Les Vraies Voix avec Arthur de Watrigant, directeur de la rédaction du magazine L'Incorrect.
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00:00L'une des séquences qui a été mise en ligne d'une durée d'une minute douze a été coupée à dix reprises.
00:07Dix points de montage qui sont visibles à l'œil nu, ce qui laisse penser que cette vidéo a été volée et montée dans le seul but de provoquer une interprétation biaisée et malhonnête, en clair, pour nous nuire.
00:18Les vraies voix Sud Radio
00:20Donc on va rappeler cette information, les journalistes Patrick Cohen et Thomas Legrand ont saisi la justice contre le directeur de la rédaction de l'incorrecte pour diffusion de fausses informations après la publication d'une vidéo.
00:34Ils apparaissaient en discussion politique avec des cadres du PS. Arthur de Vatrican est avec nous aujourd'hui. Merci en tout cas d'avoir accepté cette information.
00:43Est-ce qu'on peut rappeler, vous pouvez nous rappeler, je l'ai rappelé brièvement, ce qu'il s'est passé pour les auditeurs, pour que les auditeurs soient au même niveau d'information que nous tous ?
00:55Je raconte toute l'histoire depuis le début ou juste ce qui s'est passé depuis deux jours ?
00:58Non, rapidement ce qui s'est passé au début et ce qui se passe aujourd'hui.
01:01Nous avons donc eu accès à des vidéos dans un lieu public, dans un bar qui s'appelle le Coucou, dans le 7ème arrondissement, où il y avait autour de la table Patrick Cohen, éditorialiste, journaliste,
01:13sur le service public. Thomas Legrand, éditorialiste à Libération et également journaliste sur le service public.
01:20Et deux huiles du Parti Socialiste, et je ne me rappelle plus très bien leur nom.
01:25Pierre Jouvet, il y avait déjà, et le 4i, j'ai un trou de mémoire sur le dernier.
01:30Broussi, je crois.
01:31Broussi, qui ont des types secrétaires nationales en charge des campagnes et tout.
01:34Et donc les vidéos que je consulte, en fait, on voit une discussion qui n'est pas une question de journaliste,
01:40où il n'y a pas de distance entre le journaliste et le politique,
01:42qui ne sont pas là pour récupérer des informations, ou pour avoir des preuves, ou pour sourcer.
01:47Ils sont là en discutant de stratégie.
01:49J'avais l'impression d'assister aux 18 brumeurs, si vous voulez, un peu pour les nuls.
01:54Parce que le but étant de propulser la fusée avec Glucksmann en faisant une union de la gauche.
01:58Et seul Glucksmann, ils avaient même pris une règle en expliquant,
02:01si on va de telle personne à telle personne, celui qui est au milieu c'est Glucksmann,
02:04et comme ça l'union de la gauche va gagner.
02:06Et donc il y a trois phrases un peu qui ont été extraites, qui ont choquées.
02:10C'est, il parle de Rachida Dati à Paris, il pose la question,
02:14en fait il pose les questions et puis il répond en même temps, ça qui est assez amusant,
02:17en disant est-ce qu'il y a un risque pour Dati à Paris ?
02:20Et Thomas Legrand répond, de toute façon avec Patrick on s'en occupe de Dati.
02:24Patrick Cohen étant Patrick, et Patrick Cohen ne bronche pas.
02:27Et après il y a une deuxième partie intéressante,
02:30c'est quand il parle d'un éventuel second tour Marine Le Pen, Raphaël Glucksmann,
02:34encore une fois il pose la question, mais qu'est-ce qu'il va faire le marais centre-droite, centre-gauche ?
02:38C'est l'expression de Thomas Legrand.
02:40Et puis dans la foulée il répond rassuré,
02:41heureusement ils écoutent France Inter, ils écoutent France Inter en masse.
02:44Voilà, donc si vous voulez c'était une discussion de stratégie
02:47pour faire élire quelqu'un en utilisant le bien public,
02:52qui appartient à tous les Français, à savoir la radio publique.
