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  • il y a 3 semaines

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Transcription
00:00Et à 7h19, c'est l'heure de retrouver l'édito et co-Dimitri Pavlenko.
00:04Bonjour Olivier Babaud.
00:05Bonjour Dimitri, bonjour Anissa.
00:06Bonjour à tous.
00:07On change d'assemblée avec vous, on va passer du Sénat à l'Assemblée Nationale.
00:10Parmi les sujets économiques qui ont été remarqués pendant la discussion du budget dans l'hémicycle,
00:14il y a une taxe portée à 33% sur les rachats d'actions qui a été adoptée avec les voix du Rassemblement National.
00:21Mesures censées, je cite les votants, lutter contre la spéculation.
00:26C'est une bonne idée vous pensez ?
00:27Dimitri, c'est une erreur économique classique, c'est confondre la gestion d'entreprise avec le jeu au casino.
00:33Sans doute parce que ceux qui la jugent ainsi connaissent bien le second, mais n'ont jamais vraiment pratiqué la première.
00:38Les rachats d'actions, ce n'est pas une pratique de trader cocaïnomane, comme certains voudraient le croire.
00:42C'est un instrument de gestion financière tout à fait normal.
00:44Alors expliquez-nous, parce que je ne pense pas que tous les auditeurs d'Europe 1 connaissent les rachats d'actions.
00:48Oui, alors pour être clair, quand une entreprise a des excédents et qu'elle ne voit pas d'investissement rentable à court terme,
00:52elle peut décider de racheter une partie de ses propres actions.
00:55C'est une façon de restituer du capital à ses actionnaires pour qu'il soit réalloué ce capital de façon plus efficace,
01:00qui est la vocation d'un système financier.
01:02Ça peut aussi servir à stabiliser le cours de l'action.
01:04La plupart du temps, les actions rachetées ne sont d'ailleurs pas détruites.
01:07Elles peuvent être revendues ultérieurement lorsque le cours remonte, ce qui génère du cash pour l'entreprise.
01:12Cette flexibilité financière est loin d'être anecdotique.
01:15Elle constitue un outil de croissance externe permettant d'acquérir d'autres sociétés en payant en actions avec des actions rachetées à bas prix.
01:22Ce mécanisme renforce la capacité stratégique des entreprises françaises dans un contexte de consolidation mondiale.
01:26Donc ça n'a rien à voir avec la spéculation, vous dites ?
01:28Comme je l'ai souvent fait remarquer à ce micro, ce terme de spéculation est un épouvantail assez creux.
01:33Il faudrait plutôt voir dans ses rachats un instrument de protection du pavillon français.
01:36Figurez-vous, lorsqu'un titre chute temporairement, il devient une proie idéale pour un acquéreur étranger,
01:41souhaitant prendre le contrôle à bon compte en rachetant ses propres actions.
01:44Lorsque leur prix est bas, une entreprise évite que des prédateurs ne renforcent discrètement leur participation.
01:49Les rachats jouent ainsi un rôle de défense, surtout dans les secteurs stratégiques où les entreprises françaises sont particulièrement exposées.
01:55L'autre critique, c'est que ces rachats d'actions seraient un choix pour l'actionnaire au détriment des investissements.
02:01Ça c'est encore un fantasme.
02:03Les rachats ne se substituent pas à l'investissement.
02:05Les entreprises qui rachètent leurs actions sont souvent celles qui investissent le plus,
02:08modernisent le plus leur outil de production, dépensent le plus en recherche et développement.
02:12Et alors le Rassemblement National défend pourtant cette taxe comme une mesure de justice,
02:15faire payer les grandes entreprises plutôt que les PME.
02:18Mais oui, mais c'est ça le poteau rose.
02:19On a tellement besoin d'argent qu'on cherche n'importe quel prétexte pour aller en piocher.
02:22Et on imagine que les grandes entreprises en regorgent.
02:25Et d'ailleurs le rendement avancé de la taxe de 8 milliards est comme souvent totalement illusoire
02:29parce que les entreprises changeraient leur fusil d'épaule.
02:31Souhaitons vraiment que le débat public se débarrasse de ces impôts slogans et de ces diabolisations
02:35qui trahissent l'ignorance de ceux qui les proposent et ne sont en pratique
02:38que des machines à éloigner l'activité économique de notre territoire.
02:41Signature Europe 1, Olivier Babaud. Merci beaucoup Olivier.
02:43Bonne journée.
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