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00:0013h, 14h, Europe 1 Info.
00:03Et à 13h22 sur Europe 1, on vous retrouve avec vos deux chroniqueurs du jour.
00:06Kali Mathias, Thomas Bonnet, journaliste politique à CNews, et les journalistes Yvan Youfold.
00:10Bonjour et bienvenue à tous les deux.
00:11Bonjour Kali, bonjour à tous.
00:13Le 24 janvier 2025, alors que le jeune Elias, 14 ans, sort de son entraînement de football,
00:18il subit une tentative de raquette, il s'oppose à ses deux agresseurs, jeunes agresseurs,
00:23et il est mortellement poignardé au thorax, à la machette par l'un d'entre eux.
00:26Le mois dernier, un rapport de l'inspection générale de la justice a mis en lumière l'accumulation des défaillances
00:31ayant conduit à la mort de ce jeune homme.
00:34Écoutez la réaction de sa mère, Stéphanie Bonhomme, elle était l'invité de Sonia Mabrouk ce matin sur CNews et Europe 1.
00:40Ce rapport montre une cartographie des dysfonctionnements, des carences du système judiciaire,
00:49de la prise en charge des mineurs délinquants.
00:52C'est vraiment la chronique d'une mort annoncée.
00:55Et on voit tout cet enchaînement qui va conduire à la mort de notre enfant.
01:02En lisant ce rapport, nous voyons que la justice n'a pas protégé Elias,
01:06et nous avons comme message pour les autres parents
01:09que la justice des mineurs aujourd'hui ne va pas protéger la société.
01:15Et c'est le message qui est important face à ce rapport.
01:18La parole des victimes, on en parle souvent sur notre thème, de l'importance de les entendre.
01:23Ce qu'elle dit, vous les avez entendus, ces mots, ils sont gravissimes.
01:27Nos enfants ne sont pas protégés, dit-elle.
01:29Yvan Riouffol.
01:30Harmonie Comine, avant elle, cette épouse d'un gendarme, Comine, qui avait été tuée par un refus d'obtempérer,
01:37avait dit de la France que la France avait tué son mari.
01:42Donc on est dans cette même révélation d'une colère enfouie,
01:47qui est celle de toutes les victimes qui aujourd'hui se sentant oubliées et mal représentées,
01:52et singulièrement au cœur de la justice, prennent la parole,
01:54et somme la justice d'avoir à rendre des comptes.
01:57Ce qui est très intéressant aujourd'hui, c'est de voir effectivement que cette mère de famille,
02:00qui a été remarquable dans son expression ce matin, je l'ai écouté,
02:04demande à ce que les magistrats écoutent les victimes,
02:07et que si les magistrats ne veulent pas écouter les victimes, les victimes se fâcheront.
02:10C'est-à-dire qu'il y a une mise en perspective d'une sorte de légitime défense
02:16dans laquelle seraient placées aujourd'hui les familles de victimes
02:20face à une justice qui, a priori, ne les entend pas.
02:24Car il y a un mot que cette mère de famille a prononcé sans vouloir le prononcer,
02:29qui est celui que je ne retrouve plus à l'instant, mais qui va me revenir.
02:36Vous allez le retrouver, je vous donnerai la parole.
02:38Mais je voulais rebondir, vous disiez la colère enfouie des victimes ou de leurs proches,
02:42mais elle n'est plus du tout enfouie la colère.
02:45Thomas Bonnet.
02:45C'est la vraie différence avec le monde d'avant, si je puis dire.
02:49C'est-à-dire que c'est vrai qu'avant, il y avait des règles un peu tacites qu'observait tout le monde.
02:53C'est-à-dire qu'une victime, elle ne prenait pas la parole, elle courbait les chines,
02:57et le nom de la victime, c'était un nom qu'on retrouvait dans la chronique des fêtes divers,
03:01et puis on passait à autre chose.
03:02Ça, c'est en train de changer, c'est vrai, Harmonie Comine,
03:04on peut citer la mère d'Adrien Pérez aussi, la mère de Lola, la mère de la Philippine,
03:08et donc la mère d'Elias.
