- il y a 2 jours
Avec Général Emmanuel de Richoufftz, vice-président de l'association Place d'armes, signataire de "La tribune des généraux"
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00:0014h, Sud Radio, la France dans tous ses états, le fait du jour.
00:05On a des armées très conscientes, très prêtes, mais malgré tout la perception aujourd'hui de la Russie, c'est que l'Europe collectivement est faible.
00:14Le premier objectif que j'ai donné aux armées, c'est de se tenir prête à un choc dans 3-4 ans qui serait une forme de test, peut-être le test existe déjà.
00:23On a tout le savoir, toute la force économique, démographique pour dissuader le régime de Moscou d'essayer de tenter sa chance plus loin.
00:33Ce qu'il nous manque, c'est la force d'âme pour accepter de nous faire mal, pour protéger ce que l'on est.
00:40Si notre pays flanche, parce qu'il n'est pas prêt à accepter de perdre ses enfants, parce qu'il faut dire les choses.
00:48Être prêt à accepter de perdre ses enfants, ces mots que vous venez d'entendre vous ont peut-être choqués, inquiétés.
00:54Ce sont ceux du chef état-major des armées, le général Mandon, qui tient depuis plusieurs semaines un discours, disons, alarmiste sur les tensions russo-européennes.
01:02Pour lui, un conflit pourrait éclater d'ici 2030.
01:05Alors, faut-il vraiment s'y préparer ? On en parle avec le général Emmanuel Durichoux, vice-président de Place d'Armes.
01:11Bonjour, général.
01:11Bonjour.
01:12Bonjour, mon général.
01:13Bonjour.
01:13Je rappelle que vous avez été l'aide de camp de Pierre Moroy quand il était Premier ministre en 1982, François Mitterrand.
01:20Vous êtes un militaire de carrière, que vous êtes allé au feu.
01:24Vous faites partie de ceux qui ont sauté sur Colvisie à l'époque, en 1978, quand le président Giscard d'Estaing a décidé d'intervenir dans cette partie du Congo.
01:31Et que de ce fait, vous êtes un expert en question géostratégique, que vous n'avez pas votre langue dans votre poche.
01:37Et même si vous êtes loyal aux institutions de la République, lorsqu'il faut ouvrir sa gueule, la grande muette n'est pas si muette que ça avec vous.
01:45Et on vous en félicite, on vous en remercie en tout cas d'être là aujourd'hui.
01:48Donc, on a le général Fabien Mandon, général de l'armée de l'air.
01:52Il est impeccable sur lui.
01:54C'est un homme qui parle sobrement.
01:56Voilà.
01:56Étonnamment, il prend tout d'un coup ce que je n'ai jamais entendu.
02:02Moi, j'ai grandi à l'époque.
02:03Le souvenir, c'était un ami de mon papa, du général Fourquet, chef d'état-major des armées, nommé par le général de Gaulle.
02:09On en les a connus ensuite plein d'autres, jusqu'à Pierre Devilliers.
02:15Est-ce bien un chef d'état-major des armées, c'est-à-dire un soldat aux ordres du pouvoir politique du gouvernement,
02:21de faire des analyses ou faire des suggestions politiques de ce genre, déjà sur le fond ?
02:26Alors, si vous voulez, je vais revenir un petit peu, prendre un peu l'histoire.
02:31Je vais revenir en arrière sur ce que vous avez dit à l'instant, me concernant,
02:35puisque j'ai été à l'aide de compte Pierre Bourrois,
02:37et je voulais faire un petit aparté concernant les hommes politiques de l'époque.
02:41Nous avions des hommes politiques qui avaient tous connu, peu ou prou, la deuxième conflit mondial,
02:45qui avaient servi, qui avaient, dans différentes unités,
02:50ou qui avaient participé, j'allais dire, à la relève de la France à l'époque,
02:54et qui avaient une conception du rôle, de leur rôle en tant que ministre, ministre ou responsable politique,
03:01qui avait une responsabilité très forte que j'ai vécue de la France.
03:05La deuxième chose que je voulais dire, c'est qu'on avait à l'époque une forte, comment dirais-je,
03:10on avait une forte sensibilité, sensibilité sur l'histoire.
03:16Nous savions tous, tous les enfants des écoles avaient une claire conscience de ce qu'était la France,
03:23des conflits mondiaux, etc.
03:24Et donc, aujourd'hui, je souris, parce que, je souris tristement,
03:28parce que je me rends compte que les hommes politiques que nous avons sont des jeunes gens,
03:31des jeunes femmes, qui n'ont guère conscience de ce que fut la France à l'époque,
03:36qui n'ont guère conscience de l'histoire,
03:38et à ce sujet, je suis toujours un peu abasourdi lorsque j'entends que la Russie est à nos portes,
03:45c'est-à-dire à 2500 kilomètres, que demain, l'ours russe va se réveiller
03:49pour nous infliger, peut-être, une guerre que nous ne voudrions pas.
