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00:00Messieurs, je voulais vous faire réagir aussi sur l'actualité internationale,
00:04puisque en dehors d'être le directeur adjoint du JDD, vous dirigez les pages internationales, Raphaël Steinville.
00:11Alors Donald Trump aimerait bien la paix en Ukraine avant Thanksgiving.
00:14C'est le 27 novembre, je crois, il veut une réponse au plan qu'il propose aux Ukrainiens et aux Russes.
00:21Tout ce beau monde, les responsables ukrainiens et américains, ainsi que quelques européens vont se rencontrer demain en Suisse.
00:27Alors on retrouve à nouveau Marco Rubio, Steve Wittkopf, artisans de la paix à Gaza.
00:35Sauf que là, Volodymyr Zelensky n'a pas l'air foncièrement partant pour accepter ce plan, Raphaël Steinville.
00:4328 points.
00:45Il l'a dit aujourd'hui ou hier, ce serait trahir son peuple que d'accepter ce plan de paix.
00:52Mais la question, je pense, que l'on doit se poser, c'est de se demander si aujourd'hui,
00:57Volodymyr Zelensky a les moyens, finalement, de renoncer à ce plan de paix qu'il est proposé par Donald Trump,
01:05compte tenu des avancées sur le terrain de l'armée russe, avec la perte d'un certain nombre de villes ces derniers mois dans le Donbass.
01:15Et la deuxième chose, c'est que le président ukrainien, aujourd'hui, se trouve fragilisé par un certain nombre d'affaires de corruption
01:24qui touchent jusqu'à son entourage.
01:27Et donc, c'est peut-être pour ça que Donald Trump accélère et est presque en mesure de tordre le bras à Volodymyr Zelensky.
01:35Il dit d'ailleurs, Donald Trump, il faudra bien que ça lui plaise si cela ne lui plaît pas.
01:38Alors, vous savez, ils n'auront qu'à continuer à se battre.
01:40Alors, on rappelle qu'à les grosses conditions, l'Ukraine doit céder les territoires déjà occupés par la Russie,
01:47accepte une réduction de la taille de son armée et renonce à intégrer l'OTAN.
01:51Alors, ça, c'était quand même, Gilles Boutin, une des conditions premières de la Russie
01:56et d'ailleurs une des causes aussi de l'invasion de la Russie sur l'Ukraine.
02:01Ce qui est dérangeant quand même dans ce plan, c'est qu'on voit la main de la Russie derrière.
02:05Donald Trump, et on le sait depuis des mois, est extrêmement perméable aux narratifs russes.
02:12Et dès qu'il a un entretien avec Vladimir Poutine, il en ressort très influencé.
02:16Il n'y a qu'à lire les exigences, effectivement, renoncer à la moitié de ses forces armées,
02:21ne pas avoir de missiles capables de frapper dans la profondeur la Russie,
02:26ne pas avoir de troupes étrangères sur son sol,
02:30quel pays souverain ou qui veut protéger sa souveraineté, accepte de telles conditions.
02:37Il y a aussi les questions territoriales, effectivement.
02:39La Crimée, le Donbass ?
02:41Exactement, et on sait bien qu'il est illusoire, la Crimée ne reviendra pas dans le giron ukrainien,
02:46mais faut-il l'enteriner ou alors faire confiance à l'avenir
02:50pour que 50 ans plus tard, peut-être, quelque chose évolue ?
02:53L'avenir dure longtemps, a écrit le général de Gaulle sur le cas polonais
02:57qui était phagocyté par l'URSS, et il a eu raison.
03:01Donc, pour moi, l'Ukraine, et vous le dites bien Zelensky,
03:06doit choisir entre la peste et le choléra,
03:07parce que choisir ce plan, l'accepter, même l'amender à la marge,
03:11c'est aussi ménager une possibilité à l'avenir pour la Russie de remettre le couvert,
03:15parce que la Russie s'engage dans ce plan à dire
03:17« je ne vous agresserai pas dès lors que vous respectez les conditions ».
03:21On connaît la faculté des Russes à inventer des fausses attaques,
03:25et du coup, à y répondre.
03:27En tout cas, les pays européens réunis à Johannesburg pour le G20
03:30n'y croient pas du tout, ils disent
03:32« ce plan américain requérera du travail supplémentaire,
03:35et il laissera l'Ukraine vulnérable à de futures attaques ».
03:39Emmanuel Macron, évidemment, ne sera pas demain sur place,
03:42ils vont faire une conférence en visio mardi,
03:45mais il n'est pas très content.
03:47Emmanuel Macron, écoutez-le, il a réagi tout à l'heure.
03:49« Il y a un plan de paix qui est arrivé,
03:52il est bon dans le sens où il propose la paix,
03:55mais c'est une base d'un travail qui doit se reprendre,
03:59comme on l'avait d'ailleurs fait l'été dernier,
04:01parce que ce plan aujourd'hui, d'abord,
04:04n'a pas été négocié avec les Européens,
04:06or, il stipule pour les Européens beaucoup de choses,
04:08les actifs gelés sont détenus par les Européens,
04:10l'intégration européenne de l'Ukraine s'est dans la main des Européens,
04:13savoir ce que fait l'OTAN s'est dans la main des membres de l'OTAN,
04:15donc il y a beaucoup de choses qui ne peuvent pas simplement être une proposition américaine,
04:19qui suppose une concertation plus large.
04:21Nous savons à quelles conditions cette paix est acceptable.
04:24Il faut qu'elle prenne en compte les éléments qui permettent une paix juste et durable pour les Ukrainiens,
04:28et qui prennent en compte les éléments de sécurité pour tous les Européens.
04:31Bon, Raphaël Steinville, c'est vrai qu'Emmanuel Macron, tout comme à Gaza d'ailleurs,
04:35est toujours un petit peu en marge des plans qui se négocient sans lui,
04:39et sans le reste de l'Europe aussi, c'est vrai.
04:41C'est sûr que ce plan de paix, il s'est constitué pendant des semaines entières,
04:48entre Steve Whitkoff, l'émissaire de Donald Trump, et son homologue russe,
04:54sans qu'à aucun moment les Européens, et à commencer par Emmanuel Macron,
04:58n'aient été sollicités pour intervenir, amender, corriger, compléter ce plan de paix.
05:06Comment vous l'expliquez d'ailleurs ?
05:07Mais parce que je pense que Donald Trump ne compte pas sur l'Europe,
05:12il ne l'a pas fait pour le Moyen-Orient.
05:16Emmanuel Macron a dit que Donald Trump a besoin des Européens aujourd'hui dans le même...
05:20Oui, mais regardez la manière dont Donald Trump,
05:24lorsqu'il a scellé cet accord de paix à Gaza,
05:30a raillé Emmanuel Macron, qui s'était fait extrêmement discret dans l'Assemblée,
05:37où se pressait l'intégralité des chefs d'État qui comptent.
05:43Donc je pense qu'aujourd'hui, Donald Trump, il ne compte plus sur l'Europe,
05:47qu'il ne voit plus comme une puissance importante avec qui discuter,
05:53avec qui s'entretenir autour d'une table.
05:56Merci d'avoir regardé cette vidéo !
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