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Jeudi 27 novembre 2025, retrouvez Nour Bendimered (Directeur des investissements, iVESTA Family Office) et Michaël Nizard (Directeur du département Multi-Asset & Overlay, Edmond de Rothschild AM) dans SMART PATRIMOINE, une émission présentée par Nicolas Pagniez.
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00:00Et nous enchaînons à présent avec enjeu patrimoine, un enjeu patrimoine autour d'une question qui concerne les marchés actions.
00:11Que proposer aux clients qui veulent de la performance bien sûr, mais qui souhaitent uniquement rester en Europe dans leurs investissements ?
00:19Cette question nous allons la poser à deux experts du sujet. Nous avons le plaisir d'accueillir tout d'abord Michael Nizar. Bonjour Michael Nizar.
00:24Bonjour. Merci d'être avec nous. Vous êtes directeur des gestions multi-assets et overlay chez Edmond Rothschild Asset Management.
00:30Nous avons le plaisir d'accueillir également Nour Ben-Dimered. Bonjour Nour Ben-Dimered. Bonjour Nicolas.
00:35Vous êtes directeur des investissements chez Ivesta Family Office. On va commencer avec vous Michael Nizar.
00:39Avant que vous nous expliquiez comment on fait quand on a ce type de questions, ça revient souvent cette volonté de rester en Europe dans un contexte où les marchés mondiaux regardent quand même beaucoup la thématique de l'intelligence artificielle qui se joue aux Etats-Unis.
00:52Vous le voyez vous cette recherche de souveraineté dans les demandes de vos clients ?
00:56Oui complètement. En fait on voit vraiment le changement de paradigme. C'est-à-dire qu'en fait dans ce changement de paradigme vous avez finalement quatre traits importants.
01:04Le premier trait c'est les déficits permanents avec un interventionnisme des Etats qui effectivement est très important et on le retrouve des deux côtés de l'Atlantique, en Europe, aux Etats-Unis.
01:14On retrouve le deuxième D, c'est la déglobalisation avec finalement l'inflexion dans le commerce mondial plus les deux autres D qui sont un petit peu plus longs, la décarbonation avec l'électrification liée à l'IA notamment et puis la démographie qui est un sujet plus long terme.
01:30Donc l'Europe est au centre finalement de cet interventionnisme de l'Etat plus important et effectivement avec la défense et bien d'autres sujets dont on parlera.
01:41Si je comprends bien, ça veut dire qu'on peut aller chercher de la performance en restant uniquement en Europe. C'est possible ?
01:46Oui et surtout qu'en fait la leçon de cette année c'est que pour la première fois depuis longtemps, on voit finalement l'Europe surperformer les Etats-Unis.
01:54Que ce soit en devise locale ou finalement directeur en euro. Et ça c'est peut-être le commencement d'une nouvelle période.
02:02Donc 2025 c'est peut-être selon nous en tout cas on le pense le début finalement d'un broadening, c'est-à-dire finalement une inclusion en termes de performance qui n'est pas liée simplement finalement aux Etats-Unis mais finalement aller chercher de la performance en dehors des US.
02:16Ça a été payant cette année, alors principalement au premier trimestre et ça le sera selon nous en 2026 et 2027.
02:22Non, Bendy Meret, même question. Ça veut dire qu'il peut y avoir la volonté des clients de dire je préfère rester en Europe, où est-ce que vous pouvez trouver de la performance ?
02:30Mais il y a aussi la réponse qui peut être dire de toute façon finalement vu qu'il y a une surperformance des marchés européens, effectivement qu'on a beaucoup vu en début d'année mais qui pourrait revenir,
02:38quelque part c'est aussi une stratégie de rester en Europe en matière d'investissement.
02:42Alors déjà en termes de problématiques clientes, on a des besoins peut-être un peu différents.
02:45Nos clients sont principalement des entrepreneurs qui ont le gros de leur activité soit en France soit en Europe.
02:50Donc nous notre enjeu c'est aussi de diversifier leur patrimoine via des investissements plutôt internationaux.
02:56On va essayer quand même de décentrer, de déconcentrer leur patrimoine, leur business réel.
03:02Le gros de leur activité, leur patrimoine, seulement leurs entreprises qui sont très locales.
03:08Donc plutôt nous on va chercher à diversifier via des expositions internationales.
