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  • il y a 3 jours
Avec Samuel DOCK, docteur en Psychopathologie Clinique et psychanalyste

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##NOEPISODE##
Transcription
00:00et qui rêve de connaître autre chose que les fêtes de fin d'année en famille.
00:04C'est un peu votre cas aussi, Hervé, bonjour.
00:07Oui, bonjour Brigitte, bonjour Samuel.
00:08Bonjour Hervé.
00:10Mais oui, c'est vrai que chaque année, j'ai divorcé en 2008 avec mon ex-homme,
00:15c'était la même chose, tout le temps dans sa famille,
00:18tout le temps les mêmes choses, et jamais, moi ce que j'avais envie de faire,
00:23j'ai divorcé, j'ai refait ma vie avec une femme que je suis depuis 15 ans,
00:26et rubelote d'Eder.
00:28Chaque année, c'est la même chose, c'est dans la famille.
00:32Moi, je fais des propositions, et jamais elle veut, c'est tout le temps un contre-sens.
00:39Il y a des choses qui sont vraiment pesantes,
00:42on partage de même des choses, je commence à me mettre de plus en plus à l'écart,
00:48je suis passionné de rugby, tous les dimanches je m'en vais,
00:51je sens que mon couple est en train de partir un peu en cacahuète,
00:55c'est une femme qui se permet de me dire que si j'ai envie de trouver une affolée du cul,
01:00je n'ai pas à me trouver une confiante, voilà comment elle me parle.
01:04Oh là là, elle mélange un peu tout, non ?
01:06Elle mélange tout ?
01:07Alors voilà, quand on parle comme ça à son compagnon au bout de 15 ans,
01:10c'est pas très très rigolo.
01:12Tout à l'heure, je rejoins le monsieur au niveau de la mélancolie.
01:17La mélancolie, c'est sûr qu'il y a beaucoup de choses qui venaient de l'enfance.
01:21Moi, je suis dans la première vivante.
01:24Je passais du coup de ta mère et ma maman, et puis voilà.
01:27Ah oui, mais c'est très fort Hervé, ce que vous dites,
01:30et merci beaucoup pour votre témoignage, parce que c'est vraiment ça.
01:33C'est-à-dire que les fêtes de fin d'année,
01:35il y a vraiment quelque chose de l'ordre, de la contrainte.
01:37Et à partir du moment, Hervé, retenez-le,
01:40à partir du moment où on se rend compte que
01:42les contraintes, ce sont des choses extérieures, artificielles,
01:46auxquelles on devrait ne pas être obligé de se soumettre,
01:48on devrait décider pour nous où est notre désir,
01:50on est libre.
01:51Moi, vraiment, je vous assure, et je ne triche pas en vous disant ça,
01:54moi cette année, j'envoie tout valdingué,
01:56je vous fais une anecdote personnelle,
01:57et je vais en Islande pour Noël.
01:59J'envoie tout valdingué, les trucs, les fados, les familles, stop.
02:03Là, j'ai besoin de m'écouter moi-même,
02:05et je vous invite à vous écouter vous-même,
02:06parce que là, vous en avez gros sur le haricot,
02:08quand je vous écoute.
02:09Là, vous en avez marre.
02:11Excusez-moi de vous couper,
02:13mais mon souhait le plus cher à l'heure actuelle,
02:16c'est que je suis en vacances à partir du 17 décembre,
02:19c'est carrément de prendre ma voiture.
02:22De mon temps, Bretagne, j'ai un peu de famille là-haut,
02:25mais vraiment, allez me lâcher au bord de la mer.
02:29Ah bah voilà.
02:30Bon, alors, Hervé, vous avez jusqu'à présent été un gentil,
02:36c'est bien.
02:37Ah, c'est vrai que j'ai dit, oui.
02:38Mais c'est bien d'être gentil,
02:40mais gentil ne veut pas dire trop gentil, con.
02:45Alors, il est peut-être temps, en effet,
02:47de prendre cette décision,
02:49pour qu'est-ce qui vous en empêche ?
02:50Parce que qu'est-ce que vous risquez ?
02:51Vous risquez que votre femme soit fâchée,
02:53mais visiblement, vu comment elle vous parle,
02:56ça va la ramener un petit peu face à elle-même.
02:58Parce que là, quand on parle comme ça à son partenaire,
03:03il y a quelque chose en nous qui ne va pas bien,
03:06et elle est en train de vous déverser son mal-être sur vous.
03:09Alors, peut-être que si elle se retrouve seule,
03:12en famille, sans vous,
03:13elle va peut-être se rendre compte que vous êtes un gentil,
03:16et qu'il faut peut-être arrêter de vous maltraiter.
