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  • il y a 2 jours
Jeudi 6 novembre 2025, retrouvez Arnaud Faller (Directeur général délégué en charge des investissements, CPR AM) dans SMART PATRIMOINE, une émission présentée par Nicolas Pagniez.

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Transcription
00:00Quelle appétence des investisseurs vis-à-vis de l'ISR et notamment de l'investissement climat ?
00:08C'est le sujet qui va nous animer à présent à l'occasion de la sortie du sixième baromètre CPRAM sur les épargnants et l'investissement climat.
00:17Pour en parler, nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine Arnaud Falleur. Bonjour Arnaud Falleur.
00:22Bonjour Nicolas.
00:23Vous êtes directeur général délégué et directeur des investissements de CPR Asset Management.
00:27On va commenter ensemble. Vous allez nous expliquer ce que vous avez constaté à l'occasion de ce sixième baromètre.
00:34Première question. Dans un contexte où l'on voit qu'au niveau politique ou géopolitique, les sujets ISR avaient pu être mis un petit peu en retrait des sujets prioritaires, en tout cas traités de manière prioritaire.
00:49Quelle appétence du côté des épargnants, des investisseurs sur l'ISR ? Qu'est-ce que vous constatez dans les chiffres de votre côté Arnaud Falleur ?
00:56Donc on a fait effectivement une enquête auprès des épargnants eux-mêmes, pas tous les Français, des épargnants.
01:01Bien sûr.
01:01Donc 1 006 épargnants avec évidemment la méthode des quotas comme on dit.
01:06Et on a pu avoir une granularité assez forte pour justement segmenter ceux qui étaient autonomes, ceux qui étaient conseillers, ceux qui se déclaraient sachant d'investissement responsable, ceux qui étaient primo-souscripteurs.
01:17Et on va y revenir. Et donc grâce à cette granularité assez fine, on peut en tirer des enseignements.
01:22Donc évidemment, le premier enseignement, c'est qu'il y a une certaine résilience.
01:27D'accord.
01:27C'est-à-dire que le taux de détention baisse un peu par rapport au push-back que vous évoquez. C'est évident. 44% de taux de détention à 41%.
01:35D'accord.
01:35Donc c'est assez mesuré. Et on voit qu'il y a l'émergence de primo-souscripteurs qui eux montent. C'est-à-dire qu'il y a plus de gens qui viennent pour la première fois dans les thématiques climat.
01:46D'accord. Encore à l'heure actuelle.
01:47Exactement. C'est pour ça qu'on parle de résilience. C'est-à-dire qu'effectivement, il y a des vents contraires, mais il y a une résilience qu'il faut noter.
01:55Et ça, vous l'expliquez comment, effectivement, un, c'est résilient. Et deux, il y a toujours des nouveaux investisseurs qui arrivent sur cette thématique.
02:04Alors même, je parle du contexte géopolitique, médiatique ou autre sur le sujet, qui n'est pas forcément en lien avec les conseils que peuvent recevoir les épargnants, les décisions d'investissement.
02:15Mais comment on explique que ça continue à progresser et que ça reste solide dans le contexte actuel ?
02:20Alors justement, comme on a pu, avant la généralité que j'évoquais tout à l'heure, on peut regarder l'ADN des primo-souscripteurs.
02:26On a par exemple la moyenne d'âge. En fait, ils ont 43 ans en moyenne. Les épargnants français, c'est 50 ans.
02:33Donc, ils sont un peu plus jeunes, mais pas non plus très jeunes. Ce n'est pas la version des 25-30 ans.
02:38Donc, 43 ans, c'est des gens qui se déclarent largement sachant l'investissement responsable.
02:43C'est des gens qui, très souvent, sont conseillers et c'est des gens qui ont des enfants au foyer.
02:49Donc, il nous semble que plus on est conseillé, plus on est convaincu et plus, effectivement, on peut être parmi les primo-souscripteurs.
02:58Donc, c'est ça qui se passe. Il nous semble que, clairement, ça commence par une prise de conscience comme point de départ.
03:04C'est-à-dire que c'est les épargnants les plus informés et qui sont aussi les plus engagés.
03:10D'accord.
03:10Et d'ailleurs, parmi les primo-souscripteurs, c'est ceux qui font le plus le lien avec les événements climatiques.