03:12Après il s'avère effectivement que l'Europe a surperformé en début d'année.
03:16La surperformance s'est quand même effacée depuis l'été.
03:18Les marchés américains notamment avec le rallye sur le Nasdaq et sur la tech plus globalement sont repassés devant l'Europe.
03:24Mais il y a quand même des segments, des gisements, notamment sur les small et mid-cap, où il y a des réserves de performance très très fortes.
03:32Quand on regarde du côté des large caps, les valeurs très grosses, internationales, notamment le CAC 40 par exemple.
03:38Les perspectives de croissance sont relativement molles pour l'année prochaine.
03:43Si on regarde le MSCI Europe, on attend autour de 6-7% de croissance pour 2026.
03:48À comparer à 15% pour le S&P, 25% pour le Nasdaq.
03:52Donc un décalage en termes de croissance bénéficiaire, donc vraiment de croissance des bénéfices pour l'année prochaine, qui est très fort.
03:58Par contre, toujours en Europe, quand on descend en termes de taille de capitalisation, sur les petites et moyennes valeurs,
04:03là, on a des croissances attendues qui sont beaucoup plus fortes.
04:06Donc, performance en Europe, ça veut dire aller sur les small et mid-cap selon vous ?
04:10Effectivement, et notamment pour une raison très simple, c'est que ces valeurs-là sont plus domestiques.
04:14Si on veut jouer un rattrapage, un rebond de la croissance économique européenne,
04:19les valeurs de small et mid-cap sont plus locales, plus domestiques,
04:23et donc naturellement plus exposées à un rebond de l'économie européenne.
04:27On partage totalement ce point de vue.
04:29Notre opinion sur la manière d'investir en fait en 2026, justement, en Europe,
04:36c'est non seulement d'aller chercher de la croissance et en fait un levier macroéconomique,
04:41mais aussi d'aller chercher finalement une meilleure protection face à une instabilité en termes géopolitiques sur les tarifs.
04:46Même si, effectivement, on peut imaginer qu'après le drame qu'on a connu,
04:51notamment sur le Libération Day en avril, on risque d'avoir une meilleure visibilité.
04:55Mais les small caps sont moins...
04:56Oui, il ne peut y avoir que de meilleures nouvelles qui peuvent arriver sur les tarifs.
04:58Mais en fait, vous avez quand même le sujet de la divergence des banques centrales,
05:02et notamment sur l'euro-dollar.
05:03On a vu en fait un dollar fortement baisser sur les premiers mois de l'année.
05:08Ça commence un petit peu à se tarer en termes de tendance,
05:11mais il nous semble en fait que l'euro-dollar pourrait encore aller chercher les 1,20, 1,22.
05:15Et c'est là en fait où vous allez chercher une meilleure résilience à ce contexte d'instabilité sur le change,
05:20avec finalement une réappréciation assez forte de l'euro.
05:22Et donc les small caps sont à ce titre-là un très bon outil pour aller chercher de la performance
05:27sans avoir finalement le risque de change lié aux valeurs exportatrices en fait.
05:32Avant d'aller peut-être un petit peu plus dans les secteurs ou dans les thématiques au sein des small emides,
05:37les déficits budgétaires, les discussions budgétaires en Europe sont de nature à avoir un impact sur la performance des small emides ?
05:46Peut-être Nourbain Dimered ?
05:47Alors c'est un sujet étant donné que les small emides cap sont des valeurs très endettées et donc très liées à la politique monétaire.
05:53Donc effectivement si le sujet des déficits peut être amené à impacter les tendances sur les taux,
05:59ça peut être de nature à ralentir le rebond des small emides cap.
06:02D'accord.
06:03Il s'avère un autre.
06:03Les discussions à l'Assemblée Nationale sur cette fin d'année par exemple peuvent avoir un impact sur les performances de janvier-février ?
06:09En termes de confiance effectivement.
06:10Donc ça peut ralentir la confiance des investisseurs, des consommateurs et donc pénaliser la thématique.
06:16Donc néanmoins, on pense quand même que le plus dur est quand même derrière nous.
06:20D'accord.
06:20Au niveau politique globalement mais également sur le plan de la politique monétaire,
06:26on va quand même continuer à avoir des baisses de taux.
