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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00:0019h, le JT, Mathieu Devesse, bonsoir à tous.
00:00:04Bonsoir Christine et bonsoir à tous.
00:00:05A la une, le journaliste français Christophe Gleize a été condamné en appel à 7 ans de prison en Algérie.
00:00:11La cour confirme donc le jugement rendu en première instance.
00:00:14Ses proches se sont dit effondré, le journaliste est emprisonné depuis fin juin désormais en Algérie pour apologie du terrorisme.
00:00:22Le procureur de la République d'Alesse lance un appel.
00:00:24Il faut davantage lutter contre la consommation de protoxyde d'azote.
00:00:28Il réagissait sur notre antenne à la mort de trois jeunes de 14, 15 et 19 ans dans un accident de la route dans le Gard.
00:00:35Et le conducteur âgé de 14 ans aurait consommé du protoxyde d'azote.
00:00:39C'est un gaz hilarant.
00:00:40Le Rassemblement national est reçu à Matignon par Sébastien Lecornu.
00:00:44Le Premier ministre tente une nouvelle fois de trouver un compromis sur le budget de la Sécurité sociale.
00:00:49Et le gouvernement, lui, exclut toujours de recourir au 49.3.
00:00:53Christine.
00:00:54Merci beaucoup mon cher Mathieu.
00:00:56Au sommaire ce soir, le ministre de l'Intérieur, Laurent Nunez, appelle à une vigilance renforcée autour des marchés de Noël.
00:01:05Le concert du 31 décembre, lui, est annulé en direct.
00:01:09Les festivités reculent au nom de la sécurité.
00:01:11Jusqu'où peut-on accepter des restrictions au nom de la sécurité sans sacrifier l'esprit même de nos fêtes ?
00:01:18Comment maintenir des moments de bonheur et de rassemblement malgré un contexte sécuritaire toujours plus pesant ?
00:01:24L'édito de Mathieu Bocoté.
00:01:26Les marchés de Noël ouvrent partout en France.
00:01:29On perpétue la tradition avec les centons, la soupe aux oignons, le vin chaud.
00:01:33À la Défense, près de Paris, plus de 300 chalets proposent désormais des produits variés, dont du halal.
00:01:41Suscitant le débat sur l'évolution des coutumes pancrèches, il ne faut pas prononcer le mot de Noël, mais le halal s'invite dans les produits du marché de Noël.
00:01:52Entre authenticité et adaptation, jusqu'où un marché de Noël peut-il se transformer sans perdre son âme ?
00:01:59Le regard de Marc Menon.
00:02:01France 2 a une nouvelle fois reconnu une entorse à l'honnêteté de l'information dans la grimace du 20h.
00:02:06Le témoin central d'un reportage était en réalité un humoriste.
00:02:10Une nouvelle bourde pour un service public déjà ébranlé par une série d'erreurs.
00:02:14Graphique approximatif, dans quelle époque ?
00:02:17Sondage erroné sur France Info, enquête biaisée de complément d'enquête sur CNews,
00:02:23alors qu'une commission d'enquête parlementaire s'interroge sur la neutralité et le financement de l'audiovisuel public,
00:02:28alors que France Télévisions attaque de son côté CNews pour dénigrement.
00:02:31Comment restaurer la confiance quand le service public est lui-même présenté comme un modèle pour un label de qualité de l'information ?
00:02:40L'analyse de Gabriel Cluzel.
00:02:42Le magazine Le Point relance le débat sur les prénoms révélateurs d'identité, d'assimilation et de l'évolution culturelle française.
00:02:53Individualisation massive d'un côté, affirmation d'origine arabo-musulmane de l'autre,
00:02:57loin de l'ancien socle commun.
00:03:01Entre liberté des mœurs et inquiétude d'un pays qui ne partage plus le même référentiel,
00:03:06une question demeure, si les prénoms disent l'assimilation, à quoi et à qui assimilent-on encore vraiment ?
00:03:14Faut-il imposer les prénoms pour faire nation le décryptage de Charlotte Dornelas ?
00:03:19Éric Zemmour est définitivement condamné pour ses propos sur les mineurs isolés.
00:03:23Cinq ans de procédure, fortement d'une ample médiatisation qui transforme polémiste en délinquant symbolique au nom de la lutte contre la haine.
00:03:34Mais quand une opinion devient un délit et qu'un récit dominant s'impose comme vérité officielle,
00:03:39qui décide désormais de ce qu'il est permis de penser et de dire, l'édito de Mathieu Bocoté.
00:03:47Et puis, nous recevons Michel Onfray ce soir pour son dernier livre.
00:03:51Il s'est lancé dans une histoire philosophique de l'Occident qui se décline en quatre volumes.
00:03:55Le premier s'intitule « Déambulation dans les ruines » aux éditions Albert Michel.
00:04:00Une déambulation au cœur des idées fondatrices de notre civilisation,
00:04:03des duels Platon-Démocrite à l'hédonisme des cyniques en passant par la vertu stoïcienne
00:04:11et révèle comment la guerre des visions du monde a façonné l'Occident.
00:04:16Pourquoi avoir voulu faire une histoire de l'Occident ?
00:04:19En quoi la dialectique est à l'œuvre dans une civilisation ?
00:04:23Quelle est notre civilisation ?
00:04:25Pourquoi est-elle appelée à mourir ?
00:04:27Pourquoi disparaît-elle avec Michel Onfray ce soir ?
00:04:30Ni rire, ni pleurer, mais comprendre.
00:04:33Il est l'invité de Face à l'info ce soir.
00:04:36Une heure avec nos mousquetaires pour tout ce d'hier et son tabou.
00:04:53Merci, ça va ? Vous allez bien ?
00:04:55C'est quoi la discussion ? C'est quoi le titre ce soir ?
00:04:58Non, non, nous commentions le fait que vous étiez dit...
00:05:00Vous n'avez pas aimé Momo ébranlé dans mon sommaire.
00:05:02Non, vous avez parlé du service public ébranlé.
00:05:06Voilà, c'est tout.
00:05:06Bien, ça c'est dit, c'est fait.
00:05:09Vous êtes en forme, Marc Menon ?
00:05:10Oui.
00:05:11Alors ce soir, je n'ai pas d'éclat de Noël,
00:05:12parce que je dois vite partir à un concert de ma fille ce soir,
00:05:15donc je n'ai pas eu le temps d'installer, de désinstaller.
00:05:17C'est une bonne excuse.
00:05:18C'est un truc de fou quand même, parce qu'installer, désinstaller...
00:05:20Je boude.
00:05:21Oh non !
00:05:22Je ne garde pas de respiration.
00:05:24Donc ça y est.
00:05:25Demain, je...
00:05:26Demain, remis.
00:05:28Oui, surtout demain.
00:05:29Même vous, il n'y a plus de crèche.
00:05:31Comme quoi...
00:05:31Il n'y avait pas de crèche, il n'y en avait pas remarqué.
00:05:34Mathieu Bocoté, il devait y avoir un concert en direct
00:05:38pour la nouvelle année sur les Champs-Elysées.
00:05:41Il n'aura pas lieu.
00:05:42Pourquoi ?
00:05:42Pour des raisons de sécurité.
00:05:45Certains féliciteront les autorités pour leur sens de la prudence.
00:05:49D'autres y voient un sacrifice des bonheurs
00:05:51allant autrefois de soi devant une société de plus en plus violente.
00:05:56Oui, c'est un événement qui peut sembler banal, mais qui en dit beaucoup sur les temps présents.
00:06:02Alors, je précise à ce que j'ai compris, il n'y a pas de tradition de concert de Noël en direct,
00:06:07toujours sur les Champs-Elysées, mais c'était dans les suites des JO.
00:06:09Donc, dans la suite des JO, il y avait cette idée que nous allons pérenniser le concert pas de Noël,
00:06:13que dis-je du Nouvel An, en direct, sur les Champs-Elysées,
00:06:18donc avec cette espèce de fête populaire ainsi consacrée.
00:06:21Mais la préfecture, d'ailleurs c'est la plus belle avenue au monde,
00:06:24on vous le dit sans arrêt, n'est-ce pas, est-ce qu'on ne doit pas la mettre en valeur de toutes les manières possibles ?
00:06:28La préfecture de Paris s'est dite un instant, danger, tout cela est inquiétant.
00:06:34Pour des raisons de sécurité, ne vaudrait-il pas mieux l'annuler ?
00:06:38Et là, on nous explique qu'il y aurait beaucoup trop de gens qui seraient présents,
00:06:42qui risqueraient d'avoir des mouvements de foule, peut-être de l'émeute, peut-être davantage.
00:06:46Donc, devant cela, pourquoi ne pas annuler le spectacle ?
00:06:51Et, ce qu'on va faire dans les circonstances, plutôt que d'avoir le spectacle en direct,
00:06:55on préenregistre, d'ailleurs je crois que c'était déjà fait,
00:06:57on préenregistre un concert qui sera diffusé le soir du réveillon,
00:07:03sur le mode, ben voilà, finalement, c'est le concert en faux direct,
00:07:06ça va être le concert qui est préenregistré, avec l'enthousiasme fin,
00:07:10avec les applaudissements du « bonne année », mais qu'il y a trois semaines auparavant.
00:07:14Donc, un concert préenregistré pour éviter, justement,
00:07:17que tout cela ne dérape pour des raisons de sécurité.
00:07:20Donc, on pourrait dire, tout ça est banal, tout simplement,
00:07:24félicitons les autorités pour leur sens des responsabilités.
00:07:27Mais on peut dire autre chose aussi.
00:07:29Premièrement, on a voulu pérenniser ce qui s'était passé pendant les JO.
00:07:32On s'en souvient, on a redécouvert pendant les JO Paris comme une ville propre et sécuritaire.
00:07:37On en avait perdu l'habitude.
00:07:39Et surtout sécuritaire, et rappelez-vous, cela dit,
00:07:42le dispositif sécuritaire immense mobilisé pour rendre la ville sécuritaire à ce moment.
00:07:49Donc, on a utilisé, en fait, c'était un programme sécuritaire quasi-policier
00:07:52pour rendre la ville safe, comme on dit aujourd'hui,
00:07:56à la fois pour les athlètes, pour les touristes, pour les Parisiens
00:07:58qui redécouvraient leur ville à l'abri de l'insécurité.
00:08:02Mais on comprend donc qu'il fallait avoir des moyens exceptionnels
00:08:06en France, à Paris, pour vivre en sécurité.
00:08:10Dès lors qu'on n'est plus dans ce contexte exceptionnel,
00:08:13le taux d'insécurité remonte presque naturellement.
00:08:16Je note, soit dit en passant, je crois que c'est Laurent Lunez qui a dit
00:08:18qu'évidemment, dans le cadre de ce concert,
00:08:20si on avait utilisé toutes les forces de sécurité
00:08:22pour protéger Paris et le concert à ce moment,
00:08:24on désertait une autre partie du territoire.
00:08:26Oui, c'est ça, il invoque un manque d'effectifs
00:08:29pour assurer la sécurité.
00:08:30Voilà, autrement dit, on tient pour acquis que partout, ça va péter,
00:08:33donc au moins répandons les forces
00:08:34plutôt que de se concentrer dans un endroit
00:08:37et ensuite perdre le contrôle ailleurs.
00:08:39Deuxième élément, qu'on se comprenne bien,
00:08:41on dit la menace est réelle.
00:08:43Mais la menace n'est pas que terroriste.
00:08:45On ne craint pas seulement,
00:08:47dans le continuum des violences
00:08:48de l'insécurité d'aujourd'hui,
00:08:50on ne craint pas seulement une charge
00:08:52version Bataclan, version Daesh,
00:08:55et ainsi de suite.
00:08:55On peut craindre aussi,
00:08:57dans l'insécurité ordinaire
00:08:59qu'elle est nôtre aujourd'hui,
00:09:01eh bien, la ruée de bandes,
00:09:03de voyous, de délinquants
00:09:05qui se profiteraient de l'événement
00:09:07pour transformer ce concert
00:09:10en lieu de...
00:09:12non seulement de grandes pagailles,
00:09:14mais en espèce de triomphe de la racaille,
00:09:16d'empire de la racaille dans les circonstances.
00:09:18Et ce n'est pas une crainte déraisonnable,
00:09:20il faut bien le dire,
00:09:21ce n'est pas une crainte déraisonnable.
00:09:22On le voit avec tous les événements sportifs
00:09:24aujourd'hui.
00:09:25Dès lors qu'ils mettent en scène
00:09:26des équipes au Fagnon,
00:09:28au drapeau qui n'est pas le drapeau français,
00:09:31eh bien, on s'attend toujours
00:09:34à des débordements.
00:09:35Il se peut qu'il n'y en ait pas.
00:09:36Et quand il n'y en a pas,
00:09:37on se dit, formidable,
00:09:37il n'y a pas eu de débordements.
00:09:38Ou il y en a eu peu.
00:09:40Peu de vitrines ont été brisées,
00:09:41il n'y a pas eu tant de casques que ça,
00:09:43donc bravo.
00:09:44Mais on s'est habitué à l'idée
00:09:45qu'un événement public comme cela
00:09:47ait un potentiel de débordements.
00:09:48D'autant qu'on ne doit pas oublier
00:09:49cette tradition aussi de mémoire
00:09:51de la Saint-Sylvestre,
00:09:52très européenne,
00:09:53beaucoup très étonnante
00:09:54d'un point de vue nord-américain,
00:09:55c'est le nombre de voitures brûlées.
00:09:56On tient pour acquis
00:09:57que pour célébrer la nouvelle année,
00:09:58on brûle des bagnoles.
00:10:00Je confesse que j'ai toujours trouvé
00:10:01que c'est une des traditions françaises
00:10:02qui me semble le moins désirable.
