- il y a 3 jours
Xavier Moreau répond au général Mandon ! Analyste politico-stratégique et homme d’affaires installé à Moscou depuis plus de vingt-cinq ans, Xavier Moreau est le fondateur du site d’analyse Stratpol. Ancien militaire et spécialiste de la Russie, il réagit aux récents propos du général Mandon, chef d’état-major des armées, qui a alerté les Français sur le manque de force d’âme nécessaire, selon lui, pour accepter les sacrifices que pourrait exiger la défense nationale — allant jusqu’à évoquer l’idée d’"accepter de perdre nos enfants".
Xavier Moreau répond également à l’accusation selon laquelle la Russie se préparerait à agresser un pays de l’OTAN dans les trois ou quatre ans. Le fondateur de Stratpol revient longuement sur les pourparlers de paix en cours à Genève, sur l’attitude des Européens et sur la progression continue de l’armée russe le long des mille kilomètres de front, particulièrement dans l’est de l’Ukraine.
Enfin, il répond aux analyses de l’IFRI (Institut français des relations internationales), qui évoque une "iranisation" de l’économie russe - c’est-à-dire un modèle économique adoptant des caractéristiques proches de celle de l’Iran : produits obsolètes, difficultés d’innovation et orientation massive vers l’effort de guerre.
Xavier Moreau répond également à l’accusation selon laquelle la Russie se préparerait à agresser un pays de l’OTAN dans les trois ou quatre ans. Le fondateur de Stratpol revient longuement sur les pourparlers de paix en cours à Genève, sur l’attitude des Européens et sur la progression continue de l’armée russe le long des mille kilomètres de front, particulièrement dans l’est de l’Ukraine.
Enfin, il répond aux analyses de l’IFRI (Institut français des relations internationales), qui évoque une "iranisation" de l’économie russe - c’est-à-dire un modèle économique adoptant des caractéristiques proches de celle de l’Iran : produits obsolètes, difficultés d’innovation et orientation massive vers l’effort de guerre.
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00:00TV Liberté n'a jamais été aussi puissante, mais les tentatives de nous anéantir n'ont jamais été aussi nombreuses.
00:06Les ordres du pouvoir politico-financier pour nous priver de comptes bancaires ont dévoilé leur volonté de nous abattre.
00:13Ces attaques, aussi virulentes et basses soient-elles, trahissent en réalité leur peur.
00:18Emmanuel Macron consacre à présent des conférences entières à plaider pour un encadrement, une censure donc, des médias alternatifs.
00:25Ils ont peur que nous montrions le réel qui démonte leur narratif.
00:29Le monde imaginaire vendu par les médias est en train de s'effondrer.
00:33L'information libre portée par TV Liberté déferle sur leurs mensonges, la vague les submerge.
00:39C'est l'instant de vérité. Le système tombe et il faut encore le pousser.
00:45Mais malgré notre détermination, notre dévouement intact, les coups que l'oligarchie nous a portés ont eu des conséquences lourdes.
00:53La fermeture de nos comptes, la précarité bancaire et les obstacles administratifs auxquels nous sommes confrontés ont grévé nos budgets.
01:03Pour aborder 2026, non pas avec sérénité, mais avec assurance, vous devez vous tenir à nos côtés et nous soutenir.
01:12Nous sommes en première ligne pour vous, alors assurez nos arrières.
01:15Faites un don à TVL pour que vive l'information libre.
01:18Alors, je compte sur vous.
01:29Analyste politico-stratégique, homme d'affaires installé à Moscou depuis plus de 25 ans,
01:34est-il nécessaire de vous présenter le fondateur du site d'analyse Stratpol ?
01:40Bonjour M. Moreau.
01:41Bonjour Martial.
01:42Xavier Moreau, les récentes déclarations du général Fabien Mandon devant les maires de France ont suscité de très vives réactions.
01:49Tout d'abord, vous êtes, vous, Xavier Moreau, un ancien militaire français.
01:53Le SEMA, le chef d'état-major, a-t-il raison d'alerter publiquement sur notre, je cite,
01:59manque de force d'âme pour accepter de nous faire mal, pour défendre la nation ?
02:03Il faut accepter de perdre nos enfants, de souffrir économiquement.
02:07Ces mots qui interpellent notre fibre patriotique, finalement.
02:12Oui, alors je ne sais pas qui fréquente, parce que moi, tous mes amis,
02:15notamment ceux qui ont des enfants, parce que je crois que dans l'entourage d'Emmanuel Macron,
02:17il n'y en a pas beaucoup qui ont des enfants,
02:19et bien, ils élèvent bien leurs enfants, et leurs enfants sont prêts à mourir pour la patrie.
02:25Mais le problème, c'est le contexte dans lequel le général Mandon dit ça,
02:30c'est-à-dire, c'est celui de nous expliquer que nous sommes en guerre contre la Russie.
02:34Nous sommes en guerre contre le Covid, contre la Russie, etc.
02:36Donc je pense que c'est ça le problème.
02:38Je pense que si un jour la patrie est réellement en danger,
02:40la France trouvera dans sa jeunesse des jeunes gens capables de donner leur vie pour la protéger.
02:47Moi, je n'en ai aucun doute, donc je ne vois pas pourquoi ils s'inquiètent.
02:49Alors peut-être qu'ils s'inquiètent pour une jeunesse,
02:51qui, elle, ne voudrait pas ni sacrifier pour la patrie,
02:55ni aller combattre dans la steppe ukrainienne contre les troupes russes aguerries depuis 4 ans de guerre.
03:00Donc c'est peut-être ça aussi qui lui fait peur.
03:02Je pense qu'il y a deux types.
03:03Cette jeunesse-là, je vois d'un côté une jeunesse d'origine immigrée,
03:05qui d'ailleurs est plutôt pro-Poutine,
03:07parce qu'il considère que Poutine est un alpha et qu'Emmanuel Macron est un bêta.
03:12Donc effectivement, cette jeunesse d'immigration,
03:14ce n'est pas certain qu'elle ira mourir pour la patrie.
03:19Je pose là, je n'affirme rien, mais je pense qu'on peut se poser la question.
03:23Donc c'est peut-être ça qui lui fait peur.
03:24Et puis, c'est certain en tout cas qu'elle n'ira pas mourir sur la steppe ukrainienne.
03:29Et deuxièmement, il y a toute une partie de la jeunesse gauchiste française,
03:32qui était élevée dans la haine de la France.
03:35Donc oui, effectivement, elle, si tant est qu'ils fassent des enfants,
03:39leurs enfants n'iront pas mourir, ni pour la patrie, ni pour rien du tout.
03:44Donc c'est pour ça que moi, je ne suis pas inquiet.
03:45Ici, la France, il y a des parents qui ont élevé correctement leurs enfants,
03:49et ces enfants-là iront sur les champs de bataille pour protéger nos frontières.
03:52Et j'en ai absolument aucun doute.
03:54Donc il a tort de s'inquiéter.
03:55En revanche, ce qu'il fait réellement, c'est qu'il met, comme dirait Laurent Ozon,
04:00la population française sous stress pour essayer de la contrôler,
04:03pour qu'on ne parle pas des 15% de popularité d'Emmanuel Macron,
04:06qu'on ne parle pas de l'échec du vote du budget,
04:08et donc qu'il utilise les bonnes vieilles méthodes pour l'obtention du consentement
04:12à la Bernstein ou à la tchakotine sur la manipulation des foules
04:16par la propagande politique.
04:21– Je sais mal, le chef d'état-major considère que la Russie se prépare
04:25dans les 3 ans à 4 ans à agresser un pays de l'OTAN.
04:29La Russie veut porter son armée régulière à 1,5 million d'hommes.
04:33La conscription de masse de 18 à 30 ans est en place.
04:37La limite d'âge de la conscription a été relevée à l'âge de 30 ans.
04:40Il y a vraiment des éléments clairs qui peuvent montrer ou démontrer
04:43que la Russie se réarme et donc devient un danger potentiel ?
04:47– Non, je ne pense pas que la Russie soit un danger potentiel.
04:49Déjà parce que malgré tout, la Russie a les problèmes démographiques
04:52que nous avons tous, c'est-à-dire une population qui vieillit.
04:56Aujourd'hui, la Russie, avec les nouveaux territoires,
04:58je ne sais pas, c'est autour de plus de 150 millions d'habitants,
05:00mais on n'est plus en 1939 où c'était 95 millions d'habitants,
05:05l'équivalent de la Russie d'aujourd'hui,
05:06mais l'espérance de vie était de 45 ans.
05:08Donc ça donnait une population extrêmement jeune
05:10qui pouvait se battre quasiment jusqu'à la fin de l'espérance de vie.
05:13Aujourd'hui, on n'en est pas là.
05:15La Russie, une fois la guerre terminée, aura beaucoup de problèmes à régler,
05:19y compris dans les parties de l'Ukraine qui ont été réunifiées à son territoire.
05:24Et en plus, il y a un problème de manœuvre.
05:26C'est le principal problème de l'économie russe,
05:27on pourra peut-être en parler, c'est la main d'œuvre.
05:30Donc non, la Russie ne menace personne.
05:32En revanche, effectivement, la défaite militaire annoncée
05:35pour l'Union européenne, pour la Commission européenne,
05:38pour les principaux bellicistes européens,
05:41c'est-à-dire Emmanuel Macron, Mertz et Stormer,
05:44eh bien, effectivement, cette défaite militaire
05:47peut avoir des conséquences politiques, et c'est ça qui leur fait peur.
05:50Et surtout, ça met en évidence que les deux promesses
05:52qui avaient été à la base de la construction européenne,
05:56c'est-à-dire la paix et la prospérité,
05:58sont un échec total, et que non seulement on est en guerre,
06:01non seulement on est pauvre, mais qu'en plus on va perdre la guerre.
06:04Donc c'est ça, en fait, qui fait peur au général Mandon.
06:08– Oui, Aloy, il avance aussi à un argument
06:10qui peut-être plus recevable, si j'ose dire,
06:12c'est celui de l'argument psychologique qui dit que Moscou a la perception
06:15d'une Europe collectivement faible, là il ne ment pas,
06:19au moment de s'asseoir à nouveau autour de la table pour envisager la paix,
06:22cet élément psychologique n'est pas sans valeur.
06:25Il y a une forme de désinhibition de la Russie à l'égard de l'Europe.
06:28– Je pense, je suis assez d'accord.
06:32Le fait est que je vois ce matin, par exemple,
06:33je suis passé sur une chaîne russe par conférence vidéo,
06:39et en fait, finalement, la réaction sur les propos du général Mandon,
06:45ça suscite plutôt la plaisanterie qu'autre chose.
06:49C'est vrai que l'Europe ne fait ni peur, ni envie désormais, c'est terminé.
06:53Donc effectivement, on est, comme disent les jeunes,
06:55l'Europe est un personnage non joueur,
06:56l'Union européenne est un personnage non joueur,
06:58et finalement, le seul moyen pour que la France retrouve de l'influence,
07:01il faudrait qu'elle quitte l'Union européenne,
07:02ou en tout cas sa diplomatie,
07:04et puis surtout, on retrouve les moyens aussi de la puissance,
07:06c'est-à-dire une économie performante, une armée digne de ce nom.
