09:24Ah bon ?

09:25Et qui est dans...

09:26Ben oui,

09:26là, j'ai l'impression

09:27qu'on dirait...

09:27Vous savez,

09:27le forcené

09:28qui est dans sa citadelle

09:30en train de crier.

09:31Bon, mais écoutez,

09:31laissons le faire.

09:32Mais voilà,

09:33la République française

09:34continuera à exister

09:34telle qu'elle est

09:35parce qu'il y aura

09:36toujours des gens

09:36qui se mobiliseront

09:37pour la défendre

09:38dans les valeurs initiales

09:39de la République,

09:39de la démocratie,

09:40de la tolérance

09:41et du partage.

09:41On vous parlait

09:42à l'instant

09:42de cette boulangerie

09:43qui a fermé

09:50sont délaissés.

09:51On en parle.

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