00:10:04Mais bon, certains s'y habitent.
00:10:05Vous n'êtes pas le seul.
00:10:06Et ensuite, il y a,
00:10:07à travers cela,
00:10:09la nécessité néanmoins de faire concert,
00:10:10la nécessité d'offrir un spectacle,
00:10:12donc on bascule dans ce qu'on appelle
00:10:13le faux direct.
00:10:14Donc, on va créer le spectacle
00:10:16dans une forme de simulacre.
00:10:17Donc, on va se donner l'impression
00:10:18qu'on est en direct,
00:10:19on va se donner l'impression
00:10:20qu'on vit la chose en temps réel,
00:10:23mais ce n'est pas le cas.
00:10:24Comme si on voulait créer
00:10:25une forme de réel dédoublé
00:10:27avec un enthousiasme dédoublé,
00:10:29mais un peu artificiel
00:10:30pour marquer l'événement,
00:10:31tout en sachant qu'il n'est plus possible,
00:10:33en fait, d'organiser un tel événement à Paris.
00:10:35À tout le moins, c'est ce qu'on nous dit.
00:10:37Dernier élément,
00:10:38à travers Solia,
00:10:38il y a une forme de capitulation
00:10:40de la vie ordinaire.
00:10:41C'est-à-dire qu'organiser un concert
00:10:42sur les Champs-Élysées
00:10:43qui, normalement,
00:10:44aurait pu aller de soi.
00:10:46Dans le monde occidental,
00:10:47ça allait de soi
00:10:48dans de tels événements.
00:10:49Maintenant, on considère
00:10:50que le risque est trop élevé.
00:10:52Donc, on décide de reculer.
00:10:53On ne crée pas les conditions
00:10:54pour rendre possible ce concert,
00:10:56peut-être parce que c'est impossible aujourd'hui.
00:10:57On décide de capituler
00:10:59tout simplement.
00:11:00On renonce un concert à la fois.
00:11:02On renonce une terrasse à la fois.
00:11:04On renonce un événement à la fois.
00:11:05Et à la fin,
00:11:06on s'habitue à tout cela.
00:11:07Alors, vous avez parlé de pillage.
00:11:10Pierre Brochon en parlait récemment
00:11:12dans un grand entretien
00:11:13du Figaro Magazine.
00:11:15Pourquoi va-t-il utiliser ce terme,
00:11:17ce terme chargé?
00:11:18Ah bien, vous avez raison.
00:11:19J'ai utilisé ce terme
00:11:19pour une raison simple.
00:11:20C'est que lorsqu'il y a émeute,
00:11:22pillage possible sur les champs,
00:11:23vous le voyez,
00:11:24quand il y a un événement,
00:11:25on barricade,
00:11:26on placarde presque inévitablement
00:11:27les commerces
00:11:28sur le mode
00:11:29« nous ne pouvons pas laisser
00:11:30des objets de plus ou moins
00:11:30grande valeur
00:11:31derrière la vitrine
00:11:33parce que tout va se faire casser,
00:11:35ça va être pillé. »
00:11:36Donc, le mot « pillage »,
00:11:37ce n'est pas un mot comme les autres.
00:11:39Le mot « pillage »,
00:11:39ce n'est pas simplement
00:11:40des incivilités ordinaires.
00:11:42Le mot « pillage »,
00:11:43ce n'est pas un mouvement
00:11:44de foule désordonnée
00:11:45qui nous échappe.
00:11:47Le pillage est un instinct
00:11:48de conquête qui s'exprime.
00:11:49Le pillage, en fait,
00:11:50c'est vieux comme le monde.
00:11:51Vous arrivez quelque part,
00:11:52vous voulez vous emparer
00:11:53des biens,
00:11:54vous voulez vous emparer
00:11:55des lieux,
00:11:56vous voulez tout simplement
00:11:57piller les biens disponibles,
00:11:59accumulés par d'autres,
00:12:00mais auxquels vous croyez
00:12:01avoir droit
00:12:02parce que vous êtes plus forts
00:12:03qu'eux,
00:12:03vous vous emparer des biens
00:12:05dans les circonstances.
00:12:06Donc, Pierre Brochand disait
00:12:08que lorsqu'il revenait
00:12:09sur les événements
00:12:09de Naël notamment,
00:12:10mais plus largement
00:12:11en fait depuis les abeutes
00:12:12de 2005,
00:12:13il dit le pillage
00:12:14qu'il croit,
00:12:15c'est le signe
00:12:16d'un instinct de conquête
00:12:18chez les pillards,
00:12:19chez les voyous,
00:12:20chez les délinquants
00:12:21de plus en plus marqués
00:12:22et de plus en plus décomplexés.
00:12:24On arrive quelque part
00:12:25et on s'empare des biens.
00:12:26Alors là,
00:12:27il faut inscrire cette idée
00:12:28d'une forme de rasia
00:12:29en quelque sorte.
00:12:31Il faut inscrire tout ça
00:12:32dans un contexte sociologique
00:12:33plus large.
00:12:34Il faut contextualiser.
00:12:35Mais quel est le bon contexte?
00:12:36Le contexte,
00:12:37ce n'est pas simplement
00:12:37l'annulation d'un bel événement.
00:12:38Le contexte,
00:12:40c'est la normalisation
00:12:40dans tous les domaines
00:12:41de la vie de l'insécurité.
00:12:42Je vais donner
00:12:43quelques exemples.
00:12:44La sécurité dans les transports,
00:12:45nous acceptons désormais
00:12:46aujourd'hui que les transports
00:12:47ne sont pas sécuritaires.
00:12:48Je ne dis pas
00:12:48qu'on l'accepte moralement.
00:12:50On l'accepte,
00:12:50c'est un fait,
00:12:51les transports ne sont pas sécuritaires.
00:12:52La sécurité des femmes,
00:12:54on accepte aujourd'hui
00:12:55que les femmes
00:12:55ne sont pas en sécurité
00:12:56et on leur demande
00:12:56de faire un effort de plus
00:12:57pour se protéger.
00:12:59Il n'y a pas
00:12:59de sécurité du logement.
00:13:01On peut toujours
00:13:01vous squatter
00:13:02et si vous cherchez
00:13:03à dégager le squatteur,
00:13:04vous allez payer le prix.
00:13:06On l'a vu cette semaine.
00:13:07Ne cherchez surtout pas
00:13:08à récupérer votre bien
00:13:09que quelqu'un vous a volé.
00:13:10Vous serez en tort.
00:13:12Plus largement,
00:13:13il y a l'entrée illégale
00:13:14dans un pays.
00:13:14On a renoncé
00:13:15à être capable
00:13:15de maîtriser des frontières.
00:13:18Donc, autrement dit,
00:13:18le pillage s'inscrit
00:13:20dans une logique
00:13:20de contestation
00:13:22des assises même
00:13:23de cette société
00:13:24avec une normalisation
00:13:25de la violence conquérante
00:13:26et c'est ce qu'on craint,
00:13:27je crois,
00:13:28dans le cadre
00:13:29de ce concert annulé.
00:13:30Alors, Mathieu,
00:13:31est-ce qu'on pourra encore
00:13:32demain, selon vous,
00:13:33faire la fête à Paris?
00:13:34C'est une question
00:13:35qu'on peut se poser
00:13:35où la sécurité
00:13:37exigera-t-elle désormais
00:13:38une suspension durable
00:13:40des libertés?
00:13:41Alors, si j'étais un politique,
00:13:42je vous dirais
00:13:43qu'il suffit de suivre
00:13:43mon programme
00:13:44et ça va aller.
00:13:45Mais je ne suis pas un politique,
00:13:46je ne l'ai pas pour fonction
00:13:47de mentir à temps plein.
00:13:49Donc, dans les faits,
00:13:52dans les faits,
00:13:53quand nous demeurons
00:13:54dans les paramètres mentaux,
00:13:55sociologiques,
00:13:56démographiques
00:13:56qui sont les nôtres aujourd'hui,
00:13:58on va intérioriser
00:13:59un nombre croissant
00:14:01de contraintes.
00:14:02On va intérioriser l'idée
00:14:04qu'il faut de plus en plus
00:14:05privatiser les moments
00:14:06de bonheur.
00:14:06On doit privatiser
00:14:07les moments de joie.
00:14:09On doit privatiser
00:14:09les fêtes
00:14:10parce que tout ce qui est public
00:14:11peut être attaqué.
00:14:12Vous savez que désormais,
00:14:13par exemple,
00:14:13quelquefois,
00:14:14je donne un exemple
00:14:15et je terminerai là-dessus,
00:14:16des gens qui sont plus prospères
00:14:18prennent une photo
00:14:19et on leur dit
00:14:19ne montrez pas votre montre,
00:14:21par exemple,
00:14:22sur la photo
00:14:22parce qu'elle sera identifiée.
00:14:24On va pouvoir aller
00:14:24vous devenir une cible.
00:14:26Donc, vous devez privatiser
00:14:27votre existence
00:14:28pour être tranquille.
00:14:29la vie publique
00:14:29n'est plus accessible,
00:14:31ce qui est un problème
00:14:31dans un pays comme la France.
00:14:33Devant tout cela,
00:14:34bon, est-ce qu'on aura
00:14:34un couvre-feu demain,
00:14:35un confinement sécuritaire
00:14:37un jour,
00:14:37je n'en sais rien,
00:14:38mais je tiens pour acquis
00:14:38que ce sont des choses
00:14:39qui sont possibles.
00:14:40Et je terminerai vraiment
00:14:41avec cela.
00:14:42Probablement que dans 15 ans,
00:14:43dans 20 ans,
00:14:43il y aura un sentiment
00:14:44d'asphyxie
00:14:45chez les plus jeunes notamment
00:14:46qui vont se dire
00:14:47mais quelle est cette vie
00:14:48absolument amidonnée,
00:14:49encadrée,
00:14:50dans le formol,
00:14:51étouffante,
00:14:52et ainsi de suite.
00:14:52Probablement que ça viendra,
00:14:53mais pour les prochains temps,
00:14:54je crois que nous devons
00:14:55nous habituer
00:14:55à ces contraintes nombreuses,
00:14:57à cet étouffement généralisé
00:14:58et on dira merci
00:14:59au nom de la sécurité.
00:15:01Merci beaucoup
00:15:02pour cette analyse.
00:15:03Pas au nom de la sécurité,
00:15:04mon cher Mathieu,
00:15:05dans un instant,
00:15:06on verra avec Marc Menand
00:15:08comment on veut faire disparaître
00:15:10les crèches,
00:15:11on veut faire disparaître
00:15:11le mot Noël,
00:15:12on veut faire disparaître
00:15:13l'esprit de Noël,
00:15:15mais attention,
00:15:16la prime de Noël,
00:15:17on la garde
00:15:17et puis on se balade
00:15:18dans le marché de Noël
00:15:19et on découvre
00:15:20des produits halal.
00:15:22A tout de suite.
00:15:26Ne vous inquiétez pas,
00:15:28pendant la pause,
00:15:28je suis allée voir
00:15:29Michel Onfray
00:15:29qui est déjà là.
00:15:31Il était en train
00:15:31de me raconter
00:15:32qu'il était dans un taxi.
00:15:35On lui a dit
00:15:35« Oui, je vous reconnais »
00:15:36et il a dit
00:15:37« Oui, vous êtes bien
00:15:39Éric Coquerel ? »
00:15:40Il a dit « Non ».
00:15:48Et le chauffeur de taxi
00:15:49lui disait
00:15:50« Merci pour tout
00:15:50ce que vous faites pour nous »
00:15:51et tout.
00:15:52C'est un compliment.
00:15:53Oui.
00:15:55Donc, excusez-moi
00:15:55pour ces quelques secondes
00:15:56de retard.
00:15:57Marc Menand,
00:15:57parlez-nous de Noël.
00:16:00On ne comprend pas
00:16:01ce qui se passe,
00:16:02notamment au marché
00:16:03de Noël,
00:16:03de la Défense,
00:16:04où on peut se balader,
00:16:06déambuler tranquillement
00:16:07et découvrir des produits
00:16:08à la...
00:16:09N'y a-t-il pas là
00:16:10un certain paradoxe ?
00:16:11Écoutez, moi,
00:16:12comme j'écoute
00:16:13mes camarades
00:16:13quand ils s'expriment,
00:16:14j'ai noté deux mots
00:16:16chez le petit père Mathieu
00:16:17ce soir.
00:16:18capitulé...
00:16:19Capitulé...
00:16:20Capitulé...
00:16:22Capitulé...
00:16:22Capitulation.
00:16:24Capitulation.
00:16:24Il ne faut pas faire ça
00:16:24trop souvent.
00:16:26Il ne faut pas
00:16:27que j'écrive.
00:16:28Et intériorisation.
00:16:32C'est-à-dire que là,
00:16:33on est en train,
00:16:33effectivement,
00:16:34d'être dans la capitulation
00:16:36et dans cette intériorisation.
00:16:39C'est-à-dire qu'au fur et à mesure,
00:16:40on gomme,
00:16:41on gomme Noël.
00:16:42C'est devenu presque indécent
00:16:45d'afficher le mot Noël.
00:16:48Alors, vous en avez certains
00:16:49qui se revendiquent républicains,
00:16:52laïcars,
00:16:53et qui disent
00:16:54« Mais c'est normal,
00:16:55Noël n'a rien à voir
00:16:56avec notre République. »
00:16:57Alors, je revendique
00:16:59ce titre de laïcars
00:17:00et je suis charnellement attaché
00:17:04à la loi de 1905.
00:17:06Et cette loi de 1905,
00:17:08j'ai relu tous les débats,
00:17:10tout ce qui s'est passé.
