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Ukraine, l'émissaire américain Witkoff à Berlin : «Il ne faut pas que cette paix soit bâclée et qu'on se retrouve avec un problème pire qu'avant», prévient Pierre Lellouche
Europe 1
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il y a 2 minutes
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00:00
Europe 1 Soir Weekend, 19h, 21h, Stéphanie Demureux.
00:04
Bienvenue dans Europe 1 Soir Weekend, j'accueille mes débatteurs de la première heure.
00:08
Sarah Salman, avocate au barreau de Paris, bonsoir Sarah.
00:11
Bonsoir Stéphanie, bonsoir à tous.
00:12
En face de vous, Antoine, Antoine, André, chef du service politique du GDD.
00:16
Bonsoir Stéphanie.
00:17
Qui nous a mis une jolie écharpe.
00:18
On sait qu'on passe à un joli pull.
00:19
Il fait froid, Sarah se plaignait de grelotter.
00:21
J'ai très froid là.
00:22
Et le pull de Noël d'Antoine André.
00:23
Je vous remercie.
00:24
À rayure.
00:24
Bon, on reviendra Sarah et Antoine André dans cette émission évidemment sur l'actualité en France
00:30
avec la nouvelle journée de mobilisation pour les agriculteurs
00:34
pour dénoncer la politique d'abattage des troupeaux affectés par la dermatose modulaire bovine.
00:39
Mais bon, on verra qu'il n'y a pas que ça qui les embête évidemment.
00:42
Il y a ce Mercosur qui s'apprête à être signé par l'Union Européenne.
00:45
Mais avant, c'est l'heure d'accueillir mon invité de la première heure.
00:49
Bonsoir Pierre Lelouch.
00:50
Bonsoir Madame.
00:51
Ancien ministre, ancien président de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN.
00:54
Auteur de cet excellent livre « Engrenage, la guerre d'Ukraine et le basculement du monde »
00:59
aux éditions Odile Jacob.
01:01
On avait particulièrement besoin de vos décryptages aujourd'hui
01:04
parce qu'après les propos du chef d'état-major des armées,
01:07
Fabien Mandon, qu'on a beaucoup commenté
01:09
« Il faut être prêt à perdre ses enfants ».
01:12
Voilà que c'est au tour du patron de l'OTAN d'agiter les peurs.
01:15
Marc Coteux a prononcé jeudi un discours en forme d'avertissement.
01:18
Écoutez.
01:18
« Nous devons être prêts.
01:22
Car à la fin de ce premier trimestre du XXIe siècle,
01:28
les conflits ne se mènent plus à distance.
01:33
Le conflit est à notre porte.
01:36
La Russie a ramené la guerre en Europe
01:38
et nous devons nous préparer à une guerre d'une ampleur comparable
01:41
à celle qu'ont enduré nos grands-parents et arrière-grands-parents. »
01:46
Bon, Pierre Lelouch, c'est guerre optimiste.
01:48
Tout ça, entre l'un qui nous annonce qu'il faut être prêt à perdre ses enfants
01:51
et l'autre à faire la guerre d'une ampleur de 39-45.
01:55
Quel est votre regard sur ces déclarations ?
01:57
Je suis très étonné.
02:00
Sceptique, bien sûr, mais très étonné.
02:02
Ce qui se passe, c'est que depuis un certain temps,
02:05
depuis quelques mois,
02:06
on a une remontée des services secrets
02:10
ou des militaires en Allemagne,
02:13
dans les États-Baltes surtout, en Pologne.
02:15
Mais aujourd'hui, les Allemands qui ont envoyé des troupes en Pologne.
02:18
Oui, oui, mais bon,
02:20
il y a beaucoup d'énervements autour de l'idée que
02:24
dans trois ans, dit-on, c'est la guerre avec les Russes.
02:29
Bon, d'abord, je note que
02:32
les patrons de l'Alliance Atlantique, à savoir les États-Unis,
02:36
ne disent pas ça du tout.
02:38
Sinon, ils ne seraient pas en train de négocier avec Poutine.
02:41
Ils essayent de faire la paix.
02:42
On va y revenir.
02:43
Il y a un discours sur la guerre qui traduit un effet de panique en Europe
02:47
parce qu'en fait, on est en train de vivre la fin du déni.
02:51
Ça fait quatre ans que dure cette guerre.
02:54
On va rentrer en février dans la cinquième année.
02:57
J'espère qu'on l'aura terminée avant.
02:59
Mais c'est dire que la guerre, elle est là depuis un moment.