02:54Et donc suite à ça, il y a eu le truc classique,
02:58alors nous on avait anticipé évidemment toutes les ripostes,
03:00première riposte c'est de l'extrême droite,
03:02forcément vieille méthode totalitaire,
03:04alors si vous voulez enlever le message ou tuer le messager.
03:06Bon, raté ça n'a pas pris parce que ça a choqué un peu tout le monde.
03:08Ça a choqué tout le monde sans que les gens soient vraiment surpris,
03:11en fait ils ont juste vu l'image et le son de quelque chose qu'ils savaient déjà.
03:14Donc ensuite, la taque d'après, c'est un montage,
03:16c'est la phrase qu'on a entendue de Patrick Connais, de Thomas Legrand,
03:18c'est un montage, raté parce qu'en fait on a fait un constat d'huissier,
03:22et le huissier constate que les rushs,
03:27que les vidéos diffusées et les sous-titres qu'on a ajoutés,
03:30parce que parfois il y a des sons pas audibles,
03:31sont conformes aux rushs.
03:33Donc il n'y a pas de trafic, il n'y a pas de malveillance,
03:36il n'y a pas de volonté de nuire.
03:37Et puis ensuite, l'étape d'après...
03:38Pour que tout le monde comprenne bien ce que sont les rushs,
03:41ce sont des vidéos qui sont enregistrées des sources.
03:43C'est des fichiers sources.
03:45Et ensuite, même Thomas Legrand a dit, je crois que c'est une IA.
03:49Bref, je pense que l'étape d'après c'était les russes.
03:51Donc on pouvait monter d'un coup à chaque fois, c'était...
03:54Mais parce que le problème c'est qu'ils n'ont pas l'habitude quand ils attaquent,
03:57ils n'ont pas l'habitude de se faire prendre la main dans le pot de confiture,
04:00et leur réaction, plus ils réagissaient et plus ils s'embourbaient,
04:03donc ça ne marchait pas.
04:04Et donc ils ont annoncé qu'ils portaient plainte,
04:06et ça a été le cas, donc ils ont tous les deux porté plainte,
04:08et c'est pourquoi j'ai été convoqué hier...
04:10Vous avez été entendu ?
04:11Pour une audition, alors c'est une audition libre,
04:14mais en qualité de mise en cause.
04:16Audition libre, donc je parle sous...
04:18Le vrai magistrat est présent, donc il me contredira
04:20si je ne suis pas très juridique,
04:22je ne m'y connais pas très bien, mais je crois que c'est 4 heures maximum,
04:24sinon ensuite c'est une garde à vue,
04:26donc là ça a duré un peu plus de 2 heures, très bien,
04:28je ne suis pas resté au placard, c'était tant mieux.
04:30Je remarque que j'aurais pu faire ensuite le journal,
04:32pas d'un condamné, mais d'un auditionné sur la tête marchée,
04:34pourquoi pas ?
04:35Il passe à la mode,
04:37et puis je pense que j'aurais fait un beau succès.
04:39Donc c'était des questions, malheureusement,
04:41auxquelles je ne pouvais pas répondre,
04:42parce que ça concernait évidemment la manière dont je m'étais procuré ces vidéos,
04:45bref, je ne pouvais pas, pour des raisons de secret des sources,
04:49évidemment, je ne pouvais pas répondre,
04:50donc la moitié des questions, j'ai dit,
04:52désolé, je ne peux pas répondre.
04:53Et puis les autres, c'était,
04:54est-ce qu'ils pensent qu'il y a un complot aussi ?
04:57Ça, c'était assez intéressant,
04:58parce qu'évidemment, ils avaient auditionné Patrick Cohen et Thomas Legrand,
05:01et de ce que j'ai compris,
05:04ou de ce que j'ai pu lire dans 2-3 interviews,
05:07c'est qu'ils pensent que j'ai fait un complot,
05:09une barbe-bouserie, comme il dit,
05:10où j'aurais piraté l'agenda à distance,
05:12si vous connaissez mon niveau informatique,
05:13même l'adresse mail, je ne vais pas la retrouver,
05:15donc l'agenda à distance, c'est quand même assez amusant.