07:09Vous soulignez le fait que, effectivement,
07:11la Russie a déjà, en fait, une armée d'un million et demi d'hommes,
07:14dont la moitié se bat, donc si on en croit Vladimir Poutine,
07:17700 000 sur le front, donc en fait, c'est la première armée du monde
07:19du point de vue de l'efficacité,
07:21avec un complexe militarien industriel hors du commun qui fonctionne derrière.
07:25Et effectivement, en face, il n'y a rien, il n'y a rien.
07:29Et surtout, encore une fois, le problème de Mandon, encore une fois,
07:32c'est si jamais il voulait vraiment préparer la France à la guerre.
07:34– Dans ce cas, vous arrêtez la propagande LGBT dans les écoles,
07:38vous faites des écoles pour les garçons et pour les filles,
07:39vous apprenez aux filles à devenir infirmières,
07:41vous apprenez aux garçons à devenir des soldats,
07:43déjà vous leur apprenez à défendre la patrie,
07:45et ensuite, une fois qu'ils seront prêts à mourir pour la patrie,
07:47vous allez essayer de leur expliquer que maintenant,
07:49il faut aller mourir dans la steppe ukrainienne
07:51ou alors dans la Baltique pour sauver l'Estonie.
07:56– Emmanuel Macron est arrivé pour défendre son ami,
08:00généralement donc, qui est un proche de la Macronie,
08:03il dit, on n'a pas compris son propos,
08:07en fait, ce qu'il voulait, c'est un choc,
08:08un choc en forme de test pour dénoncer toutes les formes d'actions
08:11que la Russie pourrait mener, et donc des actions violentes,
08:13la guerre, mais aussi des actions non violentes,
08:16mais tout aussi troublantes, on parle des cyberattaques,
08:19de la coercition et des actions hybrides, par exemple.
08:22– Oui, la première remarque qu'on peut faire,
08:24c'est déjà, c'est la première fois qu'on a un chef d'état-major de l'armée
08:26qui est un pilote.
08:27Donc, c'est pas quand même, et j'ai beaucoup de respect
08:30pour les pilotes de chasse.
08:33– Vous avez pas fait Saint-Cyr ?
08:33– Non, je n'en pranche pas d'avoir pas fait Saint-Cyr,
08:35on a eu l'amiral Langsad, on peut très bien avoir un amiral,
08:37il faut quelqu'un qui est commandé à des hommes,
08:39donc qui est commandé, je ne sais pas, un porte-avions,
08:41une frégate, un ensemble, voilà.
08:44– Voilà, où pour moi l'idéal, c'est surtout pour une armée
08:47comme une armée française, c'est un général de l'armée de terre,
08:50même si je pense que Burkard et Lecointre,
08:53les deux derniers, ont été en dessous de tout,
08:56malgré tout, ils avaient du charisme,
08:58il y avait un certain charisme de soldats
09:00qui ont commandé à d'autres soldats.
09:01Et là, on a l'impression d'avoir un bureaucrate,
09:04un haut fonctionnaire, un énarque,
09:06qui n'a absolument aucun charisme,
09:08et donc qui est là, parce que visiblement,
09:10il est très proche d'Emmanuel Macron,
09:11et puis qui balance des…
09:13je pense qu'il ne s'attendait pas à ce que ce soit repris.
09:15Finalement, c'est quoi cette conférence devant les maires de France ?
09:18Des gens, personne ne comprend pourquoi ils parlent de ça,
09:20et donc je pense qu'il s'est fait piéger,
09:22parce que justement, il n'est pas à sa place.
09:25Et voilà, il n'y a qu'après qu'Emmanuel Macron vole à son secours,
09:28de toute manière, en soi, il a eu ce qu'il voulait,
09:30c'est-à-dire qu'il a voulu un choc,
09:32mais le choc s'est retourné contre eux,
09:34et encore une fois, ça prouve qu'il ne vit pas dans la France réelle.
09:38La France réelle, les pères de famille, les mères de famille,
09:40ils élèvent leurs enfants pour, le cas échéant,
09:43aller jusqu'au sacrifice suprême pour la patrie.
09:45Alors peut-être qu'on n'est pas nombreux,
09:47mais en tout cas, moi, dans mon milieu,
09:49il n'y a pas de problème par rapport à ça.
09:50– On va partir à Genève, parce que ce mercredi,
09:53se sont ouverts les pourparlers de paix à Genève,
09:56le document de travail promu par les États-Unis étant 28 points,
10:00et a suscité beaucoup de débats.
10:01Le dernier communiqué conjoint États-Unis-Ukraine date de lundi dernier,
10:05c'est en début de semaine,
10:06il affirmait que le futur accord de paix
10:08devra pleinement respecter la souveraineté de l'Ukraine.
10:11Peut-on être prudemment optimiste ?
10:13– Alors, on peut être prudemment optimiste,
10:16je pense que de toute manière,
10:182026 verra la fin des combats,
10:20je pense qu'on peut être assez…
10:21mais d'une manière ou d'une autre.
10:23– Attention, vous aviez m'ont dit qu'il faut s'engager sur ces dates.
10:25– Je prends le risque, je n'en ai pas pris,
10:27mais là, quand je regarde l'état de l'armée française,
10:30l'état de l'armée ukrainienne,
10:32l'état de l'économie ukrainienne,
10:33l'état de l'économie européenne,
10:36l'état de l'économie…
10:37le fait que l'Amérique ne paye plus,
10:38donc si toutes ces données-là continuent comme ça,
10:42ça veut dire qu'en 2026, je ne dis pas un traité de paix,
10:45je dis l'arrêt des combats, d'une manière ou d'une autre.
10:48Donc, on peut être optimiste.
10:49Cela dit, je vois pas mal de points.
10:51Alors, en plus, on ne sait pas trop exactement quels sont ces points.
10:53Ça sort dans la presse, il y a des contre-propositions,
10:56dont on nous dit que…
10:56Rubio dit qu'il n'a pas vu passer cette contre-proposition,
11:02ce qui est grotesque.
11:03Les 24 points de l'Union européenne, c'est tout simplement idiot.
11:06Mais voilà, donc, ce qui est clair,
11:07c'est que ça paraissait inimaginable il y a six mois.
11:11– Ce qui est clair qu'on retient,
11:12c'est la création d'une zone tampon démilitarisée
11:14et neutre dans la partie de l'oblaste de Donetsk.
11:16L'Ukraine renonce à son projet d'entrée dans l'OTAN,
11:19réduction à 60 000 soldats, 600 000 soldats ukrainiens,
11:24et amnistie générale, y compris pour les crimes de guerre,
11:26visant le président Poutine.
11:31– Oui.
11:31– Ça, c'est des quatre grands points qui font débat
11:33avec la levée progressive des sanctions occidentales aussi.
11:35– C'est pour ça, il y a des choses…
11:37Déjà, en admettant que Zelensky valide ça pour la Thanksgiving,
11:41c'est ce qu'il a dit, c'est-à-dire le 27 novembre,
11:44après, ce sur quoi ils seront tombés d'accord
11:46doit être envoyé à la Russie.
11:47Vladimir Poutine a plutôt bien accueilli en disant
11:49que ça peut servir de base aux négociations.
11:52Mais par exemple, moi je pense qu'une armée d'armistice
11:54de 600 000 hommes, ça ne passera pas.
11:56En 1919, on a imposé une armée d'armistice
11:59de 100 000 hommes à l'Allemagne.
12:01Et la Prusse, enfin le Zemreich, c'est autre chose
12:03que ce qui va rester de l'Ukraine.
12:04La France s'est vue imposer une armée en 40 de 100 000 hommes.
12:07Donc 600 000 hommes, à mon avis, ça n'ira pas.
12:09Si on me souvient bien, l'accord qui aurait dû être signé
12:12en avril 2022, c'était de 150 000 hommes.
12:14Ce qui me paraissait là aussi beaucoup.
12:16Donc voilà, ce qui est clair, c'est qu'on est au début
12:18d'un processus de négociation.
12:20Ce que voudraient les Européens, c'est un cessez-le-feu.
12:23Ce qu'on a cru comprendre il y a quelques mois,
12:24c'est que la Russie serait d'accord pour un cessez-le-feu,
12:27à condition que Kiev retire ses troupes du Donbass.
12:31Mais par exemple, de ce qu'on sait de cet accord,
12:34les Russes ne se satisferont pas pour la signature d'un traité,
12:37de simplement geler la ligne de front dans la région de Zaporogé
12:41et de Kherson, qui font partie désormais du territoire russe
12:47depuis le référendum de septembre 2022.
12:49Donc il y a des tas de choses sur lesquelles les Russes
12:52risquent de ne pas être d'accord.
12:54En plus, ils ne sont pas pressés.
12:55Je peux vous dire que, de ce que je vois,
12:57j'écoute un peu les réactions, ils disent qu'on n'est pas pressés.
13:01Et puis il y en a beaucoup qui veulent aller jusqu'à Odessa
13:03et qui ne se contenteront pas, ne veulent pas se contenter du fait
13:07qu'on va démilitariser Odessa, de nouveau arrêter les répressions
13:10contre la langue russe et contre l'orthodoxie.
13:13Ça ne suffira pas.
13:14Je crois que la majorité des Russes,
13:18et ça Poutine doit le prendre en compte,
13:20a consenti à des sacrifices.
13:22Ils voient que la victoire maintenant est inévitable.
13:25Donc ils veulent aller jusqu'au bout.
13:26– Et pourtant, comment vous considérez qu'en France,
13:28ce document de travail qui a été présenté par Donald Trump
13:31est considéré comme trop favorable à la Russie ?
13:33Ce qui fait dire d'ailleurs au quotidien d'Extreme-Gauche le monde,
13:36Trump veut faire cesser le bain de sang
13:38en prenant le parti de l'agresseur au détriment de l'agressé.
13:43C'est le sentiment général, puisque le monde l'utile…
13:45– Oui, ça c'est de la moraline.
13:46Si vous voulez, si j'avais vécu en 1870,
13:50j'aurais été très triste qu'on perde l'Alsace-Lorraine,
13:52d'autant plus que je suis à moitié Lorrain.
13:54Mais après, il y a la réalité.
13:57La réalité du champ de bataille,
13:58la réalité du champ de bataille, c'est que l'Ukraine est en train de perdre.
14:01En fait, si les Européens étaient raisonnables,
14:04ils diraient oui à ce que propose Trump.
14:06Parce que Trump, ce qu'il leur propose, c'est qu'effectivement,
14:08les gains russes, même au maximum,
14:11ne se limiteront à ces quatre régions plus la Crimée.
14:15Si jamais on attend trop,
14:16si jamais on laisse se passer la campagne d'hiver qui arrive,
14:20si ça se trouve, dès que la Russie contrôlera par exemple
14:2370% de la région de Tarkov,
14:25elle fera un référendum, c'est la limite, c'est 70%.
14:27Évidemment que les habitants de la région de Tarkov voteront
14:30pour leur attachement à la Russie.
14:32Et donc, ça fera encore une région en moins,
14:33en plus une région industrielle.
14:35Et ça peut finir comme ça jusqu'à Odessa.
14:37Le problème, c'est qu'en face de nous,
14:38on a des acteurs, je pense, irrationnels.
14:41Et qui ont beaucoup à perdre de la paix.
14:43Je pense que Macron, lui, ce qu'il voudrait,
14:44c'est que ça tienne au moins jusqu'à la fin de son mandat.
14:48Merz, c'est à peu près pareil.
