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00:007h12 sur Europe 1, Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin l'auteur et directeur des publications de Contribuables et Associés, Jean-Baptiste Léon.
00:08Bonjour Jean-Baptiste Léon.
00:09Bonjour Dimitri Pavlenko.
00:10Bienvenue sur Europe 1, vous êtes l'auteur du livre noir de l'argent public, les secrets d'un état en faillite.
00:15C'est paru il y a quelques semaines de cela aux éditions Hugo Doc, je le montre sur Europe 1.fr.
00:20Semaine spéciale sur Europe 1 consacrée justement à la dépense publique.
00:23Alors que les députés, vendredi soir, ont rejeté le volet recette du budget 2026.
00:27Pourquoi c'est si difficile de faire des économies en France ?
00:31Pourquoi malgré des prélèvements obligatoires records, on court après les déficits depuis un demi-siècle ?
00:36C'est tout l'objet de votre livre Jean-Baptiste Léon.
00:39Alors il se trouve qu'aujourd'hui nous sommes le 24 novembre.
00:41Alors certains vont se dire oui, chouette, le réveillon de Noël c'est dans un mois.
00:44Oui mais selon vos calculs aussi, le 24 novembre c'est une date intéressante, c'est que la France vit à crédit à partir d'aujourd'hui jusqu'à la fin de l'année.
00:52Sans les données de l'année dernière.
00:53Si on prend les données de l'année dernière, parce qu'on en est sûr de ces données, si on regarde l'ensemble des dépenses publiques,
00:58alors les dépenses publiques c'est l'État central, ce qu'on appelle l'État, les collectivités locales et les administrations de la sécurité sociale, ce qu'on appelle couramment la Sécu.
01:06Alors ces administrations, les dépenses publiques ça a été 1670 milliards d'euros l'année dernière pour 1501 milliards d'euros de recettes.
01:15Donc ça nous donne 169 milliards de déficit. Si vous appliquez toutes ces données, tout ce ratio au calendrier de l'année, en gros, passé, arrivé le 24 novembre, on a consommé l'ensemble de nos recettes.
01:27Donc on vit 38 jours, sur les 38 jours qui restent, à crédit.
01:30Il faut savoir que c'est un signal assez important parce que si on regarde en 1980 par exemple, ce jour de dépassement tombait le 28 décembre.
01:38Il ne nous restait plus que 4 jours à crédit. Et ces années 80, c'était une époque où il y avait déjà des difficultés. Rappelons-nous ce qu'avait dit à l'époque...
01:46On avait une dette publique qui était aux alentours de 30% en 1980, on voit où on en est aujourd'hui à plus de 110%.
01:52Et en 1976, parce que la phrase est lui, on était à entre 15 et 20% de dette publique. Une fameuse phrase de Raymond Barr qui expliquait déjà à cette époque que la France vivait au-dessus de ses moyens.
02:01Oui. Alors depuis 2003, ce qui est intéressant, vous avez donné les grandes masses de la dépense publique, dont on chiffre l'année dernière, aujourd'hui 1670 milliards.
02:09Dans cet énorme volume, on a peine à se figurer ces sommes-là, la sécurité sociale dépense plus que l'État.
02:16Il faut voir que le mastodonte de notre modèle social français, la protection sociale, c'est ce qui pèse le plus lourd aujourd'hui dans la dépense publique.
02:23Oui, et l'État explique assez bien. L'État a créé il y a quelques années un ministère des Finances, plus exactement.
02:29à un site qui est très bien fait, qui s'appelle « À quoi servent mes impôts ? ». On arrive à voir un petit peu la ventilation, comment ce que ça se passe.
02:35Et on se rappelle ce qu'avait dit Gabriel Attal aussi, c'était son slogan « J'en veux pour mes impôts ».
02:38C'est sous Gabriel Attal effectivement qui avait été créé ce site. Et donc il est didactique, ça permet aux citoyens d'y voir clair.
02:44Et c'est bien, il faut encourager ce type d'initiative de la part de l'État.
02:47De transparence.
02:48De transparence, c'est fort utile. Et donc si on regarde, expliqué par l'État, où vont 1000 euros d'impôts ?
02:54Là, ce sont des chiffres de 2023. L'État n'a pas donné des chiffres plus récents.
02:57On voit qu'effectivement, plus de la moitié, par la protection sociale, ce sont 561 euros exactement.
03:04C'est-à-dire que ce sont les retraites, la santé, la famille, le chômage.
03:08C'est seulement 88 euros pour l'éducation.
03:11Et surtout, si on regarde quelque part l'État social versus l'État régalien,
03:16l'État social, lui, il est en taille XXL.
03:18Et le pauvre État régalien, lui, il est en taille S. Pourquoi ?
03:21Parce que si vous prenez...
03:22Vous voulez dire que si on avait moins de protection sociale, on aurait peut-être plus de sécurité, une meilleure police, une meilleure justice, etc.
