Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 7 minutes

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00J'ai l'impression quand même qu'il y a un consensus chez les Français, c'est-à-dire d'agir fermement contre le narcotrafic,
00:08de frapper fort, très fort, comme on peut frapper fort, très fort, dans la lutte contre le terrorisme islamiste.
00:17Et c'est vrai qu'aujourd'hui, vous avez un ministre de la Justice, anciennement ministre de l'Intérieur,
00:22qui a eu cette formule et qui a parlé de narcoterrorisme.
00:25Et les Français, je pense, sont attachés à cette sémantique-là.
00:28Ce qui me surprend aujourd'hui, et c'est très intéressant ce qu'on va voir dans les prochains jours, les prochaines semaines,
00:35parce que c'est bien de se mobiliser cet après-midi lorsqu'on est élu,
00:40mais ensuite, quel va être votre discours, monsieur le député, monsieur le sénateur, monsieur le maire ?
00:46Qu'est-ce que vous allez dire quand on va proposer une loi extrêmement ferme sur le narcotrafic ?
00:52Est-ce que vous allez dire des pénalisations ?
00:55Est-ce que vous allez dire, la consommation, il y a des consommations de drogue douces, il faut peut-être les revoir ?
01:01Est-ce que vous allez dire aussi, non, il va peut-être falloir mettre l'état d'urgence dans les villes qui sont touchées par le narcotrafic ?
01:08Est-ce que vous allez dire, non, il ne faut pas armer fermement les policiers,
01:14ou même une force spéciale pour lutter contre le trafic de drogue ?
01:17Ça va être vraiment très très intéressant, les prochaines semaines qu'on va vivre, Alexandre Devecchio ?
01:22Oui, effectivement, et puis les marches, c'est très bien de rendre hommage à ce jeune homme,
01:30mais je n'ai jamais cru que les marches fonctionnaient.
01:32Je n'en ai jamais vu, et vous parliez de contradictions.
01:35On se souvient du 11 janvier, où il y avait tous les partis politiques,
01:38sauf le RN d'ailleurs, qui n'était pas le bienvenu.
01:42Donc là, ils étaient tous unis contre le terrorisme,
01:44et quand il s'est agi de combattre ce qui était à l'origine du terrorisme,
01:48c'est-à-dire l'islamiste, le communautariste,
01:51là on a bien vu qu'il y avait de fortes divergences,
01:53et qu'il y avait même des gens qui pactisaient avec les islamistes.
01:58Donc on verra si c'est la même chose, effectivement, avec le trafic de drogue.
02:04On a tout à l'heure écouté un élu écologiste,
02:07il faudrait que les écolos clarifient leur position.
02:11Je crois qu'Éric Piolle, il est maire écolo, il me semble, de Grenoble,
02:16expliquait qu'il fallait désormais vivre avec les trafiquants.
02:19Donc on ne peut pas à la fois...
02:20On ne peut pas trouver un modus vivendi.
02:24Donc voilà, on ne peut pas dire à la fois qu'il faut être extrêmement ferme,
02:29et on va trouver un modus vivendi.
02:31On ne peut pas être à la fois défendre ce jeune homme qui voulait être policier,
02:35et dire la police, il ne faut pas qu'elle agisse de manière trop musclée dans les cités, etc.
02:41Regardez, à la question, et c'était le sondage du jour,
02:45et là on va vous poser la question, chers auditeurs,
02:48quelles sanctions pour les consommateurs ?
02:50La question c'est, faut-il sanctionner plus durement les consommateurs
02:53pour lutter contre le trafic de drogue ?
02:55Sondage CSA pour Europe 1, CNews et le JDD.
02:5881% des Français répondent oui, 19% répondent non.
03:03Et dans le détail, vous avez 73% des Français proches du Parti Socialiste
03:09qui disent oui, il faut sanctionner plus durement.
03:1260% de la France Insoumise, oui, il faut sanctionner plus durement.
03:1857% des écologistes répondent oui, il faut sanctionner plus durement.
03:22C'est fascinant de voir ça.
03:23C'est comme avec la question migratoire.
03:25Parce que vous posez la question à Marine Tourdelier, à Sandrine Rousseau,
03:28vous posez même la question au sénateur qu'on avait, peut-être qu'il vous répondra.
03:31Il y a des sujets de consensus en France chez les citoyens.
03:33Si je puis me permettre.
03:34Oui, Georges.
03:35Eliott, qu'est-ce que vous entendez ?