14:50Et Starmer aussi, surtout en Allemagne et en Angleterre,
14:54vous avez les nationalistes qui sont en train de pousser.
14:56Et les nationalistes, en Allemagne, en Angleterre,
14:59comme en France, sont contre la guerre.
15:01Donc, effectivement, il faut qu'ils tiennent le plus longtemps possible.
15:04Et donc, en fait, ils vont, encore une fois, je dis,
15:07ils sont dans le bunker en espérant qu'un miracle va se produire
15:10qui va changer le cours de l'histoire.
15:12Non, c'est terminé.
15:13Donc, ce n'est pas la question que ce soit gentil ou méchant
15:15que les Russes gagnent.
15:17Le fait est qu'ils gagnent sur le terrain.
15:19On va voir ça.
15:19Parce que les Européens cherchent à imposer, à cesser le feu,
15:22avant la décision d'un accord possible de paix en bonne et due forme.
15:27Et c'est aussi moyen de rappeler que les combats continuent de faire rage sur le terrain.
15:32L'armée russe progresse, de toute évidence, dans l'est de l'Ukraine.
15:34Alors, le 20 novembre dernier, l'armée russe a revendiqué
15:36la prise de la ville de Koupians.
15:38Qu'est-ce que vous confirmez cela ?
15:39Parce que l'Ukraine a rejeté…
15:42– Si, c'est le chef d'état-major qui l'a dit.
15:45Mais ils ont aussi rejeté l'information que les Russes avaient pris Barhmout,
15:49qu'ils avaient pris FDIFK, qu'ils ont pris Bacroft.
15:52Ce qui se passe, c'est qu'il faut nettoyer la ville.
15:54Notamment, aujourd'hui, la forme de guerre a complètement changé.
15:57On a plus affaire à des petits groupes qui s'infiltrent, qui pénètrent.
16:00Et même une fois que vous tenez la ville,
16:01il faut aller les chercher dans les sous-sols.
16:02Donc, oui, la ville de Koupiansk est tombée.
16:05– L'idée, c'est l'isolement de toute la partie est de l'Ukraine.
16:07– C'est ça. L'idée, en fait, les Russes veulent éviter d'avoir…
16:10Et aujourd'hui, c'est possible, étant donné la configuration du terrain,
16:12puisque le niveau de densité urbaine baisse,
16:15le niveau de densité industrielle baisse.
16:17Donc, on peut faire des grands encerclements.
16:19C'est ce qu'on a observé à Pachrovsk.
16:20C'est ce qu'on va observer à Konstantinovka.
16:22C'est ce qu'on va observer à Slavyansk-Kramatorsk.
16:24Donc, c'est ce qu'on observe sévère.
16:26C'est parce que vous dites que le front progresse partout.
16:29– Oui. En fait, sur les 1 000 km de front, on est d'accord à peu près,
16:32l'armée russe exerce une poussée permanente.
16:34Ça, je suis d'accord, mais pour autant, les gains territoriaux sont,
16:37selon les sources, de 200, 300, 500 km carré.
16:42Ce n'est pas très significatif, finalement.
16:44– Oui, mais je vais vous donner un exemple.
16:45En 1918, lorsque les Allemands capitulent,
16:48ils contrôlent encore une partie de l'Alsace, la Belgique et le Luxembourg.
16:51Donc, ça ne sert à rien de compter les kilomètres carrés.
16:54En revanche, ce que maintenant, vous vous entendez,
16:56y compris dans les médias de grand chemin, c'est que, par exemple, on dit,
17:00oui, c'est vrai que là, les Russes, une fois qu'ils ont franchi le Donbass,
17:02ils arrivent dans un paysage qui n'a plus rien à voir avec ce qu'ils ont connu dans le Donbass,
17:06où c'est quand même plus vallonné.
17:07Et vous avez 167 habitants au kilomètre carré dans le Donbass.
17:11Vous en avez 27 du côté d'Odessa.
17:14Donc, si vous voulez, on arrive dans un paysage complètement ouvert.
17:17Vous regardez simplement une carte, vous voyez que des grandes agglomérations,
17:19il y en a de moins en moins.
17:21Et surtout, autour, on peut facilement manœuvrer pour les encercler.
17:24Donc, ça ne sert à rien de compter les kilomètres carrés.
17:26Ce qu'il faut regarder, c'est les prises des nœuds importants.
17:29Par exemple, la prise de Barkmout était importante.
17:32Peu importe qu'elle ait été réduite en sang, la prise de FDFK était importante.
17:35La prise de Pakrovsk est extrêmement importante.
17:38La prise de Séversk, qui aussi est imminente, est extrêmement importante.
17:42Parce que ça ouvre un espace opérationnel dont la Russie va proposer.
17:46La Russie, en fait, la stratégie qui a été adoptée à l'été 2022,
17:50quand les Russes ont vu que l'OTAN allait s'investir au maximum dans la guerre,
17:53c'est une guerre d'usure.
17:55Et aujourd'hui, cette guerre d'usure a porté ses fruits.
17:58Les réserves ukrainiennes sont réduites à peau de chagrin.
18:01Et maintenant, on a réussi à l'initiative sur la totalité du front.
18:04– Malgré les cinq mois d'hiver qui se passent.
18:06– Ça, effectivement.
18:08Alors, généralement, ce n'est pas tellement l'hiver qui empêche la guerre.
18:11C'est plutôt les intersaisons.
18:13Parce que le terrain est détrempé, la fameuse Raspucytsa.
18:15Soit parce qu'il pleut, il y a les pluies d'automne.
18:17Soit parce qu'il y a le dégel en mars-avril.
18:20Et en fait, ce qu'on découvre là, c'est que…
18:22Et je me suis fait surprendre aussi.
18:24D'ailleurs, j'étais surpris que les Russes attaquent le 24 février.