00:17:10Ça commence d'abord en 1903
00:17:13avec le petit père Combe
00:17:14qui se veut extrêmement rigoureux
00:17:16contre les manifestations
00:17:19ecclésiastiques.
00:17:21Et puis, nous avons en 1905,
00:17:24disons que c'est quand même
00:17:25pratiquement un siècle
00:17:26de guerre civile,
00:17:28larvée,
00:17:29entre les différents républicains
00:17:32que nous sommes.
00:17:33Et on arrive à trouver
00:17:34une façon de s'entendre,
00:17:36de se projeter dans l'avenir,
00:17:38de ne plus s'affronter
00:17:39et on dit,
00:17:41eh bien voilà,
00:17:42la religion,
00:17:44elle doit rester dans l'intime,
00:17:46ne pas s'afficher
00:17:47sur la place publique.
00:17:48Mais, mais, mais, mais,
00:17:51même si le député
00:17:54de la Drôme,
00:17:55Chabert,
00:17:56demande à ce que
00:17:56les soutanes disparaissent,
00:17:58Aristide Briand lui dit
00:17:59non, non,
00:18:00ce sont des professionnels,
00:18:02ils ont droit,
00:18:02mais pas de signes religieux.
00:18:04Ça, c'est le premier point.
00:18:05Il n'y a pas de signes religieux.
00:18:07Et aujourd'hui,
00:18:08les laïcars acceptent
00:18:09qu'il y a des signes religieux
00:18:10qui se multiplient.
00:18:12Et puis,
00:18:13les fêtes de Noël,
00:18:14les fêtes de Pâques,
00:18:15tout ce calendrier-là,
00:18:17est-ce que dans la loi
00:18:18de 1905,
00:18:20tout cela est balayé ?
00:18:21Que nenni, mon ami !
00:18:22Que nenni !
00:18:24Ces fêtes-là
00:18:24sont totalement reconnues,
00:18:26elles sont affichées
00:18:27et on voit
00:18:28des radicaux socialistes
00:18:30participer
00:18:31aux fêtes communales
00:18:33dans la région
00:18:34où il se situe
00:18:35et il vaut même
00:18:36pour beaucoup
00:18:37à la messe.
00:18:38C'est-à-dire qu'on a enfin trouvé
00:18:40une façon d'être français
00:18:42en ayant des convictions
00:18:44intimes,
00:18:45religieuses,
00:18:46totalement différentes.
00:18:47Et aujourd'hui,
00:18:47on bouleverse tout ça.
00:18:49Et alors,
00:18:50ce qui est extraordinaire,
00:18:51non seulement
00:18:52on le bouleverse,
00:18:53mais alors,
00:18:54sous,
00:18:55je ne sais trop
00:18:56quelle perversion,
00:18:58non pas de générosité,
00:19:00mais de tolérance,
00:19:03de ne pas peiner
00:19:04je ne sais trop qui,
00:19:05on laisse monter
00:19:06une autre culture,
00:19:09une autre religion.
00:19:10Ce qui est quand même
00:19:11affamant.
00:19:12On a,
00:19:13dans cette logique-là,
00:19:15ce songe d'Olifop
00:19:16il y a 15 jours
00:19:17qui nous rappelait
00:19:18que 55%
00:19:21des jeunes musulmans
00:19:23entre 25 et 34 ans
00:19:25qui ne veulent plus vivre
00:19:27que,
00:19:28non pas sous les règles
00:19:29de la République,
00:19:30mais en espérant
00:19:31un jour avoir la charia.
00:19:33Mais que fait-on ?
00:19:34Mais on les conforte
00:19:35dans cette illusion.
00:19:36On les conforte
00:19:37dans ce désir
00:19:38de pouvoir être soi
00:19:39en dehors de la France.
00:19:41C'est une monstruosité.
00:19:43Nous nous assassinons
00:19:44nous-mêmes.
00:19:46Et l'halal,
00:19:48déjà au nom de la loi,
00:19:50c'est une pratique
00:19:51qu'il ne devrait pas
00:19:52avoir cours
00:19:53par le respect
00:19:54des animaux.
00:19:55Téléments,
00:19:56tout est réglementé.
00:19:57C'est pour ça qu'avant,
00:19:58quand j'étais petit,
00:19:59il y avait encore
00:20:00des abattoirs régionaux
00:20:01où on pouvait aller
00:20:03faire abattre
00:20:04la bête
00:20:05dans sa ferme.
00:20:06Aujourd'hui,
00:20:07tout cela est interdit.
00:20:08Il y a des rituels
00:20:09pour que, théoriquement,
00:20:11les animaux
00:20:12souffrent moins.
00:20:13Par conséquent,
00:20:14il est aberrant
00:20:15de tolérer
00:20:16qu'une autre culture
00:20:17vienne imposer
00:20:18ses méthodes.
00:20:20Et alors aujourd'hui,
00:20:21non seulement
00:20:21vous avez le halal,
00:20:23mais quand vous allez
00:20:23les traîner un jour
00:20:25comme ça
00:20:26sur les marchés
00:20:27de Noël,
00:20:28vous avez
00:20:29toute une pacotille,
00:20:31non pas de centons
00:20:32qui n'étaient pas
00:20:33des pacotilles,
00:20:33qui correspondaient
00:20:34à la tradition,
00:20:36qui étaient des éléments
00:20:37qui justifiaient
00:20:38ces fêtes de Noël
00:20:40autour de l'Église,
00:20:42autour de la cathédrale.
00:20:43Eh bien non,
00:20:44vous avez toute une quinquaille
00:20:46de produits
00:20:47qui viennent du bout
00:20:48du monde
00:20:48et qui n'ont rien
00:20:49à voir
00:20:50avec Noël.
00:20:51Alors si vous n'avez
00:20:52pas envie
00:20:53de référer
00:20:55Noël,
00:20:56vous restez chez vous,
00:20:57vous jouez à la pétanque
00:20:58ce jour-là,
00:20:59mais vous ne venez pas
00:21:00gâcher
00:21:01ce qui est, oui,
00:21:02quelque chose
00:21:03qui viscéralement
00:21:04doit pouvoir
00:21:05se vivre
00:21:06dans cet esprit
00:21:08que les Français
00:21:09se sont accordés,
00:21:10celui d'une cohésion,
00:21:12celui d'une pacification,
00:21:13celui d'un respect mutuel,
00:21:15mais avec
00:21:16des possibilités
00:21:18de reconnaissance
00:21:19de ce qui a été
00:21:20le guide
00:21:20de notre civilisation
00:21:23depuis si longtemps.
00:21:25Venant de la part
00:21:26de M. Laïc,
00:21:27c'est une très belle chronique.
00:21:28Merci beaucoup,
00:21:29Marc Menand.
00:21:30Dans un instant,
00:21:31Mathieu Bocoté,
00:21:32vous allez nous parler
00:21:32d'Éric Zemmour
00:21:33qui est définitivement condamné
00:21:34pour ses propos
00:21:35sur les mineurs isolés.
00:21:36Il est très observé,
00:21:37toujours,
00:21:38mais il n'a pas de mandat,
00:21:39si ma mémoire est bonne.
00:21:40Si j'ai bien compris.
00:21:41Il y en a un qui a un mandat
00:21:42qui est au sein
00:21:42de l'Assemblée nationale
00:21:43et on a appris aujourd'hui
00:21:44qu'il est définitivement condamné
00:21:46depuis avril 2025,
00:21:47mais personne n'en parle.
00:21:50Dans Corts Magazine,
00:21:51il y a une information principale,
00:21:53c'est une information
00:21:54que Raphaël Arnaud
00:21:54cherche à cacher
00:21:55depuis avril 2025,
00:21:57à tel point
00:21:57qu'effectivement,
00:21:59il est en train
00:21:59depuis quelques jours
00:22:00d'organiser des fouilles
00:22:01de téléphones,
00:22:01de vérifier
00:22:02quels militants
00:22:03auraient pu être
00:22:03la taupe de cette information.
00:22:05C'est en effet
00:22:05que Raphaël Arnaud
00:22:06a été condamné
00:22:07depuis avril 2025
00:22:08à quatre mois de prison
00:22:10avec sursis
00:22:11pour une agression
00:22:12en 2021,
00:22:13ce qu'on appelle
00:22:14une agression
00:22:15en réunion.
00:22:16Raphaël Arnaud,
00:22:16pour aller dans les faits,
00:22:18il avait été condamné
00:22:18en première instance
00:22:19en 2022
00:22:20à quatre mois de prison
00:22:21avec sursis,
00:22:22sauf qu'il avait,
00:22:23et c'est écrit partout,
00:22:24sur sa page Wikipédia,
00:22:25également dans les médias,
00:22:26il a fait appel.
00:22:27Depuis,
00:22:28il est donc présumé
00:22:29innocent,
00:22:30c'est ce qui est écrit
00:22:30dans tous les médias,
00:22:31sauf que depuis avril 2025,
00:22:34son avocat et lui-même
00:22:35ont discrètement retiré
00:22:37cet appel,
00:22:37ce qui fait
00:22:38qu'il est définitivement
00:22:39condamné
00:22:40pour cette agression
00:22:41en réunion.
00:22:41Donc là,
00:22:42c'est sûr,
00:22:43c'est officiel.
00:22:43C'est officiel,
00:22:44c'est sûr,
00:22:45j'ai pu échanger
00:22:46avec l'avocat
00:22:47de la victime
00:22:47qu'on va recevoir,
00:22:48j'ai pu échanger
00:22:49directement avec la victime
00:22:51qui s'appelle Geoffrey,
00:22:52qui est une victime
00:22:53innocente,
00:22:54il faut le rappeler,
00:22:55qui a été agressée
00:22:55en 2021
00:22:56parce qu'il marchait
00:22:57dans le quartier
00:22:58de la Croix-Rouge.
00:22:58C'était Jules Laurent,
00:23:01rédacteur en chef
00:23:02à Frontières,
00:23:03une exclusivité
00:23:04dont personne ne parle.
00:23:06Gabriel Cluzel,
00:23:07lundi soir,
00:23:08lors d'un JT
00:23:09sur une chaîne
00:23:11du service public,
00:23:11un individu est présenté
00:23:13comme un témoin
00:23:14dans un sujet
00:23:14relatif à la consommation
00:23:16et il s'est révélé
00:23:17en fait être un humoriste
00:23:18et son témoignage
00:23:19un canular.
00:23:20La chaîne a dû
00:23:21présenter ses excuses,
00:23:22question,
00:23:22en quoi cette erreur
00:23:23tombe-t-elle mal
00:23:25pour le service public
00:23:26et est-elle en même temps
00:23:27très révélatrice ?
00:23:28Oui,
00:23:29alors vous avez raison,
00:23:29c'est une boulette
00:23:30qui tombe mal,
00:23:31d'aucuns diraient
00:23:32que c'est une forme
00:23:32de justice immanente.
00:23:35Donc le JT de 20h
00:23:36sur France 2
00:23:36a été piésé
00:23:37par un canular,
00:23:39un humoriste
00:23:40qui se présente
00:23:41comme un consommateur
00:23:42utilisateur
00:23:43de coupons de réduction.
00:23:44Alors le sujet
00:23:45est intitulé
00:23:45champion des promos.
00:23:47Il montrait un certain
00:23:48Arnaud Roland,
00:23:49un trentenaire au chômage
00:23:50avec un classeur
00:23:50plein de bons de réduction.
00:23:51Donc il expliquait,
00:23:52on le suivait
00:23:53dans les rayons,
00:23:55puis à la caisse,
00:23:56puis dans son appartement.
00:23:57Il expliquait
00:23:58sa technique,
00:23:58pour avoir
00:24:00beaucoup de réduction.
00:24:01Il compulsait
00:24:02tous ses bons.
00:24:03Donc il est le témoin
00:24:04central du reportage,
00:24:06quasiment le seul,
00:24:07sauf que
00:24:07Arnaud Roland
00:24:08n'existe pas.
00:24:10Il s'agissait en fait
00:24:11de l'humoriste,
00:24:12moi j'ai découvert,
00:24:13mais du reste,
00:24:13je pense que c'était le but,
00:24:14de se faire de la pub.
00:24:16Mehdi,
00:24:16tu connais,
00:24:17autrement appelé,
00:24:18Mehdi Gibril,
00:24:19spécialiste donc
00:24:20des canulars
00:24:21qu'il poste ainsi
00:24:22sur les réseaux sociaux.
00:24:23Alors c'est lui d'ailleurs
00:24:24qui a dit
00:24:25qui a levé le voile,
00:24:28exactement,
00:24:28et il a publié
00:24:30des passages du reportage
00:24:31en disant,
00:24:32avec des émoticônes
00:24:33qui pleurent de rire,
00:24:34bon,
00:24:34en disant,
00:24:35je prends que,
00:24:36c'est-à-dire,
00:24:37le prank c'est canular,
00:24:39en anglais,
00:24:39je prends que le JT de 20h.
00:24:41Forcément,
00:24:42ça fait désordre.
00:24:43Donc Léa Salamé
00:24:44a été obligée
00:24:45d'aller à Canossa.
00:24:47Le lendemain,
00:24:48elle a présenté
00:24:48ses excuses
00:24:49aux téléspectateurs.
00:24:50Non, non,
00:24:50elle n'a pas présenté
00:24:51ses excuses.
00:24:52Ah si, si, si,
00:24:53elle a présenté.
00:24:53Elle a, pardon,
00:24:54elle a expliqué
00:24:55ce qui s'est passé.
00:24:56Ah oui,
00:24:56elle a expliqué,
00:24:57ah oui,
00:24:57vous êtes plus dure que moi,
00:24:59vous avez raison.
00:25:00Non, non, non,
00:25:00je ne suis pas tueur,
00:25:00je suis factuelle,
00:25:01ma jupinette.