03:36Qu'est-ce qu'on entend par sanctionner plus durement ?
03:40Étant précisé que la loi, oui ?
03:42Oui, allez-y.
03:42La loi prévoit déjà pour le simple usage.
03:45Une amende force fédérale.
03:46Un an d'emprisonnement.
03:47Oui.
03:48La loi prévoit un an d'emprisonnement et 3500 euros d'amende.
03:51Il faut faire appliquer la loi.
03:54Voilà, déjà ça, ça remonte déjà à 1970 cette loi, c'est pour vous dire.
03:58Et vous avez depuis quelques années, depuis 3-4 ans,
04:01maintenant, vous avez l'amende forfaitaire qui peut être une substitution à cette peine.
04:06Une amende forfaitaire de 200 euros.
04:07Alors, on peut prononcer aujourd'hui...
04:09Moi, je vais rajouter un zéro à l'amende forfaitaire, en fait.
04:11Alors, moi, ce que je pense...
04:12Vous ne les payez pas.
04:14Vous allez les faire payer.
04:16Nous, on préférait des courtes peines, vous voyez.
04:18On préférait plutôt...
04:19Axel Ronde, si vous ne payez pas vos impôts, vous inquiétez pas qu'on va les retrouver.
04:23Vous, oui, mais les délinquants, malheureusement, non.
04:25Je n'ai pas pu finir, moi.
04:26Si, cher Georges, mais parce que Frédéric Saliba est avec nous,
04:29il est journaliste spécialiste du crime organisé,
04:31et je sais qu'il est pressé.
04:33Je vous présente mes excuses, cher Frédéric.
04:36C'est vrai que c'est plus agréable de vous avoir en plateau,
04:38mais on vous a déjà par téléphone, et c'est une très bonne chose.
04:42Tiens, sur les cons...
04:43La prochaine fois.
04:44Avec grand plaisir.
04:45Vous êtes le bienvenu dans le studio d'Europe 1.
04:48Là, on se pose la question,
04:49quelles sanctions pour les consommateurs ?
04:51Vous qui connaissez bien l'Amérique latine, l'Amérique du Sud,
04:54c'est quoi le type de sanctions qu'il y a pour les consommateurs de drogue là-bas ?
04:58Alors, il y a différents modèles, monsieur Deval.
05:00Ce que je voulais juste préciser, nous sommes journalistes tous les deux,
05:03et attention à cette dramatisation,
05:06cette stigmatisation qu'on peut faire sur les consommateurs,
05:09et aussi sur les petits dealers, le prolétariat.
05:11Quand vous dites, justement, rentrer dans les cités, arrêter, les nettoyer,
05:15attention, ce ne sont que des petits travailleurs qui travaillent,
05:18peut-être qu'ils gagnent 100 euros, 200 euros.
05:20– Pardon !
05:21– Excusez-moi, ils se tirent dessus, ils s'entretuent.
05:26– Si vous permettez, je suis juste journaliste, moi je suis observateur.
05:30– Mes parents étaient commerçants, c'était des petits travailleurs, oui,
05:36ils se levaient tôt le matin pour travailler légalement et payer leurs impôts.
05:39On ne peut pas mettre tous sur le même plan.
05:40En plus, vous dites d'un côté…
05:41– Non mais là, n'empêche pas de travail, laissez-moi vous dire.
05:43– Si vous permettez, il suffit de regarder ce qui se passe à l'étranger.
05:48Le problème de la France, c'est le problème que vous commentez aujourd'hui,
05:51loin de moi l'idée de critiquer tous vos observateurs,
05:54mais je pense que ce ne sont pas des spécialistes du narcotrafic
05:56et qui sont froco-français et qui politisent ce sujet,
05:58qui est très délicat.
05:59Moi, je suis très inquiet, pour être complètement honnête,
06:01après avoir passé 15 ans au Mexique,
06:03ils ont fait toutes les erreurs au Mexique que vous êtes en train de commenter.
06:06Ils ont déployé l'armée, ils ont stigmatisé les consommateurs,
06:09ils se sont attaqués aux petits dealers.
06:10Qu'est-ce qui s'est passé ?
06:11Les mafias se sont développées.
06:12Aujourd'hui, les cartels mexicains sont sans doute les plus puissants sur la planète.
06:16Ils sont présents en Europe, ils sont présents dans le territoire.
06:19La semaine dernière, une cellule a été arrêtée en Espagne,
06:22de 15 personnes, d'un grand cartel mexicain.