03:27C'est fort à croire, oui. Parce que si ça va d'un côté, ça ne va pas d'un autre.
03:31Et effectuellement, on est à 561 euros pour 1000 euros de protection sociale.
03:38On prend le régalien, on est à peine 65.
03:40Et dans le régalien, on va mettre la défense, la sécurité, la justice, et puis même la diplomatie.
03:44Ça en fait partie.
03:45Donc le gap, entre guillemets, comme on dit aujourd'hui, est considérable.
03:49On va prendre ce matin un exemple concret aussi pour montrer pourquoi il est si difficile de réduire la dépense publique.
03:54On a choisi sur Europe 1 de vous parler de MaPrimeRénov', qui est une petite dépense publique, Jean-Baptiste Léon.
03:59C'est 3,6 milliards de crédit engagé cette année pour la rénovation thermique des bâtiments.
04:05L'idée, elle est plutôt louable, décarboner l'habitat tout en soutenant l'activité économique.
04:10Sauf que, il se trouve que l'État a créé une niche de subventions qu'il ne pourra pas facilement refermer.
04:17Parce que vous avez tout un secteur économique qui s'est constitué autour de ça, et qui tient à ces subventions, Jean-Baptiste Léon.
04:22Il s'y tienne.
04:24Les bénéficiaires y sont attachés, les professionnels y sont attachés.
04:29Il y a toute une filière qui s'est développée.
04:31Il faut savoir que la prime rénov' a été lancée après...
04:33Alors, il y avait des dispositifs avant qui existaient.
04:35Des crédits d'impôts, etc.
04:35Des crédits d'impôts, et l'État a voulu faire plus simple.
04:38Mais en fait, ça reste quand même assez compliqué.
04:40Quand vous regardez de près, en 2023, il y avait un économiste qui avait listé toute la programmatique,
04:46toute la paramétrique, entre guillemets, de ces primes rénov', etc.
04:50Il y en avait pour plus de 60 pages.
04:52Donc, c'est assez complexe.
04:54Un taux de fraude très élevé aussi.
04:55Voilà.
04:55Donc, cette complexité, à chaque fois, dès que c'est simple, après, il y a les fraudeurs qui arrivent,
04:59qui arrivent à s'immiscer dans le système.
05:01C'est de l'ordre de 10%, c'est ça, à peu près ?
05:0310%.
05:03Alors, ça va beaucoup mieux qu'au début, parce que ça a été lancé en 2020.
05:05Donc, l'ensemble du dispositif, depuis 2020, de la prime Rénov', c'est un peu plus de 10 milliards d'euros.
05:11Très vite, on s'est rendu compte, l'administration s'est rendu compte qu'il y avait des petits margoulins
05:14qui a essayé de s'immiscer dans la brèche.
05:16Maintenant, il y a beaucoup de contrôles en amont.
05:19Ce qui fait que, par exemple, vos éditeurs doivent le savoir, ils ont peut-être été concernés,
05:23mais il y a eu une suspension de plusieurs mois, cette année, de ma prime Rénov',
05:26parce que, justement, il y a des cas énormes de fraudes qui ont été bloquées en amont.
05:31Et donc, ce dispositif a ce type de travers.
05:34Et surtout, il a été évalué, il y a de nombreux rapports de scientifiques,
05:39même de la Cour des comptes qui a regardé ça de très près,
05:41qui démontrent que ces travaux énergétiques n'ont pas les conséquences positives voulues
05:45en termes de consommation de gaz ou d'électricité.
05:47– Et on pourrait parler du transport sanitaire,
05:49les taxis qui vivent de la sécurité sociale, 6 milliards et demi d'euros,
05:52c'est pareil, c'est de la dépense publique sur laquelle il est très difficile de revenir,
05:56parce que vous avez un chantage à l'emploi qui va s'opérer
05:59dès lors qu'il est question d'y toucher.
06:00– Tout à fait, il y a eu des manifestations de taxis au printemps.
06:03Pourquoi l'assurance maladie veut revenir là-dessus ?
06:05En fait, il faut savoir qu'un trajet en taxi sanitaire
06:10va être mieux remboursé à 90%, c'est pris en charge à 90% par l'assurance maladie.
06:15C'est plus pris en charge que les limites camants ou les soins.
06:17Donc effectivement, ça énerve de façon considérable tout un secteur.
06:21Il y a là aussi eu des fraudes, c'est pas simplement le fait des professionnels,
06:25c'est une minorité de professionnels qui sont concernés.
06:27Beaucoup de patients ont tendance à prendre ces taxis
06:29par facilité de transport et non pas pour des raisons médicales.
06:32– Merci Jean-Baptiste Léon.
06:34Le livre noir de l'argent public, je vous le conseille vivement,
06:36« Les secrets d'un état en faillite », c'est chez Hugo Doc.
06:38Merci d'être venu nous en parler ce matin sur Europe.
06:40Bonne journée.
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