00:25:02Oui, je suis factuelle.
00:25:03Non, c'est parce que
00:25:03beaucoup de personnes
00:25:04ont justement souligné,
00:25:05parce que pour moi,
00:25:06elle avait présenté
00:25:07ses excuses,
00:25:07mais beaucoup de personnes
00:25:08ont souligné,
00:25:08ah non,
00:25:09elle n'a pas présenté
00:25:10ses excuses.
00:25:10Ah ben, vous avez raison,
00:25:11alors c'est vrai,
00:25:12en tout cas,
00:25:12elle s'en est expliqué,
00:25:14pardon,
00:25:14c'est vrai que je suis allée
00:25:15un peu vite.
00:25:17Néanmoins,
00:25:18on peut convenir
00:25:19que c'est une forme
00:25:20de reconnaissance d'erreur
00:25:23et ce qui est intéressant,
00:25:25c'est qu'elle a introduit
00:25:26son petit mot par
00:25:27« Et puisque nous parlons
00:25:29de fiabilité
00:25:30et de l'information,
00:25:31nous tenions à vous signaler
00:25:33qu'une des personnes
00:25:34interviewées a
00:25:35trompé le journaliste
00:25:38et falsifié son identité. »
00:25:40Alors,
00:25:40ils ont été obligés
00:25:40de diffuser le même message
00:25:42sur X,
00:25:43etc.
00:25:44Donc,
00:25:45ce qui est intéressant,
00:25:46c'est que
00:25:46Léa Salamé fait elle-même
00:25:48le lien avec le sujet
00:25:50qui nous occupe.
00:25:51Donc,
00:25:51France 2 détient
00:25:53ce précieux label,
00:25:54mais cela ne l'immunise pas,
00:25:57moi,
00:25:57je peux quand même
00:25:57m'en parler ce soir,
00:25:59il ne l'immunise pas
00:26:00contre les fake news.
00:26:01Ce n'est pas un vaccin
00:26:03infaillible
00:26:03contre les bourdes.
00:26:04Et ce n'est pas la première fois
00:26:06que France Télévisions
00:26:07est obligée de reconnaître
00:26:08un fait des erreurs.
00:26:10Oui,
00:26:10en effet,
00:26:10tant s'en faut,
00:26:11puisqu'en octobre dernier,
00:26:13elle avait dû faire de même
00:26:14pour une confusion
00:26:15dans deux des JT.
00:26:17Alors,
00:26:17je crois que le JT
00:26:18n'était pas présenté
00:26:20par Léa Salamé,
00:26:21mais il y avait deux JT
00:26:22qui avaient fait l'erreur
00:26:23entre les professeurs
00:26:24Dominique Bernard
00:26:25et Samuel Paty.
00:26:27Elle avait confondu
00:26:27les deux contextes
00:26:28et donc les deux personnes.
00:26:30Par deux fois,
00:26:31vous connaissez le proverbe
00:26:33Errare human humest,
00:26:34c'est de Perseverare.
00:26:37Si l'on remonte plus avant,
00:26:39en octobre 2024,
00:26:40le JT de France 2
00:26:41avait diffusé
00:26:42une fausse bande-annonce
00:26:44du Spider-Man
00:26:44qui allait sortir.
00:26:45C'était des images de fans
00:26:46créées par IA.
00:26:47Vous savez,
00:26:47on dit souvent que l'IA
00:26:48va susciter beaucoup de fake news.
00:26:50On le voit.
00:26:52Deux mois avant,
00:26:53c'était le JT de 13 heures
00:26:53de France 2
00:26:54qui avait fait passer
00:26:55des images d'un jeu vidéo
00:26:56pour celle d'un incendie
00:26:57au Portugal.
00:26:59Alors, la journaliste...
00:26:59Alors, je ne sais pas,
00:27:00j'ai écrit que la journaliste
00:27:00avait présenté ses excuses,
00:27:02mais je commence à me méfier
00:27:02de la même.
00:27:03En tout cas,
00:27:04elle s'en était expliquée.
00:27:05On va être indulgent.
00:27:07Voilà, le dire,
00:27:09c'est déjà faute avouer
00:27:10et ta moitié pardonner,
00:27:11on va dire.
00:27:12En 2009,
00:27:13sur un sujet plus explosif,
00:27:15France 2 avait dû aussi
00:27:17s'excuser
00:27:18pour avoir montré
00:27:19une séquence
00:27:20de bombardements israéliens
00:27:22en cours à Gaza
00:27:23quand il s'agissait
00:27:24en réalité
00:27:25d'images datées de 2005.
00:27:27Donc, vous voyez
00:27:27que toutes les controverses
00:27:28récentes
00:27:29font appel
00:27:31en réalité
00:27:32à des souvenirs
00:27:32très anciens.
00:27:33Alors, vous me direz
00:27:34que l'erreur est humaine,
00:27:35que nul n'est infaillible,
00:27:36sauf que ce label
00:27:38prétend garantir,
00:27:39vous savez qu'ils en sont
00:27:39détenteurs,
00:27:40une information
00:27:41100% véritable.
00:27:43Alors, il ne faut pas
00:27:43dans ce cas jouer
00:27:44aux pharisiens
00:27:45labellisés
00:27:45contre les publicains.
00:27:47On peut évoquer aussi
00:27:49Radio France,
00:27:50on le répète,
00:27:52alors là,
00:27:52ils n'avaient pas présenté
00:27:52d'excuses,
00:27:53ça j'en suis sûre,
00:27:54parce qu'ils l'avaient fait
00:27:55subrepticement,
00:27:56ils avaient changé
00:27:57un titre
00:27:58qui disait que finalement
00:28:00les terroristes
00:28:01infiltrés parmi les migrants,
00:28:02c'était un fantasme
00:28:03de l'extrême droite,
00:28:04quelques jours avant
00:28:04le Bataclan,
00:28:05quelques jours après
00:28:06le Bataclan,
00:28:07ils changent,
00:28:08ils posent une question
00:28:08des terroristes
00:28:09infiltrés parmi les migrants
00:28:11qui viennent de Syrie,
00:28:13voilà, bon,
00:28:13donc tout d'un coup,
00:28:14ils avaient changé.
00:28:17Mais bon,
00:28:18c'est vrai que les médias
00:28:18publics ne sont pas
00:28:19les seuls.
00:28:20Ils ne sont pas les seuls,
00:28:21petite parenthèse,
00:28:22beaucoup d'erreurs
00:28:23qui se succèdent,
00:28:24mais un peu de sanctions.
00:28:25Je ferme la parenthèse.
00:28:26Vous avez infiniment raison.
00:28:28Mais Gabrielle Cluzel,
00:28:29les médias du service public
00:28:30n'ont pas seule vocation
00:28:32à être labellisés.
00:28:33Qui ?
00:28:33Des autres.
00:28:34Oui, alors,
00:28:36gageons que Le Monde,
00:28:37Le Monde,
00:28:38c'est un jour
00:28:38au quotidien de référence,
00:28:40un journal sérieux
00:28:41qui est lu partout,
00:28:43dans toutes les grandes écoles,
00:28:44les universités,
00:28:46même à l'étranger.
00:28:47J'ai remarqué
00:28:47à l'Assemblée en Espagne,
00:28:49un journal français,
00:28:50c'est Le Monde.
00:28:51Eh bien,
00:28:52Le Monde
00:28:52qui avait même crié
00:28:53soi-même
00:28:54sa cellule de décodex,
00:28:56vous vous souvenez,
00:28:57pour dédier
00:28:57à la traque
00:28:58des fake news
00:28:59sur les sites d'information.
00:29:00Eh bien,
00:29:01le décodex a été condamné
00:29:02en 2024
00:29:03après un dépôt de plainte
00:29:05du site
00:29:06Les Crises.
00:29:07Donc,
00:29:07son décodage,
00:29:07en fait,
00:29:08c'était de la flûte.
00:29:09Alors,
00:29:09on peut continuer
00:29:10avec Le Monde.
00:29:11C'est intéressant,
00:29:12Le Monde,
00:29:12parce que c'est vraiment
00:29:12un bon exemple.
00:29:13Vous savez que le grand sujet
00:29:15autour des fake news,
00:29:16c'est l'ingérence étrangère.
00:29:17Vous savez,
00:29:17les possibles sympathies
00:29:18pour tel ou tel pays.
00:29:20Alors,
00:29:20on peut regarder Le Monde
00:29:21avec le recul
00:29:21que donne le temps,
00:29:22parce que finalement,
00:29:23le seul label,
00:29:24c'est le jugement de l'histoire,
00:29:24quand les passions sont retombées
00:29:26et qu'on voit réellement
00:29:28la réalité des prix,
00:29:29si j'ose dire.
00:29:30Alors,
00:29:30la couverture du monde
00:29:32de la chute du Shah d'Iran
00:29:34et de l'accession
00:29:34donc au pouvoir
00:29:35du laïetola Roménie.
00:29:37C'est feu le journaliste
00:29:38Éric Rouleau,
00:29:39qui l'assurait alors,
00:29:40il était chef du service
00:29:41étranger du monde.
00:29:43Et dans ses mémoires,
00:29:44publiés chez Fayard en 2012,
00:29:45Qulis du Moyen-Orient,
00:29:47il reconnaissait lui-même
00:29:49qu'il avait fait
00:29:49sous-estimer
00:29:50la dimension religieuse radicale.
00:29:53Bref,
00:29:54d'aucun parlerait
00:29:54de complaisance.
00:29:56Il reconnaît au moins
00:29:57une erreur d'analyse.
00:29:59Ça,
00:29:59c'est assez évident.
00:30:01Et on peut parler aussi
00:30:02d'un autre journal,
00:30:02Le Nouvel Observateur.
00:30:04Alors lui,
00:30:05réputé très sérieux aussi,
00:30:06il avait ouvert ses colonnes
00:30:07à Michel Foucault,
00:30:08qui alors lui avait
00:30:09des yeux énamorés
00:30:10pour l'ayatollah Roménie.
00:30:12Et dans un article
00:30:13intitulé
00:30:14« À quoi rêvent les Iraniens ? »
00:30:15il avait écrit
00:30:16« La spiritualité musulmane
00:30:19remplacera avantageusement
00:30:20la féroce dictature
00:30:21affairiste
00:30:22aujourd'hui chancelante. »
00:30:23C'est vraiment avantageux.
00:30:25Il était vraiment visionnaire,
00:30:26le monsieur.
00:30:27Alors on peut encore
00:30:28remonter le temps.
00:30:30Katyn.
00:30:30Il y a un excellent film
00:30:32sur le sujet.
00:30:32Massacre de 22 000
00:30:34prisonniers polonais
00:30:34sur l'ordre de Staline.
00:30:36Là encore,
00:30:37la presse,
00:30:38y compris française,
00:30:39reste muette
00:30:40quand elle ne sert pas
00:30:42de façon absolue
00:30:43le narratif soviétique.
00:30:45Il est convenu
00:30:45d'imputer le crime
00:30:47aux nazis.
00:30:47Alors ils ont fait
00:30:48énormément de crimes,
00:30:49les nazis,
00:30:49mais pas celui-là.
00:30:50Donc jusqu'aux années 50,
00:30:52on n'osera pas le dire
00:30:53dans la grande presse française.
00:30:54On peut aussi parler
00:30:55de l'Holodomor.
00:30:56Vous savez,
00:30:56l'Holodomor,
00:30:57c'est une grande famine ukrainienne.
00:30:59Je vous envoie aussi
00:31:00voir un film.
00:31:00Allez au cinéma ce soir.
00:31:02Enfin, non pas au cinéma,
00:31:03regardez ça chez vous
00:31:04parce que ça passe plus au cinéma.
00:31:06C'est l'ombre de Staline.
00:31:08À l'ombre de Staline,
00:31:08sorti en 2019,
00:31:09ça raconte l'histoire
00:31:10de ce journaliste britannique
00:31:12qui a vu ce qui se passait.
00:31:13Ces paysans ukrainiens
00:31:15affamés à l'époque,
00:31:16les journalistes
00:31:16s'occupaient beaucoup moins
00:31:17du sort de l'Ukraine
00:31:18parce que là aussi,
00:31:19ils avaient les yeux
00:31:20de chimène pour l'URSS.
00:31:22Et donc,
00:31:22c'est un journaliste britannique
00:31:23qui a dit
00:31:23mais regardez ce qui se passe
00:31:25abominable.
00:31:26Le correspondant
00:31:26du New York Times
00:31:29à Moscou
00:31:30a dit que c'était
00:31:31une fake news.
00:31:32Ce pauvre journaliste anglais
00:31:33sera assassiné à 30 ans
00:31:35et lui,
00:31:36le journaliste du New York Times,
00:31:37il mourra septuagénaire
00:31:38et on ne lui enlèvera
00:31:39jamais son Pulitzer.
00:31:43C'est ainsi
00:31:44que ça s'est terminé
00:31:45mais néanmoins,
00:31:46l'histoire
00:31:47reconnaît son mensonge.
00:31:49Juste,
00:31:49dernier point,
00:31:50le risque de ce label,
00:31:52c'est qu'en réalité,
00:31:52les gens le verront
00:31:54comme une boussole
00:31:54qui indique le sud.
00:31:56Vous connaissez la détestation,
00:31:57c'est triste,
00:31:58mais c'est ainsi
00:31:58pour notre métier
00:32:00qui est soupçonné
00:32:01beaucoup à tort
00:32:02ou à raison
00:32:02de servir
00:32:03un narratif officiel.
00:32:05La confiance est émoussée,
00:32:06il faut la retrouver
00:32:07donc il y aura
00:32:08un effet repoussoir,
00:32:10vous voyez,
00:32:10ce ne sera plus un label
00:32:11mais un la moche,
00:32:12un putri-score.