06:29Une à deux baisses de taux probablement supplémentaires du côté de la BCE,
06:33même si pour l'instant le discours est quand même plutôt prudent du côté de la Banque Centrale.
06:37Mais globalement, l'essentiel des tensions, que ce soit économiques, politiques ou en termes de politique monétaire,
06:45est quand même derrière nous.
06:46Donc on voit plutôt un horizon se dégager et donc des perspectives d'une performance assez saine.
06:53Michael Nizar, même question.
06:55Quand on parle, je prends exprès l'exemple du budget en France pour 2026.
07:00Quand on pose cette question sur les marchés actions au global, la réponse est souvent de dire
07:04bon, le scénario est connu, ça n'a pas d'impact sur les marchés actions.
07:06Quand on parle des small limits françaises, est-ce que là, du coup, il faut regarder ça un peu plus précisément
07:12dans un contexte d'investissement uniquement sur le marché européen ?
07:16Oui, vous avez raison.
07:18Quand on investit notamment sur le marché français, c'est important d'avoir effectivement le contexte
07:24vraiment macroéconomique français.
07:26Néanmoins, je dirais deux choses.
07:28Premièrement, la France aujourd'hui n'est plus un phénomène macro.
07:30Quand on voit en fait ce qui s'est passé dans l'élargissement de l'écart de taux entre l'Allemagne et la France,
07:38finalement, il n'y a eu aucune incidence, diffusion, contagion,
07:42que ce soit sectoriellement sur les bancaires ou géographiquement sur l'Italie, l'Espagne, loin de là.
07:48Deuxièmement, quand vous regardez finalement comment sont construits les bénéfices,
07:52notamment sur le CAC et les valeurs françaises, et encore plus, en tout cas sur les valeurs françaises,
07:57on voit clairement que finalement, elles ont une résilience quand même très très importante
08:01parce qu'effectivement, elles arrivent à réaliser une partie de leurs chiffres à l'extérieur.
08:06Même les small limits ?
08:07Alors justement, sur les small limits, ce qui est intéressant, c'est qu'en fait,
08:10elles sont beaucoup moins sensibles aux facteurs de change,
08:13et c'est ça qui a pu pénaliser sur les six derniers mois, finalement, les grandes valeurs.
08:18Donc, bien sûr, il y a ce facteur, ce contexte économique, plutôt politique, budgétaire,
08:24qui peut effectivement rejaillir un petit peu sur le sentiment de marché,
08:28mais aujourd'hui, les small et mid, en fait, européennes,
08:33c'est davantage lié finalement au leadership de l'Allemagne.
08:36Quand vous voyez finalement le changement de leadership avec finalement ce choc de confiance qu'on a eu notamment avec M. Mertz,
08:43on pense vraiment que finalement l'implémentation et l'effet d'entraînement qu'on aura de ce choc de confiance
08:50avec finalement une mesure et des relances budgétaires assez importantes en Allemagne,
08:54ça devrait rejaillir sur l'ensemble du dispositif et aussi sur la thématique et l'appétit pour le risque,
09:00notamment sur la défense.
09:01Une marche à action qui est proposée aux clients qui veulent de la performance médiquement en Europe ?
09:04La réponse, du coup, c'est les small et mid en Allemagne, si je comprends bien.
09:07Est-ce qu'il y a des secteurs qui ressortent ? Je ne sais pas, la défense, la pharma ou autre ?
09:12Alors, c'est vraiment européen parce que globalement, vous voyez l'Espagne, l'Italie s'en sortent particulièrement bien.
09:17Le MDAX, c'est-à-dire en fait les small et mid allemandes, c'est plutôt une opportunité
09:22parce que finalement, on voit qu'en fait, elles sont un petit peu en retrait.
09:24Mais globalement, acheter un fonds, justement, small mid européenne ou de la zone euro,
09:31je pense que c'est ce qu'il y a de mieux pour diversifier son risque,
09:33mais avec cette thématique d'avoir un État aujourd'hui qui est beaucoup plus souverain,
09:39avec une souveraineté industrielle qui est retrouvée,
09:42et cette volonté, ce volontarisme économique qui va se retrouver plus sur les small et mid.
09:46Et surtout, c'est qu'en fait, quand vous regardez par rapport à la volatilité,
09:49finalement, la rémunération du risque, cette année en tout cas, est bien meilleure que les années précédentes.