03:04
J'ai pas entendu beaucoup...
03:06
J'ai entendu des gens dire qu'il faut les réarmer,
03:09
mais je vois toujours pas concrètement de quoi on parle.
03:11
Donc, il y a une espèce de hiatus, d'écart entre ce qui est proclamé,
03:17
à savoir l'imminence d'une guerre ouverte avec la Russie,
03:21
et puis le fait qu'il ne se passe pas grand-chose,
03:23
en tout cas, ni en France.
03:25
En Allemagne, si, ils ont pris des décisions de réarmement majeur,
03:29
mais dans plein d'autres pays, c'est pas le cas.
03:30
Oui, mais alors, la question qu'on se pose,
03:32
parce qu'on va y revenir évidemment sur ces négociations,
03:34
d'ailleurs, qui se tiennent encore à Berlin ce week-end.
03:37
Mais pourquoi maintenant ? Pourquoi ces discours maintenant ?
03:41
Parce que ce qui se passe, je veux dire,
03:44
il y a un sentiment de panique générale parmi les gouvernements européens.
03:49
Ils s'étaient engagés à partir du mois d'avril 2022,
03:53
donc après le début de l'invasion russe,
03:55
et au moment où d'ailleurs les Russes avaient été repoussés de Kiev,
03:59
l'Europe s'est engagée, pour des raisons émotionnelles,
04:03
par une lecture franche de ce qui se passait,
04:08
à savoir, d'un côté, vous avez Hitler,
04:12
de l'autre côté, vous avez Churchill,
04:14
et donc on s'est tous mis derrière Biden,
04:17
dans l'idée que la Russie pouvait être battue,
04:21
qu'il était malade, enfin, on a entendu plein de trucs sur le thème,
04:24
on va arrêter les Russes.
04:25
Bon, ça ne s'est pas produit comme ça,
04:28
beaucoup d'argent a été mis,
04:30
et les Ukrainiens ont résisté avec beaucoup de courage,
04:34
on a mis énormément d'argent.
04:36
Il faut savoir qu'au total,
04:38
on a mis 350 milliards d'euros dans cette affaire,
04:41
entre Américains et...
04:42
Sauf que, en janvier, arrive Trump.
04:46
Et Trump, c'est l'inverse de Biden,
04:47
il ne veut plus continuer la guerre,
04:49
il ne met plus un centime,
04:50
et les Européens sont coincés,
04:53
parce qu'ils se sont engagés à fond,
04:55
derrière l'Ukraine,
04:56
en expliquant que c'était notre première ligne de défense,
04:59
que c'était un moment existentiel, etc.
05:02
Sauf que les Américains s'en vont,
05:04
et que nous, on n'a pas de plan B.
05:06
Et que la Russie, quand même,
05:08
augmente en puissance,
05:09
parce que, pardonnez-moi de vous couper,
05:10
mais ce que dit Marc Croteux,
05:13
c'est ce que disait Fabien Mandon,
05:14
il y a quelques semaines,
05:15
il donne des chiffres à l'appui,
05:17
en gros, il dit que la Russie est désormais décrite
05:18
comme une économie entièrement tournée vers la guerre,
05:21
46 000 drones et missiles,
05:22
je ne vais pas vous les donner tous,
05:23
mais 40% du budget russe consacré à la défense,
05:26
70% des machines outils du pays mobilisé,
05:28
ça veut dire, selon Marc Croteux,
05:31
et selon Fabien Mandon,
05:32
que la Russie a des velléités de guerre,
05:35
à l'horizon 2030, justement,
05:37
disait le chef d'État majeur.
05:39
En tout cas, c'est ce qu'ils semblent penser,
05:40
ce qu'ils semblent communiquer.
05:41
Ce qui est sûr,
05:42
c'est qu'ils ont transformé la Russie
05:45
en un pays qui est en guerre,
05:47
avec une économie de guerre,
05:48
soutenue d'ailleurs par la Chine,
05:50
contournant les sanctions occidentales,
05:53
on a un pays qui vit cette guerre
05:55
comme une guerre existentielle
05:56
contre l'Occident collectif,
05:58
comme ils disent.
05:58
Donc, c'est un vrai sujet.
06:00
Et loin de moi l'idée de dire
06:01
qu'il ne faut pas réarmer, etc.
06:02
Je dis simplement que,
06:04
sur le terrain,
06:06
ça ne se voit pas.
06:07
Parce que,
06:09
depuis un an,
06:10
et tous les chiffres le montrent,
06:11
les Russes ont le plus grand mal
06:13
à gagner du terrain sérieusement en Ukraine.