00:32:14Merci
00:32:15Gabrielle Cluzel
00:32:17pour cette analyse.
00:32:19Charlotte Dornelas,
00:32:20restons dans la presse
00:32:22puisque le point
00:32:23se penche
00:32:24à nouveau aujourd'hui
00:32:25sur le sujet
00:32:26des prénoms.
00:32:28Alors que les questions
00:32:29d'identité,
00:32:30d'assimilation,
00:32:31de discrimination,
00:32:32d'archipélisation,
00:32:34Charlotte s'invite sans cesse,
00:32:36faut-il réellement
00:32:37contraindre ainsi
00:32:39les mœurs,
00:32:39c'est-à-dire
00:32:40obligés
00:32:40à avoir un certain prénom
00:32:41pour faire nation ?
00:32:43Oui,
00:32:43c'est vrai qu'on pourrait
00:32:44aborder la question
00:32:45ainsi,
00:32:46c'est-à-dire un peu plus largement
00:32:47que sur la question
00:32:48des prénoms
00:32:48qui revient en effet
00:32:49assez régulièrement.
00:32:52Maintenant que rien
00:32:52de concrètement culturel,
00:32:54on quitte le monde
00:32:56des valeurs,
00:32:57le monde éterré
00:32:57des valeurs
00:32:58et dans le concret
00:32:59de la culture
00:33:00quand elle s'incarne
00:33:01dans notre quotidien,
00:33:04maintenant que rien
00:33:05de concrètement culturel
00:33:06n'est réellement commun
00:33:07à tous en France,
00:33:09doit-on multiplier
00:33:09les lois écrites
00:33:10pour régir hier
00:33:12l'habillement,
00:33:13demain le déjeuner,
00:33:15après-demain
00:33:16les heures de pause
00:33:17en entreprise,
00:33:18après-après-demain
00:33:18la langue parlée
00:33:19en public
00:33:20et pourquoi pas
00:33:21le prénom donné
00:33:22à ses enfants ?
00:33:23On voit bien que tout ça
00:33:24est le même sujet
00:33:25qui s'invite évidemment
00:33:26par des biais différents
00:33:27et la question,
00:33:29cette question des prénoms
00:33:30cette fois-ci
00:33:31se pose même à ceux
00:33:32qui la refusent
00:33:33de manière absolument
00:33:34évidente
00:33:35ces dernières années
00:33:35ceux qui expliquent
00:33:37que ça ne veut rien dire
00:33:38alors j'ai retrouvé
00:33:38une phrase d'Emmanuel Macron
00:33:39elle vaut pour
00:33:40beaucoup d'autres gens
00:33:41que lui
00:33:42enfin avec lui
00:33:43plus exactement
00:33:44Emmanuel Macron avait dit
00:33:45notre identité
00:33:46ne s'est jamais bâtie
00:33:48ni sur le rétrécissement
00:33:49ni à des prénoms
00:33:51donc il visait évidemment
00:33:52enfin il répondait
00:33:53à Éric Zemmour
00:33:54elle n'a pas été
00:33:55le seul à le faire
00:33:56mais ce sont les mêmes
00:33:57personnes qui par exemple
00:33:59pensent en réalité
00:34:00tellement l'inverse
00:34:02qu'ils refusaient
00:34:03de donner les prénoms
00:34:04des suspects de Crépole
00:34:05ça avait tellement fait
00:34:06de bruit à l'époque
00:34:07que je prends cet exemple-là
00:34:08ou on pourrait prendre
00:34:10d'autres prénoms
00:34:11par exemple
00:34:11au moment des émeutes
00:34:13quand on nous parle
00:34:13de Mathéo et Kevin
00:34:14c'est bien qu'on comprend
00:34:16à ce moment-là
00:34:17qu'un prénom
00:34:17dit plus
00:34:18donne plus d'informations
00:34:20que la seule identité
00:34:22d'individus
00:34:22inconnus de tous précisément
00:34:24c'est vrai dans le cas
00:34:25de Mathéo et Kevin
00:34:26c'est vrai dans le cas
00:34:27des suspects de Crépole
00:34:28mais on oublie
00:34:30sur la question des prénoms
00:34:31et sur la question du reste
00:34:32sur cette question
00:34:33d'assimilation d'identité
00:34:35qu'il y a en France
00:34:36un double mouvement
00:34:37dans le temps
00:34:37le premier mouvement
00:34:39et je vais reprendre
00:34:39l'exemple des prénoms
00:34:40pour le signifier
00:34:41il est en France
00:34:42intrinsèquement
00:34:44on va dire
00:34:44en 1900
00:34:45et c'est Jérôme Fourquet
00:34:46qui a fait un gros travail
00:34:47sur les prénoms
00:34:47vous savez sur l'évolution
00:34:48des prénoms
00:34:49il nous dit
00:34:50en 1900
00:34:5180% des français
00:34:52donnent à leurs enfants
00:34:53des prénoms
00:34:53de saints catholiques
00:34:54en 2018
00:34:56ils ne sont plus que 20%
00:34:57donc le commun
00:34:59on va dire
00:34:59auquel se réfère
00:35:00le fait de donner le prénom
00:35:01disparaît peu à peu
00:35:03en 1900
00:35:04il existait
00:35:058000 prénoms
00:35:06en France
00:35:06aujourd'hui
00:35:07il en existe 13 000
00:35:08qui sont donnés
00:35:09aujourd'hui en France
00:35:10et les prénoms rares
00:35:12et ça
00:35:12ça m'a beaucoup intéressé
00:35:13les prénoms qu'on appelle rares
00:35:14c'est à dire donnés
00:35:15à moins de 50 personnes
00:35:16en France aujourd'hui
00:35:17ils étaient 4000 en 1945
00:35:19je pense qu'avant
00:35:19il n'y en avait même pas
00:35:20en 1945
00:35:21ils étaient 4000
00:35:22ils sont 55 000
00:35:23aujourd'hui
00:35:24en 2016
00:35:24c'est le dernier chiffre
00:35:26que nous avions
00:35:27donc il y a
00:35:28une individualisation
00:35:29dans la manière
00:35:31de donner le prénom
00:35:32en France
00:35:33dans un pays
00:35:34qui d'ailleurs
00:35:34n'utilise plus
00:35:36ou quasiment plus
00:35:36que le prénom
00:35:37Marc se souvient
00:35:39d'un temps
00:35:39où les professeurs
00:35:40appelaient les élèves
00:35:41par exemple
00:35:42par leur nom de famille
00:35:43menant
00:35:43voilà
00:35:44menant au tableau
00:35:45oui ou c'était dehors
00:35:46menant dehors
00:35:48et donc
00:35:49on appelait les gens
00:35:51par leur nom de famille
00:35:52c'est à dire
00:35:52par la lignée
00:35:53aujourd'hui
00:35:53et le prénom
00:35:54d'ailleurs s'inscrivait
00:35:55lui aussi
00:35:56dans une lignée
00:35:57raison pour laquelle
00:35:58il y avait moins de prénoms
00:35:59et qu'ils étaient tous
00:35:59dans un calendrier commun
00:36:01aujourd'hui
00:36:02les prénoms
00:36:02c'est une manière
00:36:03dans le choix des prénoms
00:36:05pardon
00:36:05on individualise
00:36:06et on individualise
00:36:08aussi
00:36:08en refusant
00:36:09le nom de famille
00:36:09pour désigner les gens
00:36:11uniquement par leur prénom
00:36:12et à l'inverse
00:36:13vous parlez de double mouvement
00:36:14à l'inverse
00:36:15en 1970
00:36:17il y avait moins de 1%
00:36:18de prénoms
00:36:19arabo-musulmans
00:36:20c'est le terme
00:36:21de Jérôme Fourquet
00:36:22et ces dernières années
00:36:24nous sommes arrivés
00:36:25à 18%
00:36:26des prénoms
00:36:27les étrangers
00:36:28et c'est ce qu'on comprend
00:36:29les étrangers
00:36:30ou leurs descendants
00:36:30ne changent plus
00:36:32leur prénom
00:36:32c'était le cas
00:36:33d'une immigration précédente
00:36:35qui était plutôt
00:36:35européenne
00:36:36ou très minoritaire
00:36:38lorsque l'envie
00:36:39d'appartenir à un groupe
00:36:40était prise au sérieux
00:36:42par les personnes
00:36:42qui arrivaient
00:36:43mais par les personnes
00:36:44qui accueillaient aussi
00:36:45puisqu'on s'assimile
00:36:47par définition
00:36:47à ce qui est assimilable
00:36:49on va dire
00:36:50ce mouvement est terminé
00:36:51or ces prénoms
00:36:52arabo-musulmans
00:36:53pourquoi est-ce que
00:36:53le sujet revient ?
00:36:54ces prénoms
00:36:55arabo-musulmans
00:36:56eux
00:36:56fonctionnent exactement
00:36:58comme les nôtres
00:36:59autrefois
00:37:00c'est à dire
00:37:01qu'ils révèlent
00:37:01une lignée
00:37:02une religion
00:37:03une culture
00:37:04une appartenance
00:37:05or elle est factuellement
00:37:06dans la longue histoire
00:37:07de France
00:37:08étrangère
00:37:09et que ceux
00:37:10qui ont envie
00:37:10de hurler
00:37:11à cette assertion
00:37:11comprennent
00:37:12ce que je veux dire
00:37:13ils sont qualifiés
00:37:14partout dans la presse
00:37:15j'ai vérifié
00:37:15les prénoms
00:37:17issus de la culture
00:37:18d'origine
00:37:19mais quand on parle
00:37:20d'une culture
00:37:20d'origine
00:37:21c'est donc bien
00:37:22qu'elle est différente
00:37:22puisqu'on l'identifie
00:37:23de la culture
00:37:24de destination
00:37:25qui est en l'occurrence
00:37:26la culture française
00:37:27mais Charlotte
00:37:28la fameuse loi de Napoléon
00:37:30souvent citée
00:37:31par Éric Zemmour
00:37:32est-ce qu'elle n'avait
00:37:33pas pour but
00:37:33justement
00:37:34d'unifier
00:37:35le peuple
00:37:36autour d'une référence
00:37:37culturelle commune
00:37:38est-ce que c'est pas
00:37:38une réponse
00:37:39là c'est dans la
00:37:41droite ligne
00:37:42de l'édito
00:37:44de Marc
00:37:44précédemment
00:37:45parce qu'il y a eu
00:37:46un combat culturel
00:37:48en France
00:37:49parce que Marc disait
00:37:50tout à l'heure
00:37:50ça m'a fait sourire
00:37:51mais après 1905
00:37:52il y a eu
00:37:53un affrontement
00:37:54entre les différents
00:37:55républicains
00:37:55que nous étions
00:37:56bon il y en a
00:37:56qui n'étaient clairement
00:37:57pas républicains
00:37:57et qui revendiquaient
00:38:00précisément
00:38:00une culture catholique
00:38:01qui s'affrontait
00:38:02à ce moment là
00:38:03il fallait
00:38:04les républicains
00:38:05voulaient déchristianiser
00:38:06la France
00:38:07et les chrétiens
00:38:07eux voulaient
00:38:08poursuivre cette histoire
00:38:09sur le terrain
00:38:10même culturel
00:38:11donc il est intéressant
00:38:12d'étudier l'évolution
00:38:13de cette loi
00:38:14elle révèle précisément
00:38:16combien le prénom
00:38:17est significatif
00:38:18d'une bataille culturelle
00:38:19qui dépasse les individus
00:38:20et mon exemple précédent
00:38:22le montre
00:38:22qui précède même
00:38:23la question de l'immigration
00:38:24évidemment
00:38:25pendant des siècles
00:38:26donc
00:38:27les prénoms
00:38:27révélaient un socle commun
00:38:28chrétien
00:38:29d'autant que l'église
00:38:31tenait les registres
00:38:32ce qui facilitait aussi
00:38:32les choses
00:38:33au moment de choisir le prénom
00:38:34nous avons eu la révolution
00:38:37et au moment de la révolution
00:38:38évidemment
00:38:38on continue à donner
00:38:39des prénoms
00:38:39qui étaient dans le calendrier
00:38:40chrétien
00:38:40c'était un petit peu dur
00:38:42donc il y a une loi
00:38:43qui est arrivée
00:38:43liberté totale
00:38:44sur les prénoms
00:38:45qui sont donnés
00:38:46et on se retrouve avec
00:38:47alors là c'est le point
00:38:48qui donne des noms
00:38:49là j'ai vraiment
00:38:50j'ai ri
00:38:51mais ri de stress
00:38:52c'est à dire que
00:38:53j'aurais vraiment pas aimé
00:38:54donc on s'est retrouvé
00:38:55avec des radis
00:38:56des germinales
00:38:56des victoires fédératives
00:38:58des fraternités
00:38:59enfin c'était vraiment
00:39:00très enthousiaste
00:39:02raison pour laquelle
00:39:03Napoléon dit stop
00:39:04en donnant pour référence
00:39:05je cite
00:39:06les noms en usage
00:39:07dans les différents calendriers
00:39:08et ceux des personnages
00:39:10connus de l'histoire ancienne
00:39:11mais à l'époque
00:39:13il n'y a pas besoin
00:39:14de préciser
00:39:14de quel usage on parle
00:39:15de quel calendrier on parle
00:39:17de quelle histoire ancienne
00:39:18on parle
00:39:19puisque naturellement
00:39:20on se réfère
00:39:21au même
00:39:22et quand il dit
00:39:23au calendrier au pluriel
00:39:24c'est évidemment
00:39:24qu'il y a un nouveau
00:39:25calendrier révolutionnaire
00:39:26et le calendrier chrétien
00:39:28les mœurs évoluent
00:39:30les prénoms se féminisent
00:39:31à l'époque la grande bataille
00:39:32c'est ce qu'on a le droit
00:39:32de dire Henriette
00:39:33on a changé
00:39:35la littérature ajoute
00:39:36des prénoms
00:39:37et l'immigration
00:39:38en ajoute d'autres
00:39:40et sous De Gaulle
00:39:41une circulaire est produite
00:39:42qui invite les agents
00:39:43je cite
00:39:43à exercer leur bon sens
00:39:45à ne pas méconnaître