18:26Puisque c'était juste avant la Raspucytsa.
18:28Et en fait, je pense que ce qui a joué, c'est que par rapport…
18:30Depuis 1945, on a quand même pas mal asphalté en Ukraine.
18:35Et que surtout, la Raspucytsa, même si elle peut poser des problèmes logistiques,
18:38en gros, vous pouvez combattre en ville.
18:40Pour l'instant, les zones sur lesquelles on combat, c'est en ville.
18:43Et en ville, la Raspucytsa ne joue pas un rôle aussi déterminant.
18:45– Est-ce que c'est pour ça qu'on revoit le retour des chars de combat
18:47qu'on n'avait pas vu pendant des semaines,
18:49qui depuis plusieurs semaines réapparaissent ?
18:51Comment on peut interpréter cette information ?
18:53– Je pense qu'à un moment, il faut percer brutalement.
18:55Alors, ce qui est intéressant, c'est la composition, en fait,
18:58de ces colonnes d'assauts mécanisés, comme ça je les ai appelées.
19:02Devant, vous avez toujours un char.
19:03Les Russes s'appellent ça le Tsarmangal.
19:04C'est le barbecue, en fait.
19:06Donc, on a mis des grilles partout pour éviter les drones.
19:09Ils sont en colonne.
19:10Ils avancent, pareil, sur des routes pour éviter les mines.
19:14Parce que souvent, non seulement il y a la Raspucytsa,
19:17mais en plus, c'est bourré de mines.
19:19Donc, il y a un déminage initial.
19:21Et derrière, vous avez des véhicules jetables,
19:23c'est-à-dire des MTLB, des BTR,
19:25qui sont plus ou moins protégés.
19:28Ils déposent l'infanterie, ils repartent.
19:30Et s'ils se font détruire, ce n'est pas trop grave,
19:31parce qu'on en a en stock autant qu'on en veut.
19:36Donc, je pense que c'est ça, aujourd'hui.
19:37C'est pour ça qu'on voit, effectivement, maintenant,
19:38le retour de la colonne d'assauts mécanisés.
19:41Mais, malgré tout, pour l'instant, ce qui domine,
19:43c'est quand même les drones.
19:44Cela dit, pour l'instant, parce que la technologie change extrêmement vite.
19:47Les Russes avaient du retard sur les drones du champ de bataille en 2022.
19:52Aujourd'hui, ils ont une avance considérable,
19:54non seulement dans la technologie, mais dans l'organisation.
19:57Donc, effectivement, je pense que tout est possible.
20:00Le commandement russe s'adapte au terrain,
20:04et les mauvais ont été dégagés.
20:06Et maintenant, on a une armée russe qui est à son zénith.
20:08On est en 1944.
20:10– Il y a une intensification des frappes, des installations électriques.
20:13On voit aussi une stratégie mûrement réfléchie du côté russe.
20:15Mais c'est l'idée de s'en prendre aussi aux populations civiles.
20:18– Malheureusement, oui, c'est le cas.
20:20Cela dit, la guerre entre la Russie et l'OTAN et l'Ukraine
20:25est une guerre qui fait plus de morts chez les militaires que chez les civils.
20:28C'est très rare depuis le début du siècle dernier.
20:33Après, effectivement, cela dit, ne plus avoir d'électricité ou de chauffage,
20:37c'est une chose, vous pouvez toujours vous en aller.
20:39Mais vous ne pouvez pas d'un côté…
20:42Vous aviez, par exemple, tous les partenaires industriels de l'Ukraine
20:45qui se vantaient de produire…
20:47Rheinmetall s'est dit, nous allons produire en Ukraine des munitions.
20:50Dans ce cas, oui, mais vous n'avez plus d'électricité.
20:52Donc, vous allez faire tourner comment votre usine ?
20:54Vous ne pouvez pas à la fois vous vanter de fabriquer des munitions, des drones, etc.
20:58Et puis se plaindre que les Russes tapent sur la production énergétique.
21:02Et de toute manière, l'Ukraine, les otanokéviens font absolument la même chose du côté russe.
21:07Ils tapent sur les raffineries, ils tapent sur les…
21:09Simplement, leurs moyens sont bien plus limités.
21:11Donc, ils font ce qu'ils peuvent, mais ils ne peuvent pas grand-chose.
21:14Mais globalement, frapper sur les installations énergétiques,
21:17même quand ça tombe du côté russe, c'est de bonne guerre.
21:19Ce qui est un crime de guerre, c'est quand vous délibérément, vous voulez tirer sur des civils.
21:24Et côté russe, je pense que ce n'est pas la politique qui est suivie.
21:29Et globalement, même côté ukrainien, ça arrive de temps en temps.
21:31Il y a eu des crimes de guerre assez monstrueux qui ont été commis dans la région de Kursk.
21:35Mais globalement, on essaie quand même, en plus les munitions coûtent cher,
21:38de ne pas tirer, de se faire plaisir et de tirer sur un marché à Donetsk,
21:43comme ça a été le cas pendant 8 ans jusqu'en 2022.
21:47– En 2025, on est en 2025.
21:49On s'aperçoit que l'économie russe est résiliente, mais vulnérable.
21:54Elle continue de croître, mais à un rythme qui quand même se ralentit.
21:56Les sanctions portent leurs fruits.
21:58Est-ce que la Russie, même en les contournant partiellement,
22:00n'arrive pas complètement à réduire l'impact négatif ?
22:05– En fait, les sanctions n'ont rien à voir avec les difficultés économiques de la Russie.
22:09La difficulté économique de la Russie, c'est lié, ou alors si,
22:12parce que la Russie a dû se mettre à produire ce qu'elle importait.
22:14Donc en fait, il y a toute une hyper-industrialisation qui s'est mise en place.
