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  • il y a 2 jours

Catégorie

Personnes
Transcription
00:00Pourquoi dans nos sociétés, mourir est devenu une faute ?
00:04Comme si ne plus être, c'est avoir échoué à vivre.
00:08Nous vivons dans une société qui fait tout pour effacer la mort.
00:11On ne la montre plus, on ne la nomme plus, on la cache dans les hôpitaux, derrière des écrans,
00:16comme une erreur qu'il faut réparer.
00:18Et pourtant, la mort, c'est ce qui donne du sens à la vie.
00:22C'est parce qu'on sait qu'on va mourir, qu'on aime, qu'on crée et qu'on transmet à des générations.
00:26Mais dans beaucoup de traditions africaines précoloniales et pré-religions importées de l'extérieur,
00:32la mort n'était pas une rupture, elle était un passage, un retour vers les ancêtres,
00:36un changement d'état dans le grand cycle de l'existence.
00:40Par exemple, chez les Baoulés, chez les Dogos, chez les Akans, chez les Yorubaos,
00:44même encore chez les Bambaras ou les Bakongos,
00:46on considérait que mourir, c'était simplement changer de monde.
00:50On rejoignait les ancêtres, les Bakoulous par exemple, les A, les Egongous,
00:54ces forces invisibles qui veillent sur les vivants.
00:58La mort n'était donc pas une absence, mais plutôt une présence différente, vous voyez.
01:03On parlait aux morts, on leur faisait des offrandes, on invoquait leurs noms
01:08parce qu'ils restaient là, entre le monde des vivants et celui des esprits.
01:12Dans certaines sociétés, on disait même que refuser la mort, c'était rompre l'équilibre du monde.
01:17Parce que la mort et la vie, c'est la même rivière.
01:20L'une coule vers l'autre sans jamais s'arrêter.
01:22Mais la colonisation et les religions, comme je le disais, venues de l'extérieur,
01:26ainsi que même la médecine moderne, ont transformé cette relation.
01:29On a remplacé la continuité par la peur, le passage par la punition,
01:34ainsi que l'équilibre par la fuite.
01:36Et c'est là que tout a changé.
01:38Le corps est devenu un tabou.
01:39Le deuil, lui, est devenu silencieux.
01:41Et la mort, un scandale.
01:43Pourtant, les anciens savaient que la mort n'est pas le contraire de la vie.
01:47Le contraire de la vie, c'est l'oubli.
01:48Moi, pour ma part, je ne vois pas la mort comme une fin.
01:52Je la vois comme un rappel.
01:53Un rappel que tout ce qu'on fait, tout ce qu'on est, tout ce qu'on donne, continue quelque part.
01:59Et si on vivait avec cette conscience-là, celle des anciens,
02:03on aurait moins peur de mourir.
02:04Et peut-être un peu plus de vivre.
02:06Et peut-être un peu plus de vivre.
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1:03
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