06:15
Donc,
06:16
on est en train d'expliquer
06:17
qu'il y a une espèce de monstre
06:18
qui va arriver sur l'Europe de l'Ouest,
06:21
qui n'arrive pas à finir cette guerre.
06:23
D'ailleurs, ce qu'ils veulent...
06:23
On avait aussi pensé
06:24
que les Russes n'envahiraient pas l'Ukraine,
06:26
c'est ce qui s'est passé.
06:26
Non, mais moi j'ai pensé
06:27
qu'ils allaient envahir l'Ukraine.
06:29
Je fais partie de ceux
06:30
qui ont pris au sérieux
06:31
ce qu'ils disaient.
06:32
Parce que,
06:33
dans cette affaire,
06:35
cette guerre avec l'Ukraine,
06:36
elle a commencé
06:37
avant 2014.
06:39
Elle a commencé
06:39
quand l'Ukraine
06:40
a souhaité rejoindre
06:42
l'Alliance Atlantique.
06:43
et ça, c'était
06:45
un cas de bélu.
06:46
Vous avez été l'un des premiers
06:47
effectivement à mettre en garde,
06:49
je m'en souviens très bien,
06:50
sur cette extension de l'OTAN
06:51
vers l'Est.
06:52
Antoine, André ?
06:53
Oui, je voulais tempérer
06:54
un tout petit peu
06:54
les propos de Pierre Lelouch.
06:56
D'abord, les Américains
06:57
ne sont pas encore retirés d'Europe
06:58
et je ne suis pas sûr
06:59
qu'à terme,
07:01
ils se retirent totalement d'Europe.
07:02
C'est-à-dire que l'OTAN
07:03
existe toujours.
07:04
Elle ne va pas si bien,
07:06
mais l'OTAN existe toujours
07:07
et il y a une volonté
07:11
quand même de l'Europe
07:11
de se réarmer tout de même
07:13
et on ne peut pas dire
07:14
que ce ne soit pas le cas.
07:17
Dans le budget à venir,
07:18
il y a 7 milliards d'euros
07:19
de dépenses supplémentaires
07:21
pour les armées.
07:23
Catherine Vautrin,
07:24
qui est interviewée
07:24
dans le JDD ce week-end,
07:26
revient sur ces montants
07:28
et on réarme quand même fortement.
07:31
Notamment,
07:32
on a aujourd'hui
07:33
la capacité de produire
07:34
quatre fois plus de missiles
07:35
sol, air et de mistral
07:37
qu'il y a trois ans encore.
07:39
les canons César,
07:41
les blindés Cerval,
07:42
là encore,
07:43
la cadence de fabrication
07:44
va être triplée
07:45
d'ici 2026.
07:46
On a aussi investi massivement
07:48
dans les munitions
07:49
parce qu'il faut que notre armée
07:50
puisse s'entraîner
07:51
et donc tirer des munitions
07:52
et qu'elles soient remplacées.
07:53
Donc, il y a quand même
07:54
un réarmement de l'Europe,
07:56
on le voit,
07:57
vous l'avez dit,
07:57
avec l'Allemagne,
07:58
mais c'est également
07:58
le cas en France.
07:59
C'est lent, tout de même.
08:00
Et poussif.
08:01
Lent, non.
08:02
Du côté des Allemands,
08:04
c'est massif.
08:06
La conversion de l'économie allemande
08:07
dans une industrie
08:08
qui n'existait pas
08:09
est massive
08:09
et les efforts quand même
08:11
budgétaires de la France
08:11
en matière de défense
08:12
sont quand même
08:14
assez singuliers aussi
08:15
et je pense que la Russie
08:17
le voit aussi.
08:18
Je pense que la Russie
08:18
le voit aussi.
08:19
Pierre Lelouch.
08:20
Monsieur André,
08:21
moi j'ai vu depuis 30 ans
08:23
l'Europe désarmée totalement.
08:26
J'ai passé des soirées
08:27
ou des nuits
08:28
à l'Assemblée nationale
08:29
sur les budgets de défense.
08:31
Il n'y avait pas un député,
08:32
pas un journaliste,
08:32
ça n'intéressait personne.
08:34
Le budget de défense,
08:35
c'était la variable
08:35
d'ajustement
08:36
des dépenses sociales, etc.
08:40
Depuis Macron,
08:41
on a commencé
08:42
à boucher
08:43
un certain nombre de trous
08:44
parce que ça devenait
08:44
vraiment pitoyable.