06:25Attention aux erreurs d'analyse, aux stigmatisations.
06:28Vous parliez des marches blanches,
06:29figurez-vous qu'il y a eu une marche blanche au Mexique il y a quelques jours.
06:33Ce sont des milliers de gens qui se déplacent.
06:35On verra combien ils seront aujourd'hui à Marseille et dans les villes.
06:38Ce que je peux vous dire, c'est que oui, les gens veulent de la sécurité,
06:41mais pas n'importe comment.
06:42Et il est vrai que, je l'ai écrit des dizaines de fois,
06:45la pauvreté fait le lit de la criminalité.
06:48Dans les quartiers nord de Marseille, vous avez à peu près plus de 30% de pauvres.
06:52Ce qui sont en fait les chiffres équivalents à l'Amérique latine dans les pays où j'étais.
06:55En ce moment, il fait froid.
06:57Ce que je peux vous dire, c'est que des gens qui ne sont pas capables de payer l'électricité
07:01chez eux, voyez, parce que l'électricité est devenue chère,
07:03ils n'hésiteront pas à risquer leur vie, à dealer dans les cités.
07:08Et ça, ce raisonnement, les gens n'arrivent pas à le faire.
07:11Je ne sais pas pourquoi, parce qu'ils politisent ce sujet.
07:14Vous l'avez dit vous-même, tout est politique.
07:17Et même dans vos déclarations, vous êtes évidemment un spécialiste de la spécialité.
07:21Mais à travers votre déclaration et l'analyse que vous en faites,
07:24il y a une part d'éditorialisation, de politisation.
07:27En tout cas, ce que je peux vous dire, cher collègue, c'est que le président mexicain manquait de légitimité.
07:32Il a été très mal élu.
07:34Il a déployé l'armée pour s'appuyer sur ce sujet.
07:37Et c'est ce que je suis en train de voir à la veille d'élections municipales.
07:40Et c'est bien ce qui m'inquiète.
07:41C'est-à-dire, apprenons des expériences étrangères.
07:45Et surtout, ne montons pas...
07:45Et où est-ce que ça a marché, Frédéric Saliba ?
07:48Le narcotrafic fait partie de la société.
07:49Où est-ce que ça a marché, Frédéric Saliba ?
07:51La lutte contre le...
07:52Où est-ce que ça a marché ?
07:54Alors, notamment en Uruguay, figurez-vous, parce qu'on parle beaucoup en Amérique latine de pays.
07:58L'Uruguay a légalisé, mais attention, le gouvernement a produit.
08:02C'est-à-dire que souvent, le problème n'est pas le problème de la légalisation.
08:05On le met comme un stigmate.
08:06Alors qu'en fait, c'est le comment on légalise.
08:08Et ça, c'est très embêtant, parce qu'en fait, on est dans les grilles.
08:12Encore une fois, le crime organisé fait partie de notre société.
08:14Les consommateurs, si je peux me permettre, si vous avez des enfants,
08:17ce sont peut-être vos enfants, les consommateurs.
08:19Et donc, quand on les interview, je peux vous dire qu'ils n'ont pas du tout la problématique du joint du sang.
08:24Ils ne sont pas dans ces problématiques-là.
08:26Donc, j'ai du mal à comprendre ce manque d'analyse,
08:29cette volonté d'opposer le répressif au préventif,
08:33alors qu'en fait, on peut faire les deux.
08:35Le fait, qu'est-ce qu'ont besoin les policiers ?
08:36Ils ont besoin d'effectifs, mais vous n'allez pas mettre des policiers derrière chaque citoyen.
08:41On n'y arrivera pas.
08:42Et surtout, d'autres pays n'y sont pas arrivés.
08:44Et je peux vous dire qu'aujourd'hui, au Mexique, le problème, c'est qu'ils ont voulu revenir en arrière.
08:48C'était trop tard.
08:49Aujourd'hui, les militaires sont dans la rue, au Mexique.
08:51Bon, écoutez, merci d'avoir réagi, Frédéric Saliba.
08:55C'est très intéressant d'avoir des avis différents sur ce sujet.
09:00Et vous êtes un journaliste spécialiste du crime organisé.
09:04Donc, c'est pour cette spécialité, évidemment, qu'on vous a interrogé.
09:07Vous serez le bienvenu dans le studio Europe.
09:09Merci d'avoir regardé cette vidéo !
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations