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00:00Europe 1 soir week-end, 19h, 21h, Stéphanie Demureux.
00:04Toujours en compagnie de Raphaël Stainville et Gilles Boutin,
00:08on commente encore quelques minutes cette marche à Marseille.
00:11On a eu la vie assez intéressante, Jean-François Garraud,
00:14qui nous disait que, en gros, les gangs mafieux français,
00:18comme la DZ Mafia, qui est d'ailleurs accusée d'être derrière le crime de Mehdi,
00:24qui est sassi, ne sont pas vraiment des mafias.
00:26Ça avait l'air de vous étonner, messieurs Raphaël Stainville.
00:30De cette manière, ce n'est pas que ce soit étonnant,
00:33c'est que la qualification de Bafia,
00:36ou non de ces réseaux qui, aujourd'hui, occupent l'actualité
00:40et ensanglantent la France, de cette manière,
00:42ne change rien à la réponse qu'il faut apporter.
00:47Donc, moi, je comprends ce distinguo qui est apporté.
00:51Vous avez entendu, répression, il vous dit.
00:54Pour autant, la question reste entière, c'est que faire face à ces réseaux,
00:59à ces cartels criminels, qui, aujourd'hui, gagnent du terrain, chaque jour, davantage.
01:03Alors, on ne cesse de se poser la question, évidemment, depuis plusieurs jours,
01:07avec ce crime qui a encore été une étape supérieure.
01:12Gérald Darmanin a parlé de point de bascule.
01:15Gilles Boutin, il a été question, ces derniers jours,
01:18de s'attaquer aux consommateurs.
01:20C'est l'art lésienne, ça revient sans arrêt.
01:2280% des Français estiment qu'il faut sanctionner plus durement
01:25les consommateurs pour lutter contre les trafics de drogue.
01:28Selon un sondage CNews Europe 1 JDD,
01:31c'est plus 4 points par rapport à octobre 2024.
01:36Vous en pensez quoi ?
01:37Ce qui est intéressant, c'est qu'à chaque fois qu'on a fait le tour
01:39de toutes les solutions pour lutter contre le phénomène du trafic de drogue
01:42et ses ravages, c'est-à-dire qu'on a passé en revue
01:44la lutte policière, la répression judiciaire,
01:48la coopération internationale, compliquée.
01:51On voit que tout est compliqué, que tout prend du temps
01:53et qu'il y a des freins à peu près partout.
01:54Et donc on en revient à cet argument,
01:57somme toute, de bon sens,
01:59qui est de s'adresser à celui qui fait vivre tout ce marché,
02:02qui est le consommateur.
02:04Mais ça traduit surtout une impuissance,
02:06puisque que peut-on face à cela ?
02:08C'est un discours de morale.
02:10Emmanuel Macron n'est pas le premier à évoquer cela.
02:12Les bourgeois des centres-villes, a dit Emmanuel Macron.
02:14Il prend des pincettes, je pense qu'il a dans le tête la cocaïne plutôt,
02:18qui d'ailleurs s'est beaucoup démocratisé,
02:19mais en pointant les bourgeois des villes
02:22qui parfois, parfois, sont en achète.
02:24Je ne crois pas que ce soit parfois,
02:25je pense que c'est assez systématique.
02:26Il en met la raison sur ce point.
02:28Et Eric Dupont-Voéretti avait également,
02:30il avait eu des mots plus forts,
02:31il avait dit que ceux qui achètent de la drogue
02:32ont du sang sur les mains.
02:34En termes de logique, c'est exact.
02:36C'est-à-dire que vous participez à un réseau
02:38et si vous arrêtez d'en acheter,
02:39c'est le consommateur qui a le pouvoir aujourd'hui,
02:41bien plus que l'électeur.
02:42Mais ils sont déjà sanctionnables, les consommateurs ?
02:44Je crois que c'est un an de prison,
02:45une forte amende,
02:46il y a même une histoire du plus fort fait.
02:48Ça ne marche pas, Raphaël Saint-Villard.
02:49Aujourd'hui, même si la loi prévoit
02:53la possibilité pour les consommateurs de drogue
02:57qu'ils puissent passer par la casse-prison,
02:59aujourd'hui, c'est l'amende forfaitaire
03:01qui est privilégiée.
03:02Le problème, c'est que, un,
03:03elle n'est pas recouverte pour l'essentiel.
03:06Je crois que c'est 30% de recouvrement
03:08pour les amendes forfaitaires.
03:10Mais surtout, je pense que,
03:11et c'est dit par un certain nombre de professionnels
03:14qui souhaitent que la réponse soit plus forte,
03:18c'est-à-dire qu'on ne parle pas de peine de prison d'un an,
03:20mais qu'il y ait un passage
03:21pour une semaine, 10 jours, 15 jours
03:24par des établissements fermés.
03:27Alors, ce serait des prisons aménagées.
03:31Mais en tout cas, il faut qu'il y ait un choc,
03:32un choc psychologique,
03:33il faut qu'il réalise ce dans quoi il...