03:18Oh !
03:18Ah oui, c'est très difficile.
03:20Une belle analyse.
03:21Une belle analyse.
03:21Très, très, très d'analyse, oui.
03:23Mais c'est vrai que des fois,
03:24il faut mettre les gens au pied du mur,
03:26et il faut se poser,
03:28parce qu'il va y avoir son fils qui va descendre
03:30dans un même 6 jours.
03:31Ah, le petit dieu va arriver.
03:34En plus, il y a un petit bébé qui a 7 mois.
03:39Ça, encore, dans l'histoire,
03:41ça ne me gêne pas trop,
03:43mais c'est les paroles blessantes qu'on me balanze,
03:46parce qu'il n'y a pas que ma compagne,
03:48c'est un peu toute la famille
03:49qui commence à me balancer des pics,
03:52et c'est vraiment pénible, quoi.
03:55Parce que vous avez été trop bon,
03:57et en face de vous,
04:00vous avez des gens qui ne vont pas bien,
04:02qui ont besoin de se retrouver en famille
04:04pour se sentir bien ensemble,
04:07et critiquer celui qui ne fait pas partie de la famille,
04:10comme ça, vous êtes un peu le bouc émissaire
04:12de leur mal-être.
04:14Vous voyez ?
04:14Tout à fait.
04:15Vous êtes le punching ball
04:17sur lequel on va déverser ce qui ne va pas bien,
04:20et puis qui va permettre à la famille
04:22de croire que tout va bien entre eux.
04:24Mais à mon avis, votre femme,
04:26si vous y soyons,
04:26allez, on va parler vrai,
04:29à mon avis, votre femme,
04:30elle est la première à critiquer
04:32ses parents, ses frères et soeurs,
04:34quand ils ne sont pas là.
04:36Ah ben tout à fait.
04:37Mais ben voilà.
04:38Donc j'ai tout compris.
04:39Donc vous voyez,
04:40c'est une famille qui ne va pas bien,
04:42et vous êtes obligé d'être là
04:45pour être le lien
04:46qui fait que la famille
04:48a l'air d'aller bien.
04:49Ah ben non, mais tout à fait.
04:51Moi, ça fait, voilà,
04:52ça fait 15 ans,
04:5215 ans que je subis tout ça.
04:56Et je suis un bon garçon.
04:58J'ai toujours aimé les fêtes.
05:00Mais là, cette année,
05:02excusez-moi d'être vulgaire,
05:03mais j'en ai rien en ciré.
05:04Oui.
05:04J'ai deux fils,
05:06un de 27 ans, un de 24 ans
05:07que j'aime énormément,
05:09mais eux, par contre,
05:10se sont gâtés comme chaque année.
05:11Mais après, le reste,
05:12j'en ai rien à scanté.
05:15Hervé, vous savez,
05:16ce qui me frappe quand je vous écoute,
05:17c'est que j'ai l'impression
05:18que vous n'êtes plus le héros
05:19de votre propre existence.
05:22Exactement.
05:23On m'a bouffé ma personnalité.
05:26On vous a chassé du théâtre
05:27de votre vie.
05:28Vous n'êtes plus sur la scène.
05:29Vous êtes un fantôme
05:30qui hantait les vestiges
05:32de votre récit passé.
05:33Il faut reprendre le contrôle,
05:35là, Hervé, ça ne va pas.
05:36Vous méritez mieux.
05:37Brigitte, vous essayez
05:38de vous le signifier.
05:39Laissez entrer la joie.
05:40Là, vous en avez trop sur le cœur.
05:42Ça fait...
05:42Avant de vous appeler,
05:45j'ai appelé ma maman
05:45qui a 80 ans.
05:47Elle me dit
05:48il est temps que tu penses
05:49fortement à toi
05:50parce que t'es un peu
05:50de partir à cacao.
05:51Mais oui, Hervé,
05:52on l'entend quand vous parlez.
05:54C'est plus possible.
05:54C'est pour ça que vous êtes à bout.
05:56Ça fait 15 jours
05:56que je parlais de 2000 exomiles
05:57tous les jours.
05:58Ce n'est pas une solution,
05:59certes, mais bon.
05:59Si, pour l'instant.
06:01Pour l'instant,
06:02c'est une solution
06:03qui est provisoire
06:04et qui va vous calmer.
06:06Non, mais...
06:07Vous voyez, Hervé,
06:08vous êtes un homme déconstruit.
06:10Il est temps de vous reconstruire.
06:12Vous êtes un homme en nette.
06:14Oui, oui, oui.
