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00:00Alors, ce qui est intéressant dans ce que vous dites, c'est qu'on a aussi la sensation que cette intervention du chef d'état-major a un chef au-dessus de lui qui est évidemment Emmanuel Macron,
00:12qui est démonétisé, qui n'a plus de majorité populaire, qui n'a plus la puissance du peuple avec lui, et que c'est un président faible, qui tient des propos extrêmement lourds,
00:26et que quelle que soit d'ailleurs la déclaration du président de la République sur les questions même intérieures ou extérieures,
00:31aujourd'hui, on a l'impression qu'il n'arrive plus à récupérer un maximum de Français.
00:36Et sur des sujets aussi importants, c'est peut-être aussi pour ça qu'il y a ce pas de recul, Georges Fenech ?
00:45Oui, je pense, mais d'ailleurs, pour aller dans votre sens, ce n'est pas la première fois.
00:49Le précédent SEMA, le précédent chef d'état-major, aussi avait tenu, vous vous en souvenez, ce discours.
00:56Et lui-même, le président de la République, avait aussi tenu ce discours en nous parlant de patriotisme pour la première fois.
01:02Et vous avez raison, sa parole ne pèse plus, sa parole n'infuse plus, sur plan national, comme à l'étranger, vous le savez très bien.
01:10Et donc, voilà, il envoie un peu d'autres que lui pour essayer de convaincre, mais ça ne passe pas.
01:18Ça ne passe pas parce que ça ne correspond pas, de mon point de vue, à une réalité immédiate, en tout cas.
01:24Bon, si on se fait l'avocat du diable, mais qui n'est pas un diable, qui est l'avocat du chef d'état-major,
01:29c'est qui veut la paix, prépare la guerre, Alexandre Devecchio.
01:33Et en 2022, février 2022, au moment de l'offensive russe, vous n'aviez qu'un seul pays qui a alerté depuis plusieurs semaines,
01:40et qui n'était pas pourtant pris au sérieux, c'était les Etats-Unis, en disant, on a des informations solides, tangibles,
01:46qui nous laissent à penser que très prochainement, la Russie va attaquer ou lancer une offensive militaire sur l'Ukraine.
01:56Moi, je crois qu'effectivement, on a besoin de réarmer, de se préparer à différentes menaces, pas seulement la menace russe,
02:02on a des menaces diverses, on a eu le terrorisme sur notre territoire,
02:07donc ça, je pense que c'est une bonne chose de se préparer à la guerre.
02:10Mais une chose est de se préparer à la guerre, une autre, et de la souhaiter, voire de vouloir la déclencher.
02:16Vous avez entièrement raison, Alexandre Devecchio.
02:18Encore une fois, chez Emmanuel Macron, il y a cette ambiguïté-là,
02:22on a l'impression qu'échouant sur le terrain intérieur, il aurait besoin de sa guerre pour donner un souffle historique à son mandat.
02:31Donc, je pense que je parle d'inconscient, je n'ose imaginer que, consciemment, le président de la République soit une chose pareille.
02:38Et enjambé le 2027, peut-être.
02:40Georges Fenech, dans un contexte aussi, c'est ça aussi ton paradoxe,
02:44c'est-à-dire qu'on a la sensation d'avoir un président va-t'en-guerre,
02:48alors que, du côté des Etats-Unis, on prépare un plan de paix, qui a été présenté hier,
02:55et on fixe une sorte d'ultimatum, de deadline, au 27 novembre prochain,
03:01et on voit là tout le décalage qu'il y a.
03:05Évidemment, en patriote, en français, on rêverait d'avoir un pays, une diplomatie française,
03:10au cœur des négociations pour la paix.
03:12Et c'est là aussi tout le poids de la France.
03:15Parce que Donald Trump a une voix.
03:16J'ai vu ce qu'il a fait dans la porte de Gaza.
03:18Il a une voix.
03:19Ce que n'a plus, malheureusement, la France.
03:21Ni l'Europe.
03:22L'Europe est totalement balayée.
03:24C'est pour ça qu'il va falloir réarmer.
03:26Et il faudra que la France le fasse, parce que l'Allemagne est en train de le faire.
03:29Et moi, je ne souhaite pas que l'Allemagne soit la seule à être réarmée en Europe.
03:35Il va falloir le faire.
03:36Mais pour avoir une voix et pour être crédible, il faut être fort.
03:38Et je pense qu'on n'est pas forcément fort en faisant des grandes déclarations à leur propre presse.
03:43En parlant d'une guerre qu'on n'a pas les moyens de mener, il vaut mieux se renforcer.
03:46Et après, on pourra parler de manière crédible.
03:50Évidemment, tout le monde oublie, tout le monde occulte le fait qu'on parle de la Russie.
03:55C'est-à-dire qu'on parle d'une puissance nucléaire.
03:57Et que nous sommes nous-mêmes une puissance nucléaire.
04:00Jusqu'à quand va-t-on mener ce petit jeu qui peut nous amener dans l'engrenage ?
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