05:17Et alors, je pensais, quand ils parlaient de barbe-bouserie,
05:19c'était avec Rachid Haddati,
05:20en fait, non, c'est avec CNews.
05:21J'aurais fait un coup monté avec CNews,
05:23en amont, préparé,
05:24et donc voilà,
05:25donc j'ai répondu que non,
05:27ce n'était pas une barbe-bouserie,
05:28non, ce n'était pas un coup monté,
05:30non, ce n'était pas tout ça,
05:31c'est la vérité de ce plus simple.
05:32Philippe, est-ce qu'à un quelconque moment,
05:35dans ce lieu,
05:37même un millième de gonde,
05:39vous vous êtes interrogé sur votre droit de le faire ou pas ?
05:43Oui, et alors, au moment où,
05:46moi, je reçois les vidéos,
05:48je ne les publie pas tout de suite,
05:49pour une raison très simple,
05:49c'est qu'on est six salariés à l'incorrect,
05:51qu'on avait deux magazines à sortir,
05:53et puis j'avais envie de les envoyer en vacances,
05:54parce qu'après, il fallait finir l'année.
05:56Donc, c'est pourquoi,
05:57on a eu les infos en juillet,
05:58on a publié en septembre,
05:59c'était vraiment pas pour une stratégie,
06:01parce qu'ils ont quand même trouvé comme argument
06:02que ce choix était volontaire,
06:04parce que les caméras de surveillance du bistrot en question,
06:07les bandes étaient effacées au bout de deux mois,
06:08donc c'est pourquoi je l'avais publié au bout de deux mois.
06:11Puis il parlait, puis je me sentais intelligent,
06:13c'était merveilleux.
06:14Et donc, évidemment qu'au moment où je fais un papier,
06:17parce qu'au départ, c'est un papier,
06:19ce n'est pas des vidéos,
06:19c'est un papier, je me pose la question,
06:21il y a deux droits qui se confrontent,
06:23le droit à l'intimité, évidemment,
06:24et puis le droit à l'information.
06:26J'ai jugé en tant que directeur de la rédaction
06:28qu'il était question d'utilité publique,
06:30d'intérêt général,
06:32et donc j'ai fait les choix,
06:33dans mon papier,
06:35de citer une partie des vidéos,
06:37et si j'ai diffusé les vidéos ensuite,
06:38c'est parce qu'on m'accusait de fake news,
06:41on m'accusait de donner des informations sans preuve,
06:44et les vidéos qu'on a diffusées,
06:46trois vidéos,
06:47à chaque fois, c'était en réponse à leur accusation.
06:50Et donc, évidemment,
06:51que je me suis posé la question,
06:53alors, je ne me la suis pas posé trois jours,
06:54pour moi, c'était rapidement évident,
06:58et j'ai diffusé d'ailleurs que des passages
06:59qui, à mon sens, relèvent de l'intérêt public
07:02et de l'intérêt général.
07:03et l'émotion que ça a suscité,
07:05et derrière les commissions d'enquête,
07:07notamment parlementaires,
07:09me conforte, à mon avis, dans mon choix.
07:11Virginie Calmel.
07:12Moi, par principe,
07:13je ne suis pas très à l'aise
07:15avec tout ce qui est,
07:17ce n'est pas barbouzerie le mot,
07:19mais vous voyez,
07:20même dans l'affaire Bettencourt,
07:22les enregistrements à l'insu d'une personne, etc.
07:24Je trouve que ce n'est jamais très élégant,
07:26je n'aime pas ça.
07:27Mais dans le cas présent,
07:28comme vous l'avez très bien dit,
07:31en fait,
07:31ça n'a pas été une grande révélation.
07:34Donc,
07:35ce n'est pas comme s'il y avait un préjudice terrifiant,
07:38parce qu'en fait,
07:38ça ne fait que corroborer ce qu'on sait déjà.
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