06:15Et vous savez, Hervé,
06:17et ça, c'est important aussi,
06:17c'est que la colère,
06:19c'est une émotion
06:19qui nous sert à fixer
06:20des limites aux autres aussi.
06:21C'est une émotion
06:22qui a son utilité.
06:23On ne cherche pas à l'éliminer.
06:24Il faut entendre
06:25ce que vous dit
06:26votre propre colère de votre vie.
06:28Là, elle vous dit
06:28« Hervé, prends soin de toi. »
06:30Ça suffit.
06:31« Hervé, remets-toi un petit peu
06:31sur la scène de ta propre vie. »
06:33« Hervé, va en Bretagne. »
06:35Voilà.
06:35Ah oui, tout en fait, oui.
06:36Bon, en tout cas,
06:37si vous voulez
06:38qu'on vous fasse une permission
06:39pour aller en Bretagne, Hervé,
06:41vous nous laissez votre adresse,
06:43je vous envoie
06:43votre permission
06:45pour aller en Bretagne
06:45cette année.
06:47Je remanger des huîtres
06:48à Kankal.
06:48Ah, j'adore Kankal, Hervé,
06:50en plus.
06:50J'adore Kankal.
06:51J'ai une amie qui...
06:52Sandrine, coucou.
06:53Je te fais coucou
06:53si tu nous écoutes.
06:58Curieusement, Hervé.
06:59Ça vous a fait du bien
07:01de nous parler.
07:02Maintenant,
07:02allez jusqu'au bout.
07:05C'est-à-dire,
07:05allez vraiment en Bretagne
07:06quand on raccroche.
07:07Ne changez pas d'avis.
07:08Vous en avez besoin.
07:10Ça va vous faire du bien
07:11et ça peut sauver votre couple
07:12parce que tout d'un coup,
07:13elle va prendre conscience
07:14qu'elle va trop loin.
07:17Ah non, mais c'est sûr.
07:18Donc faites attention
07:19parce que je sais
07:20qu'on peut avoir
07:21un moment de colère.
07:22On dit on va le faire
07:23et puis après,
07:23on n'ose pas.
07:24On se sent...
07:25Non, non.
07:25Vous avez le droit
07:26de vous faire du bien
07:27et c'est même
07:28important.
07:29OK ?
07:30Et de dire les choses
07:30en douceur.
07:31Ne vous énervez pas forcément.
07:32Ça ne servira à rien.
07:33Calmez-vous.
07:35Oui, mais calmez-vous.
07:36Voilà.
07:37Non, non, mais avec elle,
07:38vous ne serez pas violent.
07:39Je ne pense pas.
07:40Ce n'est pas votre nature.
07:42Il ne faut pas l'arriver.
07:43Non, non, je l'entends bien.
07:44Mais par contre,
07:46tenez bon.
07:46Faites-le.
07:47Dites-lui gentiment
07:48et puis peut-être que...
07:51Peut-être...
07:51Enfin, ça, c'est vous
07:52qui la connaissez.
07:53Peut-être que ce n'est pas
07:54la peine non plus
07:54spécialement de lui dire
07:57trop en avance.
07:57Vous lui dites
07:58le 16 au soir
08:00quand vous partez le 17.
08:02Ah, mais oui,
08:02tout à fait, oui.
08:03Ce n'est pas la peine
08:04de mettre de la tension
08:07pendant quelques jours
08:08puisque là, on a...
08:09Oui, mais...
08:10Ça va jeter...
08:10Ça va jeter...
08:11Ça va jeter un grand frot
08:13au niveau de la famille.
08:14Ça, c'est sûr.
08:14Oui, mais c'est pour ça.
08:16Protégez-vous.
08:17Vous lui annoncez
08:18ou vous lui annoncez
08:18le 17 au matin,
08:19qu'importe,
08:20mais ce n'est pas la peine
08:21de lui annoncer
08:21trop longtemps à l'avance
08:22parce que ça va mettre
08:23beaucoup de tension
08:23et de colère
08:25de sa part
08:25et vous n'avez pas besoin
08:26de subir ça.
08:27Vous êtes...
08:27Non, je crois que non,
08:28c'est beau.
08:29Donc, protégez-vous.
08:30D'accord ?
08:31Merci beaucoup
08:31de votre attirance
08:32à tous les deux.
08:32Merci pour votre belle énergie,
08:33Hervé.
08:34Merci, ça fait plaisir.
08:35On fait une petite pause
08:36et on va conclure
08:37dans un instant
08:38avec Karine
08:39qu'on va retrouver
08:40et qui va, par contre,
08:42elle, nous parler
08:43de l'effet bien faisant
08:45du sexe
08:45pendant cette période difficile.
08:46Vous voulez parler
08:49à Brigitte Laé ?
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