22:19Et en attendant que toutes les usines soient dotées de robots,
22:23il faut organiser une migration de travail.
22:25Il faut pallier le fait qu'effectivement, il n'y a pas assez de travailleurs.
22:31Mais ça, ce n'est pas lié à la guerre.
22:32Parce que, si vous voulez, quoi qu'il arrive,
22:34l'armée d'un million et demi d'hommes, la Russie a l'intention de la maintenir.
22:38Donc même si la paix arrivait aujourd'hui, vous n'auriez peut-être pas plus de…
22:41Vous auriez peut-être 100, 200 000 soldats qui retourneront travailler à l'usine, peut-être.
22:47Mais globalement, il manque 2 millions de travailleurs en Russie.
22:50Donc c'est soit de l'immigration de travail sur le modèle émirati,
22:53c'est ce que les Russes sont en train de mettre en place,
22:55soit des robots, c'est aussi ce qui est en train de se mettre en place,
22:57soit il faut ralentir l'économie.
22:59Et la Banque centrale a choisi d'augmenter les taux directeurs de manière abusive.
23:04À mon avis, c'est une mauvaise idée de Mme Nabluina.
23:08Et ça a fait baisser, effectivement, la croissance,
23:11qui était à 4,5% en 2024 et qui, là, va tomber peut-être à moins de 1%.
23:15Et je pense que le problème économique russe, c'est davantage la Banque centrale que les sanctions.
23:21Les sanctions ont un effet extrêmement bénéfique, par exemple, dans l'aéronautique.
23:24La Russie, en 2030, sera totalement souveraine pour remplacer les moyens courriers d'Airbus ou Boeing.
23:34Ils ont leur propre projet, totalement russifié.
23:38Et ça, ça ne serait pas arrivé sans les sanctions.
23:40Moi, si vous vous souvenez, j'ai toujours été y compris depuis 2014, je suis pour les sanctions.
23:45Parce que quand vous habitez le pays le plus riche du monde,
23:47si vous n'avez pas de sanctions, vous avez tendance à vous laisser, à vous reposer sur vos lauriers.
23:51Là, vous n'avez pas le choix.
23:52Et donc, les Russes ne sont jamais aussi bons que quand on les menace.
23:55– Oui, mais alors, finalement, vous voyez, je lisais le rapport de l'IFRI,
23:59l'Institut français des relations internationales,
24:01et il dit que certains segments industriels russes souffrent déjà de ce qu'ils citent de produits obsolètes,
24:06de problèmes structurels que vous devez rencontrer sûrement dans votre vie de tous les jours à Moscou.
24:12Vous me dites, non, ce n'est pas cela.
24:13Mais en réalité, vous considérez qu'il y a quand même ces problèmes de produits obsolètes,
24:18nés d'un manque de main-d'œuvre.
24:18Donc, ce n'est pas la même raison, mais ça aboutit quand même à cette difficulté-là pour la Russie.
24:23– Écoutez, non, alors je peux vous dire à Moscou, je ne vois pas, on manque de rien.
24:26Il y a d'ailleurs, même au début du conflit, où on surveillait davantage les importations,
24:30je me suis fait fabriquer un ordinateur extrêmement puissant,
24:33avec le dernier processeur Intel pour pouvoir monter mes vidéos,
24:37je l'ai importé sans aucun problème.
24:39Donc, on a accès à absolument tout.
24:41Maintenant, il est vrai que la Russie, comme les pays d'Europe,
24:45sont en retard du point de vue technologique par rapport aux pays asiatiques.
24:48Ça, c'est une réalité.
24:49Et une réalité dont est la conscience, mais par exemple,
24:51la Russie est capable de produire des semi-conducteurs
24:53pour mettre dans ses missiles, pour mettre dans une voiture.
24:56Évidemment, fabriquer un téléphone intelligent pour éviter les anglicismes,
25:01elle n'en est pas capable, mais nous non plus.
25:03Ou alors, elle peut les assembler, mais les composants viendront de Taïwan,
25:09de Chine continentale.
25:11Donc, voilà.
25:12Et je pense, d'ailleurs, la Russie, contrairement aux pays de l'Union Européenne,
25:17essaie de franchir petit à petit des étapes pour graver des microprocesseurs.
25:21Là, ils sont en fabrication de série à 350 nanomètres,
25:25ils seront à 130 l'année prochaine.
25:27Alors, c'est sûr, ce n'est pas aujourd'hui…
25:29Après, c'est beaucoup de marketing,
25:30mais je crois que les Taïwanais sont à 2 nanomètres, etc.
25:35Mais cela dit, pour une grande partie de l'industrie,
25:39c'est largement suffisant et la production est en augmentation.
25:44Donc, non, si vous voulez, les problèmes de l'économie russe sont vertueux.
25:49C'est parce qu'il y a une pénurie de main-d'œuvre,
25:51parce que l'économie est en surchauffe.
25:53Ça n'a rien à voir avec les problèmes qu'on connaît en France ou en Allemagne,
25:56où les problèmes économiques sont fondés sur le fait
25:59que l'énergie coûte trop cher et que donc la production européenne n'est plus rentable.
26:03Et c'est pour ça que BASF a quitté l'Allemagne pour partir s'installer aux États-Unis.
26:06C'est pour ça que les paysans, ou les paysans aussi d'ailleurs,
26:10les boulangers, les pâtissiers français étaient dans la rue il y a un an et demi
26:14parce qu'ils n'arrivent plus à payer la note d'électricité.
26:17Voilà, ça, c'est des problèmes extrêmement graves qui frappent la production.
26:23En Russie, on n'a pas ce genre de problème.
26:24– Est-ce qu'on n'en avance pas vers une iranisation de l'économie russe ?