03:38Alors, j'entendais, pardonnez-moi messieurs,
03:40j'entendais Georges Fedek dire quand même
03:42quelque chose d'intéressant.
03:43Il connaît le sujet, l'ancien magistrat
03:45devenu chroniqueur chez CNews Europe 1.
03:49Il disait, attention,
03:51sanctionner les consommateurs,
03:52ce sont aussi souvent des personnes
03:54soumises aux addictions.
03:55Non, mais c'est pour ça qu'il faut aussi
03:56des injonctions de soins
03:57pour soigner ces addictions
04:01qui sont sévères chez beaucoup.
04:03Mais c'est vrai que les chiffres,
04:04ils sont quand même glaçants,
04:05parce que lorsque l'on parle
04:06de la cocaïne aujourd'hui,
04:08vous évoquiez cette démocratisation
04:10de la cocaïne.
04:10Aujourd'hui, ce sont plus de 1 million
04:12de consommateurs de cocaïne en France.
04:14Pour le cannabis,
04:15c'est plus de 5 millions de consommateurs.
04:17Donc, effectivement,
04:17les chiffres sont vertigineux.
04:19Et face au nombre de consommateurs,
04:22on voit qu'effectivement,
04:23ni les places de prison,
04:24ni même les injonctions de soins
04:27ne pourraient malheureusement
04:29être suivis des faits
04:31compte tenu des carences
04:33de notre système.
04:34Oui, il faudrait des fonds considérables.
04:36Ça se contrerait en milliards
04:37pour construire les prisons,
04:38pour avoir le recrutement,
04:39avoir le suivi,
04:41avoir une cohérence
04:41avec le corps des magistrats
04:43pour appliquer strictement les peines.
04:46Tout ça fait un ensemble de conditions
04:47qui aujourd'hui rendent totalement illusoire
04:49cette répression
04:50qui sans doute aura des faits.
04:53Et c'est surtout, effectivement,
04:54l'accompagnement ensuite derrière
04:55qui est essentiel.
04:56Parce que, dite à un addict
04:57qu'il est responsable de la mort
05:00ou en tout cas d'un commerce mortifère,
05:03ça ne peut pas changer grand-chose.
05:04Parce qu'à la fin,
05:04il a besoin de sa dose.
05:06C'est pour ça qu'il faut peut-être
05:07déjà songer à tarir les flux.
05:10Ces trafics,
05:12pour le Cadéby,
05:13c'est l'Espagne et le Maroc.
05:14Pour les drogues de synthèse,
05:16c'est d'autres pays,
05:17notamment les Balkans,
05:18les Pays-Bas.
05:18Et la Chine qui aujourd'hui
05:21nous envoie
05:24leurs produits de mort.
05:27C'est peut-être la question
05:28des frontières, en fait,
05:29qu'il faut mettre au premier plan
05:31pour essayer,
05:32en tout cas dans un premier temps,
05:33de juguler,
05:34de commencer à essayer
05:35de juguler
05:35ces trafics qui...
05:38En tout cas,
05:39sur la séquence
05:40de cette marche blanche,
05:41on a vu marcher,
05:42alors pas forcément
05:43main dans la main,
05:44mais les LFIRN,
05:47les écologistes,
05:48il y avait tous les partis
05:49politiques présents.
05:50Ce qui est cocasse de voir,
05:51c'est qu'ils n'ont pas du tout,
05:52mais alors pas du tout,
05:52les mêmes approches
05:54sur les solutions.
05:55Tous ces gens,
05:56Raphaël Steinville.
05:57Non, mais vous avez raison,
05:58c'était même presque choquant
06:00d'une certain manière
06:00de voir un certain nombre
06:01de ces responsables politiques
06:03qui, pour beaucoup d'entre eux,
06:05ont une approche
06:06extrêmement laxiste
06:07de la chose criminelle.
06:11Pour d'autres,
06:11se sont achetés
06:11la paix sociale, clairement.
06:12Oui, de les voir
06:15en première ligne
06:16pleurer la mort
06:17de Médic Assessi,
06:19moi, je trouvais ça
06:20un peu dérangeant.
06:21Je suis d'accord avec vous,
06:22Gilles Boutin.
06:22D'autant que pour eux,
06:23c'était facile,
06:24parce que pour la plupart,
06:25il y avait des élus locaux,
06:26mais beaucoup venaient
06:27de loin,
06:29ils profitent
06:29de leur exposition,
06:30qui ne les exposent pas,
06:32qui les protègent.
06:34Et moi, je pense
06:34à toutes ces personnes
06:36qui n'ont pas voulu
06:37participer à cette manifestation
06:39parce qu'elles habitent
06:39dans des quartiers
06:40où elles ont peur,
06:41en fait, pour leur vie
06:42et donc qu'elles cachent
06:43leur visage,
06:44soit simplement
06:44elles n'y vont pas.
06:46Il y a eu beaucoup
06:47de témoignages en ce sens
06:48et donc ça ne reflète rien
06:50et on ne met pas en avant
06:52le calvaire
06:53que vivent
06:53toutes ces personnes.
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