00:39:46l'évolution des mœurs
00:39:47et à respecter
00:39:48les particularismes locaux
00:39:49là ça peut être
00:39:50les prénoms régionaux
00:39:51mais la circulaire précise
00:39:53ces considérations
00:39:54militent en faveur
00:39:55de l'admission
00:39:56des prénoms coraniques
00:39:57pour les enfants
00:39:58de français musulmans
00:39:59sauf que dans la circulaire
00:40:00il y a une précision
00:40:01conseiller aux parents
00:40:03donc il est demandé
00:40:04aux agents
00:40:04de conseiller aux parents
00:40:05d'adjoindre un prénom français
00:40:07afin de permettre
00:40:08ultérieurement
00:40:09une meilleure assimilation
00:40:11à la communauté nationale
00:40:12donc déjà
00:40:13dans le sujet du prénom
00:40:14le sujet évidemment
00:40:16de l'assimilation
00:40:17à la communauté nationale
00:40:19est identifié
00:40:19ce que tout le monde
00:40:20comprend très bien
00:40:21confère Mathéo
00:40:22Kevin
00:40:23et les suspects
00:40:24à Crépole
00:40:25et en 1993
00:40:26ces deux mouvements
00:40:27l'individualisme d'une part
00:40:29et le nombre
00:40:30via l'immigration
00:40:31de l'autre
00:40:32ont raison de ce texte
00:40:33il est balayé
00:40:34seul demeure
00:40:35l'intérêt de l'enfant
00:40:36comme horizon
00:40:37au moment de donner un prénom
00:40:38que penser alors
00:40:39d'un retour
00:40:40à des prénoms communs
00:40:42est-ce que c'est une bonne solution
00:40:43est-ce que ça peut permettre
00:40:44de faire nation
00:40:45sur ce sujet
00:40:46comme sur d'autres
00:40:46la question sous-jacente
00:40:47c'est l'assimilation
00:40:48je disais tout à l'heure
00:40:49or il y a un anachronisme
00:40:51qui me semble assez réel
00:40:52dans notre poursuite
00:40:53de l'immigration
00:40:53on poursuit l'idée
00:40:54d'assimiler des peuples
00:40:55désormais
00:40:56parce que c'est ça
00:40:57dont il s'agit
00:40:58sans voir parfois
00:40:59que beaucoup
00:40:59de petits français
00:41:00de souche
00:41:01eux-mêmes
00:41:02ne sont plus assimilés
00:41:04à rien de commun
00:41:04on parle souvent
00:41:06du niveau
00:41:06en mathématiques
00:41:07et en français
00:41:08bon le français
00:41:08en l'occurrence
00:41:09parle de l'assimilation
00:41:11on pourrait parler
00:41:11du niveau en histoire
00:41:12on pourrait parler
00:41:13du niveau
00:41:13évidemment
00:41:14de
00:41:15comment dire
00:41:16d'assimilation
00:41:17précisément
00:41:18de la longue histoire
00:41:18de France
00:41:19d'où d'ailleurs
00:41:20une espèce de réaction
00:41:22qui est viscérale
00:41:23on parle des fêtes
00:41:24on parle des crèches
00:41:25on parle aussi
00:41:26du retour des prénoms
00:41:27du retour de Suzanne
00:41:28du retour de Jules
00:41:30du retour de tous ces prénoms
00:41:31qui précisément
00:41:32s'inscrivaient
00:41:33dans le calendrier
00:41:33précédent
00:41:35et reprenons
00:41:36pour comprendre
00:41:36ce problème
00:41:37que nous avons
00:41:38d'assimilation
00:41:39de toute une nation
00:41:40à elle-même
00:41:41l'exemple
00:41:42de nos prénoms
00:41:42les prénoms français
00:41:44donc ont été stables
00:41:45pendant des siècles
00:41:46et Fourquet
00:41:47qui a vraiment étudié
00:41:48la question
00:41:48nous explique le mouvement
00:41:49il nous dit
00:41:49le choix d'un prénom
00:41:50était une façon
00:41:50d'inscrire un enfant
00:41:51dans une lignée
00:41:52donc même au moment
00:41:53de donner naissance
00:41:54à un enfant
00:41:55on l'inscrivait
00:41:56dans la longue histoire
00:41:56de France
00:41:57et des années plus tard
00:41:58Fourquet commente
00:41:59la suite de notre histoire
00:42:00la tendance
00:42:01à l'individualisation
00:42:02symptôme de la dislocation
00:42:03d'une matrice culturelle
00:42:04commune
00:42:05apparaît
00:42:06spectaculairement
00:42:07via les prénoms
00:42:08donc les prénoms
00:42:09révèlent évidemment
00:42:10un prénom plus large
00:42:11notre débat sur les prénoms
00:42:13cache le débat
00:42:14sur l'assimilation
00:42:14mais la question
00:42:15qu'il faudrait poser
00:42:16c'est assimiler
00:42:17à qui
00:42:18et à quoi exactement
00:42:20et là
00:42:20je crains que nous ne soyons
00:42:22pas d'accord non plus
00:42:23Merci beaucoup
00:42:25pour cette analyse
00:42:25à partir de l'article
00:42:27du point ma chère Charlotte
00:42:28dans un instant
00:42:28on parlera
00:42:29des règles et morts
00:42:30et de cette succession
00:42:31de condamnations
00:42:32et on va essayer
00:42:33d'analyser
00:42:33aller plus loin
00:42:34que cette condamnation
00:42:36en elle-même
00:42:36maintenant nous allons
00:42:37nous avons l'honneur
00:42:38de recevoir Michel Onfray
00:42:39c'est un vrai plaisir
00:42:40pour son dernier livre
00:42:41et c'est lancé
00:42:42dans une histoire
00:42:42philosophique de l'Occident
00:42:44qui se déclinera
00:42:45en quatre volumes
00:42:46le premier s'intitule
00:42:47Déambulation dans l'héroïne
00:42:48aux éditions
00:42:49Albert Michel
00:42:50installez-vous
00:42:51mon cher Michel
00:42:52vous allez me raconter
00:42:53comment on a fait
00:42:53pour vous confondre
00:42:54avec Eric Coquerel
00:42:55ferme la parenthèse
00:42:56une déambulation
00:42:58une déambulation au cœur
00:42:59des idées fondatrices
00:43:00de notre civilisation
00:43:01des duels
00:43:02Platon-Démocrite
00:43:04à l'hédonisme
00:43:05des cyniques
00:43:05en passant
00:43:06par la vertu stoïcienne
00:43:08vous révélez comment
00:43:09la guerre des visions
00:43:10du monde
00:43:11a façonné l'Occident
00:43:12beaucoup de questions
00:43:13à vous poser ce soir
00:43:14et ça m'intéresse vraiment
00:43:15de votre point de vue
00:43:17pourquoi avoir voulu
00:43:18faire une histoire
00:43:19de l'Occident
00:43:20en quoi la dialectique
00:43:22est à l'oeuvre
00:43:22dans une civilisation
00:43:24quelle est notre civilisation
00:43:25pourquoi est-ce qu'elle est
00:43:26appelée à mourir
00:43:26pourquoi disparaît-elle
00:43:28voilà beaucoup de questions
00:43:29que j'ai à vous poser ce soir
00:43:30merci infiniment
00:43:32d'être là
00:43:32je veux quand même rappeler
00:43:33que vous êtes docteur en philosophie
00:43:34que vous avez construit
00:43:36votre oeuvre autour
00:43:36des thèmes de l'hédonisme
00:43:37de l'athéisme
00:43:38de la construction de soi
00:43:40vous êtes d'accord
00:43:41vous êtes athée ou pas vous ?
00:43:42bah oui je suis athée
00:43:43pas trop le malin
00:43:45oui oui
00:43:46pas trop le malin
00:43:47voilà exactement
00:43:48comme dit Charlotte
00:43:49et vous avez publié
00:43:50plus de 100 livres
00:43:51traduits dans de nombreux pays
00:43:52fondateurs de l'univers
00:43:53cité populaire de Caen
00:43:55en 2002
00:43:56et vous avez lancé
00:43:57deux médias indépendants
00:43:58le site michelonfray.com
00:44:00et la revue Front Populaire
00:44:02d'abord
00:44:03on a osé vous confondre
00:44:05avec Éric Coquerel
00:44:05c'est une information
00:44:07c'était la nuit
00:44:07dans un taxi
00:44:08il y a eu du brouillard
00:44:09il pleuvait
00:44:10il y avait de la neige
00:44:10pas
00:44:11vous l'aviez bien pris
00:44:13oui oui
00:44:14j'ai trouvé ça drôle
00:44:15le plus étonnant
00:44:18c'est que quand je lui ai dit
00:44:19que je n'étais pas Éric Coquerel
00:44:20il m'a dit
00:44:20mais si je vous reconnais
00:44:2199%
00:44:22non non non
00:44:23100%
00:44:24c'est la question de la dénégation
00:44:25qui est en jeu
00:44:26quand quelqu'un a dit
00:44:27vous êtes M. Coquerel
00:44:28et je lui dis non je ne le suis pas
00:44:29il devrait dire
00:44:30bon ben je vais les croire
00:44:31mais il assiste tellement
00:44:32que finalement on accepte
00:44:33d'être quelqu'un d'autre
00:44:34non après je lui dis
00:44:35mais dites moi
00:44:35pour quelle raison
00:44:36si j'étais Éric Coquerel
00:44:37je vous dirais
00:44:37que je ne le suis pas
00:44:38alors il a renoncé
00:44:39à son selfie
00:44:40c'est un honneur en tout cas
00:44:44de vous avoir parmi nous
00:44:47alors je parlais donc
00:44:48de votre livre
00:44:49donc c'est un premier livre
00:44:50sur quatre
00:44:51sur l'histoire de l'Occident
00:44:52déambulation dans les ruines
00:44:55pourquoi vous avez voulu
00:44:56faire une histoire de l'Occident ?
00:44:58il y a plusieurs raisons
00:44:59d'abord je voulais redémarrer
00:45:00une université populaire
00:45:01dans mon village natal
00:45:02puisque celle de Caen
00:45:03a été détruite par un maire
00:45:04qui m'a refusé des salles
00:45:05il y avait 1200 personnes
00:45:07à chaque fois
00:45:07donc il faut des jauges importantes
00:45:09et à un moment donné
00:45:09il a dit j'ai plus de salles pour vous
00:45:10donc il a tué l'université populaire
00:45:12sans en avoir l'air
00:45:12j'ai voulu la recréer
00:45:14dans mon village
00:45:14je fais une parenthèse
00:45:16mais vous le dites systématiquement
00:45:18quand vous prenez la parole
00:45:18ça vous marque ça
00:45:19ça vous fait mal ça ?
00:45:21pas systématiquement
00:45:22enfin j'explique
00:45:22non non mais là je réponds
00:45:23c'est factuel
00:45:24moi j'ai beaucoup aimé
00:45:26ce que j'ai donné
00:45:27j'étais 20 ans prof
00:45:27dans un lycée technique
00:45:29j'ai adoré la transmission
00:45:31quand j'ai quitté le lycée
00:45:32qui était le lycée Saint-Ursul de Caen
00:45:34et j'ai voulu retransmettre encore
00:45:37et c'est ça qui m'intéresse
00:45:38c'est la transmission
00:45:38et j'ai pas envie de thésauriser
00:45:41en disant
00:45:41j'ai du savoir pour moi
00:45:43et il y a que ça qui m'intéresse
00:45:44j'ai envie de le partager
00:45:45donc vous avez pris l'habitude
00:45:47de rencontrer des gens
00:45:48de parler de sujets un peu pointus
00:45:50j'ai pu faire des cours
00:45:51sur les gnostiques par exemple
00:45:52du deuxième au troisième siècle
00:45:54et il y avait
00:45:55on entendait une mouche voler
00:45:56dans l'amphithéâtre
00:45:57donc il y avait un vrai plaisir
00:45:58à transmettre
00:45:59et puis sans temps de redire
00:46:01c'est fini
00:46:02sans temps de redire
00:46:02à France Culture
00:46:03on ne diffuse plus vos cours
00:46:04il y avait un million de podcasts
00:46:06à l'époque sans pub
00:46:07et me dire
00:46:08fini le service public
00:46:09depuis dix ans
00:46:10c'est le cas
00:46:10c'est factuel
00:46:12et quand je redémarre
00:46:13dans mon village
00:46:13et que je m'entends dire
00:46:14par le maire
00:46:15que je n'aurais pas
00:46:16les permis de construire
00:46:17et qu'il achète un bâtiment
00:46:18pour que je ne puisse pas
00:46:19commencer la construction
00:46:21je raconte factuellement
00:46:22quel type de position
00:46:24on rencontre
00:46:25donc moi j'ai souhaité
00:46:26être prêt
00:46:27au cas où cette université populaire
00:46:29aurait eu lieu
00:46:29d'abord c'était pour redynamiser
00:46:30un village
00:46:31j'aurais eu un restaurant
00:46:32avec mon vieil ami libraire
00:46:33on était à l'école ensemble
00:46:34de livres anciens
00:46:35dans mon village
00:46:36Gislain-Gondouin
00:46:37qui a des merveilles
00:46:39dans sa librairie
00:46:39on voulait faire une librairie
00:46:40gratuite pour les enfants
00:46:41on voulait s'occuper
00:46:42enfin bon
00:46:42on voulait redynamiser un village
00:46:44dans l'esprit
00:46:45des jacobins
00:46:47si vous voulez
00:46:48et là
00:46:50une fois encore
00:46:50le maire a fait le nécessaire
00:46:51pour que ça n'ait pas lieu
00:46:52mais moi j'avais écrit mon cours
00:46:53et c'est le premier tome
00:46:55de ce cours
00:46:56que j'avais prévu
00:46:57histoire de l'artiste
00:46:58pour répondre à votre question
00:46:58la seconde question
00:47:00c'est
00:47:00pourquoi ?