26:28Ce n'est pas de moi, c'est toujours de l'IFRI,
26:30une économie qui adopte des traits similaires finalement à l'économie iranienne.
26:34Selon l'IFRI, produit obsolète, difficulté d'innovation,
26:37et aussi un modèle qui est maintenant centré sur l'effort de guerre.
26:40Ce qui va devenir finalement une difficulté aussi.
26:42– Non, le modèle n'est pas centré sur l'effort de guerre.
26:45– Je sais pas si c'est bien l'IFRI.
26:46– Oui, mais ce n'est pas l'IFRI déjà, c'est l'IRRI,
26:48parce que dans le rapport qu'ils ont publié, la France n'existe pas.
26:52C'est l'Europe, comme si la Russie va attaquer l'Europe.
26:55Bon, excusez-moi, je ne pense pas qu'ils en aient envie,
26:57mais s'ils attaquent l'Estonie, je me sentirais très moyennement motivé.
27:01– C'est un rapport sérieux pourtant, non ?
27:02– Non, ce n'est pas sérieux, je l'ai lu, déjà par exemple sur la partie économique,
27:08le rédacteur explique que le fonds souverain russe est quasiment vide,
27:15et que depuis 2023 il n'a pas été approvisionné.
27:18Or, vous allez sur le site du ministère des Finances russe,
27:20c'est lui qui gère le fonds souverain,
27:22vous voyez qu'il est à 13 milliards de roubles depuis des années,
27:26même avant l'opération militaire spéciale,
27:30et qu'effectivement le gouvernement russe tape dedans légèrement
27:33en début d'année pour combler le déficit budgétaire,
27:38et puis après tout doucement, avec l'argent qui est prévu sur le pétrole,
27:41il revient à 13 000 milliards.
27:42Donc par exemple, il y a des informations qui sont des mensonges, délibérées,
27:46ou alors c'est un manque de professionnalisme qui est assez effrayant,
27:49ou alors c'est l'IA qui a réédigé ça et donc…
27:51– C'est la faute de chat de GPT.
27:53– Franchement, une erreur aussi lourde, c'est quand même…
27:58et surtout, par exemple, vous prenez la réserve de change russe,
28:01les réserves de change russe n'ont jamais été aussi élevées
28:03que depuis que Vladimir Poutine est arrivé,
28:05c'est-à-dire en gros depuis la fin de l'URSS,
28:07à 732 milliards de dollars,
28:11c'est-à-dire que même si l'Union Européenne vole les 200 milliards,
28:16les réserves de change russes restent parmi les plus importantes au monde.
28:19Donc il y a beaucoup de…
28:22Enfin, il y a énormément sur les questions économiques,
28:23notamment c'est très mauvais,
28:25et finalement sur les questions, je dirais stratégiques,
28:28démographiques, économiques,
28:31on ressasse ce qu'on a pu trouver dans le monde,
28:34Mediapart, Le Figaro, depuis 4 ans.
28:37Et ça fait 4 ans qu'ils se trompent.
28:39Même Scott Besant, le secrétaire d'État au Trésor américain,
28:42qui est pour les sanctions contre la Chine, la Russie, etc.,
28:44il a fini par dire, si vous en êtes au 19ème paquet de sanctions,
28:48c'est que ça ne marche pas.
28:49Donc il faut arrêter.
28:50– Donc l'iranisation de la société russe ?
28:52– Non, non, non.
28:53Mais en plus, ça veut dire quoi l'iranisation ?
28:55Je trouve que les Iraniens, ils ne s'en sortent pas si mal.
28:58Vous avez vu comment ils ont riposté à l'attaque israélienne ?
29:01Ils avaient contre eux le complexe mito-industriel américain,
29:04le complexe mito-industriel israélien,
29:07et finalement il a fallu que Trump vienne à la rescousse de Netanyahou,
29:10parce que ça se passait très mal.
29:11Donc moi les Iraniens, je les trouve plutôt efficaces,
29:14mais cela dit non, la Russie a un niveau d'excellence dans certains domaines,
29:18notamment le nucléaire,
29:20c'est la Chine qui construit le plus de centrales, mais c'est chez elle,
29:24mais la Russie est le premier exportateur de technologies nucléaires,
29:27d'ailleurs Framatome a un accord avec Rosatome,
29:30donc il y a des domaines dans lesquels la Russie est extrêmement performante,
29:35bien plus performante que l'Union européenne,
29:36et surtout c'est une économie de production.
29:38Selon les chiffres de la Banque mondiale, 2021,
29:42donc avant même cette hyper-industrialisation auquel on assiste,
29:46l'économie russe c'est 32%, c'était de l'industrie et de la construction,
29:51quand c'était 28% en Allemagne,
29:5318% en Italie et 16% en France.
29:57Aujourd'hui en France on est à moins de 10% d'industrie dans notre PIB,
30:01donc les fondamentaux russes sont excellents,
30:03et au contraire je pense qu'on va assister à l'arrivée de produits transformés,
30:09d'ailleurs il y a énormément d'usines qui sont construites pour transformer sur place,
30:12par exemple le gaz, le gaz pour produire de l'engrais,
30:15pour produire différents matériaux de construction sur une base chimique,
30:21donc non la Russie se porte autant bien,
30:24elle a des problèmes économiques mais qui sont bien moindres
30:26que ceux qu'on peut rencontrer dans les grandes économies européennes par exemple.
30:32– Merci beaucoup Xavier Moreau, vous voyez c'est passé très très vite,
30:35j'ai encore beaucoup beaucoup de questions,
30:36ce sera pour la prochaine fois, on se voit régulièrement
30:38et c'est avec plaisir que c'est sur TVL.
30:40– Je reviendrai avec plaisir, merci pour votre invitation.
30:42– Sous-titrage Société Radio-Canada
30:47– Sous-titrage Société Radio-Canada
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