03:09L'autre règle tacite qui, aujourd'hui, est en train de tomber,
03:13pour, à mon avis, une bonne chose,
03:15c'est la règle qui disait qu'on ne remet pas en cause la décision de justice.
03:18On n'interroge pas une décision de justice.
03:20La justice, elle s'abat, elle est froide, et elle dit la vérité sur une affaire.
03:24Or, on constate que c'est beaucoup plus compliqué que ça.
03:26Et, justement, je voudrais vous faire écouter Stéphanie Bonhomme de nouveau,
03:29la mère d'Elias, qui a été accusée de populisme par des magistrats.
03:32Ça a été très violent parce que j'ai entendu les mots
03:35« Vous partez en croisade contre les magistrats,
03:38vous êtes une victime esservelée,
03:41et vous êtes populiste ».
03:42Face à ces mots, j'ai été déstabilisée, je le reconnais,
03:45et donc j'ai fait la démarche de rencontrer la direction de France Victime.
03:50J'ai fait la démarche de rencontrer François Hollande et Nicolas Sarkozy
03:54pour savoir si ma démarche était légitime ou non.
03:58Ils nous ont confortés dans notre démarche,
04:01qui est finalement humaine, transparente et tout à fait légitime.
04:06Donc, ça a été, pour nous, le point de départ.
04:09C'est-à-dire qu'à partir du moment où les France Victime
04:12et les deux présidents de la République nous ont dit
04:15« Bien sûr que vous n'êtes pas une victime esservelée,
04:18la mère d'une victime esservelée,
04:20bien sûr que votre demande est légitime ».
04:23– Yvan Riaufol, est-ce que vous avez déjà,
04:25avant qu'on rebondisse cette déclaration,
04:26– Tout à l'heure, je cherchais le mot exact que cette fin est prononcée,
04:30c'est le mot « esservelée ».
04:31Elle n'a pas voulu dire, mais elle l'a dit quand même,
04:34en effet, que les juges étaient bornés,
04:37que les juges étaient bornés, décidément,
04:39pardon, je m'embrouille dans les termes qui avaient été employés,
04:41et que la justice était bornée,
04:43que les juges qu'elle avait rencontrés étaient bornés,
04:46mais qu'elle n'osait pas dire de ces juges-là,
04:47qui avaient traité en effet son enfant desservelé,
04:50que ces juges étaient bornés.
04:51Et cela met effectivement en perspective
04:53toute cette idéologisation, si je puis dire,
04:55qui imprègne aujourd'hui une partie de la justice,
04:57pas toute la justice,
04:58qui ne veut pas voir dans les victimes
05:01ce qu'elles sont en réalité,
05:02pour s'attendrir plus généralement
05:04sur ceux qui effectivement les ont martyrisés
05:06ou qui les ont tués.
05:07Et c'est ce terme-là, de borné,
05:09donc vraiment, j'insiste pour que l'on comprenne bien
05:12effectivement quel était le mot qui m'échappait,
05:14parce que c'est un mot très fort,
05:16ce mot de justice bornée
05:17qui me semble être très révélateur de la colère française.
05:19Thomas Bonnet.
05:20Et quelle indécence d'une justice,
05:22en tout cas de certains magistrats,
05:24qui font vivre à une femme
05:25qui vient de perdre son enfant
05:26les mots qu'elle a employés
05:28d'être accusée d'être populiste,
05:30d'être esservelée,
05:30c'est terrifiant d'entendre ça.
05:32Honnêtement, j'espère qu'il y aura une enquête interne
05:34et qu'on retrouvera le ou les magistrats
05:36qui ont prononcé ces phrases,
05:38parce que c'est absolument insupportable.
05:39Simplement d'un mot,
05:40on peut dire aussi,
05:41et c'est salutaire,
05:42que ce rapport sur cette affaire
05:43montre en effet que l'éducatif
05:46ne répond pas à toutes les problématiques
05:48et qu'il est temps, enfin,
05:49de faire entrer le terme de répressif
05:52dans le jargon de ces juges pour enfants.
05:54Trois fois, ils ont eu face à eux
05:56les délinquants qui auront tué Elias après,
05:58et trois fois, ils ont prononcé des mesures éducatives
06:00qui n'ont jamais été respectées.
06:02On verra s'il y a un avant ou un après.
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