09:55Et il y en a encore devant nous quand on voit la décote historique qu'on a sur les small and mid.
10:00Nous, Orben Dimered, il y a des secteurs qui tirent leur épingle du jeu,
10:04qu'il faut regarder de près en Europe.
10:06Quand on veut chercher de la performance, on a beaucoup parlé de défense ou de souveraineté.
10:09C'est une thématique qui reste à l'ordre du jour en fin d'année 2025 ?
10:12Qui reste très importante, notamment liée, ça devrait être la thématique gagnante très clairement avec l'industrie,
10:19les thématiques qui devraient profiter le plus largement des plans de relance que vous venez d'évoquer,
10:23qui sont implémentés en grande partie par la manne, mais plus globalement par la Commission européenne
10:28que par les différents gouvernements au niveau européen.
10:30Donc garder une exposition géographiquement très diversifiée et sectoriellement très orientée sur l'industrie,
10:36un peu moins sur la consommation, parce qu'on a quand même des sujets de ralentissement de la consommation,
10:39mais plutôt orientée B2B au sens large.
10:42Donc probablement, effectivement, la défense qui devrait rester un sujet,
10:44même si on a eu un rallye très très fort, on commence à avoir quelques prises de bénéfices,
10:48mais il reste des valeurs très intéressantes sur le sujet.
10:51Et l'industrie au sens large, qui est un segment qui devrait très clairement tirer son du point du jeu.
10:56Michael Niza ?
10:57Oui, alors peut-être un autre véhicule d'investissement qui me semble important pour 2026,
11:02pour rester finalement sur vos thématiques de l'Europe, qu'on rejoint tout à fait,
11:06c'est finalement la dette à yield, donc sur le marché du crédit européen.
11:13On a, je pense, une nouvelle année devant nous qui est plutôt bonne en fait.
11:17Quand vous regardez, je parlais tout à l'heure de la rémunération du risque,
11:20donc quand vous regardez finalement la performance ajustée de la volatilité.
11:24Quand vous regardez la dette à yield en 2025, on fait à peu près entre 4 et 5 % avec une volatilité de 2.
11:31C'est-à-dire qu'en fait, vous avez vraiment un ratio qui est particulièrement intéressant.
11:37Et il nous semble en fait que même si aujourd'hui les marges de crédit sont plutôt compressées
11:41et qu'il y a peut-être moins de gains en capital sur la partie finalement resserrement des spreads de crédit,
11:48on pense en fait que le yield et donc le taux de rendement actuariel est suffisamment intéressant
11:53pour aller encore chercher des opportunités sur le marché à yield européen.
11:57Sachant qu'aux États-Unis, vous avez vraiment une différence,
12:00c'est qu'en fait vous avez un gisement qui est un peu plus risqué,
12:03avec notamment un dégrade d'investissement simple B, double B,
12:08qui sont finalement plus important que ce qu'on pourrait trouver sur le yield européen.
12:13Et donc finalement un gisement en Europe qui est plus résilient et mieux noté.
12:18Donc je pense aussi une belle opportunité pour une gestion sur ce segment-là, sur le marché obligataire.
12:24Et puis un point intéressant sur le yield, c'est très vrai, effectivement,
12:27les marges de crédit, donc les spreads, sont comprimés.
12:29Mais quand on regarde la composition du marché à yield aujourd'hui versus il y a 10 ans,
12:33le gisement s'est très nettement amélioré en qualité.
12:36Aujourd'hui le double B est très largement majoritaire par rapport au reste des notations.
12:40Donc le gisement effectivement paye un peu moins bien qu'historiquement,
12:43mais pour une notation crédit qui dans l'ensemble s'est très largement améliorée.
12:46Donc on va quand même rester sur un positionnement plus prudent,
12:49en allant sur la duration relativement courte.
12:52Mais le high yield effectivement reste une solution d'investissement assez intéressante.
12:54Merci messieurs, on arrive au terme de cette discussion.
12:57Merci Nour Bendimeret, directeur des investissements chez Ivesta Family Office.
13:02Merci également Michael Nizar, directeur des gestions multi-assets et overlay
13:07chez Edmond Rothschild Asset Management.
13:09Merci à tous les deux et on se retrouve tout de suite dans l'œil de l'expert.
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