03:18À 85%, les primo-souscripteurs disent, oui, je fais un lien entre ma décision d'épargne et les événements climatiques qu'ils rencontrent.
03:26On a vu en France, que ce soit les incendies dans la Gironde il y a deux ans, dans l'eau, et ainsi de suite, et les inondations en Espagne, etc.
03:33Donc, il y a une prise de conscience de cette nécessité d'agir qui se traduit dans leurs décisions financières.
03:38Exactement.
03:38D'accord.
03:39Donc, c'est pour ça, c'est un peu un message d'espoir.
03:41Certes, encore une fois, on a un push-back global, mais finalement, les primo-scripteurs, c'est ceux qui se, encore une fois, pour autant qu'ils soient bien conseillés, bien accompagnés, pour être précis,
03:51et eux font un lien avec les événements climatiques et donc, ils sont convaincus et ils font l'acte d'investir dans des fonds thématiques.
03:58Ça veut dire qu'ils ne cherchent plus que la performance financière.
04:01Alors, ça va au-delà de ça aujourd'hui, pour ces épargnants-là, en tout cas.
04:04Alors, c'est vrai, ces épargnants-là mettent à 90%, quasiment, le même niveau de performance financière, extra-financière.
04:12Globalement, malgré tout, au niveau des épargnants, aujourd'hui, il y a 51% qui mettent la performance financière devant.
04:21D'accord.
04:21Mais ce n'est pas forcément au détriment uniquement de la partie extra-financière.
04:25Ça ne veut pas dire qu'on met n'importe quoi derrière.
04:27Exactement.
04:27D'accord.
04:27En fait, on a fait l'étude depuis 6 ans, et c'est ceux qui ne mettaient en avant que la partie extra-financière qui voient leur part complètement baissée.
04:39D'accord.
04:40La plupart veulent un équilibre, ne veulent pas choisir entre performance financière et extra-financière.
04:46Mais c'est vrai qu'avec le temps, mais c'est lié au push-back qu'on évoque,
04:50les gens qui ne veulent que la performance extra-financière sont devenus très, très marginaux.
04:56Ça veut dire que plus il y aura de pédagogie et d'éducation sur le sujet, plus on verra la proportion d'investisseurs aller sur l'ISR augmenter ?
05:06Alors, au passage, cette fois-ci, on a centré vraiment sur le climat, parce que le climat domine ultra-geusement dans le monde ISR.
05:15À 90%, les gens nous disent que c'est la thématique du climat qu'on veut.
05:19C'est pour ça qu'on a focalisé aussi, cette fois-ci, notre baromètre sur le climat.
05:23Alors, effectivement, le premier frein mentionné par au moins 50% en numéro 1 comme frein, c'est le manque de connaissances.
05:31D'accord.
05:31Et donc, d'où le fait qu'on a encore un travail à faire de pédagogie,
05:35comment on fait pour qu'on accompagne les épargnants, et on voit que plus on accompagne, plus ils sont convaincus.
05:42Et d'ailleurs, au passage, c'est les autonomes, il y a encore 35% d'autonomes dans notre panel,
05:48c'est ceux qui sont le moins convaincus.
05:49Donc, on voit bien que l'enjeu est vraiment là.
05:53C'est accompagner, via la pédagogie, le conseil, plus ils sont conseillers, plus ils y vont.
05:59Et donc, on a un rôle, donc l'ensemble des conseillers de patrimoine,
06:02que ce soit le conseil bancaire ou le conseiller de patrimoine, ont évidemment un rôle très important.
06:05Une question sur ces épargnants particuliers, avant de donner la parole aux banquiers privés,
06:11parce que vous êtes allé aussi interviewer des banquiers privés,
06:12mais ces épargnants particuliers, quand on dit qu'ils investissent effectivement avec un biais climat,
06:16ça veut dire que c'est quoi leur comportement d'investissement ?
06:19On est sur de l'exclusion ou on est sur de la recherche d'investissement spécifique
06:25en lien avec cette création de l'économie de demain, par exemple ?
06:28Alors, ils réclament des critères clairs, c'est normal.
06:31Le manque de connaissances, ça vient aussi, il faut qu'on soit très pédagogue et très transparent.
06:35Donc, les épargnants, dans l'ensemble, demandent des critères très clairs et des exclusions,
06:40notamment le fossile, pour être très très clair.