08:46
Mais on est loin
08:47
d'avoir aujourd'hui
08:48
un modèle d'armée
08:49
qui puisse intervenir
08:51
dans une situation
08:51
comme cette guerre
08:52
qui se déroule
08:53
sur une ligne de front
08:54
de 1200 kilomètres
08:56
avec un million
08:57
de soldats
08:58
sur le terrain.
08:59
Je n'ai pas dit
08:59
qu'elle était opérationnelle.
09:01
On va dire
09:01
que rien n'a été fait non plus.
09:02
Mais on commence
09:03
à peine
09:04
à remettre en route
09:06
une industrie de défense
09:07
qui,
09:08
certaines années,
09:09
produisait
09:09
un rafale par an.
09:11
J'ai voté budget
09:12
où il y avait
09:12
un rafale dans l'année.
09:13
Là, on en produit
09:14
trois ou quatre par mois.
09:15
Ce n'est quand même
09:15
pas le Pérou.
09:16
Tout ça doit...
09:18
Tout ça va prendre
09:19
beaucoup de temps.
09:20
Et je me permets
09:21
de vous dire aussi
09:22
que, peut-être
09:23
parce que je suis
09:23
un vieux gaulliste,
09:24
que la doctrine militaire
09:26
de la France,
09:26
elle est fondée
09:27
sur la dissuasion nucléaire.
09:29
Donc, à partir du moment
09:30
où j'entends
09:30
le chef d'état-major
09:31
ou d'autres
09:32
expliquer qu'il faut envoyer
09:34
des mecs,
09:34
comme a dit Macron
09:35
un jour,
09:36
peut-être envoyer
09:38
des mecs en Ukraine.
09:40
Non mais attendez,
09:41
si on envoie
09:41
des mecs en Ukraine,
09:42
il faudrait qu'on m'explique
09:43
ce que devient
09:44
la doctrine de la France.
09:45
Parce que si le mec
09:46
en question reçoit
09:47
un missile sur la tête,
09:48
on fait quoi ?
09:49
On fait venir
09:49
les réserves qu'on n'a pas
09:50
ou on passe
09:51
à l'arme nucléaire ?
09:52
Il n'est pas question
09:53
d'envoyer de troupe
09:54
en Ukraine.
09:55
Écoutez,
09:55
quand j'entends
09:55
M. Mark Rout
09:56
faire un dissu
09:58
de l'ancien
09:59
Premier ministre
09:59
hollandais,
10:01
maintenant secrétaire
10:02
général de l'OTAN,
10:03
expliquer que la guerre
10:03
est imminente
10:04
et qu'il faut s'y préparer,
10:06
moi je veux bien.
10:07
Oui, puis il parle
10:07
d'une guerre d'ampleur
10:08
de celle de 39-45.
10:10
Ça veut dire
10:11
que tout le monde
10:11
s'y mettrait.
10:12
Il pense à quoi ?
10:13
À l'article 5 de l'OTAN ?
10:15
Il parle à l'invasion
10:16
des pays baltes
10:16
et que l'OTAN
10:19
serait obligé de réagir ?
10:19
Ce que j'essaye de dire,
10:20
c'est qu'au mois de juin dernier,
10:21
lors de la réunion
10:22
ministérielle de l'OTAN,
10:23
le sommet de l'OTAN,
10:25
il a appelé
10:26
Trump
10:26
« Daddy »,
10:27
« Papa ».
10:28
Papa n'est plus là.
10:29
Il est peut-être
10:30
encore un peu là,
10:31
mais
10:31
papa,
10:32
il est médiateur
10:33
de la guerre maintenant.
10:34
Il n'est plus dans la guerre.
10:35
Il ne considère pas
10:36
la Russie
10:37
comme agresseur,
10:38
il n'utilise pas ce mot
10:39
et il se présente
10:40
comme le médiateur
10:41
entre l'Europe
10:42
et la Russie.
10:42
D'un côté,
10:43
vous dites qu'on a été
10:44
pendant des années,
10:45
on a négligé
10:49
pourquoi reprocher aujourd'hui
10:51
à un responsable de l'OTAN
10:52
de dire,
10:52
justement,
10:53
on a peut-être
10:54
péché par naïveté,
10:55
il est temps
10:56
de se préparer
10:57
de façon à assurer la paix.
10:59
C'est-à-dire,
10:59
la meilleure façon
10:59
d'assurer la paix,
11:00
c'est de préparer la guerre,
11:01
comme on dit.
