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00:00Europe 1, 20h50, à l'actualité en France, messieurs, toujours dominés par la colère des agriculteurs.
00:06Ils sont mobilisés, vous le savez, pour protester contre l'abattage systématique de leurs cheptels
00:10en cas de détection de la dermatose bovine dans leur élevage.
00:14Il y a eu plus de 200 vaches qui ont été abattues hier.
00:17Il y a des actions actuellement en cours partout en France, notamment sur l'AS64.
00:21Alors c'est important l'AS64 parce que c'était là l'épicentre des grandes mobilisations du monde agricole l'année dernière.
00:28Est-ce qu'il y a un risque, selon vous, Raphaël Steinville, que cette crise s'amplifie ?
00:35Parce qu'on le sait que c'est sur fond de contexte tendu, notamment par le Mercosur, qui s'apprête à être signé.
00:45Est-ce que c'est une colère qui peut encore monter davantage ?
00:49C'est bien la grande question et je pense l'angoisse du gouvernement parce que ce monde agricole,
00:55il souffre et il ne souffre pas seulement d'aujourd'hui avec cette crise sanitaire.
01:01Il souffre depuis de longues années.
01:03Il souffre aussi du mépris des politiques qui pendant trop longtemps n'ont pas dénié,
01:08écouté leur souffrance et leur désir de vivre de leur travail dignement.
01:15Et c'est bien ça le plus grand danger pour le pouvoir.
01:19C'est qu'aujourd'hui, nombre de ces agriculteurs et paysans n'ont plus rien à perdre.
01:24Ce n'est pas seulement la perte éventuelle de tous leurs cheptels, de leurs vaches qui peuvent les pousser à l'irréparable
01:34ou à des actions plus violentes encore.
01:36Mais c'est parce que l'ensemble du monde agricole, aujourd'hui, a été pour partie sacrifié
01:42et risque de l'être encore davantage avec la signature de l'accord sur le Mercosur
01:49et d'autres accords commerciaux qui ne cessent de fragiliser encore davantage les agriculteurs français.
01:54Et quand on évoque, comme on a pu le faire tout à l'heure, la perspective d'une intégration de l'Ukraine dans l'Union Européenne,
02:01sachant qu'elle bénéficie déjà de conditions très avantageuses...
02:03Il y a déjà beaucoup de poulet ukrainien en France.
02:06C'est la mort programmée, annoncée, de notre agriculture, si cela devait se faire.
02:13Oui. Je propose, avant de vous donner la parole, Michel Fayad, d'écouter ces agriculteurs
02:18sur le point de blocage entre Bayonne et Tarbes aujourd'hui.
02:23Moi, je pense que Madame la Ministre, maintenant, il faut nous regarder, il faut nous écouter,
02:26il faut nous entendre parce que là, maintenant, on est vraiment en détresse
02:29et je pense que demain, on sera tous morts à cette allure-là.
02:32Ça ne me donne aucune amie de continuer, quoi. On dégoûte toute une génération avec ce genre d'intervention.
02:39On demande à ce qu'on stoppe les abattages de tous les troupeaux,
02:43mais vraiment qu'on fasse du cas par cas et qu'on apprenne à vivre avec la maladie.
02:46Michel Fayad, en l'occurrence, il parlait de la maladie.
02:49En effet, il y a un million de vaccins qui ont été annoncés pour les animaux dans les prochaines semaines
02:54contre la dermatose, mais comme le soulignait Raphaël Steinville, le mal est plus profond.
03:00On le ressent chez ces agriculteurs.
03:02Oui, parce qu'ils ont l'impression, en fait, qu'Emmanuel Macron a été leur fossoyeur,
03:05comme il a également été le fossoyeur de l'industrie française.
03:08Mais comment voulez-vous que l'économie se redresse en France
03:11lorsque notre dette représentera 120% du PIB en 2027
03:18et que les deux piliers, les deux jambes de notre économie,
03:21c'est-à-dire l'industrie et l'agriculture, sont mises à pied, sont mises à terre, sont détruites.
03:25C'est ça qui est quand même catastrophique.
03:27Aujourd'hui, vous savez, les dépenses publiques représentent 57% du PIB.
03:33En 1938, quand le Front populaire a quitté le pouvoir en France,
03:37ces dépenses publiques ne représentaient que 26% du PIB.
03:41C'est-à-dire qu'on dépense pour tout et n'importe quoi au lieu de mettre notre argent
03:44pour sauver Brandt dans l'industrie et pour sauver notre agriculture,
03:49parce que l'agriculture et l'industrie, ça fait partie de la souveraineté de la France.
03:52Mais c'est tout le système qu'il faudrait revoir, Michel Fayette,
03:55parce qu'injecter de l'argent, je ne suis pas sûre que ce soit la solution.
03:57Pour sauver les entreprises, c'est justement tout le fonctionnement,
04:00les normes, la compétitivité.
04:01Bien sûr, mais ça doit être une priorité, c'est ça ce que je veux dire.
04:04C'est-à-dire que quand on a une ministre de l'Agriculture
04:06qui est ministre de l'Agriculture et de la souveraineté alimentaire,
04:09c'est vrai, c'est une souveraineté, c'est une défense de notre souveraineté
04:12que de sauver notre agriculture, de même que l'énergie, l'industrie
04:16fait partie également de notre souveraineté.
04:19Et donc c'est dommage qu'aujourd'hui, le gouvernement ne les prenne pas
04:23comme de vraies priorités.
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