06:43Est-ce que oui ou non, il y a des choses qui sont anti-climat, si on peut dire.
06:47Donc, les exclusions fossiles, oui, ils le réclament.
06:51Ils veulent, de manière générale, meilleure lisibilité des fonds.
06:54Et d'ailleurs, au passage, sur le label, ils disent oui.
06:58Le label ISR ?
06:58Le label ISR, oui, mais pas forcément suffisant.
07:02C'est-à-dire que je veux comprendre vraiment ce qu'il y a dans le portefeuille.
07:06Alors même qu'il a été revu.
07:07Il a été revu.
07:08Ce qui se passe, c'est que là encore, c'est peut-être un manque de,
07:11comme on a dit tout à l'heure, le premier frein, c'est le manque de connaissances.
07:14Il faut pouvoir dérouler petit à petit l'ensemble.
07:18Et je reviens sur aussi, l'autre frein, c'est le manque de concrets.
07:25C'est-à-dire que les gens, si on les interroge sur les types d'activités qu'ils vont avoir au portefeuille,
07:30de manière assez classique, ils demandent des activités vertes.
07:34D'accord.
07:34Que ce soit, oui, en manière générale, la gestion de l'eau, la biodiversité, etc.
07:41Et ça, ça combine à la fois le monde action coté que le monde non coté.
07:45Parce que les infrastructures, évidemment, c'est plus facile à faire dans le monde non coté.
07:48Mais on voit cette demande croître parce que, évidemment, ça parle encore plus à l'investisseur.
07:57Si on regarde maintenant ce qu'en pensent les banquiers privés dans cette sixième édition,
08:02vous avez donné la parole aux banquiers privés, justement,
08:05sur cette appétence des investisseurs vis-à-vis du climat,
08:08sur la manière dont ils ou elles, et plutôt elles,
08:11puisqu'en l'occurrence, c'est deux banquiers privés que vous avez interviewés,
08:15la manière dont elles accompagnent aussi leurs clients.
08:19Qu'est-ce qu'on retient des messages ?
08:20Oui, donc on est très contents.
08:21Donc, on a pu interroger Sandrine Jeunet, qui est associée et fondatrice de Groupe Haleine,
08:26et Karine Perrotin, qui est présidente fondatrice d'Opéra Bureau de Famille.
08:30Donc, la dernière nous dit un message assez clair, c'est le moment de faire le tri.
08:35D'accord.
08:35Ceux qui y allaient par défaut, ou pour cocher la case, ou pour des raisons réglementaires,
08:41c'est ceux qui y allaient par conviction.
08:42D'accord.
08:43Il y a des moments où il faut se poser, il faut dire, qu'est-ce qui compte le plus ?
08:46Et donc là, elle a pu voir parmi ses épargnants, ceux qui, effectivement, c'était par défaut.
08:52D'accord.
08:52Mais il y en a quand même un grand nombre qui y allaient par conviction.
08:55Et donc, au moment où il y a des questions qui se posent, effectivement, c'est le bon moment d'entremier faire le tri.
09:02Et toutes les process qui ne sont pas forcément très claires, etc., elle les exclut.
09:06Les process de gestion qui sont très clairs, robustes, au contraire, trouvent vraiment grâce à ses yeux.
09:13D'accord.
09:13Donc, elle clarifie côté épargnant dans un premier temps en disant, est-ce que vous voulez vraiment ?
09:17Et si vous voulez vraiment, on ne va aller que sur ceux dont la gestion est suffisamment claire pour que ça corresponde à vos valeurs.
09:23Exactement.
09:24D'accord.
09:24Donc, à un moment, on va faire le tri de part et d'autre.
09:26OK.
09:27Et alors, Sandrine, elle, elle mentionnait le fait que, évidemment, dans l'offre qui est disponible vis-à-vis des épargnants,
09:36on est très habitués à ce qu'il y a beaucoup d'offres actions, mais c'est vrai que, notamment sur le climat, évidemment,
09:41mais c'est vrai qu'il manque une offre climat avec profil de risque mesuré, notamment tout ce qui est défensif.
09:49C'est-à-dire que quelqu'un qui est très proche de sa retraite, voire déjà en retraite, mais avec une espérance d'avis encore évidemment plus faible,
09:56n'a pas forcément envie de mettre 100% d'actions.