11:02
Certes,
11:02
mais pourquoi le faire
11:03
de cette manière ?
11:04
Pourquoi ce discours
11:06
absolument guerrier
11:08
sur le thème
11:09
« on retourne à la Deuxième Guerre mondiale
11:11
et voilà la première »,
11:12
alors même qu'il y a
11:13
une négociation de paix
11:14
qui commence ?
11:14
Justement,
11:15
vous me donnez la transition,
11:16
Pierre Lelouch,
11:16
on ne l'a pas encore,
11:17
pardonnez-moi abordé,
11:18
mais quand même,
11:19
il se passe des choses,
11:20
vous l'avez dit à Berlin,
11:21
ce week-end,
11:21
Vladimir Zelensky,
11:22
les dirigeants européens
11:23
se rencontrent,
11:24
Donald Trump a envoyé
11:25
son émissaire Steve Witkoff,
11:27
Donald Trump clairement
11:28
met la pression
11:29
pour qu'il y ait la paix,
11:30
alors c'est vrai
11:31
que ce ne sont pas
11:31
des conditions satisfaisantes
11:33
pour les Européens,
11:34
mais ça veut dire quoi ?
11:34
Que les Européens,
11:35
en gros,
11:35
ne croient pas à la paix
11:36
ou peut-être
11:38
ne la veulent pas ?
11:39
Ce n'est pas qu'ils ne croient pas,
11:40
c'est qu'ils ne sont pas
11:40
dans l'équation.
11:42
Cette négociation,
11:43
elle est menée
11:43
entre Trump et Poutine
11:45
par l'intermédiaire
11:47
d'hommes d'affaires.
11:49
Witkoff et le gendre,
11:51
Jared Kushner d'un côté
11:53
et Dimitrieff
11:54
qui est un homme d'affaires
11:54
proche de Poutine de l'autre.
11:56
Donc les Européens
11:57
ne sont pas dans l'équation.
11:59
Et c'est même tout un problème
12:00
parce qu'il ne faut pas
12:01
que cette paix soit bâclée
12:02
et qu'on se retrouve
12:03
avec un problème pire qu'avant.
12:05
Or, vous savez,
12:06
après la Première Guerre mondiale,
12:08
un grand historien français
12:09
qui s'appelle Jacques Bainville
12:10
a dit qu'il ne faut pas
12:11
qu'il a écrit un livre
12:13
qui s'appelait
12:14
« Les conséquences politiques
12:15
de la paix »
12:16
et il a dit
12:17
« Le problème,
12:17
c'est que les chirurgiens
12:18
de Versailles
12:19
ont refermé la plaie
12:21
en laissant l'infection dedans. »
12:23
Moi, ce qui me préoccupe
12:24
aujourd'hui,
12:25
c'est qu'on va se retrouver
12:27
avec une Ukraine amputée,
12:30
déstabilisée
12:30
sur le plan économique,
12:32
politique.
12:34
Nous allons devoir,
12:35
parce que ça,
12:35
ça va être marqué
12:36
dans le traité
12:38
qu'on ne va ou non,
12:39
nous sommes supposés
12:41
accueillir l'Ukraine
12:42
dans l'Union Européenne
12:43
dès le 1er janvier 2027.
12:46
Le débat a lieu,
12:47
effectivement.
12:47
Quand on connaît
12:48
la situation de l'Ukraine.
12:48
Les Américains,
12:49
ils sont favorables.
12:50
Oui.
12:51
Je voudrais qu'on m'explique
12:52
les conséquences de ça.
12:53
Vous avez aujourd'hui
12:54
des agriculteurs dans la rue
12:56
à cause d'une dermatose.
12:57
Là, on va faire rentrer
12:58
dans l'Union Européenne
13:00
un pays qui est le pays majeur
13:01
en matière d'agriculture,
13:02
qui va consommer aussi
13:03
tous les fonds structurels.
13:05
On ne pose pas la question
13:05
à tous les pays européens.
13:06
Il y en a plein
13:06
qui ne sont pas d'accord
13:07
avec cette idée.
13:08
Donc, je veux dire
13:09
qu'on rentre dans un processus
13:11
qu'on ne contrôle pas.
13:13
Il va falloir trouver
13:14
des garanties de sécurité
13:15
pour l'Ukraine après
13:16
parce que l'Ukraine
13:17
qui va sortir de stress et de paix
13:18
va être aussi neutre.