03:55Je voudrais simplement remarquer à tous ceux qui prônent, j'allais dire, un ennemi à nos portes,
04:01que cet ennemi, qui n'en est pas un, parce que si nous étudions l'histoire,
04:04il y a mille ans d'histoire avec la Russie,
04:06et à part quelques sous-brosseaux où nous étions, nous avons été ennemis,
04:10il n'en demeure pas moins que la Russie a perdu quand même 27 millions de Russes
04:14pendant le dernier conflit mondial, entre 1941 et 1945,
04:18et à mon sens, ce pays ne va pas demain faire la guerre.
04:22En général, si je peux me permettre, vous me corrigerez si je me trompe,
04:25le dernier sang français versé par des armes et par des soldats russes,
04:30c'est bien ceux de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme
04:34envoyés par le régime de Vichy, Laval et Pétain à Stalingrad,
04:38qui se battaient, eux, à côté des nazis,
04:40et voilà, ceux-là ont effectivement peut-être été tués par des soldats russes.
04:43Mais depuis, je n'ai pas souvenance que des soldats russes aient fait couler du sang français.
04:47Alors, vous avez raison, je mettrai en parallèle l'escadrille Normandie-Nyémenne,
04:52qui était voulue par le général de Gaulle,
04:54et qui a servi aux côtés des Russes pendant le conflit mondial.
04:58Qui ont payé un lourd tribut.
05:00Ça ne donne pas des problèmes qu'il y a aujourd'hui,
05:03et on n'est pas en train de glorifier le régime de Vladimir Pétain.
05:04Je voulais dire que quand vous avez 27 millions de morts,
05:08un pays à 27 millions de morts pendant 4 ans,
05:11ce pays, je doute qu'il soit vraiment le couteau entre les dents
05:14pour faire quoi que ce soit vis-à-vis de la France.
05:17On a l'impression qu'ils ont déjà du mal au niveau ukrainien sur le terrain.
05:20Je vois, comme on l'a dit.
05:22Alors, de là à dire, préparons-nous.
05:24Il faudra peut-être envisager l'idée que nos enfants puissent mourir
05:27contre une invasion ou une agression des Russes.
05:31Ça repose sur des éléments, j'allais dire, politiques, géostratégiques ou scientifiques fiables.
05:37Moi je pense que c'est d'abord quelque chose que je n'aurais jamais dit
05:39si j'avais été en situation.
05:41C'est à lui dire d'ailleurs.
05:42Est-ce que déjà, j'allais dire politiquement, c'est à lui dire ?
05:45Non, non, non.
05:46Je pense que c'est le rôle, c'est le chef des armées,
05:49c'est-à-dire le président de la République,
05:49à prendre solennellement un micro et dire à la France entière,
05:56voilà ce que j'attends de vous.
05:57Surtout que c'est une pure supposition.
05:58Voilà, pure supposition.
05:59Je dirais simplement que je pense que s'adresser,
06:03dire à tous les représentants des communes,
06:07je compte sur vous, on compte sur vous pour redonner foi en l'avenir,
06:13je trouve que c'est pas du tout, d'abord c'est pas du tout le rôle de nos élus,
06:17ça serait plutôt le rôle de l'éducation nationale.
06:18Oui.
06:19Alors pourquoi ne pas, alors que l'éducation nationale...
06:20Là-dessus il a raison, remettre un peu de patriotisme dans l'éducation nationale,
06:24ça c'est très bien venu.
06:25Sauf que le patriotisme, comme vous le savez très bien,
06:27depuis 40 ans on l'a perdu, on l'a perdu.
06:29On n'étudie plus l'histoire,
06:31on a la repentance à tout bout de champ pour tout,
06:35on ringardise les armées,
06:40on a, comment dirais-je,
06:41j'observe simplement que lorsqu'on a des commémorations,
06:46comme le 11 novembre dernièrement,
06:48où sont les enfants,
06:49il n'y a pas des enfants dans les écoles,
06:50on me dit, ah moi ils sont en vacances,
06:51je suis désolé,
06:52mais si on veut redonner du sens,
06:54redonner du sens à la patrie,
06:57et bien il faut véritablement que l'on puise,
07:00dans les jeunes consciences,
07:01qu'on leur dise, voilà, soyez fiers de vos anciens.
07:02Et il a même été question à un moment donné de supprimer l'8 mai 45,
07:05il y a quand même la victoire contre le nazisme et contre les allemands.
07:08Alors, si vous voulez, je me dis,
07:10on est complètement,
07:11on est complètement,
07:13comment dirais-je,
07:14on est sur une autre planète.
07:16Alors, pourquoi avoir fait ça ?
07:18Alors, mon général,
07:19qu'est-ce qui justifie qu'il intervienne lui,
07:21qu'il le dise de cette façon,
07:22avec ses mots,
07:23est-ce que c'est de sa propre initiative,
07:25ce qui serait gigantesque,
07:26ou alors est-ce qu'il est en télécommande ?