00:47:01parce que j'entends des gens dire des sottises
00:47:03du genre
00:47:03le judéo-christianisme est une imposture
00:47:05je ne rêve même pas
00:47:06à imprimer le nom de cette dame
00:47:07qui a écrit un livre
00:47:08en disant
00:47:09le judéo-christianisme
00:47:09c'est une imposture
00:47:10et puis l'inculture des gens
00:47:12qui ne savent pas
00:47:13ce que c'est que le judéo-christianisme
00:47:14ce n'est pas le judaïsme
00:47:16ce n'est pas le christianisme
00:47:16il y a un trait d'union
00:47:17quelle est la conception
00:47:18dites-nous
00:47:19le judéo-christianisme
00:47:20surtout de votre part
00:47:21de la part d'un athée
00:47:22alors rapidement
00:47:23il y a dans la Torah
00:47:26qui est le livre sacré des juifs
00:47:27c'est-à-dire le Pentateuch
00:47:28les cinq premiers livres des chrétiens
00:47:29une annonce qu'un messie viendra
00:47:31et on nous dit
00:47:32le messie viendra
00:47:33il dira ceci
00:47:33il fera cela
00:47:34il s'appellera comme ceci
00:47:35il enseignera ceci
00:47:36cela
00:47:36etc
00:47:36parmi les juifs
00:47:38des juifs
00:47:39disent ne l'attendez plus
00:47:40il est déjà venu
00:47:40d'ailleurs
00:47:41il a fait ceci
00:47:42il a fait cela
00:47:42etc
00:47:42et donc on construit
00:47:44un personnage conceptuel
00:47:45en disant
00:47:46voilà il s'appelle Jésus
00:47:46et il a fait
00:47:48chacun connaît l'histoire
00:47:49ce sont les évangiles
00:47:49il y a un évangile
00:47:50qui est le proto-évangile
00:47:51qui en rend possible d'autres
00:47:52et on raconte
00:47:53une semblable histoire
00:47:54avec quelques détails
00:47:56l'important n'est pas
00:47:57dans les détails
00:47:58il est qu'on fabrique
00:47:59une histoire
00:47:59et que cette histoire
00:48:01elle peut être intellectuelle
00:48:02chez Saint Jean
00:48:04c'est le logo
00:48:04c'est le verbe
00:48:05c'est le verbe
00:48:06qui s'est fait cher
00:48:06donc on a vraiment
00:48:07une hauteur de vue théologique
00:48:09et puis d'autres
00:48:10qui racontent plus une histoire
00:48:11une histoire
00:48:12avec la vie d'un personnage
00:48:13et certains disent
00:48:15c'est pas la peine
00:48:17de l'attendre
00:48:18puisqu'il est là
00:48:19ce sont les judéo-chrétiens
00:48:20et les juifs disent
00:48:21non il est toujours à venir
00:48:22donc restons juifs
00:48:24et pendant au moins 10 siècles
00:48:26avec ce qu'on appelle
00:48:26la patristique
00:48:27les pères de l'église
00:48:27dont on parle assez peu
00:48:28en temps normal
00:48:30moi j'ai fait 8 ans de philo
00:48:31on n'a jamais parlé
00:48:31des pères de l'église
00:48:32il faut aller dans un séminaire
00:48:33pour avoir des cours
00:48:34sur les pères de l'église
00:48:35Grégoire de Nazian
00:48:36méthode d'Olympe
00:48:38je ne sais pas
00:48:38Dorothée de Gaza
00:48:39je lis tout de suite
00:48:40Justin de Naplouse
00:48:41qui sont des gens
00:48:41qu'on ne lit jamais
00:48:42et pourtant
00:48:43on constitue l'Occident
00:48:44pendant 10 siècles
00:48:45et donc certains disent
00:48:47le judaïsme
00:48:48le christianisme
00:48:49le judéo-christianisme
00:48:52à faire des images sacrées
00:48:54de la Vierge
00:48:55de Jésus
00:48:56vous êtes donc des hypnophiles
00:48:58vous aimez les images
00:48:59et il y a un concile
00:49:00qui arrive et qui dit
00:49:01non il ne faut pas d'images
00:49:02et d'ailleurs
00:49:02vous n'êtes pas monothéiste
00:49:03et une secte judéo-chrétienne
00:49:05se constitue
00:49:06ça s'appelle l'islam
00:49:07qui nous dit
00:49:07nous on est les seuls monothéistes
00:49:09d'ailleurs il n'y a qu'un seul Dieu
00:49:10il est Dieu
00:49:10et arrêtez de faire des images
00:49:12parce que ça c'est vraiment
00:49:13du polythéisme
00:49:15et vous restez des païens
00:49:17et des adorateurs
00:49:18de bouts de bois
00:49:18ou de morceaux
00:49:19ou d'idoles
00:49:20vous êtes des idolâtres
00:49:21et tout ça se constitue
00:49:23jusqu'au brûlement
00:49:23comme on dit des Talmud
00:49:24où on fait savoir
00:49:25que ça commence à bien faire
00:49:26les juifs
00:49:27qui n'ont pas compris
00:49:28que la réalisation
00:49:29de leur religion
00:49:30s'est faite avec Jésus
00:49:31et que l'affaire est réglée
00:49:32voilà
00:49:32donc ça c'est le deuxième tome
00:49:35je dirais
00:49:35il faut expliquer
00:49:37comment tout ça se constitue
00:49:38parce que de fait
00:49:39ça n'est évidemment
00:49:40pas une imposture
00:49:41et par exemple
00:49:42quand Jésus dit sur la croix
00:49:43mon Dieu mon Dieu
00:49:44pourquoi m'as-tu abandonné
00:49:44pourquoi est-ce que ça se trouve
00:49:45dans un psaume
00:49:46mille ans
00:49:47avant la crucifixion de Jésus
00:49:49donc moi je veux bien
00:49:51que ma thèse est fausse
00:49:52mais j'aimerais qu'on puisse
00:49:53me prouver
00:49:54qu'une phrase
00:49:55qu'on met dans la bouche
00:49:56de Jésus
00:49:56en l'an 30
00:49:58disons
00:49:58dans les années 30
00:49:59de notre civilisation
00:50:01cette phrase a déjà
00:50:02été dite
00:50:03dans un psaume
00:50:04qui est daté
00:50:05aussi longtemps en amont
00:50:06alors c'est pas non plus
00:50:08c'est pas un athéisme
00:50:09de bouffeur de curé
00:50:10c'est pas ça qui m'intéresse
00:50:12c'est de voir
00:50:12comment se constitue
00:50:13la religion
00:50:14cette religion
00:50:14très précisément
00:50:15et comment se constituant
00:50:17elle nous donne
00:50:18toutes les structures
00:50:19qui sont les nôtres aujourd'hui
00:50:19c'est-à-dire que si vous faites
00:50:21un saut de 2000 ans
00:50:22ou de 2500
00:50:23puisque là je parle
00:50:23des grecs en romain
00:50:24votre rapport à la nourriture
00:50:26si vous mangez de la viande
00:50:27ou si vous êtes végétarien
00:50:29par exemple
00:50:29si vous êtes Sandrine Rousseau
00:50:30ou si vous êtes
00:50:31Fabien Roussel
00:50:32et que vous célébrez
00:50:33la côte de bœuf
00:50:34vous avez par exemple
00:50:36Porphyre
00:50:36qui écrit un livre
00:50:37qui s'appelle
00:50:38De l'abstinence
00:50:38qui n'est pas un traité
00:50:40sur l'abstinence sexuelle
00:50:41mais sur le fait
00:50:41qu'il ne faut pas manger
00:50:42de viande
00:50:42et il nous donne des raisons
00:50:44qui ont à voir
00:50:44avec Platon
00:50:45qui ont à voir
00:50:46avec Pythagore
00:50:47dans le livre second
00:50:48donc je vais faire
00:50:49tout un lignage
00:50:51qui va montrer
00:50:51que les épicuriens
00:50:53par exemple
00:50:53qui voulaient juste
00:50:54satisfaire les désirs
00:50:55naturels et nécessaires
00:50:56boire de l'eau
00:50:57quand on a soif
00:50:58manger du pain
00:50:59quand on a faim
00:50:59c'est à peu près tout
00:51:00ça va générer
00:51:01les épicuriens
00:51:02les communautés
00:51:03des moines
00:51:03du début
00:51:04du christianisme
00:51:06la règle de Saint-Benoît
00:51:07par exemple
00:51:07elle est une règle épicurienne
00:51:09au sens premier
00:51:10de la philosophie d'Épicure
00:51:11et ça se constitue comme ça
00:51:13tout se trame
00:51:13jusqu'à ce qu'on finisse
00:51:14par perdre le sens du sacré
00:51:16par donner à la raison
00:51:18un pouvoir
00:51:19puis les pleins pouvoirs
00:51:20puis la détestation
00:51:21de la religion
00:51:22et donc je continue
00:51:23avec le 18ème
00:51:2419ème
00:51:25et puis le siècle
00:51:25du nihilisme
00:51:27qui est le nôtre
00:51:27donc c'est une invitation
00:51:28à chercher
00:51:29dans les racines
00:51:30les plus anciennes
00:51:30il faudrait évidemment
00:51:31chercher même
00:51:32des racines aux racines
00:51:32c'est à dire
00:51:33quand je parle
00:51:34des grecs aux romains
00:51:34il aurait fallu parler
00:51:35d'Assure
00:51:36de Sumer
00:51:37de Babylone
00:51:37de toutes ces civilisations
00:51:38perdues
00:51:39mortes
00:51:40et dont il ne reste
00:51:41pas grand chose
00:51:41parce qu'il faudrait
00:51:42des textes
00:51:42et ces textes là
00:51:43n'existent plus
00:51:44passionnant
00:51:45et lorsque vous dites
00:51:47que les racines
00:51:47de l'Occident
00:51:48sont orientales
00:51:49ça ça m'intéresse
00:51:50vous dites
00:51:50que vous vouliez montrer
00:51:52que les civilisations
00:51:53sont appelées à mourir
00:51:55vous dites aussi
00:51:55que vous voyez
00:51:56comment notre civilisation
00:51:58est en train
00:51:58va disparaître
00:52:00tout ça ça
00:52:00ça m'intéresse
00:52:01beaucoup
00:52:01on a peu de temps
00:52:02mais dites nous un peu
00:52:03le regard que vous portez
00:52:04sur cette civilisation
00:52:05qui va disparaître
00:52:07d'abord tout le monde
00:52:09est d'accord
00:52:09ça c'est la vieille phrase
00:52:11de Valérie
00:52:11qui fait souffrir
00:52:12les lycéens
00:52:12nous autres civilisations
00:52:13savons que nous sommes mortels
00:52:14alors c'est vrai ou c'est pas vrai
00:52:16et c'est pas thèse
00:52:17anti-thèse synthèse
00:52:17et on verra bien
00:52:18c'est oui puis non
00:52:19puis peut-être bien que oui
00:52:19peut-être bien que non
00:52:20est-ce que c'est vrai
00:52:21est-ce que c'est faux
00:52:21il suffit juste de regarder
00:52:22Stone Age par exemple
00:52:24ou les alignements de Carnac
00:52:25ou Lascaux
00:52:26ce sont des civilisations
00:52:28moi j'ai eu la chance
00:52:29de visiter la grotte Chauvet
00:52:30la vraie
00:52:30et de visiter la grotte de Lascaux
00:52:32la vraie aussi
00:52:33il y a des vraies émotions là
00:52:34quand vous voyez
00:52:35une espèce d'amphithéâtre de pierre
00:52:37avec une tête d'ours
00:52:37qui est posée là
00:52:38il y avait un culte
00:52:39de l'ours
00:52:39il y avait une civilisation
00:52:40il y a des oeuvres d'art
00:52:42est-ce que ce sont des oeuvres d'art ?
00:52:44c'est une autre question
00:52:44mais enfin qui sont là
00:52:45et qui témoignent
00:52:46qu'il y avait une vision du monde
00:52:47l'Egypte
00:52:48et après vous ajoutez
00:52:49Assure, Sumer, Babylone
00:52:51l'Egypte, la Grèce, Rome
00:52:52l'Europe, la nôtre
00:52:54avec ses cathédrales
00:52:55et vous voyez que
00:52:57plus personne ne croit
00:52:58par exemple
00:52:58si vous allez aujourd'hui
00:52:59à Alexandrie
00:52:59personne ne croit à Horus
00:53:01si vous allez à Rome
00:53:03aujourd'hui
00:53:04personne ne croit à Jupiter
00:53:05si vous allez à Athènes
00:53:06personne ne croit à Zeus
00:53:08par exemple
00:53:08c'est fini
00:53:09les religions naissent
00:53:10croissent, décroissent
00:53:11disparaissent et meurent
00:53:12ça s'appelle de la morphologie
00:53:13c'est-à-dire que
00:53:13quand on fait de l'histoire
00:53:14il faut imaginer
00:53:15que tout ce qui est vivant
00:53:17naît, croît, disparaît
00:53:18etc.