13:20
L'un des paradoxes
13:21
de toute cette affaire,
13:23
c'est que cette guerre,
13:23
elle vient du George Bush,
13:25
fils,
13:26
qui voulait absolument
13:27
terminer son mandat
13:28
en faisant rentrer
13:28
la Géorgie et l'Ukraine
13:29
dans l'OTAN.
13:30
Et aujourd'hui,
13:31
vous avez Trump,
13:32
mais avant lui Obama
13:33
et avant lui Biden
13:35
qui ne veulent pas
13:35
que l'Ukraine rentre dans l'OTAN.
13:37
Donc, l'Ukraine,
13:38
elle sera neutre.
13:39
Mais il faut quand même
13:40
essayer de la protéger
13:40
pour que ça ne recommence pas.
13:42
Alors, qui va la protéger ?
13:44
La question, c'est
13:44
est-ce que les Américains
13:45
vont apporter une garantie ?
13:47
La réponse qu'ils donnent,
13:48
c'est on n'a pas envie.
13:50
Et l'un des problèmes
13:51
de Zelensky,
13:51
c'est de les amener
13:52
à au moins dire
13:53
on va vous donner
13:54
du renseignement
13:54
et une couverture aérienne.
13:56
Quant aux Européens,
13:57
à ce stade,
13:58
monsieur André,
13:59
ils n'ont pas les forces.
14:01
Il y a éventuellement
14:02
10 ou 15 000 hommes en France
14:03
disponibles pour
14:04
ce genre de choses.
14:06
10 000 peut-être
14:07
en Angleterre.
14:09
Les Allemands
14:10
ne sont pas prêts.
14:10
Donc, il va falloir
14:11
trouver les forces nécessaires,
14:14
les disposer
14:15
non pas en Ukraine
14:16
parce que ça,
14:17
ce serait le retour
14:18
de l'OTAN en Ukraine
14:19
et les Russes sont contre.
14:20
On a devant nous
14:21
un paysage stratégique
14:24
très complexe.
14:25
Ce que je ne voudrais pas,
14:27
mon inquiétude,
14:27
elle est là,
14:28
c'est qu'après avoir
14:29
raté la guerre
14:30
au sens où
14:31
on est entré
14:32
dans cette guerre
14:32
pour des raisons émotionnelles
14:34
comme je démontre
14:34
dans mon livre,
14:35
sans avoir réfléchi
14:36
aux conséquences,
14:37
on est sur le point
14:38
de rater la paix.
14:39
Et rater la paix,
14:41
c'est là qu'on rentre
14:41
dans les scénarios de guerre.
14:43
Donc, monsieur Routte
14:44
et ses petits camarades
14:45
qui parlent de risque de guerre,
14:46
ils sont en train
14:46
de parler d'une situation
14:48
qui va être extrêmement tendue
14:49
le long de la ligne
14:50
de séparation,
14:52
instable,
14:52
et qui risque
14:53
d'entraîner une escalade.
14:54
Et là,
14:55
là,
14:56
je suis d'accord
14:57
avec cette vision-là
14:58
parce que si c'est ça
14:59
qui se passe,
15:00
on va être dans la difficulté.
15:01
Je termine avec un mot.
15:03
Beaucoup de gens
15:04
comparent cette négociation
15:06
à ce qui s'est passé
15:07
entre les deux Corées.
15:08
Sauf que,
15:09
entre les deux Corées,
15:11
vous avez eu
15:12
60 000 soldats américains
15:13
qui y sont toujours
15:14
depuis 70 ans
15:15
et des armes nucléaires américaines
15:17
qui garantissent
15:17
la Corée du Sud.
15:18
Ce ne sera pas le cas
15:19
en Ukraine
15:20
et donc on risque
15:21
d'avoir une situation
15:22
beaucoup plus instable.
15:23
Merci,
15:24
merci Pierre Lelouch,
15:25
ancien ministre.
15:26
Merci d'être passé
15:27
par le studio d'Europe
15:28
un auteur d'engrenage
15:29
La guerre d'Ukraine
15:30
et le basculement du monde
15:30
aux éditions Odile Jacobs.
15:32
Qui reparaît en janvier
15:33
augmentée par l'actualité.
15:35
C'est tout à fait d'actualité.
15:36
Vous avez,
15:37
à mon avis,
15:38
rajouté quelques pages.
15:39
On le lira.
15:40
Merci à vous.
15:41
On se retrouve dans quelques instants
15:42
avec Sarah Salmane
15:44
et Antonin André
15:44
et puis Maëlle Laurent
15:47
aujourd'hui
15:47
pour le journal.
15:48
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