09:58Bien sûr.
09:58Et donc, le risque prudent, aujourd'hui, il manque des produits climat qui ont…
10:05Il n'y a pas d'offres suffisantes aujourd'hui.
10:06Il n'y a pas assez d'offres.
10:07Est-ce qu'aujourd'hui, ça n'est que de l'investissement en actions majoritairement ?
10:10Il y a beaucoup d'investissement en actions.
10:12C'est vrai qu'au sein de la maison CPRM, on a aussi des offres qui combinent actions et obligations,
10:18qui permettent de réduire aussi le niveau de risque absolu, et donc avec un profil un peu équilibre.
10:24On en a d'ailleurs aussi bien un fonds ouvert qu'un fonds dédié à des réseaux.
10:27On a gagné des appel-offres là-dessus.
10:29C'est vrai, par contre, on se pose la question pour savoir sur un fonds, un profil encore plus défensif.
10:34D'accord, parce que ça remonte du terrain et il y a ce besoin d'épargnants qui ont ce profil plus défensif,
10:40mais qui n'ont pas d'offres climat correspondantes.
10:43Exactement, c'est le message qu'elle nous a fait passer.
10:47Justement, ce marché actions de l'ISR ou du climat, comment est-ce que vous l'analysez en cette fin d'année 2025, Arnaud Faller ?
10:55Alors, c'est vrai qu'il faut se rappeler que le marché actions climat, il y a eu tout un focus au moment du Covid sur les valeurs solutions climat
11:04qui avaient rencontré un certain nombre de succès.
11:08Il y avait des performances 2019 et début 2020 qui étaient stratosphériques.
11:12Après, par contre, malheureusement, les valeurs solutions climat, solaire, éolien, etc., ont marqué le pas très nettement, 21, 22, 23 et même un peu 24.
11:22Il semble qu'aujourd'hui, ça en soit derrière nous, 25, c'est l'année du rebond pour toutes ces valeurs solutions,
11:28une grande part de ces valeurs solutions.
11:30Pourquoi ? Parce que, ce n'est pas parce que l'administration américaine s'est révélée bien plus favorable aux mesures contre le reste du bon climatique,
11:39mais toute la thématique de l'incidence artificielle demande énormément d'énergie pour les data centers.
11:49C'est-à-dire toute la partie électrification de l'ensemble de cette chaîne.
11:53En fait, les grosses boîtes de semi-conducteurs qui veulent créer des data centers parlent maintenant en gigawatts systématiquement.
12:01Ce n'est pas simplement en dollars, c'est en gigawatts.
12:03D'ailleurs, au cours des derniers mois, il y a eu un accroissement de demandes de gigawatts, presque vingtaine de gigawatts.
12:10C'est beaucoup, 20 gigawatts.
12:11Il faut se rappeler, une centrale nucléaire, c'est entre 1 et 2 gigawatts.
12:15On met un certain temps pour la créer, donc ça donne un peu le…
12:19Et donc la demande en énergie pour l'IA va exploser.
12:24Donc la question…
12:25Donc maintenant, c'est pour ça que l'ensemble de la chaîne de l'électrification, pardon,
12:30le nucléaire, les batteries, les piles à combustible trouvent maintenant un grand public.
12:36D'accord, ils sont portés par la chaîne.
12:37Elles sont portées.
12:37Donc dans les portefeuilles climat, au sein de la maison, on apprécie.
12:41On regarde systématiquement, pour autant, la valorisation, même si on entie par raison, non pas un an, mais cinq ans,
12:49il faut que la valorisation reste sage parce qu'on faisait partie de ceux qui n'aimaient pas d'acheter des valeurs à peu de 50 il y a cinq ans.
12:56On ne veut pas non plus acheter avec des valorisations démesurées.
12:59Mais là, il y a une tendance de fond qui fait que l'électrification s'installe bien dans l'industrie.
13:04Merci beaucoup Arnaud Faller de nous avoir accompagné dans Smart Patrimoine.
13:08Je rappelle que vous êtes directeur général délégué, directeur des investissements de CPR Asset Management.
13:12Merci beaucoup.
13:12Merci.
13:13Et quant à nous, on se retrouve tout de suite dans l'œil de l'expert.
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