00:53:19c'est-à-dire que
00:53:20nous sommes
00:53:21dans une phase terminale
00:53:22on pourrait imaginer
00:53:23qu'on compare avec
00:53:24un vieux monsieur
00:53:24ou avec une vieille dame
00:53:25imaginer quelqu'un
00:53:26qui aurait 110 ans
00:53:27et à qui on dirait
00:53:29mais vous allez encore
00:53:29vivre 100 ans
00:53:30et des gens qui viendraient
00:53:31en disant
00:53:32mais moi j'ai un truc
00:53:32pour vous faire courir
00:53:33un marathon dans 6 mois
00:53:34et vous allez pouvoir le faire
00:53:35je vous le dis
00:53:36etc.
00:53:37non je pense que
00:53:37tout ce qui est
00:53:38de l'infiniment petit
00:53:39à l'infiniment grand
00:53:40c'est-à-dire
00:53:41de ce qui se passe
00:53:41chez une coccinelle
00:53:43et ce qui se passe
00:53:44dans notre univers
00:53:45tout ça
00:53:45est sujet
00:53:47au vieillissement
00:53:47et à la disparition
00:53:48notre système solaire
00:53:50est né
00:53:50et il va disparaître
00:53:51les astrophysiciens
00:53:52vous donnent les dates
00:53:53pour nous les humains
00:53:54c'est exactement la même chose
00:53:55pour notre civilisation
00:53:56c'est le cas aussi
00:53:57ce qui fait que je ne suis pas
00:53:58un réactionnaire
00:53:59au sens étymologique
00:54:00le réactionnaire veut restaurer
00:54:01un ordre ancien
00:54:01en disant
00:54:02il y a qu'il faudrait
00:54:02on devrait
00:54:03et ce serait très exactement
00:54:04comme avant
00:54:05avant quoi d'ailleurs
00:54:06est-ce qu'on veut revenir
00:54:07au 12e siècle
00:54:08d'un point de vue intellectuel
00:54:10est-ce qu'on veut revenir
00:54:11à la renaissance
00:54:1214, 15, 16
00:54:13est-ce qu'on veut revenir
00:54:14au 17e
00:54:15la grande philosophie
00:54:17de la grande raison du 17e
00:54:18ou à la philosophie
00:54:19des lumières etc
00:54:20et vous dites aussi
00:54:21pour conclure
00:54:23ça passe tellement vite
00:54:23mais vous dites
00:54:24que c'est
00:54:25ni pour rire
00:54:25ni pour pleurer
00:54:26pour comprendre
00:54:27à la Spinoza
00:54:28c'est Spinoza
00:54:28qui donne vaguement
00:54:29enfin l'idée
00:54:30elle est là
00:54:30c'est pas sa phrase
00:54:31mais il dit
00:54:31ni rire
00:54:32ni pleurer
00:54:32ni comprendre
00:54:33moi je ne suis pas
00:54:33dans ceux qui déplorent
00:54:35je constate
00:54:36qu'effectivement
00:54:37il n'y a plus
00:54:37d'amour de soi
00:54:38vous parliez tout à l'heure
00:54:39des prénoms
00:54:40on parle régulièrement
00:54:41du voile
00:54:41de la baïa
00:54:42etc
00:54:42on peut parler de tout ça
00:54:43mais je pense
00:54:44qu'une civilisation
00:54:45est morte
00:54:45quand on ne l'aime plus
00:54:46une civilisation
00:54:48est morte
00:54:48quand on dit
00:54:49qu'elle n'a plus
00:54:50d'existence
00:54:51voire même
00:54:51qu'elle n'existe pas
00:54:52quand une historienne
00:54:54nous dit
00:54:54que c'est une imposture
00:54:56l'expression
00:54:57judéo-chrétien
00:54:59ben non
00:55:00c'est pas une imposture
00:55:00c'est une vérité
00:55:01alors après
00:55:01est-ce qu'on peut
00:55:02et dernier mot
00:55:03est-ce qu'on peut se battre
00:55:04pour qu'elle puisse
00:55:05survivre encore un petit peu
00:55:06ah oui
00:55:06c'est là que je pense
00:55:07qu'on peut être réactionnaire
00:55:09on attend l'homme providentiel
00:55:11qui va restaurer tout ça
00:55:12etc
00:55:12mais moi je suis très camusien
00:55:13et je pense que
00:55:15quand Camus dit
00:55:15on peut toujours faire
00:55:17de telle sorte
00:55:17que ça ne se défasse pas
00:55:18et ça
00:55:20ça définit
00:55:21le conservateur
00:55:22alors je ne suis pas contre
00:55:22le fait d'être un conservateur
00:55:23je ne suis pas réactionnaire
00:55:24ce qui me distingue
00:55:25d'Éric Zemmour
00:55:25il vient d'écrire un petit livre
00:55:28sur ce sujet là
00:55:29et on peut
00:55:30comme on sait qu'on va mourir
00:55:31on peut mourir debout
00:55:32la dernière fois
00:55:33que je vous avais reçu
00:55:34c'était justement
00:55:35en débat
00:55:35ici avec Éric Zemmour
00:55:37et on va en parler
00:55:37pour terminer cette émission
00:55:39vous reviendrez
00:55:39vous me promettez
00:55:40avec plaisir
00:55:41c'est passionnant
00:55:42comme toujours avec vous
00:55:43Éric Zemmour
00:55:44Mathieu
00:55:44a été définitivement condamné
00:55:46pour ses propos
00:55:47sur les mineurs isolés
00:55:48la cour de cassation
00:55:49a rejeté le pourvoi
00:55:50d'Éric Zemmour
00:55:51contre sa condamnation
00:55:52pour complicité
00:55:53d'injure publique
00:55:55et de provocation à la haine
00:55:56la nouvelle est largement
00:55:58publicisée
00:55:59je disais par exemple
00:56:00que Raphaël Arnaud
00:56:00personne n'est au courant
00:56:01mais c'est moins
00:56:03sur ses propos
00:56:04qu'on voulait revenir
00:56:04directement
00:56:05que sur la fonction même
00:56:06d'une telle condamnation
00:56:08premier élément
00:56:09c'est une histoire
00:56:10d'harcèlement judiciaire
00:56:12juridique sur 5 ans
00:56:13c'est-à-dire voilà
00:56:14un propos est lancé
00:56:15dans l'espace public
00:56:16on peut le trouver
00:56:16adéquat, inadéquat
00:56:17vrai, faux, juste, injuste
00:56:19mais ce propos est lancé
00:56:21et il y a un dispositif
00:56:22juridique
00:56:23qui permet désormais
00:56:24de harceler juridiquement
00:56:26un homme
00:56:26pendant 5 ans
00:56:28premier élément
00:56:28donc une vie publique
00:56:30est confisquée
00:56:30on doit se justifier
00:56:31devant les tribunaux
00:56:32et non pas devant
00:56:33ses pères
00:56:33de ses propos
00:56:34deuxième élément
00:56:36quand la condamnation vient
00:56:37elle est significative
00:56:38si je ne me trompe pas
00:56:38c'est 10 000 euros
00:56:39pour de tels propos
00:56:40pour ses propos
00:56:41pour Zemmour
00:56:41et quoi qu'on en dise
00:56:42dans la vie
00:56:43l'argent compte
00:56:44on peut toujours dire
00:56:45l'argent c'est pas intéressant
00:56:46la taille ça compte pas
00:56:47la taille de l'argent encore moins
00:56:48et bien la taille de l'argent
00:56:49ça compte si je peux me permettre
00:56:50et dans les circonstances
00:56:5110 000 euros
00:56:52ça veut dire quelque chose
00:56:53surtout
00:56:55on a une condamnation
00:56:56qui nous dit
00:56:56et bien désormais
00:56:58ça va reconduire
00:56:59le récit
00:57:00de Zemmour
00:57:00le délinquant
00:57:02multi-récidiviste
00:57:03alors quand on dit ça
00:57:04on a l'impression
00:57:04qu'il agresse les vieilles dames
00:57:05il y a une hache
00:57:06qui donne des coups aux gens
00:57:07non
00:57:08délinquant multi-récidiviste
00:57:09délinquant d'opinion
00:57:10c'est-à-dire qu'il est condamné
00:57:12pour des propos historiques
00:57:14des propos
00:57:14dans les circonstances
00:57:15sur les mineurs isolés
00:57:16donc il est condamné
00:57:18à répétition
00:57:18et ça permet de construire
00:57:19le personnage
00:57:20de telle manière
00:57:21qu'avant de dire
00:57:22quoi que ce soit sur Zemmour
00:57:23on dit le délinquant
00:57:24multi-récidiviste
00:57:25ce qui fait que
00:57:26peu importe ce qu'il dira ensuite
00:57:27on a l'impression
00:57:28d'entendre un voyou
00:57:29nous parler
00:57:29et le récit médiatique
00:57:31est ainsi mis en place
00:57:32pour nous dire
00:57:33ne l'écoutez pas
00:57:34comment voulez-vous croire quelqu'un
00:57:35qui parlerait en plus
00:57:36d'ordre et de sécurité
00:57:36quand on sait
00:57:37que c'est un délinquant
00:57:38multi-récidiviste
00:57:39la boucle est fermée
00:57:41de cette manière
00:57:42et Zemmour est encore une fois
00:57:43chassé de l'espace public
00:57:45dans leur esprit
00:57:45vous disiez hier
00:57:47que le journalisme
00:57:48ne définit plus la vérité
00:57:49en fonction d'une adéquation
00:57:51avec la réalité
00:57:52mais dans la conformité
00:57:54du discours
00:57:54avec le dogme dominant
00:57:55est-ce que là
00:57:56c'est un exemple ?
00:57:57un exemple absolu
00:57:58si je peux me permettre
00:57:59alors on ne pouvait reprocher
00:58:00deux choses à Zemmour
00:58:01on pouvait reprocher
00:58:01l'inexactitude
00:58:02ce que vous avez fait d'ailleurs
00:58:03il dit tous les mineurs isolés
00:58:06vous dites pas tous
00:58:06pas tous
00:58:06est-ce que c'est vrai
00:58:08ou c'est pas vrai
00:58:09que tous ou pas tous
00:58:10c'est un souci de vérité
00:58:11et s'il se trompe
00:58:12sur le pas tous
00:58:12c'est une exactitude factuelle
00:58:14on n'est pas condamné
00:58:15pour cela
00:58:16on se corrige
00:58:17on s'amende
00:58:17mais on n'est pas condamné
00:58:18pour une inexactitude factuelle
00:58:20on aurait pu lui reprocher
00:58:21à la rigueur
00:58:21une indélicatesse
00:58:22imaginons que ce soit vrai
00:58:24ce n'est pas
00:58:24imaginons que ce soit vrai
00:58:25il y a une manière
00:58:26de dire les choses
00:58:27qui était probablement
00:58:28plus adéquate
00:58:28imaginons
00:58:29mais on n'est pas condamné
00:58:30devant les tribunaux
00:58:33c'est un récit dominant
00:58:35qui dit la chose suivante
00:58:36les mineurs isolés
00:58:37sont des victimes
00:58:38nécessairement
00:58:38de cette société
00:58:39qui pratique le racisme
00:58:40structurel et systémique
00:58:41donc il ne faut jamais
00:58:42se les représenter
00:58:43comme des délinquants
00:58:44des agresseurs
00:58:45des voyages
00:58:45il ne faut pas le faire
00:58:46parce que si on le fait
00:58:47on va contre le dogme
00:58:48de la diversité heureuse
00:58:49du vivre ensemble nécessaire
00:58:50du vivre ensemble fructueux
00:58:51donc de la même manière
00:58:53on ne peut pas dire
00:58:54parce qu'on lui reproche
00:58:55d'avoir parlé d'invasion
00:58:56on ne peut pas dire
00:58:57comme Giscard
00:58:58qui n'était pas un homme
00:58:59d'extrême droite
00:58:59qui a une immigration
00:59:00invasion
00:59:01c'est pas moi qui parle
00:59:01c'est Giscard
00:59:02on ne peut pas parler
00:59:03de conquête non plus
00:59:04parce qu'il n'y a en fait
00:59:05que des millions
00:59:06de malheureux
00:59:07qui déferlent en France
00:59:08et on doit les accueillir
00:59:09comme tels
00:59:09sans y voir une invasion
00:59:10d'une manière ou de l'autre
00:59:11et de la même manière
00:59:12notre invité d'hier
00:59:13n'a pas été victime
00:59:14de terrorisme islamiste
00:59:15parce qu'apparemment
00:59:16les tribunaux disent
00:59:16pour l'instant
00:59:17ce n'est pas le critère
00:59:18même si on a dit
00:59:18à la Ouagbar
00:59:19au moment de frapper
00:59:20donc toute la question
00:59:22et je terminerai sur cela
00:59:23c'est la question
00:59:24du contexte des propos
00:59:25est-ce qu'on pouvait
00:59:26discuter les propos de Zemmour
00:59:27penser qu'il avait tort
00:59:28penser qu'il était inexact
00:59:29penser qu'il était inapproprié
00:59:30bien sûr
00:59:31mais ce n'est pas de ça
00:59:32dont on parle ici
00:59:33on crée le grand registre officiel
00:59:35des délinquants idéologiques
00:59:37et selon cette logique
00:59:38on y sera tous inscrits
00:59:41un jour
00:59:41avec le label
00:59:42délinquants idéologiques
00:59:43et celui-là
00:59:44on nous le collera
00:59:45le régime n'oubliera pas
00:59:46merci beaucoup Mathieu
00:59:48merci infiniment
00:59:49Michel Naufray
00:59:50pour votre présence
00:59:50vous avez illuminé ce plateau
00:59:52l'heure des brodeux
00:59:54pas besoin de moi
00:59:54si si si
00:59:56merci
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