07:28Je pense que le chef d'état-major des armées,
07:30quelles que soient ses relations avec le chef d'état,
07:34n'agit pas tout seul, bien évidemment.
07:37Donc, il a agi,
07:38s'il a parlé comme ça,
07:39il a agi sous contrôle,
07:41sous contrôle de son chef,
07:44du chef d'état des armées.
07:46Voilà.
07:47Mais le général Burkhardt avait déjà fait une déclaration de ce type avant de partir.
07:50Alors, le général Burkhardt, bien évidemment,
07:50en ce chef d'état-major des armées.
07:51Si vous voulez, ça fait beaucoup en quelques mois.
07:54Je voulais dire simplement qu'il ne faut pas...
07:57C'est d'un point de vue politique, je pense,
08:01que c'est donner, dire aux Français,
08:05soyez, ressaisissez-vous,
08:07le danger est à l'extérieur.
08:10Tout ça, on occulte le reste.
08:12C'est-à-dire qu'on occulte les problèmes français,
08:18la désertification industrielle,
08:21le problème des hôpitaux,
08:23notre...
08:24Si on fait l'inventaire de tout...
08:25On se focalise, on se focalise sur l'extérieur.
08:30En général, est-ce qu'on peut repenser une forme de service national,
08:36en tout cas de mobilisation pour une défense nationale au cas où ?
08:40Alors, j'étais autant...
08:42Il y a 35 ans, j'ai écrit un ouvrage,
08:46et j'étais pro, j'étais véritablement favorable à l'armée de métiers,
08:49parce qu'à l'époque, on en avait besoin,
08:50parce que, rappelez-vous, c'était l'affaire de l'Irak, etc.
08:54On se rendait compte que les appelés ne pouvaient pas y aller,
08:56donc on avait besoin d'une armée de métiers.
08:58Mais parallèlement à ça, j'avais dit, il faut un service intégration.
09:01J'avais peut-être eu le mauvais terme.
09:03Et je pense qu'aujourd'hui, compte tenu de ce qui se passe dans nos quartiers,
09:06compte tenu de ce qui se passe avec une population de jeunes
09:10qui méprisent le pays,
09:12il faut se ressaisir.
09:14Et vis-à-vis de tous ces Français, tous ces jeunes Français,
09:17il faut avoir un service militaire,
09:18j'allais dire un service national,
09:20obligatoire pour tous, pour tous les jeunes.
09:22Alors, ça va être long à mettre en œuvre,
09:23mais quand j'entends dire,
09:25on va faire un service militaire uniquement pour les volontaires,
09:29à ce moment-là, on rate totalement ce que l'on souhaite,
09:33c'est-à-dire donner un sens à l'action,
09:35donner un sens à la vie.
09:36Alors, moi, je pense, vous voyez,
09:38que je vois ça, parce que j'ai étudié ça,
09:40enfin, j'ai regardé ça de près,
09:42je crois qu'il faudrait un creuset
09:46où l'ensemble des Françaises et des Français
09:48en âge d'être en service militaire entre 18 et 20 ans, par exemple,
09:51ils fassent trois mois d'un service dans lequel on ne porte pas d'armes.
09:56L'idée, c'est véritablement d'avoir un cursus rustique,
10:00dur, difficile, sportif,
10:02dans lesquels les gens seraient en uniforme
10:04et dans lesquels ces gens-là se retrouveraient,
10:07j'allais dire, le vivre ensemble, comme l'on dit.
10:10Et à partir de là, on aurait des filières
10:12pour la réserve ou pour le service militaire actif.
10:15Mon général, en quelques mots,
10:17est-ce que le général Pierre Desvilliers a eu raison de démissionner
10:19quand il s'est senti désavoué par le président de la République
10:21sur les enjeux militaires ?
10:23Ah oui, bien sûr,
10:23puisque tout le monde a approuvé, d'ailleurs.
10:26Je veux dire que tous les militaires d'actifs,
10:29comme les militaires,
10:30les militaires qui étaient en deuxième section,
10:31comme je l'étais,
10:32nous avons applaudi des deux mains
10:33parce que nous avions un chef qui refusait,
10:36je veux dire,
10:38refusait que l'on sacrifie encore la défense.
10:41Et je pense que tous ces hommes politiques
10:44qui, depuis 40 ans,
10:47disent, nous sommes en paix
10:49et on réduit de façon drastique
10:52les financements de nos armées,
10:55aujourd'hui, évidemment, nous sommes à l'os.
10:57Et voilà.
10:58Donc, on se pose la question,
11:00mais à qui la faute ?
11:01Donc, tout le monde est dans la même barque.
11:04Mais respect, mon général.
11:05Merci d'être venu sur Sud Radio
11:06pour nous apprendre ce témoignage éloquent.
11:08Je ne doute pas que nous aurons besoin
11:09de vos lumières, peut-être dans l'avenir.
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