Ce mémorial, c’est pour eux. Pour qu’on n’oublie plus jamais leurs noms.

Regardez Ce mémorial, c’est pour eux. Pour qu’on n’oublie plus jamais leurs noms. - Real Boy Jimmy ‍ sur Dailymotion

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00:00Un mémorial pour les ancêtres réduits en esclavage, enfin au cœur de Paris.

00:05Ils étaient 215 000 réduits en esclavage dans les colonies françaises.

00:09Et pour la première fois, j'en ai déjà fait une vidéo, mais voici une piqûre de rappel,

00:13leurs noms vont être gravés au cœur même de Paris.

00:16Le 23 mai 1998, des milliers d'Antillais, Guyanais et Réunionnais,

00:21marchaient à Paris pour réclamer une chose simple,

00:25la reconnaissance de leurs ancêtres esclavisés.

00:2727 ans plus tard, ce rêve devient enfin réalité.

00:31Un mémorial national des victimes de l'esclavage va être érigé dans les jardins du Trocadéro.

00:37Un lieu symbolique juste en face du musée de l'homme,

00:40là où fut signée la Déclaration universelle des droits de l'homme en 1948.

00:44Ce projet, initié par le comité marche du 23 mai 1998, donc CM 98,

00:51rend hommage aux 215 000 personnes réduites en esclavage encore en 1848 dans les colonies françaises.

00:57On parle de Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion et Saint-Martin.

01:01Ce n'est pas qu'un simple monument, vous l'avez compris, c'est un jardin mémoriel,

01:05un espace où seront gravés les noms et prénoms des ancêtres esclavisés

01:09sur des pierres de lave émaillée classées par famille et territoire d'origine.

01:14Au centre du jardin, une petite rivière encerclera quatre monolithes noirs,

01:19symbolisant les 4 millions d'êtres humains réduits en esclavage dans les colonies françaises,

01:24dont beaucoup sont restés sans nom malheureusement.

01:26Cet espace sera appelé l'île de l'esclave sans nom,

01:30un hommage à celles et ceux que l'histoire a effacés.

01:34Comme l'explique par exemple Serge Romana, co-président du comité du projet, je cite,

01:38« Nous avions constaté qu'il était difficile de considérer les esclaves comme nos ancêtres.

01:43C'est pourquoi nous avons décidé de faire en sorte de pouvoir les honorer comme le font toutes les sociétés humaines. »

01:49Ce lieu sera aussi un outil pédagogique, avec des bonnes explications retraçant l'histoire de la traite et de l'esclavage

01:56pour nourrir la réflexion, la méditation ainsi que la conscience historique.

02:01Avant 1848, les esclaves français n'avaient qu'un prénom.

02:06Après l'abolition, ils ont dû recevoir un nom de famille.

02:09Et aujourd'hui, ces noms, parfois inventés par les officiers d'État civil, je précise,

02:14parfois portés avec fierté, vont enfin retrouver une place dans l'histoire.

02:18Comme le dit encore Serge Romana, je cite,

02:21« Les noms que nous portons aujourd'hui sont ceux donnés aux nouveaux libres en 1848. »

02:31Un acte d'amour envers celles et ceux dont on a volé le nom, la liberté, mais jamais la dignité.